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Inondations: A Kinshasa, la guerre contre les “constructions anarchiques”

“Nos maisons détruites et nos affaires volées, où irons-nous ?” s’indigne Passy, une mère de famille de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), en regardant une pelleteuse en train de démolir son logement.Après de graves inondations qui ont fait plusieurs dizaines de morts début avril dans la mégalopole surpeuplée, les autorités congolaises ont entamé une campagne de démolition des constructions anarchiques installées sur les rives du fleuve Congo, où les bilans sont souvent lourds après chaque déluge s’abattant sur ce vaste pays équatorial.  “Les autorités, ayez pitié de nous, pourquoi nous traiter de la sorte?”, implore Passy en vain. Le ministre provincial des Infrastructures et des Travaux publics a fait le déplacement pour superviser l’opération de démolition à Ngaliema, un quartier du nord-ouest de la ville de quelque 17 millions d’habitants, touché par les dernières inondations. La maison de Passy fait partie des quinze parcelles condamnées par les autorités. Une goutte d’eau toutefois au regard des immenses bidonvilles qui s’étendent en périphérie de Kinshasa.  “Vous condamnez l’État en disant qu’il n’agit pas. Maintenant on veut agir”, rétorque le ministre Alain Tshilungu devant la presse. La veille, la Ville de Kinshasa a annoncé le début effectif de l’opération annoncée en novembre dernier.La pelleteuse s’attaque ensuite à un immeuble construit illégalement au bord d’une rivière.- “Plus grand-chose” -La famille qui l’occupe sort précipitamment. Une mère, son jeune fils et ses deux fillettes se blottissent les uns contre les autres, hagards, devant un petit tas d’effets personnels sauvés de la démolition et éparpillés sur le sol. La jeune femme dit n’avoir “pas la force” de commenter la décision des autorités. Après une dizaine de coups, les murs cèdent et l’édifice s’effondre sous un épais nuage de poussière. Un chien apeuré s’échappe des décombres. Peu après, ce sont les riverains qui envahissent les lieux et pillent tout ce qu’ils peuvent: portes, fenêtres, lavabos ou même cuves de toilettes. Augustin Masudi, un occupant de l’immeuble, regarde le spectacle, les yeux larmoyants. Ce père de six enfants a réussi à sauver un matelas, un congélateur et quelques affaires de l’endroit où il vivait depuis trois ans. “Il ne nous reste plus grand-chose, tout est pillé. Les autorités devraient nous accorder une ou deux semaines de préavis” se désole-t-il, la voix nouée.Dady Kasongo, une autre victime de l’opération, semble tétanisé derrière ses lunettes noires. Il a investi “des milliers de dollars” en matériaux pour construire sa maison, démolie sous ses yeux avant même la fin des travaux.Selon lui, les parcelles ont été “enregistrées en bonne et due forme” auprès des services de l’État et il espère pouvoir obtenir des réparations.Mais ce combat a peu de chances d’aboutir. “Ce que nous faisons ce n’est pas une démolition méchante, c’est plutôt une récupération de l’emprise publique de l’État”, affirme le ministre Tshilungu, qui rappelle que les berges et lits de rivières sont des zones interdites à la construction. Dans un pays classé parmi les plus pauvres au monde et en proie à une forte corruption, nombre de propriétaires ont reçu des “permis de construire frauduleux”, selon les autorités locales.Les opérations de démolition se suivent et se ressemblent à Kinshasa depuis des décennies, sans parvenir à régler ni le problème de l’engorgement urbain, ni l’absence d’infrastructures adaptées à la forte croissance démographique. Selon les experts, le changement climatique accentue les phénomènes extrêmes en Afrique, qui pourraient toucher jusqu’à 118 millions d’Africains d’ici 2030. 

