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Fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël après 12 jours de guerre

Un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur mardi entre l’Iran et Israël, après une guerre de 12 jours et des frappes aériennes américaines contre les installations nucléaires de la République islamique.Le président américain Donald Trump a affirmé que cette trêve était “désormais en vigueur”, après avoir accusé les deux pays, principalement Israël, de l’avoir violé et demandé à son indéfectible allié de ne “pas lâcher” de nouvelles bombes sur l’Iran.Les deux ennemis jurés ont promis qu’ils “riposteraient” à toute violation de la trêve. En Israël, aucune alerte n’a cependant été signalée depuis 07H45 GMT et, en Iran, l’armée a rapporté pour la dernière fois des attaques israéliennes à 05H30 GMT.Israël avait annoncé mardi matin avoir accepté la proposition américaine de cessez-le-feu et affirmé que “tous les objectifs” de la guerre, déclenchée dans le but affiché de neutraliser le programme nucléaire iranien, avaient été atteints.Téhéran, en criant “victoire”, a affirmé avoir forcé son ennemi à “cesser unilatéralement” la guerre et prévenu que l’Iran restait “en alerte”.Son président Massoud Pezeshkian s’est engagé à ce qu’il respecte le cessez-le-feu, mais à la condition qu’Israël fasse de même.- “Véritable cessez-le-feu”-La Chine, alliée de l’Iran dont elle importe son pétrole, a dit le soutenir pour parvenir à un “véritable cessez-le-feu”.Israël avait attaqué l’Iran par les airs le 13 juin, accusant une nouvelle fois Téhéran de vouloir se doter de l’arme atomique. La République islamique, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a riposté en multipliant les tirs de missiles et de drones sur Israël.Mardi matin, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d’Israël. Téhéran a démenti avoir tiré des missiles, bien qu’une source militaire israélienne ait déclaré à l’AFP que deux de ces armes avaient été interceptées.Israël va “riposter avec force à la violation du cessez-le-feu par l’Iran”, a prévenu son ministre de la Défense Israël Katz. Mais le pays a assuré ensuite s’être “retenu” de frapper l’Iran après une discussion entre Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.- “Fin officielle” de la guerre -Dans la nuit, Donald Trump avait annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu “complet et total” qui devait déboucher sur “la fin officielle” du conflit. Le Qatar a affirmé avoir “persuadé l’Iran” d’accepter un cessez-le-feu et exhorté Washington et Téhéran à reprendre leurs pourparlers sur le nucléaire.  Les appels au respect de la trêve se sont multipliés à travers le monde. Paris et Berlin, tout comme l’opposition israélienne, ont aussi appelé à la fin de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, en parallèle au cessez-le-feu avec l’Iran.- “Tout le monde est fatigué” -Avant l’annonce du cessez-le-feu, quatre personnes, selon les secours, ont toutefois été tuées à Beersheva, dans le sud d’Israël, par un tir de missile iranien qui a détruit un immeuble.Tammy Shel, une habitante de Tel-Aviv, a dit mettre tous ses espoirs dans un cessez-le-feu. “Je l’espère vraiment. Tout le monde est fatigué. Nous voulons juste avoir l’esprit en paix. Pour nous, pour les Iraniens, pour les Palestiniens, pour tout le monde dans la région”, a-t-elle confié à l’AFP.  Dans le nord de l’Iran, une frappe a fait neuf morts et détruit quatre immeubles, selon l’agence Fars, là aussi avant le début du cessez-le-feu.  Un scientifique lié au nucléaire a également été tué par une frappe israélienne, selon un média d’Etat.Dans la nuit, une série d’explosions avait secoué Téhéran, selon des journalistes de l’AFP, parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.En Iran, la guerre a fait au moins 610 morts et plus de 4.700 blessés, selon un bilan officiel qui ne recense que les victimes civiles. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 28 morts, selon les autorités.  Depuis le 13 juin, Israël a bombardé des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.Donald Trump avait appelé lundi soir les deux belligérants à pays à “avancer vers la paix”, après des tirs iraniens sur la base militaire américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés le week-end sur trois sites nucléaires iraniens.Il a tenu à “remercier l’Iran” d’avoir “prévenu” les Etats-Unis “à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne”.- Représailles “calibrées” -Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes “étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties”.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens, auxquels il a réclamé un accès. Des experts estiment que l’Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d’uranium enrichi.L’AIEA a dit toutefois n’avoir décelé jusque-là aucun indice d’un “programme systématique” de fabrication d’une bombe atomique.Portées par le cessez-le-feu, les Bourses mondiales sont en hausse vers 14H00 GMT, tandis que le pétrole creuse ses pertes.burs-sg-nr/vl

Fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël après 12 jours de guerre

Un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur mardi entre l’Iran et Israël, après une guerre de 12 jours et des frappes aériennes américaines contre les installations nucléaires de la République islamique.Le président américain Donald Trump a affirmé que cette trêve était “désormais en vigueur”, après avoir accusé les deux pays, principalement Israël, de l’avoir violé et demandé à son indéfectible allié de ne “pas lâcher” de nouvelles bombes sur l’Iran.Les deux ennemis jurés ont promis qu’ils “riposteraient” à toute violation de la trêve. En Israël, aucune alerte n’a cependant été signalée depuis 07H45 GMT et, en Iran, l’armée a rapporté pour la dernière fois des attaques israéliennes à 05H30 GMT.Israël avait annoncé mardi matin avoir accepté la proposition américaine de cessez-le-feu et affirmé que “tous les objectifs” de la guerre, déclenchée dans le but affiché de neutraliser le programme nucléaire iranien, avaient été atteints.Téhéran, en criant “victoire”, a affirmé avoir forcé son ennemi à “cesser unilatéralement” la guerre et prévenu que l’Iran restait “en alerte”.Son président Massoud Pezeshkian s’est engagé à ce qu’il respecte le cessez-le-feu, mais à la condition qu’Israël fasse de même.- “Véritable cessez-le-feu”-La Chine, alliée de l’Iran dont elle importe son pétrole, a dit le soutenir pour parvenir à un “véritable cessez-le-feu”.Israël avait attaqué l’Iran par les airs le 13 juin, accusant une nouvelle fois Téhéran de vouloir se doter de l’arme atomique. La République islamique, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a riposté en multipliant les tirs de missiles et de drones sur Israël.Mardi matin, les sirènes ont une nouvelle fois retenti dans le nord d’Israël. Téhéran a démenti avoir tiré des missiles, bien qu’une source militaire israélienne ait déclaré à l’AFP que deux de ces armes avaient été interceptées.Israël va “riposter avec force à la violation du cessez-le-feu par l’Iran”, a prévenu son ministre de la Défense Israël Katz. Mais le pays a assuré ensuite s’être “retenu” de frapper l’Iran après une discussion entre Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.- “Fin officielle” de la guerre -Dans la nuit, Donald Trump avait annoncé que les deux pays avaient accepté un cessez-le-feu “complet et total” qui devait déboucher sur “la fin officielle” du conflit. Le Qatar a affirmé avoir “persuadé l’Iran” d’accepter un cessez-le-feu et exhorté Washington et Téhéran à reprendre leurs pourparlers sur le nucléaire.  Les appels au respect de la trêve se sont multipliés à travers le monde. Paris et Berlin, tout comme l’opposition israélienne, ont aussi appelé à la fin de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, en parallèle au cessez-le-feu avec l’Iran.- “Tout le monde est fatigué” -Avant l’annonce du cessez-le-feu, quatre personnes, selon les secours, ont toutefois été tuées à Beersheva, dans le sud d’Israël, par un tir de missile iranien qui a détruit un immeuble.Tammy Shel, une habitante de Tel-Aviv, a dit mettre tous ses espoirs dans un cessez-le-feu. “Je l’espère vraiment. Tout le monde est fatigué. Nous voulons juste avoir l’esprit en paix. Pour nous, pour les Iraniens, pour les Palestiniens, pour tout le monde dans la région”, a-t-elle confié à l’AFP.  Dans le nord de l’Iran, une frappe a fait neuf morts et détruit quatre immeubles, selon l’agence Fars, là aussi avant le début du cessez-le-feu.  Un scientifique lié au nucléaire a également été tué par une frappe israélienne, selon un média d’Etat.Dans la nuit, une série d’explosions avait secoué Téhéran, selon des journalistes de l’AFP, parmi les plus violentes dans la capitale depuis le début de la guerre.En Iran, la guerre a fait au moins 610 morts et plus de 4.700 blessés, selon un bilan officiel qui ne recense que les victimes civiles. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 28 morts, selon les autorités.  Depuis le 13 juin, Israël a bombardé des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens, tuant les plus hauts gradés du pays ainsi que des scientifiques du nucléaire.Donald Trump avait appelé lundi soir les deux belligérants à pays à “avancer vers la paix”, après des tirs iraniens sur la base militaire américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus importante du Moyen-Orient, en représailles aux raids américains menés le week-end sur trois sites nucléaires iraniens.Il a tenu à “remercier l’Iran” d’avoir “prévenu” les Etats-Unis “à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne”.- Représailles “calibrées” -Pour Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group, les représailles iraniennes “étaient calibrées et annoncées de manière à ne pas entraîner de victimes américaines, permettant ainsi une sortie de crise pour les deux parties”.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts infligés aux sites iraniens, auxquels il a réclamé un accès. Des experts estiment que l’Iran pourrait avoir évacué le matériel nucléaire des sites touchés et Téhéran a affirmé toujours posséder des stocks d’uranium enrichi.L’AIEA a dit toutefois n’avoir décelé jusque-là aucun indice d’un “programme systématique” de fabrication d’une bombe atomique.Portées par le cessez-le-feu, les Bourses mondiales sont en hausse vers 14H00 GMT, tandis que le pétrole creuse ses pertes.burs-sg-nr/vl

