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Conspuée par les manifestants, l’extrême droite allemande refonde son organisation de jeunesse

“Generation Deutschland”: le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) s’est doté samedi d’une nouvelle organisation de jeunesse lors d’un congrès à Giessen, près de Francfort, démarré avec plus de deux heures de retard en raison de manifestations et blocages de rues des détracteurs de cette formation antimigrants et prorusse.Sans surprise, Jean-Pascal Hohm, 28 ans, député régional du Brandebourg, bastion de l’AfD dans l’Est, a été désigné comme nouveau chef de l’organisation de jeunesse à 90,4% des voix (si l’on exclut les abstentions). A l’annonce de son élection – il n’y avait pas d’autre candidat -, les délégués se sont levés, l’ont applaudi et acclamé.Arrivé deuxième aux législatives en février dernier et depuis première force d’opposition du pays, l’AfD se met en ordre de bataille avant une série d’élections régionales en 2026 qu’elle espère remporter, en particulier dans ses bastions de l’Est.”Nous nous battrons avec détermination pour un véritable changement de cap en matière de migration, afin que l’Allemagne reste le pays et la patrie des Allemands”, a déclaré M. Hohm, membre de l’AfD depuis 2014, soit un an après la création de ce très jeune parti qui s’est considérablement radicalisé au fil des ans.Pour Christopher Tamm, un étudiant de 25 ans interrogé par l’AFP dans les allées du congrès, “Jean-Pascal Hohm, qui comme moi vient du Brandebourg, possède toutes les connaissances, le savoir et les compétences nécessaires”. – “Patriotes allemands” -“Nous sommes des patriotes allemands”, a lancé devant les délégués M. Hohm, alors que l’AfD est accusée d’espionnage au profit de la Russie et d’autres États autoritaires. “Personne dans cette salle n’est un serviteur de la Russie ou d’un autre pays”, a-t-il assuré.Dès potron-minet, des opposants à l’AfD ont manifesté un peu partout dans la ville de Giessen, certains lançant des fumigènes, d’autres brandissant des drapeaux arc-en-ciel ou des banderoles avec des slogans comme “combattre le fascisme”, encadrés par un important dispositif policier.Un porte-parole de la police de Giessen, interrogé par l’AFP, a chiffré à 25.000 le nombre total de manifestants en cours de journée, alors que les organisateurs espéraient en rassembler 57.000.Parmi eux, Carsten Kachelmus, 52 ans, a déclaré à l’AFP se mobiliser pour qu’il n’y ait pas “une nouvelle jeunesse hitlérienne”. “En raison de notre histoire, nous ne pouvons pas permettre qu’une telle association se développe, et c’est pourquoi il est important de faire preuve de solidarité et de résistance”, a-t-il ajouté. Lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et certains manifestants, “plusieurs policiers ont été légèrement blessés”, a précisé le porte-parole de la police.Au début de l’année, l’AfD avait dû dissoudre sa précédente organisation de jeunesse, “Junge Alternative” (Jeune Alternative), menacée d’interdiction pour son extrémisme.On lui reprochait la promotion d’idées xénophobes et divers scandales, allant du chant raciste à l’organisation d’entraînements paramilitaires.- Lisser son image -La direction de l’AfD veut désormais une organisation de jeunesse nettement plus sous son contrôle mais toujours en lien avec les mouvances les plus radicales.Elle “continuera à entretenir des contacts étroits avec d’autres milieux d’extrême droite et à coopérer avec eux”, a prédit auprès de l’AFP Fabian Virchow, professeur à l’université de Düsseldorf et spécialiste de ces mouvements.”Le parti-mère pourra agir avec plus de modération, sans avoir à perdre ses partisans les plus radicaux”, abonde le politologue Stefan Marschall.Car l’AfD cherche à lisser son image pour gagner en popularité dans l’ouest du pays, où les électeurs répugnent, bien plus qu’à l’Est, à voter pour un parti lié à la fois à des néonazis et à la Russie.Parmi la liste de noms proposés pour la nouvelle organisation, les délégués ont opté pour l’appellation la plus neutre: “Generation Deutschland” (Generation Allemagne, ndlr), plutôt que “Jugend Germania” (Jeunesse Germania) ou “Junge Alternative”, le nom de l’ancienne organisation.Selon le professeur Virchow, les cadres du mouvement de jeunesse “proviennent d’un milieu d’extrême droite où se côtoient d’ex-militants du mouvement identitaire, des corporations étudiantes, ainsi que des individus issus du néonazisme et de groupes ethno-nationalistes”. L’Allemagne, marquée par son passé nazi, a longtemps résisté à l’essor électoral de l’extrême droite. Mais la crise migratoire de 2015, puis des attaques islamistes et des crimes commis par des étrangers ont alimenté la popularité de l’AfD.

