AFP World

Les Jeux de Paris ont coûté près de six milliards d’euros d’argent public, selon la Cour des comptes

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont coûté près de six milliards d’euros d’argent public dont une grande part pour la sécurité de cet événement hors normes, annonce lundi la Cour des comptes dans “une première estimation”.La Cour a évalué “les dépenses d’organisation à 2,77 milliards d’euros” dont 1,4 milliard pour la sécurité, et celles liées aux infrastructures à 3,19 milliards d’euros.”Il n’y a vraiment pas matière à polémique”, a assuré son premier président Pierre Moscovici au cours d’une conférence de presse. Mais, il fallait rapidement “faire la vérité des prix”, surtout au vu de la situation actuelle des finances publiques de la France et en raison de la préparation des JO d’hiver de 2030.Taquine, la Cour des comptes présente cette facture le jour de la journée olympique.Jusqu’à présent, seuls les comptes du comité d’organisation (Cojo) à 4,4 milliards en dépenses (76 millions d’euros d’excédent) reposant quasi essentiellement sur des financements privés et ceux de la Solideo (Société des livraison des ouvrages olympiques) comprenant une part publique, étaient connus.La première estimation des coûts publics de lundi agrège de nombreuses dépenses de l’Etat, des collectivités ou d’entreprises publiques: primes aux policiers, construction du village olympique, ou encore le coup d’accélérateur mis sur les travaux de la ligne 14 du métro dans les dernières semaines pour arriver à temps près du village olympique, etc…Pierre Moscovici a aussi fait état lundi d’une estimation faite par les services du Premier ministre, et non publique jusqu’ici, de 5,3 milliards d’euros pour ces JO qui ont été “une réussite incontestable”. Au regard des autres éditions, “il semble que les dépenses publiques soient plus limitées qu’à Londres 2012”, a-t-il esquissé.- Impact sur l’économie -La facture publique est un véritable casse-tête à calculer. Faut-il compter les dispositifs antidrones supplémentaires achetés avant les JO qui serviront ensuite? La Cour des comptes répond oui. Un rapport plus détaillé sera publié d’ici octobre, par thématiques.De même, du fait de “l’indisponibilité des données”, la Cour n’a pas inclus “les effets positifs et négatifs des Jeux sur l’activité économique”.Parmi les plus grands postes de dépenses: la sécurité, avec plus de 35.000 forces de l’ordre mobilisées dans un contexte de risque terroriste, ce qui a représenté 1,4 milliard d’euros (dont des primes pour près de 315 millions d’euros en faveur de la police et de la gendarmerie).”Les prévisions initiales du ministère de l’Intérieur (pour la sécurité) évoquaient un budget de 200 millions d’euros”, a rappelé Pierre Moscovici.”Je ne dis pas qu’on aurait pu sécuriser avec moins de moyens”, a-t-il commenté, mais “le budget initial était trop faible”. Plus de 304 millions ont aussi été investis dans des caméras, la sécurité des réseaux, des moyens antidrones…Compte tenu du manque d’agents de sécurité privée, l’Etat a aussi investi 78 millions d’euros pour former de nouveaux personnels.Viennent ensuite les dépenses liées aux transports et mobilités: 570 millions d’euros dont 335 pour les “renforts d’offre” de la RATP (métro) et de la SNCF (train).S’agissant des infrastructures, la part de l’Etat et des collectivités dans la Solideo est de 1,65 milliard d’euros.- “Chiffrage disproportionné” -Petit flottement concernant la baignabilité de la Seine qui a cumulé 1,4 milliard d’euros d’investissements publics, mais certains peuvent être imputés à des obligations européennes. A ce stade, la Cour des comptes estime que les coûts imputables aux Jeux oscillent “entre 200 millions et un milliard d’euros”. Compte tenu de “cette incertitude”, ils ne sont pas intégrés dans cette évaluation.Le comité d’organisation des JO, qui fermera ses portes le 30 juin, trouve que la Cour a ratissé bien large et juge que le chiffrage est “disproportionné par rapport à la réalité”, a estimé auprès de quelques journalistes son directeur financier Fabrice Lacroix, qui évalue la facture publique plutôt “autour de deux milliards d’euros”.Dans sa réponse à la Cour des comptes, le président du Cojo Tony Estanguet regrette que “l’impact économique positif des Jeux” ne soit pas pris en compte. Un choix aussi relevé par la ministre des Sports Marie Barsacq, ex du Cojo, dans une réaction à l’AFP.

