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L’Assemblée nationale vote en faveur du “droit à l’aide à mourir”

L’Assemblée nationale a voté en première lecture mardi en faveur du “droit à l’aide à mourir”, permettant à cette réforme en gestation depuis plusieurs années de franchir une étape décisive.305 députés contre 199 ont approuvé la réforme, mise en chantier en 2022 par le président de la République, et qui serait la plus importante dans le champ sociétal depuis l’instauration du mariage pour tous en 2012 si elle aboutissait.Les députés avaient auparavant approuvé, cette fois-ci à l’unanimité, un texte sur les soins palliatifs.”Dans le respect des sensibilités, des doutes et espoirs, le chemin de fraternité que je souhaitais s’ouvre peu à peu. Avec dignité et humanité”, a réagi sur X Emmanuel Macron, saluant “une étape imporante”.La proposition de loi du député du groupe MoDem Olivier Falorni, engagé depuis des décennies pour cette cause, crée un “droit à l’aide à mourir” consistant à “autoriser et à accompagner” un malade qui le souhaite à s’administrer une substance létale, ou à se la faire administrer s’il n’est “pas en mesure physiquement d’y procéder”.Elle légalise donc le suicide assisté, et de manière exceptionnelle l’euthanasie, sans pour autant que ces mots jugés connotés négativement ne figurent dans le texte.Elle définit cinq critères cumulatifs, dont le fait d’être atteint “d’une affection grave et incurable” qui “engage le pronostic vital, en phase avancée” ou “terminale”, et présentant “une souffrance physique ou psychologique constante”.- Les “interrogations” de Bayrou -Même si chaque groupe a laissé la liberté de vote à ses membres, sur un sujet qui touche aux convictions intimes et au vécu de chacun, l’hémicycle s’est grosso modo partagé entre d’un côté la gauche et le “bloc central”, majoritairement favorables au texte, de l’autre la droite et l’extrême droite, hostiles.Le Premier ministre François Bayrou, historiquement réticent à l’aide à mourir, avait fait part mardi matin de ses “interrogations” sur le texte et indiqué que s’il était député, il “s’abstiendrai(t)”. Mais il a aussi dit sa “confiance dans la démarche parlementaire pour que toutes les interrogations soient levées”, alors que la navette entre les deux chambres est loin d’être achevée.Au cours de leurs explications de vote, les députés ont souligné la gravité du moment, et salué la qualité des deux semaines de débats.L’émotion a parfois pris le dessus, comme dans les propos de la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui avait de nouveau témoigné samedi du suicide en 2013 de sa mère, atteinte d’un cancer en phase terminale. “Rarement dans l’histoire récente de cette assemblée, un sujet aussi grave n’aura été débattu avec autant de respect et d’écoute”, a affirmé la députée Horizons et ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo, convaincue de voter pour le texte grâce aux modifications apportées en séance.Un amendement du gouvernement a refait de l’auto-administration du produit létal la règle, et de l’administration par un médecin ou un infirmier l’exception.Le gouvernement a aussi obtenu d’amender un des critères d’éligibilité, précisant que la phase “avancée” d’une maladie se caractérise par “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie”.Les députés ont approuvé un amendement du président de la commission des Affaires sociales, Frédéric Valletoux (Horizons), renforçant la collégialité de la procédure, et un autre du gouvernement rétablissant un délai minimum de deux jours pour que le malade confirme sa décision.- “Profondément équilibré” -“C’est un texte qui est profondément équilibré” avec des “critères strictement définis”, a défendu devant la presse mardi Olivier Falorni.La droite continue à y être farouchement opposée. Cette loi concernera des “personnes avec plusieurs années à vivre, dont la souffrance viendra de la maladie, mais également du sentiment d’être un trop lourd fardeau”, a fustigé le député LR Philippe Juvin, récusant que les critères soient “stricts” ou que la procédure soit réellement collégiale.Mais le texte pourra connaître encore de nombreux ajustements. Il devra avant d’être adopté poursuivre son parcours législatif au Sénat, peut-être dès cet automne, et revenir à l’Assemblée pour une deuxième voire une troisième lecture. La suite d’un parcours tortueux, entamé en 2022: après avoir confié une réflexion sur le sujet à une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d’un projet de loi. Mais l’examen de celui-ci n’avait pu aller à son terme, interrompu par la dissolution.”Je souhaite que le texte (sur l’aide à mourir) soit voté d’ici à 2027, c’est encore possible”, avait affirmé ce week-end la ministre de la Santé Catherine Vautrin.sl-parl/hr/swi