Biathlon: les Françaises brillent d’entrée sur le relais d’Ostersund

Première course et déjà une victoire pour le biathlon français: les Bleues, doubles championnes du monde en titre, ont remporté samedi le premier relais de l’hiver lors de l’ouverture de la Coupe du monde à Ostersund (Suède). Jeanne Richard, Océane Michelon, Justine Braisaz-Bouchet et Lou Jeanmonnot ont devancé de 14 secondes l’Italie et la République Tchèque (+ 31 sec) pour la première course d’une saison dense, marquée par les Jeux d’hiver à Milan-Cortina (6-22 février).”C’est toujours difficile de démarrer la saison. Débuter de cette façon, c’est la meilleure manière de gagner de la confiance”, a savouré Lou Jeanmonnot au micro de la Fédération internationale (IBU). Les Françaises enchaînent une troisième victoire de rang sur le relais, après les Mondiaux à Lenzerheide (Suisse) et le dernier relais de l’hiver 2024-2025 à Nove Mesto (République Tchèque). Première relayeuse, Jeanne Richard a pris son temps pour blanchir les cinq cibles sur son tir debout grâce à deux balles de pioche. Elle a passé le relais à Océane Michelon avec 13 secondes de retard sur l’Italienne Dorothea Wierer. La N.5 mondiale l’hiver dernier a pris son temps sur le tir couché (une pioche) et a frôlé la correctionnelle sur le debout après trois fautes, avant de toucher toutes les cibles au bout de la troisième balle de pioche. “J’ai un peu serré les fesses. Je me suis trop précipitée, trop crispée. J’ai essayé de me rattraper sur mes pioches. La dernière je me suis employée pour la mettre”, a réagi Michelon au micro de la chaîne L’Equipe. Le relais de Justine Braisaz-Bouchet était un peu plus relevé face à l’étoile montante du biathlon allemand Selina Grotian et la lauréate de la Coupe du monde 2023-2024, l’Italienne Lisa Vittozzi, de retour après 622 jours d’absence sur le circuit. La Française a réussi un sans-faute, au coude à coude avec l’Italienne (+0,5 sec) qui a rassuré pour son retour, et placé idéalement Lou Jeanmonnot pour le dernier relais. – Sans Julia Simon en Suède -Face à des adversaires directes moins bien classées, la N.2 mondiale a parfaitement géré son tir couché, montrant qu’elle était bien remise de sa tragique chute dans l’avant-dernier virage de l’ultime course de la saison 2024-2025 à Oslo, qui l’avait privée d’un premier sacre en Coupe du monde au profit de l’Allemande Franziska Preuss. “J’ai ressenti pas mal de pression, mon tir couché n’était pas si bon le mois dernier, donc j’avais un peu de craintes aujourd’hui, et je suis contente de la façon dont ça s’est déroulé sur le couché. Sur le debout, ça a été un peu le bazar”, a commenté Lou Jeanmonnot. Malgré une pioche sur le dernier tir debout, la Franc-Comtoise a eu plus de ressources sur les skis que l’Italienne Hannah Auchentaller et permet à l’équipe de France de signer sa première victoire de la saison. Annoncées comme favorites, les Allemandes et les Norvégiennes sont passées à côté de leur course avec respectivement trois et quatre tours de pénalité, terminant en 11e et 13e positions.La grande absente de cette première étape est Julia Simon, suspendue un mois ferme par la commission nationale de discipline de la Fédération française de ski (FFS), dont l’affaire a pollué le quotidien de l’équipe de France pendant près de trois ans et a connu son épilogue en octobre avec la condamnation de la biathlète à trois mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende pour vol et fraude à la carte bancaire. Elle fera son retour à Hochfilzen(Autriche) le 12 décembre.Le relais masculin est programmé samedi à 16h55 (heure de Paris). 

