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Est de la RDC: l’UE sanctionne des chefs militaires rwandais, rupture des relations diplomatiques Rwanda-Belgique

L’Union européenne a imposé lundi des sanctions contre des chefs militaires rwandais et un responsable du secteur minier, en réponse à l’offensive du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).Kigali a presque simultanément annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale …

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Au Sénégal, les machines géantes d’un groupe minier français avalent terres et désert

Dans un vacarme assourdissant, la “plus grosse drague minière au monde” et la gigantesque usine flottante d’un groupe minier français fendent les dunes du singulier désert de Lompoul, au Sénégal, une vision digne du film “Dune”.Vingt-quatre heures sur 24, les deux machines géantes aspirent le précieux sable minéralisé des dunes de ce désert. Auparavant, elles ont avalé celui contenu dans des terres agricoles fertiles avoisinantes, qui produisent la majorité des légumes frais consommés au Sénégal. La drague mobile se déplace avec l’usine flottante sur un bassin d’eau artificiel long d’un demi kilomètre, aspirant 7.000 tonnes par heure de sable brut et d’eau mélangés, une eau pompée à plus de 450 mètres de profondeur.Cette mine colossale et itinérante du groupe minier français Eramet a causé depuis 2014 le déplacement de milliers d’habitants et paysans dans cette région agricole aux écosystèmes fragiles. Elle a aussi engouffré des kilomètres de terres le long de la côte atlantique de ce pays – l’impressionnant tracé de l’avancée de la mine étant visible depuis l’espace.  C’est l’histoire d'”un désespoir et d’une désillusion qu’on a eu avec ce projet”, lance à l’AFP Gora Gaye, 47 ans, maire de la communauté rurale de Diokoul Diawrigne, qui englobe le magnifique désert de Lompoul, l’un des plus petits au monde, un écosystème unique de dunes balayées par la brise de l’océan.Cet atout d’écotourisme dans ce pays en partie sahélien est actuellement défiguré par la mine. Depuis 2014, le groupe minier exploite ces dunes – utilisant la “plus grosse drague minière au monde” selon Eramet – pour en extraire les minéraux (zircon, ilménite, rutile et leucoxène), exportés à travers le monde pour le marché du bâtiment et ses dérivés, la métallurgie, la céramique.Une équipe de l’AFP a eu un accès rare aux installations de la mine, composée de la drague, de l’usine flottante de séparation des sables minéralisés et non minéralisés, d’une autre usine séparant les différents minerais par tri magnétique et électrostatique, d’un tronçon de chemin de fer privé jusqu’au port de Dakar, de logements, bureaux, routes sillonnées de véhicules 4X4, dénotant avec le calme de cette région arpentée par les dromadaires, les vipères et les oiseaux marins.Pendant des années, le sort des villageois déplacés et leur mobilisation dénonçant un accaparement des terres et un système de compensation “dérisoire” ont été peu écoutés, voire étouffés, à la faveur d’autorités locales et nationales complaisantes, dénoncent les détracteurs de la mine.- Écosystème unique -Mais la controverse a récemment pris une ampleur nationale quand la mine est entrée dans la zone du désert de Lompoul (nord). Se joignant aux paysans, des élus locaux et entrepreneurs notamment dans le tourisme ont dénoncé vivement l’impact de ces activités. Fin janvier, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye lui-même a fait des déclarations fortes en Conseil des ministres au sujet de l’industrie extractive. “L’exploitation des ressources minières dans plusieurs localités du pays ne participe pas activement au développement territorial et ne profite pas aux populations locales”, a-t-il lancé.Lors du Conseil du 12 mars, il a donné des directives à ses ministres sur la “transparence dans la gouvernance des ressources naturelles”, leur demandant de “veiller à la gestion optimale des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière et pétrolière sur le bien-être des populations”.Se réclamant du souverainisme et élu en 2024 sur un agenda de rupture avec les pratiques du passé, le