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Présidentielle ivoirienne : Ouattara continue d’entretenir le suspens sur sa candidature

Le président ivoirien Alassane Ouattara continue d’entretenir le suspens en Côte d’Ivoire: il a annoncé dimanche qu’il prendrait une décision “dans les jours qui viennent” concernant sa candidature à la présidentielle d’octobre, pour briguer un quatrième mandat à la tête du pays.Sa réponse était très attendue dimanche par des dizaines de milliers de partisans lors d’un grand meeting à Abidjan, au lendemain de sa désignation par son parti comme candidat à la présidentielle.”Je prendrai dans les jours qui viennent, après mûre réflexion en mon âme et conscience, une décision”, a déclaré Alassane Ouattara dans l’enceinte du stade d’Ebimpé qui porte son nom (stade Alassane-Ouattara), acclamé par les militants qui remplissaient les 60.000 places assises ainsi que la pelouse.”Je ressens la force et la sincérité de votre appel. Ces appels, je ne peux pas les ignorer, je les ai bien entendus, et je dis avec émotion, oui je vous ai entendus”, a-t-il ajouté.La question agite les milieux politiques ivoiriens depuis des mois, a fortiori depuis la publication de la liste électorale début juin, qui exclut plusieurs figures de l’opposition de la course à la présidentielle.Au pouvoir depuis 2011, M. Ouattara, 83 ans, avait été désigné samedi candidat de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il a par ailleurs affirmé qu’il acceptait de rester président du parti.Dimanche, à son arrivée dans le stade d’Ebimpé dans une ambiance digne d’un match de football, il a effectué un bain de foule, à pied, parmi ses militants.”ADO, ADO, ADO”, ont chanté les militants – ADO étant les initiales d’Alassane Dramane Ouattara -, tandis que des banderoles à l’effigie du chef de l’État parsemaient le stade, qui a vu la Côte d’Ivoire remporter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football en 2024.- Militants déçus -“Nous avons fait plus que reconstruire la Côte d’Ivoire, nous avons transformé la Côte d’Ivoire, mais nous devons aller encore plus loin”, a-t-il lancé. “Il n’est pas que le président d’un parti, il s’adressera à l’ensemble des Ivoiriens”, a réagi le ministre des Transports Amadou Koné. “Il se prononcera dans une autre tribune qui n’est pas partisane”, a abondé le député de Bouaké (centre), Paul Dakuyo. L’opposition, convaincue qu’il va se représenter, se dresse déjà contre une telle candidature, surtout depuis l’exclusion de ses têtes d’affiches.L’ex-président Laurent Gbagbo (2000-2011), son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ancien Premier ministre en exil Guillaume Soro sont radiés de la liste électorale pour des condamnations en justice.Tidjane Thiam, leader du principal parti d’opposition, a lui aussi été écarté par la justice pour des problèmes de nationalité.Ces décisions judiciaires ont alimenté des tensions, l’opposition estimant que le pouvoir choisit ses adversaires, tandis que les autorités nient toute intervention politique. – Tensions politiques -“Je n’abandonnerai pas le combat contre le quatrième mandat”, avait déclaré Laurent Gbagbo jeudi.”La continuité conduira à l’instabilité, le changement conduira à la stabilité”, a estimé Tidjane Thiam. “Je voudrais à nouveau vous rassurer, ces élections seront apaisées, démocratiques et transparentes. Tout se passera bien dans la paix et dans le calme”, a affirmé M. Ouattara dimanche.Le même jour, le président de la Commission de la Communauté économique des États d”Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Gambien Omar Alieu Touray, a commenté la situation politique en Côte d’Ivoire, affirmant que l’organisation “n’impose pas de règles” à ses membres.”Ce qui est fait au sein de nos États membres doit l’être conformément aux lois nationales et aux constitutions”, a-t-il estimé devant la presse après un sommet.La Côte d’Ivoire a connu des violences lors de périodes électorales à plusieurs reprises. Fin 2010 et début 2011, l’élection d’Alassane Ouattara, contestée par son rival Laurent Gbagbo, avait fait environ 3.000 morts.Lors de la dernière présidentielle, en 2020, l’opposition avait contesté la légalité du troisième mandat d’Alassane Ouattara, mais son élection avait été validée par le Conseil constitutionnel. “La constitution lui interdit d’être éligible”, maintenait dimanche Sébastien Dano Djedje, le président exécutif du parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). “S’il choisit d’être candidat, on va contester par des moyens légaux”, a-t-il assuré à l’AFP. Au moins 85 personnes avaient été tuées dans des violences en marge du scrutin de 2020, qui avait abouti à la réélection du chef de l’État avec plus de 94% des voix. 