Airbus intervient rapidement sur ses A320, sauf une centaine

Airbus, contraint de changer d’urgence un logiciel de commandes vulnérable sur des A320, a rapidement pu intervenir sur des milliers d’avions vendredi et samedi, tandis qu’une centaine d’entre eux devraient rester immobilisés plus longtemps.Aucun porte-parole d’Airbus n’était joignable samedi pour donner des chiffres.”Je veux présenter nos excuses sincères à nos clients, les compagnies aériennes, et aux passagers qui sont actuellement touchés. Mais nous considérons que rien n’est plus important que la sûreté quand les gens empruntent l’un de nos appareils, comme le font des millions d’entre eux tous les jours”, a écrit sur LinkedIn le PDG d’Airbus, Guillaume Faury.Le ministre français des Transports Philippe Tabarot s’est voulu rassurant, en donnant samedi des informations chiffrées, sur la chaîne d’information BFMTV.Cette vulnérabilité révélée vendredi faisait craindre de fortes perturbations sur le trafic aérien mondial, l’A320 étant l’appareil le plus vendu au monde. Entré en exploitation en 1988, il avait été livré fin septembre à 12.257 exemplaires.Vendredi, Airbus indiquait que quelque 6.000 d’entre eux étaient concernés par l’obligation “d’arrêter immédiatement les vols” des avions concernés le temps de remplacer ou mettre à jour le logiciel.Samedi matin, M. Tabarot précisait sur BFMTV que l’avionneur avait pu corriger la défaillance “sur plus de 5.000 appareils” vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi.Cette intervention a été jugée indispensable après un incident sur un vol de la compagnie américaine JetBlue le 30 octobre entre Cancun, au Mexique, et Newark, près de New York. L’appareil avait dû se poser en urgence à Tampa, en Floride, après avoir brutalement piqué vers le bas.Toute la flotte ne pourra pas immédiatement redécoller.”D’après les dernières informations que je possède, mais Airbus pourra bien sûr et devra communiquer là-dessus, il semblerait qu’il y aurait beaucoup moins d’A320 qui seraient impactés plus durablement par le changement du logiciel”, a déclaré le ministre, interrogé depuis l’aéroport de Nice.”On avait évoqué la possibilité sur un millier d’appareils. Il semble qu’on ne parle maintenant que d’une centaine d’appareils”, a-t-il poursuivi.- “Retards isolés” -Air France, par exemple, a indiqué samedi matin à l’AFP qu’il pourrait dans la journée “transporter la totalité de ses clients, hors vols du réseau régional Caraïbes”.”La plupart des mises à jour logicielles ont déjà pu être effectuées dans la nuit et samedi matin. Aucune annulation de vol n’est prévue”, a expliqué Lufthansa.La compagnie easyJet a annoncé n’avoir annulé aucun vol.Le ministre français de l’Économie Roland Lescure a précisé, sur BFMTV également, que “pour l’immense majorité de ces avions”, la mise à jour du logiciel “peut se faire à distance, elle est assez rapide”.D’autres compagnies semblent plus touchées. Vendredi, la colombienne Avianca estimait que plus de 70% de sa flotte était concernée, ce qui devrait engendrer des “perturbations importantes dans les dix jours à venir”, écrivait-elle dans un communiqué. Ce transporteur a suspendu la vente de billets jusqu’au 8 décembre.En Inde, le ministère de l’Aviation a dénombré samedi soir 68 avions pour lesquels l’intervention restait à effectuer, soit 20% de la partie de la flotte du pays affectée par le problème.L’A320 est une gamme qui englobe également les modèles A318, A319 et A321. D’après le cabinet d’analyse du secteur de l’aviation Cirium, près de 9.400 de ces avions sont aujourd’hui en service dans le monde. Cela comprend 2.274 appareils A320 et 1.178 appareils A321 en Asie-Pacifique, ou encore 1.440 appareils A320 et 884 appareils A321 en Europe.L’incident intervient en plein week-end de Thanksgiving aux États-Unis, quatre jours où les Américains sont très nombreux à prendre l’avion pour se retrouver en famille. Les compagnies aériennes américaines, qui se fournissent plus volontiers auprès de Boeing, faisaient état de répercussions limitées. United Airlines a assuré normalement les vols de samedi, tandis qu’American Airlines n’avait plus que quatre avions immobilisés.Les A320 se vendent bien aux États-Unis chez les compagnies à bas coût, dont JetBlue. Cette compagnie a expliqué samedi à l’AFP faire “tout son possible pour minimiser les perturbations pour les clients”.

