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Venezuela: libération d’une figure de la défense de la liberté d’expression

Carlos Correa, directeur d’une ONG réputée de défense des droits humains et de la liberté d’expression au Venezuela, a été remis en liberté jeudi après neuf jours en détention inexpliqués.”Aux premières heures de ce 16 janvier, notre directeur Carlos Correa a été remis en liberté”, a indiqué l’ONG Espacio Publico sur le réseau social X. “Nous remercions toutes les personnes, organisations, gouvernements et collectifs qui se sont associés aux appels pour sa libération. Nous poursuivons le travail pour la défense et la dignité humaine”, a ajouté cette organisation.Professeur d’université et figure respectée, faisant autorité en matière de liberté d’expression et de la presse au Venezuela, M. Correa faisait partie des personnes arrêtées le 7 janvier, trois jours avant l’investiture du président Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans malgré les accusations de fraudes électorales de l’opposition.L’ancien candidat à la présidentielle Enrique Marquez ou le gendre d’Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition revendiquant la victoire à la présidentielle, ont également été arrêtés et sont toujours détenus.Correa, qui n’a jamais pu communiquer avec sa famille, n’a pas eu accès à son dossier. Comme souvent au Venezuela, il n’a pas pu choisir son avocat et s’est vu imposer un avocat désigné par les autorités, a-t-on appris auprès de son entourage. Il ne sait pas de quoi il est accusé mais son dossier est entre les mains d’un tribunal spécialisé en terrorisme. Ce qui est fréquent également pour les opposants ou activistes. Carlos Correa “a été détenu neuf jours mais n’aurait jamais dû l’être car c’est un militant et un homme intègre”, a dénoncé le syndicat de la presse vénézuélienne SNTP.Gustavo Petro, le premier président de gauche de la Colombie voisine, s’est félicité de sa libération et a appelé sur X à la libération de toutes “les personnes détenues dans le cadre des élections et post-élections”. Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle de juillet avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a cependant pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique. Une explication jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix lors du scrutin du 28 juillet.La répression des manifestations après l’annonce de la victoire de M. Maduro a fait 28 morts et environ 200 blessés, et plus de 2.400 personnes ont été arrêtées. Un peu moins de 1.500 ont été libérées dans les mois qui ont suivi mais des détentions d’opposants et de militants se sont poursuivies. Selon un décompte de l’ONG Foro Penal, 83 personnes ont été arrêtées pour des raisons “politiques” entre le 1er et le 12 janvier.La victoire de Nicolas Maduro au scrutin de juillet n’a pas été reconnue par une grande partie de la communauté internationale.Quatorze pays de l’Organisation des États américains (OEA), dont les États-Unis, ont publié jeudi une déclaration conjointe dans laquelle ils “rejettent l’investiture présidentielle de Nicolas Maduro le 10 janvier, faute de légitimité démocratique”. 

Venezuela: libération d’une figure de la défense de la liberté d’expression

Carlos Correa, directeur d’une ONG réputée de défense des droits humains et de la liberté d’expression au Venezuela, a été remis en liberté jeudi après neuf jours en détention inexpliqués.”Aux premières heures de ce 16 janvier, notre directeur Carlos Correa a été remis en liberté”, a indiqué l’ONG Espacio Publico sur le réseau social X. “Nous …

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Cuba: l’opposant historique José Daniel Ferrer remis en liberté

