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Après l’attaque à Washington, l’administration Trump durcit encore sa politique migratoire

Le gouvernement américain a annoncé vendredi le gel de toute décision sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis, ainsi que d’autres mesures visant à durcir sa politique migratoire, conséquence directe de l’attaque à Washington deux jours plus tôt qui a tué une militaire et gravement blessé un second.Le suspect, Rahmanullah Lakanwal, un ressortissant afghan de 29 …

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Royaume-Uni: Jeremy Corbyn lance officiellement son nouveau parti dans un paysage divisé à gauche

Le nouveau parti politique cofondé par Jeremy Corbyn, ancien chef du Labour britannique, tient son congrès inaugural ce week-end à Liverpool et espère, malgré des débuts chaotiques, occuper un espace à gauche et attirer les déçus du gouvernement travailliste de Keir Starmer.Depuis l’élection législative qui a porté le Labour au pouvoir au Royaume-Uni en juillet 2024, le paysage politique est en pleine recomposition, avec la montée en puissance de certains partis, comme les libéraux-démocrates (centre), les Verts (gauche) et la formation anti-immigration Reform UK.Pour entrer à Downing Street, Keir Starmer a recentré le parti travailliste, une stratégie qui ouvre des perspectives pour le vétéran et très à gauche Jeremy Corbyn, 76 ans, marginalisé depuis son départ du Labour en 2020.”Dans ce pays, les gens ont désespérément besoin d’une vraie alternative à la montée de l’extrême droite”, juge auprès de l’AFP le député Shockat Adam, au moment où Reform UK, dirigé par l’ex-promoteur du Brexit Nigel Farage, s’affiche en tête des sondages sur les intentions de vote.Élu aux législatives en affichant ses positions propalestiniennes, M. Adam fait partie des quatre députés indépendants à avoir rejoint le projet – pour l’instant nommé “Your Party” – dévoilé en juillet par Jeremy Corbyn et une autre ex-députée Labour, Zarah Sultana, 32 ans. Deux s’en sont déjà retirés, sur fond de tensions étalées sur la place publique entre les deux cofondateurs, concernant son organisation et son financement.”Il est assez évident que ça a été un désastre jusqu’à présent”, souligne Colm Murphy, spécialiste de la gauche britannique à l’université Queen Mary de Londres.- “Enthousiasme” -Jeremy Corbyn et Zarah Sultana vont tenter de mettre leurs différends de côté à Liverpool où plusieurs milliers de militants et sympathisants sont attendus.Ils devront choisir le nom définitif du parti et décider de porter à sa tête un leader unique ou une direction collective.Stuart Hill, ancien élu local du Labour à Tyneside (nord-est de l’Angleterre), a rejoint “Your Party” en juillet “avec enthousiasme”. Présent à Liverpool, il est persuadé que Jeremy Corbyn est le mieux placé pour mener leur combat.”Il porte le projet d’une société meilleure”, explique-t-il à l’AFP, citant ses combats contre “toute forme d’oppression”.Jeremy Corbyn a dirigé le parti travailliste de 2015 à 2020, sans parvenir à le ramener au pouvoir et a dû démissionner après la défaite historique du Labour aux législatives de 2019, remportées par le parti conservateur mené par Boris Johnson. Il a été suspendu en 2020 après s’être vu reprocher son manque de volonté à lutter contre l’antisémitisme au sein de la formation, ce qu’il a toujours nié.En 2024, il a été réélu député indépendant dans sa circonscription londonienne.Stuart Hill, lui, a quitté le Labour en 2023 et “attendait désespérément” une nouvelle initiative à gauche.Il juge le Labour “complètement inefficace”, et l’accuse de “reprendre à son compte” la rhétorique de Reform UK sur l’immigration.”Your Party” a attiré environ 50.000 membres, a affirmé Jeremy Corbyn début décembre, disant vouloir bâtir un “mouvement démocratique de masse pour le vrai changement”.- Concurrence des Verts -Mais le contexte est difficile, malgré les déboires du gouvernement travailliste et les voix dissonantes de plus en plus nombreuses au sein de son aile gauche.Selon un sondage YouGov publié cette semaine, seuls 12% des électeurs affirment qu’ils pourraient “envisager de voter” pour “Your Party”, contre 29% pour le Green Party.Ce dernier, mené depuis septembre par Zack Polanski, 31 ans, ne cesse de grimper dans les sondages.Il “attaque davantage les travaillistes à gauche”, avec sa proposition de taxes sur les grandes fortunes ou “sur les sujets sociétaux, comme les libertés, l’immigration”, explique Colm Murphy.Le gouvernement Starmer, qui a suscité à plusieurs reprises le mécontentement dans les rangs travaillistes en s’attaquant à certaines aides sociales, a annoncé cette semaine dans son budget une hausse du salaire minimum et des allocations familiales.”Nous devrions faire beaucoup plus pour conserver nos soutiens traditionnels”, regrette le député travailliste Steve Witherden, pour qui le Labour “reste toujours le foyer naturel de la gauche”.

