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Une “journée de joie” qui vire au chaos : les supporters de Liverpool “bouleversés”

“Nous étions venus pour une journée de joie” : les fans de Liverpool exprimaient mardi leur choc et leur tristesse, au lendemain du drame qui a transformé en scènes de chaos la parade organisée en l’honneur du titre de champion d’Angleterre de leur équipe.Un automobiliste a été placé en garde à vue, soupçonné de conduite sous l’emprise de drogues, après avoir foncé sur la foule qui s’était rassemblée la veille dans le centre de cette ville anglaise, faisant 65 blessés. Onze personnes étaient toujours hospitalisées mardi mais “semblaient bien se rétablir”, selon la police.”Nous sommes bouleversés”, déclare Adrian Chan, 35 ans, arrivé de Singapour pour assister à la parade et qui se trouvait près des lieux du drame.”Cela a gâché le défilé et ce qui était un week-end de célébrations. Nous étions tous venus pour une journée de joie”, ajoute-t-il.Environ un million de personnes, en provenance du monde entier, se trouvaient dans le centre de Liverpool, une cité du nord-ouest de l’Angleterre, pour fêter le 20e titre de leur équipe en Premier League.Cependant, les scènes de liesse ont fait place à des scènes d’horreur peu de temps après la fin de la parade, au cours de laquelle les joueurs du club, dont les stars Mohamed Salah et Virgil van Dijk, ont défilé dans un bus à impériale au milieu de la foule.C’était la première fois en 35 ans que les fans pouvaient célébrer un titre de champion d’Angleterre. Il n’y avait pas eu de parade après la précédente victoire du club, en 2020, en raison du Covid-19. “J’ai attendu 11 ans de pouvoir venir”, raconte Adele Lim, 40 ans, elle aussi arrivée de Singapour avec sa nièce. “Tout le monde était tellement excité, c’est terrible que cela se termine ainsi”.Sunil Patel, qui a assisté à la parade, a fait part de son soulagement lorsqu’il a appris mardi en se réveillant qu'”il n’y avait eu aucun mort”.- “Famille Liverpool” -A l’extérieur du stade d’Anfield, des centaines de fans prenaient des photos devant le “Champions Wall” représentant les trophées remportés par le club.Patrick Kwesiga, supporter des Reds depuis 20 ans, a fait le voyage depuis Calgary, au Canada, pour sa première visite à Liverpool.”C’est tellement choquant”, dit-il. “C’est tellement triste qu’un événement aussi joyeux se finisse comme cela”.De nombreux fans racontent la confusion dans les heures qui ont suivi la tragédie, en raison d’une saturation des réseaux de téléphonie mobile.”Nous avons regardé les vidéos hier soir et c’était vraiment bouleversant à voir”, confie à l’AFP Rebecca Hasted.”Et aussi de penser que ça aurait pu nous arriver…”, ajoute son mari David, qui porte une veste aux couleurs du club.Près du Champions Wall, un mémorial dédié aux victimes de la catastrophe d’Hillsborough rappelle une autre tragédie vécue par Liverpool. En 1989, 97 fans sont morts dans une bousculade au cours d’un match à Sheffield, un événement qui a traumatisé cette ville portuaire.Et les supporters des Reds gardent aussi en mémoire les scènes de chaos ayant entouré la finale de Ligue des champions contre le Real Madrid en 2022 au stade de France, encadrée par un dispositif de sécurité défaillant.”Ce club a traversé des moments encore pires. Nous sommes la famille Liverpool et nous resterons unis”, assure le Chilien Luis Vargas Guzman.Michael Skabara, un supporter polonais de 28 ans qui vient de faire une visite du stade, est déterminé à y retourner pour assister à un match. “Après ce qui s’est passé hier, c’est sûr, je viens pour un match dès que je peux. La vie est trop courte”.

Le hajj commencera le 4 juin, annonce l’Arabie saoudite

L’Arabie saoudite a annoncé mardi que le hajj commencerait le 4 juin après que les observatoires astronomiques ont repéré le croissant de lune, marquant le début du mois au cours duquel se déroule ce pèlerinage annuel.La date a été annoncée par la Cour suprême dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).Lors d’une conférence de presse lundi, Tawfiq al-Rabiah, le ministre saoudien du hajj, a déclaré que “1,07 million de pèlerins venus de divers pays du monde” étaient déjà arrivés en Arabie saoudite pour le hajj de cette année.L’année dernière, plus de 1,8 million de musulmans ont pris part au hajj, selon les chiffres officiels.Le hajj, régi par le calendrier lunaire islamique, se tient depuis plusieurs années durant la caniculaire saison chaude saoudienne. En 2024, le thermomètre a atteint 51,8 degrés et plus de 1.300 fidèles ont péri en quelques jours sous le soleil de juin, selon les autorités.Le hajj est l’un des cinq piliers de l’Islam et doit être entrepris au moins une fois par tous les musulmans qui en ont les moyens.Il s’agit d’une série de rituels accomplis sur au moins quatre jours à La Mecque et ses environs, à l’ouest de l’Arabie saoudite.Le point culminant a lieu le deuxième jour, lorsque les pèlerins se rassemblent pour prier sur le mont Arafat, où le prophète Mahomet a prononcé son dernier sermon.Cela aura lieu cette année le 5 juin, tandis que la fête musulmane de l’Aïd al-Adha tombera le 6 juin, a précisé SPA.L’Arabie saoudite abrite les sanctuaires les plus sacrés de l’islam à La Mecque et à Médine, et le royaume du Golfe gagne chaque année des milliards de dollars grâce au hajj et aux pèlerinages, connus sous le nom d’Omra, entrepris à d’autres moments de l’année.Les pèlerinages confèrent aussi du prestige au monarque saoudien dont le titre officiel inclut celui de “Gardien des deux saintes mosquées” de La Mecque et de Médine.

