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La famille d’un jeune Franco-Allemand détenu en Iran clame son innocence

Les proches d’un cyclo-randonneur franco-allemand détenu depuis un mois en Iran sont sortis du silence jeudi pour clamer l’innocence du jeune homme, au moment où Téhéran et les Occidentaux sont en plein bras de fer sur un éventuel rétablissement de sanctions contre la république islamique.Lennart Monterlos a eu 19 ans le 26 juin, un anniversaire …

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La famille d’un jeune Franco-Allemand détenu en Iran clame son innocence

Les proches d’un cyclo-randonneur franco-allemand détenu depuis un mois en Iran sont sortis du silence jeudi pour clamer l’innocence du jeune homme, au moment où Téhéran et les Occidentaux sont en plein bras de fer sur un éventuel rétablissement de sanctions contre la république islamique.Lennart Monterlos a eu 19 ans le 26 juin, un anniversaire passé en détention dans un lieu inconnu en Iran. Il a été arrêté le 16 juin, à Bandar-Abbas (sud) au troisième jour du conflit alors en cours entre l’Iran et Israël, alors qu’il traversait l’Iran à vélo en solitaire.Il est le troisième Français détenu dans ce pays, avec Cécile Kohler, une professeure de lettres de 40 ans, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran. Accusés notamment d’espionnage pour le compte d’Israël, ils encourent la peine de mort.Aucun détail n’a été fourni sur les raisons de l’arrestation du cyclo-randonneur. Il “a été arrêté pour avoir commis un délit”, s’est contenté de déclarer le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, au journal Le Monde le 10 juillet.”Nous comptons sur les efforts de la diplomatie française, que nous savons mobilisée, pour la libération au plus vite de notre très jeune fils qui est innocent de tout”, ont exhorté les parents du jeune homme, qui vivent à Besançon (est), dans un communiqué transmis à l’AFP.”Nous demandons aux autorités iraniennes qui le détiennent un signe de vie et de pouvoir rentrer en contact avec lui au plus vite”, ajoutent-ils.- Horizon fin août – L’arrestation intervient dans un contexte de bras de fer autour du programme nucléaire de l’Iran, présenté comme exclusivement civil par Téhéran, ce que réfute Israël – qui a mené des centaines de frappes sur des sites militaires, nucléaires et des bâtiments officiels entre le 13 et le 24 juin – et dont doutent une bonne partie des pays occidentaux. Paris et d’autres chancelleries européennes dont des ressortissants sont détenus en Iran accusent l’Iran de pratiquer une “diplomatie des otages”, notamment pour peser dans ces très sensibles négociations, dans l’impasse depuis des années.Des sanctions internationales avaient été levées en échange d’un encadrement du programme iranien, dans le cadre d’un accord signé à Vienne en 2015 entre Téhéran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (France, Royaume-Uni, Chine, Russie, Etats-Unis) ainsi que l’Allemagne. Face aux doutes actuels, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – réunis au sein du groupe E3 – menacent d’enclencher un mécanisme réimposant des sanctions internationales. Cette clause, dite de “snapback”, expire le 18 octobre 2025, mais les pays de l’E3 ont posé l’échéance de fin août pour prendre leur décision.Les Etats-Unis ne disposent pas d’un tel levier, depuis que le président Donald Trump a retiré en 2018 son pays de l’accord. Quant à la Chine et à la Russie, elles sont traditionnellement plus conciliantes à l’égard de Téhéran.”L’Iran a violé les obligations qu’il a prises il y a dix ans lors de la négociation sur le nucléaire iranien. La France et ses partenaires sont donc fondés à réappliquer les embargos mondiaux sur les armes, sur les banques et les équipements nucléaires qui avaient été levés il y a dix ans”, a réaffirmé mardi à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. “Sans engagement ferme, tangible, vérifiable de la part de l’Iran, nous le ferons au plus tard à la fin du mois d’août”, a-t-il ajouté.Début juillet, il avait prévenu que le sort de ses ressortissants détenus en Iran pèserait dans sa décision finale. “Nous l’avons toujours dit à nos interlocuteurs du régime iranien: la question de décisions éventuelles sur des sanctions sera conditionnée au règlement de ce problème (des Français détenus en Iran, ndlr), de ce différend majeur”.Pour Téhéran, un rétablissement des sanctions acterait “la fin” du rôle de la France, l’Allemagne et du Royaume-Uni dans le dossier du nucléaire, avait estimé le 12 juillet Abbas Araghchi.