nouveau pouvoir au Sénégal est scruté sur d’éventuelles décisions concernant les activités d’EGC. C’est en 2004 que les autorités sénégalaises en place à l’époque ont accordé au groupe minier – détenu à 27% par l’Etat français et 4ème producteur mondial de zircon – cette concession pour y exploiter ce convoité sable minéralisé. L’Etat du Sénégal détient 10% du capital de la filiale sénégalaise d’Eramet, Grande Côte Opérations (GCO), renommée depuis Eramet Grande Côte (EGC).”La mine, elle avance; le sort des personnes quand la mine est passée ce n’est plus le problème” d’Eramet, estime Cheikh Yves Jacquemain, hôtelier franco-sénégalais et propriétaire d’un écolodge de tentes traditionnelles dans le désert.A 150 mètres seulement de son campement, les deux machines tournent à plein régime. Parmi les sept sites d’hébergement touristique de Lompoul, six ont accepté le dédommagement de EGC ou une relocalisation. M. Jacquemain est toujours en négociation avec EGC pour obtenir des compensations financières “justes”, pour lui et ses 40 employés.Le groupe minier est accusé de “dégrader les dunes et les sols”, de “menacer les ressources hydriques”, ainsi que la sécurité alimentaire et les activités économiques.Des communautés pointent une détérioration de leurs conditions de vie. L’une des récriminations est un système d’indemnisation jugé “dérisoire”, basé sur un barème national datant des années 70 et qui ne valorise pas la terre agricole par rapport à la perte irrémédiable de revenus provenant de ces zones fertiles. – “Entreprise responsable” -EGC répond à l’AFP qu’en “entreprise responsable”, le groupe indemnise les habitants “cinq fois plus” l’hectare nu que ce barème national, et qu’au total l’indemnisation moyenne est de 8 à 10 millions de FCFA l’hectare (entre 12.190 et 15.240 euros).Le maire de Diokoul Diawrigne indique à l’AFP que lui et sa communauté ont rejeté en 2022 l’étude d’impact environnementale présentée par GCO lors d’une audience publique. Mais l’étude a malgré tout été validée au niveau ministériel à l’époque. Reconnaissant qu'”au début” le projet minier avait suscité “un espoir” parmi la population, il n’a apporté, selon lui, que des “promesses non tenues, une destruction de notre écosystème, des intimidations, des déplacements de villages de manière catastrophique et un recul sur le plan du développement économique dans la zone des Niayes”. Les détracteurs de la mine s’inquiètent du bouleversement de cet écosystème d’une biodiversité rare, composé de cuvettes interdunaires, des oasis où les sols permettent une agriculture “qui a produit jusqu’à un passé récent 80% des légumes frais consommés au Sénégal”.Au fil des années, les habitants déplacés ont été relogés dans “quatre grands nouveaux villages” équipés de commodités, “un total de 586 maisons et des infrastructures communautaires (centre de santé, école, etc…) ont été construites à ce jour” par le groupe minier et 3.142 personnes sont concernées, indique EGC.  Réunis sur la place du village des “recasés” de Foth, à 120 km au nord de Dakar, un alignement de concessions en dur sur une zone dépourvue de végétation, Omar Keïta et une vingtaine d’autres chefs de familles déplacées ont visiblement besoin d’exprimer leur colère.”On veut retourner sur nos terres et que notre village soit reconstruit pour retrouver notre vie d’avant… Je lance un appel au président du Sénégal et même à la France!”, s’exclame Omar, 32 ans, visage soucieux.Il ose à peine montrer la chambre – “prêtée par son grand frère” – et la promiscuité où il vit “depuis six ans” avec sa femme et ses trois enfants: un lit, une commode, et un matelas pour lui par terre. Il déclare qu’on ne lui a pas attribué de maison. Des affirmations que nie le directeur général de EGC, Frédéric Zanklan: “chaque famille est relogée selon l’état de la famille au moment du recensement”, dit-il à l’AFP, ajoutant que si les familles s’agrandissent “ce n’est pas de leur fait”. – Appel au président –  Omar réplique qu’avant son déplacement, il “avait (ses) champs et (sa) maison”. “On gagnait nos vies dignement mais GCO a remis ma vie à zéro, je dois tout reconstruire…”.  “Le sol était fertile dans notre village, mais ici je suis même obligé d’aller travailler dans les champs d’autres personnes”, indique-t-il.   Dans la cour de sa concession, Ibrahima Ba, 60 ans, ne décolère pas non plus: “nous avons régressé dans tous les sens”. “Je suis toujours agriculteur. La différence est que dans mon village, le sol était très fertile, l’eau était douce, on n’avait aucun problème”. “Nous demandons au président Diomaye Faye et à son Premier ministre de venir en aide à la population de Foth et des Niayes; nous croyons qu’ils peuvent faire quelque chose parce que c’est un pays étranger qui veut détruire la vie des citoyens sénégalais”, lâche-t-il.Dans un entretien à l’AFP, M. Zanklan déclare que la société est “dans un cadre tout à fait légal” dans ses activités, qui “respectent la convention minière” signée avec le gouvernement.  “C’est un projet qui bénéficie au Sénégal”, plaide-t-il. EGC affirme avoir “généré 149 millions d’euros de retombées économiques pour le Sénégal en 2023”, et avoir versé “25 millions d’euros sous forme d’impôts, de taxes et de dividendes” sur un chiffre d’affaires de la société de 215 millions d’euros en 2023.       Il met en avant les “près de 2.000 personnes qui travaillent au niveau de la mine et des usines de séparation, dont 97% sont des Sénégalais, et 48% de ces travailleurs proviennent du bassin d’emploi local”, affirme-t-il. En 2023, l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (ITIE) a classé EGC comme 4ème contributeur minier au budget de l’Etat du Sénégal, souligne-t-il.La société indique aussi être “la première entreprise minière à restituer les terres valorisées au Sénégal”, après un processus de réhabilitation constaté par l’AFP sur une partie de la zone avec des essences d’arbres permettant une diversification des cultures. Mais les communautés déplorent que les terres ne leur sont pas “rendues”, mais remises à l’Etat sénégalais – la terre étant propriété de la Nation dans ce pays et les paysans qui l’exploitent en ayant l’usufruit.  – “Un moratoire” -Dans la même région, arpentant un champ sans culture et montrant des mares brunâtres, Serigne Mar Sow déplore les “dégâts incommensurables” de la mine, selon lui.L’eau pompée pour la drague est redéversée dans le bassin artificiel et s’infiltre vers la nappe phréatique superficielle. EGC assure ainsi que les activités maraîchères “en bénéficient”.  “On cultivait ici des légumes et des bananes et vous voyez que toutes les plantes sont mortes, c’est à cause de cette eau qui inonde nos champs car la drague de GCO se trouve à 2,5 km d’ici”, se désole pour sa part M. Sow. “Le sol n’est plus fertile”.Montrant des plants de manioc et des bananiers morts, il accuse cette eau redéversée de contenir des “produits chimiques”.”Il y a 15 à 20 parcelles qui ont été abandonnées à cause de cette eau qui remonte. Il y a une diminution drastique de nos espaces de récolte” et des emplois afférents. De son côté, EGC affirme que le processus d’extraction “est purement mécanique” et qu'”aucun produit chimique n’est utilisé”.Aujourd’hui, le maire de Diokoul Diawrigne “demande à l’Etat de faire un moratoire, d’arrêter la mine pour un moment, et qu’on évalue via des études sérieuses l’ensemble des dégâts qui ont été causés et qui vont l’être, en comparaison à ce que cela a rapporté à l’Etat et aux communautés”.   “Il ne faut pas qu’on ferme les yeux sur ce drame; quel que soit ce que le Sénégal gagne dans cette affaire, il faudra se tourner vers les communautés, voir ce qu’elles sont en train de vivre et les accompagner”. Frédéric Zanklan estime de son côté qu’il n’y a “pas besoin de moratoire”. “S’il y a des inquiétudes, toute autorité peut venir voir par elle-même”.Il précise que le groupe espère augmenter la capacité d’absorption de la drague à 8.500 tonnes par heure à partir de 2026.Un moratoire, “cela voudrait dire 2.000 personnes au chômage et l’arrêt des retombées économiques pour l’Etat du Sénégal: ce serait irresponsable alors que le pays a vraiment besoin de se développer”, estime-t-il. En attendant, de jour comme de nuit, la drague continue à engouffrer les dunes de Lompoul avec fracas, loin de la quiétude passée du plus petit désert d’Afrique. 