Les étudiants d’Harvard manifestent face à l’offensive de l’administration Trump

Des centaines d’étudiants d’Harvard ont manifesté mardi en réponse à la nouvelle offensive de la Maison Blanche, qui entend mettre fin à tous les contrats passés avec la prestigieuse université américaine.Le président Donald Trump a lancé une violente charge contre Harvard, qui refuse de lui donner un droit de regard sur les admissions d’étudiants et les recrutements de professeurs.Dernière mesure en date de l’exécutif mardi: “identifier les contrats passés avec Harvard” et “dire s’ils peuvent être annulés ou dirigés ailleurs”, a indiqué un haut responsable américain.Le montant atteint de 100 millions de dollars, selon la presse.”Trump = traître”, affirme une pancarte brandie lors de la manifestation, sous des appels à “laisser rester” les étudiants étrangers, que M. Trump veut empêcher de s’inscrire en avançant que certains viennent de pays “pas du tout amicaux envers les Etats-Unis”.Un juge fédéral a toutefois suspendu le retrait de la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) de Harvard décidée par l’administration Trump, alors qu’une audience sur la question est prévue jeudi, jour de remise des diplômes.Malgré ce répit, devant l’établissement, étudiants américains comme étrangers disent leur inquiétude.”Tous mes amis et camarades internationaux, professeurs et chercheurs sont en danger et menacés d’expulsion, ou leur option est de changer” d’université, affirme Alice Goyer, en toge noire.Les étudiants étrangers “qui sont là ne savent pas où ils en sont, ceux à l’étranger ne savent pas s’ils pourront revenir… Je ne sais pas si je ferais mon doctorat ici”, ajoute Jack, un étudiant britannique qui ne donne que son prénom.Harvard, située à Cambridge dans le Massachusetts (nord-est), accueille environ 6.700 étudiants étrangers cette année, soit 27% du total, selon son site internet.Au delà de cette université, des centaines d’étudiants étrangers ont vu leurs visas supprimés ces dernières semaines aux Etats-Unis, tandis que d’autres en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion. Mardi, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a ordonné la suspension du traitement de tous les visas pour les étudiants étrangers le temps d’établir des directives en vue de passer au crible leurs réseaux sociaux.- “Rester fermes” -Donald Trump est décidé à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice au monde de l’enseignement, de la recherche et de la culture, et multiplie les messages colériques contre Harvard sur sa plateforme Truth Social. Et dit qu’il “gagnera” ce duel contre l’institution, également accusée de laisser prospérer l’antisémitisme sur son campus.Le gouvernement reproche aussi à Harvard d’avoir des liens avec le Parti communiste chinois.”Je ne sais pas exactement quelles sont les motivations (du gouvernement), mais je sais que certaines personnes sont engagées dans une bataille culturelle”, a dit le président d’Harvard, Alan Garber, dans un entretien diffusé mardi par la radio publique NPR, appelant toutes les universités américaines à “rester fermes” face à l’offensive gouvernementale.Le gouvernement fédéral a déjà supprimé plus de deux milliards de dollars de subventions pour l’université, ce qui a mis un coup d’arrêt à certains programmes de recherche.”Le président est plus intéressé par l’idée de donner l’argent du contribuable à des écoles et formations de commerce ainsi qu’à des écoles publiques qui promeuvent les valeurs américaines, mais surtout éduquent la prochaine génération sur la base de compétences dont nous avons besoin dans notre économie et notre société”, a déclaré sa porte-parole, Karoline Leavitt, sur la chaîne Fox News mardi soir.”Nous avons besoin de plus de ces choses-là et de moins de diplômés LGBT+ d’Harvard”, a-t-elle tancé, alors que l’exécutif accuse l’université de propager des idéologies progressistes dites “woke”, terme péjoratif pour désigner notamment les recherches sur le genre, les discriminations raciales ou encore les politiques de promotion de la diversité.Harvard est classée parmi les meilleures universités au monde et, selon ses services, a formé 162 prix Nobel.L’université, qui facture des frais de scolarité annuels se comptant en dizaines de milliers de dollars par an, est la plus riche des États-Unis, avec un fonds de dotation évalué à 53,2 milliards de dollars en 2024.

