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Lycée musulman Averroès: le rapporteur public en faveur du rétablissement du contrat avec l’État

Le rapporteur public, magistrat chargé d’éclairer les juridictions administratives, a préconisé mardi de rétablir le contrat entre l’Etat et le lycée musulman lillois Averroès, rompu par la préfecture en 2023 pour des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.La décision a été mise en délibéré au 23 avril.Pendant plus d’une heure, le rapporteur public a contesté point par point la plupart des griefs avancés par la préfecture, estimant qu’ils n’étaient pas établis. Il a toutefois reconnu que certains manquements existaient, mais qu’ils ne justifiaient pas une résiliation du contrat.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord avait mis fin au contrat d’Averroès, privant l’établissement de subventions publiques depuis la rentrée 2024.Principal lycée musulman sous contrat jusqu’alors, il a vu ses effectifs chuter de 470 à 290 élèves. Pour assurer la rentrée de septembre et financer son fonctionnement, l’établissement a doublé ses frais de scolarité et lancé une cagnotte en ligne.Le rapporteur public a estimé qu’il n’existait dans la procédure “aucun élément probant” prouvant l’utilisation d’ouvrages contraires aux valeurs de la République.Le préfet avait dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Mais “aucun élément ne permet de dire” que cet ouvrage “aurait été étudié”, a souligné le magistrat.La préfecture reprochait également une prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI).Le rapporteur public a toutefois relevé “dix livres traitant de religions autre que l’Islam” et “d’autres livres traitant de la laïcité” dans le CDI.L’Education nationale avait mené plusieurs inspections, sans trouver matière à remettre en cause le contrat d’association.”Nous sommes extrêmement surpris” de la décision du rapporteur public, a déclaré devant le tribunal l’avocat de la préfecture.”C’est un excellent lycée”, a-t-il reconnu, tout en dénonçant une “porosité entre la pédagogie d’Averroès et un certain nombre de courants” liés aux Frères musulmans. “On ne peut pas financer un établissement qui considère que la loi divine est supérieure à la loi de la République,” a-t-il martelé.- “Soulagement” -“C’est un vrai soulagement”, a réagi devant la presse le chef d’établissement, Eric Dufour, se félicitant “des déclarations du rapporteur qui nous apportent la satisfaction d’avoir été entendus”. “Toutes nos actions, toutes ces années, ont démontré notre parfait respect du contrat d’association avec l’État, et nous souhaitons ardemment le conserver pour les années qui viennent”. “Les prétendues atteintes aux valeurs de la République ne sont pas constituées”, a estimé l’avocat de l’établissement, Sefen Guez Guez. “Nous avons le sentiment que l’honneur du lycée Averroès et à travers lui de l’éducation du réseau éducatif musulman est lavé par les conclusions du rapporteur public”.L’association Musulmans de France (ex-UOIF, née dans la mouvance des Frères musulmans) a exprimé sur X “sa profonde satisfaction”, soulignant une décision “porteuse d’espérance et de justice”.La semaine dernière, le tribunal administratif de Lyon, a refusé en référé de restaurer le contrat d’un autre lycée musulman conventionné, Al Kindi, accusé de manquements et “atteintes aux valeurs de la République”.Avant l’audience, l’association gérant Averroès, avait dénoncé les “contrôles systématiques” dans l’enseignement privé musulman, et pointé une “inégalité de traitement” entre les écoles musulmanes sous contrat et d’autres établissements privés.”De quoi cette suppression voulue par Xavier Bertrand et Gérald Darmanin était-elle le nom si ce n’est celui du racisme et de l’islamophobie ? Stop à la République du deux poids deux mesures”, a réagi sur X le député LFI du Nord Aurélien Le Coq. Fondé en 2003 après l’interdiction du voile à l’école, le lycée Averroès était devenu en 2008 le premier établissement musulman à passer sous contrat avec l’Etat.La France compte actuellement 77 établissements scolaires musulmans, dont six sont entièrement ou partiellement sous contrat, selon les données du ministère de l’Education.A la rentrée 2023, avant les résiliations des contrats d’Al Kindi et d’Averroès, la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman accueillait 1.886 élèves en classes sous contrat.Le nombre d’établissements hors contrat ayant déclaré une obédience musulmane est passé de 53 en 2016 à 71 actuellement.

