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La flavescence dorée plonge les viticulteurs hongrois en plein désarroi

La mort dans l’âme, Viktor Keszler a dû arracher ses jeunes vignes après seulement trois vendanges, en raison de l’épidémie de flavescence dorée qui menace la quasi-totalité des vignobles hongrois.”On tente de traiter le vignoble par pulvérisation (d’insecticides, ndlr) pour limiter la propagation”, confiait fin novembre à l’AFP ce producteur du village de Zalaszentgrot, dans la région aux collines ondulantes de Zala (sud-est). “Mais cela ne sert à rien: les cicadelles (des insectes suceurs de sève, ndlr) vectrices de la maladie se déplacent vers des vignobles non traités ou des vignes sauvages à proximité et reviennent infectées”, déplore le viticulteur de 45 ans, qui a déjà perdu un demi-hectare sur les quatre de son domaine.La Hongrie, 14e pays producteur de vin avec 270 million litres en 2024 selon l’Organisation internationale du vin (OIV), est célèbre pour ses régions viticoles comme celle du Tokaj, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.Mais comme dans de nombreux autres pays européens, la flavescence dorée, l’une des maladies de la vigne “les plus dangereuses” d’après l’OIV, menace de décimer des parcelles entières.La maladie, qui a été détectée officiellement pour la première fois en 2013, s’est étendue cette année à 21 des 22 régions viticoles du pays. Une propagation éclair qui a abasourdi les viticulteurs hongrois et sonné l’alarme.- “Trop tard” -“Si nous ne prenons pas cela au sérieux, cela pourrait pratiquement anéantir la production de raisin en Hongrie”, a averti le président du Conseil national des communautés viticoles Janos Frittmann mi-novembre, lors de la conférence annuelle des vignerons.Selon lui, la flambée de la maladie a pris l’industrie au dépourvu.”Jusqu’à présent, les vignerons n’étaient probablement pas assez inquiets, beaucoup ne connaissaient même pas les symptômes”, a-t-il déclaré à l’AFP.Des feuilles qui jaunissent sont parmi les signes de la maladie, qui s’est amplifiée en raison du réchauffement climatique, favorable au développement des cicadelles, selon les experts.Le gouvernement hongrois a débloqué en urgence environ 10 millions d’euros en septembre et ces derniers mois, des inspecteurs ont ainsi contrôlé près de 8.700 hectares de vignobles et recueilli des milliers d’échantillons, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Agriculture, qui estime avoir “réagi rapidement” et fait en sorte de ralentir la propagation de la maladie au cours des 12 dernières années.Un constat que ne partage pas Gergely Gaspar, à la fois exploitant viticole et conseiller en produits phytosanitaires.Selon lui, le gouvernement n’a pas pris la mesure du fléau et laissé le département de la protection des plantes de l’Autorité de sécurité alimentaire NEBIH en situation de “sous-effectifs et sous-financement”.Par exemple, dans les vignobles de Monor, près de la capitale Budapest, l’autorité n’a procédé à aucune inspection aléatoire pendant six ans, a-t-il affirmé à l’AFP.Et quand des échantillons sont prélevés, leur analyse peut s’éterniser faute de capacités dans les laboratoires, dénonce encore M. Gaspar, qui a perdu toutes ses vignes près de Monor.Face à l’étendue des dégâts, M. Keszler dit avoir parfois le sentiment de mener une lutte “sans espoir”. “Mais si l’État et les autorités locales s’impliquent, alors nous pouvons réussir”, estime-t-il cependant.Elisa Angelini, responsable du service de détection des maladies au Centre de recherche Viticulture et Oenologie en Vénétie (CREA-VE), souligne que “la maladie est généralement découverte dans une nouvelle zone en moyenne quatre ans après l’infection, quand il est déjà trop tard pour l’éradiquer”.Les viticulteurs hongrois vont donc devoir, selon elle, apprendre à vivre avec cette maladie, comme avant eux leurs confrères en France où elle a été détectée pour la première fois en 1949, et en Italie.

