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La faim ne doit jamais être utilisée “comme une arme de guerre”, lance le chef de l’ONU

La faim ne doit pas être utilisée comme “une arme de guerre” a exhorté le chef de l’ONU António Guterres lundi, alors que l’Union africaine (UA) a appelé à agir contre la faim sur le continent où plus de 280 millions de personnes sont malnutries lors d’un sommet organisé en Éthiopie.Cette réunion sur l’alimentation, co-organisée …

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La faim ne doit jamais être utilisée “comme une arme de guerre”, lance le chef de l’ONU

La faim ne doit pas être utilisée comme “une arme de guerre” a exhorté le chef de l’ONU António Guterres lundi, alors que l’Union africaine (UA) a appelé à agir contre la faim sur le continent où plus de 280 millions de personnes sont malnutries lors d’un sommet organisé en Éthiopie.Cette réunion sur l’alimentation, co-organisée par l’Ethiopie et l’Italie, intervient dans un contexte de pression internationale accrue sur Israël concernant le désastre humanitaire à Gaza, et de coupes drastiques dans l’aide internationale qui affectent de nombreux pays africains. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont ouvert ce Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS) en présence notamment du président kényan William Ruto et de son homologue somalien Hassan Cheikh Mohamoud.Selon un nouveau rapport publié lundi par l’ONU, environ 8,2% de la population mondiale, soit entre 638 et 720 millions de personnes, a été confrontée à la faim en 2024, en baisse de 0,3% par rapport à 2023.Mais ces chiffres sont très éloignés de l’objectif de l’ONU d’un monde sans faim en 2030. Selon les projections actuelles, quelque 512 millions de personnes seront toujours sous-alimentées d’ici la fin de la décennie, dont 60% rien qu’en Afrique. “Le changement climatique perturbe les récoltes, les chaînes d’approvisionnement et l’aide humanitaire. Les conflits continuent de propager la faim à Gaza, au Soudan et au-delà”, a affirmé António Guterres, intervenu par visioconférence.- “Instabilité” -“La faim alimente l’instabilité et compromet la paix. Nous ne devons jamais accepter la faim comme une arme de guerre”, a-t-il ajouté. Dimanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent “des niveaux alarmants”, avec un “pic de décès en juillet”.Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a déclaré lundi que cinq personnes étaient mortes de malnutrition en 24 heures, portant à 147 le nombre total de décès dus à la malnutrition depuis le début de la guerre.Un blocus total imposé en mars par Israël à Gaza et très partiellement assoupli fin mai a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Quelque 2,4 millions de Palestiniens y sont assiégés depuis le début de la guerre qui a fait près de 60.000 morts à Gaza en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a été déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.  Israël accuse le Hamas d’exploiter la souffrance de la population civile, notamment en volant la nourriture, ce que le mouvement dément.Le Soudan est de son côté plongé depuis avril 2023 dans une violente guerre civile entre l’armée, qui contrôle le centre, le nord et l’est du troisième plus vaste pays d’Afrique, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui détiennent presque toute la région occidentale du Darfour.Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 14 millions de personnes à fuir, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, a provoqué “la pire crise humanitaire au monde” selon l’ONU.- “Instant crucial” -Lundi, le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a aussi exhorté les partenaires internationaux à “honorer leurs engagements”.”À cet instant crucial, combien d’enfants et de mères sur le continent dorment le ventre vide ? Des millions, certainement. L’urgence de la situation ne fait aucun doute”, a-t-il lancé.Pour le chef de la Commission de l’UA, “les chocs climatiques, les conflits et les perturbations économiques” sont les principales raisons de la hausse de l’insécurité alimentaire sur le continent.”282 millions d’Africains sont malnutris. 52 millions de personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire. Et près de 3,4 millions sont au bord de la famine”, a énuméré M. Ali Youssouf.Dix millions de personnes sont aussi déplacées en raison de la sécheresse, des inondations et des cyclones, a-t-il précisé. Pour parvenir à la “résilience nutritionnelle”, Mahamoud Ali Youssouf a plaidé notamment pour que les Etats membres de l’organisation continentale consacrent 10% de leur PIB à l’agriculture.”Mais nous ne pouvons pas faire ça seuls. Nous appelons nos partenaires à honorer leurs engagements à financer et à soutenir les solutions africaines”, a poursuivi le chef de la Commission de l’UA, dans un contexte de baisses de l’aide internationale.Les coupes dans l’aide occidentale, et notamment le démantèlement par le président américain Donald Trump de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), plongent les programmes humanitaires dans une situation critique. 