Trump avertit Poutine qu’il “joue avec le feu”

Donald Trump, qui pourrait annoncer bientôt de nouvelles sanctions contre la Russie selon des médias américains, a une nouvelle fois laissé éclater mardi sa frustration envers Vladimir Poutine, estimant qu’il “jouait avec le feu”.”Ce que Vladimir Poutine ne réalise pas c’est que sans moi, la Russie subirait beaucoup de très mauvaises choses, et je veux dire, TRES MAUVAISES. Il joue avec le feu!”, a écrit le président américain, dans un message publié sur son réseau Truth Social.Sur la même plateforme, il avait déjà estimé dimanche, au cours d’un week-end de frappes russes massives sur l’Ukraine, que le dirigeant russe était “devenu complètement fou”.Son émissaire spécial pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, a jugé mardi sur la chaîne Fox News que la “frustration  (du président américain) était compréhensible”, en indiquant que de prochaines négociations, si elles avaient lieu, se tiendraient “probablement” à Genève.Selon CNN et le Wall Street Journal, Donald Trump pourrait annoncer dès cette semaine de nouvelles sanctions contre la Russie.Il s’agirait d’une nette rupture pour le milliardaire républicain.Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump misait plutôt sur un rapprochement avec le maître du Kremlin, avec lequel il se flattait jusqu’ici d’avoir une relation privilégiée, pour mettre fin au conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe de l’Ukraine.Son prédécesseur démocrate Joe Biden avait imposé une série de sanctions destinées à entraver l’économie de guerre russe. Selon le Wall Street Journal, les nouvelles mesures à l’étude pourraient viser en particulier le secteur bancaire.Deux sénateurs américains, le démocrate Richard Blumenthal et le républicain Lindsey Graham, font de leur côté pression pour imposer de très lourdes sanctions dites “secondaires”.De telles sanctions cibleraient non pas la Russie mais les pays qui achètent des hydrocarbures et matières premières russes, avec pour objectif de tarir une source de revenus cruciale pour le pays dirigé par Vladimir Poutine.Les deux parlementaires proposent ainsi de taxer à hauteur de 500% toutes les marchandises importées aux Etats-Unis en provenance de pays faisant affaire avec Moscou.Un autre sénateur conservateur, Chuck Grassley, a lui écrit sur X: “Le moment est venu de prendre des sanctions assez fortes pour que Poutine comprenne que la partie est terminée.”

RDC: Amnesty accuse le M23 de tuer et torturer des détenus civils

Amnesty international a accusé mardi le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda de tuer et torturer des civils détenus illégalement dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).Depuis sa résurgence en 2021, le M23 occupe de vastes pans de territoires de cette région où il s’est emparé des grandes villes de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu en janvier, puis Bukavu, capitale de la province voisine du Sud-Kivu, en février.Depuis, le groupe armé a arrêté dans les deux localités des centaines de personnes pour tenter notamment d’endiguer l’insécurité entretenue par des miliciens et militaires congolais dispersés après les offensives du début de l’année. Dans un rapport publié mardi, Amnesty affirme avoir interrogé 18 civils “détenus illégalement dans des centres du M23 à Goma et à Bukavu, et dont neuf avaient été torturés par des combattants du M23”. Selon Amnesty, ces civils disent avoir été accusés par le M23 de soutenir l’armée ou le gouvernement congolais, de travailler avec la société civile, de cacher ou posséder des armes, ou encore de dénoncer les exactions commises par ce groupe armé. Ils ont assuré à Amnesty que “le M23 n’a jamais fourni de preuves de ces accusations”. Selon leurs témoignages cités par Amnesty, “des centaines de personnes” sont détenues au secret “dans des cellules surpeuplées et insalubres, et manquent de nourriture, d’eau, d’installations sanitaires et de soins de santé”.Le porte-parole du M23 a réagi à ce rapport mardi, en dénonçant des “accusations grotesques et non étayées”, et en annonçant la publication prochaine d’un “ouvrage détaillé décrédibilisant chaque allégations de ce prétendu rapport”, dans un communiqué. Huit détenus interrogés par Amnesty ont déclaré “avoir vu des codétenus mourir en détention, probablement à cause de la torture et des conditions sévères”. Deux de ces témoins “ont raconté avoir vu des combattants du M23 tuer deux détenus à coups de marteau et tirer sur un autre qui est mort sur le coup”. Le rapport détaille de nombreux sévices infligés aux détenus par leurs geôliers. Des combattants du M23 ont également refusé l’accès aux sites de détentions à des familles de détenus, ou ont “nié que leurs proches s’y trouvaient, ce qui équivaut à des disparitions forcées”, selon Amnesty. Le M23 “punit avec brutalité ceux qu’il considère comme des opposants et intimide les autres, de sorte que personne n’ose le contester”, a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, cité dans le rapport. 

