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Budget de la Sécu: Lecornu intensifie les consultations à l’aube d’une semaine déterminante

Le Premier ministre Sébastien Lecornu sera à la manœuvre cette semaine pour tenter d’arracher un compromis sur le budget de la Sécurité sociale, de retour dans l’hémicycle à partir de mardi pour une nouvelle lecture décisive.Lundi à la mi-journée, le chef du gouvernement doit rencontrer successivement les responsables du PS et du PCF à Matignon. Il rencontrera également les représentants des écologistes mardi, et ceux du RN mercredi, après avoir vu ceux de Liot et de LR la semaine dernière.M. Lecornu, qui assistera à la discussion générale sur le budget de la Sécu mardi, a par ailleurs prévu des rencontres avec plusieurs organisations patronale et syndicales (Medef, CFDT, FO) et échangera avec des parlementaires sur la défense ou l’énergie, thèmes clés du budget de l’État.Lundi, il a adressé une lettre aux entrepreneurs afin de les rassurer face au “vrai danger pour le pays”: “l’absence de budget”. Il y évoque notamment “un moment de clarification nationale”, où chacun “devra dire où il se situe: avec ceux qui veulent faire tenir le pays, ou avec ceux qui préfèrent le voir vaciller”. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale revient à l’Assemblée dans la version transmise par le Sénat, assez éloignée de celle des députés, puisque les sénateurs en ont rejeté la mesure phare, la suspension de la réforme des retraites, et écarté une piste de recettes arrachée de haute lutte par les socialistes, à savoir la hausse de la CSG sur les revenus du capital.Un premier vote sur la partie “recettes” est attendu dans la semaine, et le vote sur l’ensemble du texte le 9 décembre.Samedi, la commission des Affaires sociales a rejeté le projet de budget, LR votant contre, tandis que le PS s’est abstenu.”On est assez loin d’un accord”, a convenu le président de la commission, Frédéric Valletoux, dont le groupe Horizons devrait hésiter en séance entre vote contre et abstention.Le vote de la commission ne préjuge pas forcément de la suite, mais il témoigne de l’étroitesse du chemin, avec un PS frileux et surtout un “socle commun” de plus en plus timoré.Alors que tout indique que LFI et l’alliance RN-UDR voteront contre, il faudrait, pour que ce budget soit adopté, que les groupes de la coalition gouvernementale l’approuvent, et qu’au minimum le PS et les écologistes s’abstiennent. Ou bien que le PS vote pour, alors que les écologistes semblent de plus en plus tentés de voter contre. – “Vitalité démocratique” -Lundi, les socialistes vont redire au Premier ministre leurs priorités: “défendre le pouvoir d’achat et les services publics, par la contribution des plus fortunés”, a expliqué le président du groupe des députés PS Boris Vallaud au Parisien samedi.Également sur la table: le sujet des franchises médicales, dont le gouvernement souhaite le doublement, à rebours de la gauche, et les exonérations de cotisations sociales, dont le PS souhaite la réduction “plutôt que de mettre à contribution les hauts patrimoines”.Les responsables PS viendront aussi selon M. Vallaud avec un message politique, pour demander à M. Lecornu s’il est “effectivement le chef de cette majorité”, alors qu’ils constatent “une grande dispersion” entre les quatre groupes censés soutenir le gouvernement, “notamment LR et Horizons”.De fait, LR montre peu d’empressement à soutenir le texte: “A l’heure où je vous parle (…) j’ai très envie de ne pas voter ce budget de la Sécurité sociale”, a déclaré le rapporteur général du Budget de l’État Philippe Juvin.Dans sa lettre aux entrepreneurs, le Premier ministre défend la “vitalité démocratique” selon lui à l’œuvre depuis que la dissolution de 2024 qui n’a pas donné de majorité claire. Mais rappelle qu'”aujourd’hui, l’urgence est simple: avoir un budget”. “Je sais déjà que celui-ci ne reflètera pas mes convictions. Il est d’ailleurs bien possible qu’il ne reflètera complètement les convictions de personne. Mais ce budget de compromis issu du Parlement sera la condition pour que la France continue de se tenir à vos côtés”, affirme Sébastien Lecornu.Le gouvernement est décidé à obtenir un vote sur le budget mais la petite musique du 49.3 de se faire de plus en plus insistante, au PS comme chez LR.L’utilisation de cette arme constitutionnelle, abandonnée par M. Lecornu à la demande du PS, permettrait au gouvernement de faire adopter son texte sans que le PS ni LR ne soient obligés de le voter.