Kirsty Coventry ouvre un nouveau chapitre au CIO

Première femme et première Africaine à la tête du Comité international olympique (CIO), la Zimbabwéenne Kirsty Coventry a succédé lundi à l’Allemand Thomas Bach au poste le plus prestigieux et teinté de politique du sport mondial.La cérémonie de transition qui s’est déroulée à la mi-journée à Lausanne a symboliquement fait basculer la présidence du CIO: Thomas Bach a passé la main à la candidate élue le 20 mars en Grèce, qui prendra formellement ses fonctions à minuit.A seulement 41 ans, la dixième présidente du CIO entame un mandat de huit ans – avec une possible reconduction pour quatre ans – et prévoit de consulter mardi et mercredi la centaine de membres de l’instance pour établir “une nouvelle feuille de route”, avant de diriger jusqu’à jeudi sa première commission exécutive.”Lorsque j’étais une fillette de neuf ans, jamais je n’aurais imaginé que je serais ici devant vous, avec la possibilité de redonner à notre incroyable mouvement (ce qu’il m’a apporté)”, avait déclaré en mars la septuple médaillée olympique de natation, après avoir supplanté ses six adversaires dès le premier tour de scrutin.Se disant “en paix” au moment de partir, Thomas Bach a estimé que les membres du CIO avaient “envoyé un message très fort au monde” en choisissant l’ex-ministre des Sports du Zimbabwe. Entrée à la commission des athlètes en 2013, Coventry est un puissant symbole de la mutation du CIO, club d’aristocrates et de dirigeants occidentaux qui s’est nettement internationalisé et féminisé sous la houlette de Thomas Bach.”Elle reflète la véritable nature mondiale de notre mouvement et son orientation vers la jeunesse”, a résumé l’Allemand lors d’une cérémonie de transition empreinte d’une bienveillance mutuelle. “Nous avons une athlète à la tête de l’organisation. C’est une bonne chose”, avait d’ailleurs salué le Britannique Sebastian Coe, l’un de ses rivaux, tant Coventry incarne la montée en puissance politique des anciens champions.- Tests de féminité -Sa présidence pourrait être celle “d’une énorme réforme” du soutien financier aux athlètes, “pas seulement aux +Olympiens+ mais à ceux qui veulent le devenir”, estime Jean-Loup Chappelet, spécialiste de l’olympisme à l’Université de Lausanne.Après douze ans de règne, l’ancien champion olympique de fleuret laisse une maison prospère: les futurs pays organisateurs des Jeux olympiques ont été désignés jusqu’en 2034 et l’accord de diffusion avec la chaîne américaine NBC Universal a été sécurisé jusqu’en 2036.Kirsty Coventry devra néanmoins imposer rapidement sa propre marque, elle qui a mené une campagne discrète – pendant laquelle elle a limité ses déplacements et accouché de sa deuxième fille -, sans avancer de propositions concrètes.Sa position sera particulièrement scrutée sur la réémergence des tests chromosomiques de genre pour accéder aux compétitions féminines, sous l’impulsion de World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme, en mars, puis de la jeune World Boxing, fin mai.- Amadouer Trump -Pressée de questions sur ce sujet en mars, Coventry avait promis de “protéger les athlètes féminines”, mais sans s’avancer sur l’admission ou l’exclusion des athlètes transgenres ou intersexes: elle voulait un “groupe de travail” pour aboutir à une “décision commune”, et se voit déjà prise de vitesse par plusieurs disciplines.A un peu plus de six mois des Jeux d’hiver de Milan-Cortina (6-22 février 2026), il faudra aussi que la nouvelle présidente décide du sort des athlètes russes et bélarusses. A moins d’une paix durable en Ukraine, une participation limitée aux épreuves individuelles, sous drapeau neutre et strictes conditions, comme aux JO-2024 de Paris, semble la piste la plus probable.Diplomatiquement, Kirsty