Le budget de la Sécu de retour à l’Assemblée pour un examen express en commission

Le budget de la Sécurité sociale revient à l’Assemblée samedi, où il sera examiné en commission par les députés durant une seule journée, avant une semaine qui s’annonce cruciale pour le texte comme pour la méthode du gouvernement Lecornu.Du fait du calendrier serré, les députés de la commission des Affaires sociales devront se presser samedi pour aller au bout des quelque 500 amendements déposés. Mais cette étape n’est qu’un tour de chauffe avant l’examen en séance, qui doit commencer mardi en deuxième lecture, avec l’objectif d’y construire un texte qui puisse être adopté par une majorité… très difficile à trouver. Dans l’hémicycle, les députés repartiront du texte adopté par le Sénat, qui l’a largement remanié en y supprimant notamment la suspension de la réforme des retraites.Les tractations se poursuivront tout le week-end sur les compromis possibles. Car si après une deuxième lecture au Sénat, le dernier mot est donné à l’Assemblée, la copie soumise au vote final ne pourra que très peu différer de celle négociée la semaine prochaine.Et l’enjeu dépasse celui de ce seul texte. Pour beaucoup, le budget de la Sécu sera un “juge de paix” qui pourrait enclencher une dynamique positive également pour le budget de l’Etat. Si le budget de la Sécu est adopté, “vous avez fait la moitié du chemin. (…) l’histoire n’est pas la même derrière, c’est absolument majeur”, confie une ministre. En commission, le rapporteur du texte Thibault Bazin (LR) espère aller “le plus loin possible”, et discuter notamment des nombreux nouveaux articles ajoutés par le Sénat.Parmi eux, une mesure des sénateurs socialistes pour soumettre aux cotisations sociales certains compléments de salaire (primes d’intéressement…) lorsqu’ils dépassent 6.000 euros par an, pour les salaires supérieurs à trois Smic.Avec l’augmentation de la CSG sur les revenus du capital, également portée à gauche, c’est l’une des pistes pour réduire le déficit de la Sécu en 2026. Mais elle est visée par un amendement de suppression du chef des députés LR Laurent Wauquiez.”On va vraiment rentrer dans le dur” la semaine prochaine, estime le socialiste Jerôme Guedj.Tenir l’objectif d’un déficit ne dépassant pas 20 milliards d’euros, comme souhaité par le gouvernement, sera extrêmement difficile alors qu’il était évalué à 24 milliards en sortie de première lecture à l’Assemblée.Autre clé des négociations: le gel des prestations sociales et pensions de retraites, habituellement indexées sur l’inflation. Un compromis pourra-t-il être trouvé pour réindexer les petites retraites uniquement, alors que les députés les avaient toutes dégelées en première lecture? Sans parler des discussions inflammables sur les franchises médicales, que le gouvernement souhaite doubler, et élargir à certains dispositifs.Le vote des députés sur le texte est prévu le 9 décembre. 

