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Drame de la parade de Liverpool: le chauffeur soupçonné d’être sous l’emprise de drogues

L’automobiliste arrêté après avoir foncé sur la foule lundi lors de la parade du club de Liverpool est soupçonné de “tentative de meurtre” et de “conduite sous l’emprise de drogues”, a annoncé la police mardi, onze personnes étant toujours hospitalisées dans un “état stable”.Ce drame est survenu après que cet homme de 53 ans a suivi une ambulance qui se frayait un passage dans la foule rassemblée dans le centre-ville pour célébrer la victoire de l’équipe de football en championnat d’Angleterre, selon la police de Merseyside.Les onze victimes sont “toutes dans un état stable et semblent bien se rétablir”, a indiqué l’une de ses responsables, Jenny Sims, lors d’une conférence de presse mardi après-midi.Sous le choc, familles et supporters étaient rassemblés dans la ville du nord-ouest de l’Angleterre au lendemain de ce drame, en particulier devant le célèbre stade d’Anfield.”Le défilé a été complètement gâché, a déclaré à l’AFP Adrian Chan, touriste de 35 ans originaire de Singapour, qui dit être venu à Liverpool pour “partager la joie” de la journée de célébration du club.La police a réaffirmé mardi que la piste terroriste n’était pas retenue, et qu’il s’agissait d’un incident isolé. Celui-ci a fait 65 blessés, dont quatre enfants, selon un nouveau bilan.L’émotion est immense au Royaume-Uni, où tous les quotidiens du pays ont fait leur Une sur ce drame, décrivant dans leurs colonnes le basculement de cet incident festif dans “l’horreur”. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le roi Charles s’est dit mardi “profondément choqué” et “attristé” par ce drame.- Fête “gâchée” -Un cordon policier était toujours en place mardi sur les lieux du drame, ont constaté des journalistes de l’AFP. Une grande tente bleue et blanche couvrait le véhicule impliqué, tandis que des agents tentaient de relever des indices.Lundi soir, l’heure était à l’euphorie dans les rues de la ville anglaise où des centaines de milliers de personnes, beaucoup en famille, s’étaient rassemblées pour célébrer le triomphe des Reds en Premier League.Mais la fête a tourné au drame vers 18H00 avec l’irruption du conducteur dans la foule. Quelques secondes plus tard, des dizaines de personnes se sont jetées sur la voiture, probablement pour l’arrêter.Des familles, des couples ou des groupes de visiteurs venus pour certains du monde entier étaient rassemblés mardi au stade d’Anfield, encore sous le choc.”Après ce qui s’est passé hier, je viendrai à un match dès que possible. La vie est trop courte”, a déclaré à l’AFP Michael Skabara, propriétaire d’un bar en Pologne et supporter de Liverpool depuis vingt ans, qui effectuait sa première visite au stade.Le Premier ministre Keir Starmer a qualifié les images du drame de Liverpool “d’épouvantables” et a assuré la ville de la solidarité du “pays tout entier”.- Images “épouvantables” -La veille, la police était sortie de sa réserve actuelle en communiquant sur le profil de l’assaillant. Interrogé sur la BBC, l’ex-chef de la police de Londres Dal Babu lie cette célérité à la volonté des autorités de tuer dans l’oeuf les “spéculations de l’extrême droite”.Il y a presque un an, le pays avait été secoué par des émeutes après la diffusion sur les réseaux sociaux de fausses informations sur le profil du meurtrier de trois fillettes, poignardées à Southport, non loin de Liverpool. Ce dernier avait été présenté à tort comme un demandeur d’asile musulman.Plusieurs clubs rivaux de Liverpool ont également adressé leurs “pensées” aux victimes, le président de la Fifa Gianni Infantino faisant part lui aussi de ses “prières à tous ceux qui ont été affectés”.Il n’y avait pas eu de parade lors de la dernière victoire du club, en 2020, en raison du Covid-19. C’était la première fois en 35 ans que les fans pouvaient célébrer ensemble un titre de Premier League.Les supporters de foot à Liverpool ont déjà connu un drame qui a profondément marqué la ville portuaire. En 1989, 97 supporters du club sont morts dans une bousculade lors d’un match dans le stade de Hillsborough à Sheffield, la catastrophe la plus meurtrière de l’histoire du sport britannique.Pour Kenny Dalglish, ancien joueur emblématique et entraîneur de Liverpool, “notre hymne n’a jamais été aussi approprié: +You’ll Never Walk Alone+” (“Tu ne marcheras jamais seul”, NDLR), a-t-il déclaré mardi.bur-kca-adm-cla/mm 

