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Soudan: le chef de l’armée retrouve son quartier général à Khartoum

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, a retrouvé dimanche son quartier général à Khartoum, qu’il avait dû abandonner en août 2023 à ses rivaux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).Ce retour intervient deux jours après une attaque sanglante de drone contre le principal hôpital d’El-Facher -la capitale du Darfour-nord, dans l’ouest, assiégée par les FSR, qui a suscité l’indignation des Nations unies et de l’Arabie Saoudite qui finance cet établissement.”Nos forces sont au meilleur de leur forme”, a déclaré le général Burhane dans le quartier général, selon une vidéo diffusée par l’armée. Il a ajouté que les FSR de son rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, étaient “condamnées à disparaître”.La reconquête du QG est la plus grande victoire de l’armée dans la capitale depuis la reprise d’Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive ouest du Nil, il y a près d’un an.L’armée soudanaise contrôle, selon des témoins, la majeure partie de Bahri (Khartoum-Nord), ainsi que le nord et centre d’Omdurman. Dans le sud de Khartoum, elle tient aussi la base du Corps blindé.Au début du conflit, l’armée avait perdu Khartoum et Omdurman. Encerclé dans son quartier général, le général Burhane s’était échappé en hélicoptère en août 2023 pour Port-Soudan, devenu la capitale de facto du pays. Dans un communiqué vendredi, l’armée avait déclaré avoir fait la jonction entre ses troupes à Khartoum-Nord et Omdurman et celles à proximité du quartier général.L’armée avait ajouté avoir “expulsé” les FSR de la raffinerie de Jaili, au nord de la capitale, la plus grande du pays, dont les paramilitaires revendiquaient le contrôle depuis le début de la guerre.Il y a deux semaines, elle avait repris le contrôle de Wad Madani, au sud de Khartoum, sécurisant un carrefour clé avec les États environnants.Le conflit, déclenché en avril 2023, a tué des dizaines de milliers de personnes et déraciné plus de 12 millions d’habitants au Soudan, où la famine sévit dans certaines régions. Le pape François a déploré dimanche que le pays soit le théâtre de “la plus grave crise humanitaire au monde”. Il a appelé à la fin des hostilités et la communauté internationale à fournir de l’aide humanitaire et “aider les belligérants à trouver rapidement le chemin de la paix”. – “Violation du droit humanitaire” -Au Darfour-Nord, l’attaque visant l’hôpital saoudien d’El-Facher a fait 70 morts et 19 blessés parmi les patients et leurs accompagnants, a indiqué le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur X.”L’effroyable attaque a eu lieu alors que l’hôpital était plein de patients recevant des soins”, a-t-il ajouté.La coordinatrice de l’agence d’action humanitaire des Nations Unies (OCHA) au Soudan a affirmé que l’attaque -dont l’AFP n’a pu vérifier l’origine de manière indépendante- “aurait été menée par les FSR”. Clementine Nkweta-Salami a condamné “dans les termes les plus forts” cette “violation choquante du droit international humanitaire”.Les FSR ont accusé dimanche l’armée et ses alliés d’avoir frappé l’hôpital. L’attaque de drone survenue vendredi soir a détruit le bâtiment des urgences de l’hôpital, a indiqué à l’AFP une source médicale.Dans une rare déclaration sur le conflit, l’Arabie saoudite a aussi dénoncé dimanche une “violation du droit international humanitaire”.Les FSR, qui contrôlent la majorité du Darfour, assiègent El-Facher depuis mai. – “Le meilleur remède, c’est la paix” -Selon des militants locaux, les FSR avaient exigé que l’armée et ses alliés quittent la ville avant mercredi, en prévision d’une offensive. Des combats intermittents y sont signalés depuis, notamment des tirs d’artillerie des FSR sur le camp de déplacés d’Abou Chouk, touché par la famine et où des bombardements ont tué huit personnes vendredi, selon une organisation de la société civile. Selon une source médicale, les urgences de l’hôpital saoudien avaient déjà été ciblées par un drone des FSR “il y a quelques semaines”.Selon l’OMS, un autre établissement à Al-Malha, au nord d’El-Facher, a également été attaqué.Les deux camps, contre lesquels les Etats-Unis ont annoncé des sanctions, sont accusés de cibler des civils et bombarder sans discrimination des zones résidentielles, les FSR étant spécifiquement accusées de nettoyage ethnique, violences sexuelles systématiques et de siège de villes entières.Jusqu’à 80% des établissements de santé du pays sont hors service, selon les chiffres officiels.”Nous continuons d’appeler à la cessation de toutes les attaques contre les soins de santé et à permettre un accès complet pour la restauration rapide des installations endommagées”, a souligné M. Ghebreyesus. “Par-dessus tout, le peuple soudanais a besoin de paix. Le meilleur remède est la paix”, a-t-il ajouté. 

