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Trump tente de rallier Poutine à son projet de trêve en Ukraine

Donald Trump, qui se targue d’avoir une relation privilégiée avec le maître du Kremlin, tentera mardi de rallier Vladimir Poutine à son projet de trêve en Ukraine, alors que Moscou a posé des conditions jugées inacceptables par Kiev.Le président républicain et le Kremlin ont confirmé la tenue de cette conversation téléphonique très attendue, qui serait officiellement la deuxième entre les deux dirigeants depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier.”Demain matin, je parlerai au président Poutine concernant la guerre en Ukraine”, a écrit lundi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. “De nombreux éléments d’un accord final ont été convenus, mais beaucoup restent encore” à négocier, a-t-il ajouté.Le président américain, au détour d’une visite lundi dans une prestigieuse salle de spectacle de Washington, a dit que l’un de ses objectifs était de “sauver des soldats (ukrainiens) qui sont dans une très mauvaise posture”.Pendant le week-end, l’imprévisible milliardaire de 78 ans avait introduit de manière abrupte un nouvel élément dans les discussions sur l’Ukraine, en évoquant sans précision le sort de troupes ukrainiennes prétendument encerclées par les Russes, et pour lesquelles il réclamerait la clémence de Vladimir Poutine.”La situation est mauvaise en Ukraine, la situation est mauvaise en Russie”, a encore dit lundi Donald Trump, qui se refuse à faire une différence entre les deux pays, et en particulier à condamner l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Il a redit que son objectif était d’arriver d’abord à un cessez-le-feu, puis à un accord de paix.- Centrale nucléaire -Dimanche, Donald Trump avait parlé de “partages” à faire entre Moscou et Kiev.Le président américain a récemment évoqué des discussions sur les “terres” et sur la grande centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.Selon le média américain Semafor, le républicain envisagerait de reconnaître la Crimée, annexée en 2014, comme une région russe, accédant ainsi à une revendication majeure de Vladimir Poutine.Donald Trump avait déjà eu une conversation téléphonique avec son homologue russe le 12 février.Il a initié un spectaculaire rapprochement avec Moscou, et rompu avec trois années de soutien américain massif à l’Ukraine pendant la présidence du démocrate Joe Biden.Le républicain a par la suite assuré s’être entretenu plusieurs fois avec Vladimir Poutine, sans confirmation officielle ni compte-rendu à l’appui.Le président américain avait reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 28 février, une visite qui a tourné à l’affrontement devant les caméras du monde entier.- Relation privilégiée -Il avait peu après suspendu l’aide militaire à Kiev et le partage de renseignements, jusqu’à obtenir un accord de principe de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de trente jours.Les Américains ont mené en parallèle des discussions avec la Russie, en particulier par le biais de l’émissaire spécial Steve Witkoff, qui s’est rendu à Moscou.Ces tractations n’ont jusqu’à présent pas produit d’avancées notables.La Russie a émis des revendications jugées inacceptables par l’Ukraine pour une cessation des hostilités, dont la cession des cinq régions à Moscou, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’Otan, et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.L’Ukraine de son côté demande des garanties de sécurité de la part de ses alliés occidentaux et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir une éventuelle trêve.Donald Trump, qui se veut un grand pacificateur, se targue d’avoir une relation privilégiée avec le président russe. Il a plusieurs fois assuré que le président russe voulait sincèrement la paix en Ukraine.Cela ne l’a pas empêché d’évoquer, de manière vague jusqu’ici, de possibles sanctions financières contre la Russie en l’absence de progrès vers un arrêt des combats.

Immigration: au Sénat, deux textes LR pour donner à Retailleau les moyens de son action