Handicap: les fauteuils roulants remboursés à 100% par la Sécu

L’Assurance-Maladie prend en charge à partir de lundi le remboursement à 100% des fauteuils roulants pour les personnes handicapées et âgées en perte d’autonomie, une promesse du président Macron qui veut mettre fin à “des vies empêchées”.”Vous m’avez interpellé pour me dire le coût parfois exorbitant que vous avez à payer. C’était une injustice énorme, c’était des vies empêchées, une vie bloquée”, a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo publiée dimanche sur Instagram adressée à des personnes handicapées.Qualifiée de “première en Europe” par l’Elysée, cette réforme prévoit le remboursement intégral des fauteuils adaptés aux besoins “liés à un handicap de naissance, acquis au cours de la vie, un accident de la vie” mais aussi à une perte d’autonomie liée à l’âge.Quelque 1,1 million de personnes utilisent un fauteuil roulant et 150.000 personnes en acquièrent un chaque année, selon le ministère des Personnes handicapées.Depuis cette annonce d’Emmanuel Macron lors de la conférence nationale du Handicap en avril 2023, le gouvernement a négocié un “cadre tarifaire” avec les fabricants dans une “nomenclature” qui intègre toutes les catégories de fauteuil.Le remboursement d’un “fauteuil léger classique”, jusqu’ici de 600 euros, passe à 6.000 euros, indique le ministère sur son site. Un “fauteuil électrique verticalisateur” pris en charge actuellement à 5.000 euros sera “remboursé à hauteur de 21.000 euros”.Tous les fauteuils et leurs “options et adjonctions” (bras articulé, fauteuil qui se verticalise…) justifiés par un besoin médical seront remboursés. Avec les options, certains fauteuils peuvent coûter “jusqu’à 100.000 euros”, selon l’Elysée.Jusqu’à présent, les personnes complétaient le remboursement de la Sécu en sollicitant leur mutuelle, les maisons départementales des Personnes handicapées, les collectivités locales, leurs proches.Désormais la procédure sera rapide et simplifiée avec l’Assurance maladie comme “guichet unique”. La prescription, effectuée par des professionnels de santé sera adressée à un prestataire de santé à domicile, qui s’occupera des démarches avec la “Sécu”. Le bénéficiaire recevra son fauteuil sans avancer les frais.Le délai de renouvellement est de cinq ans pour les adultes et trois ans pour les mineurs, plus souvent si les besoins changent, selon cette réforme “coconstruite avec les associations”, comme l’AFM Téléthon, APF France Handicap et Paralysie cérébrale France.Les personnes handicapées pourront en outre se faire rembourser un fauteuil sportif à hauteur de 2.400 euros.Alors que le débat sur le budget de la Sécurité sociale peine à aboutir, l’exécutif évalue approximativement le coût de cette réforme à 100 à 200 millions supplémentaires aux 300 millions d’euros consacrés actuellement par an.

Quatre morts, dont trois enfants, lors de tirs pendant une fête d’anniversaire en Californie

Quatre personnes ont été tuées, dont trois enfants, et 11 autres ont été blessées lors d’une fête d’anniversaire en Californie, au cours d’une fusillade “ciblée” qui pourrait avoir été menée par plusieurs tireurs, selon les autorités.La tragédie a eu lieu samedi soir à Stockton (ouest), une ville d’environ 320.000 habitants située à une heure et demie de route à l’est de San Francisco.Les quatre victimes décédées étaient âgées de “8, 9, 14 et 21” ans, a expliqué dimanche le shérif du comté de San Joaquin, Patrick Withrow, dont les services mènent l’enquête.Onze autres personnes ont été transportées à l’hôpital. “Au moins une” d’entre elles est dans un état “critique”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, en précisant ne pas avoir d’informations sur la gravité des blessures des autres victimes.D’après les premiers éléments de l’enquête, la fusillade aurait été “ciblée”, a expliqué à l’AFP une porte-parole du shérif. La tuerie a eu lieu lors d’une “fête d’anniversaire pour enfants, avec entre 100 et 150 personnes présentes”.”Il semble que plusieurs tireurs” aient été impliqués dans cette attaque, a poursuivi le shérif Withrow, en appelant à la prudence car l’enquête n’en est qu’à ses débuts.- “Animaux” -Les autorités réclament désormais l’aide du public pour faire avancer l’enquête. “Ces animaux sont entrés et ont tiré sur des enfants lors d’une fête d’anniversaire pour enfants, et aucun d’entre nous ne devrait tolérer cela”, a insisté le shérif. “Alors, si vous savez quelque chose à ce sujet, vous devez vous manifester et nous dire ce que vous savez.”La maire de Stockton, Christina Fugazi, a annoncé sur Facebook qu’une récompense de 25.000 dollars est offerte pour des informations permettant l’arrestation des auteurs.L’édile a suggéré que l’attaque pourrait être liée à un règlement de comptes, en connexion avec des gangs.”La violence des gangs existe dans les villes à travers le pays, mais cet acte était un pur acte de terrorisme”, a-t-elle écrit.Le shérif a rappelé que les enquêteurs n’excluent actuellement aucune piste.”Nous ne dirons pas si c’est lié aux gangs ou non avant d’avoir tous les faits devant nous”, a-t-il insisté.Des armes à feu ont été retrouvées “sur le toit du bâtiment” où s’est déroulée la fête d’anniversaire, a-t-il indiqué, sans pouvoir dire si elles ont servi à la fusillade.- Fléau américain -Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes à feu le plus élevé de tous les pays développés. Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n’ont jusqu’à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés au port d’arme, garanti par la Constitution.En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon l’ONG Gun Violence Archive.L’histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.Parmi tous ces massacres, ceux commis en milieu scolaire ou visant des enfants marquent plus fortement la mémoire collective. En 2022, la ville d’Uvalde au Texas (sud) avait été profondément endeuillée par une tuerie dans une école primaire, au cours de laquelle 19 élèves et deux professeurs étaient morts.burs-nr-rfo/tmt