Irak: un incendie fait plus de 60 morts dans un centre commercial

Un incendie qui a ravagé dans la nuit un centre commercial récemment ouvert dans l’est de l’Irak a fait plus de 60 morts, a annoncé le gouvernement jeudi, alors que des familles désespérées cherchaient encore leurs proches.De nombreuses victimes ont péri asphyxiées dans les toilettes, selon les autorités. Un habitant a raconté à l’AFP que cinq de ses proches étaient morts dans un ascenseur.Cet incendie, le dernier en date dans un pays où les normes de sécurité sont souvent ignorées, a éclaté mercredi soir, semble-t-il au premier étage du centre commercial Corniche Hypermarket Mall de Kut, à 160 kilomètres au sud-est de Bagdad, et s’est propagé à l’ensemble du bâtiment de cinq étages.Les autorités ont ordonné une enquête sur les causes de l’incendie. Un survivant a affirmé qu’un climatiseur avait explosé.Plusieurs personnes ont déclaré à l’AFP avoir perdu des membres de leur famille qui étaient allées faire des courses et dîner dans le centre commercial, ouvert il y a quelques jours.Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré des gens, y compris des enfants, appelant à l’aide depuis le toit.Ali Kadhim, un homme de 51 ans, attendait désespérément, devant la façade noircie du bâtiment, des nouvelles de son cousin, disparu avec sa femme et ses trois enfants.”Nous ne savons pas ce qui leur est arrivé”, a-t-il confié, pendant que les secouristes fouillaient les décombres.Le ministère de l’Intérieur a indiqué que l’incendie avait “coûté la vie à 61 citoyens innocents, la plupart morts asphyxiés dans des toilettes”. Il a ajouté que 14 corps calcinés n’avaient pas encore été identifiés.La défense civile a secouru plus de 45 personnes piégées à l’intérieur du bâtiment, comprenant un restaurant et un supermarché, selon le ministère.L’agence de presse officielle, Ina, a cité une source médicale faisant état de 63 morts et 40 blessés.Un correspondant de l’AFP a vu des corps calcinés transportés à la morgue et des personnes en pleurs, attendant des nouvelles de leurs proches.Un homme, effondré au sol, se frappait la poitrine en hurlant de douleur.- “Pas pu nous échapper” -Nasir al-Quraishi, un médecin d’une cinquantaine d’années, a raconté qu’il avait perdu cinq membres de sa famille.”Nous sommes allés au centre commercial pour acheter à manger et échapper aux coupures d’électricité à la maison”, a-t-il déclaré. “Un climatiseur a explosé, le feu a éclaté et nous n’avons pas pu nous échapper”.Moataz Karim, 45 ans, s’est précipité à minuit au centre commercial, où il a appris que trois de ses proches étaient portés disparus. Quelques heures plus tard, il a pu identifier deux d’entre eux, aux corps carbonisés, dont l’un avait commencé à travailler au centre il y a trois jours.”Il n’y a pas de système d’extinction d’incendie”, a-t-il lancé avec colère.Les normes de sécurité sont souvent ignorées dans le secteur de la construction en Irak, un pays dont les infrastructures sont délabrées après des décennies de conflits. Les incendies et les accidents meurtriers y sont fréquents.Le gouverneur de la province de Wasit, Mohammed al-Miyahi, a indiqué que les autorités engageraient des poursuites contre le propriétaire du centre commercial.”Cette tragédie (…) impose une révision rigoureuse de toutes les mesures de sécurité”, a-t-il souligné.Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.Le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a ordonné une “enquête approfondie” afin d’identifier les “lacunes” et de prévenir de nouveaux drames.Le Grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité de l’islam chiite en Irak, a présenté ses condoléances aux familles, tout comme plusieurs pays dont l’Egypte, la France et l’Iran.Les feux se multiplient durant l’été à travers le pays, où les températures avoisinent les 50 degrés Celsius.En septembre 2023, au moins 100 personnes avaient péri dans l’incendie d’une salle de mariage bondée.En juillet 2021, un incendie dans l’unité Covid d’un hôpital du sud de l’Irak avait fait plus de 60 morts.