12 points ou moins, l’Eurovision entre en finale

Les 26 chansons en finale de l’Eurovision samedi vont conduire les téléspectateurs à choisir entre l’humour d’une ode au sauna, le regret d’un amour dilapidé, la promesse d’une aube nouvelle après l’horreur, l’apologie de la jouissance ou encore le souvenir d’une maman.Le concours de la chanson a 69 ans et c’est le plus grand télé-crochet du monde. Musique, kitsch, compétition, mur LED haute définition et beaucoup de pyrotechnie se disputent l’attention et les votes de quelque 160 millions de téléspectateurs en Europe et au-delà. Les manifestations contre la guerre à Gaza, qui avaient rassemblé des milliers de personnes à Malmö lors de l’édition 2024, ont peu mobilisé à Bâle malgré une intensification de l’offensive israélienne dans l’étroit territoire palestinien. Un rassemblement est prévu samedi à Bâle à 19H00 (17H00 GMT), peu avant le début de la compétition à 21H00.  La Suède reste la favorite des parieurs avec l’ode du trio comique KAJ et son entêtant et entraînant “Bara Bada Bastu”, qui évoque les joies d’un sauna. En total contraste mais sur les talons du trio, le contre-ténor JJ a ébloui pour l’Autriche avec “Wasted Love” sur l’amour dilapidé, avec une interprétation mise en valeur par un noir et blanc de studio Harcourt. Après deux demi-finales et de belles performances, l’Autriche, la France, la Finlande, les Pays-Bas et Israël comptent bien créer la surprise à la St. Jakobshalle de Bâle. Louane, pour la France, était sélectionnée d’office pour la finale, mais sa chanson “maman” hommage à sa mère disparue, intensément interprétée et une scénographie toute en retenue symbolisant le temps qui passe dans un sablier, lui ont permis de se hisser à la troisième place des bookmakers. – Adrénaline -Les fans se sont arrachés les 6.500 billets de la finale de samedi. “L’équipe est épuisée, mais super heureuse”, a confié le directeur de l’Eurovision, Martin Green à l’AFP vendredi, à 24 heures de l’apothéose.”Ce qui nous motive tous, c’est de voir ces artistes chanter, et c’est une véritable montée d’adrénaline. Certaines de ces performances sont tout simplement époustouflantes”, dit-il.”Je trouve que le plateau de la finale est assez diversifié, avec des propositions aussi bien up-tempo que des ballades, des moments peut-être un peu plus poétiques” analyse Fabien Randanne, journaliste musical au journal français 20 Minutes et habitué de l’Eurovision. Le Norvégien Kyle Alessandro ouvrira le spectacle dans une explosion de flammes, suivi par la Luxembourgeoise Laura Thorn et “la poupée monte le son”. Une possible surprise selon Fabien Randanne. Sur un ton léger et en français, la chanteuse dénonce le patriarcat en invoquant “Poupée de cire, poupée de son”, écrit par Serge Gainsbourg et dont l’interprétation par France Gall avait donné la victoire au Luxembourg il y a 60 ans.Les concurrents seront départagés par des votes : celui du jury et celui séparé des téléspectateurs de chacun des 37 pays participants, avec un poids égal. S’y ajoute le vote des spectateurs du reste du monde.Bien que tenu au secret sur les chiffres, Thomas Niedermayer, le maître des votes de l’Eurovision, a révélé que les demi-finales de cette semaine avaient été “très serrées”. “C’était encore plus serré que les points ne le laissent paraître. La course a donc été passionnante et la course au vainqueur s’annonce serrée”, dit-il.  – Espoir et désir-Sur fond d’appels au boycott d’Israel à l’Eurovision, la chanteuse israélienne et survivante de l’attaque du 7-Octobre, Yuval Raphael a vu sa cote augmenter au fil des semaines et son interprétation de “New Day Will Rise” (un jour nouveau se lèvera) lui a offert un ticket en finale. La jeune femme de 24 ans qui a survécu en faisant la morte sous un tas de cadavres pendant le massacre perpétré par le Hamas, veut lancer un message universel “d’espoir et de solidarité”.Une de ses répétition a été perturbée par des sifflets et un spectateur à fait un geste d’égorgemente envers la délégation  lors de la parade de présentation dimanche.La Finlandaise Erika Vikman, célèbre aussi la vie, mais à sa façon. Body de cuir clouté, cuissardes, chantant à tue tête “Ich Komme” (je jouis), la chanteuse s’envole dans les airs sur un micro géant d’où jaillissent des gerbes d’étincelles. Le public a scandé “Erika”, “Erika”, reflétant l’enthousiasme grandissant pour celle qui a dû cacher des fesses que l’Eurovision ne saurait voir. Le mystère reste entier autour de la participation de la mégastar canadienne Céline Dion, qui souffre d’une grave maladie auto-immune. Elle avait 20 ans quand elle a remporté l’Eurovision 1988 pour la Suisse. Le concours a fait d’elle une star mondiale.

