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Trump essaie à nouveau de faire plier Harvard

La Maison Blanche, décidée à faire plier Harvard, entend mettre fin à tous les contrats passés avec la prestigieuse université, dont le montant atteint, selon la presse, 100 millions de dollars.L’exécutif a envoyé “une lettre aux agences fédérales leur demandant d’identifier les contrats passés avec Harvard, et de dire s’ils peuvent être annulés ou redirigés ailleurs”, a indiqué mardi un haut responsable américain, confirmant des informations données par les médias américains.Le président Donald Trump a lancé une violente offensive contre Harvard, qui refuse de lui donner un droit de regard sur les admissions d’étudiants et les recrutements de professeurs.Lundi, il avait affirmé qu’il “gagnerait” ce duel avec l’université sans doute la plus célèbre du monde, à laquelle il veut notamment interdire de recevoir des étudiants étrangers.Jeudi, la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, avait annoncé le retrait de la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) de Harvard, mais un juge fédéral a rapidement suspendu la mesure.Le milliardaire républicain, décidé à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice au monde de l’enseignement, de la recherche et de la culture, multiplie par ailleurs les messages colériques contre Harvard sur sa plateforme Truth Social.L’exécutif américain accuse l’institution, située à Cambridge dans l’Etat du Massachusetts (nord-est), de laisser prospérer l’antisémitisme sur son campus et de propager des idéologies progressistes, dites “woke”.Ce terme est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour désigner des politiques de promotion de la diversité ainsi que des courants de recherche universitaire sur le genre ou les discriminations raciales.- “Rester fermes” -Le gouvernement Trump reproche aussi à Harvard d’avoir des liens avec le Parti communiste chinois.”Je ne sais pas exactement quelles sont les motivations (du gouvernement), mais je sais que certaines personnes sont engagées dans une bataille culturelle”, a dit le président d’Harvard, Alan Garber, dans un entretien diffusé mardi par la radio publique NPR, appelant toutes les universités américaines à “rester fermes” face à l’offensive gouvernementale.Le gouvernement fédéral a déjà supprimé plus de deux milliards de dollars de subventions pour l’université, ce qui a mis un coup d’arrêt à certains programmes de recherche.Harvard est classée parmi les meilleures universités au monde et, selon ses services, a formé 162 prix Nobel. Elle accueille cette année quelque 6.700 “étudiants internationaux”, soit 27% du total. L’université, qui facture des frais de scolarité annuels se comptant en dizaines de milliers de dollars par an, est la plus riche des États-Unis, avec un fonds de dotation évalué à 53,2 milliards de dollars en 2024.

