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A Mayotte, rentrée des élèves perturbée six semaines après le cyclone

Les élèves de Mayotte ont commencé à reprendre le chemin de l’école lundi, une rentrée perturbée par une grève lancée par un syndicat enseignant et dans des conditions dégradées, un mois et demi après les ravages causés par le cyclone Chido.Prévue le 13 janvier dans l’archipel français de l’océan Indien, la rentrée des 115.000 élèves avait d’abord été décalée au 20, puis au 27, pour faire face aux dégâts causés par Chido, puis par la tempête Dikeledi.Malgré des appels à un nouveau report, l’académie a maintenu son calendrier, invoquant la nécessité de garder le contact avec les élèves et de ne pas compromettre leurs chances aux examens.Dès 08H00 (06H00 à Paris), plus d’une centaine d’élèves patientent déjà devant le collège de Labattoir, à Petite-Terre. Une rentrée réservée aux élèves de 6e avant que les 5e prennent le relais dans l’après-midi, l’établissement étant trop endommagé pour accueillir plus d’un niveau à la fois.Après six semaines sans cours, Rabouan dit n’avoir “pas trop envie de retourner au collège”. “Je n’ai même plus de cahiers. Le cyclone les a emportés”, lance-t-elle.Pour les professeurs, cette première journée sera l’occasion de parler de l’événement. “Nous allons aussi recenser les élèves, savoir de quoi ils ont besoin”, souligne Seth Ratandra, professeur d’éducation musicale, pour qui il était “urgent de reprendre les cours”.Pour certains parents d’élèves aussi, la rentrée est un soulagement. “C’était compliqué de les avoir à la maison. Et puis c’est important de reprendre l’école, peu importe les conditions”, estime Saïd ali Faiza, mère d’une élève de 4e.- Rentrée “bâclée” -Mais tout le monde n’est pas de cet avis: environ un millier d’enseignants selon les syndicats, 600 selon la police, ont manifesté devant le rectorat contre une rentrée qu’ils jugent “bâclée”, comme l’indique une banderole accroché sur le bâtiment.”Les locaux sont trop abîmés, il n’y a plus de clôture, la sécurité ne peut pas être assurée et on n’a pas d’eau potable pour les élèves”, énumère Fatima Inoussa Soumaila, directrice d’une école à Iloni (est) restée fermée lundi en raison d’une grève à l’appel du syndicat FSU-SNUipp Mayotte.”La rentrée dans de nombreux établissements est perturbée par cette grève”, assure à l’AFP Anssiffoudine Port Saïd, secrétaire-général adjoint du syndicat à Mayotte.Selon le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, la grève a eu “très peu d’impact sur les établissements du second degré”. Il est encore trop tôt pour établir un bilan sur le premier degré, a-t-il ajouté à l’AFP.Le ministère de l’Education a promis dimanche soir la livraison progressive “dès la rentrée” de cahiers, stylos, et autres fournitures mais aussi de tables et de chaises.Dans le premier degré, sur les 221 écoles, 45 ne pouvaient rouvrir lundi “en raison des dommages trop importants”, avait-on indiqué de même source. Pour le secondaire, quatre établissements devaient rester fermés, selon le communiqué.”Tous les autres établissements accueilleront les élèves suivant une organisation adaptée tenant compte des réalités locales”, avait assuré le ministère.- “Immense reconnaissance” -Sur X, le Premier ministre François Bayrou a remercié le “personnel enseignant de l’île qui oeuvre sans relâche pour les meilleures conditions possibles”, disant son “immense reconnaissance à tous”.Avant Chido, le système scolaire de Mayotte, département le plus pauvre de France, où la moitié des habitants a moins de 18 ans et ne parle pas français, était déjà défaillant.En 2022, un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) décrivait des établissements “saturés” et un bâti “dégradé requérant des travaux de rénovation importants”.”Le manque de locaux a conduit depuis de nombreuses années les communes à instaurer un système de rotation dans les écoles primaires”, relevait la CRC, dressant un état des lieux catastrophique, seuls 8.200 élèves du secondaire sur 48.000 pouvant par exemple bénéficier d’un repas chaud le midi.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a reconnu samedi que la rentrée aurait lieu “dans des conditions qui seront forcément difficiles”. Il est attendu sur place jeudi et vendredi aux côtés de la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne.Selon les plannings diffusés par le rectorat, collégiens et lycéens seront accueillis un à deux jours pendant la semaine de la rentrée. Des cellules d’écoute psychologique ont été mises en place dans trois collèges, tandis qu’un service d’écoute téléphonique est accessible gratuitement 24 heures sur 24.Certains parents ont fait le choix de scolariser leur enfant hors de Mayotte. Cela concerne à ce jour près de 1.200 élèves, dont 422 sur l’île de La Réunion, précise le ministère. dje-tbm-hdu-al/mat/dsa