Immigration: au Sénat, deux textes LR pour donner des résultats à Retailleau

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a lancé mardi ses grandes manÅ“uvres sur l’immigration avec deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.Le groupe LR de la chambre haute, première force de cette assemblée, remet en effet sur le métier la question migratoire avec deux textes examinés mardi.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes et traiter efficacement la question de l’immigration irrégulière”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement et adopté à 230 voix contre 109, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre, de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent ainsi mettre en Å“uvre l’une des promesses de Bruno Retailleau, lancée après le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau.M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche et une partie de la macronie, l’autre proposition de loi LR, dont l’examen a démarré, reprend partiellement des mesures censurées par le Conseil constitutionnel début 2024 dans le cadre de la loi immigration.- “Dérive” -Il s’agit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence régulière en France d’au moins deux ans. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).Une manière selon la droite de limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à abaisser cette durée à deux ans.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration. Mais ils ne figurent pas, à ce stade, dans le programme de travail législatif transmis ces dernières semaines par le gouvernement à l’Assemblée nationale.La gauche, elle, est vent debout et dénonce une “dérive vers l’extrême droite”. La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’est indigné le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner; le communiste Ian Brossat s’insurgeant pour sa part contre une “surenchère” après différentes initiatives récentes sur l’interdiction du voile dans le sport ou du mariage pour les étrangers en situation irrégulière.

Imamoglu, le maire d’Istanbul dans le viseur d’Erdogan

Champion de l’opposition turque, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu est plus que jamais dans le viseur du président Recep Tayyip Erdogan qu’il rêve de détrôner.Le véhément opposant à l’actuel chef de l’Etat, lui-même maire dans les années 90 de cette ville, la capitale économique de la Turquie, a vu mardi son diplôme universitaire annulé : en vertu de la Constitution, cette décision risque de le priver de l’élection présidentielle de 2028, pour laquelle il devait être le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).L’édile avait fait une entrée fracassante sur la scène politique nationale en 2019 en infligeant une humiliante défaite électorale au chef de l’Etat. Il a largement été réélu l’an passé à la tête de la plus grande ville de Turquie.Ekrem Imamoglu a dénoncé mardi une décision “illégale”, estimant sur X que le conseil d’administration de l’université stambouliote n’était pas habilité à le priver de sa licence en gestion d’entreprise.”Nous subissons un harcèlement judiciaire au plus haut niveau mais nous n’abandonnons et n’abandonnerons pas”, avait lancé l’élu fin janvier à la foule massée pour le soutenir devant un tribunal d’Istanbul où il comparaissait pour des propos contre le procureur général de cette ville.Au total, le maire est visé par six procédures, dont l’une, qui avait débouché sur une peine de prison dont il a fait appel, l’avait déjà mis hors jeu pour la présidentielle de 2023.- “Plaire à tous” -En ravissant Istanbul en 2019, après 25 années de domination locale du camp de M. Erdogan, et en conservant haut la main cette mégapole en 2024 malgré les efforts déployés par le chef de l’Etat pour lui faire barrage, Ekrem Imamoglu est devenu l’homme à abattre.Régulièrement classé parmi les personnalités politiques préférées des Turcs, celui qui était un quasi inconnu jusqu’en 2019 ne cesse de se poser en rival direct de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, d’abord comme Premier ministre puis en tant que président.Musulman pratiquant mais membre d’un parti laïque, cet ex-homme d’affaires originaire des côtes de la mer Noire, qui a fait fortune dans le bâtiment avant d’entrer en politique, séduit au-delà de sa formation.”Il peut plaire à tous les segments de l’électorat d’opposition, qu’il s’agisse d’électeurs turcs, kurdes, sunnites, alévis, jeunes ou âgés”, estime Berk Esen, de l’université Sabanci d’Istanbul. “Ses mots résonnent (…) Il répond avec sincérité. Il gagne facilement le coeur des gens”, explique à l’AFP l’ancien journaliste Sükrü Küçüksahin, un de ses proches.- “Fourmi atomique” -Le maire ne fait toutefois pas l’unanimité dans son camp, où il est parfois accusé de se soucier davantage de son avenir que de ses administrés.Certains redoutent déjà qu’il ne soit devienne un “Erdogan bis”, concentrant les pouvoirs à la tête du pays.Ses adversaires affirment qu’il investit davantage dans la communication que dans la prévention du risque sismique, très élevé à Istanbul, ce que les chiffres de la mairie démentent.”C’est quelqu’un qui depuis cinq ans ne s’intéresse qu’à des questions sans lien avec Istanbul”, avait lancé pendant les élections municipales de 2024 son principal adversaire, un protégé du président Erdogan.Ekrem Imamoglu assure quant à lui travailler “comme une fourmi atomique” -une référence à un dessin animé populaire- et se vante d’avoir largement féminisé la municipalité.