Aide humanitaire: ce que l’on sait sur la Fondation humanitaire de Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza, un groupe opaque soutenu par les Etats-Unis dans le but déclaré de distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, est accusé d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires en contournant l’ONU et en excluant les Palestiniens.Voici ce que l’on sait de la GHF et des critiques qu’elle essuie.- Qui sont-ils? -Enregistrée à Genève en février, la GHF n’a ni bureaux ni représentants connus dans cette ville, où siègent les organisations humanitaires internationales.Son ancien directeur exécutif, Jake Wood, a annoncé sa démission dimanche, estimant impossible de faire son travail en suivant les principes humanitaires de neutralité et d’indépendance.Lundi, la GHF a annoncé avoir commencé à distribuer “des camions de nourriture” aux Gazaouis “dans des sites de distribution sûrs” . “D’autres cargaisons seront distribuées” mardi “et cet afflux augmentera chaque jour”, a promis la GHF, annonçant la nomination d’un nouveau directeur exécutif.L’ONU a déclaré mardi ne pas savoir si des cargaisons d’aide avaient effectivement été livrées.Des photos publiées lundi par le groupe ont montré des camions, certains en cours de déchargement, sur un site entouré d’une barrière métallique. La GHF n’a précisé ni le lieu où elles ont été prises, ni le nombre de bénéficiaires supposés.L’armée israélienne a affirmé mardi que deux centres de distribution de la GHF “à Tel al-Sultan et dans le corridor de Morag dans la zone de Rafah, ont commencé à fonctionner”. Elle a aussi fourni une carte signalant un troisième centre dans la région de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien, et un quatrième à Bureij (centre).- Des méthodes critiquées -Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il avait imposé depuis le 2 mars à la bande de Gaza en accusant le Hamas de détourner l’aide humanitaire, ce que ce dernier dément. Mais la communauté humanitaire affirment que les livraisons autorisées jusqu’à présent sont dérisoires par rapport aux besoins.Dans le territoire ravagé par 19 mois de guerre entre Israël et le Hamas, ce blocus a aggravé les pénuries déjà sévères de nourriture et médicaments.Pendant des décennies, l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens, a chapeauté les opérations humanitaires à Gaza.Mais Israël a accusé cette agence de fournir une couverture au Hamas, affirmant que certains de ses employés avaient participé à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.Des enquêtes ont révélé des “problèmes liés à la neutralité” au sein de l’Unrwa mais souligné qu’Israël n’avait pas fourni de preuves concluantes.La GHF est notamment critiquée pour désigner des “sites de distribution sécurisés”, ce qui selon d’autres organisations humanitaires contrevient aux usages en obligeant la population à se déplacer pour recevoir une aide vitale.La grande majorité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Les détracteurs de la GHF se demandent également qui détermine ces lieux de distribution, étant donné les plans de “conquête” de Gaza déclarés par Israël.Citant des responsables israéliens non identifiés, le New York Times a affirmé le 24 mai qu’un nouveau plan d’aide à Gaza soutenu par les Etats-Unis avait été “conçu et largement développé par les Israéliens comme un moyen d’affaiblir le Hamas”.- Qui va travailler avec eux? -Personne pour le moment, à l’exception du gouvernement américain, n’a annoncé vouloir soutenir la GHF.Les Nations unies ont exclu de collaborer avec l’organisation, dont le plan, selon leur porte-parole, Farhan Haq, “n’est pas en ligne avec nos principes de base, y compris l’impartialité, la neutralité et l’indépendance”. Un groupe d’ONG, dont ActionAid, a pointé que “de l’aide utilisée pour masquer de la violence continue n’est pas de l’aide, c’est une couverture humanitaire pour cacher une stratégie militaire de contrôle et de spoliation”.La semaine dernière, un groupe suisse, Trial International, a demandé l’ouverture d’une enquête pour savoir si les activités de la GHF étaient conformes aux lois suisses et internationales.Il a également critiqué le recours supposé à des sociétés de sécurité privées risquant selon lui de mener à une “militarisation de l’aide”.A Gaza, le ministère de l’Intérieur du Hamas a estimé que la GHF faisait partie d’un plan israélien pour “contrôler la distribution de l’aide”. Il a qualifié ce groupe d’organisation “suspecte” et accusé Israël de l’utiliser à des fins militaires.La GHF, de son côté, a accusé lundi le mouvement islamiste palestinien de “menaces de mort à l’encontre d’organisations soutenant les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés” et de “s’efforcer d’empêcher les habitants de Gaza d’accéder à l’aide sur ces sites”.

