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Pour les chercheurs américains, la question brûlante du départ

“C’est sur toutes les lèvres”, raconte un étudiant chercheur. Dans les couloirs des universités et des laboratoires de recherche américains, la question d’un départ à l’étranger s’impose dans les esprits, sur fond d’inquiétude grandissante quant au futur de la recherche aux Etats-Unis.L’annonce du départ de Jason Stanley, professeur de philosophie et spécialiste du fascisme, de la prestigieuse université américaine de Yale pour rejoindre le Canada a récemment mis en lumière le dilemme auquel font face un nombre croissant d’universitaires et de scientifiques américains: rester ou partir.”J’ai pris ma décision quand Columbia a plié”, a expliqué M. Stanley dans une interview au média CBS, en référence à l’université new-yorkaise qui a récemment cédé aux exigences de Donald Trump pour conserver ses subventions.”Ce n’est pas le moment de reculer et d’avoir peur”, a lancé le professeur, jugeant que les Etats-Unis étaient devenus “un pays autoritaire”.Entre financements annulés ou menacés de l’être, crainte de censure et d’atteinte à leurs libertés, de plus en plus de chercheurs ou d’aspirants chercheurs réfléchissent à quitter les Etats-Unis, pourtant considérés jusqu’ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.Selon un sondage publié fin mars par la revue spécialisée Nature et réalisée auprès de plus de 1.600 personnes, plus de 75% des scientifiques songent aujourd’hui à un tel départ en raison des politiques mises en place par Donald Trump.”Une tendance particulièrement prononcée chez les chercheurs en début de carrière”, relève cette enquête, notant la grande proportion d’étudiants en master de recherche ou en doctorat qui envisagent un départ.- “Surréaliste” -“Les gens ont tellement peur”, décrit à l’AFP Daniella Fodera, une doctorante à l’université Columbia dont la bourse de recherche a récemment été annulée.Plusieurs institutions académiques ont annoncé ces dernières semaines un gel dans leurs embauches et une réduction du nombre d’étudiants qu’elles acceptent, “ce qui perturbe considérablement la filière universitaire”, observe cette jeune chercheuse en biomécanique.”C’est une période un peu surréaliste pour les scientifiques car nous ne savons tout simplement pas ce qui va se passer, abonde Karen Sfanos, à la tête d’un programme de recherche à l’université Johns Hopkins. “C’est un moment difficile pour la jeune génération, parce que beaucoup de laboratoires (…) ne savent pas s’ils vont pouvoir les soutenir”.Par crainte donc de ne pas trouver de poste, mais aussi par volonté d’échapper au “climat” politique actuel, Daniella Fodera, qui étudie les fibromes utérins – des tumeurs bénignes affectant de nombreuses femmes – explique avoir commencé “à chercher activement des programmes en Europe et à l’étranger pour poursuivre (s)a formation post-doctorale”.”C’est sur toutes les lèvres, que ce soit une plaisanterie ou pas”, appuie JP Flores, étudiant chercheur en génétique en Caroline du Nord, disant y songer lui aussi.- Europe et Canada -Une fuite des cerveaux dont certains pays comptent bien bénéficier. Plusieurs universités européennes et canadiennes ont ainsi annoncé des initiatives pour attirer les talents américains.Un appel du pied qui ne passe pas inaperçu. “Je connais déjà des chercheurs qui ont une double nationalité ou qui ont de la famille au Canada, en France, en Allemagne et qui commencent à dire: +Je pense que je vais aller vivre en Allemagne pour les cinq prochaines années et faire de la recherche là-bas+”, rapporte Gwen Nichols, membre d’une association dédiée à la recherche contre les cancers du sang.Pour autant, l’option du départ est loin d’être accessible à tous, insiste une jeune chercheuse en sciences du climat souhaitant rester anonyme, les étudiants et doctorants étant les premiers affectés par les coupes budgétaires mais aussi les moins expérimentés, donc “ceux qui ont le moins de chance d’avoir le profil que les institutions de l’UE espèrent attirer”.Pour cette titulaire d’un doctorat, qui a initié les démarches pour émigrer en Europe, les Etats-Unis courent le risque d'”une perte générationnelle pour la science dans toutes les disciplines”.Une crainte que partage Gwen Nichols, pour qui c’est l’avenir même de la domination scientifique américaine qui est en jeu: si rien ne change, “nous verrons le problème dans 10 ans, lorsque nous n’aurons pas les innovations dont nous avons besoin”, alerte-t-elle.