Coventry devra également nouer une relation avec le président américain Donald Trump, hôte des Jeux d’été de 2028 à Los Angeles. “Depuis l’âge de 20 ans, j’ai été confrontée, disons, à des hommes difficiles occupant de hautes fonctions”, avait plaisanté l’ancienne nageuse en mars. “Ce que j’ai appris, c’est que la communication sera la clé, et c’est quelque chose qui doit se produire tôt.”Outre son action attendue sur le modèle économique du CIO et son impact climatique – des sujets existentiels pour l’olympisme -, l’instance olympique devra aussi attribuer les JO d’été de 2036, pour lesquels les “parties intéressées” se bousculent, de l’Inde à l’Afrique du Sud en passant par la Turquie, la Hongrie, le Qatar ou l’Arabie saoudite.

Israël mène des raids intenses à Téhéran, cible les Gardiens et la prison d’Evine

Israël a annoncé lundi des frappes d’une force “sans précédent” contre des cibles à Téhéran, dont des centres de commandement de l’armée idéologique du pouvoir et la prison d’Evine, après plusieurs salves de missiles tirées par l’Iran sur son ennemi juré.Au 11e jour de la guerre Iran-Israël, Téhéran a menacé les Etats-Unis de “lourdes conséquences” après les frappes américaines dimanche contre le site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre). Le Pentagone a affirmé avoir “dévasté le programme nucléaire iranien”. Mais le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a jugé impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts et réclamé lundi un accès aux sites nucléaires iraniens.L’armée “mène des frappes d’une puissance sans précédent contre des cibles du régime et des organes de répression gouvernementaux en plein cœur de Téhéran. Parmi ces cibles: la prison d’Evine, le quartier général de la sécurité intérieure des Gardiens de la révolution et le le quartier général du Bassidj (milice de volontaires islamistes)”, a dit le ministre de la Défense Israël Katz sur X.Le pouvoir judiciaire iranien a fait état de dégâts dans certaines parties de la prison d’Evine, où sont détenus des Occidentaux, des prisonniers politiques et des opposants.La frappe sur cette prison “met nos proches en danger de mort”, a déclaré à l’AFP Noémie Kohler, la soeur de Cécile Kohler, une Française détenue depuis plus de trois ans avec son compagnon Jacques Paris dans ce centre pénitentiaire.Des nuages d’une épaisse fumée se sont élevés de plusieurs points de Téhéran, selon des journalistes de l’AFP sur place.De son côté, l’agence de presse Tasnim a fait état de raids israéliens sur le site de Fordo enfoui sous une montagne, au sud de Téhéran. L’armée israélienne a dit chercher “à bloquer les voies d’accès” au site.- Réseau électrique perturbé -A plus de 1.500 km de là, en Israël, les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions après plusieurs salves de missiles iraniens, et des habitants se sont réfugiés brièvement dans les abris, notamment à Tel-Aviv (centre).Des dégâts “près d’une installation stratégique” du réseau électrique ont entraîné des perturbations dans la distribution du courant dans le sud d’Israël, a indiqué la compagnie publique d’électricité, sans préciser la cause de ces dommages.En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, d’après les autorités.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l’Iran, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, et tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.