Les inondations font plus de 460 morts en Asie du Sud-Est

Le bilan provisoire des inondations provoquées par des pluies torrentielles en Indonésie, Thaïlande et Malaisie s’élève à 467 morts samedi, selon les derniers chiffres des autorités locales.Dans les trois pays, les mêmes images de villes inondées, de populations piégées par les eaux, et de glissements de terrain entraînés par le déluge qui s’abat depuis plusieurs jours.L’agence des catastrophes indonésienne a fait état de plus de 300 morts, le gouvernement de la Thaïlande a rapporté que 162 personnes avaient été tuées dans le sud du pays, tandis que les autorités malaisiennes ont recensé deux tués.En Indonésie, 166 personnes ont perdu la vie dans la province de Sumatra nord, 47 à Aceh et 90 à Sumatra ouest, a annoncé le chef de l’agence, Suharyanto.Samedi, les secours s’efforçaient de rallier les zones de l’île de Sumatra les plus gravement touchées. Quelque 270 personnes sont portées disparues dans l’île.”C’est la pire inondation qui ait jamais eu lieu dans notre village”, a déclaré Novia, 30 ans, un habitant du village de Pidie, à Aceh, qui déblaie sa maison “entièrement envahie par la boue”. “Il y avait des inondations avant (…) mais ce n’était pas comme ça”. En Thaïlande, “le total des morts dans les sept provinces (concernées) s’établit à 162, dont 126 à Songkhla”, la plus durement frappée, a indiqué samedi en conférence de presse le porte-parole du gouvernement, Siripong Angkasakulkiat.Les eaux sont montées jusqu’à trois mètres dans cette région, qui a connu l’un de ses pires épisodes d’inondations de la décennie.Afin de suppléer des morgues surchargées, des camions frigorifiques ont été mobilisés pour entreposer les corps des victimes.- Excuses officielles -Vendredi, le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul s’est rendu dans un refuge du district de Hat Yai, sévèrement touché.”Je dois vraiment présenter mes excuses pour avoir laissé cela se produire alors que je suis au gouvernement”, a-t-il dit sur la chaîne AmarinTV.”La prochaine étape est d’éviter que la situation se détériore”, a ajouté le dirigeant, expliquant que les opérations de nettoyage dans le district prendraient deux semaines.Le gouvernement a annoncé des compensations s’élevant jusqu’à 62.000 dollars pour les familles endeuillées par ces catastrophes.La grogne publique monte en Thaïlande face à la gestion de la situation. Deux responsables locaux ont été suspendus pour manquements présumés.En Malaisie voisine, deux personnes ont été tuées par des inondations dans l’Etat de Perlis (nord).La saison de la mousson, qui s’étend généralement de juin à septembre, est souvent synonyme de fortes précipitations dans la région, avec des risques de glissements de terrain et de crues subites.En Indonésie et en Thaïlande, les bilans humains sont parmi les pires de ces dernières années pour des inondations.Par ailleurs, en Asie du Sud, le président Anura Kumara Dissanayake a déclaré l’état d’urgence au Sri Lanka samedi après une semaine de pluies diluviennes.- Appel à la solidarité au Sri Lanka -Le Centre de gestion des catastrophes de l’île a fait état d’un bilan d’au moins 153 morts dans des inondations et des glissements de terrain, avec près de 900.000 déplacés. Plus de 190 personnes sont portées disparues.Le gouvernement a sollicité une aide internationale et appelé ses ressortissants à l’étranger à faire des dons.L’armée a secouru 69 passagers d’un bus, dont un touriste allemand, qui étaient bloqués dans le district d’Anuradhapura, dans le centre-nord de l’île, après une opération de 24 heures impliquant un hélicoptère et des bateaux de la marine. W. M. Shantha, un passager, a raconté qu’ils avaient été sauvés par trois hommes de la marine qui les avaient aidés à grimper sur le toit d’une maison après avoir attaché des cordes pour leur permettre de traverser les eaux de crue. “Nous avons eu beaucoup de chance, alors que nous étions sur le toit, une partie de celui-ci s’est effondrée (…) trois femmes sont tombées à l’eau, mais elles ont été aidées à remonter sur le toit”, a déclaré M. Shantha aux journalistes à l’hôpital de Nochchiyagama.Les fortes précipitations ont été apportées par le cyclone Ditwah, qui progresse vers l’Inde. Les pires inondations du siècle au Sri Lanka, en 2003, avaient fait 254 morts.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique engendré par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.Pour chaque degré supplémentaire, l’atmosphère peut contenir 7% d’humidité en plus, avec des retombées hydriques plus lourdes, préviennent les experts.