Le dissident José Daniel Ferrer, déclaré “prisonnier d’opinion” par Amnesty international, a été remis en liberté jeudi à Cuba, dans le cadre de l’accord négocié avec l’église catholique après le retrait de l’île de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.”Nous venons d’arriver avec lui. Grâce à Dieu, il est à la maison”, dans la province de Santiago de Cuba (est), à quelque 900 km de La Havane, a déclaré par téléphone à l’AFP Nelva Ortega, l’épouse du dissident âgé de 54 ans et qui se trouvait en détention depuis plus de trois ans.Peu après, José Daniel Ferrer a appelé les Cubains à ne pas avoir “peur d’affronter” le gouvernement communiste qui a “de plus en plus peur” et est “de plus en plus faible”, lors de premières déclarations faites à la radio anticastriste Marti Noticias, basée à Miami.José Daniel Ferrer avait été déclaré “prisonnier d’opinion” par l’organisation de défense des droits humains Amnesty international en août 2021.Il a été emprisonné le 11 juillet 2021, date à laquelle il avait tenté de se joindre aux manifestations antigouvernementales qui secouaient le pays, les plus importantes depuis l’avènement de la révolution castriste en 1959.Un mois plus tard, un tribunal avait révoqué sa liberté conditionnelle et l’avait renvoyé en prison pour terminer de purger une peine de quatre ans et demi de prison à laquelle il avait été condamné en 2020, accusé d’avoir frappé un homme, ce qu’il nie. Dissident de longue date, José Ferrer a fait partie en 2003 des 75 prisonniers politiques arrêtés lors du “Printemps noir”, une vague de répression contre la dissidence menée par Fidel Castro. Il avait alors été condamné à 25 ans de prison et libéré huit ans plus tard, après une négociation entre le gouvernement et l’église catholique. Il avait refusé de quitter l’île en échange de sa libération.- “Nouveau départ” -Les remises en liberté de prisonniers se sont poursuivies jeudi à Cuba, après la libération la veille d’une vingtaine de manifestants emprisonnés, dans la foulée du retrait de l’île de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme. Quatre détenus, tous condamnés pour leur participation aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021, sont sortis en début de matinée d’une prison située à San Miguel del Padron, dans la périphérie de La Havane, ont constaté des journalistes de l’AFP. “Merci de m’avoir donné cette opportunité, encore une fois, dans la vie. C’est un nouveau départ”, a déclaré, ému, le jeune Marlon Brando Diaz, condamné à 18 ans de prison pour sa participation aux manifestations, alors que sa famille l’attendait devant le centre pénitentiaire.Également attendus par leurs familles, trois autres prisonniers, détenus dans la même prison, ont été remis en liberté, a constaté l’AFP. A la mi-journée, l’ONG Cubalex, basée à Miami, avait décompté 34 personnes remises en liberté depuis mercredi.Mardi, le gouvernement cubain s’est engagé à libérer 553 prisonniers dans le cadre d’un accord négocié avec l’aide de l’église catholique, après que le président américain sortant Joe Biden a annoncé le retrait surprise de l’île de la liste noire où figurent l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie.Le gouvernement n’a cependant pas précisé la date de ces remises en liberté, ni fourni de liste des prisonniers concernés.”Cela ne me surprend pas que le nombre de prisonniers (remis en liberté) tombe au compte-gouttes”, a déclaré à l’AFP Michael Bustamante, professeur associé à l’Université de Miami.Selon le chercheur, Cuba pourrait “utiliser les prisonniers comme des pions sur la table des négociations avec l’administration Trump” pour “gagner du temps”, alors que le président républicain doit être investi lundi pour un deuxième mandat.Selon des chiffres officiels, quelque 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour leur participation aux protestations de juillet 2021. Certaines ont été libérées ces derniers mois après avoir purgé leur peine.Des ONG et l’ambassade des États-Unis à Cuba comptabilisent au total un millier de “prisonniers politiques” sur l’île. La Havane nie pour sa part l’existence de prisonniers politiques et accuse les opposants d’être des “mercenaires” à la solde de Washington.

Cuba: l’opposant historique José Daniel Ferrer remis en liberté

Le dissident José Daniel Ferrer, déclaré “prisonnier d’opinion” par Amnesty international, a été remis en liberté jeudi à Cuba, dans le cadre de l’accord négocié avec l’église catholique après le retrait de l’île de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.”Nous venons d’arriver avec lui. Grâce à Dieu, il est à la maison”, …

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Cuba: l’opposant historique José Daniel Ferrer remis en liberté