Une commission d’enquête parlementaire tire la sonnette d’alarme sur l’aide sociale à l’enfance

Face à un système “qui craque de toutes parts”, une commission d’enquête parlementaire exhorte à “agir vite” pour refonder l’aide sociale à l’enfance, prônant entre autres une loi de programmation et un renforcement des contrôles.La protection de l’enfance “qui hier était à bout de souffle” est “aujourd’hui dans le gouffre”, alerte dans son rapport final publié mardi la commission d’enquête de l’Assemblée nationale lancée au printemps 2024, quelques mois après le suicide de Lily, une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel.”Il ne s’agit plus seulement de constater mais d’agir vite”, ajoute-t-elle.Avant même la sortie de ce rapport attendu, la ministre des Familles, Catherine Vautrin, a présenté dimanche des pistes pour améliorer la protection de l’enfance (prévention, réflexion sur l’adoption, santé…), mais sans s’avancer sur les moyens financiers, admettant une situation budgétaire “difficile”.Elle a notamment évoqué des mesures pour mieux prévenir le placement des enfants, aider les assistants familiaux ou mieux suivre la santé des jeunes placés. Selon le dernier bilan officiel, 396.900 jeunes sont suivis par la protection de l’enfance en France, compétence des départements depuis les années 80.Face à des mesures de protection en hausse de 44% depuis 1998, le nombre de personnels sur le terrain est lui en “baisse constante” sur la dernière décennie. Résultat, souligne la commission parlementaire, les enfants sont accueillis en “sureffectif”, des mesures de placement ne sont pas exécutées faute de place suffisante et les professionnels sont “en perte de sens”. Pour “sortir de la crise”, la commission préconise d'”adopter une loi de programmation” et de mettre en place un “nouveau fonds de financement” de la protection de l’enfance – sujets non abordés par Catherine Vautrin dans son “plan”. Face à des demandes de placement en déshérence, la commission recommande également d'”augmenter le nombre de juges et de greffiers” pour permettre un suivi efficace.Elle appelle par ailleurs à créer “une commission de réparation pour les enfants placés qui ont été victimes de maltraitance dans les institutions” et à renforcer le nombre de contrôle, “à raison d’au moins une inspection tous les deux ans” pour les établissements et les assistants familiaux.Écartant l’option d'”une recentralisation”, elle recommande plutôt de mettre sur pied sans délai “un comité de pilotage” réunissant Etat, départements et associations à même de relancer une stratégie ministérielle. – “Scandale d’Etat” -“Les rapports ne peuvent plus se permettre de prendre la poussière, on est face à une urgence absolue”, déclare à l’AFP la rapporteure de la commission, la députée socialiste Isabelle Santiago. “On est sur un enjeu de santé publique, on impacte le devenir de centaines de milliers d’enfants”, ajoute-t-elle, évoquant les conséquences “dramatiques” de la situation sur la santé physique et mentale des jeunes ainsi que sur leurs parcours scolaire. “C’est un scandale d’Etat, il faut passer à l’action maintenant.” Avant la commission d’enquête, des dizaines de rapports (Cour des comptes, Conseil économique, social et environnemental, Défenseure des droits…) et d’alertes (Unicef, syndicat magistrature, associations…) se sont succédé ces dernières années. Tout en reconnaissant les défaillances du système actuel, gouvernement et départements se renvoient régulièrement la balle, les seconds estimant ne plus être en mesure de remplir leur mission compte tenu des coupes budgétaires et du nombre croissant de mineurs étrangers non accompagnés.Face aux “promesses non tenues”, un appel à la mobilisation nationale pour le 15 mai a été lancé par le “collectif des 400.000” qui réunit une soixantaine d’associations et de fédérations.Le comité de vigilance des enfants placés, composés d’anciens jeunes de l’Ase, a lui prévu de se rassembler mardi matin devant l’Assemblée nationale. 