De Miami au Guatemala, l’exil d’enfants séparés de leurs familles par Trump

Andy s’apprête à embarquer pour le Guatemala, où se trouve son père. Mais pour ce garçonnet de six ans, ce n’est pas un simple retour au pays d’origine pour des vacances: son père a récemment été expulsé des Etats-Unis par la police de Donald Trump.”C’est un peu triste parce qu’ils ont emmené mon frère, et moi j’ai dû rester avec le petit pour m’en occuper”, raconte Osvaldo, l’oncle d’Andy qui l’accompagne à l’aéroport de Miami, grande ville de Floride (sud-est) où résident d’importantes communautés originaires d’Amérique latine.Ces populations sont les premières visées par la virulente politique antimigrants du président américain, qui a encore récemment redoublé de violence dans sa rhétorique. Son administration déploie en masse la police de l’immigration qui suscite la terreur avec ses agents masqués aux méthodes parfois brutales.Après une décennie en Floride, Adiner, le père d’Andy, fait partie des nombreuses personnes expulsées depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.Né aux Etats-Unis, Andy, lui, est américain. Jusqu’en novembre, il vivait avec son père. Un jour, alors qu’il venait le chercher à l’école, un policier l’arrête. Il n’avait ni visa, ni permis de séjour.- “Inquiet pour le petit” -Partir rend Andy “un peu nerveux”, même s’il est aussi content de revoir son père, dit Osvaldo, qui n’a pas souhaité donné son nom complet.”Je pense toujours à mon frère, à la raison pour laquelle ils l’ont arrêté. Et je m’inquiète aussi pour le petit”, continue l’oncle, qui craint lui-même d’être interpellé.A l’aéroport ce jour-là, Andy, sac sur le dos et petite croix autour du cou, est accompagné de six autres enfants entre trois et 15 ans. Trois sont des Américains, les autres des Guatémaltèques ayant grandi en Floride. Tous partent pour les mêmes raisons.Le départ a été organisé par le Guatemalan-Maya Center, qui vient en aide aux familles confrontées à ce genre de situations entre les Etats-Unis et le pays d’Amérique centrale.Au terminal, la militante associative Mariana Blanco s’assure que les enfants ont tout le nécessaire pour le voyage.Parmi les enfants américains, la militante associative montre Franklin, trois ans, et son frère Garibaldi, six ans. Le cadet, portant un pull Spider-Man et sac à dos imprimé de dinosaures, regarde autour de lui, l’air perdu.Eux aussi partent retrouver leur père, récemment expulsé de Floride. Leur mère, qui travaille du matin au soir, craint elle aussi d’être arrêtée.Dans l’avion, les enfants seront accompagnés de deux bénévoles de l’association.- “Droits des enfants bafoués” -Diego Serrato, l’un des bénévoles, accuse le gouvernement Trump de “racisme” et de “bafouer les droits des enfants”. “C’est triste de voir sur leurs petits visages l’inquiétude et la peur à la place du sourire qu’ils devraient avoir”, déplore-t-il.Dans le groupe, se trouvent aussi Mariela, 11 ans, qui vivra au Guatemala avec sa mère car son père a peur d’être arrêté; Alexis, 11 ans, qui a dû se réfugier quelques jours chez une tante éloignée; ou encore Enrique, 13 ans, qui verra sa mère pour la première fois en huit ans alors que son père est détenu par la police de l’immigration.”Personne ne devrait subir ça, encore moins un enfant”, lance la militante associative Mariana Blanco, qui dénonce une situation “triste et cruelle”. Ces enfants seront confrontés à une nouvelle vie, leurs familles vivant pour la plupart dans des régions rurales difficiles du Guatemala, souligne Mariana Blanco. Parmi les plus âgés, la plupart devront, faute d’argent pour payer l’école, “se mettre à travailler”, prévient-elle encore.Alors que le groupe se dirige vers les douanes, Andy fait brusquement demi-tour pour serrer fort dans ses bras son oncle Osvaldo, avant de retourner avec les autres enfants. 