Irak: un incendie fait plus de 60 morts dans un centre commercial

Un incendie qui a ravagé dans la nuit un centre commercial récemment ouvert dans l’est de l’Irak a fait plus de 60 morts, a annoncé le gouvernement jeudi, alors que des familles désespérées cherchaient encore leurs proches.De nombreuses victimes ont péri asphyxiées dans les toilettes, selon les autorités. Un habitant a raconté à l’AFP que cinq de ses proches étaient morts dans un ascenseur.Cet incendie, le dernier en date dans un pays où les normes de sécurité sont souvent ignorées, a éclaté mercredi soir, semble-t-il au premier étage du centre commercial Corniche Hypermarket Mall de Kut, à 160 kilomètres au sud-est de Bagdad, et s’est propagé à l’ensemble du bâtiment de cinq étages.Les autorités ont ordonné une enquête sur les causes de l’incendie. Un survivant a affirmé qu’un climatiseur avait explosé.Plusieurs personnes ont déclaré à l’AFP avoir perdu des membres de leur famille qui étaient allées faire des courses et dîner dans le centre commercial, ouvert il y a quelques jours.Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré des gens, y compris des enfants, appelant à l’aide depuis le toit.Ali Kadhim, un homme de 51 ans, attendait désespérément, devant la façade noircie du bâtiment, des nouvelles de son cousin, disparu avec sa femme et ses trois enfants.”Nous ne savons pas ce qui leur est arrivé”, a-t-il confié, pendant que les secouristes fouillaient les décombres.Le ministère de l’Intérieur a indiqué que l’incendie avait “coûté la vie à 61 citoyens innocents, la plupart morts asphyxiés dans des toilettes”. Il a ajouté que 14 corps calcinés n’avaient pas encore été identifiés.La défense civile a secouru plus de 45 personnes piégées à l’intérieur du bâtiment, comprenant un restaurant et un supermarché, selon le ministère.L’agence de presse officielle, Ina, a cité une source médicale faisant état de 63 morts et 40 blessés.Un correspondant de l’AFP a vu des corps calcinés transportés à la morgue et des personnes en pleurs, attendant des nouvelles de leurs proches.Un homme, effondré au sol, se frappait la poitrine en hurlant de douleur.- “Pas pu nous échapper” -Nasir al-Quraishi, un médecin d’une cinquantaine d’années, a raconté qu’il avait perdu cinq membres de sa famille.”Nous sommes allés au centre commercial pour acheter à manger et échapper aux coupures d’électricité à la maison”, a-t-il déclaré. “Un climatiseur a explosé, le feu a éclaté et nous n’avons pas pu nous échapper”.Moataz Karim, 45 ans, s’est précipité à minuit au centre commercial, où il a appris que trois de ses proches étaient portés disparus. Quelques heures plus tard, il a pu identifier deux d’entre eux, aux corps carbonisés, dont l’un avait commencé à travailler au centre il y a trois jours.”Il n’y a pas de système d’extinction d’incendie”, a-t-il lancé avec colère.Les normes de sécurité sont souvent ignorées dans le secteur de la construction en Irak, un pays dont les infrastructures sont délabrées après des décennies de conflits. Les incendies et les accidents meurtriers y sont fréquents.Le gouverneur de la province de Wasit, Mohammed al-Miyahi, a indiqué que les autorités engageraient des poursuites contre le propriétaire du centre commercial.”Cette tragédie (…) impose une révision rigoureuse de toutes les mesures de sécurité”, a-t-il souligné.Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national.Le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a ordonné une “enquête approfondie” afin d’identifier les “lacunes” et de prévenir de nouveaux drames.Le Grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité de l’islam chiite en Irak, a présenté ses condoléances aux familles, tout comme plusieurs pays dont l’Egypte, la France et l’Iran.Les feux se multiplient durant l’été à travers le pays, où les températures avoisinent les 50 degrés Celsius.En septembre 2023, au moins 100 personnes avaient péri dans l’incendie d’une salle de mariage bondée.En juillet 2021, un incendie dans l’unité Covid d’un hôpital du sud de l’Irak avait fait plus de 60 morts.