La Cour suprême américaine suspend l’interdiction des expulsions en vertu d’une loi d’exception

La Cour suprême américaine a suspendu lundi pour des raisons techniques l’interdiction des expulsions de migrants en vertu d’une loi d’exception utilisée en temps de guerre, Donald Trump se réjouissant d’un “grand jour pour la justice” même si la bataille judiciaire n’est pas terminée.Le président américain avait eu recours à cette loi de 1798 – utilisée jusqu’alors uniquement en temps de guerre – mi-mars, afin d’expulser vers le Salvador plus de 200 personnes présentées comme des membres présumés d’un gang vénézuélien.Un juge fédéral avait bloqué dans la foulée toute expulsion de migrants pendant 14 jours menées sur la base de cette loi et s’était inquiété des répercussions “incroyablement problématiques” du recours à l'”Alien Enemies Act”.Donald Trump avait alors appelé à la destitution du juge James Boasberg, magistrat fédéral à Washington, provoquant un rappel à l’ordre de la Cour suprême.Le président républicain s’est réjoui lundi de la décision de la Cour suprême, à majorité conservatrice. “La Cour suprême a confirmé la primauté du droit dans notre pays en permettant à un président, quel qu’il soit, de sécuriser nos frontières et de protéger nos familles et notre pays. UN GRAND JOUR POUR LA JUSTICE EN AMERIQUE !”, a-t-il dit sur son réseau Truth Social. – Droit de “contester” -La Cour suprême a levé les restrictions temporaires imposées par le juge Boasberg, mais principalement pour des raisons techniques liées au lieu de l’audience où il a rendu sa décision. Les migrants qui ont intenté une action en justice pour empêcher leur expulsion se trouvent au Texas, alors que l’affaire dont le juge Boasberg a été saisie a été entendue à Washington.En d’autres termes, la plus haute juridiction du pays laisse la porte ouverte à d’éventuelles contestations de la légalité du recours à l'”Alien Enemies Act” devant les tribunaux.La plus haute juridiction américaine a cependant précisé que les étrangers susceptibles d’être expulsés en vertu du “Alien Enemies Act”, qui n’a été utilisé que durant la guerre anglo-américaine de 1812, la première Guerre mondiale et la seconde Guerre mondiale, devaient pouvoir bénéficier d’une forme de procès équitable.”Les personnes détenues en vertu de l’Alien Enemies Act doivent en être informées et peuvent contester leur expulsion”, peut-on lire dans la décision de la Cour suprême, selon qui “la seule question est de savoir à quelle cour il revient de statuer”. Avocat au sein de l’influente organisation de défense des droits civiques ACLU, Lee Gelernt a salué dans un communiqué le rappel au droit à un procès équitable comme une “victoire importante”. – “Menace exceptionnelle” -Le président de la Cour suprême John Roberts et quatre autres juges conservateurs ont voté en faveur de la levée de la décision du tribunal d’interdire temporairement les expulsions en vertu de cette loi.D’autres magistrats ont exprimé des opinions dissidentes.”Le président des Etats-Unis a invoqué une loi destinée aux temps de guerre vieille de plusieurs siècles pour emmener des personnes dans une prison notoirement brutale et gérée par un pays étranger”, a déclaré la juge Ketanji Brown Jackson.La juge Sonia Sotomayor s’est également inquiétée d'”une menace exceptionnelle pour l’Etat de droit”.Mi-février, le président Donald Trump a désigné huit cartels latino-américains comme organisations “terroristes”, une qualification qui élargit l’éventail des actions offertes aux autorités américaines luttant contre le crime organisé.Donald Trump avait accusé les personnes expulsées mi-mars sans jugement vers le Salvador d’appartenir au gang Tren de Aragua.Un immigré salvadorien installé aux Etats-Unis depuis 2019 avait alors été expulsé par erreur. Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité, parlant “d’invasion” des Etats-Unis par des “criminels” venus de l’étranger”, et communiquant abondamment sur les expulsions de migrants.