Le dissident José Daniel Ferrer, déclaré “prisonnier d’opinion” par Amnesty international, a été remis en liberté jeudi à Cuba, dans le cadre de l’accord négocié avec l’église catholique après le retrait de l’île de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.”Nous venons d’arriver avec lui. Grâce à Dieu, il est à la maison”, dans la province de Santiago de Cuba (est), à quelque 900 km de La Havane, a déclaré par téléphone à l’AFP Nelva Ortega, l’épouse du dissident âgé de 54 ans et qui se trouvait en détention depuis plus de trois ans.Peu après, José Daniel Ferrer a appelé les Cubains à ne pas avoir “peur d’affronter” le gouvernement communiste qui a “de plus en plus peur” et est “de plus en plus faible”, lors de premières déclarations faites à la radio anticastriste Marti Noticias, basée à Miami.José Daniel Ferrer avait été déclaré “prisonnier d’opinion” par l’organisation de défense des droits humains Amnesty international en août 2021.Il a été emprisonné le 11 juillet 2021, date à laquelle il avait tenté de se joindre aux manifestations antigouvernementales qui secouaient le pays, les plus importantes depuis l’avènement de la révolution castriste en 1959.Un mois plus tard, un tribunal avait révoqué sa liberté conditionnelle et l’avait renvoyé en prison pour terminer de purger une peine de quatre ans et demi de prison à laquelle il avait été condamné en 2020, accusé d’avoir frappé un homme, ce qu’il nie. Dissident de longue date, José Ferrer a fait partie en 2003 des 75 prisonniers politiques arrêtés lors du “Printemps noir”, une vague de répression contre la dissidence menée par Fidel Castro. Il avait alors été condamné à 25 ans de prison et libéré huit ans plus tard, après une négociation entre le gouvernement et l’église catholique. Il avait refusé de quitter l’île en échange de sa libération.- “Nouveau départ” -Les remises en liberté de prisonniers se sont poursuivies jeudi à Cuba, après la libération la veille d’une vingtaine de manifestants emprisonnés, dans la foulée du retrait de l’île de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme. Quatre détenus, tous condamnés pour leur participation aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021, sont sortis en début de matinée d’une prison située à San Miguel del Padron, dans la périphérie de La Havane, ont constaté des journalistes de l’AFP. “Merci de m’avoir donné cette opportunité, encore une fois, dans la vie. C’est un nouveau départ”, a déclaré, ému, le jeune Marlon Brando Diaz, condamné à 18 ans de prison pour sa participation aux manifestations, alors que sa famille l’attendait devant le centre pénitentiaire.Également attendus par leurs familles, trois autres prisonniers, détenus dans la même prison, ont été remis en liberté, a constaté l’AFP. A la mi-journée, l’ONG Cubalex, basée à Miami, avait décompté 34 personnes remises en liberté depuis mercredi.Mardi, le gouvernement cubain s’est engagé à libérer 553 prisonniers dans le cadre d’un accord négocié avec l’aide de l’église catholique, après que le président américain sortant Joe Biden a annoncé le retrait surprise de l’île de la liste noire où figurent l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie.Le gouvernement n’a cependant pas précisé la date de ces remises en liberté, ni fourni de liste des prisonniers concernés.”Cela ne me surprend pas que le nombre de prisonniers (remis en liberté) tombe au compte-gouttes”, a déclaré à l’AFP Michael Bustamante, professeur associé à l’Université de Miami.Selon le chercheur, Cuba pourrait “utiliser les prisonniers comme des pions sur la table des négociations avec l’administration Trump” pour “gagner du temps”, alors que le président républicain doit être investi lundi pour un deuxième mandat.Selon des chiffres officiels, quelque 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour leur participation aux protestations de juillet 2021. Certaines ont été libérées ces derniers mois après avoir purgé leur peine.Des ONG et l’ambassade des États-Unis à Cuba comptabilisent au total un millier de “prisonniers politiques” sur l’île. La Havane nie pour sa part l’existence de prisonniers politiques et accuse les opposants d’être des “mercenaires” à la solde de Washington.