Trump essaie à nouveau de faire plier Harvard

La Maison Blanche, décidée à faire plier Harvard, entend mettre fin à tous les contrats passés avec la prestigieuse université, dont le montant atteint, selon la presse, 100 millions de dollars.L’exécutif a envoyé “une lettre aux agences fédérales leur demandant d’identifier les contrats passés avec Harvard, et de dire s’ils peuvent être annulés ou redirigés ailleurs”, a indiqué mardi un haut responsable américain, confirmant des informations données par les médias américains.Le président Donald Trump a lancé une violente offensive contre Harvard, qui refuse de lui donner un droit de regard sur les admissions d’étudiants et les recrutements de professeurs.Lundi, il avait affirmé qu’il “gagnerait” ce duel avec l’université sans doute la plus célèbre du monde, à laquelle il veut notamment interdire de recevoir des étudiants étrangers.Jeudi, la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, avait annoncé le retrait de la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) de Harvard, mais un juge fédéral a rapidement suspendu la mesure.Le milliardaire républicain, décidé à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice au monde de l’enseignement, de la recherche et de la culture, multiplie par ailleurs les messages colériques contre Harvard sur sa plateforme Truth Social.L’exécutif américain accuse l’institution, située à Cambridge dans l’Etat du Massachusetts (nord-est), de laisser prospérer l’antisémitisme sur son campus et de propager des idéologies progressistes, dites “woke”.Ce terme est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour désigner des politiques de promotion de la diversité ainsi que des courants de recherche universitaire sur le genre ou les discriminations raciales.- “Rester fermes” -Le gouvernement Trump reproche aussi à Harvard d’avoir des liens avec le Parti communiste chinois.”Je ne sais pas exactement quelles sont les motivations (du gouvernement), mais je sais que certaines personnes sont engagées dans une bataille culturelle”, a dit le président d’Harvard, Alan Garber, dans un entretien diffusé mardi par la radio publique NPR, appelant toutes les universités américaines à “rester fermes” face à l’offensive gouvernementale.Le gouvernement fédéral a déjà supprimé plus de deux milliards de dollars de subventions pour l’université, ce qui a mis un coup d’arrêt à certains programmes de recherche.Harvard est classée parmi les meilleures universités au monde et, selon ses services, a formé 162 prix Nobel. Elle accueille cette année quelque 6.700 “étudiants internationaux”, soit 27% du total. L’université, qui facture des frais de scolarité annuels se comptant en dizaines de milliers de dollars par an, est la plus riche des États-Unis, avec un fonds de dotation évalué à 53,2 milliards de dollars en 2024.