Royaume-Uni : Jeremy Corbyn lance un nouveau parti “socialiste” dans un paysage divisé à gauche

Jeremy Corbyn a affiché son ambition de bâtir un “nouveau parti socialiste démocratique” au Royaume-Uni, en ouverture samedi du congrès inaugural de la formation qu’il a cofondée pour occuper un espace à gauche et attirer les déçus du gouvernement travailliste.”Notre mouvement est un mouvement pour la justice, l’égalité et la durabilité environnementale”, a lancé, devant plusieurs milliers de militants réunis à Liverpool dans le nord de l’Angleterre, l’ex-dirigeant du Labour et vétéran de la gauche britannique.Depuis l’élection législative qui a porté le Labour de Keir Starmer au pouvoir en juillet 2024, le paysage politique britannique est en pleine recomposition, avec la montée en puissance des libéraux-démocrates (centre), des Verts (gauche) et de la formation anti-immigration Reform UK.Pour entrer à Downing Street, Keir Starmer a recentré le parti travailliste, une stratégie qui ouvre des perspectives pour Jeremy Corbyn, 76 ans, marginalisé depuis son départ du Labour en 2020.”Les gens ont désespérément besoin d’une vraie alternative à la montée de l’extrême droite”, juge auprès de l’AFP le député indépendant, allié de Corbyn, Shockat Adam, au moment où Reform UK, dirigé par l’ex-promoteur du Brexit Nigel Farage, s’affiche en tête des sondages sur les intentions de vote.Ce nouveau parti – pour l’instant nommé “Your Party” – a été annoncé en juillet par Jeremy Corbyn, qui a dirigé le parti travailliste de 2015 à 2020, mais a dû démissionner après la défaite historique du Labour aux législatives de 2019, et Zarah Sultana, ex-députée Labour de 32 ans.- Tensions -Mais les débuts s’avèrent chaotiques, avec des tensions internes qui s’étalent sur la place publique.Samedi, Jeremy Corbyn, désormais député indépendant dans sa circonscription londonienne, a appelé à l’unité les 50.000 membres de “Your Party”, “parce que la division ne servira pas les intérêts des gens que nous voulons représenter”.Peu après, un porte-parole de Zarah Sultana a dénoncé une “chasse aux sorcières”, après que certains de ses partisans ont annoncé avoir été exclus du congrès. Et a annoncé que la députée n’entrerait pas dans la salle du congrès samedi.Tris Rodriguez, auto-entrepreneure de 49 ans venue de Bristol, espère que “Your Party” saura “se rassembler”. Elle dit chercher une “alternative” au Labour, qui l’a déçue en n’étant “pas assez audible” contre la transphobie, le racisme, et pour la Palestine.Aysha Rafique, chercheuse londonienne de 38 ans, dit elle avoir été “inspirée” par “l’approche collaborative” portée initialement par Corbyn et Sultana.Avant le congrès, Stuart Hill, ancien élu local Labour à Tyneside (nord-est de l’Angleterre) qui a rejoint “Your party”, déplorait auprès de l’AFP que les travaillistes “reprennent à leur compte” la rhétorique de Reform UK sur l’immigration.”(Nigel) Farage, le banquier de la City, n’est pas l’ami des travailleurs”, a lancé Jeremy Corbyn samedi.- Concurrence des Verts -Il a également reçu une large ovation lorsqu’il a dénoncé le “génocide” contre les Palestiniens à Gaza et accusé le gouvernement de Keir Starmer d’en être “complice”.Lors du week-end, les militants devront choisir le nom définitif du parti et décider de porter à sa tête un leader unique ou une direction collective.Malgré les déboires du gouvernement travailliste et les voix dissonantes croissantes au sein de son aile gauche, seuls 12% des électeurs affirment qu’ils pourraient “envisager de voter” pour “Your Party”, contre 29% pour le Green Party, selon un sondage YouGov publié cette semaine. Ce dernier, mené depuis septembre par Zack Polanski, 31 ans, ne cesse de grimper dans les sondages.Polanski, omniprésent sur les réseaux sociaux, a “pris la place” de Jeremy Corbyn pour “incarner la voix (…) de la gauche radicale”, explique Colm Murphy, spécialiste de la gauche britannique à l’université Queen Mary de Londres.Le gouvernement Starmer, qui a suscité le mécontentement dans son camp en s’attaquant à certaines aides sociales, a annoncé cette semaine dans son budget une hausse du salaire minimum et des allocations familiales.”Nous devrions faire beaucoup plus pour conserver nos soutiens traditionnels”, regrette auprès de l’AFP le député travailliste Steve Witherden.