- L’Iran menace les Etats-Unis -L’intensification des échanges de frappes de missiles entre Israël et l’Iran est intervenue sur fond de nouvelles menaces iraniennes contre les Etats-Unis.”L’acte hostile (des Etats-Unis) élargira la portée des cibles légitimes des forces armées d’Iran et ouvrira la voie à l’extension de la guerre dans la région”, a averti un porte-parole des forces armées, Ebrahim Zolfaghari, au lendemain des frappes américaines.Il a prévenu les Etats-Unis de “lourdes conséquences imprévisibles avec des opérations (militaires) puissantes et ciblées”. La veille, Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême d’Iran Ali Khamenei, a menacé de s’en prendre aux bases militaires américaines au Moyen-Orient.Le même jour, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a appelé la Chine à intervenir auprès de l’Iran après que des analystes ont affirmé que Téhéran pourrait choisir de riposter à l’attaque américaine en fermant le détroit d’Ormuz, par lequel passe un cinquième de la production mondiale de pétrole.- “Mesures spéciales” -Lors d’une réunion à Vienne, M. Grossi déclaré que l’Iran lui avait adressé le 13 juin une lettre signalant la mise en place “de mesures spéciales pour protéger les équipements et la matière nucléaire”.”Des dommages monumentaux ont été causés à tous les sites nucléaires en Iran, comme le montrent les images satellite”, a affirmé dimanche le président américain Donald Trump.Cependant, des responsables israélien et américain ont dit qu’ils cherchaient à évaluer les dégâts sur les sites nucléaires, alors que des experts estiment que le matériel nucléaire pourrait avoir été déplacé avant l’attaque.Ali Shamkhani, un conseiller du guide iranien, a affirmé que l’Iran possédait toujours des stocks d’uranium enrichi.L’Iran a enrichi de l’uranium au niveau élevé de 60%, selon l’AIEA, niveau proche du seuil de 90% requis pour la fabrication d’une bombe atomique. Mais l’agence onusienne dit n’avoir décelé jusque-là aucun indice sur l’existence d’un “programme systématique” iranien de production d’une arme nucléaire.- “Changement de régime”? -M. Trump a aussi semblé plaider pour un changement de régime à Téhéran. “Si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE A L’IRAN SA GRANDEUR, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ???”Après les frappes américaines, M. Trump appelé Téhéran à “faire la paix” sinon “les attaques seront bien plus importantes”. Et il a aussi mis en garde l’Iran contre toute riposte à l’attaque américaine.Israël, qui maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). 

Israël mène des raids intenses à Téhéran, cible les Gardiens et la prison d’Evine

Israël a annoncé lundi des frappes d’une force “sans précédent” contre des cibles à Téhéran, dont des centres de commandement de l’armée idéologique du pouvoir et la prison d’Evine, après plusieurs salves de missiles tirées par l’Iran sur son ennemi juré.Au 11e jour de la guerre Iran-Israël, Téhéran a menacé les Etats-Unis de “lourdes conséquences” après les frappes américaines dimanche contre le site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre). Le Pentagone a affirmé avoir “dévasté le programme nucléaire iranien”. Mais le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a jugé impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts et réclamé lundi un accès aux sites nucléaires iraniens.L’armée “mène des frappes d’une puissance sans précédent contre des cibles du régime et des organes de répression gouvernementaux en plein cœur de Téhéran. Parmi ces cibles: la prison d’Evine, le quartier général de la sécurité intérieure des Gardiens de la révolution et le le quartier général du Bassidj (milice de volontaires islamistes)”, a dit le ministre de la Défense Israël Katz sur X.Le pouvoir judiciaire iranien a fait état de dégâts dans certaines parties de la prison d’Evine, où sont détenus des Occidentaux, des prisonniers politiques et des opposants.La frappe sur cette prison “met nos proches en danger de mort”, a déclaré à l’AFP Noémie Kohler, la soeur de Cécile Kohler, une Française détenue depuis plus de trois ans avec son compagnon Jacques Paris dans ce centre pénitentiaire.Des nuages d’une épaisse fumée se sont élevés de plusieurs points de Téhéran, selon des journalistes de l’AFP sur place.De son côté, l’agence de presse Tasnim a fait état de raids israéliens sur le site de Fordo enfoui sous une montagne, au sud de Téhéran. L’armée israélienne a dit chercher “à bloquer les voies d’accès” au site.