Aide humanitaire: ce que l’on sait sur la Fondation humanitaire de Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza, un groupe opaque soutenu par les Etats-Unis dans le but déclaré de distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, est accusé d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires en contournant l’ONU et en excluant les Palestiniens.Voici ce que l’on sait de la GHF et des critiques qu’elle essuie.- Qui sont-ils? -Enregistrée à Genève en février, la GHF n’a ni bureaux ni représentants connus dans cette ville, où siègent les organisations humanitaires internationales.Son ancien directeur exécutif, Jake Wood, a annoncé sa démission dimanche, estimant impossible de faire son travail en suivant les principes humanitaires de neutralité et d’indépendance.Lundi, la GHF a annoncé avoir commencé à distribuer “des camions de nourriture” aux Gazaouis “dans des sites de distribution sûrs” . “D’autres cargaisons seront distribuées” mardi “et cet afflux augmentera chaque jour”, a promis la GHF, annonçant la nomination d’un nouveau directeur exécutif.L’ONU a déclaré mardi ne pas savoir si des cargaisons d’aide avaient effectivement été livrées.Des photos publiées lundi par le groupe ont montré des camions, certains en cours de déchargement, sur un site entouré d’une barrière métallique. La GHF n’a précisé ni le lieu où elles ont été prises, ni le nombre de bénéficiaires supposés.L’armée israélienne a affirmé mardi que deux centres de distribution de la GHF “à Tel al-Sultan et dans le corridor de Morag dans la zone de Rafah, ont commencé à fonctionner”. Elle a aussi fourni une carte signalant un troisième centre dans la région de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien, et un quatrième à Bureij (centre).- Des méthodes critiquées -Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il avait imposé depuis le 2 mars à la bande de Gaza en accusant le Hamas de détourner l’aide humanitaire, ce que ce dernier dément. Mais la communauté humanitaire affirment que les livraisons autorisées jusqu’à présent sont dérisoires par rapport aux besoins.Dans le territoire ravagé par 19 mois de guerre entre Israël et le Hamas, ce blocus a aggravé les pénuries déjà sévères de nourriture et médicaments.Pendant des décennies, l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens, a chapeauté les opérations humanitaires à Gaza.Mais Israël a accusé cette agence de fournir une couverture au Hamas, affirmant que certains de ses employés avaient participé à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.Des enquêtes ont révélé des “problèmes liés à la neutralité” au sein de l’Unrwa mais souligné qu’Israël n’avait pas fourni de preuves concluantes.La GHF est notamment critiquée pour désigner des “sites de distribution sécurisés”, ce qui selon d’autres organisations humanitaires contrevient aux usages en obligeant la population à se déplacer pour recevoir une aide vitale.La grande majorité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Les détracteurs de la GHF se demandent également qui détermine ces lieux de distribution, étant donné les plans de “conquête” de Gaza déclarés par Israël.Citant des responsables israéliens non identifiés, le New York Times a affirmé le 24 mai qu’un nouveau plan d’aide à Gaza soutenu par les Etats-Unis avait été “conçu et largement développé par les Israéliens comme un moyen d’affaiblir le Hamas”.- Qui va travailler avec eux? -Personne pour le moment, à l’exception du gouvernement américain, n’a annoncé vouloir soutenir la GHF.Les Nations unies ont exclu de collaborer avec l’organisation, dont le plan, selon leur porte-parole, Farhan Haq, “n’est pas en ligne avec nos principes de base, y compris l’impartialité, la neutralité et l’indépendance”. Un groupe d’ONG, dont ActionAid, a pointé que “de l’aide utilisée pour masquer de la violence continue n’est pas de l’aide, c’est une couverture humanitaire pour cacher une stratégie militaire de contrôle et de spoliation”.La semaine dernière, un groupe suisse, Trial International, a demandé l’ouverture d’une enquête pour savoir si les activités de la GHF étaient conformes aux lois suisses et internationales.Il a également critiqué le recours supposé à des sociétés de sécurité privées risquant selon lui de mener à une “militarisation de l’aide”.A Gaza, le ministère de l’Intérieur du Hamas a estimé que la GHF faisait partie d’un plan israélien pour “contrôler la distribution de l’aide”. Il a qualifié ce groupe d’organisation “suspecte” et accusé Israël de l’utiliser à des fins militaires.La GHF, de son côté, a accusé lundi le mouvement islamiste palestinien de “menaces de mort à l’encontre d’organisations soutenant les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés” et de “s’efforcer d’empêcher les habitants de Gaza d’accéder à l’aide sur ces sites”.

Aide humanitaire: ce que l’on sait sur la Fondation humanitaire de Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza, un groupe opaque soutenu par les Etats-Unis dans le but déclaré de distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, est accusé d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires en contournant l’ONU et en excluant les Palestiniens.Voici ce que l’on sait de la GHF et des critiques qu’elle essuie.- Qui …