Washington dit avoir détruit le programme nucléaire iranien, Téhéran menaçant

Les frappes américaines sans précédent menées en Iran ont détruit son programme nucléaire, a affirmé dimanche Washington, Téhéran menaçant clairement les Etats-Unis de représailles avec le risque que la situation devienne hors de contrôle au Moyen-Orient.Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a déclaré que les Etats-Unis “n’avaient plus leur place” au Moyen-Orient, disant qu’ils devaient s’attendre à des “conséquences irréparables”.Ali Akbar Velayati, cité par l’agence officielle Irna, a averti que les bases utilisées par les forces américaines pour lancer des attaques contre les sites nucléaires iraniens seraient considérées “comme des cibles légitimes”.L’armée américaine a mené une attaque surprise dans la nuit de samedi à dimanche, à l’aide de bombardiers stratégiques B-2, visant trois sites nucléaires iraniens, où l’étendue des dégâts reste à évaluer.Donald Trump, qui a sévèrement mis en garde l’Iran de ne pas riposter, dit souhaiter la paix et a exhorté Téhéran à mettre fin au conflit après ces frappes ayant visé un site souterrain d’enrichissement de l’uranium à Fordo, ainsi que des installations à Ispahan et de Natanz.”Nous avons dévasté le programme nucléaire iranien”, a déclaré le chef du Pentagone, Pete Hegseth.Donald Trump “cherche la paix, et l’Iran devrait suivre cette voie”, a-t-il dit. “Cette mission n’était pas, et n’a pas été, un changement de régime”.Selon le chef d’état-major américain, le général Dan Caine, “les premières évaluations indiquent que les trois sites ont subi des dommages et des destructions extrêmement graves”.Ali Shamkhani, un autre conseiller du guide suprême iranien, a cependant affirmé sur X que l’Iran possédait toujours des stocks d’uranium enrichi.Pour sa part, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafaël Grossi a estimé impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts. L’AIEA n’a elle constaté “aucune hausse des niveaux de radiation” à cause des frappes.A Fordo, une usine d’enrichissement d’uranium enfouie sous une montagne au sud de Téhéran, le sol semble avoir été affecté par les frappes et la couleur de la montagne a changé par rapport au 19 juin, selon une analyse d’images satellites de l’AFP à partir des données de la société américaine Planet Labs PBC.- “Vengeance!” -Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis une “riposte” aux frappes américaines, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, lequel a dit craindre une “escalade incontrôlée” au Moyen-Orient.”Vengeance, vengeance!”, ont crié le poing levé des manifestants dans le centre de Téhéran, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.Les dirigeants de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé à l’Iran “de ne pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région”.L’armée israélienne a pour sa part affirmé avoir frappé dimanche “des dizaines de cibles militaires” en Iran dans quatre régions du pays, dont “pour la première fois” celle de Yazd (centre), au dixième jour de la guerre entre les deux pays.À Jérusalem, Claudio Hazan, un ingénieur en informatique de 62 ans, a dit à l’AFP espérer que l’intervention américaine va “écourter” une guerre “inévitable”.Avant l’offensive massive lancée le 13 juin par Israël contre l’Iran, Téhéran et Washington menaient depuis avril des pourparlers via la médiation d’Oman pour un accord sur le nucléaire.Les Etats-Unis sont “prêts à discuter” avec l’Iran sur son programme nucléaire civil, a assuré dimanche le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio.Mais pour son homologue iranien, Abbas Araghchi, en visite à Istanbul, les Etats-Unis et Israël “ont franchi une ligne rouge majeure”.- “Marteau de minuit” -L’attaque surprise américaine, baptisée “Marteau de minuit”, a été menée à l’aide de sept bombardiers furtifs B-2 contre lesquels la défense aérienne iranienne n’a pas réagi selon Washington.Il s’est agi, d’après le Pentagone, de la plus grande frappe opérationnelle des bombardiers stratégiques B-2 de l’histoire américaine. Et pour la première fois, Washington a eu recours à de puissantes bombes anti-bunker GBU-57, une ogive de 13 tonnes capable de s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser.Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni dimanche en urgence, le secrétaire général Antonio Guterres a mis en garde contre un “cycle sans issue de représailles après représailles”, qualifiant les frappes américaines de “tournant dangereux”.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu y a vu, lui,  un “virage historique” pouvant “aider à conduire le Moyen-Orient” vers la paix, alors que les pays arabes ont fermement condamné les frappes.Israël a lancé le 13 juin une offensive sans précédent sur l’Iran pour empêcher le pays de se doter de la bombe atomique et a frappé depuis le début de la guerre des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien.Son armée a aussi décapité l’état-major général des forces armées et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.L’Iran riposte par des salves de drones et missiles balistiques, la plupart interceptés par les systèmes de défense israéliens.Côté iranien, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, selon les autorités israéliennes.  