Climat: la chaleur mondiale toujours aux sommets en mars

Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant près de deux ans de chaleur extraordinaire sur la planète, dans la fourchette haute des prévisions scientifiques sur le réchauffement climatique.En Europe, le mois de mars a été, de loin, le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel de l’observatoire Copernicus publié mardi.Sur le Vieux Continent, celui qui se réchauffe le plus vite, cette anomalie exceptionnelle a épargné le mois dernier la péninsule ibérique et le sud de la France. Et elle s’est accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d’autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l’Allemagne.Dans le reste du monde, des études du réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA) ont conclu que le changement climatique avait accentué une vague de chaleur intense dans toute l’Asie centrale et favorisé les précipitations à l’origine d’inondations meurtrières en Argentine.- “Extrêmement élevées” -Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023.Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l’ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi d’expliquer cette longue série hors normes.”Le fait que (mars 2025 soit) encore 1,6°C au-dessus de l’ère préindustrielle est vraiment impressionnant”, estime Friederike Otto, climatologue de l’Imperial College de Londres, jointe par l’AFP. “Nous voilà fermement pris dans l’étau du changement climatique causé par l’humanité” et sa combustion massive des énergies fossiles, dit-elle.”On reste sur des températures extrêmement élevées”, constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du Giec, les experts mandatés par l’ONU.”C’est une situation exceptionnelle”, assure-t-il à l’AFP, “car normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño”, ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et dont le dernier épisode remonte à 2023-2024.Mars 2025, avec 14,06°C en moyenne, est ainsi seulement 0,08°C plus froid que le record de mars 2024 et à peine plus chaud qu’en 2016, selon Copernicus. Sauf que ces deux extrêmes précédents avaient été observés lors d’un fort épisode d’El Niño tandis que 2025 flirte avec La Niña, la phase inverse du cycle, synonyme d’influence rafraîchissante.Néanmoins, “l’augmentation des températures reste dans la partie haute des projections mais pas en dehors”, souligne le haut-responsable du Giec.”Il faut éviter de surréagir à des fluctuations ou absences de fluctuations, et attendre les explications” sur les phénomènes qui ont pu “se superposer” au réchauffement provoqué par l’humanité, prévient Robert Vautard, car les températures sont “soumises à d’importantes variations naturelles interannuelles ou décennales”.- “Une fois tous les 4 ans” -L’année 2024 a tout de même été la première année calendaire à dépasser le seuil de 1,5°C, soit la limite de réchauffement la plus sûre adoptée par la quasi-totalité des pays du monde dans l’accord de Paris.Mais l’actuel record va vite se banaliser: “Vu la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la probabilité d’une telle anomalie est décennale”, explique à l’AFP Christophe Cassou, auteur du Giec et directeur de recherche au CNRS. Dans une année avec El Niño, comme ce fut le cas en 2024, la probabilité de rencontrer une telle température annuelle mondiale monte à “une fois tous les 4 ou 5 ans”, a calculé le climatologue en faisant tourner les modèles numériques de référence.Selon le Giec, le monde est en route pour franchir durablement le seuil de 1,5°C au début des années 2030. Voire avant la fin de cette décennie, selon des études récentes.Chaque fraction de degré de réchauffement compte car elle augmente de plus en plus l’intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes (canicules, violentes précipitations ou sécheresses).Les relevés annuels de températures mondiales remontent jusqu’en 1850. Mais les carottes de glace, les sédiments au fond de l’océan et d’autres “archives climatiques” permettent d’établir que le climat actuel est sans précédent depuis au moins 120.000 ans.