Syrie: Chareh retire ses troupes de Soueida qui compte ses morts

La ville à majorité druze de Soueida dans le sud de la Syrie compte ses morts jeudi après le retrait des troupes gouvernementales, décidé par le président intérimaire Ahmad al-Chareh pour éviter une “guerre ouverte” avec Israël selon lui.Israël avait menacé d’intensifier ses frappes si le pouvoir syrien ne quittait pas cette province du sud de la Syrie où des affrontements ont fait plus de 500 morts depuis dimanche.Les habitants de Soueida ont découvert une ville sinistrée. Un correspondant de l’AFP a compté 15 cadavres gisant dans le centre de la ville, sans pouvoir indiquer s’il s’agissait de combattants ou de civils.”C’est comme si la ville sortait d’une catastrophe naturelle ou d’une inondation”, déclare à l’AFP Hanadi Obeid, un médecin de 39 ans. “J’ai vu trois cadavres dans la rue, dont celui d’une femme âgée”.Devant l’hôpital principal dont la morgue est saturée, des familles cherchent leurs proches, dans un climat de colère et de peur, selon le photographe de l’AFP.Les violences viennent ébranler encore plus le pouvoir d’Ahmad al-Chareh qui a renversé, à la tête d’une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, l’ex-président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Jeudi matin, les forces gouvernementales s’étaient retirées de toute la province à majorité druze, ont indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et des témoins à l’AFP.Des membres des forces gouvernementales ont affirmé à un correspondant de l’AFP posté aux abords de la province qu’ils avaient reçu l’ordre de se retirer peu avant minuit et avaient achevé leur redéploiement à l’aube.Dans un discours télévisé pendant la nuit, Ahmad al-Chareh avait annoncé le transfert “à des groupes locaux” et des dignitaires religieux druzes de la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida.”Nous avons donné la priorité à l’intérêt des Syriens plutôt qu’au chaos et à la destruction”, a déclaré M. al-Chareh, disant avoir voulu éviter “une guerre ouverte” avec Israël dont il a condamné l’intervention.Quelques heures plus tôt, Israël avait bombardé plusieurs cibles au coeur de Damas.Une aile d’un bâtiment du quartier général de l’armée syrienne, contigu au ministère de la Défense, a été détruite par ces frappes, qui ont fait trois morts selon les autorités. Israël a mené d’autres frappes aux abords du palais présidentiel et dans les environs de Damas.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi que le cessez-le-feu avait été obtenu “par la force”, après ces frappes.- Médiation américaine -Les premiers affrontements avaient éclaté dimanche entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, aux relations tendues depuis des décennies. Le gouvernement syrien est alors intervenu avec l’objectif affiché de rétablir l’ordre et a déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes l’ont toutefois accusé de combattre les druzes et fait état de nombreuses exactions.M. Chareh a souligné que “l’intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, a sauvé la région d’un sort inconnu”.Les Etats-Unis, alliés d’Israël et qui affichent leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé jihadiste, avaient annoncé mercredi soir qu’un accord avait été conclu pour rétablir le calme en Syrie.La porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, avait auparavant appelé le gouvernement syrien à quitter la zone de conflit afin d’apaiser les tensions avec Israël.- “Exécutions sommaires” -Selon l’OSDH, les violences ont fait plus de 500 morts, dont 83 personnes “exécutées sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l’Intérieur”. Dans son discours, le président intérimaire a promis de faire “rendre des comptes” aux auteurs d’exactions contre “notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l’Etat”.Il avait fait la même promesse après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite, dont est issu Bachar al-Assad, début mars sur le littoral syrien. Mais une commission d’enquête sur ces massacres n’a jamais rendu ses conclusions.La communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes, présente principalement à Soueida. Cette minorité ésotérique issue d’une branche de l’islam est aussi implantée au Liban et en Israël.Sur la ligne de cessez-le-feu qui sépare Israël et la Syrie, à Majdal Shams, des dizaines de personnes se sont massées jeudi pour chercher du regard, derrière une barrière barbelée, des proches qui pourraient tenter d’entrer en Israël comme ce fut le cas la veille.”Hier, à cause de la situation dramatique en Syrie, avec les meurtres, les massacres et les scènes de violence, beaucoup de gens se sont dirigés vers la frontière”, raconte Qamar Abou Saleh, une habitante du bourg druze de Majdal Shams, dans la partie du Golan annexée par Israël.”Ils ont ouvert la barrière et sont entrés, et des personnes venues de Syrie ont également commencé à passer ici”.”C’était comme un rêve, on n’y croyait pas”, relate cette éducatrice de 36 ans.