Zelensky limoge son bras droit après des perquisitions anticorruption

Kiev a été la cible dans la nuit de vendredi à samedi d’une nouvelle attaque de drones russes, quelques heures après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky eut limogé son chef de cabinet, Andriï Iermak, bras droit extrêmement influent, à la suite d’une enquête anticorruption.Ce limogeage, qui risque de déstabiliser la présidence, arrive à un moment très difficile pour l’Ukraine, alors que ses soldats sont à la peine sur le front et qu’elle négocie avec les Etats-Unis sur un plan visant à mettre fin à quatre ans de guerre avec la Russie.Des drones russes ont encore frappé la capitale et sa région dans la nuit de vendredi à samedi, faisant au moins un mort et onze blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels, selon les autorités.Agé de 54 ans, Andriï Iermak était à la tête de la délégation ukrainienne pour les pourparlers avec les Etats-Unis et l’un des membres les plus importants de l’équipe du président Zelensky. Son limogeage intervient deux semaines après la révélation d’un scandale de corruption d’ampleur dans le secteur énergétique.”Le chef du cabinet, Andriï Iermak, a présenté sa démission”, a annoncé M. Zelensky dans son message quotidien diffusé sur les réseaux sociaux, le remerciant d’avoir “toujours représenté la position de l’Ukraine”.Il a ensuite émis un décret validant le départ d’Andriï Iermak, qui avait été nommé à la présidence en 2020.Volodymyr Zelensky a précisé qu’il s’entretiendrait samedi avec les personnes susceptibles de le remplacer.Le président a appelé les Ukrainiens à “ne pas perdre (leur) unité”, alors que de nombreuses voix s’interrogeaient depuis quatre ans sur l’influence croissante de M. Iermak sur le président, et sur son contrôle des accès à M. Zelensky.Dans la matinée, l’agence anticorruption ukrainienne (NABU) et le parquet spécialisé dans ces affaires (SAP) avaient mené des perquisitions au domicile d’Andriï Iermak.- “Ali Baba” -Ces perquisitions sont liées, selon des députés d’opposition, à l’un des pires scandales de corruption de la présidence Zelensky, qui avait mené début novembre à la destitution de deux ministres et à plusieurs arrestations.Le NABU avait alors mis au jour un “système criminel”, orchestré selon les enquêteurs par un proche du président, qui a permis de détourner environ 86 millions d’euros dans le secteur énergétique.Volodymyr Zelensky avait introduit des sanctions contre l’organisateur présumé, Timour Minditch, son ancien associé d’affaires et considéré comme son ami proche.Selon un député d’opposition, Andriï Iermak serait indirectement mentionné sur des enregistrements de conversations entre les suspects comme ordonnant des pressions sur les structures anticorruption. Il y figurerait sous le pseudonyme d'”Ali Baba”, qui reprend les premières lettres de son prénom et son patronyme, Andriï Borysovytch. Ancien producteur de cinéma et juriste spécialisé en propriété intellectuelle, M. Iermak avait travaillé avec le président Zelensky à l’époque où ce dernier était comédien.Il était considéré comme le deuxième homme le plus influent du pays, après Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l’invasion russe il y a bientôt quatre ans, il a mené plusieurs sessions de négociations avec les Américains à Washington, ou encore le week-end dernier à Genève.”Cette situation affaiblit” la position ukrainienne dans les négociations et la Russie exploitera “sans aucun doute” ce scandale, a commenté auprès de l’AFP l’analyste politique ukrainien Volodymyr Fessenko.- Zelensky sous “hypnose” -L’influence d’Andriï Iermak sur Volodymyr Zelensky est un sujet très discuté en Ukraine depuis le début de la guerre, suscitant des interrogations jusqu’au sein de l’équipe présidentielle.Les voix critiques accusent le chef de cabinet de concentrer trop de pouvoir, prenant de facto la direction de la politique étrangère du pays et contrôlant l’accès au président.Son influence sur Volodymyr Zelensky, “c’est comme de l’hypnose”, estimait sarcastiquement en novembre auprès de l’AFP une source haut placée au sein du parti présidentiel.Andriï Iermak a “écarté le ministère des Affaires étrangères” des négociations avec Washington, selon cette source. “Iermak ne permet à personne d’approcher Zelensky, sauf les gens loyaux” et cherche à “influencer presque toutes les décisions de la présidence”, a renchéri auprès de l’AFP un ancien haut responsable ayant travaillé avec le chef de l’Etat.Parfois surnommé “vice-président”, M. Iermak accompagnait M. Zelensky à quasiment tous les événements officiels.bur-fv-ant-pop/thm/lpt/ms/lpa

Après l’attaque à Washington, l’administration Trump durcit encore sa politique migratoire