Imamoglu, le maire d’Istanbul dans le viseur d’Erdogan

Champion de l’opposition turque, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu est plus que jamais dans le viseur du président Recep Tayyip Erdogan qu’il rêve de détrôner.Le véhément opposant à l’actuel chef de l’Etat, lui-même maire dans les années 90 de cette ville, la capitale économique de la Turquie, a vu mardi son diplôme universitaire annulé : en vertu de la Constitution, cette décision risque de le priver de l’élection présidentielle de 2028, pour laquelle il devait être le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).L’édile avait fait une entrée fracassante sur la scène politique nationale en 2019 en infligeant une humiliante défaite électorale au chef de l’Etat. Il a largement été réélu l’an passé à la tête de la plus grande ville de Turquie.Ekrem Imamoglu a dénoncé mardi une décision “illégale”, estimant sur X que le conseil d’administration de l’université stambouliote n’était pas habilité à le priver de sa licence en gestion d’entreprise.”Nous subissons un harcèlement judiciaire au plus haut niveau mais nous n’abandonnons et n’abandonnerons pas”, avait lancé l’élu fin janvier à la foule massée pour le soutenir devant un tribunal d’Istanbul où il comparaissait pour des propos contre le procureur général de cette ville.Au total, le maire est visé par six procédures, dont l’une, qui avait débouché sur une peine de prison dont il a fait appel, l’avait déjà mis hors jeu pour la présidentielle de 2023.- “Plaire à tous” -En ravissant Istanbul en 2019, après 25 années de domination locale du camp de M. Erdogan, et en conservant haut la main cette mégapole en 2024 malgré les efforts déployés par le chef de l’Etat pour lui faire barrage, Ekrem Imamoglu est devenu l’homme à abattre.Régulièrement classé parmi les personnalités politiques préférées des Turcs, celui qui était un quasi inconnu jusqu’en 2019 ne cesse de se poser en rival direct de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, d’abord comme Premier ministre puis en tant que président.Musulman pratiquant mais membre d’un parti laïque, cet ex-homme d’affaires originaire des côtes de la mer Noire, qui a fait fortune dans le bâtiment avant d’entrer en politique, séduit au-delà de sa formation.”Il peut plaire à tous les segments de l’électorat d’opposition, qu’il s’agisse d’électeurs turcs, kurdes, sunnites, alévis, jeunes ou âgés”, estime Berk Esen, de l’université Sabanci d’Istanbul. “Ses mots résonnent (…) Il répond avec sincérité. Il gagne facilement le coeur des gens”, explique à l’AFP l’ancien journaliste Sükrü Küçüksahin, un de ses proches.- “Fourmi atomique” -Le maire ne fait toutefois pas l’unanimité dans son camp, où il est parfois accusé de se soucier davantage de son avenir que de ses administrés.Certains redoutent déjà qu’il ne soit devienne un “Erdogan bis”, concentrant les pouvoirs à la tête du pays.Ses adversaires affirment qu’il investit davantage dans la communication que dans la prévention du risque sismique, très élevé à Istanbul, ce que les chiffres de la mairie démentent.”C’est quelqu’un qui depuis cinq ans ne s’intéresse qu’à des questions sans lien avec Istanbul”, avait lancé pendant les élections municipales de 2024 son principal adversaire, un protégé du président Erdogan.Ekrem Imamoglu assure quant à lui travailler “comme une fourmi atomique” -une référence à un dessin animé populaire- et se vante d’avoir largement féminisé la municipalité.