Aide humanitaire: ce que l’on sait sur la Fondation humanitaire de Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza, un groupe opaque soutenu par les Etats-Unis dans le but déclaré de distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, est accusé d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires en contournant l’ONU et en excluant les Palestiniens.Voici ce que l’on sait de la GHF et des critiques qu’elle essuie.- Qui sont-ils? -Enregistrée à Genève en février, la GHF n’a ni bureaux ni représentants connus dans cette ville, où siègent les organisations humanitaires internationales.Son ancien directeur exécutif, Jake Wood, a annoncé sa démission dimanche, estimant impossible de faire son travail en suivant les principes humanitaires de neutralité et d’indépendance.Lundi, la GHF a annoncé avoir commencé à distribuer “des camions de nourriture” aux Gazaouis “dans des sites de distribution sûrs” . “D’autres cargaisons seront distribuées” mardi “et cet afflux augmentera chaque jour”, a promis la GHF, annonçant la nomination d’un nouveau directeur exécutif.L’ONU a déclaré mardi ne pas savoir si des cargaisons d’aide avaient effectivement été livrées.Des photos publiées lundi par le groupe ont montré des camions, certains en cours de déchargement, sur un site entouré d’une barrière métallique. La GHF n’a précisé ni le lieu où elles ont été prises, ni le nombre de bénéficiaires supposés.L’armée israélienne a affirmé mardi que deux centres de distribution de la GHF “à Tel al-Sultan et dans le corridor de Morag dans la zone de Rafah, ont commencé à fonctionner”. Elle a aussi fourni une carte signalant un troisième centre dans la région de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien, et un quatrième à Bureij (centre).- Des méthodes critiquées -Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il avait imposé depuis le 2 mars à la bande de Gaza en accusant le Hamas de détourner l’aide humanitaire, ce que ce dernier dément. Mais la communauté humanitaire affirment que les livraisons autorisées jusqu’à présent sont dérisoires par rapport aux besoins.Dans le territoire ravagé par 19 mois de guerre entre Israël et le Hamas, ce blocus a aggravé les pénuries déjà sévères de nourriture et médicaments.Pendant des décennies, l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens, a chapeauté les opérations humanitaires à Gaza.Mais Israël a accusé cette agence de fournir une couverture au Hamas, affirmant que certains de ses employés avaient participé à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.Des enquêtes ont révélé des “problèmes liés à la neutralité” au sein de l’Unrwa mais souligné qu’Israël n’avait pas fourni de preuves concluantes.La GHF est notamment critiquée pour désigner des “sites de distribution sécurisés”, ce qui selon d’autres organisations humanitaires contrevient aux usages en obligeant la population à se déplacer pour recevoir une aide vitale.La grande majorité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Les détracteurs de la GHF se demandent également qui détermine ces lieux de distribution, étant donné les plans de “conquête” de Gaza déclarés par Israël.Citant des responsables israéliens non identifiés, le New York Times a affirmé le 24 mai qu’un nouveau plan d’aide à Gaza soutenu par les Etats-Unis avait été “conçu et largement développé par les Israéliens comme un moyen d’affaiblir le Hamas”.- Qui va travailler avec eux? -Personne pour le moment, à l’exception du gouvernement américain, n’a annoncé vouloir soutenir la GHF.Les Nations unies ont exclu de collaborer avec l’organisation, dont le plan, selon leur porte-parole, Farhan Haq, “n’est pas en ligne avec nos principes de base, y compris l’impartialité, la neutralité et l’indépendance”. Un groupe d’ONG, dont ActionAid, a pointé que “de l’aide utilisée pour masquer de la violence continue n’est pas de l’aide, c’est une couverture humanitaire pour cacher une stratégie militaire de contrôle et de spoliation”.La semaine dernière, un groupe suisse, Trial International, a demandé l’ouverture d’une enquête pour savoir si les activités de la GHF étaient conformes aux lois suisses et internationales.Il a également critiqué le recours supposé à des sociétés de sécurité privées risquant selon lui de mener à une “militarisation de l’aide”.A Gaza, le ministère de l’Intérieur du Hamas a estimé que la GHF faisait partie d’un plan israélien pour “contrôler la distribution de l’aide”. Il a qualifié ce groupe d’organisation “suspecte” et accusé Israël de l’utiliser à des fins militaires.La GHF, de son côté, a accusé lundi le mouvement islamiste palestinien de “menaces de mort à l’encontre d’organisations soutenant les opérations humanitaires sur les sites de distribution sécurisés” et de “s’efforcer d’empêcher les habitants de Gaza d’accéder à l’aide sur ces sites”.

Aide humanitaire: ce que l’on sait sur la Fondation humanitaire de Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza, un groupe opaque soutenu par les Etats-Unis dans le but déclaré de distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, est accusé d’aider Israël à atteindre ses objectifs militaires en contournant l’ONU et en excluant les Palestiniens.Voici ce que l’on sait de la GHF et des critiques qu’elle essuie.- Qui …

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Au Vietnam, la leçon de Macron sur la “désinhibition des superpuissances”