Climat: la chaleur mondiale toujours aux sommets en mars

Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant près de deux ans de chaleur extraordinaire sur la planète, dans la fourchette haute des prévisions scientifiques sur le réchauffement climatique.En Europe, le mois de mars a été, de loin, le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel de l’observatoire Copernicus publié mardi.Sur le Vieux Continent, celui qui se réchauffe le plus vite, cette anomalie exceptionnelle a épargné le mois dernier la péninsule ibérique et le sud de la France. Et elle s’est accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d’autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l’Allemagne.Dans le reste du monde, des études du réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA) ont conclu que le changement climatique avait accentué une vague de chaleur intense dans toute l’Asie centrale et favorisé les précipitations à l’origine d’inondations meurtrières en Argentine.- “Extrêmement élevées” -Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023.Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l’ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi d’expliquer cette longue série hors normes.”Le fait que (mars 2025 soit) encore 1,6°C au-dessus de l’ère préindustrielle est vraiment impressionnant”, estime Friederike Otto, climatologue de l’Imperial College de Londres, jointe par l’AFP. “Nous voilà fermement pris dans l’étau du changement climatique causé par l’humanité” et sa combustion massive des énergies fossiles, dit-elle.”On reste sur des températures extrêmement élevées”, constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du Giec, les experts mandatés par l’ONU.”C’est une situation exceptionnelle”, assure-t-il à l’AFP, “car normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño”, ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et dont le dernier épisode remonte à 2023-2024.Mars 2025, avec 14,06°C en moyenne, est ainsi seulement 0,08°C plus froid que le record de mars 2024 et à peine plus chaud qu’en 2016, selon Copernicus. Sauf que ces deux extrêmes précédents avaient été observés lors d’un fort épisode d’El Niño tandis que 2025 flirte avec La Niña, la phase inverse du cycle, synonyme d’influence rafraîchissante.Néanmoins, “l’augmentation des températures reste dans la partie haute des projections mais pas en dehors”, souligne le haut-responsable du Giec.”Il faut éviter de surréagir à des fluctuations ou absences de fluctuations, et attendre les explications” sur les phénomènes qui ont pu “se superposer” au réchauffement provoqué par l’humanité, prévient Robert Vautard, car les températures sont “soumises à d’importantes variations naturelles interannuelles ou décennales”.- “Une fois tous les 4 ans” -L’année 2024 a tout de même été la première année calendaire à dépasser le seuil de 1,5°C, soit la limite de réchauffement la plus sûre adoptée par la quasi-totalité des pays du monde dans l’accord de Paris.Mais l’actuel record va vite se banaliser: “Vu la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la probabilité d’une telle anomalie est décennale”, explique à l’AFP Christophe Cassou, auteur du Giec et directeur de recherche au CNRS. Dans une année avec El Niño, comme ce fut le cas en 2024, la probabilité de rencontrer une telle température annuelle mondiale monte à “une fois tous les 4 ou 5 ans”, a calculé le climatologue en faisant tourner les modèles numériques de référence.Selon le Giec, le monde est en route pour franchir durablement le seuil de 1,5°C au début des années 2030. Voire avant la fin de cette décennie, selon des études récentes.Chaque fraction de degré de réchauffement compte car elle augmente de plus en plus l’intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes (canicules, violentes précipitations ou sécheresses).Les relevés annuels de températures mondiales remontent jusqu’en 1850. Mais les carottes de glace, les sédiments au fond de l’océan et d’autres “archives climatiques” permettent d’établir que le climat actuel est sans précédent depuis au moins 120.000 ans.

Droits de douane: la Chine, menacée par Trump, s’engage à se défendre “jusqu’au bout”

