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Allemagne: mea culpa d’un Syrien accusé d’une attaque djihadiste

Un Syrien soupçonné d’appartenir au groupe Etat islamique (EI) est passé aux aveux mardi et exprimé des regrets, au premier jour de son procès pour le meurtre au couteau de trois personnes en Allemagne, qui a contribué à nourrir un sentiment anti-migrants dans le pays.”J’ai tué et blessé des innocents, pas des infidèles. Nous sommes tous cousins, chrétiens, juifs et musulmans, et nous ne sommes pas ennemis”, a dit Issa Al Hasan, 27 ans, dans une déclaration lue par son avocat peu après l’ouverture de son procès sous haute sécurité au tribunal de Düsseldorf.Cette agression perpétrée l’été dernier lors d’une fête populaire dans la ville de Solingen (ouest) avait profondément choqué l’opinion.Issa Al Hasan a admis avoir “commis un crime grave”. “Trois personnes sont mortes de mes mains. J’en ai gravement blessé d’autres”, a poursuivi le jeune homme dans le texte, ajoutant mériter “une peine d’emprisonnement à perpétuité”.Il est accusé par le parquet fédéral de trois meurtres, dix tentatives de meurtre et appartenance à une organisation terroriste étrangère.Vêtu d’un t-shirt bleu, l’accusé était assis sur un banc derrière une vitre sécurisée, gardant la plupart du temps la tête baissée.Dans la foulée du drame de Solingen, le gouvernement avait durci la législation sur le port de couteaux, interdits dans les rassemblements publics et dans les transports longue distance.D’autres attaques au couteau du même type, impliquant ou non des étrangers, ont eu lieu par la suite dans le pays, en amont des élections législatives du 23 février remportées par les conservateurs du chancelier Friedrich Merz.- Etat islamique – Selon l’acte d’accusation, Issa Al Hasan est “un partisan de l’idéologie” de l’organisation Etat Islamique et a “sur cette base décidé de commettre” l’attaque.L’accusé est originaire d’une banlieue de la ville de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie, dans une région bastion de l’EI pendant la guerre civile ayant démarré en 2011. Des cellules du groupe y sont toujours actives aujourd’hui, affirme le magazine Der Spiegel.Avant de passer à l’acte, il a contacté par messagerie un membre de l’EI qui l’a “encouragé” et l’a “assuré que l’EI assumerait la responsabilité du crime”, ajoute-t-il.Le suspect s’est ensuite filmé en train de prêter allégeance au groupe, des vidéos qu’il a transmises à son interlocuteur juste avant l’attaque.Un psychiatre a rapporté au procès que l’accusé a nié devant lui être un islamiste radical, estimant avoir été fortement influencé.L’agresseur avait frappé au hasard devant la scène où se déroulait un concert, visant “le cou et le haut du corps” des spectateurs, “principalement par derrière”, selon l’accusation.Il a ensuite pris la fuite, avant de se rendre le lendemain aux autorités. Le même jour, l’organisation Etat Islamique a revendiqué l’attaque.Celle-ci avait aussi révélé les failles du règlement européen de Dublin, selon lequel le premier pays de l’Union dans lequel est entré un étranger clandestin est responsable de sa demande d’asile.Issa Al Hasan aurait en effet dû être en principe expulsé vers la Bulgarie, où son arrivée avait été enregistrée en 2022.- Une série d’attaques -L’Allemagne a connu ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières à l’arme blanche, ainsi que des attentats à motif jihadiste et des violences d’extrême droite qui ont mis au premier plan les questions de sécurité.Ces agressions, dont certaines ont été imputées à des étrangers, ont mis l’immigration au premier plan de la récente campagne électorale pour les législatives et favorisé aussi le résultat record du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivé en deuxième position du scrutin.Quelques mois avant Solingen, une attaque au couteau visant un rassemblement anti-Islam à Mannheim (ouest) avait fait un mort, un jeune policier. L’agresseur présumé était un ressortissant afghan.Tout récemment, vendredi, 17 personnes ont été blessées à l’arme blanche sur un quai bondé de la gare de Hambourg, dans le nord de l’Allemagne. L’auteure présumée est une femme allemande de 39 ans, souffrant apparemment de troubles psychiatriques.