Le Kremlin confirme que Trump et Poutine se parleront au téléphone mardi

Le Kremlin a confirmé lundi que Vladimir Poutine et Donald Trump se parleraient mardi, pour la deuxième fois, officiellement, depuis le retour à la Maison Blanche du président américain, qui cherche à arracher un engagement de son homologue russe pour une trêve en Ukraine.La première conversation entre les deux dirigeants, le 12 février, avait brisé les tentatives occidentales d’isoler le maître du Kremlin et posé les jalons d’une relance des relations russo-américaines, trois ans après le début de l’assaut de la Russie contre sa voisine.”Cette conversation est effectivement en préparation”, a indiqué le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov lors d’un briefing quotidien auquel participait l’AFP.Donald Trump avait indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu’il parlerait mardi à Vladimir Poutine, soulignant que “beaucoup de choses ont déjà été discutées avec les deux parties, l’Ukraine et la Russie” après des réunions séparées entre responsables américains, russes et ukrainiens en Arabie saoudite et à Moscou.Le président américain a évoqué des “partages de certains avoirs” dont des “terres” et des “usines de production d’énergie”.L’envoyé spécial américain Steve Witkoff, dont le pays fait pression sur la Russie pour qu’elle accepte un cessez-le-feu avec l’Ukraine, avait indiqué dimanche que MM. Trump et Poutine allaient avoir “une discussion vraiment bonne et positive cette semaine”.Le Kremlin avait affirmé vendredi que le dirigeant russe avait remis à l’émissaire américain un message pour M. Trump au sujet de sa proposition de trêve de 30 jours, acceptée sur le principe par l’Ukraine mais pas par la Russie.- “Pression collective” -La Russie a émis jusqu’à présent des revendications maximalistes pour une cessation des hostilités, dont la cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan, le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.Des conditions rejetées par Kiev, qui ne veut pas céder de territoires, demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir une éventuelle trêve.Samedi, lors d’un sommet virtuel organisé par Londres, une trentaine de dirigeants d’Etats et d’organisations soutenant l’Ukraine ont dans ce contexte décidé d’exercer une “pression collective” sur la Russie, qu’ils accusent de faire traîner les discussions afin de pousser son avantage militaire.Sur le terrain, la situation reste difficile pour les forces ukrainiennes, en particulier dans la région russe de Koursk, dont elles occupaient plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis l’été dernier et ont été en grande partie chassées en mars.Lundi, le ministère russe de la Défense a indiqué continuer son “opération de destruction” de l’armée ukrainienne qui recule dans la région de Koursk.Moscou a aussi revendiqué la prise du village de Stepové dans la région de Zaporijjia, dans le Sud de l’Ukraine, une localité qui avait été reprise par les Ukrainiens lors de leur contre-offensive de l’été 2023 et qui repasserait donc sous contrôle russe.Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a limogé dimanche son chef d’état-major Anatoli Bargouïlevitch.- “Besoin de la paix” -Dans la région de Koursk, des dizaines de civils ayant fui les combats ont trouvé refuge dans un complexe sportif reconverti en centre d’hébergement à Fatej, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale régionale, ont constaté des journalistes de l’AFP.Ekaterina Panova, une agronome de 35 ans, a été évacuée du secteur de Soudja, la principale ville qui était passée sous contrôle ukrainien dans la région, et qui a été reprise la semaine dernière. Elle a dit espérer que Donald Trump puisse servir de médiateur entre Kiev et Moscou.”Nous voulons vraiment que l’Amérique influence d’une manière ou d’une autre les relations entre la Russie et l’Ukraine”, a-t-elle affirmé, qualifiant de “tuerie fratricide” le conflit en cours déclenché en février 2022 par l’entrée des troupes russes chez son voisin.A Kostiantynivka, sur le front oriental côté ukrainien, Valentyna, 62 ans, dit pour sa part tout simplement “espérer” la fin du conflit, après plus de trois ans d’assauts russes.”Les gens sont fatigués(…) Nous avons besoin de la paix”, ajoute-t-elle auprès de l’AFP.

Le Kremlin confirme que Trump et Poutine se parleront au téléphone mardi

Le Kremlin a confirmé lundi que Vladimir Poutine et Donald Trump se parleraient mardi, pour la deuxième fois, officiellement, depuis le retour à la Maison Blanche du président américain, qui cherche à arracher un engagement de son homologue russe pour une trêve en Ukraine.La première conversation entre les deux dirigeants, le 12 février, avait brisé …

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Le Kremlin confirme que Trump et Poutine se parleront au téléphone mardi