Le Soudan du Sud “au bord d’une rechute dans la guerre civile”: 50.000 déplacés par des affrontements

Quelque 50.000 personnes ont été déplacées par les affrontements entre forces rivales dans le nord-est du Soudan du Sud, plusieurs ambassades occidentales ayant offert mardi leur médiation pour éviter un nouvel embrasement du pays. Le Soudan du Sud est “au bord d’une rechute dans la guerre civile” qui menace de détruire des années d’efforts de paix, s’est alarmé mardi le chef de la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss), Nicholas Haysom.Le comté de Nasir, dans l’Etat du Haut-Nil, est depuis des semaines le théâtre de combats, notamment entre les forces fédérales loyales au président Salva Kiir et une “Armée blanche”, milice accusée par le pouvoir de collaborer avec le premier vice-président Riek Machar, un ancien rebelle.Le 4 mars, “environ 6.000 combattants de l’Armée blanche”, sont parvenus à prendre dans cette région un camp de l’armée sud-soudanaise, selon l’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est.Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée sud-soudanaise a mené des frappes aériennes contre des positions rebelles du comté de Nasir, tuant vingt personnes, en majorité des femmes et des enfants, a indiqué le commissaire administratif de ce comté, James Gatluak, à l’AFP.La situation politique semble bloquée. Lundi soir, le parti de M. Machar, le SPLM-IO a affirmé qu’il suspendait sa participation à certaines instances sécuritaires de l’accord de paix de 2018, jusqu’à la libération de certains de ses membres, des responsables politiques et militaires, récemment arrêtés. “Toute participation des membres (du parti) aux-dits mécanismes sécuritaires et politiques est suspendue avec effet immédiat”, a affirmé le vice-président du SPLM-IO Oyet Nathaniel Pierino sur Facebook, ajoutant que ces arrestations “menacent l’essence” de l’accord de paix. Plusieurs ambassades occidentales à Juba, dont celles de l’Union européenne, des Etats-Unis et du Canada, ont néanmoins offert mardi leur médiation à Salva Kiir et Riek Machar afin qu’ils se “rencontrent et entament un dialogue direct pour restaurer et maintenir la paix”.”Les violences mettent encore plus en danger des communautés déjà vulnérables et obligent à suspendre les services vitaux”, a dénoncé dans un communiqué Anita Kiki Gbeho, représentante spéciale adjointe de la mission onusienne au Soudan du Sud.Depuis fin février, les violences dans le nord-est ont déplacé 50.000 personnes, dont 10.000 ont traversé la frontière vers l’Ethiopie, indique le Bureau onusien de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) au Soudan du Sud.- “Aucun espoir” -Selon Ocha, des humanitaires ont également été contraints de quitter la région et une unité de traitement du choléra à Nasir a dû fermer, alors que cette maladie se propage rapidement dans le pays, ainsi qu’au Soudan voisin et en Ethiopie.Au Soudan du Sud, “la violence empire l’épidémie. Des milliers de personnes sont déplacées et perdent l’accès aux soins de santé, à l’eau potable et à l’assainissement, facteurs clés de la propagation rapide du choléra”, s’inquiétait vendredi l’ONG Médecins sans frontières.Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à des violences qui l’empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile qui a opposé MM. Kiir et Machar. Ce conflit avait fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, lorsqu’un accord de paix a été signé, texte désormais menacé par les nouveaux affrontements.Début mars, un hélicoptère de l’ONU, qui effectuait une mission de sauvetage de soldats sud-soudanais, avait été ciblé par des tirs, tuant un membre de l’équipage et un général sud-soudanais.”Il n’y a aucun espoir pour les réfugiés et les rapatriés”, s’est ému un médecin de Relief International basé dans la région, une ONG dont les activités sont déjà menacées par les importantes coupes de l’aide humanitaire américaine décidées par l’administration du président Donald Trump. Le Soudan voisin, où 11 millions de personnes sont déplacées du fait du conflit en cours, illustre parfaitement la rapidité avec laquelle une nation peut sombrer dans une “guerre catastrophique”, a averti M. Haysom, exhortant toutes les parties à apaiser les tensions “avant qu’il ne soit trop tard”. “Cette région ne peut se permettre un nouveau conflit”, a-t-il lancé lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur le Soudan du Sud mardi.