- Réseau électrique perturbé -A plus de 1.500 km de là, en Israël, les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions après plusieurs salves de missiles iraniens, et des habitants se sont réfugiés brièvement dans les abris, notamment à Tel-Aviv (centre).Des dégâts “près d’une installation stratégique” du réseau électrique ont entraîné des perturbations dans la distribution du courant dans le sud d’Israël, a indiqué la compagnie publique d’électricité, sans préciser la cause de ces dommages.En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, d’après les autorités.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l’Iran, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, et tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.- L’Iran menace les Etats-Unis -L’intensification des échanges de frappes de missiles entre Israël et l’Iran est intervenue sur fond de nouvelles menaces iraniennes contre les Etats-Unis.”L’acte hostile (des Etats-Unis) élargira la portée des cibles légitimes des forces armées d’Iran et ouvrira la voie à l’extension de la guerre dans la région”, a averti un porte-parole des forces armées, Ebrahim Zolfaghari, au lendemain des frappes américaines.Il a prévenu les Etats-Unis de “lourdes conséquences imprévisibles avec des opérations (militaires) puissantes et ciblées”. La veille, Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême d’Iran Ali Khamenei, a menacé de s’en prendre aux bases militaires américaines au Moyen-Orient.Le même jour, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a appelé la Chine à intervenir auprès de l’Iran après que des analystes ont affirmé que Téhéran pourrait choisir de riposter à l’attaque américaine en fermant le détroit d’Ormuz, par lequel passe un cinquième de la production mondiale de pétrole.- “Mesures spéciales” -Lors d’une réunion à Vienne, M. Grossi déclaré que l’Iran lui avait adressé le 13 juin une lettre signalant la mise en place “de mesures spéciales pour protéger les équipements et la matière nucléaire”.”Des dommages monumentaux ont été causés à tous les sites nucléaires en Iran, comme le montrent les images satellite”, a affirmé dimanche le président américain Donald Trump.Cependant, des responsables israélien et américain ont dit qu’ils cherchaient à évaluer les dégâts sur les sites nucléaires, alors que des experts estiment que le matériel nucléaire pourrait avoir été déplacé avant l’attaque.Ali Shamkhani, un conseiller du guide iranien, a affirmé que l’Iran possédait toujours des stocks d’uranium enrichi.L’Iran a enrichi de l’uranium au niveau élevé de 60%, selon l’AIEA, niveau proche du seuil de 90% requis pour la fabrication d’une bombe atomique. Mais l’agence onusienne dit n’avoir décelé jusque-là aucun indice sur l’existence d’un “programme systématique” iranien de production d’une arme nucléaire.- “Changement de régime”? -M. Trump a aussi semblé plaider pour un changement de régime à Téhéran. “Si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE A L’IRAN SA GRANDEUR, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ???”Après les frappes américaines, M. Trump appelé Téhéran à “faire la paix” sinon “les attaques seront bien plus importantes”. Et il a aussi mis en garde l’Iran contre toute riposte à l’attaque américaine.Israël, qui maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). 

Ukraine: une nouvelle attaque russe fait huit morts à Kiev et dans sa région

Une nouvelle attaque aérienne russe d’ampleur a tué au moins huit civils à Kiev et dans sa région, un missile ayant partiellement détruit un immeuble résidentiel dans la capitale ukrainienne. Ces nouveaux bombardements interviennent au moment où les efforts diplomatiques visant à mettre un terme à la guerre entre Moscou et Kiev déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 sont dans l’impasse. L’attaque, qui a visé principalement Kiev et sa région, a commencé peu avant minuit et duré plus de quatre heures, d’abord avec des drones explosifs, puis des missiles balistiques et de croisières. Des journalistes de l’AFP ont entendu des vrombissements de drones en vol et des séries de détonations dans la capitale où des familles, certaines avec des animaux domestiques, se réfugiaient dans des abris, des stations de métro ou simplement des passages souterrains.A Kiev, des frappes ont touché plusieurs quartiers et détruit notamment une section entière d’un immeuble résidentiel de plusieurs étages, ont constaté des journalistes de l’AFP. Natalia Marchavska, qui était chez elle quand son immeuble a été touché, a raconté à l’AFP avoir entendu un engin survoler le bâtiment, puis une “explosion” qui l’a projetée vers une porte.”C’était l’horreur”, se lamente-elle. “Les fenêtres ont volé en éclats. Dans la pièce, c’était tout noir avec de la fumée”. Au moins sept personnes ont été tuées et une trentaine blessées, selon un nouveau bilan des services de secours. Dans la région de Kiev, une personne a été tuée et huit autres, dont deux secouristes, ont été blessées dans la ville de Bila Tserkva, au sud de la capitale.La Russie, comme d’habitude, a affirmé avoir visé des cibles militaires.”Cette nuit, les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe groupée (…) contre des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien dans la région de Kiev”, a affirmé dans un communiqué le ministère russe de la Défense. – “Coalition de meurtriers” -Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la Russie a tiré dans la nuit “352 drones dont 159 Shaheds”, des drones explosifs de conception iranienne, “et 16 missiles” dont des projectiles balistiques produits par la Corée du Nord.”Une grande partie des drones et des missiles ont été abattus par nos défenseurs du ciel”, a-t-il ajouté en qualifiant Moscou, Téhéran et Pyongyang de “coalition de meurtriers”. Le président ukrainien est arrivé lundi au Royaume-Uni pour rencontrer le roi Charles III et le Premier ministre Keir Starmer en vue d'”approfondir la coopération en matière de défense” entre les deux pays, selon son porte-parole. M. Zelensky est ensuite attendu au sommet de l’Otan qui s’ouvre mardi à La Haye.Les villes ukrainiennes sont ciblées chaque nuit par des frappes russes, tandis que les pourparlers entre Kiev et Moscou en vue d’un cessez-le-feu sont dans l’impasse, malgré la pression de Washington.Dans la capitale ukrainienne, au moins 28 personnes avaient été tuées lors d’une précédente de grande ampleur de Moscou au début de la semaine dernière.Dans la nuit de dimanche à lundi, une journaliste de l’AFP a vu une dizaine d’habitants se réfugier dans un abri aménagé dans le sous-sol d’un immeuble résidentiel à Kiev. La plupart consultaient anxieusement leur téléphone pour suivre l’actualité. Plusieurs personnes, dont une femme et son enfant, dormaient sur des lits pliables ou à même le sol, sur des tapis.  – Frappes ukrainiennes -L’armée ukrainienne attaque aussi régulièrement le territoire russe. Dans la région de Rostov, une attaque de drones ukrainiens lundi a “provoqué un incendie dans une entreprise industrielle dans le district de Kamenski”, a annoncé sur Telegram le gouverneur régional Iouri Slioussar.Samedi, le commandant en chef des armées ukrainiennes, Oleksandr Syrsky, avait assuré que Kiev allait intensifier ses frappes contre des cibles militaires en profondeur en Russie, trois semaines après une attaque spectaculaire contre des bases aériennes reculées dans ce pays.”Nous ne nous contenterons pas de rester en défense. Parce que cela n’apporte rien et conduit finalement au fait que nous reculons, perdons des hommes et des territoires”, a déclaré le général Syrsky.L’armée russe, elle, a dit poursuivre son offensive contre la région ukrainienne voisine de Soumy (nord-est). Kiev assure depuis une semaine d’avoir stoppé son avancée dans cette zone.Moscou occupe actuellement environ un cinquième de l’Ukraine et a déjà revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes, qu’elle ne contrôle pas entièrement, en plus de la péninsule de Crimée, annexée en 2014.