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Aide humanitaire: ce que l’on sait sur la Fondation humanitaire de Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza, un groupe opaque soutenu par les Etats-Unis dans le but déclaré de distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, est accusé d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires en contournant l’ONU et en excluant les Palestiniens.Voici ce que l’on sait de la GHF et des critiques qu’elle essuie.- Qui sont-ils? -Enregistrée à Genève en février, la GHF n’a ni bureaux ni représentants connus dans cette ville, où siègent les organisations humanitaires internationales.Son ancien directeur exécutif, Jake Wood, a annoncé sa démission dimanche, estimant impossible de faire son travail en suivant les principes humanitaires de neutralité et d’indépendance.Lundi, la GHF a annoncé avoir commencé à distribuer “des camions de nourriture” aux Gazaouis “dans des sites de distribution sûrs” . “D’autres cargaisons seront distribuées” mardi “et cet afflux augmentera chaque jour”, a promis la GHF, annonçant la nomination d’un nouveau directeur exécutif.L’ONU a déclaré mardi ne pas savoir si des cargaisons d’aide avaient effectivement été livrées.Des photos publiées lundi par le groupe ont montré des camions, certains en cours de déchargement, sur un site entouré d’une barrière métallique. La GHF n’a précisé ni le lieu où elles ont été prises, ni le nombre de bénéficiaires supposés.L’armée israélienne a affirmé mardi que deux centres de distribution de la GHF “à Tel al-Sultan et dans le corridor de Morag dans la zone de Rafah, ont commencé à fonctionner”. Elle a aussi fourni une carte signalant un troisième centre dans la région de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien, et un quatrième à Bureij (centre).- Des méthodes critiquées -Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il avait imposé depuis le 2 mars à la bande de Gaza en accusant le Hamas de détourner l’aide humanitaire, ce que ce dernier dément. Mais la communauté humanitaire affirment que les livraisons autorisées jusqu’à présent sont dérisoires par rapport aux besoins.Dans le territoire ravagé par 19 mois de guerre entre Israël et le Hamas, ce blocus a aggravé les pénuries déjà sévères de nourriture et médicaments.Pendant des décennies, l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens, a chapeauté les opérations humanitaires à Gaza.Mais Israël a accusé cette agence de fournir une couverture au Hamas, affirmant que certains de ses employés avaient participé à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.Des enquêtes ont révélé des “problèmes liés à la neutralité” au sein de l’Unrwa mais souligné qu’Israël n’avait pas fourni de preuves concluantes.La GHF est notamment critiquée pour désigner des “sites de distribution sécurisés”, ce qui selon d’autres organisations humanitaires contrevient aux usages en obligeant la population à se déplacer pour recevoir une aide vitale.La grande majorité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Les détracteurs de la GHF se demandent également qui détermine ces lieux de distribution, étant donné les plans de “conquête” de Gaza déclarés par Israël.Citant des responsables israéliens non identifiés, le New York Times a affirmé le 24 mai qu’un nouveau plan d’aide à Gaza soutenu par les Etats-Unis avait été “conçu et largement développé par les Israéliens comme un moyen d’affaiblir le Hamas”.- Qui va travailler avec eux? -Personne pour le moment, à l’exception du gouvernement américain, n’a annoncé vouloir soutenir la GHF.Les Nations unies ont exclu de collaborer avec l’organisation, dont le plan, selon leur porte-parole, Farhan Haq, “n’est pas en ligne avec nos principes de base, y compris l’impartialité, la neutralité et l’indépendance”. Un groupe d’ONG, dont ActionAid, a pointé que “de l’aide utilisée pour masquer de la violence continue n’est pas de l’aide, c’est une couverture humanitaire pour cacher une stratégie militaire de contrôle et de spoliation”.La semaine dernière, un groupe suisse, Trial International, a demandé l’ouverture d’une enquête pour savoir si les activités de la GHF étaient conformes aux lois suisses et internationales.Il a également critiqué le recours supposé à des sociétés de sécurité privées risquant selon lui de mener à une “militarisation de l’aide”.A Gaza, le ministère de l’Intérieur du Hamas a estimé que la GHF faisait partie d’un plan israélien pour “contrôler la distribution de l’aide”. Il a qualifié ce groupe d’organisation “suspecte” et accusé Israël de l’utiliser à des fins militaires.La GHF, de son côté, a accusé lundi le mouvement islamiste palestinien de “menaces de mort à l’encontre d’organisations soutenant les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés” et de “s’efforcer d’empêcher les habitants de Gaza d’accéder à l’aide sur ces sites”.

Au Vietnam, la leçon de Macron sur la “désinhibition des superpuissances”

