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Merz prend les rênes de l’Allemagne face à l’ouragan Trump

Le conservateur Friedrich Merz doit être investi mardi chancelier d’une Allemagne fragilisée par les coups de boutoir de Donald Trump, et obligée de se réinventer sous la menace d’une forte progression de l’extrême droite.Attendu avec espoir en Europe, le vainqueur sans gloire des élections législatives de fin février, qui proclame que “l’Allemagne est de nouveau sur les rails”, affronte des défis énormes.Il prend les rênes de la première économie européenne à un moment de basculement géopolitique, où l’Europe cherche à s’affranchir de la tutelle militaire d’un allié américain devenu imprévisible et où l’Allemagne fait du sur-place économique depuis 2018.Dès 09H00 (07H00 GMT), la nouvelle chambre des députés compte élire à la tête du gouvernement le chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Cet avocat de formation, âgé de 69 ans, est un vieux routier de la politique allemande mais qui n’a jamais occupé de poste exécutif.Sous la coupole du Reichstag, faire le plein des voix de son camp et des sociaux-démocrates (SPD), avec lesquels il a définitivement scellé lundi un contrat de coalition, lui suffira pour rallier la majorité absolue des 630 élus.Il sera dans la foulée confirmé 10e chancelier de l’Allemagne moderne par le président Frank-Walter Steinmeier, qui le recevra au palais présidentiel de Bellevue.Une nomination aux airs de revanche pour Friedrich Merz, écarté du pouvoir au début des années 2000 par sa rivale conservatrice Angela Merkel, ce qui l’avait amené à se retirer de la politique.- Ere d'”incertitude” -Il prendra le relais du social-démocrate Olaf Scholz, sévèrement battu en février après l’effondrement de sa coalition sur fond de divergences devenues insurmontables sur les priorités budgétaires.Lundi, Friedrich Merz a lui promis de “faire avancer” l’Allemagne en ces temps “de grande incertitude”.En haut de ses priorités: “redonner sa fierté” au pays, confronté à une crise profonde de son modèle industriel, que la guerre commerciale de Donald Trump pourrait aggraver. Il a promis un nouveau “leadership” en Europe, qui passe par un resserrement des liens avec Paris mais aussi Varsovie.Pour l’incarner, il effectuera – comme ses prédécesseurs – sa première visite à l’étranger dans la capitale française, où il sera reçu dès mercredi par Emmanuel Macron. Et se rendra ensuite en Pologne.Partisan d’un soutien sans faille à l’Ukraine, le nouveau chancelier s’est dit ouvert, sous conditions, à la livraison de missiles longue portée Taurus à Kiev, malgré les menaces de la Russie.Friedrich Merz a aussi marqué les esprits en annonçant dès mars un programme de dépenses inédit de plusieurs centaines de milliards d’euros pour réarmer et moderniser une Allemagne en récession depuis deux ans. Il a pour cela assoupli les règles budgétaires nationales très strictes.Parmi les chantiers prioritaires, la remise à niveau de l’armée nationale, à la fois pour assurer la défense du pays et sa contribution à l’Otan, mais aussi des infrastructures aussi essentielles que les routes et écoles, en mauvais état après des années de sous-investissement.- L’ombre de l’AfD -Sur le plan intérieur, Friedrich Merz va devoir rapidement tenir ses promesses. Car certaines enquêtes placent l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) devant son parti CDU.Il entend pour inverser la tendance se montrer dur sur l’immigration.Lundi, il a évoqué un “devoir historique de mener cette coalition vers le succès”, alors que l’extrême droite parie, elle, sur un échec pour gagner les prochaines élections législatives de 2029.En pleine crise géopolitique, le conservateur va “courir un marathon sur une corde raide,” commente le politologue et auteur Michael Bröning, mettant en garde contre le “moindre vacillement” sur lequel pourrait “se jeter l’extrême droite.” Son succès dépendra aussi de l’alignement des vues avec les alliés sociaux-démocrates sur la politique migratoire ou économique.Avec les portefeuilles des Finances, revenu à Lars Klingbeil, et de la Défense où reste le sortant Boris Pistorius, le parti social-démocrate a les moyens de peser sur la politique du prochain gouvernement.