Colombie: l’ex-président Uribe fixé lundi sur son sort pour subornation de témoins

L’ancien président colombien Alvaro Uribe connaîtra son sort lundi dans une affaire de subornation de témoins qui a fait de lui le tout premier ex-chef d’État du pays sud-américain à être jugé.Cet homme de 73 ans, qui a été président de 2002 à 2010, est accusé de “corruption de témoins” dans une enquête distincte le concernant, et risque une peine de 12 ans de prison dans cette affaire hautement politisée.Elle remonte à 2012, quand Uribe a accusé devant la Cour suprême le sénateur de gauche Ivan Cepeda d’avoir monté un complot pour le lier faussement à des groupes paramilitaires de droite impliqués dans le long conflit armé colombien.La cour a décidé de ne pas poursuivre Ivan Cepeda et s’est plutôt penchée sur les accusations portant sur Uribe.Les groupes paramilitaires sont apparus dans les années 1980 en Colombie pour combattre les guérillas marxistes qui avaient pris les armes contre l’État deux décennies plus tôt avec l’objectif déclaré de lutter contre la pauvreté et la marginalisation politique, notamment dans les zones rurales.La multitude de groupes armés du pays a adopté la vente de cocaïne comme principale source de revenus.Uribe était un homme politique de droite, comme tous les présidents colombiens avant l’actuel dirigeant Gustavo Petro, qui a évincé le parti Centro Democratico d’Uribe lors des élections de 2022.- Alvaro Uribe encore en campagne -M. Uribe a prononcé dimanche un discours d’une heure dans sa ville natale de Medellin, dans lequel il a critiqué l’administration de gauche de Gustavo Petro.”Nous avons besoin d’une victoire énorme l’année prochaine”, a déclaré M. Uribe, en référence aux élections présidentielles qui se tiendront en 2026.Durant son mandat, il a mené une campagne militaire acharnée contre les cartels de drogue et l’armée guérillera des FARC qui a signé un accord de paix avec son successeur Juan Manuel Santos en 2016.Après que Cepeda l’a accusé d’avoir eu des liens avec des groupes paramilitaires responsables de violations des droits de l’homme, Alvaro Uribe aurait contacté d’anciens combattants emprisonnés pour qu’ils mentent en sa faveur.Il affirme qu’il voulait seulement les convaincre de dire la vérité.En 2019, des milliers de personnes ont manifesté à Bogota et Medellin quand M. Uribe – qui reste une voix importante de la droite – a été inculpé dans cette affaire.Plus de 90 témoins ont témoigné lors de son procès, qui s’est ouvert en mai 2024.L’enquête contre Uribe a commencé en 2018 et a connu de nombreux rebondissements, plusieurs procureurs généraux ayant cherché à classer l’affaire.Elle a pris un nouvel élan sous la procureure générale Luz Camargo, choisie par Gustavo Petro, lui-même un ancien guérillero et ennemi politique juré d’Uribe.Les procureurs affirment détenir des preuves d’au moins un ancien combattant paramilitaire qui prétend avoir été contacté par Uribe pour changer sa version.L’ancien président fait également l’objet d’enquêtes dans d’autres affaires.Il a témoigné devant les procureurs dans une enquête préliminaire sur un massacre paramilitaire de petits agriculteurs en 1997, quand il était gouverneur du département occidental d’Antioquia.Une plainte a également été déposée contre lui en Argentine, où la juridiction universelle permet de poursuivre des crimes commis n’importe où dans le monde.Cette plainte découle de l’implication présumée d’Uribe dans plus de 6.000 exécutions et disparitions forcées de civils par l’armée quand il était président.Alvaro Uribe maintient que son procès est le produit d’une “vengeance politique”.