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale lance mardi ses grandes manÅ“uvres sur l’immigration avec deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Constamment critiqué par le Rassemblement national et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains Laurent Wauquiez – qui doutent de sa capacité à mener certains chantiers prioritaires au sein d’un gouvernement partiellement macroniste – Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.Le groupe LR de la chambre haute, première force de cette assemblée, remet sur le métier la question migratoire avec deux propositions de loi examinées en première lecture.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes et traiter efficacement la question de l’immigration irrégulière”, martèle auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, porté par la sénatrice du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio et fustigé par la gauche, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves, comme des viols ou des violences. – Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement. Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”.Les sénateurs entendent ainsi mettre en Å“uvre l’une des promesses de Bruno Retailleau, lancée après le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.Mais le ministre, qui a engagé le bras de fer sur le dossier algérien au point de mettre sur le tapis l’hypothèse d’une démission du gouvernement, voit déjà plus loin: “Je pense qu’il faut aller au-delà, donc au maximum, c’est-à-dire 18 mois” de rétention maximale, a-t-il déjà prévenu ces derniers jours, craignant “demain un nouveau Mulhouse”.L’hypothèse de voir le gouvernement traduire cette ambition par voie d’amendement restait toutefois encore en suspens lundi soir.Encore plus épidermique pour la gauche et une partie de la macronie, l’autre proposition de loi LR débattue mardi reprend partiellement des mesures censurées par le Conseil constitutionnel début 2024 dans le cadre de la loi immigration portée à l’époque par Gérald Darmanin.- “Retaillisation” -Il s’agit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence régulière en France d’au moins deux ans. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).Une manière selon la droite de limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à abaisser cette durée à deux ans.Sur ces deux textes, les intentions du gouvernement seront scrutées, notamment sa volonté d’inscrire ces propositions rapidement à l’agenda de l’Assemblée nationale pour les voir prospérer.”Charge à nous de rappeler au gouvernement qu’il s’agit d’ardentes priorités pour LR” et qu’elles sont “plébiscitées” dans l’opinion, insiste Mathieu Darnaud.La gauche, elle, est vent debout et dénonce une “course à l’échalote vis-à-vis de l’extrême droite”, déjà à l’Å“uvre selon elle ces dernières semaines avec l’adoption d’un texte sur l’interdiction du voile dans le sport amateur ou l’interdiction du mariage des étrangers en situation irrégulière.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’indigne auprès de l’AFP le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner, qui s’alarme d’une “retaillisation du Sénat”.

Le lycée musulman Averroès devant la justice pour récupérer son contrat avec l’Etat

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat avec l’Etat a été résilié pour des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”, va demander mardi au tribunal administratif l’annulation de cette décision, qu’il juge “disproportionnée” et “injuste”.L’audience se tient une semaine après que la justice a refusé en référé de restaurer le contrat avec l’un des deux seuls autres lycées musulmans conventionnés, Al Kindi à Lyon.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord a mis fin au contrat d’Averroès, qui est en conséquence privé de subventions publiques depuis septembre 2024.Principal lycée musulman sous contrat jusqu’alors, il a vu ses effectifs chuter de 470 à 290 élèves. Pour assurer sa rentrée de septembre 2024 et financer son fonctionnement, l’établissement a doublé les frais de scolarité et lancé une cagnotte en ligne.La préfecture a justifié sa décision en pointant des enseignements “contraires aux valeurs de la République”.Dans un courrier daté du 7 décembre 2023, le préfet avait dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Il évoquait l’absence de ressources sur certains thèmes comme l’homosexualité, et la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI).Le préfet reproche également à l’établissement d’avoir reçu un financement du Qatar et refusé un contrôle inopiné du CDI en juin 2022, alors que le contrôle est “la contrepartie” du financement public.L’Education nationale avait mené plusieurs inspections, sans trouver matière à remettre en cause le contrat d’association.L’inspection générale de l’Education nationale avait notamment estimé dans un rapport de 2020 que “rien” ne permet de penser “que les pratiques enseignantes (…) ne respectent pas les valeurs de la République”.Deux décisions du tribunal administratif, rendues en février et juillet 2024, avaient confirmé en référé la résiliation du contrat.Lors de la dernière audience, l’avocat de l’établissement Me Sefen Guez Guez avait alerté sur les conséquences de cette résiliation, qui pourrait entrainer “une mort lente de l’établissement”, comptant de nombreux élèves boursiers et régulièrement classé parmi les meilleurs de la région.Cette fois-ci, le tribunal examinera l’affaire sur le fond à 10H.Me Guez Guez a indiqué sur X lundi s’attendre à ce que le rapporteur public demande cette fois l’annulation de la décision de la préfecture.- “Procès historique” -“C’est un procès historique qui met en jeu l’honneur et la fierté de notre Etat à faire respecter les principes fondamentaux de la République, de liberté, d’égalité et de fraternité”, a estimé l’association Averroès dans son communiqué.Elle a aussi dénoncé les “contrôles systématiques” dans l’enseignement privé musulman: “Lorsqu’on ne trouve rien, on contrôle de nouveau”, et pointé une “inégalité de traitement” entre les écoles musulmanes sous contrat et d’autres établissements privés.Le chef d’établissement, Eric Dufour, cite notamment le lycée Stanislas à Paris, dont le contrat n’a pas été résilié malgré des dérives signalées par un rapport de l’Education nationale. “La justice doit rétablir cette égalité” de traitement, estime-t-il.Interrogée lundi sur France Info, la ministre de l’Education Elisabeth Borne a déclaré que la résiliation des contrats est dû aux “faits, à la fois dans les enseignements qui étaient délivrés” et “dans les propos tenus par un certain nombre de responsables de ces établissements”.Fondé en 2003 après l’interdiction du voile à l’école, le lycée Averroès était devenu en 2008 le premier établissement musulman à passer sous contrat avec l’Etat.La France compte actuellement 77 établissements scolaires musulmans, dont six sont entièrement ou partiellement sous contrat, selon les données du ministère de l’Education.A la rentrée 2023, avant les résiliations des contrats d’Al Kindi, pour manquements et “atteintes aux valeurs de la République”, et d’Averroès, la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman accueillait 1.886 élèves en classes sous contrat.Le nombre d’établissements hors contrat ayant déclaré une obédience musulmane est passé de 53 en 2016 à 71 actuellement.

