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Iran-Israël: le conflit affaiblit l’influence chinoise au Moyen-Orient, selon des analystes

La Chine est contrainte d’assister en spectatrice à la guerre Iran-Israël, un conflit qui fragilise ses efforts diplomatiques pour renforcer son influence au Moyen-Orient, selon des analystes.Pékin entend s’imposer depuis plusieurs années comme un médiateur dans la région. La Chine a ainsi facilité le rapprochement diplomatique historique entre l’Arabie saoudite et l’Iran en 2023. Sur le conflit israélo-palestinien, elle se présente comme un acteur plus neutre que les Etats-Unis – proche allié d’Israël.Première cliente du pétrole iranien, elle a permis ces dernières années à la République islamique de maintenir à flot son économie, asphyxiée par les sanctions.Mais face à la récente guerre Iran-Israël et aux bombardements américains sur le sol iranien, la diplomatie chinoise a dû se contenter d’appels à la désescalade.”Pékin n’a pas offert d’aide concrète à Téhéran” et reste “en retrait”, observe Craig Singleton, spécialiste de la Chine à la Foundation for Defense of Democracies, un centre de recherche américain plutôt néoconservateur.La Chine “s’en tient à des déclarations: des condamnations, des communiqués à l’ONU, des appels au dialogue, car promettre trop et apporter peu au final mettrait en lumière les limites de sa capacité d’action”, souligne-t-il. “Le résultat est une réponse manifestement timide qui montre le peu d’influence réelle que la Chine peut avoir pour l’Iran lorsque des hostilités éclatent,” dit-il encore à l’AFP.Après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien, signé trois ans plus tôt, Pékin avait renforcé ses liens avec Téhéran.- “Effrondement total” -Le président chinois Xi Jinping avait qualifié en 2023 les relations bilatérales de “stratégiques” et affirmé soutenir l’Iran dans sa lutte contre le “harcèlement”.Un haut gradé chinois à la retraite, Liu Qiang, était encore plus explicite dans un article publié courant juin sur le site académique Aisixiang.”La survie de l’Iran relève de la sécurité nationale de la Chine”, estime M. Liu, directeur du comité académique du Centre pour les études stratégiques et internationales RimPac de Shanghai.La Chine doit prendre selon lui des “mesures proactives” dans le conflit, pour garantir que l’Iran “ne sera pas brisé par la guerre” ou “étranglé par les Etats-Unis et Israël”.Pour des analystes, les liens qu’entretient Pékin avec Téhéran visent également à contrebalancer l’influence régionale des Etats-Unis, d’Israël et des pays du Golfe.”L’Iran s’intègre dans la stratégie chinoise de riposte à l’hégémonie des Etats-Unis et, dans une moindre mesure, à l’expansion de l’Otan”, explique Tuvia Gering, spécialiste de la Chine au centre de réflexion américain Atlantic Council.Cette stratégie s’est intensifiée après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie et l’affaiblissement du Hamas et du Hezbollah, tous soutenus par Téhéran. “Pékin a cherché à empêcher un effondrement total du rôle régional de l’Iran”, souligne M. Gering, qui souligne notamment les initiatives chinoises visant à relancer l’accord sur le nucléaire.- Matériel militaire -La Chine a condamné les récentes frappes américaines en Iran et appelé toutes les parties à la désescalade, “tout particulièrement Israël”. Elle s’est aussi prononcée en faveur d’un règlement politique et d’un cessez-le-feu.Malgré leurs liens privilégiés, Pékin ne devrait pas fournir de matériel militaire de pointe à Téhéran, par crainte d’un affrontement direct avec Washington, soulignent des analystes.”L’Iran a besoin de plus que de simples déclarations à l’ONU ou de composants pour missiles”, juge Andrea Ghiselli, professeur à l’université d’Exeter (Angleterre).”Il lui faut des défenses aériennes et des avions de chasse. Des choses que la Chine pourrait fournir, mais dont la mise en oeuvre prendrait du temps, sans parler de la réaction très négative d’Israël, et surtout – maintenant qu’ils sont directement impliqués – des Etats-Unis”, ajoute-t-il.Les Etats-Unis ont exhorté la Chine à faire pression sur l’Iran afin d’empêcher une fermeture du détroit d’Ormuz, un axe vital pour les exportations d’hydrocarbures.Mais Ahmed Aboudouh, chercheur du groupe de réflexion britannique Chatham House, doute que Pékin en ait les moyens.”La position de la Chine au Moyen-Orient est très affaiblie depuis le début du conflit”, estime-t-il.”Tout le monde dans la région comprend que la Chine a peu, voire aucune influence pour jouer un rôle réel dans la désescalade.”