Vivre sans l’énergie russe: l’UE cherche la formule magique

Après plusieurs reports, l’Union européenne dévoile mardi son plan pour tenter de se passer de l’énergie russe, un défi redoutablement difficile tant l’Europe importe de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis la Russie actuellement.En marge d’une session des eurodéputés à Strasbourg, le commissaire européen Dan Jorgensen présentera cette feuille de route très attendue, objet de plusieurs mois de flottements.Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’Union européenne a instauré un embargo sur le pétrole russe fin 2022 puis s’est efforcée de tarir ses approvisionnements de gaz par gazoducs.Mais l’UE s’est en partie tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par navire, déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen de gaz.Et derrière les Etats-Unis (45,3%), la Russie occupe une grande place avec près de 20% des importations de GNL de l’UE en 2024 (17,5% d’après Eurostat et 19% d’après l’IEEFA, un centre de réflexion spécialisé).Pour tenter de se passer de l’énergie russe, “le principe directeur est la diversification des approvisionnements”, a indiqué une porte-parole de la Commission, Paula Pinho, il y a quelques jours. L’UE avait évoqué il y a plusieurs mois la possibilité d’augmenter encore ses importations de GNL américain. Mais les tensions commerciales avec les Etats-Unis de Donald Trump ont brouillé les cartes.”Nous sommes tous d’accord pour dire que nous devons nous débarrasser du gaz de Poutine”, mais le plan européen pour se passer de l’énergie russe “a été retardé en raison de la situation géopolitique”, avait déploré l’eurodéputée centriste danoise Sigrid Friis (Renew).Et il a fallu attendre le 1er mai pour que le commissaire européen en charge du commerce, Maros Sefcovic, suggère de nouveau dans une interview au Financial Times de “résoudre très rapidement” le différend avec l’administration Trump grâce à des achats de GNL américain ou de produits agricoles comme le soja.- La France, porte d’entrée -Dans les couloirs de la Commission, on reconnaît que les discussions ont été particulièrement sensibles sur le sujet. Car quelques Etats membres comme la Hongrie ne cachent pas leur proximité avec la Russie.Et certains pays sont plus dépendants que d’autres au GNL de Moscou.La France est par exemple en première ligne avec ses cinq terminaux de regazéification dont celui de Dunkerque. Selon l’IEEFA, elle a augmenté de 81 % ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d’euros à la Russie.Rien n’a filtré jusqu’ici du plan qui doit être présenté mardi. Y aura-t-il une proposition d’embargo contre le gaz liquéfié russe à plus ou moins long terme ? “Cette option pourrait être très difficile à mettre en Å“uvre”, car elle nécessite l’unanimité des 27, expose Simone Tagliapietra, spécialiste des questions européennes au centre de réflexion Bruegel. Compte tenu de cette contrainte, une importante hausse des droits de douane sur toutes les importations de gaz russe (gazoducs et GNL) “pourrait être l’option la plus viable pour l’UE”, estime-t-il.Au-delà de ce sujet sensible du gaz liquéfié, la Commission européenne ne cesse de souligner tous les efforts qui ont été faits pour réduire la dépendance aux énergies fossiles russes depuis l’invasion de l’Ukraine.En quelques années, “nous sommes passés de 45% d’importations de gaz (gazoducs et GNL) en provenance de Russie à 18 %. Nous sommes passés d’un baril de pétrole sur cinq à un baril sur cinquante”, a insisté Ursula von der Leyen, fin avril à Londres.Mais “nous nous savons tous qu’il reste encore beaucoup à faire”, a ajouté la présidente de la Commission, qui ne veut plus “dépendre d’une puissance hostile pour notre approvisionnement en énergie”.