Yémen: des médias houthis font état de nouvelles frappes américaines

Des médias contrôlés par les Houthis ont fait état lundi et mardi de nouvelles frappes américaines dans l’ouest du Yémen, après des raids qui ont tué des dizaines de personnes et provoqué d’immenses manifestations dans les régions aux mains des rebelles.”Une frappe de l’agression américaine a ciblé la région de Bajel dans le gouvernorat de Hodeida” et d’autres ont visé une usine d’acier dans la région d’al-Salif, dans le même gouvernorat, a indiqué l’agence de presse des Houthis, Saba.La chaîne des rebelles, Al-Massira TV, a également rapporté ces frappes.Sur leur site Ansarollah, les Houthis ont fait état tôt mardi de raids américains supplémentaires dans deux secteurs de la capitale, Sanaa. Ils ont par ailleurs précisé que l’aciérie de Bajel avait été ciblée à 12 reprises et avait subi “des dommages importants”.Les Houthis ont également dit mardi avoir mené une troisième attaque en 48 heures contre le porte-avions américain Harry Truman en mer Rouge, en réponse aux frappes américaines sur le pays, disant avoir ciblé le navire “avec succès” au moyen de deux missiles de croisière et deux drones, ainsi qu’un destroyer.Des dizaines de milliers de Yéménites avaient manifesté plus tôt dans les principales villes aux mains des Houthis, soutenus par l’Iran, pour dénoncer les frappes américaines de samedi.  “Mort à l’Amérique, mort à Israël”, a scandé une foule compacte dans la capitale.D’autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des rebelles dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l’ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d’Al-Massira TV.Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler “par millions” pour protester contre les raids américains qui ont visé la capitale ainsi que le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen.Ces frappes ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, d’après les Houthis. Elles ont tué selon Washington plusieurs chefs des rebelles.Le président américain, Donald Trump, a déclaré lundi que l’Iran serait désormais “tenu pour responsable” de toute attaque des Houthis.”Chaque coup de feu des Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par des armes iraniennes et les dirigeants de l’Iran”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social, menaçant l’Iran de conséquences “terribles”.Le responsable des opérations au Pentagone, Alexus Grynkewich, a confirmé lundi que les frappes se poursuivraient “jusqu’à ce que les objectifs du président soient atteints”. Téhéran a répliqué en dénonçant dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU les déclarations “belliqueuses” de M. Trump et en prévenant que toute agression aurait de “graves conséquences” dont Washington devrait assumer “l’entière responsabilité”.- “Ne nous défiez pas” -Donald Trump avait promis samedi “l’enfer” aux “terroristes houthis” qui s’en prennent aux navires liés à Israël au large du Yémen depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens.En riposte aux frappes américaines, les Houthis avaient déclaré dimanche avoir visé le porte-avions américain USS Harry Truman dans le nord de la mer Rouge et avoir tiré 18 missiles et un drone.Lundi matin, ils avaient revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, “avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu’avec des drones”. Et mardi, les Houthis ont revendiqué une troisième attaque conduite en l’espace de 48 heures.Les Etats-Unis n’ont pas confirmé ces attaques.- “Causes complexes” -Avant l’annonce de l’attaque contre le porte-avions, les Houthis n’avaient plus revendiqué d’attaques depuis le 19 janvier au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l’aide humanitaire destinée au territoire palestinien.Face à l’escalade, l’ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis “l’arrêt de toute activité militaire”.La Chine a appelé à la désescalade, affirmant que “la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue”.Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires, selon l’ONU. 