Municipales Paris-Lyon-Marseille: désaccord au Parlement, le camp gouvernemental affiche ses divisions

Les parlementaires des deux chambres réunis en commission mixte paritaire (CMP) ont échoué mardi à s’accorder sur la réforme décriée du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, actant d’importantes divisions au sein du camp gouvernemental sur ce texte toujours défendu par François Bayrou.Ce désaccord entre l’Assemblée nationale – favorable à la réforme – et le Sénat – opposé – est un nouveau contretemps pour le Premier ministre, mais celui-ci semble déterminé à poursuivre le processus parlementaire de cette réforme en donnant le dernier mot aux députés, au risque de se mettre ses alliés Les Républicains du Sénat à dos, à neuf mois des municipales de mars 2026.”Le gouvernement envisage que le texte poursuive son parcours parlementaire et revienne à l’Assemblée à une date indéterminée”, a affirmé une source gouvernementale, sans exclure que cette nouvelle lecture intervienne “avant l’été”. Avant de donner le dernier mot à l’Assemblée nationale, un nouvel examen dans chaque chambre est en effet nécessaire.Les positions semblent en tout cas irréconciliables entre Assemblée et Sénat: la réunion de mardi matin a tourné court. En moins d’une demi-heure, députés et sénateurs ont constaté leurs divergences de vue, sans même mettre la moindre disposition au vote, selon plusieurs participants.Un député présent a regretté “l’obstruction du Sénat”, un autre a fustigé le “coup de force” des sénateurs sur cette réforme critiquée de longue date par le président de la chambre haute Gérard Larcher, qui l’estime trop précipitée et incomplète. Mais pour le président de la commission des Lois à l’Assemblée, Florent Boudié (Renaissance), “on ne peut délibérer que d’une copie, il n’y en avait pas”.- LR et PS appellent à renoncer -“Si on avait voulu, on aurait pu cheminer de manière positive sur ce texte”, pour éviter de “passer en force à l’Assemblée nationale”, a regretté Jean-Paul Mattei, rapporteur MoDem de l’Assemblée.”Il faut savoir terminer une mauvaise loi”, a rétorqué auprès de l’AFP le sénateur Les Républicains Francis Szpiner, appelant le gouvernement à abandonner la réforme. Même tonalité chez la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo qui appelle “à renoncer à ce projet néfaste pour la démocratie”.La proposition de loi d’origine macroniste entend mettre fin au mode de scrutin mis en place en 1982 dans la loi PLM, en vertu duquel les électeurs à Paris, Lyon et Marseille votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, les élus du haut de la liste siégeant au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Dans sa version approuvée par les députés, il prévoit à la place d’instaurer deux scrutins, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.Avec une ambition: rendre le scrutin “plus lisible”, rapprocher les électeurs du choix de leur maire et faire en sorte “qu’un électeur égale une voix”.Mais derrière cette formule simple se cachent d’importants enjeux électoraux.- Sans le Sénat ? -Y sont favorables le parti présidentiel Renaissance, le MoDem du Premier ministre, le Rassemblement national, la France insoumise et le groupe Les Républicains (LR) de l’Assemblée nationale.A l’inverse, les socialistes et les sénateurs LR y sont quasi unanimement opposés. Ils jugent la réforme bâclée et téléguidée par Rachida Dati, qui espère via ce texte être en meilleure posture pour ravir la mairie de Paris à la gauche.François Bayrou semble donc contraint de devoir faire sans le Sénat sur ce texte. Un scénario rarissime dans la configuration politique actuelle, où l’exécutif se repose énormément sur la Haute assemblée pour faire cheminer les textes législatifs, là où il ne dispose d’aucune majorité à l’Assemblée nationale.Il faudra aussi que le Premier ministre justifie une sorte de revirement dans son positionnement. En février en effet, il assurait ne pas pouvoir “imagine(r) qu’un texte puisse être adopté sur ce sujet sans qu’il y ait accord de l’Assemblée nationale et du Sénat”.Les sénateurs n’ont pas oublié cette promesse. Passer outre leur avis serait “très clairement une forme d’impolitesse”, assure auprès de l’AFP Lauriane Josende, rapporteure LR du Sénat. “Certains parlent d’une déclaration de guerre. Je ne sais pas si nous en sommes là, mais il s’agirait d’une mauvaise manière à l’encontre des alliés que nous sommes”.