Déjà vu? Trump accusé de déni économique et de déclin physique

Un président vieillissant, confronté à de mauvais sondages et à des soupçons sur son état de santé, qui assure contre vents et marées que l’Amérique est florissante. Joe Biden? Non, Donald Trump.Le républicain, au pouvoir depuis près d’un an, continue de manière presque obsessionnelle à se comparer à son prédécesseur. Joe Biden serait sénile là où il déborderait d’énergie, le démocrate aurait mené le pays à la faillite alors que Donald Trump présiderait un “âge d’or” économique.Pendant un meeting en Pennsylvanie mardi, il a prononcé le nom de son rival plus de vingt fois et l’a même traité de “connard endormi” (“sleepy son of a bitch”).Depuis quelques semaines pourtant, une forte impression de déjà vu colore la présidence du milliardaire républicain.Certaines de ses déclarations font écho, dans le style décomplexé qui lui est propre, à des propos tenus par Joe Biden.”L’Amérique a la meilleure économie du monde”, avait lancé le président démocrate en avril 2024, allant contre la perception des électeurs.L’économie américaine mérite “un 25/20” (A+++++), a assuré Donald Trump dans un entretien avec le site Politico, publié mardi. Il répète que les prix baissent alors que les Américains continuent à se plaindre de la vie chère.- 31% -“Il y aura toujours une partie de ses partisans qui le suivront quoi qu’il arrive. S’il dit que le ciel n’est pas bleu, ils diront que le ciel n’est pas bleu”, juge Alex Keena, professeur de sciences politiques à la Virginia Commonwealth University.Mais “ce n’est pas la majorité des Américains”, dit le chercheur à l’AFP. “Il y a un moment où les gens sortent de chez eux, vont faire des courses, et leur vécu est incontestable”.Selon une enquête d’opinion de l’université de Chicago pour l’agence AP, publiée jeudi, seuls 31% des Américains sont satisfaits de la politique économique de Donald Trump.”Quand les sondages vont-ils refléter la grandeur de l’Amérique aujourd’hui?” a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social. “Quand dira-t-on enfin que j’ai créé, sans inflation, peut-être la meilleure économie de l’histoire de notre pays? Quand les gens vont-ils comprendre ce qu’il se passe?”.Pendant sa campagne électorale, il avait accusé Joe Biden de mépriser les difficultés des ménages modestes.Aujourd’hui, comme son prédécesseur, le dirigeant républicain tente de diriger en partie le mécontentement des consommateurs vers les grandes entreprises, soupçonnées de gonfler les prix.Comme l’ancien président démocrate, il peine à susciter l’enthousiasme autour de ses projets de soutien du pouvoir d’achat.Et comme Joe Biden, il est rattrapé par des questions sur sa santé, sans atteindre toutefois l’intensité des interrogations sur le déclin de son rival, qu’il a lui-même alimentées.- Bleu sur la main -En décrivant l’ancien président démocrate comme un vieillard incapable de gouverner, le républicain “a exploité un mécontentement bien réel” à propos du vieillissement de la classe politique américaine, rappelle Alex Keena.Mais cette stratégie pourrait se retourner contre le président le plus âgé jamais élu aux Etats-Unis.Donald Trump, 79 ans, est maintenant celui dont chaque apparition publique est scrutée.C’est lui désormais qui est attaqué sur les réseaux sociaux. Jeudi, une fausse photo le montrant avec un déambulateur a par exemple circulé.Le républicain s’est-il assoupi pendant ce conseil des ministres ou a-t-il seulement baissé les yeux un instant? Cet hématome couvert d’un pansement sur le dos de la main est-il vraiment, comme le répète la Maison Blanche, le résultat de nombreuses poignées de mains?L’équipe de Joe Biden avait multiplié les démentis furieux, mais aussi protégé toujours davantage le président octogénaire des regards du public et des questions des journalistes.Donald Trump, lui, reste infiniment plus accessible que son prédécesseur ne l’a jamais été et se livre très fréquemment à de longs échanges impromptus avec la presse.Mais gare à qui ose, comme le New York Times récemment, enquêter sur son rythme de travail et sa vitalité.”C’est de la sédition, peut-être même de la trahison quand le New York Times et d’autres font sans cesse des articles MENSONGERS pour diffamer et rabaisser LE PRESIDENT DES ETATS-UNIS”, a-t-il écrit sur Truth Social.

Deux personnes tuées par des tirs à l’université américaine Brown, l’auteur en fuite