La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout” malgré la menace de Donald Trump de nouvelles surtaxes, les deux premières économies mondiales se disant prêtes à l’escalade malgré la déroute des marchés financiers.L’administration américaine assure rester ouverte à la négociation et les Bourses asiatiques, Tokyo en tête, sont pour la plupart reparties à la hause mardi en début de séance, reprenant leur souffle après plusieurs séances de plongeon à l’image du choc que représente pour l’économie mondiale l’offensive commerciale lancée par le président américain.Mais les marchés mondiaux sont pour l’instant loin de compenser les milliers de milliards de dollars partis en fumée depuis “le jour de la libération” de mercredi dernier, quand Donald Trump a annoncé des droits de douane visant les importations de la plupart des pays dans le monde, en particulier en Europe et Asie.Et les risques liés à l’escalade d’une guerre commerciale tous azimuts persistent, Donald Trump reprochant à Pékin de ne “pas avoir pris en compte (son) avertissement (…) de ne pas répliquer”.Il a brandi la menace d’imposer dès mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises si Pékin persiste à vouloir appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% aux produits américains.”La Chine n’acceptera jamais cela””, a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce. “Si les Etats-Unis insistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, répétant cependant préférer un “dialogue” avec les États-Unis.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%. Elle doit passer à 54% dès le 9 avril, avec les +34% annoncés la semaine dernière. S’il met à exécution sa dernière menace, cela portera la surtaxe à un exorbitant 104%, de quoi doubler le prix des produits chinois à l’entrée sur le sol américain.Le dirigeant de Hong Kong John Lee a fustigé des droits de douane “irresponsables”.- Plus d’inflation, moins de croissance -Dans l’immédiat, la Chine cherche à apaiser la tempête financière provoquée par ces mesures et sa Banque centrale s’est engagée à soutenir le principal fonds d’Etat chinois, Central Huijin Investment, pour stabiliser les marchés.La Bourse de Hong Kong rebondit mardi de près de 2% en début de séance au lendemain de sa pire chute depuis la crise financière de 1997 (-13%), tandis que Shanghai s’oriente en très légère hausse.Au delà des seules places chinoises, l’heure est à l’accalmie boursière en Asie, de Tokyo (+6%) à Séoul (+1,5%) après plusieurs jours de plongeon et un semblant de stabilisation lundi à Wall Street à l’issue d’une séance en montagnes russes.Mais Taïwan reste orientée à la baisse, tandis que Jakarta, fermée en raison de jours fériés ces derniers jours, a vu ses cotations suspendues après une ouverture en chute de 9%.Les analystes s’attendent à voir les économies tanguer sévèrement dans l’engrenage d’une guerre commerciale pouvant se traduire par des prix plus élevés, plus de chômage et moins de croissance.Donald Trump affirme que la première économie mondiale est “pillée” par le reste du monde. En conséquence, il a décidé d’imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (+20%) et le Vietnam (+46%).- “Accords équitables” -Les partenaires commerciaux des Etats-Unis cherchent à convaincre Donald Trump d’alléger ce fardeau et ce dernier souffle en face le chaud et le froid.Le président a affirmé ne plus vouloir s’entretenir avec des responsables chinois mais s’est dit prêt à négocier des “accords équitables” avec les autres pays.Son secrétaire au Trésor Scott Bessent a expliqué sur Fox News que les droits de douane annoncés le 2 avril servaient à placer les Etats-Unis en position de force. Il a assuré qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays sur la manière dont ils comptent ouvrir davantage leurs marchés aux produits américains, “le président Trump sera prêt à négocier”.Il a précisé que “50, 60, peut être près de 70 pays” avaient contacté l’administration américaine pour discuter, relevant que le Japon aurait “la priorité” dans toute négociation en raison de la réaction rapide de Tokyo et de ses liens avec les Etats-Unis.Premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche par le président américain depuis les annonces de la semaine dernière, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d’éliminer les droits de douane et l’excédent commercial de son pays vis-à-vis des Etats-Unis.L’Union européenne (UE), de son côté, a proposé à Washington d’abolir les droits de douane de part et d’autre de l’Atlantique sur les produits issus de l’industrie, comme les voitures et les médicaments.

Droits de douane: la Chine, menacée par Trump, s’engage à se défendre “jusqu’au bout”