Trêve à Gaza: le gouvernement israélien va voter, les Etats-Unis “confiants”

Les Etats-Unis se sont dits “confiants” jeudi que le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza commencerait bien dimanche, malgré les frappes israéliennes meurtrières qui se sont poursuivies à la veille d’un vote du gouvernement sur l’accord.La trêve, annoncée mercredi par le Qatar et les Etats-Unis, doit prendre effet dimanche et …

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Trêve à Gaza: le gouvernement israélien va voter, les Etats-Unis “confiants”

Les Etats-Unis se sont dits “confiants” jeudi que le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza commencerait bien dimanche, malgré les frappes israéliennes meurtrières qui se sont poursuivies à la veille d’un vote du gouvernement sur l’accord.La trêve, annoncée mercredi par le Qatar et les Etats-Unis, doit prendre effet dimanche et prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.Le gouvernement israélien doit se réunir vendredi pour voter sur l’accord, pour lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu est assuré d’obtenir une majorité malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.L’un d’eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a déclaré jeudi qu’il démissionnerait si le gouvernement adoptait l’accord de trêve “irresponsable” avec le Hamas, sans pour autant quitter la coalition autour de M. Netanyahu.Il a également appelé à “arrêter complètement l’aide humanitaire” à destination de Gaza. “A cette condition seulement, le Hamas libérera nos otages sans mettre en péril la sécurité d’Israël”, a-t-il dit.Israël avait affirmé jeudi que le Hamas était revenu “sur certains points” de l’accord pour “extorquer des concessions de dernière minute”.Un haut dirigeant du Hamas, Sami Abou Zouhri, a rejeté ces accusations.Le mouvement islamiste a aussi averti que “toute agression, tout bombardement” israélien sur Gaza mettait les otages en danger.Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est toutefois dit “confiant”. “Je m’attends à ce que la mise en Å“uvre commence, comme nous l’avons dit, dimanche”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse d’adieu à Washington.L’Egypte, qui a participé aux efforts de médiation avec le Qatar et les Etats-Unis, a appelé à la mise en oeuvre “sans délai” de l’accord.Dans la bande de Gaza, où l’annonce de la trêve avait déclenché des scènes de joie, les habitants ont découvert jeudi matin des colonnes de fumée, des débris et des corps dans des linceuls, après des frappes israéliennes qui ont fait 81 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. La Défense civile a fait état d’une “forte intensification” des bombardements, qui se sont poursuivis durant la journée. L’armée a déclaré avoir frappé environ “50 cibles” en 24 heures. – “Les avions dans le ciel” -“Nous attendions la trêve. C’était la nuit la plus joyeuse depuis l’attaque du 7 octobre” 2023, a confié Saïd Allouch, qui a perdu des proches dans une frappe à Jabalia, dans le nord de Gaza.”Les tirs n’ont pas cessé, les avions sont toujours dans le ciel et la situation est difficile”, a raconté Mahmoud al-Qarnawi, un habitant du camp de réfugiés d’Al-Bureij, dans le centre du territoire.En Israël, l’annonce de l’accord a suscité des réactions prudentes.”Nous avons un peu peur que l’accord tombe à l’eau, mais nous restons positifs”, a réagi Yulia Kedem, une habitante de Tel-Aviv.Dans la grande ville du centre d’Israël, lampadaires et bancs publics étaient recouverts d’autocollants saluant la mémoire de soldats tués ou d’otages. La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.L’annonce de l’accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d’un an, à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche.L’accord doit entrer en vigueur dimanche pour une première phase comprenant “un cessez-le-feu total”, selon le président américain Joe Biden, la libération de 33 otages, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué M. Biden.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, a-t-il ajouté.- L’après-guerre en suspens -La troisième et dernière étape doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés.L’Union européenne a annoncé jeudi l’octroi d’une aide humanitaire de 120 millions d’euros pour faire face à la “situation catastrophique” dans le territoire. S’il vise à faire taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu.