Emmanuel Macron, avant de se rendre en Indonésie, a bouclé mardi la première étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, au Vietnam, où il a renvoyé dos à dos la Chine et les Etats-Unis, deux superpuissances “désinhibées” qui mettent en péril la région.”Par la désinhibition des superpuissances, tout peut basculer”, a affirmé le chef de l’Etat dans un discours à l’Université des sciences et techniques d’Hanoï, où il a exposé aux étudiants les dangers d’un monde “bousculé”, autant sur le plan géopolitique que sur les réseaux sociaux.Depuis son arrivée dimanche soir, le président français martèle sa diplomatie de la troisième voie auprès de dirigeants vietnamiens écartelés entre les injonctions parfois contradictoires de leurs principaux partenaires, les Etats-Unis et la Chine, qui font peser “l’ombre portée du risque d’un conflit beaucoup plus large.”La menace de surtaxes douanières prohibitives brandie par la Maison Blanche, qui mettrait à mal l’économie vietnamienne dépendante des exportations, a créé un climat d’instabilité sur lequel Emmanuel Macron espère capitaliser, avec ses arguments prônant le respect de l’ordre hérité de la Deuxième guerre mondiale. D’autant qu’au même moment, Hanoï s’inquiète des revendications chinoises d’îlots contestés en mer de Chine méridionale.”La première économie du monde décide de ne plus (…) respecter les règles” du commerce international et “met des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, a dénoncé le président, à l’adresse de Washington.A l’intention de Pékin, il a estimé qu’être obligé de rappeler “que la liberté de navigation, la liberté maritime est importante pour la mer de Chine méridionale, c’est bien que quelque chose se passe qui inquiète tout le monde”.- 2e étape en Indonésie -Emmanuel Macron a aussi évoqué la Russie, un allié de longue date du Vietnam, qui compte parmi les “grandes puissances du monde qui ont décidé de ne plus respecter le droit international et de ne plus vouloir la paix”, sans égard pour “la souveraineté des peuples et l’intégrité territoriale”.Il déclinera son message tout au long de sa tournée de six jours en Asie du Sud-Est, qui l’a conduit mardi soir en Indonésie avant de l’achever vendredi à Singapour. Le président français s’est envolé vers 18h00 (11h00 GMT) de l’aéroport international de Hanoï et a atterri peu avant 22h00 locales (15h00 GMT)à Jakarta, a constaté un journaliste de l’AFP.Sa critique intervient au moment où les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), réunis en sommet en Malaisie, affichent leur quête de partenaires pour diversifier leurs réseaux commerciaux face aux menaces douanières du président américain.Face à cette situation, Emmanuel Macron admet que la France, “grande puissance militaire, géopolitique”, n’est “pas une de ces deux grandes puissances au monde”. “Et le Vietnam non plus”, a-t-il ajouté.D’où selon lui la pertinence de sa “stratégie indopacifique”, qui consiste à proposer à cette partie du monde au coeur de la confrontation sino-américaine de “ne pas dépendre” de Washington et Pékin, et donc de bâtir ensemble “un chemin de liberté” et de “souveraineté”.- “Monde d’imbéciles” -Paris espère que ce positionnement se traduise en contrats pour les entreprises françaises.Emmanuel Macron aimerait ouvrir “une page encore plus ambitieuse” de l’histoire qui unit la France et le Vietnam, au-delà des douleurs de l’Indochine coloniale et de la guerre d’indépendance, qui ont culminé lors de la bataille de Dien Bien Phu en 1954, et ont été suivies par des décennies de recul de la francophonie et de l’influence économique.Au Vietnam, des accords pour neuf milliards d’euros ont été conclus, selon le président français, notamment par l’avionneur Airbus, tandis que des signatures sont prévues en Indonésie en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques.Au passage, Emmanuel Macron a exhorté ces étudiants, parfois francophones, à ne pas sombrer dans le “monde d’imbéciles” qui règne à ses yeux sur les réseaux sociaux, où l’on peut critiquer à coups de messages courts “celui ou celle que dont vous ne comprenez pas la pensée”. “Pour moi, l’un des risques qu’il y a dans votre génération, c’est qu’on se dise: comme j’ai accès à Twitter et que je peux (…) dire au meilleur professeur de chimie du monde ou au meilleur philosophe +tu es un imbécile+ et avoir plus de gens qui likent mon tweet ou qui suivront mon Instagram, +je suis plus fort que lui+”. “Ce monde est affreux, ne pensez pas qu’il est désirable”, a-t-il lancé.”On ne doit pas être dans un monde de l’invective, on doit être dans un monde du doute”, a-t-il insisté, en exhortant les jeunes Vietnamiens à “apprendre la controverse respectueuse”, dans un pays où le parti communiste a intensifié la répression de messages critiques en ligne au mépris de la liberté d’expression, selon les groupes de défense des droits humains.