Trump s’en prend à nouveau à Poutine, accusé de “jouer avec le feu”

Donald Trump a une nouvelle fois laissé éclater mardi sa frustration envers Vladimir Poutine, accusé de “jouer avec le feu”, la Russie reprochant pour sa part à l’Ukraine d’intensifier ses attaques aériennes pour faire échouer les négociations entre les deux pays.Après un week-end de frappes massives en Ukraine, présentées par Moscou comme une “réponse” à des attaques de drones ukrainiennes ayant fait des victimes civiles, le président américain a renouvelé ses critiques à l’encontre de son homologue russe.”Ce que Vladimir Poutine ne réalise pas c’est que sans moi, la Russie subirait beaucoup de très mauvaises choses, et je veux dire, TRES MAUVAISES. Il joue avec le feu!”, a-t-il écrit, dans un message publié sur son réseau Truth Social.Donald Trump, qui pourrait annoncer dès cette semaine de nouvelles sanctions contre la Russie selon CNN et le Wall Street Journal, avait déjà estimé dimanche que le dirigeant russe était “devenu complètement fou”.Le Kremlin avait minimisé lundi ces propos, les attribuant à une “surcharge émotionnelle” touchant “tout le monde”.Sous pression américaine pour mettre fin au conflit lancé par l’invasion russe en février 2022, la Russie et l’Ukraine ont tenu ce mois-ci à Istanbul des pourparlers qui n’ont pas permis de réelle percée.L’Ukraine a annoncé avoir été visée par des attaques aériennes russes massives ces derniers jours. Dimanche, 13 civils, dont trois enfants de la même famille, ont péri dans des frappes de missiles et drones russes, selon Kiev.Lundi, les attaques n’ont pas fait de morts mais ont impliqué 355 drones, un “record” depuis le début du conflit, selon l’armée de l’air ukrainienne.- “Mesures provocatrices” -Le ministère russe de la Défense a affirmé mardi que c’était l’Ukraine, soutenue par “certains pays européens”, qui avait “pris une série de mesures provocatrices visant à faire échouer le processus de négociations”, citant la multiplication des “attaques à l’aide de drones et de missiles” contre des installations civiles en Russie depuis le 20 mai.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a ensuite affirmé que les actions de Kiev étaient “clairement en dissonance avec la volonté de paix”.La Russie a à nouveau affirmé avoir intercepté près de 150 drones ukrainiens durant la nuit de mardi à mercredi, dont 33 se dirigeant vers Moscou.S’il décidait d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie, il s’agirait pour Donald Trump d’une nette rupture.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain misait plutôt sur un rapprochement avec le maître du Kremlin, avec lequel il se flattait jusqu’ici d’avoir une relation privilégiée.L’émissaire spécial américain pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, a jugé mardi sur la chaîne Fox News que la “frustration (de Donald Trump) était compréhensible”.”Le président a clairement dit qu’il voulait une paix négociée. (Il) a aussi intelligemment gardé toutes les options ouvertes”, a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.Selon le Wall Street Journal, les nouvelles sanctions à l’étude pourraient viser en particulier le secteur bancaire.Deux sénateurs américains, le démocrate Richard Blumenthal et le républicain Lindsey Graham, font de leur côté pression pour imposer de très lourdes sanctions dites “secondaires”, c’est à dire ciblant non pas la Russie mais les pays qui achètent ses hydrocarbures.- “Bons offices” suisses -Washington appelle à un cessez-le-feu inconditionnel, ce que veut aussi Kiev, mais pas Moscou.Selon le général Kellogg, les prochaines négociations entre l’Ukraine et la Russie, si elles ont lieu, se tiendront “probablement” à Genève.”La Suisse reste disposée à offrir ses bons offices”, a fait savoir à l’AFP le ministère suisse des Affaires étrangères, soulignant être “en contact avec toutes les parties concernées à différents niveaux”.Depuis qu’elle a organisé en juin 2024 le Sommet de la paix du Burgenstock, excluant la Russie, la Suisse n’est toutefois plus considérée par Moscou comme un pays neutre et donc comme l’endroit le plus adéquat pour des pourparlers.L’ampleur des attaques russes met à rude épreuve la défense antiaérienne de l’Ukraine qui commence, selon des médias occidentaux, à manquer sérieusement de moyens pour les repousser.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé lundi “le sentiment d’impunité” de la Russie, appelant les Occidentaux à renforcer leurs sanctions.La Russie part, elle, du principe que les négociations doivent se faire “simultanément” aux combats. L’Ukraine voit cette position comme une preuve que le Kremlin cherche à jouer la montre pour profiter de son avantage sur le champ de bataille.Ces frappes en Ukraine se sont poursuivies mardi et le ministère russe de la Défense a encore revendiqué la prise d’un village dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