JO-2030: première visite in situ de la commission spéciale du CIO

Val d’Isère, Courchevel, La Plagne: la commission du Comité international olympique (CIO) dédiée au suivi des JO-2030 dans les Alpes françaises se rend pour la première fois dès lundi dans plusieurs stations qui devraient accueillir des compétitions, même si la carte définitive des sites n’est pas encore arrêtée.Ces Jeux olympiques, attribués à la France en juillet 2024, vont se dérouler autour de quatre grands pôles: Nice accueillera les épreuves de glace, tandis que celles sur neige auront lieu en Savoie, en Haute-Savoie et dans le Briançonnais.De lundi à mercredi, la commission de coordination des Jeux d’hiver des Alpes françaises 2030, dont la composition a été dévoilée en septembre, va faire son premier état des lieux en Savoie et Haute-Savoie. Elle visitera des sites qui sont en grande majorité intégrés dans le “schéma préférentiel” des JO – encore non définitif – élaboré par le Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques français (Cojop).Mais la délégation du CIO ira aussi à Val d’Isère, qui n’est pas encore sur ce schéma. La station chère à Jean-Claude Killy, champion olympique à Grenoble en 1968 et coprésident des JO-1992 à Albertville, était présente dans le dossier de candidature mais elle en avait ensuite été retirée, avant de finalement revenir dans le jeu.”Le Cojop et toutes les parties prenantes souhaitent intégrer cette station emblématique pour sublimer les épreuves de ski alpin. Les discussions sont en cours avec la collectivité pour rendre cette intégration possible tout en maintenant l’équilibre budgétaire du projet, par des engagements clairs”, avait ainsi indiqué en juillet le comité d’organisation.Deux autres dossiers restent encore en suspens pour finaliser la carte des sites: la localisation des Jeux paralympiques, qui se tiendront dans la foulée des JO, ainsi que le choix de l’anneau de vitesse pour le patinage. – Turin ou Heerenveen -La France ne disposant pas d’un tel équipement et ayant repoussé l’idée de s’en doter, décision a été prise d’organiser à l’étranger les épreuves de patinage de vitesse. Le Cojop doit ainsi trancher entre l’Oval de Turin en Italie, et le Thialf d’Heerenveen aux Pays-Bas.”L’Italie, ça me paraît à côté de chez moi. Les Alpes françaises, les Alpes Italiennes, ce sont les Alpes”, mettait en avant en octobre Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, une des deux régions-hôtes, avant de rajouter: “maintenant, si c’est pour perdre de l’argent en Italie, autant qu’on aille en gagner en Hollande”, où le patinage est le sport-roi.Un conseil d’administration du Cojop prévu le 15 décembre doit examiner ces deux dossiers mais ne devrait pas encore rendre de décision.Lors des visites de chantier et réunions plénières programmées à Val d’Isère, Courchevel, La Plagne, La Clusaz et au Grand Bornand pendant ces trois jours, la délégation du CIO sera accompagnée par l’ensemble des représentants du sport français, de la ministre Marina Ferrari aux présidents des régions Paca et Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), sans oublier des élus locaux ou encore des responsables de fédérations.La commission de coordination est présidée par Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, qui l’avait déjà pilotée pour les Jeux de Paris 2024. Elle est composée de représentants du CIO, de fédérations internationales de sports ainsi que d’athlètes et d’experts. Christophe Dubi, directeur exécutif des JO du CIO, sera également présent.