Emmanuel Macron, avant de se rendre en Indonésie, a bouclé mardi la première étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, au Vietnam, où il a renvoyé dos à dos la Chine et les Etats-Unis, deux superpuissances “désinhibées” qui mettent en péril la région.”Par la désinhibition des superpuissances, tout peut basculer”, a affirmé le chef de l’Etat dans un discours à l’Université des sciences et techniques d’Hanoï, où il a exposé aux étudiants les dangers d’un monde “bousculé”, autant sur le plan géopolitique que sur les réseaux sociaux.Depuis son arrivée dimanche soir, le président français martèle sa diplomatie de la troisième voie auprès de dirigeants vietnamiens écartelés entre les injonctions parfois contradictoires de leurs principaux partenaires, les Etats-Unis et la Chine, qui font peser “l’ombre portée du risque d’un conflit beaucoup plus large.”La menace de surtaxes douanières prohibitives brandie par la Maison Blanche, qui mettrait à mal l’économie vietnamienne dépendante des exportations, a créé un climat d’instabilité sur lequel Emmanuel Macron espère capitaliser, avec ses arguments prônant le respect de l’ordre hérité de la Deuxième guerre mondiale. D’autant qu’au même moment, Hanoï s’inquiète des revendications chinoises d’îlots contestés en mer de Chine méridionale.”La première économie du monde décide de ne plus (…) respecter les règles” du commerce international et “met des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, a dénoncé le président, à l’adresse de Washington.A l’intention de Pékin, il a estimé qu’être obligé de rappeler “que la liberté de navigation, la liberté maritime est importante pour la mer de Chine méridionale, c’est bien que quelque chose se passe qui inquiète tout le monde”.- 2e étape en Indonésie -Emmanuel Macron a aussi évoqué la Russie, un allié de longue date du Vietnam, qui compte parmi les “grandes puissances du monde qui ont décidé de ne plus respecter le droit international et de ne plus vouloir la paix”, sans égard pour “la souveraineté des peuples et l’intégrité territoriale”.Il déclinera son message tout au long de sa tournée de six jours en Asie du Sud-Est, qui l’a conduit mardi soir en Indonésie avant de l’achever vendredi à Singapour. Le président français s’est envolé vers 18h00 (11h00 GMT) de l’aéroport international de Hanoï et a atterri peu avant 22h00 locales (15h00 GMT)à Jakarta, a constaté un journaliste de l’AFP.Sa critique intervient au moment où les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), réunis en sommet en Malaisie, affichent leur quête de partenaires pour diversifier leurs réseaux commerciaux face aux menaces douanières du président américain.Face à cette situation, Emmanuel Macron admet que la France, “grande puissance militaire, géopolitique”, n’est “pas une de ces deux grandes puissances au monde”. “Et le Vietnam non plus”, a-t-il ajouté.D’où selon lui la pertinence de sa “stratégie indopacifique”, qui consiste à proposer à cette partie du monde au coeur de la confrontation sino-américaine de “ne pas dépendre” de Washington et Pékin, et donc de bâtir ensemble “un chemin de liberté” et de “souveraineté”.- “Monde d’imbéciles” -Paris espère que ce positionnement se traduise en contrats pour les entreprises françaises.Emmanuel Macron aimerait ouvrir “une page encore plus ambitieuse” de l’histoire qui unit la France et le Vietnam, au-delà des douleurs de l’Indochine coloniale et de la guerre d’indépendance, qui ont culminé lors de la bataille de Dien Bien Phu en 1954, et ont été suivies par des décennies de recul de la francophonie et de l’influence économique.Au Vietnam, des accords pour neuf milliards d’euros ont été conclus, selon le président français, notamment par l’avionneur Airbus, tandis que des signatures sont prévues en Indonésie en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques.Au passage, Emmanuel Macron a exhorté ces étudiants, parfois francophones, à ne pas sombrer dans le “monde d’imbéciles” qui règne à ses yeux sur les réseaux sociaux, où l’on peut critiquer à coups de messages courts “celui ou celle que dont vous ne comprenez pas la pensée”. “Pour moi, l’un des risques qu’il y a dans votre génération, c’est qu’on se dise: comme j’ai accès à Twitter et que je peux (…) dire au meilleur professeur de chimie du monde ou au meilleur philosophe +tu es un imbécile+ et avoir plus de gens qui likent mon tweet ou qui suivront mon Instagram, +je suis plus fort que lui+”. “Ce monde est affreux, ne pensez pas qu’il est désirable”, a-t-il lancé.”On ne doit pas être dans un monde de l’invective, on doit être dans un monde du doute”, a-t-il insisté, en exhortant les jeunes Vietnamiens à “apprendre la controverse respectueuse”, dans un pays où le parti communiste a intensifié la répression de messages critiques en ligne au mépris de la liberté d’expression, selon les groupes de défense des droits humains.