Côte d’Ivoire: menaces sur les candidatures de Gbagbo, Soro, et Blé Goudé à la présidentielle

Trois grands noms de la politique ivoirienne restent radiés de la liste électorale provisoire publiée en début de semaine: l’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ex-Premier ministre Guillaume Soro. Une absence qui empêche pour l’instant leur candidature à la présidentielle du 25 octobre.Les trois hommes sont déchus de leurs droits civiques en raison de condamnations pénales prononcées par la justice ivoirienne.Laurent Gbabgo et Charles Blé Goudé ont tous deux écopé de vingt ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011. Acquittés par la justice internationale, ils ont pu rentrer en Côte d’Ivoire en 2021 et 2022, où ils sont par ailleurs libres de leurs mouvements, mais faute d’amnistie du président Alassane Ouattara, ils ne peuvent être réinscrits sur la liste électorale.Guillaume Soro, ancien proche du chef de l’Etat avec lequel il est brouillé aujourd’hui, est lui en exil depuis 2019 et a été condamné à perpétuité en 2021 pour “atteinte à la sûreté de l’Etat”. “Nous allons exiger l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Nous allons épuiser toutes les voies de recours que nous offre la Constitution”, a déclaré mardi Sébastien Dano Djedje, le président exécutif du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), présidé par M. Gbabgo. “On veut empêcher Charles Blé Goudé d’aller à l’élection présidentielle de 2025. Il faut que le gouvernement arrête de donner l’impression qu’il choisit ses adversaires”, a de son côté déclaré à l’AFP, Serge Ouraga, le porte-parole du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), le parti de M. Blé Goudé. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire a été jalonnée de violences électorales. La crise de 2010-2011, après la victoire d’Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo a été particulièrement sanglante, avec plus de 3.000 morts. Lors de la dernière présidentielle, qui avait vu M. Ouattara être réélu pour un troisième mandat, au moins 85 personnes ont été tuées dans des violences en marge de l’élection.- L’exclusion, une “constante” -Des réclamations peuvent être posées auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge d’organiser les élections, puis devant un tribunal. La liste définitive doit être publiée au mois de juin. L’opposition accuse régulièrement la CEI et la justice d’être sous l’influence du pouvoir.”Nous ne sommes inféodés à aucune chapelle politique. Nous ne sommes l’adversaire de personne. Notre rôle est d’appliquer les règles édictées par la Constitution et les lois de la République”, s’est défendu lundi le patron de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly. “En principe, il y a une séparation entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif. Mais dans la pratique électorale ivoirienne, l’exclusion de candidats, pour des raisons juridiques et judiciaires, reste une constante”, souligne le politologue Geoffroy Julien Kouao, qui rappelle qu’Alassane Ouattara lui-même avait été empêché de concourir en 2000 pour des questions de nationalité, accusé à l’époque d’être Burkinabè. Le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition) Tidjane Thiam, candidat déclaré, est quant à lui sur la liste électorale provisoire, mais un débat sur sa nationalité ivoirienne, alors qu’il est aussi de nationalité française depuis 1987, agite la scène politique depuis plusieurs semaines.”Si tous les candidats potentiels de l’opposition capables de remporter le scrutin sont déclarés inéligibles, l’élection présidentielle de 2025 perdra de son caractère démocratique”, pointe Geoffroy Julien Kouao.Parmi les autres candidats déclarés et actuellement éligibles on retrouve l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, l’ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon. Une coalition rassemblant notamment M. Thiam, Mme Gbagbo, M. Blé Goudé et M. Affi N’Guessan a vu le jour début mars pour réclamer un dialogue politique. La question d’un candidat commun n’est toutefois pas à l’ordre du jour. Le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, n’a pas encore déclaré s’il allait briguer un quatrième mandat mais s’est dit en janvier “désireux de continuer à servir son pays”. 