Sabotages électriques: la surveillance va être étendue “à tous les lieux critiques”, dit Bayrou 

Le gouvernement va “étendre la surveillance à tous les lieux critiques” après des sabotages électriques qui ont provoqué un black-out massif à Cannes samedi, dernier jour du festival de cinéma, et atteint dimanche Nice où doit se tenir début juin une conférence de l’ONU sur les océans, a annoncé mardi François Bayrou.Ces sabotages sont “une mise en cause de l’ordre public extrêmement grave, destinée à impressionner, terrifier ceux qui organisent de tels événements”, a ajouté le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.Il a confirmé que ces sabotages avaient été revendiqués par un groupuscule d’extrême gauche, comme venait de le dire le chef de file des députés UDR Eric Ciotti, allié du Rassemblement national, qui l’interrogeait et a parlé d’actes “revendiqués par un groupuscule d’extrême gauche, d’ultragauche”.François Bayrou a souligné que la situation restait “risquée en raison de la multiplication et de la connaissance que ces groupuscules ont visiblement de l’organisation du réseau”. Le gouvernement va mener “un travail de surveillance”, de “renseignement” et de “sécurisation”. “Je ne veux pas prétendre devant vous que le risque serait annihilé. Le risque est présent, il est de notre devoir de le prévenir”, a-t-il conclu.Les enquêtes se poursuivaient lundi, après ces sabotages électriques, selon les trois parquets en charge de ces dossiers.Samedi, la coupure a touché jusqu’à 160.000 foyers dans la région de Cannes, où le festival et sa cérémonie de clôture ont été préservés grâce à un système d’alimentation autonome. Le courant n’a été rétabli qu’aux alentours de 15h20.La coupure avait été provoquée par l’incendie d’un poste électrique du gestionnaire du réseau RTE à Tanneron (Var) et la chute d’un pylône de ligne à haute tension dont trois des quatre piliers avaient été sciés à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).Selon le parquet de Grasse, les enquêteurs doivent en particulier déterminer la validité d’une revendication publiée dimanche après-midi sur un site alternatif nantais et revendiquant l’attaque au nom de “deux bandes d’anarchistes”. Selon ce communiqué, l’attaque visait à perturber le festival de Cannes mais aussi le site cannois de Thales Alenia Space, qui produit des satellites à usage civil et militaire, plusieurs start-ups et l’aéroport de Nice.Cette supposée revendication ne visait en revanche pas les faits commis dimanche à Nice, a assuré le procureur de la ville, Damien Martinelli. Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie volontaire contre un transformateur électrique dans le quartier niçois des Moulins, un secteur gangréné par les trafics de stupéfiants, a privé d’électricité 45.000 foyers pendant quelques heures.

Anne-Sophie Lapix va quitter la présentation du 20H de France 2 mi-juillet, annonce France Télévisions

Anne-Sophie Lapix va quitter mi-juillet la présentation du journal télévisé de 20H00 sur France 2, qu’elle animait depuis septembre 2017, a annoncé mardi France Télévisions.A l’initiative de ce départ, la direction du groupe public “souhaite pouvoir compter à la rentrée sur le talent d’Anne-Sophie Lapix et travaille avec elle sur de nouveaux projets au sein de France Télévisions”, a-t-on précisé dans une déclaration. Le nom de la personne qui lui succèdera à la présentation du 20H00 n’a pas encore été dévoilé.La journaliste de 53 ans a annoncé elle-même son départ à son équipe mardi matin.La direction de France Télé “la remercie pour son engagement, son professionnalisme, pour ces huit dernières années au service de l’information du service public”. Sa présidente, Delphine Ernotte Cunci, l’a souvent défendue, alors que des rumeurs ont régulièrement circulé sur des pressions politiques pour que la présentatrice, au ton parfois jugé incisif, soit débarquée.En janvier dernier, interrogée sur Anne-Sophie Lapix et Laurent Delahousse, qui tient les rênes du 20H00 le week-end, Mme Ernotte Cunci avait dit souhaiter “la plus grande stabilité à l’antenne”. “Et ramener la question du 20 Heures à la personne qui l’incarne est très réducteur”, avait-elle ajouté.Depuis septembre, la durée du JT a été allongée à une heure, pour mieux “prendre le temps de l’information” et “attirer de nouveaux publics”. Mais le 20H00 de TF1, présenté par Gilles Bouleau en semaine, continue de faire la course en tête. Lundi par exemple, la première partie du JT de France 2 (entre 20H00 et 20H46), a rassemblé 3,4 millions de téléspectateurs en moyenne, contre 5,2 millions pour celui de TF1.  