Yémen: des médias houthis font état de nouvelles frappes américaines

Des médias contrôlés par les Houthis ont fait état lundi et mardi de nouvelles frappes américaines dans l’ouest du Yémen, après des raids qui ont tué des dizaines de personnes et provoqué d’immenses manifestations dans les régions aux mains des rebelles.”Une frappe de l’agression américaine a ciblé la région de Bajel dans le gouvernorat de Hodeida” et d’autres ont visé une usine d’acier dans la région d’al-Salif, dans le même gouvernorat, a indiqué l’agence de presse des Houthis, Saba.La chaîne des rebelles, Al-Massira TV, a également rapporté ces frappes.Sur leur site Ansarollah, les Houthis ont fait état tôt mardi de raids américains supplémentaires dans deux secteurs de la capitale, Sanaa. Ils ont par ailleurs précisé que l’aciérie de Bajel avait été ciblée à 12 reprises et avait subi “des dommages importants”.Les Houthis ont également dit mardi avoir mené une troisième attaque en 48 heures contre le porte-avions américain Harry Truman en mer Rouge, en réponse aux frappes américaines sur le pays, disant avoir ciblé le navire “avec succès” au moyen de deux missiles de croisière et deux drones, ainsi qu’un destroyer.Des dizaines de milliers de Yéménites avaient manifesté plus tôt dans les principales villes aux mains des Houthis, soutenus par l’Iran, pour dénoncer les frappes américaines de samedi.  “Mort à l’Amérique, mort à Israël”, a scandé une foule compacte dans la capitale.D’autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des rebelles dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l’ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d’Al-Massira TV.Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler “par millions” pour protester contre les raids américains qui ont visé la capitale ainsi que le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen.Ces frappes ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, d’après les Houthis. Elles ont tué selon Washington plusieurs chefs des rebelles.Le président américain, Donald Trump, a déclaré lundi que l’Iran serait désormais “tenu pour responsable” de toute attaque des Houthis.”Chaque coup de feu des Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par des armes iraniennes et les dirigeants de l’Iran”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social, menaçant l’Iran de conséquences “terribles”.Le responsable des opérations au Pentagone, Alexus Grynkewich, a confirmé lundi que les frappes se poursuivraient “jusqu’à ce que les objectifs du président soient atteints”. Téhéran a répliqué en dénonçant dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU les déclarations “belliqueuses” de M. Trump et en prévenant que toute agression aurait de “graves conséquences” dont Washington devrait assumer “l’entière responsabilité”.- “Ne nous défiez pas” -Donald Trump avait promis samedi “l’enfer” aux “terroristes houthis” qui s’en prennent aux navires liés à Israël au large du Yémen depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens.En riposte aux frappes américaines, les Houthis avaient déclaré dimanche avoir visé le porte-avions américain USS Harry Truman dans le nord de la mer Rouge et avoir tiré 18 missiles et un drone.Lundi matin, ils avaient revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, “avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu’avec des drones”. Et mardi, les Houthis ont revendiqué une troisième attaque conduite en l’espace de 48 heures.Les Etats-Unis n’ont pas confirmé ces attaques.- “Causes complexes” -Avant l’annonce de l’attaque contre le porte-avions, les Houthis n’avaient plus revendiqué d’attaques depuis le 19 janvier au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l’aide humanitaire destinée au territoire palestinien.Face à l’escalade, l’ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis “l’arrêt de toute activité militaire”.La Chine a appelé à la désescalade, affirmant que “la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue”.Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires, selon l’ONU.Â