Asie du Sud-Est: des discussions tripartites “en réponse à l’appel de l’époque”

Le Premier ministre chinois Li Qiang a estimé mardi que le tout premier sommet entre son pays, les dirigeants d’Asie du Sud-Est et les États du Golfe constituait “une réponse à l’appel de l’époque” dans un monde géopolitiquement incertain.Les dirigeants du bloc régional, réunis à Kuala Lumpur, sont confrontés au défi de la hausse drastique des droits de douane américain annoncée en avril par le président Donald Trump.Malgré l’annonce d’une pause de 90 jours pour la plupart des pays, la décision américaine a incité l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux.Mardi, un sommet a réuni les dix pays membres de l’Asean, la Chine représentée par son Premier ministre Li Qiang et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), un bloc régional composé de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.”Dans le contexte d’une situation internationale volatile”, ce sommet est “un travail pionnier de coopération économique régionale”, a estimé M. Li. “Il ne s’agit pas seulement d’une continuation du cours de l’histoire, mais aussi d’une réponse à l’appel de l’époque”.Souvent critiquée pour son inaction, l’Asean a traditionnellement servi d'”intermédiaire” entre les économies développées comme les États-Unis et la Chine, observe Chong Ja Ian, de l’Université nationale de Singapour (NUS).”Compte tenu de l’incertitude et de l’imprévisibilité associées aux relations économiques avec les États-Unis, les États membres de l’Asean cherchent à se diversifier”, ajoute-t-il. “Faciliter les échanges entre le Golfe et la Chine est un aspect de cette diversification”.- “Opportun et calculé” -Pékin, qui a subi de plein fouet la hausse des droits de douane américains, cherche également à consolider ses autres marchés.La Chine et l’Asean sont déjà les principaux partenaires commerciaux l’une de l’autre et les exportations chinoises vers la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont très sensiblement augmenté en avril, un phénomène attribué à un réacheminement des marchandises chinoises prévues initialement à destination des États-Unis.La participation du Premier ministre chinois à ce sommet est “à la fois opportune et calculée”, estime Khoo Ying Hooi, de l’Université de Malaya.Selon un projet de déclaration consulté par l’AFP, les dirigeants de l’Asean vont exprimer leur “profonde inquiétude (…) face à l’imposition de mesures tarifaires unilatérales”.L’Asean avait cependant déclaré plus tôt dans l’année qu’elle n’imposerait pas de droits de douane en représailles contre Washington. “Il est peu probable que le bloc approuve formellement une position pro-chinoise sur les droits de douane américains”, ajoute Mme Khoo.- “Amis de la Chine” -L’Asean a toujours traditionnellement adopté une position de neutralité vis-à-vis des États-Unis et de la Chine.Pékin n’est que la quatrième source d’investissement direct étranger en Asie du Sud-Est, après les États-Unis, le Japon et l’Union européenne, rappelle M. Chong.Mardi, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a promis que l’ASEAN continuerait à dialoguer avec Washington et Pékin.”La position de l’Asean est centrale”, a déclaré M. Anwar, ajoutant: “si cela signifie travailler avec les Chinois, oui, nous le ferons”.Cependant, “il est tout à fait logique de continuer à s’engager et d’entretenir des relations raisonnablement bonnes” avec les États-Unis, a-t-il souligné.Le dialogue avec Washington est particulièrement important, car la Malaisie est devenue une plaque tournante des semi-conducteurs, a-t-il déclaré.Les semi-conducteurs sont devenus un point central des restrictions commerciales imposées par Washington, qui tente d’empêcher la Chine de saper la domination américaine en matière d’intelligence artificielle.M. Anwar a indiqué lundi avoir écrit à M. Trump pour demander la tenue d’un sommet Asean-États-Unis cette année. Washington n’a pas encore répondu, a précisé son ministre des Affaires étrangères.Mais un rapprochement avec Pékin ne manque pas de soulever des problèmes, alors que les tensions entre la Chine et plusieurs pays membres de l’Asean en mer de Chine méridionale continuent de peser dans leurs relations.Lundi, le dirigeant philippin Ferdinand Marcos Jr avait estimé qu’il y avait un “besoin urgent” à adopter un code de conduite juridiquement contraignant dans la région.