Macron en Indonésie pour vanter sa troisième voie chez un non-aligné historique

La troisième voie française chez le chantre historique des non-alignés: Emmanuel Macron défend mercredi en Indonésie sa posture de “puissance d’équilibre” entre les Etats-Unis et la Chine lors de la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est.Arrivé à Jakarta mardi soir depuis le Vietnam, le président français a été accueilli en grande pompe mercredi matin par son homologue Prabowo Subianto au palais présidentiel Merdeka. “Notre partenariat dans tous les domaines, défense et sécurité, économie, culture est déjà fort, mais nous le renforçons”, a déclaré M. Macron à l’adresse de M. Prabowo, qu’il a qualifié de “frère”, avant le début des entretiens.M. Macron espère traduire son positionnement en contrats pour les entreprises françaises, notamment en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques, dans une région en quête à la fois de partenaires face aux droits de douane américains de Donald Trump, mais aussi d’une juste distance à l’égard de l’imposant voisin chinois.En toile de fond, un autre enjeu pour la France: tenter d’embarquer un tant soit peu le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde dans sa volonté de faire avancer la “solution à deux Etats” lors d’une conférence à l’ONU en juin sur le conflit israélo-palestinien.L’Indonésie est l’un des trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à ne pas avoir de relations avec Israël. Or Emmanuel Macron, dans sa “détermination” à reconnaître un Etat de Palestine, potentiellement dès juin, espère en contrepartie obtenir des gages des pays arabo-musulmans.”Tous les pas que l’on pourra faire en direction d’une reconnaissance mutuelle seront des pas de géant au vu de la situation actuelle à Gaza”, a dit mercredi à la presse un conseiller du chef de l’Etat.Une déclaration commune est en cours de négociation, a-t-il ajouté, indiquant que “ce sera la première fois que l”Indonésie s’exprime avec un pays occidental sur Gaza”.- “Puissance de paix” -Au Vietnam, à l’entame de cette tournée de six jours qu’il conclura vendredi à Singapour, Emmanuel Macron a présenté la France en “puissance de paix et d’équilibres”, soucieuse d’un ordre international “fondé sur le droit”.Un message qui s’adresse à la fois à Pékin, qui se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, et à Donald Trump et ses menaces de hausse drastique des droits de douane.La “méthode” du président américain, qui consiste à “créer de l’incertitude en permanence” avec “des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, “freine les investissements et l’économie”, a prévenu M. Macron au moment même où, réunie mardi en sommet à Kuala Lumpur, l’Asean a affiché son intention d’accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux face à cette guerre douanière.En Indonésie, l’Elysée entend renforcer sa coopération dans les armements avec Prabowo Subianto, ancien ministre de la Défense, alors que l’Indonésie s’est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse.Elle a depuis acquis des Rafale du français Dassault Aviation, dont le patron Eric Trappier fait partie de la délégation — peut-être pour rassurer ce client après que le Pakistan a affirmé que ses avions de combat construits par la Chine avaient abattu des Rafale de l’Inde lors de leur récent affrontement.Interrogé sur une éventuelle nouvelle commande, ce même conseiller de M. Macron a souligné que “les contrats et accords se négocient jusqu’à la dernière minute, ils sont cours de négociation”, rappelant que l’achat de 42 avions de chasse a déjà “été acté par le passé”.Egalement dans le viseur, des contrats en matière d’énergie et de minerais critiques.Le nouveau directeur général d’Eramet Paulo Castellari fait ainsi parie de la délégation française pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine du monde de nickel, sur l’île de Lelilef Sawai. L’énergie est aussi un enjeu, l’Indonésie souhaitant se convertir rapidement au nucléaire pour répondre à la demande croissante d’électricité.Jeudi, M. Macron se rendra à Yogyakarta où il visitera le temple bouddhiste de Borobudur.