Condamnations internationales après des raids israéliens sanglants à Gaza

Israël a mené mardi à Gaza ses frappes les plus meurtrières depuis le début de la trêve, tuant plus de 400 Palestiniens selon le Hamas et suscitant des condamnations internationales.Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a affirmé n’avoir d’autre choix que de reprendre l’offensive pour ramener tous les otages retenus dans la bande de Gaza. Il a souligné que les frappes avaient été menées “en totale coordination” avec les Etats-Unis, son principal allié.Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé Israël de vouloir lui imposer un “accord de reddition” et de tenter de “torpiller” l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, à l’heure où les deux camps sont en désaccord sur la suite du processus.Cette escalade fait craindre une reprise de la guerre à grande échelle dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, où Israël avait lancé une offensive destructrice en riposte à une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.”Les bombardements, avec des avions et des chars, ont rallumé le feu de l’enfer sur Gaza”, a raconté Ramiz al-Amarin, un déplacé qui vit sous une tente à Gaza (nord). “Il y a des corps et des membres gisant au sol.”Les frappes lancées dans la nuit ont baissé d’intensité en début d’après-midi. Des bombardements sporadiques continuent, selon des témoins.Au moins 413 Palestiniens ont été tués, “en majorité des enfants et des femmes, et des centaines blessés”, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.- Fuite de familles -Dans la nuit, des ambulances, sirènes hurlantes, ont transporté des blessés à l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud), d’après des images de l’AFPTV.Avant même un ordre israélien d’évacuation de régions du nord de Gaza, des familles palestiniennes ont fui, sacs et couvertures empilés sur leurs têtes.Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, la première phase de l’accord de trêve est entrée en vigueur le 19 janvier durant laquelle 33 otages dont huit morts ont été restitués en échange d’environ 1.800 détenus palestiniens.Elle s’est achevée le 1er mars et depuis les négociations ne progressent pas, les deux camps s’accusant mutuellement de les bloquer.Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l’accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des passages pour l’aide et la libération des derniers otages enlevés lors de l’attaque du 7-Octobre.Israël souhaite une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation totale” du territoire et le départ du Hamas.”Israël a accepté les propositions de l’émissaire du président américain, Steve Witkoff pour une prolongation du cessez-le-feu, mais le Hamas les a rejetées deux fois”, a accusé le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar, assurant que son pays n’avait “d’autre choix que de reprendre les opérations militaires”.- “Sacrifier” les otages – Pour la Maison Blanche, le Hamas a “choisi la guerre” en refusant de libérer les otages.Selon des médias israéliens, M. Netanyahu a élaboré un système de pression baptisé “Plan enfer”, comprenant, après le blocage de l’aide humanitaire, la coupure de l’électricité et le déplacement des Palestiniens du nord de Gaza vers le sud, tout en n’excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cédait pas.Les frappes font “suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages”, a indiqué le gouvernement, en prévenant qu'”Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force accrue”.Si la Hamas “ne libère pas immédiatement tous les otages, les portes de l’enfer vont s’ouvrir”, a averti le ministre de la Défense Israël Katz.En Israël, le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages, a accusé M. Netanyahu de “sacrifier” les captifs en reprenant les frappes intenses sur Gaza.Le Hamas a accusé M. Netanyahu de vouloir “sacrifier” les derniers otages.Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 58 restent retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.L’attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui avait fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, avant ces nouvelles frappes, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- “Peur abjecte” -Parmi les morts dans les frappes mardi figurent le chef du gouvernement du Hamas, Essam al-Dalis, et le chef de la police et des services de sécurité intérieurs du Hamas, selon le mouvement. Le porte-parole de la branche armée du Jihad islamique est mort avec sa femme, a annoncé un responsable.Plusieurs Etat arabes et européens ainsi que la Russie ont condamné les bombardements israéliens.L’Egypte a dénoncé une tactique israélienne pour pousser les Palestiniens à quitter Gaza.Les frappes mettent “en péril” la libération des otages, la fin des hostilités et la reprise de l’aide humanitaire, a estimé Rome.”La population de Gaza vit à nouveau dans une peur abjecte”, a déploré le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher.