Nouvelle-Zélande: le Premier ministre veut interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans

Le Premier ministre néo-zélandais a proposé mardi d’interdire l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, quelques mois après l’adoption en Australie de restrictions similaires, parmi les plus strictes dans le monde.La proposition de loi présentée par le Premier ministre Christopher Luxon, qui doit être soumise à ses partenaires de la coalition au pouvoir, obligerait les plateformes à prendre des mesures pour empêcher les moins de 16 ans d’y accéder.Le texte prévoit des amendes jusqu’à environ un million d’euros pour les entreprises en cas de non-respect de cette obligation. A ce stade, il ne précise pas quelles seraient les plateformes concernées.Il s’inspire de la législation adoptée par le Parlement d’Australie en novembre, pays à la pointe de la régulation des réseaux sociaux pour protéger les enfants.Cette loi australienne, qui doit s’appliquer d’ici à la fin de l’année, a été condamnée par les géants des réseaux sociaux. Ceux-ci ont pointé le risque qu’elle puisse renvoyer les enfants et jeunes adolescents vers des plateformes alternatives dangereuses.”Il est temps que la Nouvelle-Zélande reconnaisse que, malgré toutes les bonnes choses qu’apportent les réseaux sociaux, ce n’est pas toujours un endroit sûr pour nos jeunes”, a estimé M. Luxon devant la presse.”Il est temps de faire peser sur ces plateformes la responsabilité de protéger les enfants vulnérables contre les contenus préjudiciables, le cyberharcèlement et l’exploitation”, a-t-il poursuivi.- “Protéger nos enfants” -M. Luxon n’a pas indiqué quand cette proposition de loi serait présentée au Parlement néo-zélandais.”Il s’agit de protéger nos enfants. Il s’agit de s’assurer que les entreprises de réseaux sociaux jouent leur rôle en assurant la sécurité de nos enfants”, a-t-il encore justifié.Le texte a été rédigé par sa formation politique, le Parti national de Nouvelle-Zélande (centre droit). Pour être adopté, il devra bénéficier du soutien des deux autres partis de la coalition gouvernementale au pouvoir.”En tant que mère de quatre enfants, je suis convaincue que les familles et les parents devraient être mieux soutenus lorsqu’il s’agit de surveiller l’exposition en ligne de leurs enfants”, a déclaré la députée Catherine Wedd, qui a écrit la proposition de loi.L’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes enfants et adolescents a suscité ces dernières années des inquiétudes, concernant notamment le temps passé devant les écrans et le manque de modération sur certaines plateformes.L’entrée en vigueur d’ici à décembre de la loi australienne interdisant l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans sera suivie de près à l’étranger, plusieurs pays envisageant de mettre en Å“uvre des restrictions similaires, comme la Nouvelle-Zélande et l’Espagne.La Chine, elle, restreint l’accès pour les mineurs depuis 2021 et exige l’identification via un document d’identité. Les moins de 14 ans ne peuvent passer plus de 40 minutes par jour sur Douyin, la version chinoise de TikTok, et le temps de jeu en ligne des enfants et adolescents est également strictement limité.

A New York, le dandysme noir brille sur les marches de l’extravagant gala du Met

Les célébrités ont déferlé lundi soir sur les marches de l’extravagant gala du Metropolitan Museum de New York, marqué cette année par un hommage aux influences noires sur la mode, un thème qui résonne dans l’Amérique trumpiste.Le temps d’une soirée, les marches du prestigieux musée de la 5e avenue de Manhattan, adossé à Central Park, deviennent le “tapis rouge” le plus scruté sur les réseaux sociaux. L’événement, qui sert à financer le Costume Institute, le département mode du prestigieux musée new-yorkais, attire des foules de fashionistas prêtes à attendre des heures sur le trottoir pour capter une image sur leur smartphone. Parmi les premières à éblouir ces “Oscars de la mode”, l’actrice et musicienne Teyana Taylor a posé dans une tenue aux détails infinis : canne à la main, chapeau à plume sur la tête, elle porte un costume rehaussé de chaînes en argent sur un gilet cintré à boutons, sous une impressionnante cape rougeoyante où se dessinent des roses.Au concours de la plus grande traîne, pouvait-on rivaliser avec celle de plusieurs mètres de long de la chanteuse Diana Ross, qui y a fait broder les noms de ses enfants et de ses petits-enfants ? – Réseaux sociaux -Comme chaque année, Rihanna s’est faite attendre. Mais elle a profité de la soirée pour publier une photo d’elle, ventre arrondi, dans les rues de New York, synonyme de troisième enfant à venir avec A$AP Rocky.”Merci, merci, merci (…) nous sommes vraiment heureux”, a confirmé le rappeur sur les marches du Met.La chanteuse de la Barbade, devenue femme d’affaires milliardaire, est finalement arrivée très en retard, chapeau à large bords sur la tête, jupe grise nouée à l’arrière et mini-veste pour mieux mettre en valeur son ventre rebondi.Soirée mondaine par excellence, le gala compte parmi les événements les plus sélectifs de la planète, où la place au dîner coûte 75.000 dollars, selon des chiffres du New York Times. En 2025, la soirée devrait rapporter 31 millions de dollars, a dévoilé le directeur général du Met Max Hollein.Mais la grande prêtresse de la mode, la rédactrice en cheffe de Vogue, Anna Wintour, en a aussi fait un événement taillé pour les réseaux sociaux. Le “Met Gala” porte chaque année un nouveau thème qui coïncide avec la grande exposition annuelle du Costume Institute. En 2025, il s’agit d’une exploration ambitieuse des influences des diasporas noires sur la mode américaine, à l’image du dandysme noir, une esthétique héritée de l’esclavage devenue symbole d’élégance et d’émancipation.Cette histoire complexe est revisitée sous toutes ses formes. La nouvelle étoile du rap Doechii porte une coupe afro et un gros cigare pour accompagner une courte veste et un short Louis Vuitton. L’acteur Colman Domingo, désigné co-président de l’édition 2025, revêt une cape bleu roi en hommage à feu André Leon Talley – le premier directeur créatif afro-américain chez Vogue. – “Black Lives Matter” -Autres co-présidents du gala, le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton défile en costume crème impeccable assorti à son béret et diamants éclatants, tandis que l’artiste Pharrell Williams porte une veste blanche courte incrustée de perles.Au pied des marches, ils ont écouté un chÅ“ur entonnant la chanson “Ain’t No Mountain High Enough” rendue célèbre par Marvin Gaye et Tammi Terrell. Côté musique, on a aussi aperçu le rappeur Andre 3000 en pleine excentricité, portant la réplique d’un piano sur son dos, tel un fardeau.Le thème de la soirée s’inscrit dans la quête de diversité des institutions culturelles américaines, cinq ans après l’immense vague de protestation antiraciste du mouvement “Black Lives Matter” déclenché par la mort de George Floyd, tué par la police. Il prend une dimension particulière au moment où Donald Trump, revenu au pouvoir, supprime les fonds fédéraux à toute initiative de promotion de la diversité.”Il est évident que cette exposition a été planifiée il y a de nombreuses années et que nous ne savions pas ce qui se passerait dans l’arène politique, mais elle prend une nouvelle importance et une nouvelle raison d’être”, a souligné à l’AFP Anna Wintour, qui ne cache pas son soutien au Parti démocrate. Président d’honneur de la soirée, la légende vivante du basket-ball américain LeBron James a dû déclarer forfait, à cause d’une blessure au genou. Mais les vedettes de sport, de plus en plus présentes sur les podiums de mode, sont bien là, de la championne de gymnastique Simone Biles à la sprinteuse Sha’Carri Richardson, en passant par les nouvelles stars du basket-ball féminin, Angel Reese, Sabrina Ionescu, ou Breanna Stewart.