Roland-Garros: après Sinner et Alcaraz, place au centenaire Djokovic

L’entrée de Novak Djokovic, revigoré par le centième titre de sa carrière obtenu samedi sur la terre battue de Genève, sera la principale attraction de la troisième journée de Roland-Garros mardi, lancée par les qualifications faciles de Coco Gauff (2e) et Alexander Zverev (3e). . Un Djokovic “différent”Les doutes commençaient à grignoter sérieusement le mental réputé d’acier du Serbe, après un début de saison sur terre battue raté — deux défaites au premier tour à Monte-Carlo puis à Madrid –, mais sa victoire samedi sur les bords du lac Léman a changé l’état d’esprit de l’homme aux 24 titres du Grand Chelem, retombé à la sixième place mondiale.”J’avais besoin de gagner des matches, particulièrement sur terre battue (…) Je me sens différent par rapport à il y a deux ou trois semaines”, a déclaré le triple lauréat de Roland-Garros (2016, 2021, 2023) lundi en conférence de presse.Programmé dans l’après-midi sur le court Philippe-Chatrier, il aura pour premier adversaire l’Américain Mackenzie McDonald (98e), qu’il n’a encore jamais affronté.Le match de soirée sur le Central opposera la coqueluche du public français Gaël Monfils (42e) au Bolivien Hugo Dellien (90e). A 38 ans, “La Monf” tentera d’imiter son contemporain Richard Gasquet, qualifié lundi pour le 2e tour du dernier tournoi de sa carrière.Principales têtes d’affiche du tableau masculin, Jannik Sinner (1er) et Carlos Alcaraz (2e) se sont eux aussi hissés dès lundi au 2e tour, sans concéder le moindre set.. Zverev se rassureAlexander Zverev, dont l’avion qui l’a amené à Paris a été frappé par la foudre, avait besoin de se rassurer sur terre battue. Malgré une victoire à Munich (ATP 500) en avril, le N.3 mondial vit un début de saison compliqué, manifestement sonné par sa défaite en trois sets en finale de l’Open d’Australie en janvier face à Sinner.Comme Djokovic, il a cherché à se rassurer en jouant un tournoi la semaine juste avant le deuxième Grand Chelem de la saison. L’issue a été moins heureuse: dans sa ville natale de Hambourg, le finaliste sortant de Roland-Garros a été éliminé dès le 2e tour par le Français Alexandre Müller (40e).Sur le court Suzanne-Lenglen, Zverev n’a jamais été inquiété par l’espoir américain Learner Tien (67e) en battant le gaucher de 19 ans 6-3, 6-3, 6-4. L’ex N.1 mondial Daniil Medvedev, spécialiste des matches à rallonge, y a cru jusqu’au bout sur le court Simonne-Mathieu, après avoir perdu les deux premiers sets contre le Britannique Cameron Norrie (81e). Le Russe a remporté les deux suivants mais, alors qu’il servait pour le match à 5-4 dans le cinquième set, il a fini par craquer et s’incliner en 7-5, 6-3, 4-6, 1-6, 7-5 en près de quatre heures. . Gauff et Andreeva autoritairesDans le tableau féminin, Coco Gauff a connu un premier tour en forme de promenade de santé en battant l’Australienne Olivia Gadecki (91e) 6-2, 6-2 sur le court Philippe-Chatrier. Avec des finales aux tournois WTA 1000 de Madrid et Rome, sur une terre battue qu’elle maîtrise moins bien que les courts en dur, la lauréate de l’US Open 2023 n’a jamais aussi bien préparé sa quinzaine parisienne.Lors des trois dernières éditions de Roland-Garros, l’Américaine s’est fait à chaque fois barrer la route par la future lauréate Iga Swiatek, dont une fois en finale en 2022.La jeune Russe Mirra Andreeva (6e), devenue en février à Dubai la plus jeune lauréate d’un tournoi WTA 1000 avant de récidiver à Indian Wells en mars, a parfaitement lancé son Grand Chelem. La demi-finaliste à Roland-Garros en 2024 a dominé l’Espagnole Cristina Bucsa (98e) 6-4, 6-3. “Je ne pense plus à l’année dernière, c’est déjà du passé. J’ai essayé d’être super concentrée sur le match d’aujourd’hui, où j’ai joué de mieux en mieux”, a commenté la Russe.