Soudan: le chef de l’armée retrouve son quartier général à Khartoum

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, a retrouvé dimanche son quartier général à Khartoum, qu’il avait dû abandonner en août 2023 à ses rivaux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).Ce retour intervient deux jours après une attaque sanglante de drone contre le principal hôpital d’El-Facher -la capitale du Darfour-nord, dans l’ouest, …

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Bélarus: Loukachenko réélu sans opposition pour un 7e mandat présidentiel

Le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a été réélu dimanche pour cinq ans avec 87,6% des voix, selon un sondage officiel à la sortie des bureaux de vote, faute d’opposition tolérée dans cette ancienne république soviétique qu’il dirige d’une main de fer depuis 1994.La cheffe de file de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, forcée à l’exil et …

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Bélarus: Loukachenko réélu sans opposition pour un 7e mandat présidentiel

Le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a été réélu dimanche pour cinq ans avec 87,6% des voix, selon un sondage officiel à la sortie des bureaux de vote, faute d’opposition tolérée dans cette ancienne république soviétique qu’il dirige d’une main de fer depuis 1994.La cheffe de file de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, forcée à l’exil et dont le mari est emprisonné dans le pays, a de son côté dénoncé depuis Varsovie “une farce”, qualifiant le dirigeant de “criminel” et exigeant la libération de tous les prisonniers politiques.L’UE et des ONG de défense des droits humains ont également qualifié cette élection de mise en scène, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas estimant samedi que M. Loukachenko n’avait “aucune légitimité”.”Nous avons une démocratie brutale au Bélarus”, a reconnu le président de 70 ans lors d’une conférence de presse à Minsk à laquelle assistait un journaliste de l’AFP, après avoir voté pour ce scrutin dénué d’enjeu.Le dirigeant a reconnu que les personnes qui avaient participé aux grandes manifestations inédites contre son pouvoir en 2020 avaient depuis été exclues de certains emplois, affirmant qu”ils pouvaient solliciter une grâce s’ils reconnaissaient “qu’ils ont eu tort”.”Nous ne poursuivrons pas tout le monde, mais nous les surveillons”, a-t-il prévenu, alors qu’il s’appuie depuis trois décennies sur le tout-puissant KGB local. “Nous avons un dossier complet avec toutes leurs photos”.Dimanche, seuls quatre candidats triés sur le volet par le pouvoir ont fait office de faire-valoir.