Bruxelles défend son accord commercial noué avec Trump

Un “bon” compromis ou une capitulation face à Trump? L’Union européenne a cherché lundi à défendre son accord commercial noué avec les Etats-Unis, qui suscite des réactions très contrastées des capitales et grandes industries.”Je suis 100% sûr que cet accord est meilleur qu’une guerre commerciale avec les Etats-Unis”, a affirmé le négociateur en chef de …

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Bruxelles défend son accord commercial noué avec Trump

Un “bon” compromis ou une capitulation face à Trump? L’Union européenne a cherché lundi à défendre son accord commercial noué avec les Etats-Unis, qui suscite des réactions très contrastées des capitales et grandes industries.”Je suis 100% sûr que cet accord est meilleur qu’une guerre commerciale avec les Etats-Unis”, a affirmé le négociateur en chef de l’UE, Maros Sefcovic, lors d’une conférence de presse.”C’est clairement le meilleur accord que nous pouvions obtenir dans des circonstances très difficiles”, a revendiqué ce commissaire européen, responsable des tractations avec Washington au nom des 27 Etats membres.Scellé dimanche en Ecosse par la cheffe de la Commission, Ursula von der Leyen, et Donald Trump, le “deal” prévoit une taxe de 15% sur les produits européens exportés aux Etats-Unis.C’est bien plus que le taux en vigueur avant le retour au pouvoir du président américain. Mais bien moins que ce que le milliardaire républicain menaçait d’imposer au Vieux continent, faute d’accord.En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis.Les autres modalités ne sont pas encore connues et devraient être partagées par l’UE et les Etats-Unis dans une déclaration commune au cours des prochains jours.Mais l’accord a déjà fait bondir plusieurs capitales.Le Premier ministre français François Bayrou a accusé l’Europe de se “soumettre” aux Etats-Unis, et regretté un “jour sombre”.Pour le dirigeant hongrois Viktor Orban, très critique de Bruxelles, Donald Trump n’a fait qu’une bouchée de la Commission européenne, chargée de négocier cet accord commercial au nom des 27 Etats membres. “Cela ressemble un peu à une capitulation”, note Alberto Rizzi, analyste auprès du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR). L’accord accepté par l’UE est “assez déséquilibré”, a affirmé l’expert à l’AFP, voyant là une “victoire politique pour Trump”.Ce partenariat commercial a même été raillé par Moscou, qui a moqué les conséquences “très dures” pour l’industrie européenne.- “Le mieux qu’on pouvait obtenir” -La présidente de la Commission européenne a au contraire défendu un “bon accord” assurant qu’il apporterait “de la stabilité” aux consommateurs, investisseurs et industriels des deux côtés de l’Atlantique.L’accord permet d'”éviter une escalade inutile”, a estimé le chancelier allemand Friedrich Merz. Il évite un scénario “potentiellement dévastateur”, a renchéri la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. A Bruxelles, on admet que le deal négocié place les Européens dans une moins bonne posture qu’auparavant. Tout en martelant que les alternatives – des droits de douane encore plus élevés ou l’incertitude autour de l’absence d’accord – auraient été bien pires.Et pour cause: les deux principales puissances commerciales de la planète s’échangent chaque jour près de 4,4 milliards d’euros de biens et services.Le commissaire européen Maros Sefcovic a souligné qu’il s’était rendu à Washington 10 fois avec ses équipes pour trouver une issue à ce différend commercial. Et que des droits de douane plus élevés auraient mis jusqu’à 5 millions d’emplois européens en péril.Mais à l’image des capitales européennes, les Bourses mondiales ont aussi réservé un accueil mitigé à cet accord, évoluant sans véritable entrain.Pour le lobby européen de l’automobile, une des industries les plus touchées par ces droits de douane, il marque une “désescalade” bienvenue dans un contexte de “grave incertitude”.Les droits de douane convenus restent “trop élevés”, a toutefois protesté la chimie allemande, qui représente des géants industriels comme Bayer ou BASF.Il “illustre la difficulté qu’a encore l’UE à faire valoir la puissance de son économie et l’importance de son marché intérieur”, a encore déclaré la première organisation patronale française, le Medef.