Roland-Garros: Gracheva balayée par Kenin, avant Monfils et deux affiches 100% bleues

La N.1 française Varvara Gracheva a disparu mardi dès le premier tour de Roland-Garros, en ouverture d’une journée marquée par deux duels 100% français et l’entrée en lice dans la soirée de la coqueluche du public français Gaël Monfils.. Gracheva expédiée par KeninUn an après s’être hissée en huitièmes de finale du deuxième Grand Chelem de la saison, Varvara Gracheva (72e) a été brutalement sortie du tournoi par l’Américaine Sofia Kenin (30e).Dans le premier match de la journée sur le Central, la finaliste de l’édition 2020 l’a emporté 6-3, 6-1 en à peine plus d’une heure.Gracheva n’avait plus disparu aussi tôt de Roland-Garros depuis sa première participation en 2020.”Aujourd’hui j’avais l’impression que rien n’allait”, s’est-elle agacée en conférence de presse.”Sofia a fait un bon match et je n’ai pas fait mon travail”, a-t-elle estimé, réfutant toute pression supplémentaire liée au fait de jouer sur le Central.”L’an dernier, j’ai joué sur le Suzanne-Lenglen et le Simonne-Mathieu et j’ai quand même gagné des matches”, a soutenu la Française.Sur les neuf Bleues présentes au 1er tour de Roland-Garros cette année, seule Léolia Jeanjean (100e) est pour l’instant parvenue à se hisser au deuxième tour.Quelques minutes après l’élimination de Gracheva, Chloé Paquet (119e) est à son tour entrée en lice.A un jet de pierre du Central, sur le court N.7, la trentenaire se mesure à la qualifiée tchèque Tereza Valentova (172e mondiale à 18 ans), présente pour la première fois dans le tableau final d’un Grand Chelem.  Sur le bouillant court N.14, Loïs Boisson (361e) entamera elle aussi son premier tableau final à Roland-Garros dans l’après-midi contre la Belge Elise Mertens (22e).Sur le court N.6, Elsa Jacquemot (138e) doit débuter son tournoi contre l’ex-N.3 mondiale Maria Sakkari, demi-finaliste Porte d’Auteuil en 2021.Au lendemain du dernier match de simple de sa carrière à Roland-Garros, Caroline Garcia (31 ans) entre mardi en lice dans le tournoi de double.Associée à sa compatriote Diane Parry, également éliminée en simple dès son entrée en lice, la Lyonnaise jouera sur le court N.3 contre les seizièmes têtes de série, la Japonaise Miyu Kato et l’Indonésienne Aldila Sutjiadi.. Deux derbies et un showmanDans le tableau masculin, le vétéran Gaël Monfils (42e mondial à 38 ans) est attendu à 20H15 sur le court Philippe-Chatrier, pour son 1er tour contre le Bolivien Hugo Dellien (90e).Après un début de saison canon (titre à Auckland et huitième de finale à l’Open d’Australie), le Parisien a peu joué sur terre battue, une surface qu’il n’affectionne guère.Beaucoup plus friand de la surface ocre, le N.4 français Alexandre Müller, tentera lui d’agrémenter la meilleure saison de sa carrière d’un nouveau coup d’éclat.Une semaine après avoir surpris le N.3 mondial Alexander Zverev sur la terre battue de sa ville natale d’Hambourg, le Francilien de 28 ans a commencé vers 14H00 son premier tour face au Tchèque Jakub Mensik (19e), vainqueur en mars du Masters 1000 de Miami (dur).Sur le Simonne-Mathieu, le qualifié Clément Tabur (280e) défiera plus tard son compatriote Corentin Moutet (73e), qui vient de battre à Rome son premier membre du top 10, le Danois Holger Rune.L’autre duel 100% français du jour oppose Pierre-Hugues Herbert (147e) et Benjamin Bonzi (60e), partenaires de double occasionnels depuis le début de l’année.”S’il y a bien un tournoi où on n’a pas envie de jouer un Français, c’est ici”, a soupiré Bonzi avant le tournoi.”On s’est joués plein de fois (…) mais jamais sur terre, ça sera une nouveauté”, a souligné Bonzi, qui mène 5-0 dans leurs duels, tous disputés sur dur.

Pologne: dernière ligne droite d’une élection présidentielle très serrée

La Pologne est entrée dans la dernière ligne droite pour le second tour de la présidentielle qui oppose dimanche le maire pro-européen de Varsovie à un historien nationaliste, une course très serrée qui pourrait prolonger le blocage politique dans ce pays de l’UE et de l’Otan.Les deux candidats – Rafal Trzaskowski, soutenu par les centristes au pouvoir, et Karol Nawrocki, un novice en politique soutenu par le parti d’opposition nationaliste Droit et Justice (PiS) – sont au coude-à-coude dans tous les sondages d’opinion.Les dernières estimations les placent à égalité, avec 46,3% d’intentions de vote chacun. Les partisans du leader d’extrême droite Slawomir Mentzen, arrivé troisième au premier tour du 18 mai, pourraient jouer un rôle déterminant.Le résultat sera scruté de près dans les pays européens et au-delà, une victoire de Karol Nawrocki risquant de remettre en question le soutien indéfectible de la Pologne à l’Ukraine voisine.Les rivaux se démènent désormais pour séduire les électeurs de tous bords politiques. “Je serai un président qui unit, qui est prêt à parler à tout le monde”, a promis Rafal Trzaskowski devant une foule de partisans dimanche à Varsovie.M. Nawrocki avait appelé à une manifestation rivale au même moment. Les deux rassemblements ont réuni des dizaines de milliers de participants chacun. La victoire de Trzaskowski, 53 ans, donnerait un coup de pouce majeur au Premier ministre Donald Tusk, ex-chef du Conseil européen, revenu au pouvoir en Pologne à la suite des élections parlementaires de 2023. Karol Nawrocki, 42 ans, s’oppose lui à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan et critique les avantages accordés au million de réfugiés ukrainiens vivant en Pologne. – Equilibre fragile -Rafal Trzaskowski a remporté le premier tour avec une marge infime, à 31% des voix contre 30% pour Karol Nawrocki.Les candidats d’extrême droite ont eux reçu un total de 21,15% des suffrages, un score encourageant pour M. Nawrocki, car il lui donne une réserve potentielle de soutien plus importante, selon les analystes.Karol Nawrocki a souscrit aux termes fixés par le leader d’extrême droite Slawomir Mentzen, qui a exposé les conditions d’un soutien éventuel.La déclaration en huit points, signée par Nawrocki en direct sur la chaîne YouTube de Mentzen, inclut la promesse d’opposer son veto à toute législation qui augmenterait les impôts, limiterait la liberté d’expression ou mènerait à la ratification de l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’Otan.Sa campagne a été secouée lundi par une enquête du portail d’informations Onet.pl indiquant que M. Nawrocki était impliqué dans l’introduction de prostituées dans un hôtel à Sopot où il travaillait comme garde il y a environ vingt ans. Le candidat a nié les allégations et a déclaré qu’il poursuivrait le site devant la justice, qualifiant l’enquête de “tas de mensonges”.Pour M. Trzaskowski, europhile de longue date, la campagne est devenue un exercice d’équilibre fragile consistant à séduire des électeurs de droite sans désenchanter ceux de gauche.Comme Karol Nawrocki, le maire de Varsovie a également discuté avec Mentzen sur sa chaîne YouTube, s’accordant avec lui sur certains points mais refusant de signer quoi que ce soit.Il s’est laissé ensuite photographier en train de discuter autour d’une bière avec Mentzen, dans un pub appartenant à ce chef d’extrême droite.- “Rompre” avec le duopole -En Pologne, le président joue un rôle principalement cérémoniel mais il est doté d’un pouvoir de veto crucial. Cette compétence, incarnée par le président conservateur Andrzej Duda qui ne peut plus se présenter au terme de son second mandat, a empêché Donald Tusk de tenir nombre de ses promesses électorales concernant notamment des réformes judiciaires, des changements dans la loi sur l’avortement et l’introduction des unions civiles.Rafal Trzaskowski a promis de soutenir, s’il gagne, les textes rendant l’avortement possible jusqu’à la 12e semaine de grossesse.Sur les droits des personnes LGBTQ, autre sujet brûlant en Pologne, M. Trzaskowski soutient l’idée des unions civiles, y compris pour les couples de même sexe.Ces promesses n’ont pas convaincu les jeunes électeurs, qui ont massivement voté pour Mentzen, un libertarien eurosceptique fermement opposé à