Trump affirme que l’espace aérien du Venezuela doit être considéré comme “entièrement fermé”

Le président américain Donald Trump a lancé samedi un avertissement selon lequel l’espace aérien au-dessus et à proximité du Venezuela devait être considéré comme “entièrement fermé”, dans le cadre de sa confrontation croissante avec le dirigeant de gauche Nicolas Maduro.”À toutes les compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d’êtres humains,” a écrit M. …

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Première messe de Léon XIV en Turquie après la Mosquée bleue d’Istanbul

Le pape Léon XIV a présidé samedi sa première messe en Turquie, devant les fidèles d’Istanbul enfin autorisés à l’approcher après avoir été tenus à l’écart par un lourd dispositif de sécurité depuis son arrivée et le matin même à la Mosquée bleue.La troisième journée du pape américain a été marquée par des rencontres avec des responsables orthodoxes devant lesquels il a redit l’importance de travailler pour l’unité des chrétiens à l’échelle mondiale.Dans l’après-midi, Léon XIV a présidé une messe dans une salle de spectacles devant environ 4.000 membres de la petite communauté catholique du pays – 33.000 personnes sur 86 millions d’habitants – qui l’ont accueilli avec des chants et des applaudissements.”C’est une visite significative et j’espère qu’elle contribue à sensibiliser”, s’est félicitée Cigdem Asinanyan, habitante d’Istanbul qui a patienté sous la pluie pour accéder à la salle dans laquelle un autel avait été dressé sur une estrade, encadré par trois chandeliers et surmonté d’une grande croix.Venu d’Izmir (ouest) avec sa mère, Kasra Esfandiyari, réfugié chrétien iranien de 27 ans, a fait six heures de route et salue un “moment historique”: “Je ne pouvais pas le manquer”, a-t-il confié à l’AFP.Quelques instants plus tôt, le pape de 70 ans a signé avec le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier une déclaration insistant sur la nécessité de poursuivre le dialogue inter-religieux et de “rejeter toute utilisation de la religion” pour justifier la violence. Les deux hommes ont aussi indiqué poursuivre leurs efforts pour arrêter une date commune pour Pâques, fête la plus importante du calendrier chrétien célébrée séparément par les catholiques et les orthodoxes.- “Profond respect” -Samedi matin, le chef de l’Eglise catholique a visité la Mosquée bleue d’Istanbul, joyau emblématique de la ville et célèbre monument ottoman dont il s’est fait expliquer l’histoire, sans s’y recueillir contrairement à son prédécesseur François.Il s’est présenté en chaussettes blanches dans ce lieu symbolique du XVIIe siècle aux murs ornés de faïences fines, accompagné du mufti d’Istanbul.Ce signe