Premier jugement mardi contre un religieux traditionaliste de Riaumont

Le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) rend mardi son jugement à l’encontre d’un religieux de Riaumont accusé d’avoir consulté et détenu de nombreux fichiers pédopornographiques, le premier procès autour du “village d’enfants” de cette communauté catholique traditionaliste au cÅ“ur de plusieurs enquêtes.Deux ans de prison, dont un ferme, ont été requis contre Alain H., l’ancien prieur de la communauté, lors de son procès le 11 mars. Le délibéré est attendu à 13H30.D’anciens pensionnaires du “village d’enfants” de Riaumont, dont certains ont porté plainte contre l’institution, ont prévu d’être présents au délibéré, après avoir déjà assisté au procès.Situé sur un vaste domaine boisé à Liévin, Riaumont a démarré dans les années 1960 comme foyer d’accueil pour enfants placés par les services sociaux, aux côtés d’enfants de familles traditionalistes. Outre l’affaire de pédopornographie concernant son ancien prieur, la communauté de Riaumont est visée par d’autres enquêtes pour violences, agressions sexuelles et viol sur mineur. A l’audience du 11 mars, Alain H., 61 ans, vêtu d’une soutane beige, a nié une grande partie des faits qui lui sont reprochés, s’étalant de 2012 à 2017. Il a contesté à la barre que la majorité de ces images mettaient en scène des mineurs, jeunes garçons ou adolescents, comme le nombre de fichiers illicites retrouvés sur ses ordinateurs – environ 2.000 selon les enquêteurs.Il a même affirmé que ses recherches sur des sites pornographiques s’inscrivaient dans le cadre d’une “étude anthropologique, sociétale, éducative”, pour mieux comprendre la jeunesse d’aujourd’hui.La procureure a estimé que le prévenu avait la volonté de “manipuler” ses interlocuteurs en faisant croire qu’il y avait une quelconque “dimension scientifique à tout ça”.Son avocat Me Octave Nitkowski a dit lundi à l’AFP espérer la relaxe de son client car, selon lui, “il y a une confusion dans ce dossier entre pornographie et pédopornographie”, et aussi entre “détention et consultation d’images”.- Nouvelles plaintes – Le parquet de Béthune a aussi récemment requis la tenue d’un procès contre Alain H. et cinq autres religieux de Riaumont pour des faits de violences sur plusieurs dizaines d’enfants entre 2007 et 2019.Deux autres encadrants de Riaumont sont mis en examen dans le cadre d’une enquête toujours en cours sur des agressions sexuelles.Une autre enquête en cours concerne une affaire de viol, dans laquelle l’auteur présumé était mineur au moment des faits et le second mis en examen n’est autre qu’Alain H., poursuivi pour “non dénonciation de crime”.La médiatisation du tentaculaire dossier Riaumont est allée crescendo ces derniers mois, dans le sillage de l’affaire Bétharram et de la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires.Le parquet de Béthune a récemment précisé à l’AFP avoir reçu trois nouvelles plaintes concernant Riaumont ces dernières semaines. L’une d’elles incrimine trois religieux de la communauté pour “violences physiques” et “agressions sexuelles” sur mineur, des faits qui seraient non prescrits, remontant à la fin des années 2000.Après de premières remontées de sévices, Riaumont a perdu en 1982 son agrément pour enfants placés. Mais la communauté a lancé en 1989 une école privée hors contrat, qui n’a fermé qu’en 2019 sur décision administrative, après la révélation des mises en examen de plusieurs de ses membres.Un arrêté préfectoral pris en janvier interdit aussi à la communauté d’accueillir des séjours de scouts cette année, car ses locaux sont “susceptibles d’héberger des personnes ayant l’interdiction d’approcher des mineurs”.Dans un communiqué publié vendredi, le Collectif de victimes et d’anciens du village d’enfants de Riaumont a toutefois accusé la communauté de continuer à tenter d’attirer des mineurs “par tous les moyens”, et a demandé à l’Etat de renforcer son contrôle.Les deux corapporteurs de la commission d’enquête parlementaire, les députés Violette Spillebout (Ensemble pour la République) et Paul Vannier (LFI), ont effectué une visite sous tension à Riaumont début avril.Mme Spillebout avait alors comparé Riaumont à un “bagne”, avec “une histoire de souffrance, de travaux forcés”.”Il y avait une discipline” à Riaumont, selon le père Christophe Gapais, le nouveau prieur de la communauté, niant cependant une “violence institutionnalisée”, érigée en système.

Ourse tuée dans les Pyrénées: l’heure du délibéré pour les chasseurs

Relaxe ou condamnation, les 16 chasseurs jugés pour une battue illégale qui a abouti à la mort d’un ours, espèce protégée, en 2021 dans les Pyrénées, connaitront mardi la décision du tribunal correctionnel de Foix.Lors du procès le 19 mars, le procureur a requis quatre mois de prison avec sursis contre le chasseur de 81 ans, auteur du tir mortel après avoir été blessé par Caramelles, une femelle de 150 kg, accompagnée de deux oursons.Il a également requis deux ans d’interdiction de port d’arme, deux ans de suspension du permis de chasse et 1.800 euros d’amende à son encontre.Contre les 15 autres chasseurs ayant participé à la battue illicite dans une réserve naturelle d’Ariège, le procureur Olivier Mouysset a demandé des suspensions du permis de chasse et des amendes.Les avocats de la défense ont demandé la relaxe des chasseurs. “Je suis dans l’attente sereine du jugement à venir”, a dit à l’AFP Charles Lagier, avocat du chasseur auteur du tir mortel, avant le délibéré.- “Légitime défense” -A la barre du tribunal, le principal prévenu a admis avoir ouvert le feu sur l’ourse, en état de “légitime défense”.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, a-t-il relaté.En 2008, un autre chasseur avait été jugé pour avoir abattu une ourse dans les Pyrénées-Atlantiques quatre ans plus tôt. Relaxé en première instance, il avait été condamné en appel à indemniser diverses associations de protection de la nature à hauteur de 10.000 euros.L’association communale de chasse (ACCA) à laquelle il appartenait a été condamnée à 53.000 euros de dommages et intérêts pour la mort de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne. Caramelles et Canelle ont été naturalisées et sont aujourd’hui visibles au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse.Menacée d’extinction au début des années 1990, la population d’ours bruns s’est considérablement développée dans les Pyrénées grâce à un programme de restauration de l’espèce lancé dans les années 1990, incluant des lâchers d’ours venus de Slovénie. – Indemnisations -D’après l’Office français de la biodiversité (OFB) qui a formellement identifié 96 ours grâce à leur empreinte génétique, le massif montagneux compte désormais entre 97 et 127 individus.Les 16 chasseurs d’Ariège espèrent échapper à une condamnation, ainsi qu’aux lourdes indemnisations exigées par les associations défendant la présence de l’ours dans les Pyrénées, qui ont réclamé 100.000 à 175.000 euros, l’équivalent selon elles du coût du remplacement de l’ourse abattue.L’un des participants à la battue qui a conduit à la mort de Caramelles estime que l’Office national des forêts (ONF) a sa part de responsabilité: “L’ONF, affirme-t-il, a laissé les battues se dérouler pendant 40 ans dans cette réserve”.Si les divergences de vue sont nombreuses entre chasseurs et écologistes, les parties civiles reconnaissent le caractère accidentel du tir mortel, tout comme l’accusation. Mais, souligne le procureur, le chasseur octogénaire “a pris sciemment le risque d’une confrontation avec l’ourse dans la réserve, qui est une zone de quiétude” pour cet animal.Au-delà de la condamnation, Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’Ours, souhaite “que ce procès (fasse) avancer la réflexion sur la cohabitation entre chasse et ours”.

Nouvelle-Zélande: le Premier ministre veut interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans

Le Premier ministre néo-zélandais a proposé mardi d’interdire l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, quelques mois après l’adoption en Australie de restrictions similaires, parmi les plus strictes dans le monde.La proposition de loi présentée par le Premier ministre Christopher Luxon, qui doit être soumise à ses partenaires de la coalition au pouvoir, obligerait les plateformes telles que X, TikTok, Facebook et Instagram à prendre des mesures pour empêcher les moins de 16 ans d’y accéder.Elle prévoit des amendes jusqu’à environ un million d’euros pour ces plateformes en cas de non-respect de cette obligation.Le texte s’inspire de la législation adoptée par le Parlement australien en novembre, pays qui est à la pointe de la régulation des réseaux sociaux pour protéger les enfants.Cette loi australienne, qui doit s’appliquer d’ici à la fin de l’année, a été condamnée par les géants des réseaux sociaux qui ont pointé le risque qu’elle ne renvoie les enfants et jeunes adolescents vers des plateformes alternatives dangereuses.”Il s’agit de protéger nos enfants. Il s’agit de s’assurer que les entreprises de réseaux sociaux jouent leur rôle en assurant la sécurité de nos enfants”, a estimé M. Luxon.”Les parents nous disent constamment qu’ils sont très inquiets de l’impact des réseaux sociaux sur leurs enfants”, a-t-il poursuivi. “Et ils nous disent qu’ils ont vraiment du mal à gérer l’accès aux réseaux sociaux”.M. Luxon n’a pas indiqué quand ce projet de loi serait présenté au Parlement néo-zélandais.Le texte a été rédigé par sa formation politique, le Parti national de Nouvelle-Zélande (centre droit). Pour être adopté, il devra bénéficier du soutien des deux autres partis de la coalition gouvernementale au pouvoir.