- “Pour un Bélarus libre” -Au cours de son sixième mandat, Alexandre Loukachenko a totalement étouffé toute dissidence après les grandes manifestations qui avaient suivi la présidentielle de 2020. Soutenu par Moscou, il avait alors réussi à consolider son pouvoir avec des arrestations, des violences et de longues peines de prison visant opposants, journalistes, employés d’ONG et simples manifestants.Selon l’ONU, plus de 300.000 Bélarusses, sur une population de neuf millions, ont fui leur pays pour des raisons politiques, notamment en Pologne voisine.A Varsovie, environ 1.000 personnes se sont rassemblées dimanche autour de Svetlana Tikhanovskaïa, pour dénoncer la réélection assurée du dirigeant.De nombreuses personnes portaient des masques et certaines ont refusé de témoigner auprès de l’AFP, invoquant le fait que parler à des médias pourraient attirer des ennuis à leurs proches toujours présents au Bélarus.”Le Bélarus vit depuis longtemps sous une dictature où la liberté d’expression et les élections sont impossibles”, a pour sa part déclaré à l’AFP Alexandre Soustchevski, un photographe de 25 ans.Il évoque “une grande tragédie” pour son pays, mais assure: “Nous continuerons à nous battre pour un Bélarus libre !”Pour Ales, un étudiant de 24 ans qui n’a pas voulu donner son nom de famille, Loukachenko est “un homme absolument incompétent, qui ne garde son pouvoir que grâce au soutien de la Russie”.Depuis 2020, Alexandre Loukachenko s’est rapproché de Vladimir Poutine –qu’il a qualifié dimanche de “grand frère”–, jusqu’à mettre à disposition son territoire pour envahir l’Ukraine en 2022.Interrogé par l’AFP sur d’éventuels regrets au vu de l’ampleur du bilan humain de l’invasion russe, il a répondu d’un ton ferme: “Je ne regrette rien”.- Alliance avec Poutine -A Minsk, Irina Lebedeva, une retraitée de 68 ans, a dit à l’AFP avoir voté pour lui. “Grâce à notre président, il y a la paix dans le pays”, justifie-t-elle. Nadejda Goujalovskaïa, 74 ans, a aussi voté pour “batka”, le “père” en bélarusse. Mais elle reconnaît du bout des lèvres tant le sujet est tabou: “Peut-être que tout n’est pas parfait, que nous ne sommes pas en démocratie…”.Face à la répression, les Occidentaux ont imposé de lourdes sanctions au Bélarus, conduisant Alexandre Loukachenko à accélérer son rapprochement avec le Kremlin.Illustration de cette alliance, l’armée russe a déployé au Bélarus à l’été 2023 des armes nucléaires tactiques, une menace pour Kiev mais également pour les membres de l’Otan bordant le pays (Lituanie, Lettonie, Pologne).M. Loukachenko a répété dimanche vouloir recevoir sur son sol les missiles balistiques russes à portée intermédiaire “Orechnik”.Les organisations de défense des droits humains estiment que le pays compte toujours plus de 1.200 prisonniers politiques détenus dans des conditions difficiles.