Trêve à Gaza: le gouvernement israélien va voter, les Etats-Unis “confiants”

Les Etats-Unis se sont dits “confiants” jeudi que le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza commencerait bien dimanche, malgré les frappes israéliennes meurtrières qui se sont poursuivies à la veille d’un vote du gouvernement sur l’accord.La trêve, annoncée mercredi par le Qatar et les Etats-Unis, doit prendre effet dimanche et prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.Le gouvernement israélien doit se réunir vendredi pour voter sur l’accord, pour lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu est assuré d’obtenir une majorité malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.L’un d’eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a déclaré jeudi qu’il démissionnerait si le gouvernement adoptait l’accord de trêve “irresponsable” avec le Hamas, sans pour autant quitter la coalition autour de M. Netanyahu.Il a également appelé à “arrêter complètement l’aide humanitaire” à destination de Gaza. “A cette condition seulement, le Hamas libérera nos otages sans mettre en péril la sécurité d’Israël”, a-t-il dit.Israël avait affirmé jeudi que le Hamas était revenu “sur certains points” de l’accord pour “extorquer des concessions de dernière minute”.Un haut dirigeant du Hamas, Sami Abou Zouhri, a rejeté ces accusations.Le mouvement islamiste a aussi averti que “toute agression, tout bombardement” israélien sur Gaza mettait les otages en danger.Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est toutefois dit “confiant”. “Je m’attends à ce que la mise en Å“uvre commence, comme nous l’avons dit, dimanche”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse d’adieu à Washington.L’Egypte, qui a participé aux efforts de médiation avec le Qatar et les Etats-Unis, a appelé à la mise en oeuvre “sans délai” de l’accord.Dans la bande de Gaza, où l’annonce de la trêve avait déclenché des scènes de joie, les habitants ont découvert jeudi matin des colonnes de fumée, des débris et des corps dans des linceuls, après des frappes israéliennes qui ont fait 81 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. La Défense civile a fait état d’une “forte intensification” des bombardements, qui se sont poursuivis durant la journée. L’armée a déclaré avoir frappé environ “50 cibles” en 24 heures. – “Les avions dans le ciel” -“Nous attendions la trêve. C’était la nuit la plus joyeuse depuis l’attaque du 7 octobre” 2023, a confié Saïd Allouch, qui a perdu des proches dans une frappe à Jabalia, dans le nord de Gaza.”Les tirs n’ont pas cessé, les avions sont toujours dans le ciel et la situation est difficile”, a raconté Mahmoud al-Qarnawi, un habitant du camp de réfugiés d’Al-Bureij, dans le centre du territoire.En Israël, l’annonce de l’accord a suscité des réactions prudentes.”Nous avons un peu peur que l’accord tombe à l’eau, mais nous restons positifs”, a réagi Yulia Kedem, une habitante de Tel-Aviv.Dans la grande ville du centre d’Israël, lampadaires et bancs publics étaient recouverts d’autocollants saluant la mémoire de soldats tués ou d’otages. La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.L’annonce de l’accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d’un an, à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche.L’accord doit entrer en vigueur dimanche pour une première phase comprenant “un cessez-le-feu total”, selon le président américain Joe Biden, la libération de 33 otages, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué M. Biden.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, a-t-il ajouté.- L’après-guerre en suspens -La troisième et dernière étape doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés.L’Union européenne a annoncé jeudi l’octroi d’une aide humanitaire de 120 millions d’euros pour faire face à la “situation catastrophique” dans le territoire. S’il vise à faire taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu.