Le Kremlin a confirmé lundi que Vladimir Poutine et Donald Trump se parleraient mardi, pour la deuxième fois, officiellement, depuis le retour à la Maison Blanche du président américain, qui cherche à arracher un engagement de son homologue russe pour une trêve en Ukraine.La première conversation entre les deux dirigeants, le 12 février, avait brisé les tentatives occidentales d’isoler le maître du Kremlin et posé les jalons d’une relance des relations russo-américaines, trois ans après le début de l’assaut de la Russie contre sa voisine.”Cette conversation est effectivement en préparation”, a indiqué le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov lors d’un briefing quotidien auquel participait l’AFP.Donald Trump avait indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu’il parlerait mardi à Vladimir Poutine, soulignant que “beaucoup de choses ont déjà été discutées avec les deux parties, l’Ukraine et la Russie” après des réunions séparées entre responsables américains, russes et ukrainiens en Arabie saoudite et à Moscou.Le président américain a évoqué des “partages de certains avoirs” dont des “terres” et des “usines de production d’énergie”.L’envoyé spécial américain Steve Witkoff, dont le pays fait pression sur la Russie pour qu’elle accepte un cessez-le-feu avec l’Ukraine, avait indiqué dimanche que MM. Trump et Poutine allaient avoir “une discussion vraiment bonne et positive cette semaine”.Le Kremlin avait affirmé vendredi que le dirigeant russe avait remis à l’émissaire américain un message pour M. Trump au sujet de sa proposition de trêve de 30 jours, acceptée sur le principe par l’Ukraine mais pas par la Russie.- “Pression collective” -La Russie a émis jusqu’à présent des revendications maximalistes pour une cessation des hostilités, dont la cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan, le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.Des conditions rejetées par Kiev, qui ne veut pas céder de territoires, demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir une éventuelle trêve.Samedi, lors d’un sommet virtuel organisé par Londres, une trentaine de dirigeants d’Etats et d’organisations soutenant l’Ukraine ont dans ce contexte décidé d’exercer une “pression collective” sur la Russie, qu’ils accusent de faire traîner les discussions afin de pousser son avantage militaire.Sur le terrain, la situation reste difficile pour les forces ukrainiennes, en particulier dans la région russe de Koursk, dont elles occupaient plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis l’été dernier et ont été en grande partie chassées en mars.Lundi, le ministère russe de la Défense a indiqué continuer son “opération de destruction” de l’armée ukrainienne qui recule dans la région de Koursk.Moscou a aussi revendiqué la prise du village de Stepové dans la région de Zaporijjia, dans le Sud de l’Ukraine, une localité qui avait été reprise par les Ukrainiens lors de leur contre-offensive de l’été 2023 et qui repasserait donc sous contrôle russe.Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a limogé dimanche son chef d’état-major Anatoli Bargouïlevitch.- “Besoin de la paix” -Dans la région de Koursk, des dizaines de civils ayant fui les combats ont trouvé refuge dans un complexe sportif reconverti en centre d’hébergement à Fatej, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale régionale, ont constaté des journalistes de l’AFP.Ekaterina Panova, une agronome de 35 ans, a été évacuée du secteur de Soudja, la principale ville qui était passée sous contrôle ukrainien dans la région, et qui a été reprise la semaine dernière. Elle a dit espérer que Donald Trump puisse servir de médiateur entre Kiev et Moscou.”Nous voulons vraiment que l’Amérique influence d’une manière ou d’une autre les relations entre la Russie et l’Ukraine”, a-t-elle affirmé, qualifiant de “tuerie fratricide” le conflit en cours déclenché en février 2022 par l’entrée des troupes russes chez son voisin.A Kostiantynivka, sur le front oriental côté ukrainien, Valentyna, 62 ans, dit pour sa part tout simplement “espérer” la fin du conflit, après plus de trois ans d’assauts russes.”Les gens sont fatigués(…) Nous avons besoin de la paix”, ajoute-t-elle auprès de l’AFP.

Importantes manifestations au Yémen à l’appel des Houthis, après les frappes américaines

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi au Yémen à l’appel des rebelles houthis, soutenus par l’Iran, pour dénoncer les frappes américaines qui ont fait des dizaines de morts ce weekend.”Mort à l’Amérique, mort à Israël”, scandait une foule compacte dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis.D’autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des rebelles dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l’ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d’Al-Massira TV, la télévision des Houthis.Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler “par millions” pour protester contre les raids américains qui ont visé samedi la capitale et d’autres régions sous le contrôle de son mouvement.Ces frappes qui ont touché Sanaa, le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen, ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, selon les Houthis. Elles ont tué selon Washington plusieurs chefs des rebelles.Le président américain, Donald Trump, a déclaré lundi que l’Iran serait désormais “tenu pour responsable” de toute attaque des Houthis.”Chaque coup de feu des Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par des armes iraniennes et les dirigeants de l’Iran, et l’Iran sera tenu pour responsable et en subira les conséquences”, qui seront “terribles”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.Téhéran dicte les moindres “faits et gestes” des Houthis, à qui il fournit “des armes, de l’argent et des équipements militaires hautement sophistiqués, et même du soi-disant +renseignement+”, a-t-il ajouté.- “Ne nous défiez pas” -Donald Trump avait promis samedi “l’enfer” aux “terroristes houthis” qui s’en prennent aux navires liés à Israël au large du Yémen depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens.  Sur la place Sabine à Sanaa, lieu de grandes manifestations depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la foule était massée lundi autour de grands drapeaux yéménites et palestiniens, brandissant des armes, des pancartes ou des copies du Coran.   “C’est un message à Trump et à l’agression américano-sioniste contre le Yémen: ne nous défiez pas”, a affirmé à l’AFP Ali Saleh, un manifestant partisan des Houthis. “Ni les menaces israéliennes, américaines ou britanniques ne nous arrêteront. Nous continuerons et les États-Unis seront frappés en mer”, a dit Hatim al-Maqbi, un membre du mouvement.    En riposte aux frappes américaines, les Houthis ont dit dimanche avoir mené “une opération militaire (…) visant le porte-avions américain USS Harry Truman et les navires de guerre qui l’accompagnent dans le nord de la mer Rouge”, affirmant avoir tiré 18 missiles et un drone.Lundi matin, ils ont revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, “avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu’avec des drones, dans un engagement qui a duré plusieurs heures”.Les Etats-Unis n’ont pas confirmé ces attaques.L’Iran a condamné les frappes “barbares” des Etats-Unis et rejeté les menaces du président américain.- “Causes complexes” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dans la nuit que ses forces “continuaient les opérations” contre les Houthis, sans autre précision. D’après des médias houthis, Washington a pris pour cible dans la nuit de dimanche à lundi une usine d’égrainage de coton dans la région d’Hodeida et le poste de pilotage du Galaxy Leader, un navire capturé il y a plus d’un an par les rebelles.Avant l’annonce de l’attaque contre le porte-avions américain, les Houthis n’avaient plus revendiqué d’attaques depuis le 19 janvier sur des navires au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l’aide humanitaire destinée au territoire palestinien.Face à l’escalade, l’ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis “l’arrêt de toute activité militaire”.La Chine a appelé au “dialogue” et à une désescalade, affirmant que “la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue”.L’Allemagne a affirmé lundi que toutes les réactions aux attaques des Houthis devaient se faire “en accord avec le droit international”.Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires, selon l’ONU. 