Ligue 1: Suspense pour la C1, effroi pour Saint-Étienne

Nice, Lille ou Strasbourg? Les trois clubs sont sur la même ligne pour décrocher l’ultime billet vers la Ligue des champions lors de la 34e et dernière journée de Ligue 1, où Saint-Etienne n’a plus son destin en main pour éviter la relégation, samedi (tous les matches à 21h00).. Course à la C1: Nice a la mainIl faudrait un miracle pour Lyon (7e, 54 pts), qui reçoit Angers (13e), déjà sauvé. Mais avec trois équipes à 57 points et des différences de buts proches, le dernier chapitre de la saison annonce des rebondissements pour décrocher la quatrième place, qualificative pour les barrages de la prochaine Ligue des champions.L’incertitude est d’autant plus grande que Nice (4e, +19), Lille (5e, +15) et Strasbourg (6e, +13) ont perdu lors de la 33e journée et raté une occasion de prendre le large.Nice garde un souffle d’avance et joue à domicile contre Brest (8e). Mais les Bretons ont prouvé en battant Lille (2-0) la journée précédente qu’ils prenaient leur rôle d’arbitre à cÅ“ur et jouaient la fin de saison à fond.Le Losc reçoit Reims, 14e et qui lutte pour le maintien. Mais les Dogues ont donné des signes de fatigue en cette fin de saison, où ils sont allés jusqu’en 8e de finale de Ligue des champions.S’ils veulent retourner en C1, il leur faut battre les Champenois et espérer que leurs rivaux s’inclinent, ou remonter leur quatre points de différence de buts.Strasbourg aussi reçoit une équipe qui veut sauver sa place en L1, Le Havre (16e). Les Alsaciens seront très certainement privés de leur meilleur buteur, le Néerlandais Emanuel Emegha, blessé.Les perdants de cette course se consoleront avec les accessits vers la Ligue Europa et la Ligue Conférence. La 7e place sera qualificative pour la C4 si le Paris SG bat Reims en finale de la Coupe de France, le 24 mai.Le PSG, champion, Marseille et Monaco sont déjà qualifiés directement pour la C1. Pour garder sa place de dauphin, l’OM, un point devant Monaco, reçoit Rennes alors que le club de la Principauté joue à Lens.. Course au maintien: Les Verts en dangerSaint-Étienne dépend des résultats de ses concurrents pour ne pas retourner en Ligue 2 aussitôt après être remonté, mais il reçoit dans son chaudron de Geoffroy-Guichard Toulouse, qui n’a plus rien à jouer, alors que Le Havre se rend en Alsace chez un candidat à l’Europe.Avec 30 points et une différence de buts rédhibitoire (-37), les Verts ne peuvent espérer qu’un sursis: accrocher la 16e place, synonyme de barrage contre le vainqueur de Metz-Dunkerque.Pour cela il faut commencer par battre le Téfécé, même si Saint-Étienne est privé de son buteur belge Lucas Stassin, blessé.Il faudrait pour les Verts que le HAC (31 pts, -32) ne gagne pas à Strasbourg.Les Normands peuvent échapper à la place de barragiste s’ils rattrapent Nantes (33 pts, -16) ou Reims (33 pts, -13). Les Canaris reçoivent Montpellier, relégué de longue date, et les Rémois vont à Lille.Reims a aussi en tête sa finale de Coupe de France contre le PSG. Ce grand rendez-vous, pour un club qui n’a plus rien gagné depuis 1962 et un sixième titre de champion de France, est pour l’instant dans l’ombre de la course au maintien.Si Reims devait terminer à la 16e place, la Ligue de football professionnel (LFP) a prévu de modifier les dates du barrage aller-retour L1/L2, programmé pour l’heure les jeudi 22 mai et dimanche 25 mai. Elle avancerait le match aller de quelques jours et repousserait également le retour.