Macron en Indonésie pour vanter sa troisième voie chez un non-aligné historique

La troisième voie française chez le chantre historique des non-alignés: Emmanuel Macron défend mercredi en Indonésie sa posture de “puissance d’équilibre” entre les Etats-Unis et la Chine lors de la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est.Arrivé à Jakarta mardi soir depuis le Vietnam, le président français a été accueilli en grande pompe mercredi matin par son homologue Prabowo Subianto au palais présidentiel Merdeka. “Notre partenariat dans tous les domaines, défense et sécurité, économie, culture est déjà fort, mais nous le renforçons”, a déclaré M. Macron à l’adresse de M. Prabowo, qu’il a qualifié de “frère”, avant le début des entretiens.M. Macron espère traduire son positionnement en contrats pour les entreprises françaises, notamment en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques, dans une région en quête à la fois de partenaires face aux droits de douane américains de Donald Trump, mais aussi d’une juste distance à l’égard de l’imposant voisin chinois.En toile de fond, un autre enjeu pour la France: tenter d’embarquer un tant soit peu le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde dans sa volonté de faire avancer la “solution à deux Etats” lors d’une conférence à l’ONU en juin sur le conflit israélo-palestinien.L’Indonésie est l’un des trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à ne pas avoir de relations avec Israël. Or Emmanuel Macron, dans sa “détermination” à reconnaître un Etat de Palestine, potentiellement dès juin, espère en contrepartie obtenir des gages des pays arabo-musulmans.”Tous les pas que l’on pourra faire en direction d’une reconnaissance mutuelle seront des pas de géant au vu de la situation actuelle à Gaza”, a dit mercredi à la presse un conseiller du chef de l’Etat.Une déclaration commune est en cours de négociation, a-t-il ajouté, indiquant que “ce sera la première fois que l”Indonésie s’exprime avec un pays occidental sur Gaza”.- “Puissance de paix” -Au Vietnam, à l’entame de cette tournée de six jours qu’il conclura vendredi à Singapour, Emmanuel Macron a présenté la France en “puissance de paix et d’équilibres”, soucieuse d’un ordre international “fondé sur le droit”.Un message qui s’adresse à la fois à Pékin, qui se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, et à Donald Trump et ses menaces de hausse drastique des droits de douane.La “méthode” du président américain, qui consiste à “créer de l’incertitude en permanence” avec “des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, “freine les investissements et l’économie”, a prévenu M. Macron au moment même où, réunie mardi en sommet à Kuala Lumpur, l’Asean a affiché son intention d’accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux face à cette guerre douanière.En Indonésie, l’Elysée entend renforcer sa coopération dans les armements avec Prabowo Subianto, ancien ministre de la Défense, alors que l’Indonésie s’est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse.Elle a depuis acquis des Rafale du français Dassault Aviation, dont le patron Eric Trappier fait partie de la délégation — peut-être pour rassurer ce client après que le Pakistan a affirmé que ses avions de combat construits par la Chine avaient abattu des Rafale de l’Inde lors de leur récent affrontement.Interrogé sur une éventuelle nouvelle commande, ce même conseiller de M. Macron a souligné que “les contrats et accords se négocient jusqu’à la dernière minute, ils sont cours de négociation”, rappelant que l’achat de 42 avions de chasse a déjà “été acté par le passé”.Egalement dans le viseur, des contrats en matière d’énergie et de minerais critiques.Le nouveau directeur général d’Eramet Paulo Castellari fait ainsi parie de la délégation française pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine du monde de nickel, sur l’île de Lelilef Sawai. L’énergie est aussi un enjeu, l’Indonésie souhaitant se convertir rapidement au nucléaire pour répondre à la demande croissante d’électricité.Jeudi, M. Macron se rendra à Yogyakarta où il visitera le temple bouddhiste de Borobudur.