Importantes manifestations au Yémen à l’appel des Houthis, après les frappes américaines

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi au Yémen à l’appel des rebelles houthis, soutenus par l’Iran, pour dénoncer les frappes américaines qui ont fait des dizaines de morts ce weekend.”Mort à l’Amérique, mort à Israël”, scandait une foule compacte dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis.D’autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des rebelles dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l’ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d’Al-Massira TV, la télévision des Houthis.Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler “par millions” pour protester contre les raids américains qui ont visé samedi la capitale et d’autres régions sous le contrôle de son mouvement.Ces frappes qui ont touché Sanaa, le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen, ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, selon les Houthis. Elles ont tué selon Washington plusieurs chefs des rebelles.Le président américain, Donald Trump, a déclaré lundi que l’Iran serait désormais “tenu pour responsable” de toute attaque des Houthis.”Chaque coup de feu des Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par des armes iraniennes et les dirigeants de l’Iran, et l’Iran sera tenu pour responsable et en subira les conséquences”, qui seront “terribles”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.Téhéran dicte les moindres “faits et gestes” des Houthis, à qui il fournit “des armes, de l’argent et des équipements militaires hautement sophistiqués, et même du soi-disant +renseignement+”, a-t-il ajouté.- “Ne nous défiez pas” -Donald Trump avait promis samedi “l’enfer” aux “terroristes houthis” qui s’en prennent aux navires liés à Israël au large du Yémen depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens.  Sur la place Sabine à Sanaa, lieu de grandes manifestations depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la foule était massée lundi autour de grands drapeaux yéménites et palestiniens, brandissant des armes, des pancartes ou des copies du Coran.   “C’est un message à Trump et à l’agression américano-sioniste contre le Yémen: ne nous défiez pas”, a affirmé à l’AFP Ali Saleh, un manifestant partisan des Houthis. “Ni les menaces israéliennes, américaines ou britanniques ne nous arrêteront. Nous continuerons et les États-Unis seront frappés en mer”, a dit Hatim al-Maqbi, un membre du mouvement.    En riposte aux frappes américaines, les Houthis ont dit dimanche avoir mené “une opération militaire (…) visant le porte-avions américain USS Harry Truman et les navires de guerre qui l’accompagnent dans le nord de la mer Rouge”, affirmant avoir tiré 18 missiles et un drone.Lundi matin, ils ont revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, “avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu’avec des drones, dans un engagement qui a duré plusieurs heures”.Les Etats-Unis n’ont pas confirmé ces attaques.L’Iran a condamné les frappes “barbares” des Etats-Unis et rejeté les menaces du président américain.- “Causes complexes” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dans la nuit que ses forces “continuaient les opérations” contre les Houthis, sans autre précision. D’après des médias houthis, Washington a pris pour cible dans la nuit de dimanche à lundi une usine d’égrainage de coton dans la région d’Hodeida et le poste de pilotage du Galaxy Leader, un navire capturé il y a plus d’un an par les rebelles.Avant l’annonce de l’attaque contre le porte-avions américain, les Houthis n’avaient plus revendiqué d’attaques depuis le 19 janvier sur des navires au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l’aide humanitaire destinée au territoire palestinien.Face à l’escalade, l’ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis “l’arrêt de toute activité militaire”.La Chine a appelé au “dialogue” et à une désescalade, affirmant que “la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue”.L’Allemagne a affirmé lundi que toutes les réactions aux attaques des Houthis devaient se faire “en accord avec le droit international”.Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires, selon l’ONU. 