La guerre à Gaza au menu d’un sommet de la Ligue arabe à Bagdad

Les pays arabes se réunissent samedi à Bagdad pour un sommet marqué par l’absence de plusieurs dirigeants, et quelque peu éclipsé par la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe.La réunion se déroule plus de deux mois après un sommet au Caire durant lequel les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza qui doit mettre à l’écart le Hamas, présenté comme une alternative au projet de Donald Trump de placer le territoire sous contrôle américain.M. Trump a quitté vendredi Abou Dhabi, concluant une tournée dans le Golfe riche en étourdissantes annonces économiques et en rebondissements diplomatiques.Reçu avec faste en Arabie saoudite, au Qatar et enfin aux Emirats arabes unis, il a entrepris une spectaculaire ouverture vis-à-vis du nouveau pouvoir syrien et poussé pour un accord avec l’Iran sur le nucléaire.Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, participera au sommet à Bagdad, où les drapeaux des pays arabes et des bannières de bienvenue sont déployés dans les rues principales.La plupart des dirigeants des pays du Golfe ne feront pas le déplacement dans la capitale irakienne, selon une source diplomatique. Le président syrien sera également absent. L’Irak a passé la majeure partie des dernières décennies plongé dans des conflits dévastateurs et des troubles politiques, après l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein et conduit à l’émergence des jihadistes. Ce n’est que récemment que le pays a retrouvé un semblant de stabilité et que ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.”Aujourd’hui, nous ne nous contentons pas de reconstruire l’Irak, nous remodelons également le Moyen-Orient grâce à une politique étrangère équilibrée, un leadership avisé, des initiatives de développement et des partenariats stratégiques”, a écrit au début du mois le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, dans une tribune.- Gaza et Syrie -La guerre à Gaza – qui a débuté en riposte à la sanglante attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien perpétrée par le mouvement islamiste Hamas – est une priorité du sommet. D’autant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti lundi d’une prochaine entrée “en force” de l’armée à Gaza pour “achever l’opération et vaincre le Hamas”. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a précisé que le sommet de Bagdad approuverait les décisions prises lors de la réunion du Caire en mars pour soutenir la reconstruction de Gaza en tant qu’alternative à la proposition largement condamnée de Trump de prendre le contrôle du territoire.Jeudi au Qatar, le président américain avait dit vouloir faire de Gaza “une zone de liberté”.M. Trump s’est en outre engagé vendredi à “régler” la situation dans la bande de Gaza “affamée”, les secouristes de la Défense civile recensant les morts après un intense pilonnage israélien du territoire dévasté par 19 mois de guerre.L’Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012, au début de la guerre dans la Syrie voisine.En Arabie saoudite, M. Trump a créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines visant la Syrie. Il a ensuite rencontré le président syrien Ahmad al-Chareh, ancien jihadiste qui a renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad voici six mois.M. Chareh, qui a été emprisonné pendant des années en Irak sous l’accusation d’appartenir à Al-Qaïda, ne participera pas au sommet de Bagdad après que plusieurs hommes politiques irakiens puissants se sont opposés à sa venue.L’Irak, qui est à la fois un allié important de l’Iran et un partenaire stratégique des Etats-Unis, a réalisé pendant des années un délicat exercice d’équilibriste entre les deux ennemis.L’Iran a de son côté entamé des pourparlers indirects avec Washington au sujet de son programme nucléaire.Jeudi, M. Trump a affirmé depuis Doha que Washington et Téhéran se rapprochaient d’un accord, après leur quatrième cycle de négociations la semaine dernière.