Cryptomonnaies: vague d’interpellations et nouvelle tentative d’enlèvement déjouée

Grande avancée dans le cadre des enquêtes sur les enlèvements récents dans le milieu des cryptomonnaies: 24 personnes sont en garde à vue au total depuis le début de semaine et une nouvelle tentative de kidnapping, lundi près de Nantes, a été déjouée.Ces vingt-quatre personnes ont été interpellées lundi et mardi dans l’enquête menée par la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris portant sur la tentative d’enlèvement le 13 mai, dans le 11e arrondissement de Paris, visant la fille et le petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium.Le ministère public a précisé qu’il communiquerait à nouveau à l’issue des gardes à vue, “probablement vendredi”, et a critiqué comme souvent “les publications d’éléments du dossier” dans les médias qui “nuisent au bon déroulement et à la sérénité des investigations”.Ce 13 mai au matin, une vidéo virale avait fait le tour des réseaux sociaux.Tournée peu après 8h, on y voyait une femme et un enfant, qui se sont avérés être liés au dirigeant de la plateforme d’échange de cryptomonnaies, échapper à un enlèvement en pleine rue par quatre personnes masquées, notamment grâce à l’intervention du compagnon de la femme.Dans cette séquence spectaculaire, les victimes se sont défendues et ont réussi à mettre en fuite les ravisseurs.Entre lundi et mardi, “tout le commando a été interpellé”, a indiqué la source proche du dossier.Signe qu’une menace forte pèse sur ce secteur, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB), avec l’appui notamment de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), ont réussi à déjouer in extremis lundi en Loire-Atlantique un projet d’enlèvement, selon une source proche du dossier, confirmant les informations de différents médias.Le 1er mai, déjà, le père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies avait été enlevé par quatre hommes cagoulés, dans le 14e arrondissement de Paris.La victime, blessée par les ravisseurs et pour laquelle une rançon de plusieurs millions d’euros avait été réclamée, a été libérée 58 heures plus tard lors d’un assaut de la BRI dans un pavillon de l’Essonne où elle était séquestrée. – Enquête “d’anthologie” -Dans ce dossier, six suspects ont été mis en examen, selon une autre source. Au moins cinq d’entre eux, âgés de 18 à 26 ans, sont poursuivis pour extorsion en bande organisée, enlèvement et séquestration avec torture ou acte de barbarie commis en bande organisée.Une source proche avait déjà évoqué début mai auprès de l’AFP une enquête “hors norme” et d'”anthologie” avec une centaine de policiers mobilisés, issus de plusieurs services de police judiciaire.Ces interpellations et cet enlèvement déjoué sont les derniers épisodes en date d’une série de rapts ou de tentatives dans le secteur des cryptomonnaies, qui avait commencé fin janvier avec le kidnapping à leur domicile à Méreau (Cher) du confondateur de Ledger David Balland et de sa compagne.Séquestré à Châteauroux, David Balland avait été libéré le 22 janvier. Sa compagne a été retrouvée ligotée dans le coffre d’un véhicule dans l’Essonne le lendemain.L’alerte avait été donnée par Eric Larchevêque, autre cofondateur de Ledger, qui avait reçu une vidéo d’un doigt coupé de David Balland, accompagnée d’une importante demande de rançon en cryptomonnaie.”Réussir en France, que ce soit dans les crypto-actifs ou ailleurs, c’est se coller une cible dans le dos”, a récemment déploré M. Larchevêque, cofondateur de Ledger qui conçoit et commercialise des portefeuilles de cryptomonnaies. “Ces criminels n’ont plus aucune limite”, avait-il estimé sur X.Au moins neuf suspects ont été mis en examen dans cette affaire, dont le commanditaire présumé de cet enlèvement.Mi-mai, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réuni les professionnels du secteur pour “prendre ensemble des mesures pour les protéger”.Sans en donner le détail, le ministère avait évoqué une “collaboration renforcée” entre forces de l’ordre et professionnels du secteur avec notamment “un accès prioritaire au numéro d’appel d’urgence 17” et une “consultation de sûreté de leurs domiciles par les référents sûreté de la police et de la gendarmerie nationales”.