Israël accepte un cessez-le-feu avec l’Iran, les deux pays restent en alerte

Israël a annoncé mardi avoir accepté un cessez-le-feu avec l’Iran proposé par Donald Trump et affirmé que “tous les objectifs” de la guerre avaient été atteints, mais a promis de “riposter avec force” en cas de nouvelle attaque.Téhéran a affirmé avoir “forcé” son ennemi à “cesser unilatéralement” la guerre et prévenu que la République islamique restait “en alerte” et prête “à riposter à toute agression”.A la mi-journée, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d’Israël. Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l’annonce d’un cessez-le-feu alors qu’une source militaire israélienne a déclaré à l’AFP que deux missiles avaient été tirés depuis l’Iran et interceptés.Israël va “riposter avec force à la violation du cessez-le-feu par l’Iran”, a affirmé le ministre de la Défense Israël Katz, ajoutant avoir donné instruction à l’armée de lancer “des frappes puissantes contre des cibles du régime au coeur de Téhéran”.Le gouvernement israélien avait assuré un peu plus tôt avoir atteint “tous les objectifs” de la guerre, qu’il a déclenchée contre l’Iran dans le but affiché de détruire ses installations nucléaires, et avoir accepté la proposition américaine d’un “cessez-le-feu bilatéral”.Grâce à cette guerre, Israël “a éliminé une double menace existentielle immédiate: nucléaire et balistique”, a affirmé le gouvernement en remerciant le président américain et les Etats-Unis pour “leur participation à l’élimination de la menace nucléaire iranienne”.Israël avait lancé le 13 juin une attaque massive sur l’Iran, accusé de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.Dans la nuit, Donald Trump a annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu “complet et total” qui devait déboucher sur “la fin officielle” du conflit. “Le cessez-le-feu est à présent en vigueur. Veuillez ne pas le violer!” a-t-il écrit mardi matin sur sa plateforme Truth Social. – “Tout le monde est fatigué” -Avant cette annonce, deux salves de missiles iraniens ont été tirées vers Israël, selon le média d’Etat iranien Irib. Les secours israéliens ont fait état de quatre morts notamment à Beersheva, dans le sud d’Israël, où un immeuble d’habitation a été détruit.Tammy Shel, une habitante de Tel-Aviv, dit mettre tous ses espoirs dans un cessez-le-feu. “Je l’espère vraiment. Tout le monde est fatigué. Nous voulons juste avoir l’esprit en paix. Pour nous, pour les Iraniens, pour les Palestiniens, pour tout le monde dans la région”, confie-t-elle à l’AFP.  En Iran, une frappe dans la province de Gilan, dans le nord, a fait neuf morts et détruit quatre immeubles d’habitation, selon l’agence Fars, là aussi avant que Donald Trump n’annonce le début du cessez-le-feu.  Un scientifique lié au nucléaire a également été tué par une frappe israélienne, selon un média d’Etat.Dans la nuit, une série d’explosions a secoué Téhéran, selon des journalistes de l’AFP. Elles sont parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.Donald Trump avait appelé lundi les deux pays à la “paix”, après que l’Iran a lancé des missiles sur la base militaire américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés la veille sur trois sites nucléaires iraniens.Il a qualifié cette riposte de “très faible” et a tenu à “remercier l’Iran” d’avoir “prévenu” les Etats-Unis “à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne”.Le Conseil de sécurité nationale iranien a décrit son attaque comme une “réponse à l’action agressive” des Etats-Unis, ajoutant que l’Iran avait utilisé autant de missiles “que le nombre de bombes” utilisées dans les raids américains.En Irak, des frappes de drone ont visé mardi avant l’aube les radars de deux bases militaires irakiennes près de Bagdad et dans le sud du pays, d’après des responsables irakiens, qui n’ont pas identifié les auteurs de l’attaque.- Représailles “calibrées” -Mardi, la Chine a appelé l’Iran et Israël à rechercher “une solution politique à leur conflit”. L’Arabie saoudite, le Kremlin et l’Union européenne ont salué l’annonce d’un cessez-le-feu.Donald Trump s’était prévalu dimanche d’avoir infligé des “dommages monumentaux” au site d’enrichissement d’uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et aux installations nucléaires d’Ispahan et Natanz, dans le centre de l’Iran. Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes “étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties”.En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, selon un bilan établi avant les frappes de mardi.  Depuis le 13 juin, Israël a bombardé des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens, auxquels il a réclamé un accès. Des experts estiment que l’Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d’uranium enrichi.L’AIEA a dit toutefois n’avoir décelé jusque-là aucun indice d’un “programme systématique” de fabrication d’une bombe atomique.