l’avortement et aux migrants.Selon une étude, M. Mentzen a remporté au premier tour plus de 36% des suffrages des 18-29 ans, devant le candidat de gauche radicale Adrian Zandberg avec près de 20% des voix.MM. Mentzen et Zandberg ont tous deux utilisé les réseaux sociaux pour amplifier la portée de leurs déclarations, et ont tous deux promis de mettre fin à l’ère des deux principaux partis.La Plateforme civique de Donald Tusk et le PiS ont à tour de rôle dirigé la Pologne ces 20 dernières années. “Les jeunes s’éloignent de ce duopole”, a indiqué à l’AFP Ewelina Nowakowska, analyste politique de l’université SWPS.”Il y a une tendance très forte parmi eux à chercher de nouveaux partis politiques et de nouveaux visages”, a-t-elle souligné.

Les taxis toujours mobilisés, le gouvernement promet de “taper fort” sur les VTC

Le gouvernement va intensifier les contrôles des VTC contre la maraude et le “racolage” illégaux, a indiqué le ministère des Transports mardi à la suite d’une réunion avec les représentants des taxis, mobilisés depuis plus d’une semaine. Une autre réunion est prévue mardi soir au ministère de la Santé concernant le deuxième sujet explosif pour les chauffeurs: une nouvelle tarification pour le transport des malades.”Le dialogue a été très direct”, a déclaré Philippe Tabarot à l’AFP à l’issue de la première rencontre. “On va rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles”, a-t-il indiqué. Pour empêcher les VTC de faire de la maraude autour des gares et des aéroports, des amendes forfaitaires, “plus dissuasives et immédiates”, seront étendues dans les trois prochains mois à l’ensemble du territoire, a indiqué le ministère.Des contrôles “intensifs” seront menés “via des opérations ciblées dès cette semaine”, a précisé le ministère après cette réunion qui rassemblait aussi des représentants des  ministères de l’Économie, du Travail et de l’Intérieur.”C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités taxi et VTC”, a réagi le président de l’Union nationale des taxis (UNT) Rachid Boudjema à la sortie de la réunion. “On a des engagements forts de la part du ministre des Transports, notamment sur les points qui sont très bloquants depuis dix ans”, a-t-il souligné.A quelques mètres du ministère, des centaines de taxis continuaient à occuper le boulevard Raspail, enchaînant les nuits sur place, les opérations escargot, les coups de pétards et l’utilisation de fumigènes.- Agrément -Le gouvernement compte “travailler” sur une “durée minimale” de réservation préalable pour les VTC, et “clarifier la définition de la voie publique”, réservée aux taxis.Il évalue aussi la possibilité de mettre en place un “agrément” pour autoriser les plateformes de VTC à exercer en France. L’agrément serait retiré “en cas de manquements fréquents au respect de la réglementation par les chauffeurs”, a précisé le ministère des Transports.Les représentants des VTC sont convoqués lundi 2 juin et leurs plateformes (Uber, Bolt) le 3 juin. Le gouvernement veut aussi réviser la voie d’accès par équivalence, qui permettait à des chauffeurs avec un an d’expérience dans le transport de personnes de devenir VTC.Le gouvernement veut aussi faire en sorte que “les sociétés de rattachement, qui sont des sociétés écrans localisées à l’étranger permettant de contourner les obligations sociales et fiscales, disparaissent”, a précisé le ministère.”Je vais clairement leur demander des explications” sur ce système, pour que les plateformes “ne puissent pas s’exonérer de certaines règles”, a souligné M. Tabarot.Les taxis sont désormais dans l’attente de la rencontre prévue dans la soirée sur la nouvelle convention de la Sécurité sociale, qui doit réformer la rémunération du transports des malades et avait initialement déclenché leur mouvement de grogne.Ce texte prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique, avec un système conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit un bond de 45% depuis 2019.Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi matin que la réforme de la rémunération du transport de malades s’appliquerait bien début octobre.”Je pense qu’on peut faire plus d’économies que ce qui avait été prévu. Mais on va définir ces économies avec eux (les taxis)”, a déclaré le Premier ministre sur BFMTV/RMC, alors que la réforme vise 300 millions d’euros d’économies en trois ans. 