La Macédoine du Nord en deuil après l’incendie d’une discothèque, des arrestations en vue

La Macédoine du Nord est en deuil lundi après l’incendie qui a fait 59 morts dans une discothèque. Des centaines d’étudiants ont participé à un hommage et les autorités, qui soupçonnent que le club avait une fausse licence, ont annoncé des arrestations à venir.La tragédie, qui a fait aussi 162 blessés, est survenue dans la nuit de samedi à dimanche, vers 01H30 GMT, dans une boîte de nuit bondée à Kocani, à une centaine de kilomètres de la capitale Skopje, où de nombreux jeunes écoutaient DNK, un groupe de hip-hop très célèbre dans ce pays des Balkans. Les flammes ont été éteintes deux heures plus tard.Selon les premiers éléments de l’enquête, ce sont des engins pyrotechniques qui ont mis le feu au plafond de l’établissement, le Pulse.Les étincelles ont atteint le plafond constitué d’un matériau facilement inflammable, l’incendie s’est rapidement propagé à toute la discothèque, une épaisse fumée s’est formée et une bousculade a eu lieu. Le propriétaire opérait avec une licence falsifiée qu’il a présentée “au cours d’une inspection par les autorités compétentes le 13 mars 2024”, a affirmé lundi le ministre de l’Intérieur Pance Toskovski. “Elle avait été émise par le ministère de l’Économie, or cette discothèque ne dispose pas d’une licence valide enregistrée”. – Système “corrompu” -“Le système en Macédoine est corrompu à un tel niveau que nous pouvons dire librement que nous sommes dans une situation catastrophique”, a ajouté M. Toskovski, un juriste de formation à la tête de son ministère depuis janvier 2024. “Il y aura des arrestations dans plusieurs institutions”, a-t-il promis, citant notamment les ministères de l’Intérieur et de l’Economie et exhortant à éradiquer la corruption.  Pendant qu’il parlait, des centaines d’étudiants se sont réunis sous une pluie battante à l’université de Skopje pour déposer des fleurs ou tenter d’allumer des bougies, avant d’appeler à sept minutes de silence. Les autorités ont décrété dimanche un deuil national de sept jours.”Je ne pense pas que ce soit un accident mais un meurtre qui résulte de toutes les irrégularités”, a estimé Angela Zumbakova, une étudiante en psychologie. “Nous ne pouvons pas nous taire”.Un rassemblement a également lieu à 13h00 à Kocani, où des dizaines de personnes faisaient la queue à la mi-journée pour signer un livre de condoléances, a constaté l’AFP. Un groupe de manifestants s’est ensuite rendu vers les bureaux du propriétaire de la boîte de nuit pour y jeter des pierres, avant de se diriger vers la maison du maire de cette ville d’environ 30.000 habitants. Ce dernier, Ljupco Papazov, a annoncé sa démission dans la matinée. “Dans ces heures difficiles pour notre pays, et pour moi, j’annonce que je présente ma démission irrévocable”, a-t-il écrit sur Facebook. “Aucun mot ne peut décrire la douleur que nous ressentons tous. Ces enfants étaient nos enfants. J’en connaissais la plupart, je connaissais leurs familles”.Assurant n’avoir aucune responsabilité directe, il s’est dit “prêt à répondre à toutes les questions”.- Omissions -La liste des failles de sécurité de la discothèque sinistrée est très longue, selon les services du procureur : pas assez d’extincteurs, absence de deux sorties de secours nécessaires ou de détecteur de fumée, défaut de passage aux normes pour les véhicules de secours à l’extérieur et de licence pour l’utilisation d’engins pyrotechniques.Sur son compte Instagram, le Pulse diffusait régulièrement des photos de soirées sur lesquelles l’on peut voir plusieurs centaines de personnes faire la fête et de multiples engins pyrotechniques.Samedi soir, en raison de la présence de DNK, environ 250 billets avaient été vendus mais 500 personnes se trouvaient dans la boîte de nuit, selon le ministère de l’Intérieur.L’un des chanteurs a péri dans l’incendie, l’autre a été blessé. Plusieurs des victimes sont mortes ou ont été blessées dans la bousculade qui s’est produite au moment de l’incendie.Sur les 162 personnes blessées, 45 le sont grièvement et ont en majorité été transportées à l’étranger pour être soignées, notamment en Bulgarie, en Serbie, en Grèce et en Turquie.