Des tirs sur le campus de l’université Brown, l’une des plus prestigieuses aux Etats-Unis, ont fait deux morts et neuf blessés samedi, tous des étudiants, ont annoncé les autorités locales, l’auteur étant toujours traqué dimanche par les forces de l’ordre.Sur les neuf étudiants blessés, huit l’ont été grièvement mais sont dans un état stable, a déclaré lors d’une conférence de presse Brett Smiley, le maire de Providence, capitale du petit Etat du Rhode Island (nord-est).Il a ensuite précisé que l’auteur des coups de feu n’avait pas encore été appréhendé et que plus de 400 membres des forces de l’ordre avaient été déployés.Huit heures après la fusillade, le tireur était toujours en fuite.Selon Frank Doyle, un responsable de l’établissement Brown, les tirs ont eu lieu dans le bâtiment d’ingénierie et de physique, où se déroulaient des examens.Katie Sun a raconté au journal étudiant Brown Daily Herald qu’elle étudiait dans un bâtiment voisin quand elle a entendu des coups de feu. Elle a couru jusqu’à son dortoir en laissant toutes ses affaires. “C’était franchement assez terrifiant. Les coups de feu semblaient venir… de l’endroit où sont les salles de classe”, a-t-elle rapporté.- “Prier pour les victimes” -La police a rendu publique une vidéo où l’auteur présumé des faits sort du bâtiment, vêtu d’habits sombres. Des témoins ont rapporté qu’il portait également “un masque de camouflage gris”, a précisé le chef adjoint de la police de Providence, Tim O’Hara, appelant des témoins à apporter toute information utile à l’enquête.Aucune arme n’a été pour l’instant retrouvée par les autorités.”Mon cœur se brise pour les élèves qui attendaient avec impatience les vacances et qui doivent à la place faire face à une nouvelle fusillade de masse terrifiante”, a déclaré sur X le sénateur de Rhode Island Sheldon Whitehouse. Selon le Gun Violence Archive, qui définit une fusillade de masse comme un événement au cours duquel quatre personnes ou plus sont blessées par balle, il y a déjà eu plus de 300 fusillades de masse aux États-Unis depuis le début de l’année, y compris celle-ci.Donald Trump a indiqué sur sa plateforme Truth Social avoir été informé de la situation, et que la police fédérale, le FBI, était sur place.A son retour à la Maison Blanche après avoir assisté à un match de football américain universitaire, il a déclaré: “Quelle chose terrible”.”Tout ce que nous pouvons faire pour le moment, c’est prier pour les victimes”, a-t-il ajouté.- Fléau récurrent -Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes à feu le plus élevé de tous les pays développés. Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n’ont jusqu’à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés au port d’arme, garanti par la Constitution.En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon Gun Violence Archive.L’histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.Parmi tous ces massacres, ceux commis en milieu scolaire ou visant des enfants marquent plus fortement la mémoire collective.La fusillade scolaire la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis a eu lieu en avril 2007: un étudiant déséquilibré avait abattu 32 personnes sur le campus de l’université Virginia Tech, à Blacksburg, avant de se suicider.

Cambodge et Thaïlande continuent à se battre à leur frontière

La Thaïlande et le Cambodge continuent à se battre dimanche à leur frontière, le conflit entrant dans sa deuxième semaine après le démenti par Bangkok qu’un cessez-le-feu ait été conclu comme l’affirmait Donald Trump.Les hostilités qui ont éclaté le 7 décembre ont fait au moins 25 morts –14 soldats thaïlandais et 11 civils cambodgiens–, selon des sources officielles, et quelque 800.000 déplacés de part et d’autre de la frontière.”Cela fait six jours que je suis là et je suis triste que les combats continuent. Je m’inquiète pour ma maison et mon bétail”, a déclaré dimanche à l’AFP Sean Leap, 63 ans, dans un camp pour personnes évacuées dans la province cambodgienne frontalière de Banteay Meanchey. “Je veux que ça s’arrête”.Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités et de s’en prendre aux civils. Vendredi, le président américain Donald Trump avait affirmé que leurs dirigeants avaient accepté une trêve après un coup de téléphone de sa part, mais le gouvernement thaïlandais a démenti et les combats se sont poursuivis samedi et dimanche.Selon le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, le Cambodge a bombardé plusieurs provinces frontalières samedi soir et dimanche. Son homologue cambodgienne Maly Socheata a pour sa part affirmé que les forces thaïlandaises continuaient à bombarder et à tirer au mortier dans les zones près de la frontière depuis dimanche minuit.- Migrants bloqués -Samedi, le Cambodge a fermé tous ses postes-frontière avec la Thaïlande, et des travailleurs migrants se sont retrouvés bloqués d’un côté ou de l’autre.Sous une tente de fortune dans un camp de déplacés à Banteay Meanchey, Cheav Sokun, 38 ans, a raconté à l’AFP qu’elle et son fils avaient quitté la Thaïlande en même temps que des dizaines de milliers d’autres immigrés cambodgiens quand les combats ont éclaté, mais que son mari, jardinier, était resté pour travailler auprès de son “bon patron thaïlandais”.”Il m’a demandé de rentrer la première. Après quoi, la frontière a été fermée et il ne peut plus revenir”, a-t-elle expliqué. “Je m’inquiète pour lui, et je lui dis de ne pas se promener… On a peur que s’ils savent qu’il est cambodgien, il se fasse attaquer”.De l’autre côté de la frontière, dans la province thaïlandaise de Surin, Watthanachai Kamngam a dit à l’AFP avoir vu les trainées de plusieurs fusées dans le ciel noir dimanche à l’aube et entendu des explosions au loin.Depuis une première vague d’affrontements en juillet dernier, ce professeur de musique de 38 ans s’emploie à peindre sur les murs des bunkers des scènes colorées de tanks, de drapeaux thaïlandais et de soldats portant des blessés.”Je vis les combats et je veux juste enregistrer ces moments, montrer que c’est vraiment notre réalité”, a-t-il déclaré à l’AFP.L’armée thaïlandaise a imposé un couvre-feu dans certaines parties des provinces de Sa Kaeo et Trat entre 19H00 et 05H00.La Thaïlande et le Cambodge se disputent la souveraineté de territoires où se trouvent des temples de l’Empire khmer le long de leur frontière longue d’environ 800 km, tracée au début du XXe siècle durant la période coloniale française.En juillet, un premier épisode de violences avait fait 43 morts en cinq jours et poussé quelque 300.000 personnes à évacuer, avant un cessez-le-feu sous l’égide des Etats-Unis, de la Chine et de la Malaisie.Les deux pays avaient conclu le 26 octobre un accord de cessez-le-feu sous l’égide de Donald Trump. Mais Bangkok l’a suspendu quelques semaines plus tard après l’explosion d’une mine ayant blessé plusieurs de ses soldats.