Netanyahu promet de ramener tous les otages, 52 morts à Gaza selon les secours

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis lundi de ramener tous les otages, “les vivants et les morts”, retenus par le Hamas à Gaza, à l’heure où son armée bombarde intensément le territoire palestinien, faisant au moins 52 morts selon les secours.Le 17 mai, Israël a intensifié son offensive dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de tout Gaza et d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien.”Si nous n’y arrivons pas aujourd’hui, on y arrivera demain et si pas demain alors après-demain, on n’abandonne pas (…) Nous avons l’intention de les ramener tous, les vivants et les morts”, a affirmé M. Netanyahu dans un discours clôturant les festivités de la “Journée de Jérusalem”.”Notre mission (de gagner la guerre), y compris celle de ramener les otages nous accompagne jour et nuit (…) Nous n’y renonçons pas”, a-t-il ajouté.Ces déclarations interviennent alors que la pression s’accentue sur Israël pour cesser son offensive dans le territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté par plus de 19 mois de guerre.Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes. M. Netanyahu avait plus tôt dans une vidéo diffusée sur son canal Telegram dit “espérer” pouvoir faire une annonce sur les otages “aujourd’hui ou demain”, sans donner plus de détails.- “Peur, horreur, confusion” -Avant ces déclarations, une source du Hamas a affirmé que le mouvement avait accepté une proposition de M. Witkoff prévoyant “une trêve de 70 jours en échange de la libération de dix otages en deux temps”.Selon une autre source palestinienne, “10 otages vivants seront libérés en échange d’une trêve de 70 jours, d’un retrait partiel (israélien) de Gaza (et) de la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens”.Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l’école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale. “C’est indescriptible: peur, horreur, confusion, enfants hurlants, odeur de chair brûlée, odeur d’objets carbonisés, odeur de soufre et il y avait du sang partout”, raconte Farah Nasser, réveillée par la frappe sur l’école.L’armée israélienne a dit avoir visé dans la zone de l’école “des terroristes”.- Protestations -“Je n’ai jamais vu autant de blessures par explosion de toute ma vie (…)”, également “chez de très jeunes enfants”, a affirmé Victoria Rose, membre d’une délégation médicale britannique présente à l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud).L’escalade israélienne et les souffrances des civils palestiniens à Gaza confrontés à des pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments, nourrissent une indignation internationale croissante. Dans une attaque rare, le chancelier allemand Friedrich Merz a menacé de ne plus pouvoir soutenir le gouvernement Netanyahu. “Je ne comprends franchement pas ce que l’armée israélienne fait à Gaza”. Mais Berlin continuera de vendre des armes à Israël, a assuré son chef de la diplomatie Johann Wadephul.Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a parlé de “probablement la pire attaque humanitaire contre des civils”, en évoquant Gaza.- “Nous avons faim!” -Les quelque 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien, plusieurs fois déplacés, sont assiégés depuis plus de 19 mois par Israël. Après plus de deux mois d’un total blocage de l’aide humanitaire, Israël a laissé passer la semaine dernière des livraisons au compte-gouttes.Lundi, la nouvelle Fondation humanitaire de Gaza (GHF), créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis, a annoncé avoir commencé ses livraisons de nourriture dans le territoire palestinien, promettant que “le flux d’aide augmentera chaque jour”.L’organisation, avec qui l’ONU et des ONG refusent de travailler, a également dénoncé “les menaces de mort formulées par le Hamas à l’encontre des groupes qui soutiennent les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés de la GHF, et les manœuvres destinées à empêcher les habitants de Gaza d’accéder à l’aide sur ces sites”.”Nous avons faim et soif. Pour l’amour de Dieu, nous voulons manger”, s’exclame Ibrahim Bakr, un habitant de Gaza.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.Plus de 53.977 personnes, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Netanyahu promet de ramener tous les otages, 52 morts à Gaza selon les secours