Gaza: l’armée israélienne annonce avoir lancé une nouvelle campagne pour intensifier son offensive

L’armée israélienne a annoncé samedi avoir mené des “frappes d’envergure” sur Gaza marquant le lancement de l’intensification de son offensive sur le territoire palestinien dévasté par la guerre, où plusieurs jours d’intenses bombardements ont fait des centaines de morts.Malgré une montée en puissance des critiques internationales sur sa conduite de la guerre, déclenchée par l’attaque du 7-Octobre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait averti lundi d’une prochaine entrée “en force” de l’armée à Gaza pour “achever l’opération et vaincre le Hamas”. Quelques heures à peine après la fin de la tournée dans le Golfe de Donald Trump, qui s’était ému de la faim dans le territoire palestinien, l’armée israélienne a indiqué avoir, “au cours de la journée écoulée, lancé des frappes d’envergure et transféré des forces pour prendre le contrôle de zones de la bande de Gaza”.”Cela s’inscrit dans le cadre des étapes initiales de l’opération +Chariots de Gideon+ et de l’expansion de l’offensive dans la bande de Gaza, dans le but d’atteindre tous les objectifs de la guerre, y compris la libération des otages et la défaite du Hamas”, a déclaré l’armée tôt samedi sur les réseaux sociaux.Après une trêve de deux mois, l’armée israélienne a repris son offensive le 18 mars à Gaza et s’est emparée de larges pans du territoire. Le gouvernement Netanyahu a annoncé début mai un plan pour la “conquête” de Gaza, qu’Israël avait occupée de 1967 à 2005, nécessitant le déplacement interne de “la plupart” de ses 2,4 millions d’habitants. L’agence de défense civile de Gaza a affirmé que les frappes israéliennes avaient tué au moins 100 personnes vendredi, après avoir fait état de plus de 80 morts mercredi et plus de 100 morts jeudi.- Soignés à même le sol -Dans un hôpital de Beit Lahia (nord), des images de l’AFP montrent des habitants, dont des enfants ayant perdu leur mère, se lamenter sur le corps de leurs proches, et des blessés soignés à même le sol au milieu des cris et des pleurs.A Beit Lahia, Saïd Hamouda affirme que les bombardements “ont ciblé des habitations où des civils dormaient. Les enfants hurlaient, les portes ont été soufflées. Une scène indescriptible, comme si c’était la fin du monde”.”Ceux qui ne meurent pas dans les bombardements mourront de faim”, se lamente Khalil al-Tatar, un autre habitant.L’attaque du 7-Octobre, menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.119 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Vendredi, la principale association israélienne de familles d’otages a appelé Benjamin Netanyahu à ne pas manquer une “occasion historique” pour la libération de leurs proches et à “unir ses efforts à ceux du président Trump” pour cela, évoquant “une grande inquiétude à la lumière des informations sur l’intensification des attaques [israéliennes] à Gaza”.Mais le Premier ministre martèle que seule une pression militaire accrue poussera le Hamas à libérer les otages.- “Famine de masse” -Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent aussi toute entrée d’aide humanitaire dans Gaza, vitale pour les 2,4 millions d’habitants, maintenant menacés d’une “famine de masse” selon plusieurs ONG.Au terme de sa tournée dans le Golfe, le président américain Donald Trump, un allié d’Israël, a déclaré: “Nous nous intéressons à Gaza. Et nous allons faire en sorte que cela soit réglé. Beaucoup de gens sont affamés.”Le Hamas, dont l’attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, a ensuite appelé les Etats-Unis à faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour laisser entrer l’aide humanitaire.Pour le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk, “cette dernière vague de bombes obligeant les gens à se déplacer sous la menace d’attaques encore plus intenses, la destruction méthodique de quartiers entiers et le refus de l’aide humanitaire soulignent qu’il semble y avoir une poussée pour un changement démographique permanent à Gaza qui (…) équivaut à un nettoyage ethnique”.Israël affirme qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza et accuse le Hamas de voler les aides internationales.La Fondation humanitaire de Gaza, une ONG soutenue par les Etats-Unis, a déclaré qu’elle commencerait à distribuer de l’aide humanitaire à Gaza ce mois-ci, après s’être entretenue avec des responsables israéliens.Toutefois, les Nations unies ont exclu jeudi toute participation à cette initiative, invoquant des problèmes d'”impartialité, de neutralité (et) d’indépendance”.