Ukraine : Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

L’émissaire américain Steve Witkoff arrive à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l’Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.”J’aurai des réunions avec des représentants du président Trump et avec nos partenaires européens, ainsi que de nombreux dirigeants sur …

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Ukraine : Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

L’émissaire américain Steve Witkoff arrive à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l’Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.”J’aurai des réunions avec des représentants du président Trump et avec nos partenaires européens, ainsi que de nombreux dirigeants sur la création des bases de la paix, d’un accord politique pour mettre fin à la guerre”, a déclaré le président ukrainien samedi soir dans son allocution quotidienne.”Le moment offre une opportunité significative (…). Nous allons travailler de façon aussi active et constructive que possible à Berlin ces jours-ci avec tous ceux qui peuvent vraiment faire que l’accord fonctionne”, a-t-il ajouté. Vendredi soir, un haut responsable de la Maison Blanche avait confirmé à l’AFP la venue en Allemagne de M. Witkoff. Ce dernier avait été reçu à Moscou début décembre.Alors que les hostilités se poursuivent, ajoutant de nouvelles victimes aux centaines de milliers de morts et de blessés qu’a fait la guerre, Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l’avancée des discussions autour de son plan visant à régler le conflit déclenché par l’invasion russe à grande échelle de février 2022. Kiev et ses alliés cherchent à amender le plan américain dévoilé il y a un mois et jugé initialement très favorable à Moscou. Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d’importantes concessions. La Russie a affirmé avoir frappé dans la nuit de vendredi à samedi des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, présentées comme des représailles à des frappes ukrainiennes contre des “cibles civiles” en Russie.Côté ukrainien, le président Zelensky a fait état samedi de plus d’une douzaine d’installations civiles en Ukraine endommagées par des frappes russes, privant d’électricité des milliers de personnes dans sept régions.- Adhésion à l’UE -Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi dans l’attaque par des drones ukrainiens d’un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l’Ukraine) qu’elles contrôlent encore et qui est censée devenir une “zone économique libre” démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d’occupation.En échange, l’armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des “garanties de sécurité” qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.”Nous travaillons à assurer que la paix doit digne pour l’Ukraine et qu’il y ait une garantie, la première et la plus importante, une garantie que la Russie ne revienne pas en Ukraine pour une troisième invasion”, a souligné M. Zelensky.Un haut responsable a pour sa part dit à l’AFP qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain. Une telle adhésion, en à peine plus d’un an, semble cependant peu probable des réticences d’Etats membres de l’UE aux relations tendues avec l’Ukraine, comme la Hongrie.- Navire en feu -Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'”il en (avait) assez des réunions qui n’ont d’autre but que de se réunir”.L’Ukraine est dans une passe difficile : la présidence a été déstabilisée par un scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l’armée est en recul sur le front et la population soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.L’armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d’Odessa. M. Zelensky a dénoncé cette attaque d’un navire civil et promis qu'”il y aura une réponse”.Selon son propriétaire, l’armateur turc Cenk Shipping, le bateau transporte des camions de fruits frais, légumes et denrées alimentaires.”La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire”, a réagi samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.L’Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l’industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.