Bayrou survit à la censure avec la bienveillance prudente du PS

“Un autre chemin se dégage”. François Bayrou a échappé jeudi à la première motion de censure déposée contre son gouvernement, les socialistes décidant dans leur grande majorité de se désolidariser du reste de la gauche face à une situation politique “inédite”.Une nouvelle page politique, celle d’un parlementarisme fondé sur le “dialogue” et le “compromis” plutôt que sur “l’affrontement” ? C’est en tout cas ce qu’a espéré le Premier ministre, dont le gouvernement avait mené d’intenses négociations avec les oppositions tout au long de la semaine dernière, et jusqu’à la dernière minute jeudi.Après moult hésitations, au terme d’un long bureau national, le parti à la rose a décidé de ne pas voter cette première motion.La motion a été approuvée par 131 députés – dont huit socialistes -, loin des 288 nécessaires pour faire chuter M. Bayrou. Le suspense ne résidait pas dans l’issue du scrutin, le RN ayant annoncé qu’il ne voterait pas cette fois-ci avec le NFP, mais dans la position du PS, qui depuis 2022 avait quasiment toujours joint ses voix au reste de l’alliance de gauche sur de telles motions.Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a défendu devant un hémicycle clairsemé le choix de son parti d’incarner “une gauche qui propose et qui avance”, et s’est félicité des concessions “arrachées” à François Bayrou, en faveur de la justice fiscale, de l’Éducation nationale ou d’une remise en chantier de la réforme des retraites, “clé de voûte” de la négociation.Il a cependant prévenu: le PS restera “dans l’opposition”, se réservant à tout moment la possibilité de censurer le gouvernement. Chahuté par les Insoumis, M. Faure a réaffirmé son souhait que le Parlement “ait le dernier mot” sur les retraites, et juré que si le débat était “verrouillé”, le PS “déposer(ait) une motion”.-Bayrou “marque un point”-“Savourez la fin du NFP !”, a lancé dans l’hémicycle le député Horizons Sylvain Berrios, membre de la majorité. M. Bayrou “vient de marquer un point” grâce “à ceux qui dirigent aujourd’hui le PS et nous ont affaibli”, a réagi Jean-Luc Mélenchon jeudi soir devant ses partisans.Mais “le Nouveau front populaire n’a pas craqué. Trois (partis) sur quatre (qui ont voté la censure), ça veut dire que la majorité du NFP est et reste dans l’opposition au gouvernement de M. Bayrou, veut le censurer et obtiendra cette censure à la première occasion”, a-t-il ajouté, prévenant qu’aux prochaines législatives, “dans toutes les circonscriptions de France, il y aura une candidature d’alternative à l’ordre actuel, soit par l’union, soit tout seul”.De leur côté, les Écologistes et les communistes ont fait savoir que bien qu’ayant voté la censure, ils entendaient poursuivre les discussions avec le gouvernement.Porte-parole du groupe écologiste et social, Benjamin Lucas a tempéré auprès de la presse la portée d’un “désaccord stratégique” qui “n’efface pas une alliance”.La question de la censure se reposera à nouveau lors de l’adoption à l’Assemblée des budgets de l’État et de la Sécurité sociale, d’ici fin février. François Bayrou, qui pas davantage que ses prédécesseurs Michel Barnier, Gabriel Attal et Élisabeth Borne ne dispose de majorité, pourrait être amené à dégainer l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, s’exposant à de nouvelles motions de censure.-“Verroterie”-Dans un courrier adressé mercredi aux présidents des groupes parlementaires socialistes, le Premier ministre récapitule la liste des concessions accordées à la gauche ces derniers jours.Sur les retraites, il assure que même “si les partenaires sociaux ne parviennent pas à un accord global”, son gouvernement présentera un “nouveau projet de loi”, “sous réserve d’un accord politique et d’un équilibre financier global maintenu”.Il accepte de renoncer à l’allongement du délai de carence d’un à trois jours en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires. Point sensible pour les socialistes, il confirme aussi l’abandon de la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans l’Éducation nationale et la création de 2.000 postes supplémentaires d’accompagnants d’élèves en situation de handicap.Côté fiscal, il confirme, parmi plusieurs mesures, le projet de taxe sur les hauts revenus, qui doit rapporter deux milliards d’euros mais qui a vocation à être remplacée par “un dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale”, “au plus tard” pour le budget 2026.Des concessions brocardées par Sébastien Chenu, du groupe Rassemblement national. Pour lui, le PS, “telle une tribu indigène”, s’est laissé “amadouer avec de la verroterie”, rendant l’examen de la motion “stérile”. “Nous ne vous menaçons de rien, mais nous vous attendons sur des actes”, a-t-il lancé au Premier ministre.Du côté des syndicats, la numéro un de la CFDT Marylise Léon a cependant estimé qu’une “opportunité inédite s’ouvre” pour discuter à la fois de l’âge de départ en retraite à 64 ans, de la pénibilité et de l’égalité hommes-femmes. Une intersyndicale se tiendra jeudi pour préparer la première réunion vendredi à Matignon au mode opératoire encore flou.bur-parl-bpa-sl/dch Â