Israël accepte un cessez-le-feu avec l’Iran, les deux pays restent en alerte

Israël a annoncé mardi avoir accepté un cessez-le-feu avec l’Iran proposé par Donald Trump et affirmé que “tous les objectifs” de la guerre avaient été atteints, mais a promis de “riposter avec force” en cas de nouvelle attaque.Téhéran a affirmé avoir “forcé” son ennemi à “cesser unilatéralement” la guerre et prévenu que la République islamique restait “en alerte” et prête “à riposter à toute agression”.A la mi-journée, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d’Israël. Téhéran a démenti avoir tiré des missiles après l’annonce d’un cessez-le-feu alors qu’une source militaire israélienne a déclaré à l’AFP que deux missiles avaient été tirés depuis l’Iran et interceptés.Israël va “riposter avec force à la violation du cessez-le-feu par l’Iran”, a affirmé le ministre de la Défense Israël Katz, ajoutant avoir donné instruction à l’armée de lancer “des frappes puissantes contre des cibles du régime au coeur de Téhéran”.Le gouvernement israélien avait assuré un peu plus tôt avoir atteint “tous les objectifs” de la guerre, qu’il a déclenchée contre l’Iran dans le but affiché de détruire ses installations nucléaires, et avoir accepté la proposition américaine d’un “cessez-le-feu bilatéral”.Grâce à cette guerre, Israël “a éliminé une double menace existentielle immédiate: nucléaire et balistique”, a affirmé le gouvernement en remerciant le président américain et les Etats-Unis pour “leur participation à l’élimination de la menace nucléaire iranienne”.Israël avait lancé le 13 juin une attaque massive sur l’Iran, accusé de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.Dans la nuit, Donald Trump a annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu “complet et total” qui devait déboucher sur “la fin officielle” du conflit. “Le cessez-le-feu est à présent en vigueur. Veuillez ne pas le violer!” a-t-il écrit mardi matin sur sa plateforme Truth Social. – “Tout le monde est fatigué” -Avant cette annonce, deux salves de missiles iraniens ont été tirées vers Israël, selon le média d’Etat iranien Irib. Les secours israéliens ont fait état de quatre morts notamment à Beersheva, dans le sud d’Israël, où un immeuble d’habitation a été détruit.Tammy Shel, une habitante de Tel-Aviv, dit mettre tous ses espoirs dans un cessez-le-feu. “Je l’espère vraiment. Tout le monde est fatigué. Nous voulons juste avoir l’esprit en paix. Pour nous, pour les Iraniens, pour les Palestiniens, pour tout le monde dans la région”, confie-t-elle à l’AFP.  En Iran, une frappe dans la province de Gilan, dans le nord, a fait neuf morts et détruit quatre immeubles d’habitation, selon l’agence Fars, là aussi avant que Donald Trump n’annonce le début du cessez-le-feu.  Un scientifique lié au nucléaire a également été tué par une frappe israélienne, selon un média d’Etat.Dans la nuit, une série d’explosions a secoué Téhéran, selon des journalistes de l’AFP. Elles sont parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.Donald Trump avait appelé lundi les deux pays à la “paix”, après que l’Iran a lancé des missiles sur la base militaire américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés la veille sur trois sites nucléaires iraniens.Il a qualifié cette riposte de “très faible” et a tenu à “remercier l’Iran” d’avoir “prévenu” les Etats-Unis “à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne”.Le Conseil de sécurité nationale iranien a décrit son attaque comme une “réponse à l’action agressive” des Etats-Unis, ajoutant que l’Iran avait utilisé autant de missiles “que le nombre de bombes” utilisées dans les raids américains.En Irak, des frappes de drone ont visé mardi avant l’aube les radars de deux bases militaires irakiennes près de Bagdad et dans le sud du pays, d’après des responsables irakiens, qui n’ont pas identifié les auteurs de l’attaque.- Représailles “calibrées” -Mardi, la Chine a appelé l’Iran et Israël à rechercher “une solution politique à leur conflit”. L’Arabie saoudite, le Kremlin et l’Union européenne ont salué l’annonce d’un cessez-le-feu.Donald Trump s’était prévalu dimanche d’avoir infligé des “dommages monumentaux” au site d’enrichissement d’uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et aux installations nucléaires d’Ispahan et Natanz, dans le centre de l’Iran. Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes “étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties”.En Iran, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, selon un bilan établi avant les frappes de mardi.  Depuis le 13 juin, Israël a bombardé des centaines de sites militaires et nucléaires, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens, auxquels il a réclamé un accès. Des experts estiment que l’Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d’uranium enrichi.L’AIEA a dit toutefois n’avoir décelé jusque-là aucun indice d’un “programme systématique” de fabrication d’une bombe atomique.