La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout” malgré la menace de Donald Trump de nouvelles surtaxes, les deux premières économies mondiales se disant prêtes à l’escalade malgré la déroute des marchés financiers.L’administration américaine assure rester ouverte à la négociation et les Bourses asiatiques, Tokyo en tête, sont pour la plupart reparties à la hause mardi en début de séance, reprenant leur souffle après plusieurs séances de plongeon à l’image du choc que représente pour l’économie mondiale l’offensive commerciale lancée par le président américain.Mais les marchés mondiaux sont pour l’instant loin de compenser les milliers de milliards de dollars partis en fumée depuis “le jour de la libération” de mercredi dernier, quand Donald Trump a annoncé des droits de douane visant les importations de la plupart des pays dans le monde, en particulier en Europe et Asie.Et les risques liés à l’escalade d’une guerre commerciale tous azimuts persistent, Donald Trump reprochant à Pékin de ne “pas avoir pris en compte (son) avertissement (…) de ne pas répliquer”.Il a brandi la menace d’imposer dès mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises si Pékin persiste à vouloir appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% aux produits américains.”La Chine n’acceptera jamais cela””, a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce. “Si les Etats-Unis insistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, répétant cependant préférer un “dialogue” avec les États-Unis.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%. Elle doit passer à 54% dès le 9 avril, avec les +34% annoncés la semaine dernière. S’il met à exécution sa dernière menace, cela portera la surtaxe à un exorbitant 104%, de quoi doubler le prix des produits chinois à l’entrée sur le sol américain.Le dirigeant de Hong Kong John Lee a fustigé des droits de douane “irresponsables”.- Plus d’inflation, moins de croissance -Dans l’immédiat, la Chine cherche à apaiser la tempête financière provoquée par ces mesures et sa Banque centrale s’est engagée à soutenir le principal fonds d’Etat chinois, Central Huijin Investment, pour stabiliser les marchés.La Bourse de Hong Kong rebondit mardi de près de 2% en début de séance au lendemain de sa pire chute depuis la crise financière de 1997 (-13%), tandis que Shanghai s’oriente en très légère hausse.Au delà des seules places chinoises, l’heure est à l’accalmie boursière en Asie, de Tokyo (+6%) à Séoul (+1,5%) après plusieurs jours de plongeon et un semblant de stabilisation lundi à Wall Street à l’issue d’une séance en montagnes russes.Mais Taïwan reste orientée à la baisse, tandis que Jakarta, fermée en raison de jours fériés ces derniers jours, a vu ses cotations suspendues après une ouverture en chute de 9%.Les analystes s’attendent à voir les économies tanguer sévèrement dans l’engrenage d’une guerre commerciale pouvant se traduire par des prix plus élevés, plus de chômage et moins de croissance.Donald Trump affirme que la première économie mondiale est “pillée” par le reste du monde. En conséquence, il a décidé d’imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (+20%) et le Vietnam (+46%).- “Accords équitables” -Les partenaires commerciaux des Etats-Unis cherchent à convaincre Donald Trump d’alléger ce fardeau et ce dernier souffle en face le chaud et le froid.Le président a affirmé ne plus vouloir s’entretenir avec des responsables chinois mais s’est dit prêt à négocier des “accords équitables” avec les autres pays.Son secrétaire au Trésor Scott Bessent a expliqué sur Fox News que les droits de douane annoncés le 2 avril servaient à placer les Etats-Unis en position de force. Il a assuré qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays sur la manière dont ils comptent ouvrir davantage leurs marchés aux produits américains, “le président Trump sera prêt à négocier”.Il a précisé que “50, 60, peut être près de 70 pays” avaient contacté l’administration américaine pour discuter, relevant que le Japon aurait “la priorité” dans toute négociation en raison de la réaction rapide de Tokyo et de ses liens avec les Etats-Unis.Premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche par le président américain depuis les annonces de la semaine dernière, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d’éliminer les droits de douane et l’excédent commercial de son pays vis-à-vis des Etats-Unis.L’Union européenne (UE), de son côté, a proposé à Washington d’abolir les droits de douane de part et d’autre de l’Atlantique sur les produits issus de l’industrie, comme les voitures et les médicaments.

Un défilé militaire à l’américaine? La Maison Blanche dément

La Maison Blanche a réfuté lundi les informations selon lesquelles elle prévoyait un défilé militaire à Washington le 14 juin, date du 250e anniversaire de l’armée américaine mais aussi du 79e anniversaire de Donald Trump.Le président américain, qui avait envié le défilé du 14 juillet à Paris auquel l’avait convié son homologue français Emmanuel Macron en 2017, a prévu une parade similaire dans la capitale américaine cet été, une tradition qui n’a rien d’américaine, selon le journal local Washington City Paper.Contactée par l’AFP, la Maison Blanche a assuré qu’aucun défilé n’était “prévu”.Selon le Washington City Paper, le défilé doit s’étendre sur six kilomètres, du Pentagone à la Maison Blanche.Après son expérience parisienne, Donald Trump avait émis l’idée d’organiser un grand défilé militaire à Washington durant son premier mandat.Mais cette idée ne s’est toutefois jamais concrétisée, le Pentagone ayant souligné le coût faramineux d’un tel événement, sans parler des inquiétudes au sujet des dommages que causeraient des chars et autres véhicules militaires lourds dans les rues de la ville. Interrogée par la presse lundi, la maire de Washington n’a pas caché son scepticisme. “Il ne serait pas bon que des chars militaires circulent dans nos rues”, a-t-elle déclaré.Selon la maire, le ministère de la Sécurité intérieure ou la Maison Blanche ont contacté les autorités municipales chargées des grands événements.”Je dirais qu’on en est au tout début”, a-t-elle expliqué. “Je ne sais pas s’il s’agit d’un défilé militaire, mais c’est peut-être le cas”. Le dernier grand défilé militaire aux Etats-Unis s’est tenu en 1991 à Washington pour célébrer la fin de la guerre du Golfe.