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis lundi de ramener tous les otages, “les vivants et les morts”, retenus par le Hamas à Gaza, à l’heure où son armée bombarde intensément le territoire palestinien, faisant au moins 52 morts selon les secours.Le 17 mai, Israël a intensifié son offensive dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de tout Gaza et d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien.”Si nous n’y arrivons pas aujourd’hui, on y arrivera demain et si pas demain alors après-demain, on n’abandonne pas (…) Nous avons l’intention de les ramener tous, les vivants et les morts”, a affirmé M. Netanyahu dans un discours clôturant les festivités de la “Journée de Jérusalem”.”Notre mission (de gagner la guerre), y compris celle de ramener les otages nous accompagne jour et nuit (…) Nous n’y renonçons pas”, a-t-il ajouté.Ces déclarations interviennent alors que la pression s’accentue sur Israël pour cesser son offensive dans le territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté par plus de 19 mois de guerre.Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes. M. Netanyahu avait plus tôt dans une vidéo diffusée sur son canal Telegram dit “espérer” pouvoir faire une annonce sur les otages “aujourd’hui ou demain”, sans donner plus de détails.- “Peur, horreur, confusion” -Avant ces déclarations, une source du Hamas a affirmé que le mouvement avait accepté une proposition de M. Witkoff prévoyant “une trêve de 70 jours en échange de la libération de dix otages en deux temps”.Selon une autre source palestinienne, “10 otages vivants seront libérés en échange d’une trêve de 70 jours, d’un retrait partiel (israélien) de Gaza (et) de la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens”.Dans le nord de la bande de Gaza, cible de nouveaux bombardements israéliens, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués à l’école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville, et 19 dans une frappe sur une maison de Jabalia, selon la Défense civile locale. “C’est indescriptible: peur, horreur, confusion, enfants hurlants, odeur de chair brûlée, odeur d’objets carbonisés, odeur de soufre et il y avait du sang partout”, raconte Farah Nasser, réveillée par la frappe sur l’école.L’armée israélienne a dit avoir visé dans la zone de l’école “des terroristes”.- Protestations -“Je n’ai jamais vu autant de blessures par explosion de toute ma vie (…)”, également “chez de très jeunes enfants”, a affirmé Victoria Rose, membre d’une délégation médicale britannique présente à l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud).L’escalade israélienne et les souffrances des civils palestiniens à Gaza confrontés à des pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments, nourrissent une indignation internationale croissante. Dans une attaque rare, le chancelier allemand Friedrich Merz a menacé de ne plus pouvoir soutenir le gouvernement Netanyahu. “Je ne comprends franchement pas ce que l’armée israélienne fait à Gaza”. Mais Berlin continuera de vendre des armes à Israël, a assuré son chef de la diplomatie Johann Wadephul.Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a parlé de “probablement la pire attaque humanitaire contre des civils”, en évoquant Gaza.- “Nous avons faim!” -Les quelque 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien, plusieurs fois déplacés, sont assiégés depuis plus de 19 mois par Israël. Après plus de deux mois d’un total blocage de l’aide humanitaire, Israël a laissé passer la semaine dernière des livraisons au compte-gouttes.Lundi, la nouvelle Fondation humanitaire de Gaza (GHF), créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis, a annoncé avoir commencé ses livraisons de nourriture dans le territoire palestinien, promettant que “le flux d’aide augmentera chaque jour”.L’organisation, avec qui l’ONU et des ONG refusent de travailler, a également dénoncé “les menaces de mort formulées par le Hamas à l’encontre des groupes qui soutiennent les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés de la GHF, et les manœuvres destinées à empêcher les habitants de Gaza d’accéder à l’aide sur ces sites”.”Nous avons faim et soif. Pour l’amour de Dieu, nous voulons manger”, s’exclame Ibrahim Bakr, un habitant de Gaza.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.Plus de 53.977 personnes, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.