Allemagne: mea culpa d’un Syrien accusé d’une attaque djihadiste

Un Syrien soupçonné d’appartenir au groupe Etat islamique (EI) est passé aux aveux mardi et exprimé des regrets, au premier jour de son procès pour le meurtre au couteau de trois personnes en Allemagne, qui a contribué à nourrir un sentiment anti-migrants dans le pays.”J’ai tué et blessé des innocents, pas des infidèles. Nous sommes tous cousins, chrétiens, juifs et musulmans, et nous ne sommes pas ennemis”, a dit Issa Al Hasan, 27 ans, dans une déclaration lue par son avocat peu après l’ouverture de son procès sous haute sécurité au tribunal de Düsseldorf.Cette agression perpétrée l’été dernier lors d’une fête populaire dans la ville de Solingen (ouest) avait profondément choqué l’opinion.Issa Al Hasan a admis avoir “commis un crime grave”. “Trois personnes sont mortes de mes mains. J’en ai gravement blessé d’autres”, a poursuivi le jeune homme dans le texte, ajoutant mériter “une peine d’emprisonnement à perpétuité”.Il est accusé par le parquet fédéral de trois meurtres, dix tentatives de meurtre et appartenance à une organisation terroriste étrangère.Vêtu d’un t-shirt bleu, l’accusé était assis sur un banc derrière une vitre sécurisée, gardant la plupart du temps la tête baissée.Dans la foulée du drame de Solingen, le gouvernement avait durci la législation sur le port de couteaux, interdits dans les rassemblements publics et dans les transports longue distance.D’autres attaques au couteau du même type, impliquant ou non des étrangers, ont eu lieu par la suite dans le pays, en amont des élections législatives du 23 février remportées par les conservateurs du chancelier Friedrich Merz.- Etat islamique – Selon l’acte d’accusation, Issa Al Hasan est “un partisan de l’idéologie” de l’organisation Etat Islamique et a “sur cette base décidé de commettre” l’attaque.L’accusé est originaire d’une banlieue de la ville de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie, dans une région bastion de l’EI pendant la guerre civile ayant démarré en 2011. Des cellules du groupe y sont toujours actives aujourd’hui, affirme le magazine Der Spiegel.Avant de passer à l’acte, il a contacté par messagerie un membre de l’EI qui l’a “encouragé” et l’a “assuré que l’EI assumerait la responsabilité du crime”, ajoute-t-il.Le suspect s’est ensuite filmé en train de prêter allégeance au groupe, des vidéos qu’il a transmises à son interlocuteur juste avant l’attaque.Un psychiatre a rapporté au procès que l’accusé a nié devant lui être un islamiste radical, estimant avoir été fortement influencé.L’agresseur avait frappé au hasard devant la scène où se déroulait un concert, visant “le cou et le haut du corps” des spectateurs, “principalement par derrière”, selon l’accusation.Il a ensuite pris la fuite, avant de se rendre le lendemain aux autorités. Le même jour, l’organisation Etat Islamique a revendiqué l’attaque.Celle-ci avait aussi révélé les failles du règlement européen de Dublin, selon lequel le premier pays de l’Union dans lequel est entré un étranger clandestin est responsable de sa demande d’asile.Issa Al Hasan aurait en effet dû être en principe expulsé vers la Bulgarie, où son arrivée avait été enregistrée en 2022.- Une série d’attaques -L’Allemagne a connu ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières à l’arme blanche, ainsi que des attentats à motif jihadiste et des violences d’extrême droite qui ont mis au premier plan les questions de sécurité.Ces agressions, dont certaines ont été imputées à des étrangers, ont mis l’immigration au premier plan de la récente campagne électorale pour les législatives et favorisé aussi le résultat record du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivé en deuxième position du scrutin.Quelques mois avant Solingen, une attaque au couteau visant un rassemblement anti-Islam à Mannheim (ouest) avait fait un mort, un jeune policier. L’agresseur présumé était un ressortissant afghan.Tout récemment, vendredi, 17 personnes ont été blessées à l’arme blanche sur un quai bondé de la gare de Hambourg, dans le nord de l’Allemagne. L’auteure présumée est une femme allemande de 39 ans, souffrant apparemment de troubles psychiatriques.