France: l’heure du verdict pour l’ex-chirurgien pédocriminel Le Scouarnec

L’ex-chirurgien pédocriminel français Joël Le Scouarnec, qui encourt la peine maximale de 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles, va connaître mercredi le sort que lui réserve la justice après trois mois d’audience devant la cour criminelle du Morbihan (ouest).Cet homme aujourd’hui âgé de 74 ans, qualifié de “diable” par l’avocat général, est accusé d’avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014. Il a reconnu l’ensemble des faits, endossant également la responsabilité pour la mort de deux victimes, l’une par overdose et l’autre par suicide.”À la cour, je ne sollicite aucune mansuétude. Accordez-moi simplement le droit de devenir meilleur et de reconquérir cette part d’humanité qui m’a tellement fait défaut”, a demandé l’accusé, invité lundi une dernière fois à prendre la parole au terme de ce procès débuté le 24 février.L’avocat général Stéphane Kellenberger a requis contre lui la peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison de sa “dangerosité”.Il a notamment requis une “rétention de sûreté”, une mesure rare qui concerne essentiellement des délinquants sexuels et qui permet de placer dans un centre unique en France un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine.Pour Manon Lemoine, que Joël Le Scouarnec a reconnu avoir violée à l’âge de 11 ans, l’adoption de cette mesure par la cour est “le véritable enjeu” du verdict. “Si (elle) n’est pas prononcée, c’est une honte”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Son avocate, Me Marie Grimaud, a elle espéré que “la cour ne passera pas à côté (…) du risque de dangerosité extrêmement important” de Joël Le Scouarnec.”Archi-coupable”, il “ne demande pas à échapper à la peine requise par l’avocat général”, a affirmé l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, estimant que son client est allé “le plus loin dans ce qu’on peut attendre d’un accusé devant la cour criminelle”. Il a “le droit à la repentance”, a-t-il rappelé.Le verdict, qui sera prononcé par la présidente de la cour Aude Buresi, est attendu au tribunal judiciaire de Vannes à partir de la mi-journée en France. – “Bombe atomique” -Tout au long du procès, Joël Le Scouarnec a voulu “avancer et réparer”, une “démarche volontaire”, a plaidé lundi Me Thibaut Kurzawa, l’un de ses conseils.Certains avocats des parties civiles y ont vu eux un simple tour de passe-passe: “reconnaître tout, c’est ne rien reconnaître”, a ainsi remarqué Me Giovanni Bertho-Briand.”Il nous a été martelé votre grande repentance, la grande sérénade de +j’ai changé+”, s’est agacé Me Delphine Caro. “Mais à qui ferez-vous croire que vous avez changé?””Vous êtes le pire pédophile de masse qui ait jamais existé (…) la bombe atomique de la pédophilie”, a lancé Me Thomas Delaby.Débuté le 24 février, ce procès fleuve a réuni quelque 60 avocats de parties civiles qui ont plaidé, tantôt individuellement, tantôt en se regroupant autour de thèmes précis, pendant presque trois jours.Les victimes “ne vous pardonneront jamais. Jamais”, a asséné à l’accusé Me Delaby.”Aucune peine ne pourra être à la hauteur de la souffrance des parties civiles”, a rappelé Me Romane Codou.- “A la hauteur” -Si la plupart ont loué une défense “bienveillante”, d’autres ont regretté que la cour n’ait pas “davantage bousculé” Joël Le Scouarnec pour “accéder à la vérité”, selon les mots de Me Bertho-Briand.Mais ce procès ne sera vraisemblablement pas le dernier de l’ex-chirurgien pédocriminel: “il y aura probablement une autre procédure”, a lancé l’avocat général lors de ses réquisitions.Le parquet de Lorient a ainsi ouvert deux enquêtes liées à “l’affaire Le Scouarnec”, dont l’une, révélée à l’AFP le 20 mars, concerne “des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées” d’agressions sexuelles et viols perpétrés par l’ex-chirurgien viscéral.”J’espère que le verdict sera à la hauteur des horreurs qu’il a pu commettre”, a confié à l’AFP Amélie Lévêque, l’une des 299 victimes de l’accusé. “Mais je n’y crois pas beaucoup.”