Sabotages électriques: la surveillance va être étendue “à tous les lieux critiques”, dit Bayrou 

Le gouvernement va “étendre la surveillance à tous les lieux critiques” après des sabotages électriques qui ont provoqué un black-out massif à Cannes samedi, dernier jour du festival de cinéma, et atteint dimanche Nice où doit se tenir début juin une conférence de l’ONU sur les océans, a annoncé mardi François Bayrou.Ces sabotages sont “une mise en cause de l’ordre public extrêmement grave, destinée à impressionner, terrifier ceux qui organisent de tels événements”, a ajouté le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.Il a confirmé que ces sabotages avaient été revendiqués par un groupuscule d’extrême gauche, comme venait de le dire le chef de file des députés UDR Eric Ciotti, allié du Rassemblement national, qui l’interrogeait et a parlé d’actes “revendiqués par un groupuscule d’extrême gauche, d’ultragauche”.François Bayrou a souligné que la situation restait “risquée en raison de la multiplication et de la connaissance que ces groupuscules ont visiblement de l’organisation du réseau”. Le gouvernement va mener “un travail de surveillance”, de “renseignement” et de “sécurisation”. “Je ne veux pas prétendre devant vous que le risque serait annihilé. Le risque est présent, il est de notre devoir de le prévenir”, a-t-il conclu.Les enquêtes se poursuivaient lundi, après ces sabotages électriques, selon les trois parquets en charge de ces dossiers.Samedi, la coupure a touché jusqu’à 160.000 foyers dans la région de Cannes, où le festival et sa cérémonie de clôture ont été préservés grâce à un système d’alimentation autonome. Le courant n’a été rétabli qu’aux alentours de 15h20.La coupure avait été provoquée par l’incendie d’un poste électrique du gestionnaire du réseau RTE à Tanneron (Var) et la chute d’un pylône de ligne à haute tension dont trois des quatre piliers avaient été sciés à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).Selon le parquet de Grasse, les enquêteurs doivent en particulier déterminer la validité d’une revendication publiée dimanche après-midi sur un site alternatif nantais et revendiquant l’attaque au nom de “deux bandes d’anarchistes”. Selon ce communiqué, l’attaque visait à perturber le festival de Cannes mais aussi le site cannois de Thales Alenia Space, qui produit des satellites à usage civil et militaire, plusieurs start-ups et l’aéroport de Nice.Cette supposée revendication ne visait en revanche pas les faits commis dimanche à Nice, a assuré le procureur de la ville, Damien Martinelli. Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie volontaire contre un transformateur électrique dans le quartier niçois des Moulins, un secteur gangréné par les trafics de stupéfiants, a privé d’électricité 45.000 foyers pendant quelques heures.

Anne-Sophie Lapix va quitter la présentation du 20H de France 2 mi-juillet, annonce France Télévisions

Anne-Sophie Lapix va quitter mi-juillet la présentation du journal télévisé de 20H00 sur France 2, qu’elle animait depuis septembre 2017, a annoncé mardi France Télévisions.A l’initiative de ce départ, la direction du groupe public “souhaite pouvoir compter à la rentrée sur le talent d’Anne-Sophie Lapix et travaille avec elle sur de nouveaux projets au sein de France Télévisions”, a-t-on précisé dans une déclaration. Le nom de la personne qui lui succèdera à la présentation du 20H00 n’a pas encore été dévoilé.La journaliste de 53 ans a annoncé elle-même son départ à son équipe mardi matin.La direction de France Télé “la remercie pour son engagement, son professionnalisme, pour ces huit dernières années au service de l’information du service public”. Sa présidente, Delphine Ernotte Cunci, l’a souvent défendue, alors que des rumeurs ont régulièrement circulé sur des pressions politiques pour que la présentatrice, au ton parfois jugé incisif, soit débarquée.En janvier dernier, interrogée sur Anne-Sophie Lapix et Laurent Delahousse, qui tient les rênes du 20H00 le week-end, Mme Ernotte Cunci avait dit souhaiter “la plus grande stabilité à l’antenne”. “Et ramener la question du 20 Heures à la personne qui l’incarne est très réducteur”, avait-elle ajouté.Depuis septembre, la durée du JT a été allongée à une heure, pour mieux “prendre le temps de l’information” et “attirer de nouveaux publics”. Mais le 20H00 de TF1, présenté par Gilles Bouleau en semaine, continue de faire la course en tête. Lundi par exemple, la première partie du JT de France 2 (entre 20H00 et 20H46), a rassemblé 3,4 millions de téléspectateurs en moyenne, contre 5,2 millions pour celui de TF1.