Condamnations internationales après des raids israéliens sanglants à Gaza

Israël a mené mardi à Gaza ses frappes les plus meurtrières depuis le début de la trêve, tuant plus de 400 Palestiniens selon le Hamas et suscitant des condamnations internationales.Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a affirmé n’avoir d’autre choix que de reprendre l’offensive pour ramener tous les otages retenus dans la bande de Gaza. Il a souligné que les frappes avaient été menées “en totale coordination” avec les Etats-Unis, son principal allié.Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé Israël de vouloir lui imposer un “accord de reddition” et de tenter de “torpiller” l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, à l’heure où les deux camps sont en désaccord sur la suite du processus.Cette escalade fait craindre une reprise de la guerre à grande échelle dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, où Israël avait lancé une offensive destructrice en riposte à une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.”Les bombardements, avec des avions et des chars, ont rallumé le feu de l’enfer sur Gaza”, a raconté Ramiz al-Amarin, un déplacé qui vit sous une tente à Gaza (nord). “Il y a des corps et des membres gisant au sol.”Les frappes lancées dans la nuit ont baissé d’intensité en début d’après-midi. Des bombardements sporadiques continuent, selon des témoins.Au moins 413 Palestiniens ont été tués, “en majorité des enfants et des femmes, et des centaines blessés”, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.- Fuite de familles -Dans la nuit, des ambulances, sirènes hurlantes, ont transporté des blessés à l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud), d’après des images de l’AFPTV.Avant même un ordre israélien d’évacuation de régions du nord de Gaza, des familles palestiniennes ont fui, sacs et couvertures empilés sur leurs têtes.Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, la première phase de l’accord de trêve est entrée en vigueur le 19 janvier durant laquelle 33 otages dont huit morts ont été restitués en échange d’environ 1.800 détenus palestiniens.Elle s’est achevée le 1er mars et depuis les négociations ne progressent pas, les deux camps s’accusant mutuellement de les bloquer.Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l’accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des passages pour l’aide et la libération des derniers otages enlevés lors de l’attaque du 7-Octobre.Israël souhaite une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation totale” du territoire et le départ du Hamas.”Israël a accepté les propositions de l’émissaire du président américain, Steve Witkoff pour une prolongation du cessez-le-feu, mais le Hamas les a rejetées deux fois”, a accusé le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar, assurant que son pays n’avait “d’autre choix que de reprendre les opérations militaires”.- “Sacrifier” les otages – Pour la Maison Blanche, le Hamas a “choisi la guerre” en refusant de libérer les otages.Selon des médias israéliens, M. Netanyahu a élaboré un système de pression baptisé “Plan enfer”, comprenant, après le blocage de l’aide humanitaire, la coupure de l’électricité et le déplacement des Palestiniens du nord de Gaza vers le sud, tout en n’excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cédait pas.Les frappes font “suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages”, a indiqué le gouvernement, en prévenant qu'”Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force accrue”.Si la Hamas “ne libère pas immédiatement tous les otages, les portes de l’enfer vont s’ouvrir”, a averti le ministre de la Défense Israël Katz.En Israël, le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages, a accusé M. Netanyahu de “sacrifier” les captifs en reprenant les frappes intenses sur Gaza.Le Hamas a accusé M. Netanyahu de vouloir “sacrifier” les derniers otages.Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 58 restent retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.L’attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui avait fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, avant ces nouvelles frappes, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- “Peur abjecte” -Parmi les morts dans les frappes mardi figurent le chef du gouvernement du Hamas, Essam al-Dalis, et le chef de la police et des services de sécurité intérieurs du Hamas, selon le mouvement. Le porte-parole de la branche armée du Jihad islamique est mort avec sa femme, a annoncé un responsable.Plusieurs Etat arabes et européens ainsi que la Russie ont condamné les bombardements israéliens.L’Egypte a dénoncé une tactique israélienne pour pousser les Palestiniens à quitter Gaza.Les frappes mettent “en péril” la libération des otages, la fin des hostilités et la reprise de l’aide humanitaire, a estimé Rome.”La population de Gaza vit à nouveau dans une peur abjecte”, a déploré le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher.