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Deux membres de BTS accueillis entre cris et larmes par leurs fans à leur départ de l’armée
Entre cris et larmes, plus d’un millier de fans ont accueilli mercredi matin en Corée du Sud Jimin et Jungkook, deux des membres du septuor vedette de la K-pop BTS, pour la fin de leur service militaire obligatoire.L’agence du boys band, HYBE, avait pourtant demandé à rester à l’écart de la zone où les deux artistes avaient été appelés sous les drapeaux, dans le comté de Yeoncheon adossé à la frontière lourdement armée avec la Corée du Nord.Maquillage, vêtements violets et tatouages évoquant leur groupe favori: des fans venus pour certains du Brésil ou d’Indonésie se sont rassemblés dès 03H00 (18H00 GMT mardi) pour espérer apercevoir Jimin et Jungkook à leur départ de la brigade d’artillerie de la 5e division d’infanterie sud-coréenne.Lorsque les deux hommes sont apparus, cris et larmes ont fusé et des fans se sont enlacés, ont constaté des journalistes de l’AFP.Pour Wu Ruohan, 18 ans, une admiratrice chinoise de BTS, c’était un “rêve devenu réalité”.Lorsque les deux artistes en tenue de camouflage se sont adressés à l’assemblée, nombre de fans avaient le bras levé, téléphone à la main, pour conserver des images de l’événement.”Ca fait longtemps que je n’ai pas été face à une caméra et je suis un peu gêné parce que je ne me suis même pas maquillé”, a déclaré Jungkook.Jimin a dévoilé que les deux artistes étaient partis courir un peu plus tôt, à 05H00, pour tenter d’apparaître sous leur meilleur jour.Les icônes de la K-pop, qui ont passé 18 mois le long de la frontière intercoréenne, ont remercié la foule, se sont inclinés face aux médias et aux fans, avant d’embarquer dans un minivan.Six des sept membres de BTS ont maintenant terminé leur service militaire, rapprochant la formation d’un retour sur la scène musicale au complet. Seul SUGA se trouve encore dans l’armée, jusqu’au 21 juin.- “Renouveau” -L’agence de BTS, HYBE, et le boys band avaient demandé aux fans de ne pas se rendre au niveau des bases militaires où les membres effectuaient leur service militaire, pour des raisons de sécurité.Avant leur entrée à l’armée, BTS s’était même agenouillé lors d’un direct pour demander à ses admirateurs de ne pas approcher des casernes des membres.”Ce ne sont pas de vrais fans, les garçons se sont même agenouillés pour les supplier de ne pas venir”, a argué un internaute en partageant des images de la foule matinale, alors que la polémique enflait sur internet.D’après des experts, le septuor va probablement entamer une “période d’ajustement visuel” de quelques mois, le temps que les cheveux repoussent et que chacun retrouve son apparence d’icône de la K-pop.En attendant, les passionnés de mode ont tenté de trouver leur compte en scrutant les membres de BTS, notamment le poignet de V, sorti avec son partenaire RM mardi de l’armée, qui arborait une montre de la marque Cartier estimée à quelque 20 millions de wons (12.700 euros).A l’inverse, RM portait une montre Casio à un prix plus abordable, quand ni Jimin ni Jungkook n’en exhibaient mercredi.Le septuor célèbre vendredi son 12e anniversaire, un événement appelé “FESTA”. Des fans du monde entier se rendent en Corée du Sud pour l’occasion.Mercredi, des milliers de personnes se trouvaient aux abords du siège de HYBE dans le centre-ville de Séoul. Les fans entonnaient des chansons de BTS et criaient “Jimin, Jungkook”, sous les caméras des médias locaux, qui voient un “renouveau de l’industrie de la K-pop” dans le retour du septuor à la vie civile.
Craintes d’une troisième nuit d’émeutes en Irlande du Nord, malgré les appels au calme
La police nord-irlandaise se prépare mercredi à de nouvelles violences, malgré l’appel au calme des dirigeants de la province après deux nuits d’émeutes visant des immigrés et des affrontements avec les forces de l’ordre dans la ville de Ballymena.A l’issue de ces heurts, qualifiés d'”insensés” par le Premier ministre travailliste Keir Starmer, six personnes ont été arrêtées et l’une d’elles a été inculpée pour troubles à l’ordre public, a déclaré mercredi un responsable de la police, Ryan Henderson, lors d’une conférence de presse.Trente-deux policiers ont été blessés lundi et mardi soir dans ces incidents survenus principalement dans la ville de Ballymena, située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Belfast.Ils ont éclaté après l’inculpation lundi de deux adolescents pour la tentative de viol d’une jeune fille. La police, qui évoque des violences “motivées par des considérations raciales”, ne souhaite pas communiquer sur l’origine des deux jeunes de 14 ans inculpés pour cette tentative de viol. Selon les médias britanniques, ils se sont exprimés par l’intermédiaire d’un interprète roumain lors de leur comparution lundi au tribunal.Mardi soir, des centaines d’individus ont pris pour cible des habitations et commerces et jeté des briques, fusées et cocktails Molotov sur la police. Des “troubles sporadiques” ont aussi eu lieu dans d’autres villes nord-irlandaises, notamment à Belfast, ainsi que dans deux villes à proximité, Carrickfergus et Newtownabbey.”Je condamne fermement les violences observées cette nuit à Ballymena et dans d’autres endroits d’Irlande du Nord, notamment contre des agents de police”, a déclaré Keir Starmer devant le Parlement.La police nord-irlandaise a indiqué avoir appelé des renforts du reste du pays en prévision de nouvelles violences.”Nous pourrions en voir davantage ce soir (mercredi) et c’est pourquoi nous nous préparons”, a indiqué Ryan Henderson. Les représentants du gouvernement nord-irlandais, composé de quatre partis politiques et dirigé par l’élue républicaine du Sinn Fein Michelle O’Neill, ont condamné ces “violences à caractère raciste” et lancé “un appel urgent au calme” mercredi.”Rien ne saurait justifier ces violences, au cours desquelles des habitants ont été traumatisés et de nombreux policiers blessés”, ont fustigé les membres de l’exécutif, au sein duquel nationalistes du Sinn Fein et unionistes du DUP gouvernent de concert.Ces émeutes ont notamment visé des zones où vivent des immigrés roumains à Ballymena. “Ce sont les Roumains qui sont plus spécifiquement ciblés”, estime ainsi Nicola Guy, une habitante de Ballymena âgée de 42 ans, résidant non loin d’une maison incendiée qui était habitée par une famille de Roms.Selon la police, ce sont surtout des jeunes locaux qui ont pris part aux heurts, même si elle n’a pas exclu l’implication de personnes extérieures à la ville, pointant le rôle des réseaux sociaux.- “Division et désordre”.A Ballymena, un habitant interrogé mardi par l’AFP avait indiqué avoir accroché un drapeau britannique devant sa maison “par précaution, pour que les gens sachent que ce n’est pas un étranger qui vit ici”.Les premières violences ont éclaté lundi soir à l’issue d’un rassemblement en soutien à la jeune victime de la tentative de viol présumée et à sa famille.”Ces actes criminels mettent non seulement des vies en danger, mais risquent également de compromettre la procédure pénale en cours”, a souligné mercredi le commissaire Jon Boutcher.”Les actes motivés par la haine et la loi de la foule ne font que déchirer le tissu de notre société: ils ne résolvent rien et ne servent à personne”, a-t-il ajouté.”Ceux qui instrumentalisent la situation pour attiser les tensions raciales se moquent de la justice et n’ont rien à offrir à leurs communautés, si ce n’est de la division et du désordre”, ont renchéri les membres de l’exécutif dans leur communiqué commun.Mais le député du parti Traditional Unionist Voice Jim Allister a toutefois souligné à la chambre des Communes à Londres que s’il n’y a “aucune excuse” pour de tels actes, “le gouvernement doit prendre conscience des tensions sous-jacentes engendrées par une immigration incontrôlée et souvent clandestine”.La province a été secouée à l’été dernier, comme d’autres endroits du Royaume-Uni, par des émeutes anti-immigration. Elles avaient été déclenchées par les meurtres de trois fillettes dans une attaque au couteau, dans le nord-ouest de l’Angleterre, après la diffusion en ligne de fausses rumeurs sur l’identité de l’assaillant.
Craintes d’une troisième nuit d’émeutes en Irlande du Nord, malgré les appels au calme
La police nord-irlandaise se prépare mercredi à de nouvelles violences, malgré l’appel au calme des dirigeants de la province après deux nuits d’émeutes visant des immigrés et des affrontements avec les forces de l’ordre dans la ville de Ballymena.A l’issue de ces heurts, qualifiés d'”insensés” par le Premier ministre travailliste Keir Starmer, six personnes ont été arrêtées et l’une d’elles a été inculpée pour troubles à l’ordre public, a déclaré mercredi un responsable de la police, Ryan Henderson, lors d’une conférence de presse.Trente-deux policiers ont été blessés lundi et mardi soir dans ces incidents survenus principalement dans la ville de Ballymena, située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Belfast.Ils ont éclaté après l’inculpation lundi de deux adolescents pour la tentative de viol d’une jeune fille. La police, qui évoque des violences “motivées par des considérations raciales”, ne souhaite pas communiquer sur l’origine des deux jeunes de 14 ans inculpés pour cette tentative de viol. Selon les médias britanniques, ils se sont exprimés par l’intermédiaire d’un interprète roumain lors de leur comparution lundi au tribunal.Mardi soir, des centaines d’individus ont pris pour cible des habitations et commerces et jeté des briques, fusées et cocktails Molotov sur la police. Des “troubles sporadiques” ont aussi eu lieu dans d’autres villes nord-irlandaises, notamment à Belfast, ainsi que dans deux villes à proximité, Carrickfergus et Newtownabbey.”Je condamne fermement les violences observées cette nuit à Ballymena et dans d’autres endroits d’Irlande du Nord, notamment contre des agents de police”, a déclaré Keir Starmer devant le Parlement.La police nord-irlandaise a indiqué avoir appelé des renforts du reste du pays en prévision de nouvelles violences.”Nous pourrions en voir davantage ce soir (mercredi) et c’est pourquoi nous nous préparons”, a indiqué Ryan Henderson. Les représentants du gouvernement nord-irlandais, composé de quatre partis politiques et dirigé par l’élue républicaine du Sinn Fein Michelle O’Neill, ont condamné ces “violences à caractère raciste” et lancé “un appel urgent au calme” mercredi.”Rien ne saurait justifier ces violences, au cours desquelles des habitants ont été traumatisés et de nombreux policiers blessés”, ont fustigé les membres de l’exécutif, au sein duquel nationalistes du Sinn Fein et unionistes du DUP gouvernent de concert.Ces émeutes ont notamment visé des zones où vivent des immigrés roumains à Ballymena. “Ce sont les Roumains qui sont plus spécifiquement ciblés”, estime ainsi Nicola Guy, une habitante de Ballymena âgée de 42 ans, résidant non loin d’une maison incendiée qui était habitée par une famille de Roms.Selon la police, ce sont surtout des jeunes locaux qui ont pris part aux heurts, même si elle n’a pas exclu l’implication de personnes extérieures à la ville, pointant le rôle des réseaux sociaux.- “Division et désordre”.A Ballymena, un habitant interrogé mardi par l’AFP avait indiqué avoir accroché un drapeau britannique devant sa maison “par précaution, pour que les gens sachent que ce n’est pas un étranger qui vit ici”.Les premières violences ont éclaté lundi soir à l’issue d’un rassemblement en soutien à la jeune victime de la tentative de viol présumée et à sa famille.”Ces actes criminels mettent non seulement des vies en danger, mais risquent également de compromettre la procédure pénale en cours”, a souligné mercredi le commissaire Jon Boutcher.”Les actes motivés par la haine et la loi de la foule ne font que déchirer le tissu de notre société: ils ne résolvent rien et ne servent à personne”, a-t-il ajouté.”Ceux qui instrumentalisent la situation pour attiser les tensions raciales se moquent de la justice et n’ont rien à offrir à leurs communautés, si ce n’est de la division et du désordre”, ont renchéri les membres de l’exécutif dans leur communiqué commun.Mais le député du parti Traditional Unionist Voice Jim Allister a toutefois souligné à la chambre des Communes à Londres que s’il n’y a “aucune excuse” pour de tels actes, “le gouvernement doit prendre conscience des tensions sous-jacentes engendrées par une immigration incontrôlée et souvent clandestine”.La province a été secouée à l’été dernier, comme d’autres endroits du Royaume-Uni, par des émeutes anti-immigration. Elles avaient été déclenchées par les meurtres de trois fillettes dans une attaque au couteau, dans le nord-ouest de l’Angleterre, après la diffusion en ligne de fausses rumeurs sur l’identité de l’assaillant.
En mai, la chaleur est restée la norme, sur terre comme pour les mers
La chaleur est restée la nouvelle norme dans le monde au mois de mai, aussi bien sur terre que sur les mers, nombre d’entre elles connaissant toujours des températures “inhabituellement élevées” comme depuis plus de deux ans.Même s’il est repassé sous le seuil de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le mois dernier a été le deuxième mai le plus chaud dans le monde, juste derrière mai 2024, selon l’observatoire européen Copernicus. Il a été marqué par une température moyenne de 15,79°C, soit 0,12°C plus frais que le record enregistré il y a un an mais légèrement plus chaud que mai 2020, qui se classe troisième.Idem pour les océans: avec 20,79°C en surface, le mois est aussi le deuxième plus chaud de l’histoire récente, derrière mai 2024. Mais ces températures sont restées “inhabituellement élevées” dans nombre de mers ou de bassins océaniques, observe Copernicus.”De larges zones dans le nord-est de l’Atlantique nord, qui ont connu des canicules marines, ont enregistré des températures de surface record pour le mois. La plupart de la mer Méditerranée était beaucoup plus chaude que la moyenne”, observent les experts.La santé des océans est au coeur de la troisième Conférence des Nations Unies qui leur est dédiée (UNOC) et se tient actuellement à Nice. Les épisodes de canicule marine peuvent entraîner des migrations et des épisodes de mortalité massive d’espèces, dégrader les écosystèmes, mais aussi réduire la capacité des couches océaniques à se mélanger entre le fond et la surface, entravant ainsi la distribution des nutriments.Les océans, qui recouvrent 70% de la surface du globe, agissent aussi comme un régulateur majeur du climat terrestre. Des eaux plus chaudes entraînent des ouragans et des tempêtes plus violentes, avec leur cortège de destructions et d’inondations.Copernicus note que le printemps a été très contrasté en Europe en termes de pluies. “Certaines parties de l’Europe ont connu leurs plus bas niveaux de précipitations et d’humidité des sols depuis au moins 1979”, notent les experts.Le printemps a battu plusieurs records climatiques au Royaume-Uni, et une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe aussi depuis plusieurs semaines le Danemark et les Pays-Bas, faisant craindre pour les rendements agricoles et les réserves en eau.Plus de la moitié (52%) des sols en Europe et sur le pourtour méditerranéen étaient affectés par la sécheresse fin mai, un record mensuel depuis le début des observations en 2012, selon l’analyse par l’AFP des données de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).- “Bref répit” -Le mois dernier s’est inscrit 1,40°C au-dessus de la moyenne des années 1850-1900, qui correspondent à l’ère préindustrielle, avant que l’utilisation massive des énergies fossiles ne réchauffe durablement le climat. “Mai 2025 interrompt une longue séquence inédite de mois supérieurs à 1,5°C” de réchauffement, souligne Carlo Buontempo, directeur du service du changement climatique de Copernicus (C3S): 21 mois sur 22 avaient auparavant franchi ce seuil symbolique, qui marque l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.”Cela offre peut-être un bref répit pour la planète mais on s’attend bien à ce que le seuil de 1,5°C soit franchi de nouveau dans un avenir proche en raison du réchauffement continu du système climatique”, a-t-il souligné.Sur une période de douze mois (juin 2024-mai 2025), le réchauffement atteint 1,57°C par rapport à l’ère préindustrielle.Les températures évoquées dans l’accord historique de 2015 s’entendent toutefois sur de longues périodes, typiquement en moyenne sur 20 ans, permettant de lisser la variabilité naturelle d’une année sur l’autre. Les scientifiques considèrent que le climat actuel est réchauffé d’au moins 1,3°C en moyenne.Mais les scientifiques du Giec, les experts mandatés par l’ONU, prévoient qu’il y ait une chance sur deux de constater dès 2030-2035 que le climat est réchauffé de 1,5°C en moyenne.Les scientifiques soulignent l’importance de contenir le plus possible le réchauffement climatique, chaque fraction de degré supplémentaire entraînant plus de risques comme les vagues de chaleur ou la destruction de la vie marine.Contenir le réchauffement à 1,5°C plutôt qu’à 2°C permettrait ainsi de limiter significativement ses conséquences les plus catastrophiques, selon le Giec.
Les Moscovites inquiets des prix “délirants”, après plus de trois ans d’offensive en Ukraine
Au marché de Préobrajenski à Moscou, fraises, cerises et autres fruits de saison font de l’oeil sur les étals, sous un beau soleil estival. Mais pour Roman Paltievitch, difficile d’en acheter ici en raison de l’inflation élevée: “Les prix sont délirants !”Après plus de trois ans d’offensive russe en Ukraine et de sanctions occidentales en représailles, la hausse des prix, stabilisée depuis plusieurs mois autour de 10%, reste un caillou dans la chaussure du Kremlin, qui n’arrive pas à la faire baisser fortement.Selon l’agence nationale des statistiques Rosstat, le taux d’inflation s’est établi à 9,88% en mai sur un an, en légère baisse par rapport à avril.”Je n’achète ici ni pommes de terre, ni cerises”, lance Roman Paltievitch, un retraité de 84 ans. “Cette année, les prix ont fortement augmenté !”Il dit venir faire ses courses sur ce marché depuis son enfance, passée sous l’URSS, mais préfère désormais aller “dans une petite épicerie”, ailleurs en ville, pour faire une grande partie de ses achats.”C’est moins cher là-bas”, justifie-t-il.Au moment d’évoquer les causes de l’inflation, l’octogénaire pèse soigneusement ses mots pour s’éviter des ennuis avec la justice, toute critique étant sévèrement réprimée par les autorités.C’est pourtant bien l’attaque de l’armée russe contre son voisin ukrainien depuis février 2022 qui a engendré l’explosion des prix alimentaires: les sanctions occidentales ont tiré les prix à la hausse, Moscou dépensant en parallèle massivement dans le complexe militaro-industriel pour soutenir l’armée, ce qui a poussé les salaires vers le haut et, en cascade, les produits du quotidien.A côté de Roman, sa femme, Tatiana, tient religieusement dans ses mains une petite barquette de fraises, comme un petit objet précieux de 400 roubles (4,50 euros) auquel il faut faire très attention.Au vue de leur prix devenu à leurs yeux prohibitifs, les fraises seront uniquement pour leurs petits-enfants, dit-elle.- “Remplir son frigo” -Ailleurs dans les allées du marché de Préobrajenski, nombreux sont ceux rencontrés par l’AFP qui évoquent les mêmes problèmes pour remplir le panier, alors même que la Banque centrale de Russie s’est félicitée publiquement vendredi du “ralentissement” de la hausse des prix.”Je n’achète plus rien dans les grands supermarchés”, explique Nikolaï Koutcherov, un artiste indépendant de 62 ans, venu ici se procurer du poulet pour sa jeune petite-fille.”Il faut oublier les voyages. Depuis trois, quatre ans, on ne pense plus qu’à remplir son frigo”, reconnaît-il, un brin amer.Comme lui, de nombreux Russes restent profondément marqués par la grave crise économique des années 1990, quand l’économie nationale, au sortir de 70 ans de communisme et de planification étatique, s’était retrouvée largement ébranlée. Une partie de la population avait même perdu ses économies.Un quart de siècle plus tard, le choc de l’ouverture du marché à la concurrence a été remplacé par celui de l’assaut des troupes russes en Ukraine, une décision prise par le président Vladimir Poutine, qui assure pourtant que son pays est devenu “plus souverain” depuis 2022.Dans ce contexte de restructuration à marche forcée de l’économie, le maître du Kremlin vante également la hausse des salaires réels, qui a bénéficié à plusieurs centaines de milliers de Russes, principalement ceux travaillant dans l’industrie de défense.”Les salaires augmentent, donc cela revient à peu près au même”, assure à l’AFP Konstantin Zelenkov, un ingénieur de 38 ans.Mais tous ne partagent pas son point de vue, comme Irina Iakovleva, une ancienne comptable de 68 ans, selon qui “tout augmente sans cesse”. Avant de résumer le sentiment général: “Nous devons tout simplement nous restreindre.”