La maison du commandant d’Auschwitz ouvre ses portes en 80e anniversaire de la libération du camp

Donnant sur une chambre à gaz et un crématorium à Auschwitz, une grande maison habitée autrefois par le commandant du camp de la mort nazi est appelée à devenir un centre de la lutte mondiale contre l’antisémitisme et l’extrémisme.La maison grise reliée au camp par un tunnel souterrain, a été présentée aux médias par les organisateurs du projet pour la première fois lundi, à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp nazi allemand d’Auschwitz.”C’est la maison du pire extrémiste de l’histoire”, a déclaré Mark Wallace, ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies et fondateur du projet de lutte contre l’extrémisme, lors d’une visite guidée.Jusqu’à présent, la maison de Rudolf Hoess, qui y avait vécu avec sa femme et ses cinq enfants, était en mains privées.Ses pièces ont été dépouillées et seule une mezouzah juive traditionnelle – un petit boîtier contenant un minuscule rouleau de parchemin sur lequel est inscrite une prière – a été ajoutée au chambranle de l’entrée principale.Après avoir acquis la maison, les organisateurs ont encore trouvé des objets de l’époque, dans le grenier, notamment une tasse SS, des journaux et du cirage pour chaussures.Le pantalon d’un uniforme rayé du camp, portant l’insigne d’un prisonnier politique juif, y a également été retrouvé, utilisé pour boucher un trou dans le toit.Le film oscarisé “La zone d’intérêt”, consacré à Hoess et sa famille, a été partiellement tourné dans cette maison construite en 1937 et dotée autrefois d’un vaste jardin, d’une piscine, de serres, d’un sauna et d’une écurie.- CritiquesHoess, officier SS, a commencé à administrer le camp en 1940, lorsque les premiers prisonniers polonais sont arrivés. Après la guerre, il a été capturé. Après avoir témoigné au procès de Nuremberg, il a été condamné par un tribunal polonais et pendu sur le site même d’Auschwitz en 1947.Auschwitz était le plus grand des camps d’extermination, devenu le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie sur six millions de Juifs, dont un million sont morts sur ce site entre 1940 et 1945, ainsi que plus de 100.000 non-Juifs.Les baraquements du camp sont clairement visibles depuis ce que l’on croit être le bureau de Hoess au premier étage et des chambres des enfants.”Il n’était pas seulement le maître de la vie et de la mort. Il vivait ici comme un roi”, a indiqué Hans-Jakob Schindler, directeur principal du Counter Extremism Project.Certains critiques ont averti que le projet du centre risquait d’alimenter un intérêt morbide pour Hoess, l’historien britannique Simon Schama le qualifiant de “répugnant”.”Tout va y tourner autour du film et du responsable qui y a mené une vie ‘normale’, sans rien apprendre à personne sur les supplices subis par les victimes juives”, a-t-il estimé.La maison doit être transformée en centre de recherche et d’éducation au cours des prochains mois.Une section photographique sera consacrée à Lore Sternfeld, victime d’Auschwitz et fabricante d’objectifs, alors qu’un projet musical doit être mené en partenariat avec le compositeur Francesco Lotoro, qui recherche depuis quarante ans les musiques composées dans les camps de concentration du monde entier.Pour l’inauguration du projet, M. Lotoro a joué une berceuse composée par Adam Kopycinski, chef du premier orchestre d’Auschwitz.”Je pense que cette musique a le pouvoir de purifier cet endroit […]. Elle peut redémarrer l’horloge de l’histoire”, a-t-il déclaré, après avoir joué sur un piano dans la maison.”Je suis allé trouver la vie là où il y avait la mort”, a-t-il ajouté.

La maison du commandant d’Auschwitz ouvre ses portes en 80e anniversaire de la libération du camp

Donnant sur une chambre à gaz et un crématorium à Auschwitz, une grande maison habitée autrefois par le commandant du camp de la mort nazi est appelée à devenir un centre de la lutte mondiale contre l’antisémitisme et l’extrémisme.La maison grise reliée au camp par un tunnel souterrain, a été présentée aux médias par les organisateurs du projet pour la première fois lundi, à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp nazi allemand d’Auschwitz.”C’est la maison du pire extrémiste de l’histoire”, a déclaré Mark Wallace, ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies et fondateur du projet de lutte contre l’extrémisme, lors d’une visite guidée.Jusqu’à présent, la maison de Rudolf Hoess, qui y avait vécu avec sa femme et ses cinq enfants, était en mains privées.Ses pièces ont été dépouillées et seule une mezouzah juive traditionnelle – un petit boîtier contenant un minuscule rouleau de parchemin sur lequel est inscrite une prière – a été ajoutée au chambranle de l’entrée principale.Après avoir acquis la maison, les organisateurs ont encore trouvé des objets de l’époque, dans le grenier, notamment une tasse SS, des journaux et du cirage pour chaussures.Le pantalon d’un uniforme rayé du camp, portant l’insigne d’un prisonnier politique juif, y a également été retrouvé, utilisé pour boucher un trou dans le toit.Le film oscarisé “La zone d’intérêt”, consacré à Hoess et sa famille, a été partiellement tourné dans cette maison construite en 1937 et dotée autrefois d’un vaste jardin, d’une piscine, de serres, d’un sauna et d’une écurie.- CritiquesHoess, officier SS, a commencé à administrer le camp en 1940, lorsque les premiers prisonniers polonais sont arrivés. Après la guerre, il a été capturé. Après avoir témoigné au procès de Nuremberg, il a été condamné par un tribunal polonais et pendu sur le site même d’Auschwitz en 1947.Auschwitz était le plus grand des camps d’extermination, devenu le symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie sur six millions de Juifs, dont un million sont morts sur ce site entre 1940 et 1945, ainsi que plus de 100.000 non-Juifs.Les baraquements du camp sont clairement visibles depuis ce que l’on croit être le bureau de Hoess au premier étage et des chambres des enfants.”Il n’était pas seulement le maître de la vie et de la mort. Il vivait ici comme un roi”, a indiqué Hans-Jakob Schindler, directeur principal du Counter Extremism Project.Certains critiques ont averti que le projet du centre risquait d’alimenter un intérêt morbide pour Hoess, l’historien britannique Simon Schama le qualifiant de “répugnant”.”Tout va y tourner autour du film et du responsable qui y a mené une vie ‘normale’, sans rien apprendre à personne sur les supplices subis par les victimes juives”, a-t-il estimé.La maison doit être transformée en centre de recherche et d’éducation au cours des prochains mois.Une section photographique sera consacrée à Lore Sternfeld, victime d’Auschwitz et fabricante d’objectifs, alors qu’un projet musical doit être mené en partenariat avec le compositeur Francesco Lotoro, qui recherche depuis quarante ans les musiques composées dans les camps de concentration du monde entier.Pour l’inauguration du projet, M. Lotoro a joué une berceuse composée par Adam Kopycinski, chef du premier orchestre d’Auschwitz.”Je pense que cette musique a le pouvoir de purifier cet endroit […]. Elle peut redémarrer l’horloge de l’histoire”, a-t-il déclaré, après avoir joué sur un piano dans la maison.”Je suis allé trouver la vie là où il y avait la mort”, a-t-il ajouté.

La maison du commandant d’Auschwitz ouvre ses portes en 80e anniversaire de la libération du camp

Donnant sur une chambre à gaz et un crématorium à Auschwitz, une grande maison habitée autrefois par le commandant du camp de la mort nazi est appelée à devenir un centre de la lutte mondiale contre l’antisémitisme et l’extrémisme.La maison grise reliée au camp par un tunnel souterrain, a été présentée aux médias par les …

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RDC: combats dans Goma après l’entrée du M23 et de l’armée rwandaise, 5 civils tués au Rwanda

Les combats font rage lundi à Goma, à la frontière du Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo, entre les forces congolaises et les combattants du groupe armé M23 et soldats rwandais entrés la veille, alors que Kigali déplore au moins cinq civils tués sur son territoire.Dans le centre-ville de Goma, des détonations d’artillerie soutenues et d’intenses rafales d’armes légères résonnent depuis le matin, ont constaté des journalistes de l’AFP. Il est difficile de déterminer quelles parties de la ville sont tombées aux mains des M23 et soldats rwandais, et lesquelles restent contrôlées par Kinshasa.”Goma s’apprête à tomber”, a déploré dans la matinée à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, condamnant fermement cette offensive militaire.Les combattants du M23 (“Mouvement du 23 mars”) et plus de 3.500 soldats rwandais, selon l’ONU, ont pénétré dimanche dans Goma, qu’ils assiégeaient depuis plusieurs jours, selon plusieurs sources onusiennes et sécuritaires. Des rafales ont résonné dans la ville dans la soirée, puis quelques tirs sporadiques dans la nuit, selon des journalistes de l’AFP.”Le gouvernement continue de travailler pour éviter le carnage et les pertes en vies humaines”, a déclaré lundi à la mi-journée sur X son porte-parole Patrick Muyaya, la première réaction officielle congolaise depuis l’entrée dans la ville du M23 et de ses alliés, sans plus de précisions sur l’état des forces loyalistes dans la ville.Le M23 avait évoqué dès dimanche soir “ce jour glorieux de la libération de la ville de Goma”, capitale de la province du Nord-Kivu, qui abrite un million d’habitants pour autant de déplacés et vers laquelle il avançait depuis plusieurs semaines. Le M23 a également lancé un ultimatum aux soldats congolais pour qu’ils rendent leurs armes.- Tirs à la frontière -Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant ce week-end de nouvelles troupes en RDC, entre 500 et 1.000 hommes selon des sources onusiennes à l’AFP, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.Le Rwanda a répliqué qu’il conservait une “posture défensive durable” au vu des combats représentant “une menace sérieuse à la sécurité du Rwanda”.En début d’après-midi lundi, un porte-parole de l’armée rwandaise a annoncé que 5 civils ont été tués, 25 personnes grièvement blessées et d’autres plus légèrement lundi dans une localité rwandaise frontalière de Goma, sans plus de précisions sur les circonstances de ces décès et blessures.Plusieurs affrontements ont été signalés le long de la frontière lundi. Un journaliste de l’AFP à Gisenyi, du côté rwandais de la frontière, y a entendu “plusieurs détonations” qui l’ont obligé à se retrancher.Une source diplomatique a confirmé à l’AFP des échanges de tirs dans la matinée entre troupes congolaises et rwandaises de part et d’autre d’un poste-frontière à Goma. L’avancée du M23 vers Goma, doublée d’une escalade diplomatique entre la RDC et le Rwanda, ont abouti à la convocation par Nairobi d’une rencontre Tshisekedi-Kagame dans les deux jours à propos de ce conflit en cours depuis plus de trois ans. Ce sommet se tiendra mercredi, a annonce lundi le Kenya.Une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola avait échoué en décembre faute d’accord.Frontalier du Rwanda, l’est de la RDC est secoué depuis plus de 30 ans par des conflits et des relations tumultueuses exacerbées depuis le génocide rwandais de 1994. La RDC accuse notamment le Rwanda de vouloir y faire main basse sur ses nombreuses richesses naturelles, ce que Kigali dément.- Scènes de liesse -Dans certains quartiers de la ville, le M23 a été accueilli par des habitants en liesse.La frontière avec le Rwanda est fermée lundi à Goma, a indiqué à l’AFP une source consulaire. “Personne n’entre, personne ne sort, à part quelques personnels de l’ONU”, a ajouté un travailleur humanitaire au principal point de passage entre la RDC et le Rwanda.Goma avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (“Mouvement du 23 mars”), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante. La RDC a réclamé au Conseil de Sécurité de l’ONU “des sanctions ciblées” contre les dirigeants militaires et politiques rwandais et un “embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais”.L’Union européenne a appelé le M23 à “arrêter son avancée” et le Rwanda à “se retirer immédiatement”. L’Union africaine (UA) a réclamé “la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties” fin juillet. Treize soldats de la force régionale d’Afrique australe (SAMIRDC) et la Monusco ont été tués dans des combats ces derniers jours, selon les armées des pays impliqués.Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier. burx-emd/cpy/dth

RDC: combats dans Goma après l’entrée du M23 et de l’armée rwandaise, 5 civils tués au Rwanda

Les combats font rage lundi à Goma, à la frontière du Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo, entre les forces congolaises et les combattants du groupe armé M23 et soldats rwandais entrés la veille, alors que Kigali déplore au moins cinq civils tués sur son territoire.Dans le centre-ville de Goma, des détonations d’artillerie soutenues et d’intenses rafales d’armes légères résonnent depuis le matin, ont constaté des journalistes de l’AFP. Il est difficile de déterminer quelles parties de la ville sont tombées aux mains des M23 et soldats rwandais, et lesquelles restent contrôlées par Kinshasa.”Goma s’apprête à tomber”, a déploré dans la matinée à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, condamnant fermement cette offensive militaire.Les combattants du M23 (“Mouvement du 23 mars”) et plus de 3.500 soldats rwandais, selon l’ONU, ont pénétré dimanche dans Goma, qu’ils assiégeaient depuis plusieurs jours, selon plusieurs sources onusiennes et sécuritaires. Des rafales ont résonné dans la ville dans la soirée, puis quelques tirs sporadiques dans la nuit, selon des journalistes de l’AFP.”Le gouvernement continue de travailler pour éviter le carnage et les pertes en vies humaines”, a déclaré lundi à la mi-journée sur X son porte-parole Patrick Muyaya, la première réaction officielle congolaise depuis l’entrée dans la ville du M23 et de ses alliés, sans plus de précisions sur l’état des forces loyalistes dans la ville.Le M23 avait évoqué dès dimanche soir “ce jour glorieux de la libération de la ville de Goma”, capitale de la province du Nord-Kivu, qui abrite un million d’habitants pour autant de déplacés et vers laquelle il avançait depuis plusieurs semaines. Le M23 a également lancé un ultimatum aux soldats congolais pour qu’ils rendent leurs armes.- Tirs à la frontière -Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant ce week-end de nouvelles troupes en RDC, entre 500 et 1.000 hommes selon des sources onusiennes à l’AFP, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.Le Rwanda a répliqué qu’il conservait une “posture défensive durable” au vu des combats représentant “une menace sérieuse à la sécurité du Rwanda”.En début d’après-midi lundi, un porte-parole de l’armée rwandaise a annoncé que 5 civils ont été tués, 25 personnes grièvement blessées et d’autres plus légèrement lundi dans une localité rwandaise frontalière de Goma, sans plus de précisions sur les circonstances de ces décès et blessures.Plusieurs affrontements ont été signalés le long de la frontière lundi. Un journaliste de l’AFP à Gisenyi, du côté rwandais de la frontière, y a entendu “plusieurs détonations” qui l’ont obligé à se retrancher.Une source diplomatique a confirmé à l’AFP des échanges de tirs dans la matinée entre troupes congolaises et rwandaises de part et d’autre d’un poste-frontière à Goma. L’avancée du M23 vers Goma, doublée d’une escalade diplomatique entre la RDC et le Rwanda, ont abouti à la convocation par Nairobi d’une rencontre Tshisekedi-Kagame dans les deux jours à propos de ce conflit en cours depuis plus de trois ans. Ce sommet se tiendra mercredi, a annonce lundi le Kenya.Une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola avait échoué en décembre faute d’accord.Frontalier du Rwanda, l’est de la RDC est secoué depuis plus de 30 ans par des conflits et des relations tumultueuses exacerbées depuis le génocide rwandais de 1994. La RDC accuse notamment le Rwanda de vouloir y faire main basse sur ses nombreuses richesses naturelles, ce que Kigali dément.- Scènes de liesse -Dans certains quartiers de la ville, le M23 a été accueilli par des habitants en liesse.La frontière avec le Rwanda est fermée lundi à Goma, a indiqué à l’AFP une source consulaire. “Personne n’entre, personne ne sort, à part quelques personnels de l’ONU”, a ajouté un travailleur humanitaire au principal point de passage entre la RDC et le Rwanda.Goma avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (“Mouvement du 23 mars”), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante. La RDC a réclamé au Conseil de Sécurité de l’ONU “des sanctions ciblées” contre les dirigeants militaires et politiques rwandais et un “embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais”.L’Union européenne a appelé le M23 à “arrêter son avancée” et le Rwanda à “se retirer immédiatement”. L’Union africaine (UA) a réclamé “la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties” fin juillet. Treize soldats de la force régionale d’Afrique australe (SAMIRDC) et la Monusco ont été tués dans des combats ces derniers jours, selon les armées des pays impliqués.Selon l’ONU, 400.000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier. burx-emd/cpy/dth