Le gouvernement américain a annoncé vendredi le gel de toute décision sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis, ainsi que d’autres mesures visant à durcir sa politique migratoire, conséquence directe de l’attaque à Washington deux jours plus tôt qui a tué une militaire et gravement blessé un second.Le suspect, Rahmanullah Lakanwal, un ressortissant afghan de 29 ans arrivé dans le pays en 2021, va être inculpé d’assassinat et la justice fédérale compte requérir la peine de mort à son encontre.Son acte a été directement invoqué par Donald Trump et nombre de ses responsables pour durcir, plus encore qu’ils ne le font depuis janvier, divers aspects de la politique migratoire américaine.Les services de l’immigration ont suspendu “toutes les décisions” portant sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis “jusqu’à ce que chaque étranger soit passé au crible le plus strictement possible”, a annoncé son directeur, Joseph Edlow, sur X.Ce gel intervient moins d’un mois après l’annonce, par le gouvernement américain, de sa volonté de réduire à quelque 7.500 par an le nombre de statuts de réfugiés accordés par les Etats-Unis, contre quelque 100.000 sous le président démocrate Joe Biden.Vendredi, le département d’Etat a également annoncé la suspension de la délivrance de visa pour toute personne qui ferait sa demande avec un passeport afghan.”Les Etats-Unis n’ont pas de plus grande priorité que la protection de notre nation et de notre peuple”, a écrit sur X le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio pour justifier sa décision.- “Tiers-monde” -Le mobile du suspect reste à ce stade inconnu.Rahmanullah Lakanwal est arrivé aux Etats-Unis en 2021 après avoir servi aux côtés de l’armée américaine en Afghanistan, selon la CIA. Il vivait avec sa famille dans l’Etat de Washington (nord-ouest), avant de se rendre dans la capitale fédérale.Là, il a mené mercredi une attaque “ciblée” contre des militaires de la garde nationale, ouvrant le feu sur deux d’entre eux âgés d’une vingtaine d’années avec un revolver “comme dans une embuscade”, selon les autorités, avant d’être arrêté.”Ce monstre n’aurait jamais dû être dans notre pays”, a déclaré jeudi la ministre de la Justice Pam Bondi.L’une des deux victimes, Sarah Beckstrom, 20 ans, est décédée, tandis que l’autre, Andrew Wolfe, 24 ans, se trouvait toujours vendredi dans un état critique.Peu après l’annonce du décès de la militaire, Donald Trump a affirmé sur son réseau Truth Social qu’il empêcherait “l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde”.Jeudi, l’administration américaine avait déjà annoncé “un réexamen complet et rigoureux” des permis de résidence permanente (les “cartes vertes”) délivrés aux ressortissants de 19 pays “jugés préoccupants”, dont l’Afghanistan, Haïti, l’Iran ou le Venezuela.Sollicités vendredi par l’AFP pour savoir quels “pays du tiers-monde” étaient concernés par la dernière annonce de Donald Trump, les services d’immigration ont renvoyé à cette même liste de 19 pays.- “Santé mentale” -Selon des données officielles, plus d’1,6 million d’étrangers détenteurs de la carte verte (soit 12% des résidents permanents) sont originaires d’un de ces pays. L’Afghanistan en compte plus de 116.000.Rahmanullah Lakanwal était arrivé aux Etats-Unis un mois après le retrait précipité des forces américaines d’Afghanistan sous la présidence du démocrate Joe Biden, en août 2021, dans le cadre d’une vaste opération d’évacuation des Afghans ayant collaboré avec les Américains contre les talibans.Des médias américains affirmaient vendredi qu’il avait rejoint les “unités zéro” des services afghans, en charge de missions commandos contre les talibans, Al-Qaïda ou le groupe Etat islamique (EI).”Ses antécédents ont été vérifiés à de multiples reprises”, a souligné vendredi sur CNN Shawn VanDiver, un ancien militaire américain qui dirige l’ONG AfghanEvac.Le suspect a demandé l’asile sous l’administration Biden, mais cette demande a été approuvée sous l’administration Trump, rappelle AfghanEvac.Selon le département d’Etat, plus de 190.000 Afghans sont arrivés aux Etats-Unis depuis la prise de pouvoir des talibans.