Un sommet de l’Otan pour apaiser Trump et sauver l’unité de l’Alliance

Sous la pression de Donald Trump, l’Otan s’apprête à s’engager sur une hausse spectaculaire de ses dépenses de sécurité, lors d’un sommet mardi et mercredi à La Haye visant à rassurer sur le devenir de l’Alliance et calibré pour éviter un esclandre du président américain.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait ainsi été à l’origine maintenu à l’écart, après son altercation avec le milliardaire américain dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Mais il devrait finalement rencontrer son homologue américain mercredi, en marge du sommet, selon un haut responsable de la présidence ukrainienne.Attendu mardi dans la soirée, le locataire de la Maison Blanche participera à un dîner de gala, à l’invitation du roi des Pays-Bas, Willem-Alexander.Les frappes américaines en Iran, et l’annonce par le président américain d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, seront également dans tous les esprits. Mais le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, espère que la situation au Moyen-Orient ne chamboulera pas complètement la chorégraphie du sommet qu’il a déjà qualifié d'”historique”, avant l’arrivée à La Haye du président américain et de son équipe. La nouvelle administration américaine avait jeté un froid en Europe après avoir tancé ses dirigeants et pris le parti de l’extrême-droite, notamment en Allemagne.”Le président américain et les dirigeants des Etats-Unis sont totalement engagés en faveur de l’Otan”, a assuré mardi son secrétaire général Mark Rutte, balayant les craintes d’un désengagement américain en Europe. “Arrêtez de vous préoccuper !”, a-t-il lancé à l’adresse des Européens, les appelant à se concentrer sur ce “gros problème, cet énorme caillou dans la chaussure, à savoir que nous ne dépensons pas assez, en tant qu’Européens et Canadiens”, a-t-il ajouté.- “Bond en avant” -Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump n’a eu de cesse de réclamer des pays européens de l’Alliance, et du Canada, qu’ils allouent au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense.Avec cette exigence en tête, les 32 pays membres se sont mis d’accord sur un compromis: un engagement à consacrer, d’ici 2035, 3,5% aux dépenses militaires stricto sensu, et 1,5% à des dépenses de sécurité au sens large, comme la cybersécurité ou la mobilité militaire.Ces dernières sont nettement plus faciles à atteindre dans la mesure où elles sont pour la plupart déjà envisagées ou planifiées par les Etats.Même limité à 3,5%, l’effort budgétaire est considérable, plusieurs centaines de milliards d’euros, pour nombre de pays qui peinent déjà à atteindre l’objectif de 2% de dépenses militaires, fixé en 2014 lors d’un précédent sommet.Lundi, Mark Rutte s’est réjoui de ce “bond en avant”, le Kremlin dénonçant lui mardi une “militarisation effrenée” de l’Alliance.Les Etats-Unis auraient souhaité que le communiqué final du sommet se limite à cet objectif de 5%. Mais pour les Alliés européens, la menace russe devait être mentionnée.- “Questions non tranchées” – Dans une tribune commune publiée lundi soir par le Financial Times, Emmanuel Macron et Friedrich Merz ont ainsi souligné que l’Europe devait se réarmer “non pas parce que quelqu’un nous le demande, mais parce que nous sommes clairvoyants et le devons à nos citoyens”. Le chef de l’Etat français et le chancelier allemand envoient aussi un message au président américain pour tenter de garder le conflit en Ukraine haut dans l’ordre du jour: “la principale source d’instabilité pour l’Europe vient de Russie”, martèlent-ils, et il faut donc “accroître la pression” sur Moscou, “y compris par des sanctions”, pour aboutir à un cessez-le-feu avec Kiev.La déclaration finale du sommet devrait réserver quelques mots pour l’Ukraine. Les Alliés réaffirmeront leur soutien à Kiev, qui a déjà atteint cette année quelque 35 milliards d’euros, a assuré lundi Mark Rutte.Ce dernier, de retour dans sa ville natale, n’est toutefois pas à l’abri d’un coup de théâtre de la part du président américain, comme son départ précipité du G7 la semaine dernière.”Si le sommet se passe à peu près normalement, ce sera une victoire”, résume auprès de l’AFP Camille Grand, du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR).”Mais les inconnues restent nombreuses. Les questions non tranchées aussi”, souligne-t-il. “Le nœud gordien Russie-Ukraine ne sera pas tranché à La Haye. Pourtant c’est ce qui motive les Européens à dépenser plus…”, note-t-il.