Bolivie: arrestation de la juge qui avait annulé le mandat d’arrêt contre Evo Morales

La juge à l’origine de la brève annulation du mandat d’arrêt et des charges contre l’ancien président bolivien Evo Morales, poursuivi pour traite de mineure, a été interpellée lundi, a annoncé le ministère public.Le parquet avait ordonné en octobre l’arrestation du dirigeant indigène de 65 ans qui entend briguer un quatrième mandat à la tête du pays à l’occasion de l’élection présidentielle du 17 août.Quelques jours après la décision de la juge, un tribunal a rétabli vendredi de manière provisoire le mandat d’arrêt et les charges contre l’ancien dirigeant (2006-2019).”La police a exécuté” un mandat d’arrêt contre la juge Lilian Moreno, a déclaré lundi le procureur général Roger Mariaca lors d’une conférence de presse. Le ministère de la Justice avait indiqué dimanche avoir dénoncé la magistrate pour les délits présumés de désobéissance aux résolutions constitutionnelles et de prévarication, c’est-à-dire de manquement à ses devoirs.Ce n’est pas la première fois que la magistrate rendait une décision concernant Evo Morales. En octobre 2024, elle avait déjà annulé dans cette même affaire un premier mandat d’arrêt émis par le parquet.Sa décision avait ensuite été annulée par une instance supérieure.Selon les médias locaux, la magistrate a été arrêtée à Santa Cruz, dans l’est du pays, et emmenée sur un vol commercial à La Paz, la capitale administrative.”Dans les prochaines heures, cette personne, qui est aujourd’hui en garde à vue, fera sa déposition devant un procureur”, a précisé M. Mariaca.L’avocat de la juge Moreno, Vladimir Honor, a estimé auprès des médias locaux que l’arrestation était “illégale et arbitraire”.- “Infraction administrative” -La juge Moreno avait annulé mercredi la procédure entamée dans le département de Tarija, dans le sud de la Bolivie, ordonnant sa réouverture à Cochabamba, le fief politique d’Evo Morales.Vendredi, un juge de La Paz a suspendu les effets de sa décision. Manuel Baptista, président du Conseil de la magistrature, a déclaré lundi lors d’une conférence de presse qu’il n’appartenait pas à la juge Moreno de décider quelle autorité devait être saisie de l’affaire.Il existe des indices “permettant de considérer qu’il y a eu une infraction administrative très grave”, passible de “révocation”, a-t-il ajouté.Il a également précisé que le juge de La Paz qui a annulé la décision de Mme Moreno faisait lui aussi l’objet d’une procédure disciplinaire, n’étant pas habilité à réexaminer cette décision.Depuis octobre et l’émission du mandat d’arrêt à son encontre, Evo Morales a trouvé refuge dans son fief du Chapare, dans le département de Cochabamba, où la police n’est jamais intervenue pour l’interpeller.Selon le parquet, il aurait entretenu en 2015, alors qu’il était à la tête du pays, une relation avec une adolescente avec le consentement des parents en échange d’avantages.Evo Morales a toujours rejeté ces accusations, se disant victime d’une “persécution judiciaire” du gouvernement du président Luis Arce, son ancien ministre de l’Economie.Le premier chef d’Etat bolivien d’origine indigène souhaite revenir au pouvoir malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle ayant confirmé fin 2024 l’interdiction pour un président d’exercer plus de deux mandats.