Washington dit avoir détruit le programme nucléaire iranien, Téhéran menaçant

Les frappes américaines sans précédent menées en Iran ont détruit son programme nucléaire, a affirmé dimanche Washington, Téhéran menaçant clairement les Etats-Unis de représailles avec le risque que la situation devienne hors de contrôle au Moyen-Orient.Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a déclaré que les Etats-Unis “n’avaient plus leur place” au Moyen-Orient, disant qu’ils devaient s’attendre à des “conséquences irréparables”.Ali Akbar Velayati, cité par l’agence officielle Irna, a averti que les bases utilisées par les forces américaines pour lancer des attaques contre les sites nucléaires iraniens seraient considérées “comme des cibles légitimes”.L’armée américaine a mené une attaque surprise dans la nuit de samedi à dimanche, à l’aide de bombardiers stratégiques B-2, visant trois sites nucléaires iraniens, où l’étendue des dégâts reste à évaluer.Donald Trump, qui a sévèrement mis en garde l’Iran de ne pas riposter, dit souhaiter la paix et a exhorté Téhéran à mettre fin au conflit après ces frappes ayant visé un site souterrain d’enrichissement de l’uranium à Fordo, ainsi que des installations à Ispahan et de Natanz.”Nous avons dévasté le programme nucléaire iranien”, a déclaré le chef du Pentagone, Pete Hegseth.Donald Trump “cherche la paix, et l’Iran devrait suivre cette voie”, a-t-il dit. “Cette mission n’était pas, et n’a pas été, un changement de régime”.Selon le chef d’état-major américain, le général Dan Caine, “les premières évaluations indiquent que les trois sites ont subi des dommages et des destructions extrêmement graves”.Ali Shamkhani, un autre conseiller du guide suprême iranien, a cependant affirmé sur X que l’Iran possédait toujours des stocks d’uranium enrichi.Pour sa part, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafaël Grossi a estimé impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts. L’AIEA n’a elle constaté “aucune hausse des niveaux de radiation” à cause des frappes.A Fordo, une usine d’enrichissement d’uranium enfouie sous une montagne au sud de Téhéran, le sol semble avoir été affecté par les frappes et la couleur de la montagne a changé par rapport au 19 juin, selon une analyse d’images satellites de l’AFP à partir des données de la société américaine Planet Labs PBC.- “Vengeance!” -Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis une “riposte” aux frappes américaines, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, lequel a dit craindre une “escalade incontrôlée” au Moyen-Orient.”Vengeance, vengeance!”, ont crié le poing levé des manifestants dans le centre de Téhéran, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.Les dirigeants de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé à l’Iran “de ne pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région”.L’armée israélienne a pour sa part affirmé avoir frappé dimanche “des dizaines de cibles militaires” en Iran dans quatre régions du pays, dont “pour la première fois” celle de Yazd (centre), au dixième jour de la guerre entre les deux pays.À Jérusalem, Claudio Hazan, un ingénieur en informatique de 62 ans, a dit à l’AFP espérer que l’intervention américaine va “écourter” une guerre “inévitable”.Avant l’offensive massive lancée le 13 juin par Israël contre l’Iran, Téhéran et Washington menaient depuis avril des pourparlers via la médiation d’Oman pour un accord sur le nucléaire.Les Etats-Unis sont “prêts à discuter” avec l’Iran sur son programme nucléaire civil, a assuré dimanche le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio.Mais pour son homologue iranien, Abbas Araghchi, en visite à Istanbul, les Etats-Unis et Israël “ont franchi une ligne rouge majeure”.- “Marteau de minuit” -L’attaque surprise américaine, baptisée “Marteau de minuit”, a été menée à l’aide de sept bombardiers furtifs B-2 contre lesquels la défense aérienne iranienne n’a pas réagi selon Washington.Il s’est agi, d’après le Pentagone, de la plus grande frappe opérationnelle des bombardiers stratégiques B-2 de l’histoire américaine. Et pour la première fois, Washington a eu recours à de puissantes bombes anti-bunker GBU-57, une ogive de 13 tonnes capable de s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser.Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni dimanche en urgence, le secrétaire général Antonio Guterres a mis en garde contre un “cycle sans issue de représailles après représailles”, qualifiant les frappes américaines de “tournant dangereux”.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu y a vu, lui,  un “virage historique” pouvant “aider à conduire le Moyen-Orient” vers la paix, alors que les pays arabes ont fermement condamné les frappes.Israël a lancé le 13 juin une offensive sans précédent sur l’Iran pour empêcher le pays de se doter de la bombe atomique et a frappé depuis le début de la guerre des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien.Son armée a aussi décapité l’état-major général des forces armées et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.L’Iran riposte par des salves de drones et missiles balistiques, la plupart interceptés par les systèmes de défense israéliens.Côté iranien, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, selon les autorités israéliennes.