La Macédoine du Nord en deuil après l’incendie d’une discothèque, des arrestations en vue

La Macédoine du Nord est en deuil lundi après l’incendie qui a fait 59 morts dans une discothèque. Des centaines d’étudiants ont participé à un hommage et les autorités, qui soupçonnent que le club avait une fausse licence, ont annoncé des arrestations à venir.La tragédie, qui a fait aussi 162 blessés, est survenue dans la …

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La Macédoine du Nord en deuil après l’incendie d’une discothèque, des arrestations en vue

La Macédoine du Nord est en deuil lundi après l’incendie qui a fait 59 morts dans une discothèque. Des centaines d’étudiants ont participé à un hommage et les autorités, qui soupçonnent que le club avait une fausse licence, ont annoncé des arrestations à venir.La tragédie, qui a fait aussi 162 blessés, est survenue dans la nuit de samedi à dimanche, vers 01H30 GMT, dans une boîte de nuit bondée à Kocani, à une centaine de kilomètres de la capitale Skopje, où de nombreux jeunes écoutaient DNK, un groupe de hip-hop très célèbre dans ce pays des Balkans. Les flammes ont été éteintes deux heures plus tard.Selon les premiers éléments de l’enquête, ce sont des engins pyrotechniques qui ont mis le feu au plafond de l’établissement, le Pulse.Les étincelles ont atteint le plafond constitué d’un matériau facilement inflammable, l’incendie s’est rapidement propagé à toute la discothèque, une épaisse fumée s’est formée et une bousculade a eu lieu. Le propriétaire opérait avec une licence falsifiée qu’il a présentée “au cours d’une inspection par les autorités compétentes le 13 mars 2024”, a affirmé lundi le ministre de l’Intérieur Pance Toskovski. “Elle avait été émise par le ministère de l’Économie, or cette discothèque ne dispose pas d’une licence valide enregistrée”. – Système “corrompu” -“Le système en Macédoine est corrompu à un tel niveau que nous pouvons dire librement que nous sommes dans une situation catastrophique”, a ajouté M. Toskovski, un juriste de formation à la tête de son ministère depuis janvier 2024. “Il y aura des arrestations dans plusieurs institutions”, a-t-il promis, citant notamment les ministères de l’Intérieur et de l’Economie et exhortant à éradiquer la corruption.  Pendant qu’il parlait, des centaines d’étudiants se sont réunis sous une pluie battante à l’université de Skopje pour déposer des fleurs ou tenter d’allumer des bougies, avant d’appeler à sept minutes de silence. Les autorités ont décrété dimanche un deuil national de sept jours.”Je ne pense pas que ce soit un accident mais un meurtre qui résulte de toutes les irrégularités”, a estimé Angela Zumbakova, une étudiante en psychologie. “Nous ne pouvons pas nous taire”.Un rassemblement a également lieu à 13h00 à Kocani, où des dizaines de personnes faisaient la queue à la mi-journée pour signer un livre de condoléances, a constaté l’AFP. Un groupe de manifestants s’est ensuite rendu vers les bureaux du propriétaire de la boîte de nuit pour y jeter des pierres, avant de se diriger vers la maison du maire de cette ville d’environ 30.000 habitants. Ce dernier, Ljupco Papazov, a annoncé sa démission dans la matinée. “Dans ces heures difficiles pour notre pays, et pour moi, j’annonce que je présente ma démission irrévocable”, a-t-il écrit sur Facebook. “Aucun mot ne peut décrire la douleur que nous ressentons tous. Ces enfants étaient nos enfants. J’en connaissais la plupart, je connaissais leurs familles”.Assurant n’avoir aucune responsabilité directe, il s’est dit “prêt à répondre à toutes les questions”.- Omissions -La liste des failles de sécurité de la discothèque sinistrée est très longue, selon les services du procureur : pas assez d’extincteurs, absence de deux sorties de secours nécessaires ou de détecteur de fumée, défaut de passage aux normes pour les véhicules de secours à l’extérieur et de licence pour l’utilisation d’engins pyrotechniques.Sur son compte Instagram, le Pulse diffusait régulièrement des photos de soirées sur lesquelles l’on peut voir plusieurs centaines de personnes faire la fête et de multiples engins pyrotechniques.Samedi soir, en raison de la présence de DNK, environ 250 billets avaient été vendus mais 500 personnes se trouvaient dans la boîte de nuit, selon le ministère de l’Intérieur.L’un des chanteurs a péri dans l’incendie, l’autre a été blessé. Plusieurs des victimes sont mortes ou ont été blessées dans la bousculade qui s’est produite au moment de l’incendie.Sur les 162 personnes blessées, 45 le sont grièvement et ont en majorité été transportées à l’étranger pour être soignées, notamment en Bulgarie, en Serbie, en Grèce et en Turquie.