Bélarus: Loukachenko réélu sans opposition pour un 7e mandat présidentiel

Le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a été réélu dimanche pour cinq ans avec 87,6% des voix, selon un sondage officiel à la sortie des bureaux de vote, faute d’opposition tolérée dans cette ancienne république soviétique qu’il dirige d’une main de fer depuis 1994.La cheffe de file de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, forcée à l’exil et dont le mari est emprisonné dans le pays, a de son côté dénoncé depuis Varsovie “une farce”, qualifiant le dirigeant de “criminel” et exigeant la libération de tous les prisonniers politiques.L’UE et des ONG de défense des droits humains ont également qualifié cette élection de mise en scène, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas estimant samedi que M. Loukachenko n’avait “aucune légitimité”.”Nous avons une démocratie brutale au Bélarus”, a reconnu le président de 70 ans lors d’une conférence de presse à Minsk à laquelle assistait un journaliste de l’AFP, après avoir voté pour ce scrutin dénué d’enjeu.Le dirigeant a reconnu que les personnes qui avaient participé aux grandes manifestations inédites contre son pouvoir en 2020 avaient depuis été exclues de certains emplois, affirmant qu”ils pouvaient solliciter une grâce s’ils reconnaissaient “qu’ils ont eu tort”.”Nous ne poursuivrons pas tout le monde, mais nous les surveillons”, a-t-il prévenu, alors qu’il s’appuie depuis trois décennies sur le tout-puissant KGB local. “Nous avons un dossier complet avec toutes leurs photos”.Dimanche, seuls quatre candidats triés sur le volet par le pouvoir ont fait office de faire-valoir.- “Pour un Bélarus libre” -Au cours de son sixième mandat, Alexandre Loukachenko a totalement étouffé toute dissidence après les grandes manifestations qui avaient suivi la présidentielle de 2020. Soutenu par Moscou, il avait alors réussi à consolider son pouvoir avec des arrestations, des violences et de longues peines de prison visant opposants, journalistes, employés d’ONG et simples manifestants.Selon l’ONU, plus de 300.000 Bélarusses, sur une population de neuf millions, ont fui leur pays pour des raisons politiques, notamment en Pologne voisine.A Varsovie, environ 1.000 personnes se sont rassemblées dimanche autour de Svetlana Tikhanovskaïa, pour dénoncer la réélection assurée du dirigeant.De nombreuses personnes portaient des masques et certaines ont refusé de témoigner auprès de l’AFP, invoquant le fait que parler à des médias pourraient attirer des ennuis à leurs proches toujours présents au Bélarus.”Le Bélarus vit depuis longtemps sous une dictature où la liberté d’expression et les élections sont impossibles”, a pour sa part déclaré à l’AFP Alexandre Soustchevski, un photographe de 25 ans.Il évoque “une grande tragédie” pour son pays, mais assure: “Nous continuerons à nous battre pour un Bélarus libre !”Pour Ales, un étudiant de 24 ans qui n’a pas voulu donner son nom de famille, Loukachenko est “un homme absolument incompétent, qui ne garde son pouvoir que grâce au soutien de la Russie”.Depuis 2020, Alexandre Loukachenko s’est rapproché de Vladimir Poutine –qu’il a qualifié dimanche de “grand frère”–, jusqu’à mettre à disposition son territoire pour envahir l’Ukraine en 2022.Interrogé par l’AFP sur d’éventuels regrets au vu de l’ampleur du bilan humain de l’invasion russe, il a répondu d’un ton ferme: “Je ne regrette rien”.- Alliance avec Poutine -A Minsk, Irina Lebedeva, une retraitée de 68 ans, a dit à l’AFP avoir voté pour lui. “Grâce à notre président, il y a la paix dans le pays”, justifie-t-elle. Nadejda Goujalovskaïa, 74 ans, a aussi voté pour “batka”, le “père” en bélarusse. Mais elle reconnaît du bout des lèvres tant le sujet est tabou: “Peut-être que tout n’est pas parfait, que nous ne sommes pas en démocratie…”.Face à la répression, les Occidentaux ont imposé de lourdes sanctions au Bélarus, conduisant Alexandre Loukachenko à accélérer son rapprochement avec le Kremlin.Illustration de cette alliance, l’armée russe a déployé au Bélarus à l’été 2023 des armes nucléaires tactiques, une menace pour Kiev mais également pour les membres de l’Otan bordant le pays (Lituanie, Lettonie, Pologne).M. Loukachenko a répété dimanche vouloir recevoir sur son sol les missiles balistiques russes à portée intermédiaire “Orechnik”.Les organisations de défense des droits humains estiment que le pays compte toujours plus de 1.200 prisonniers politiques détenus dans des conditions difficiles.