Syrie: Chareh retire ses troupes de Soueida qui compte ses morts

La ville à majorité druze de Soueida dans le sud de la Syrie compte ses morts jeudi après le retrait des troupes gouvernementales, décidé par le président intérimaire Ahmad al-Chareh pour éviter une “guerre ouverte” avec Israël selon lui.Israël avait menacé d’intensifier ses frappes si le pouvoir syrien ne quittait pas cette province du sud de la Syrie où des affrontements ont fait plus de 500 morts depuis dimanche.Les habitants de Soueida ont découvert une ville sinistrée. Un correspondant de l’AFP a compté 15 cadavres gisant dans le centre de la ville, sans pouvoir indiquer s’il s’agissait de combattants ou de civils.”C’est comme si la ville sortait d’une catastrophe naturelle ou d’une inondation”, déclare à l’AFP Hanadi Obeid, un médecin de 39 ans. “J’ai vu trois cadavres dans la rue, dont celui d’une femme âgée”.Devant l’hôpital principal dont la morgue est saturée, des familles cherchent leurs proches, dans un climat de colère et de peur, selon le photographe de l’AFP.Les violences viennent ébranler encore plus le pouvoir d’Ahmad al-Chareh qui a renversé, à la tête d’une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, l’ex-président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.Jeudi matin, les forces gouvernementales s’étaient retirées de toute la province à majorité druze, ont indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et des témoins à l’AFP.Des membres des forces gouvernementales ont affirmé à un correspondant de l’AFP posté aux abords de la province qu’ils avaient reçu l’ordre de se retirer peu avant minuit et avaient achevé leur redéploiement à l’aube.Dans un discours télévisé pendant la nuit, Ahmad al-Chareh avait annoncé le transfert “à des groupes locaux” et des dignitaires religieux druzes de la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida.”Nous avons donné la priorité à l’intérêt des Syriens plutôt qu’au chaos et à la destruction”, a déclaré M. al-Chareh, disant avoir voulu éviter “une guerre ouverte” avec Israël dont il a condamné l’intervention.Quelques heures plus tôt, Israël avait bombardé plusieurs cibles au coeur de Damas.Une aile d’un bâtiment du quartier général de l’armée syrienne, contigu au ministère de la Défense, a été détruite par ces frappes, qui ont fait trois morts selon les autorités. Israël a mené d’autres frappes aux abords du palais présidentiel et dans les environs de Damas.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi que le cessez-le-feu avait été obtenu “par la force”, après ces frappes.- Médiation américaine -Les premiers affrontements avaient éclaté dimanche entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, aux relations tendues depuis des décennies. Le gouvernement syrien est alors intervenu avec l’objectif affiché de rétablir l’ordre et a déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes l’ont toutefois accusé de combattre les druzes et fait état de nombreuses exactions.M. Chareh a souligné que “l’intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, a sauvé la région d’un sort inconnu”.Les Etats-Unis, alliés d’Israël et qui affichent leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé jihadiste, avaient annoncé mercredi soir qu’un accord avait été conclu pour rétablir le calme en Syrie.La porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, avait auparavant appelé le gouvernement syrien à quitter la zone de conflit afin d’apaiser les tensions avec Israël.- “Exécutions sommaires” -Selon l’OSDH, les violences ont fait plus de 500 morts, dont 83 personnes “exécutées sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l’Intérieur”. Dans son discours, le président intérimaire a promis de faire “rendre des comptes” aux auteurs d’exactions contre “notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l’Etat”.Il avait fait la même promesse après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite, dont est issu Bachar al-Assad, début mars sur le littoral syrien. Mais une commission d’enquête sur ces massacres n’a jamais rendu ses conclusions.La communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes, présente principalement à Soueida. Cette minorité ésotérique issue d’une branche de l’islam est aussi implantée au Liban et en Israël.Sur la ligne de cessez-le-feu qui sépare Israël et la Syrie, à Majdal Shams, des dizaines de personnes se sont massées jeudi pour chercher du regard, derrière une barrière barbelée, des proches qui pourraient tenter d’entrer en Israël comme ce fut le cas la veille.”Hier, à cause de la situation dramatique en Syrie, avec les meurtres, les massacres et les scènes de violence, beaucoup de gens se sont dirigés vers la frontière”, raconte Qamar Abou Saleh, une habitante du bourg druze de Majdal Shams, dans la partie du Golan annexée par Israël.”Ils ont ouvert la barrière et sont entrés, et des personnes venues de Syrie ont également commencé à passer ici”.”C’était comme un rêve, on n’y croyait pas”, relate cette éducatrice de 36 ans.