Chantage à la sextape: l’heure du jugement pour le maire de Saint-Etienne

Deux mois après son procès pour chantage à la vidéo intime, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau saura lundi si ses protestations d’innocence ont convaincu les juges, malgré les témoignages à charge de ses co-prévenus et un enregistrement accablant.Le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre sa décision à 09H30 dans cette affaire de piège tendu à un rival du maire, l’ex-premier adjoint Gilles Artigues, filmé à la caméra cachée en compagnie d’un prostitué, puis contraint à faire profil bas.Après de longues et poisseuses journées d’audience fin septembre, cinq ans de prison, dont trois ferme, et une peine d’inéligibilité avec application immédiate ont été requis contre Gaël Perdriau.”C’est lui qui avait les mains sur la manette nucléaire”, avait déclaré la procureure Audrey Quey, qualifiant le maire de “décideur”, même si le complot a été mis en œuvre par d’anciens collaborateurs, qui sont, eux, passés aux aveux.Se disant consciente de l’enjeu démocratique d’une peine synonyme de fin de mandat même en cas d’appel, la magistrate avait estimé que “l’abjection” et “la vilenie” des faits la justifiait.Gaël Perdriau “n’a jamais eu la vidéo et aucun écrit ne montre qu’il a donné son aval à cette odieuse opération”, avait au contraire plaidé son avocat Me Jean-Félix Luciani, en demandant au tribunal de déclarer son client non coupable “au bénéfice du doute”.- “Tenir en respect” -Depuis que le scandale a éclaté avec une enquête de Mediapart en 2022, l’élu de 53 ans, exclu du parti Les Républicains, a toujours nié avoir participé au kompromat et a refusé de démissionner.Lors de son procès pour chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, Gaël Perdriau a encore bataillé pied à pied pour convaincre de son innocence, mais son témoignage a été fragilisé par celui de ses co-prévenus.Pierre Gauttieri, qui fut pendant dix ans son directeur de cabinet, a assuré que dès son élection en 2014, le maire lui avait demandé de trouver “une solution pour tenir en respect Gilles Artigues” dont il doutait de la loyauté.L’idée de piéger avec un escort-boy ce catholique opposé au mariage entre personnes de même sexe a germé lors d’échanges avec l’ambitieux adjoint à l’Education Samy Kéfi-Jérôme et le conjoint de ce dernier Gilles Rossary-Lenglet, ont-ils tous les trois reconnu.Selon Pierre Gauttieri, le maire a ensuite donné son feu vert et pris en charge le volet financier du piège, en faisant voter deux subventions de 20.000 euros chacune à des associations stéphanoises, qui les ont reversées à Gilles Rossary-Lenglet, “barbouze” autoproclamé de l’opération.- “Clé USB” -Pour le directeur de cabinet, la procureure n’a requis qu’un an de prison ferme, aménageable à domicile sous bracelet, prenant acte de ses efforts de contrition.Elle a demandé deux ans de prison ferme pour Samy Kéfi-Jérôme et Gilles Rossary-Lenglet, mais la relaxe pour les dirigeants d’associations poursuivis pour “abus de confiance”, jugeant qu’ils avaient été “bernés” dans cette affaire.Tout au long du procès, Gaël Perdriau a martelé ne pas avoir brimé son premier adjoint et n’avoir jamais rien exigé de lui, les fameuses “contreparties” qui juridiquement sont nécessaires pour qualifier un chantage.La diffusion d’un enregistrement réalisé à son insu par Gilles Artigues en 2017 a mis à mal cette ligne de défense. On l’entend expliquer à son rival qu’il détient une “clé USB” avec des images compromettantes et menacer de les diffuser “en petits cercles”, “avec parcimonie”.Gilles Artigues, très meurtri, a assuré à la barre que le maire avait évoqué la vidéo à d’autres reprises: “j’étais paralysé, je ne faisais plus rien” à la mairie, a-t-il décrit. “J’étais comme une marionnette, on me posait là et je souriais.”