A Gaza, les déplacés bloqués dans leur retour vers le nord

Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés dimanche d’être responsables du retard dans l’application de l’accord de trêve, empêchant le retour de dizaines de milliers de déplacés vers le nord de la bande de Gaza dévastée par la guerre.”Des dizaines de milliers de déplacés attendent près du corridor de Netzarim pour rentrer dans le nord”, a expliqué à l’AFP un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, à la mi-journée.Cette bande de terre de sept kilomètres de long, militarisée par Israël, coupe Gaza en deux de la frontière israélienne à la mer Méditerranée, isolant ainsi le nord du sud du territoire.Ismail al-Thawabtah, directeur général du Bureau des médias à Gaza, estime “entre 615.000 et 650.000” le nombre total de Gazaouis souhaitant repartir dans le nord.La majorité d’entre eux sont venus à pied, quelques uns en voiture. Des camions attendent aussi leur tour, au coeur d’une foule amassée le long de la plage. Certains ont même installé une tente sur le bas-côté. Tous sont déterminés à passer, quand bien même ce qu’ils trouveront au nord n’est que ruines et destructions. Le très stratégique corridor de Netzarim constitue un blocage majeur dans l’application de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, entré dans sa deuxième semaine.Dimanche matin, le bureau du Premier ministre israélien a accusé le mouvement islamiste palestinien de deux violations de l’accord. Il a argué qu’Arbel Yehud, une otage civile, n’avait “pas été libérée” samedi alors qu’elle était jugée prioritaire, et que la “liste du statut” des otages – morts ou vivants – n’avait “pas été soumise” comme il l’exigeait.Deux heures plus tard, le Hamas a, à son tour, tenu “Israël pour responsable” du blocage, précisant “suivre le dossier avec les médiateurs” qataris et égyptiens.En fin de journée, deux sources palestiniennes ont indiqué à l’AFP qu’Arbel Yehud devrait rentrer chez elle dans la semaine contre la libération de 30 prisonniers palestiniens, avant le prochain échange prévu le 1er février par l’accord de trêve.Une de ces sources a indiqué que “la crise (avait) été résolue” et qu’Arbel Yehud serait libre “vraisemblablement vendredi”.Deux sources du Hamas avaient assuré à l’AFP samedi qu’elle était “vivante et en bonne santé”.- “Que l’armée se retire” -Depuis samedi, la police palestinienne a dû empêcher les déplacés d’atteindre la zone, afin d’éviter des incidents potentiellement violents avec l’armée israélienne, qui bloque le passage avec chars et véhicules blindés.Les détails de l’accord de trêve n’ont jamais été publiés, suscitant rumeurs, conjectures et manipulations diverses. Le Hamas affirme que les forces israéliennes devaient se retirer de Netzarim dès samedi, après le deuxième échange ayant permis le même jour de libérer quatre otages israéliennes et 200 prisonniers palestiniens.Une information confirmée par certains médias israéliens, citant des sources au coeur du pouvoir, mais jamais officiellement par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Les déplacés se trouvent ainsi pris en étau par les négociations. L’ONU considère qu’environ 90% de la population de Gaza (2,4 millions d’habitants) ont été déplacés par la guerre.Rafiqa Soubh, originaire de Beit Lahia, dans le nord, a démonté samedi dans le sud la tente dans laquelle elle et sa famille s’étaient abritées pour fuir les combats et les bombes.”Nous voulons rentrer, même si nos maisons sont détruites. Nos maisons nous manquent tellement”, justifiait-elle auprès de l’AFP à Nousseirat, la ville du sud la plus proche du corridor de Netzarim.Elle espérait être libre de ses mouvements, “même si nous devons dormir près du barrage”. En vain.Saeed Abu Sharia, 49 ans, est de son côté arrivé samedi soir et a décidé de dormir dehors, en logeant femme et enfants dans la voiture pour qu’ils restent au chaud. “J’ai brûlé la tente hier soir parce que c’était un symbole de misère et d’humiliation”, raconte-t-il. Sa maison, dans le nord, a été détruite et pas moins de 50 membres de sa famille ont été tués.A Gaza-ville, dans le nord du territoire, l’excitation gagnait pourtant les habitants à l’idée de revoir leurs proches ou leurs voisins. “J’attends toute ma famille.Je ne peux pas décrire mon excitation”, a confié Alaa Rajab, une Gazaouie de 21 ans. “J’espère qu’ils reviendront en sécurité et que l’armée se retirera.”