Asie du Sud-Est: des discussions tripartites “en réponse à l’appel de l’époque”

Le Premier ministre chinois Li Qiang a estimé mardi que le tout premier sommet entre son pays, les dirigeants d’Asie du Sud-Est et les États du Golfe constituait “une réponse à l’appel de l’époque” dans un monde géopolitiquement incertain.Les dirigeants du bloc régional, réunis à Kuala Lumpur, sont confrontés au défi de la hausse drastique des droits de douane américain annoncée en avril par le président Donald Trump.Malgré l’annonce d’une pause de 90 jours pour la plupart des pays, la décision américaine a incité l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux.Mardi, un sommet a réuni les dix pays membres de l’Asean, la Chine représentée par son Premier ministre Li Qiang et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), un bloc régional composé de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.”Dans le contexte d’une situation internationale volatile”, ce sommet est “un travail pionnier de coopération économique régionale”, a estimé M. Li. “Il ne s’agit pas seulement d’une continuation du cours de l’histoire, mais aussi d’une réponse à l’appel de l’époque”.Souvent critiquée pour son inaction, l’Asean a traditionnellement servi d'”intermédiaire” entre les économies développées comme les États-Unis et la Chine, observe Chong Ja Ian, de l’Université nationale de Singapour (NUS).”Compte tenu de l’incertitude et de l’imprévisibilité associées aux relations économiques avec les États-Unis, les États membres de l’Asean cherchent à se diversifier”, ajoute-t-il. “Faciliter les échanges entre le Golfe et la Chine est un aspect de cette diversification”.- “Opportun et calculé” -Pékin, qui a subi de plein fouet la hausse des droits de douane américains, cherche également à consolider ses autres marchés.La Chine et l’Asean sont déjà les principaux partenaires commerciaux l’une de l’autre et les exportations chinoises vers la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont très sensiblement augmenté en avril, un phénomène attribué à un réacheminement des marchandises chinoises prévues initialement à destination des États-Unis.La participation du Premier ministre chinois à ce sommet est “à la fois opportune et calculée”, estime Khoo Ying Hooi, de l’Université de Malaya.Selon un projet de déclaration consulté par l’AFP, les dirigeants de l’Asean vont exprimer leur “profonde inquiétude (…) face à l’imposition de mesures tarifaires unilatérales”.L’Asean avait cependant déclaré plus tôt dans l’année qu’elle n’imposerait pas de droits de douane en représailles contre Washington. “Il est peu probable que le bloc approuve formellement une position pro-chinoise sur les droits de douane américains”, ajoute Mme Khoo.- “Amis de la Chine” -L’Asean a toujours traditionnellement adopté une position de neutralité vis-à-vis des États-Unis et de la Chine.Pékin n’est que la quatrième source d’investissement direct étranger en Asie du Sud-Est, après les États-Unis, le Japon et l’Union européenne, rappelle M. Chong.Mardi, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a promis que l’ASEAN continuerait à dialoguer avec Washington et Pékin.”La position de l’Asean est centrale”, a déclaré M. Anwar, ajoutant: “si cela signifie travailler avec les Chinois, oui, nous le ferons”.Cependant, “il est tout à fait logique de continuer à s’engager et d’entretenir des relations raisonnablement bonnes” avec les États-Unis, a-t-il souligné.Le dialogue avec Washington est particulièrement important, car la Malaisie est devenue une plaque tournante des semi-conducteurs, a-t-il déclaré.Les semi-conducteurs sont devenus un point central des restrictions commerciales imposées par Washington, qui tente d’empêcher la Chine de saper la domination américaine en matière d’intelligence artificielle.M. Anwar a indiqué lundi avoir écrit à M. Trump pour demander la tenue d’un sommet Asean-États-Unis cette année. Washington n’a pas encore répondu, a précisé son ministre des Affaires étrangères.Mais un rapprochement avec Pékin ne manque pas de soulever des problèmes, alors que les tensions entre la Chine et plusieurs pays membres de l’Asean en mer de Chine méridionale continuent de peser dans leurs relations.Lundi, le dirigeant philippin Ferdinand Marcos Jr avait estimé qu’il y avait un “besoin urgent” à adopter un code de conduite juridiquement contraignant dans la région.