Pour le chirurgien pédocriminel Le Scouarnec, l’heure du verdict a sonné

Trois mois d’audience pour arriver à ce moment tant attendu par les victimes de Joël Le Scouarnec: la cour criminelle du Morbihan rend mercredi son verdict à Vannes, marquant le point final du procès de l’ex-chirurgien pédocriminel qui risque 20 ans de prison mais n’a demandé “aucune mansuétude” aux juges.”À la cour, je ne sollicite aucune mansuétude. Accordez-moi simplement le droit de devenir meilleur et de reconquérir cette part d’humanité qui m’a tellement fait défaut”, a demandé l’accusé, invité lundi une dernière fois à prendre la parole.L’avocat général Stéphane Kellenberger a requis contre lui la peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison de sa “dangerosité”.Il a notamment requis une “rétention de sûreté”, une mesure rare qui concerne essentiellement des délinquants sexuels et qui permet de placer dans un centre unique en France un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine.Pour Manon Lemoine, que Joël Le Scouarnec a reconnu avoir violée à l’âge de 11 ans, l’adoption de cette mesure par la cour est “le véritable enjeu” du verdict. “Si (elle) n’est pas prononcée, c’est une honte”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Son avocate, Me Marie Grimaud, a elle espéré que “la cour ne passera pas à côté (…) du risque de dangerosité extrêmement important” de Joël Le Scouarnec.”Archi-coupable”, il “ne demande pas à échapper à la peine requise par l’avocat général”, a affirmé l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, estimant que son client est allé “le plus loin dans ce qu’on peut attendre d’un accusé devant la cour criminelle”. Il a “le droit à la repentance”, a-t-il rappelé.Le verdict, qui sera prononcé par la présidente de la cour Aude Buresi, est attendu au tribunal judiciaire de Vannes à partir de la mi-journée. – “Réparer” -L’ex-chirurgien est accusé d’avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014.Le 20 mars, il a reconnu l’ensemble des faits, endossant également la responsabilité pour la mort de deux victimes, l’une par overdose et l’autre par suicide.Tout au long du procès, Joël Le Scouarnec a voulu “avancer et réparer”, une “démarche volontaire”, a plaidé lundi Me Thibaut Kurzawa, l’un de ses conseils.Certains avocats des parties civiles y ont vu eux un simple tour de passe-passe: “reconnaître tout, c’est ne rien reconnaître”, a ainsi remarqué Me Giovanni Bertho-Briand.”Il nous a été martelé votre grande repentance, la grande sérénade de +j’ai changé+”, s’est agacé Me Delphine Caro. “Mais à qui ferez-vous croire que vous avez changé?””Vous êtes le pire pédophile de masse qui ait jamais existé (…) la bombe atomique de la pédophilie”, lance Me Thomas Delaby.Débuté le 24 février, ce procès fleuve a réuni quelque 60 avocats de parties civiles qui ont plaidé, tantôt individuellement, tantôt en se regroupant autour de thèmes précis, pendant presque trois jours.- “A la hauteur” -Les victimes “ne vous pardonneront jamais. Jamais”, a asséné à l’accusé Me Delaby.”Aucune peine ne pourra être à la hauteur de la souffrance des parties civiles”, a rappelé Me Romane Codou.Si la plupart ont loué une défense “bienveillante”, d’autres ont regretté que la cour n’ait pas “davantage bousculé” Joël Le Scouarnec pour “accéder à la vérité”, selon les mots de Me Bertho-Briand.Mais ce procès ne sera vraisemblablement pas le dernier de l’ex-chirurgien pédocriminel: “il y aura probablement une autre procédure”, a lancé l’avocat général lors de ses réquisitions.Le parquet de Lorient a ainsi ouvert deux enquêtes liées à “l’affaire Le Scouarnec”, dont l’une, révélée à l’AFP le 20 mars, concerne “des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées” d’agressions sexuelles et viols perpétrés par l’ex-chirurgien viscéral.”J’espère que le verdict sera à la hauteur des horreurs qu’il a pu commettre”, a confié à l’AFP Amélie Lévêque, l’une des 299 victimes de l’accusé. “Mais je n’y crois pas beaucoup.”