Gaza: l’armée israélienne annonce avoir lancé une nouvelle campagne pour intensifier son offensive

L’armée israélienne a annoncé samedi avoir mené des “frappes d’envergure” sur Gaza marquant le lancement de l’intensification de son offensive sur le territoire palestinien dévasté par la guerre, où plusieurs jours d’intenses bombardements ont fait des centaines de morts.Malgré une montée en puissance des critiques internationales sur sa conduite de la guerre, déclenchée par l’attaque du 7-Octobre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait averti lundi d’une prochaine entrée “en force” de l’armée à Gaza pour “achever l’opération et vaincre le Hamas”. Quelques heures à peine après la fin de la tournée dans le Golfe de Donald Trump, qui s’était ému de la faim dans le territoire palestinien, l’armée israélienne a indiqué avoir, “au cours de la journée écoulée, lancé des frappes d’envergure et transféré des forces pour prendre le contrôle de zones de la bande de Gaza”.”Cela s’inscrit dans le cadre des étapes initiales de l’opération +Chariots de Gideon+ et de l’expansion de l’offensive dans la bande de Gaza, dans le but d’atteindre tous les objectifs de la guerre, y compris la libération des otages et la défaite du Hamas”, a déclaré l’armée tôt samedi sur les réseaux sociaux.Après une trêve de deux mois, l’armée israélienne a repris son offensive le 18 mars à Gaza et s’est emparée de larges pans du territoire. Le gouvernement Netanyahu a annoncé début mai un plan pour la “conquête” de Gaza, qu’Israël avait occupée de 1967 à 2005, nécessitant le déplacement interne de “la plupart” de ses 2,4 millions d’habitants. L’agence de défense civile de Gaza a affirmé que les frappes israéliennes avaient tué au moins 100 personnes vendredi, après avoir fait état de plus de 80 morts mercredi et plus de 100 morts jeudi.- Soignés à même le sol -Dans un hôpital de Beit Lahia (nord), des images de l’AFP montrent des habitants, dont des enfants ayant perdu leur mère, se lamenter sur le corps de leurs proches, et des blessés soignés à même le sol au milieu des cris et des pleurs.A Beit Lahia, Saïd Hamouda affirme que les bombardements “ont ciblé des habitations où des civils dormaient. Les enfants hurlaient, les portes ont été soufflées. Une scène indescriptible, comme si c’était la fin du monde”.”Ceux qui ne meurent pas dans les bombardements mourront de faim”, se lamente Khalil al-Tatar, un autre habitant.L’attaque du 7-Octobre, menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.119 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Vendredi, la principale association israélienne de familles d’otages a appelé Benjamin Netanyahu à ne pas manquer une “occasion historique” pour la libération de leurs proches et à “unir ses efforts à ceux du président Trump” pour cela, évoquant “une grande inquiétude à la lumière des informations sur l’intensification des attaques [israéliennes] à Gaza”.Mais le Premier ministre martèle que seule une pression militaire accrue poussera le Hamas à libérer les otages.- “Famine de masse” -Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent aussi toute entrée d’aide humanitaire dans Gaza, vitale pour les 2,4 millions d’habitants, maintenant menacés d’une “famine de masse” selon plusieurs ONG.Au terme de sa tournée dans le Golfe, le président américain Donald Trump, un allié d’Israël, a déclaré: “Nous nous intéressons à Gaza. Et nous allons faire en sorte que cela soit réglé. Beaucoup de gens sont affamés.”Le Hamas, dont l’attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, a ensuite appelé les Etats-Unis à faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour laisser entrer l’aide humanitaire.Pour le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk, “cette dernière vague de bombes obligeant les gens à se déplacer sous la menace d’attaques encore plus intenses, la destruction méthodique de quartiers entiers et le refus de l’aide humanitaire soulignent qu’il semble y avoir une poussée pour un changement démographique permanent à Gaza qui (…) équivaut à un nettoyage ethnique”.Israël affirme qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza et accuse le Hamas de voler les aides internationales.La Fondation humanitaire de Gaza, une ONG soutenue par les Etats-Unis, a déclaré qu’elle commencerait à distribuer de l’aide humanitaire à Gaza ce mois-ci, après s’être entretenue avec des responsables israéliens.Toutefois, les Nations unies ont exclu jeudi toute participation à cette initiative, invoquant des problèmes d'”impartialité, de neutralité (et) d’indépendance”.