d’amitié envers l’islam sunnite, religion majoritaire du pays, a constitué la première visite dans un lieu de culte musulman de Léon XIV depuis son élection en mai, sur les pas de Benoit XVI en 2006 et de François en 2014.Entouré de dignitaires musulmans, le souverain pontife s’est vu présenter la mosquée dans un silence troublé par le seul bruit des appareils photo et le cri d’un corbeau tournoyant sous les coupoles, sans marquer de moment de prière, contrairement à ce qui avait été communiqué par le Vatican.”Le pape a visité la mosquée en silence, dans un esprit de recueillement et d’écoute, avec un profond respect pour le lieu et pour la foi de ceux qui y étaient réunis en prière”, a fait valoir le service de presse du Saint-Siège.La mosquée de Sultanahmet, appelée Mosquée bleue pour ses céramiques, est l’une des principales attractions touristiques d’Istanbul, construite sur le site de l’ancien “palais sacré” des empereurs byzantins, sous le règne du sultan ottoman Ahmed Ier. Contrairement à ses prédécesseurs, Léon XIV ne s’est pas non plus rendu à Sainte-Sophie, l’ancienne basilique byzantine située à 300 mètres en face, devenue un musée puis transformée en mosquée en 2020 par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Le pape François s’était dit “très affligé” par cette décision.Dehors, malgré un ciel très gris, une petite foule de plusieurs dizaines de personnes – des touristes pour la plupart – a accueilli l’arrivée du convoi par des vivats enthousiastes.- Réparation de l’A320 papal -Mais partout la même plainte pour regretter un protocole de sécurité superlatif qui accompagne et coupe le pape de la population depuis son arrivée jeudi à Ankara.Ainsi Sedat Kezer, un vendeur de maïs grillé, apprécie “que les gens de cultures différentes se rencontrent. Surtout que les étrangers sont rongés par l’islamophobie. Quand on dit +Allahu Akbar+, ils ont peur”. “Mais le pape semblerait plus sincère s’il se mêlait au public… Personne ne peut le voir ni interagir avec lui”, déplore-t-il en pointant le dispositif policier.Vendredi, le pape a commémoré à Iznik les 1.700 ans du Concile œcuménique de Nicée, un évènement fondateur pour le christianisme, aux côtés de dignitaires d’autres confessions chrétiennes.Dimanche après-midi, il est attendu au Liban jusqu’à mardi, un pays rongé par une crise dévastatrice où il doit délivrer un message de paix.Avant son départ, l’Airbus A320 Neo transportant le pape, de la compagnie italienne ITA, devait subir une réparation technique, figurant parmi les milliers d’avions concernés par un logiciel de commandes vulnérable, a indiqué le Vatican.

Des attaques de drones navals endommagent un important terminal pétrolier russe en mer Noire

Des attaques de drones navals ont fortement endommagé samedi une infrastructure pétrolière dans un port russe en mer Noire, ont annoncé les autorités, tandis que Kiev a revendiqué des frappes contre deux pétroliers de la flotte fantôme qui permet au Kremlin de contourner les sanctions occidentales.Ces attaques interviennent alors que l’Ukraine fait face à une forte pression sur le front militaire et politique: l’armée russe progresse dans l’est du pays, tandis que l’administration de Volodymyr Zelensky est secouée par un grave scandale de corruption qui a poussé le président ukrainien à limoger vendredi son chef de cabinet, Andriï Iermak, bras droit extrêmement influent.Parallèlement, de nouvelles frappes russes sur l’Ukraine, dans la nuit de vendredi à samedi, ont fait au moins trois morts.Les Etats-Unis ont présenté récemment un nouveau plan pour mettre fin au conflit déclenché par l’offensive russe contre l’Ukraine en 2022, qu’ils cherchent à finaliser avec l’approbation des belligérants, mais Kiev craint d’être contraint de faire d’importantes concessions en échange de la paix.Selon Kiev, une équipe de négociateurs ukrainiens est partie samedi pour les Etats-Unis afin de discuter du plan américain visant à arrêter cette guerre, la plus sanglante en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.Dans ce contexte, alors que Kiev cherche à continuer à peser dans les pourparlers, des attaques de drones navals ont touché samedi très tôt un terminal pétrolier majeur dans le port russe de Novorossiïsk sur la mer Noire.Ce terminal permet d’exporter le pétrole venant d’un oléoduc — l’un des plus importants au monde — partant de champs pétrolifères du Kazakhstan au bord de la mer Caspienne et traversant la Russie vers la mer Noire.Le Caspian Pipeline Consortium, qui exploite cet oléoduc, a affirmé dans un communiqué qu’une “attaque terroriste” de drones navals avait endommagé l’une des trois bouées d’amarrage du terminal permettant le chargement en mer des pétroliers.Selon cette source, ce point d’amarrage a subi “d’importants dégâts” et son exploitation “n’est plus possible”. Elle a précisé que les systèmes d’urgence avaient bloqué les valves au moment de l’attaque et, selon des données préliminaires, aucune pollution au pétrole n’a eu lieu dans la mer.Pour sa part, le ministère kazakh de l’Energie a dénoncé dans un communiqué une attaque “inacceptable” qui crée des “risques pour la sécurité énergétique mondiale”.- Pétroliers visés -L’Ukraine a revendiqué par ailleurs samedi l’attaque de deux pétroliers en mer Noire au large de la Turquie, disant avoir frappé avec des drones navals des navires de la flotte fantôme russe utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales.Une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU) a affirmé à l’AFP que ces pétroliers, le Kairos et le Virat, avaient été la cible de drones “Sea Baby” lors d’une opération conjointe entre le SBU et la marine ukrainienne.Selon cette source, ils étaient vides au moment de l’attaque et se rendaient au port russe de Novorossiïsk pour être réalimentés en hydrocarbures.Les attaques du Virat et du Kairos, deux pétroliers battant pavillon gambien, ont eu lieu à l’intérieur d’une zone économique spéciale (ZES) de la mer Noire, et non dans les eaux territoriales turques, a indiqué samedi le ministre turc des Transports, Abdulkadir Uraloglu.Ces derniers mois, l’armée ukrainienne vise régulièrement des sites pétroliers et des raffineries en Russie pour tenter de perturber la rente des hydrocarbures permettant à Moscou de financer son effort de guerre. – Frappes russes sur l’Ukraine -De son côté, Moscou poursuit ses attaques nocturnes massives sur l’Ukraine, en visant en particulier le système énergétique pour faire plier la population.Dans la nuit de vendredi à samedi, 36 missiles et 596 drones russes ont attaqué l’Ukraine, selon l’armée de l’air ukrainienne.Ces frappes ont fait deux morts à Kiev, un autre dans la région de la capitale, et au moins une trentaine de blessés, selon le ministère de l’Intérieur. Au moins 600.000 usagers ont été privés de courant.”A la suite de l’attaque, plus de 500.000 usagers à Kiev, plus de 100.000 dans la région de Kiev et près de 8.000 dans la région de Kharkiv se sont retrouvés sans électricité ce matin”, a indiqué le ministère ukrainien de l’Energie.Dans son rapport quotidien, l’armée russe a affirmé avoir frappé des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures énergétiques qui l’alimentent.Galyna Bondarenko, une journaliste ukrainienne, a affirmé à l’AFP à Kiev que l’une des explosions avait projeté des débris dans son logement.