Jugement crucial en Allemagne autour du changement climatique

Une bataille à la David contre Goliath: un tribunal allemand doit dire mercredi si un paysan péruvien peut ou non poursuivre une procédure visant le géant de l’énergie RWE, susceptible de créer un précédent en matière de justice climatique mondiale.Saul Luciano Lliuya, 44 ans, veut convaincre la justice que sa maison, nichée dans la cordillère des Andes, risque d’être inondée, et que le producteur d’électricité allemand, à cause de ses émissions de CO2 au niveau mondial, doit l’aider financièrement à se protéger.Deux audiences au civil en mars ont permis d’entendre les arguments des différentes parties sur la question de savoir si les biens du plaignant étaient exposés à un risque majeur.Si ce risque est reconnu mercredi par la cour d’appel de Hamm (ouest), celle-ci se penchera alors sur la question de la responsabilité de RWE.- Combat d’experts -La procédure contient en germe une dimension juridique cruciale car RWE n’a pas de centrales au Pérou et donc pas de lien direct avec le village du plaignant ou les effets locaux du réchauffement climatique.Le paysan et les organisations qui le soutiennent veulent faire plus largement, avec RWE, un exemple de la responsabilité juridique globale à leurs yeux des énergéticiens dans le changement climatique.M. Lliuya et Germanwatch, l’ONG qui le soutient, exigent que RWE verse des dédommagements à hauteur de sa part dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le début de l’ère industrielle, qu’ils ont évaluée à 0,38% dans une étude.La ville natale du paysan, Huaraz, serait menacée par le lac glaciaire Palcacocha, qui risquerait de déborder à cause de la fonte des neiges et des glaces accélérée par le changement climatique.Selon Rolf Katzenbach, expert scientifique convoqué par le tribunal, ce risque au cours des 30 prochaines années est d’environ 1%, après une première estimation à 3%.Mais son étude sous-estimerait les effets futurs du changement climatique, a réfuté Lukas Arenson, autre expert appelé par le plaignant.Par ailleurs, l’équipe juridique du Péruvien a demandé, sans succès, d’annuler le témoignage de M. Katzenbach, biaisé selon eux car l’homme aurait eu des liens avec une filiale de RWE.”Nous allons de l’avant”, a déclaré Roda Verheyen, l’avocate de Lliuya, après cet échec.La première action en justice de M. Lliuya remonte à 2015 auprès du tribunal d’Essen, le siège de RWE, pour réclamer 17.000 euros de l’entreprise afin de protéger sa communauté des inondations.La demande avait été rejetée, avant que le tribunal supérieur de Hamm n’accepte un pourvoi en appel.- “On ne peut pas perdre” -Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Que le procès ait lieu ou non, Mme Verheyen s’attend à ce que le tribunal confirme un principe inédit: qu’une entreprise soit tenue responsable des conséquences de ses émissions de gaz à effet de serre.”Cela enverrait un message très important aux tribunaux du monde entier”, selon Noah Walker-Crawford, un chercheur qui conseille l’équipe juridique de M. Lliuya. Ce serait “un énorme pas en avant”.”À mon avis, on ne peut pas perdre”, a assuré de son côté Mme Verheyen, car le jugement devrait expliquer “pourquoi, en vertu du droit allemand, une telle affaire est possible même en l’absence de preuve suffisantes”.A l’inverse, RWE affirme que les effets du changement climatique ne peuvent pas être juridiquement attribués à des émetteurs précis.”Sinon, n’importe qui pourrait poursuivre n’importe qui à cause du changement climatique”, a estimé auprès de l’AFP un porte-parole de l’énergéticien.Il a ajouté que l’entreprise “a respecté toutes les réglementations légales relatives aux émissions de CO2 à tout moment dans le cadre de ses activités commerciales”.