Négociations sur l’Ukraine: Zelensky reçu par Macron, Trump fait part de son optimisme

Le président français Emmanuel Macron reçoit lundi à Paris son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky qui est sous fortes pressions militaire et politique, au moment où Donald Trump a fait part de son optimisme sur un règlement du conflit avec la Russie.Alors que Kiev est confrontée à une progression militaire de Moscou dans l’est du pays et qu’elle est secouée par un grave scandale de corruption, des délégations ukrainienne et américaine ont négocié plusieurs heures dimanche en Floride. Elles ont qualifié leurs pourparlers de “productifs”.M. Zelensky sera reçu à l’Elysée à 10H00 (09H00 GMT) et les deux chefs d’Etat feront une déclaration à la presse avant un entretien et un déjeuner de travail.”Les deux dirigeants échangeront sur la situation et sur les conditions d’une paix juste et durable, dans la continuité des discussions de Genève et du plan américain et d’une concertation étroite avec nos partenaires européens”, a indiqué la présidence française.Les Etats-Unis ont présenté il y a dix jours un projet en 28 points, rédigé sans les alliés européens de Kiev, censé mettre fin au conflit déclenché par l’offensive russe contre l’Ukraine en février 2022.Le document, jugé très favorable à Moscou, prévoyait que les forces ukrainiennes se retirent de la région orientale de Donetsk, et les États-Unis auraient alors reconnu de facto la région de Donetsk, la Crimée et la région de Lougansk comme russes.Mais il a été amendé à l’issue de réunions à Genève, à la demande des Européens, même si son contenu reste flou.- “Productives” mais “pas faciles” -Les discussions américano-ukrainiennes en Floride ont été jugées “productives” par les deux parties, mais le secrétaire d’Etat Marco Rubio a prévenu qu'”il restait encore du travail” et une source ukrainienne les a qualifiées de “pas faciles”. Le président Donald Trump a, lui, affiché son optimisme.”Je pense que la Russie aimerait que cela se termine, et je pense que l’Ukraine, je sais que l’Ukraine aimerait que cela se termine”, a-t-il lancé à bord de l’Air Force One.Le milliardaire républicain a rappelé que Kiev n’était pas en position de force, pointant le vaste scandale de corruption qui a conduit M. Zelensky à limoger son très influent bras droit, Andriï Iermak. “L’Ukraine a quelques petits problèmes difficiles”, a critiqué M. Trump. “Il y a une situation de corruption, ce qui n’aide pas”.- Witkoff à Moscou -Le président des Etats-Unis dépêche une nouvelle fois à Moscou son émissaire spécial Steve Witkoff, accusé d’être très proche des Russes et qui doit revoir mardi le président Vladimir Poutine.”Ce sont des jours importants”, a écrit sur X Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu également avec le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Il est important que les discussions aient une dynamique constructive et que toutes les questions aient été abordées ouvertement et avec un objectif clair de garantir la souveraineté et les intérêts nationaux de l’Ukraine,” a-t-il ajouté à l’issue des négociations en Floride.Le meneur ukrainien de ces discussions, Rustem Oumerov, a fait part de “progrès substantiels”.Sur le terrain, Moscou exerce une pression militaire sur Kiev: son armée progresse dans l’est de l’Ukraine et une nouvelle attaque de drones dans la nuit de samedi à dimanche a fait un mort et 11 blessés en banlieue de Kiev.Quelques heures plus tôt, l’Ukraine avait revendiqué l’attaque avec des drones navals de deux pétroliers de la flotte fantôme russe en mer Noire. Et ces mêmes engins avaient été lancés contre un terminal pétrolier dans le port russe de Novorossiïsk.Pour Paris, le président Zelensky “dispose de toute la légitimité pour conduire l’Ukraine vers la paix”, selon le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot, dans le journal La Tribune Dimanche.En France, M. Zelensky doit être accompagné par son épouse Olena Zelenska pour un événement autour de l’initiative “Bring kids back” (“Ramenez les enfants”)dont elle est la marraine.Cette initiative “a permis de ramener près de 2.000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille par la Russie”, a souligné M. Barrot, qui rappelle que “ce crime de guerre odieux vaut à Vladimir Poutine son mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale”.Le chef de la diplomatie française et sa collègue de la Culture, Rachida Dati, doivent aussi lancer la “saison de l’Ukraine en France”, en présence du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha: des événements sont prévus dans plusieurs villes françaises jusqu’en mars.

Trump optimiste sur un accord Ukraine-Russie, son chef de la diplomatie reste prudent

Donald Trump a estimé dimanche qu’il y avait “de bonnes chances” pour un accord mettant fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine, après des pourparlers entre Washington et Kiev, à l’issue desquels son chef de la diplomatie Marco Rubio est resté bien plus prudent.Qualifiées de “productives” par les deux délégations américaine et ukrainienne, ces …

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