Incendie de Hong Kong: au moins 128 morts, des dizaines de disparus

La morosité régnait samedi sur Hong Kong où les premiers hommages et veillées funéraires ont débuté à la suite de l’immense incendie d’un complexe immobilier qui a fait au moins 128 morts et des dizaines de disparus.Très tôt samedi matin, l’AFP a vu des personnes pleurer les victimes en déposant des fleurs près du complexe sinistré.”Que vos esprits au ciel gardent toujours la joie vivante”, disait une note de souvenir placée sur le site.Le chef de l’exécutif de la ville John Lee, des ministres et plusieurs dizaines de hauts fonctionnaires ont observé trois minutes de silence à partir de 08H00 (00H00 GMT) devant les locaux du gouvernement, où les drapeaux étaient en berne.Deux jours après le feu, qui a ravagé un complexe résidentiel de gratte-ciels à Hong Kong, les familles des disparus continuaient vendredi à écumer les hôpitaux avec l’espoir que les leurs ne fassent pas partie des victimes.Le combat contre les flammes s’est achevé vendredi matin après 10H00 (02H00 GMT) dans les huit immeubles de 31 étages du complexe de Wang Fuk Court. Mais, le bilan risque encore de s’aggraver.-“Frissons”-Le chef de la sécurité du territoire, Chris Tang, a fourni vendredi un bilan de 128 morts, dont 89 toujours non-identifiés, plus d’une centaine de personnes portées disparues et 79 blessés.”Nous n’excluons pas la possibilité que la police trouve d’autres corps calcinés quand elle entrera (dans les bâtiments) pour recueillir des preuves”, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.C’est déjà l’incendie d’immeuble le plus meurtrier depuis 1980 dans le monde, à l’exclusion de feux survenus dans des nightclubs, des prisons ou des centres commerciaux, d’après des recherches dans la base de données des catastrophes de l’Université de Louvain (Belgique).Les causes initiales de ce qui est aussi le plus grave incendie à Hong Kong depuis 1948 ne sont toujours pas connues. L’enquête est en cours et pourrait prendre trois ou quatre semaines, selon M. Tang.La tragédie a donné lieu à d’innombrables et douloureux récits de l’épreuve subie dans la fournaise, ou au moment de l’identification des victimes.”Nous sommes venus tous les jours”, a déclaré un homme nommé Fung, qui cherchait sa belle-mère de 80 ans. “Elle prend des antibiotiques… donc elle dort tout le temps. Il n’y avait pas d’alarme incendie, donc elle n’a peut-être pas su qu’il y avait un incendie”, a-t-il poursuivi.”Un bâtiment a pris feu et les flammes se sont propagées à deux autres immeubles en moins de 15 minutes”, a affirmé à l’AFP un témoin de 77 ans, surnommé Mui, avant d’ajouter: “C’était rougeoyant, cela me fait frissonner rien que d’y penser!”Jan Yeung, 46 ans, a vu une photo de sa mère septuagénaire sur un brancard dans un reportage mais elle n’a pas réussi à la localiser après avoir appelé tous les hôpitaux. “Nous ne la trouvons pas. Personne ne nous a signalé quoi que ce soit”, a-t-elle dit, expliquant que sa soeur est également disparue.Des ouvriers ont sorti des corps dans des sacs mortuaires noirs, a constaté vendredi un journaliste de l’AFP.Dans le quartier de Sha Tin, des dizaines de dépouilles ont été déchargées, avant que les familles éplorées n’arrivent dans des bus affrétés spécialement.Vendredi, des dizaines de personnes étaient encore à l’hôpital, dont 11 dans un état critique et 21 considérées comme dans un état “grave”.- Bambou et matériaux inflammables -Une commission de Hong Kong a annoncé vendredi soir l’arrestation de huit personnes pour des faits présumés de corruption sur le marché de rénovation de l’ensemble d’environ 2.000 logements inauguré en 1983 dans le quartier de Tai Po, dans le nord de Hong Kong.Il s’agit de sept hommes et une femme, âgés de 40 à 63 ans, parmi lesquels deux responsables du bureau d’études en charge de la rénovation, deux chefs de travaux, trois sous-traitants en échafaudages et un intermédiaire.La police avait déjà annoncé avoir arrêté trois hommes, soupçonnés de “grossière négligence”, après la découverte de matériaux inflammables abandonnés lors de travaux et qui ont permis au feu de “se propager rapidement”.M. Tang a confirmé que, selon les constatations préliminaires, la propagation du feu, déclenché depuis les parties basses des filets du chantier protégeant contre la poussière et les chutes d’objets, aurait été favorisée par l’emploi, commun à Hong Kong, de bambou pour les échafaudages et de matériaux inflammables comme des panneaux de mousse protégeant les fenêtres.A ses côtés, le chef des pompiers de Hong Kong Andy Yeung a confirmé les défaillances des dispositifs de sécurité.Les pompiers ont dépêché sur place une équipe de spécialistes après de nombreux témoignages selon lesquels les alarmes n’avaient pas sonné. “Nous avons constaté que les systèmes d’alarme dans les huit bâtiments ne fonctionnaient pas correctement”, a-t-il dit, corroborant les dires de nombreux témoins interrogés par l’AFP.Le drame a causé un choc dans le territoire à statut spécial de la Chine, et rappelé sa vulnérabilité.Hong Kong, qui compte 7,5 millions d’habitants, affiche une densité moyenne de plus de 7.100 habitants au kilomètre carré. Un chiffre jusqu’à trois fois supérieur dans les zones les plus urbanisées.