A Gaza, les déplacés bloqués dans leur retour vers le nord

Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés dimanche d’être responsables du retard dans l’application de l’accord de trêve, empêchant le retour de dizaines de milliers de déplacés vers le nord de la bande de Gaza dévastée par la guerre.”Des dizaines de milliers de déplacés attendent près du corridor de Netzarim pour rentrer dans le nord”, a expliqué à l’AFP un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, à la mi-journée.Cette bande de terre de sept kilomètres de long, militarisée par Israël, coupe Gaza en deux de la frontière israélienne à la mer Méditerranée, isolant ainsi le nord du sud du territoire.Ismail al-Thawabtah, directeur général du Bureau des médias à Gaza, estime “entre 615.000 et 650.000” le nombre total de Gazaouis souhaitant repartir dans le nord.La majorité d’entre eux sont venus à pied, quelques uns en voiture. Des camions attendent aussi leur tour, au coeur d’une foule amassée le long de la plage. Certains ont même installé une tente sur le bas-côté. Tous sont déterminés à passer, quand bien même ce qu’ils trouveront au nord n’est que ruines et destructions. Le très stratégique corridor de Netzarim constitue un blocage majeur dans l’application de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, entré dans sa deuxième semaine.Dimanche matin, le bureau du Premier ministre israélien a accusé le mouvement islamiste palestinien de deux violations de l’accord. Il a argué qu’Arbel Yehud, une otage civile, n’avait “pas été libérée” samedi alors qu’elle était jugée prioritaire, et que la “liste du statut” des otages – morts ou vivants – n’avait “pas été soumise” comme il l’exigeait.Deux heures plus tard, le Hamas a, à son tour, tenu “Israël pour responsable” du blocage, précisant “suivre le dossier avec les médiateurs” qataris et égyptiens.En fin de journée, deux sources palestiniennes ont indiqué à l’AFP qu’Arbel Yehud devrait rentrer chez elle dans la semaine contre la libération de 30 prisonniers palestiniens, avant le prochain échange prévu le 1er février par l’accord de trêve.Une de ces sources a indiqué que “la crise (avait) été résolue” et qu’Arbel Yehud serait libre “vraisemblablement vendredi”.Deux sources du Hamas avaient assuré à l’AFP samedi qu’elle était “vivante et en bonne santé”.- “Que l’armée se retire” -Depuis samedi, la police palestinienne a dû empêcher les déplacés d’atteindre la zone, afin d’éviter des incidents potentiellement violents avec l’armée israélienne, qui bloque le passage avec chars et véhicules blindés.Les détails de l’accord de trêve n’ont jamais été publiés, suscitant rumeurs, conjectures et manipulations diverses. Le Hamas affirme que les forces israéliennes devaient se retirer de Netzarim dès samedi, après le deuxième échange ayant permis le même jour de libérer quatre otages israéliennes et 200 prisonniers palestiniens.Une information confirmée par certains médias israéliens, citant des sources au coeur du pouvoir, mais jamais officiellement par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Les déplacés se trouvent ainsi pris en étau par les négociations. L’ONU considère qu’environ 90% de la population de Gaza (2,4 millions d’habitants) ont été déplacés par la guerre.Rafiqa Soubh, originaire de Beit Lahia, dans le nord, a démonté samedi dans le sud la tente dans laquelle elle et sa famille s’étaient abritées pour fuir les combats et les bombes.”Nous voulons rentrer, même si nos maisons sont détruites. Nos maisons nous manquent tellement”, justifiait-elle auprès de l’AFP à Nousseirat, la ville du sud la plus proche du corridor de Netzarim.Elle espérait être libre de ses mouvements, “même si nous devons dormir près du barrage”. En vain.Saeed Abu Sharia, 49 ans, est de son côté arrivé samedi soir et a décidé de dormir dehors, en logeant femme et enfants dans la voiture pour qu’ils restent au chaud. “J’ai brûlé la tente hier soir parce que c’était un symbole de misère et d’humiliation”, raconte-t-il. Sa maison, dans le nord, a été détruite et pas moins de 50 membres de sa famille ont été tués.A Gaza-ville, dans le nord du territoire, l’excitation gagnait pourtant les habitants à l’idée de revoir leurs proches ou leurs voisins. “J’attends toute ma famille.Je ne peux pas décrire mon excitation”, a confié Alaa Rajab, une Gazaouie de 21 ans. “J’espère qu’ils reviendront en sécurité et que l’armée se retirera.”