Ukraine: onze morts dans des frappes russes dans la région de Dnipropetrovsk

Au moins 11 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées mardi dans des bombardements russes dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), selon les autorités ukrainiennes, Kiev dénonçant le “message de terreur” envoyé par Moscou au moment où les négociations entre les deux camps sont au point mort.Ces nouvelles attaques meurtrières de l’armée russe contre une grande ville d’Ukraine, après une attaque d’ampleur à Kiev dans la nuit de dimanche à lundi, interviennent juste avant l’ouverture d’un sommet de l’Otan à La Haye. Arrivé au Pays-Bas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte et espère recevoir, auprès des alliés de Kiev, de nouvelles promesses d’aide à son pays après près de trois ans et demi d’invasion russe.  Sur le terrain, les forces russes continuent leur poussée dans l’Est ukrainien face à une armée ukrainienne en difficulté et moins nombreuse, et multiplient les bombardements.Aux alentours de 11H10 mardi, selon la police nationale ukrainienne, “l’armée russe a attaqué les villes de Dnipro et Samar avec des missiles”, détruisant notamment un bâtiment administratif dans la première. “Neuf résidents de Dnipro et deux résidents de Samar ont été tués”, selon la police. Plus de 100 personnes ont par ailleurs été blessées, notamment des passagers d’un train qui a été “endommagé” par ces frappes, toujours d’après cette source.D’après le parquet ukrainien, des établissements scolaires et de santé ont notamment été touchés.”En termes de dégâts, il s’agit probablement de l’une des frappes les plus importantes contre Dnipro” depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a affirmé le maire Boris Filatov.Volodymyr Zelensky a prévenu, pour sa part, que le bilan pourrait encore s’alourdir. “Défendre l’Ukraine signifie défendre la vie”, a-t-il poursuivi sur le réseau social X.  Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a rapidement dénoncé le “message de terreur et de rejet de la paix” envoyé, selon lui, par Moscou, dont l’armée avait annoncé il y a deux semaines attaquer la région de Dnipropetrovsk, une première depuis 2022.- “Renforcer la pression sur Moscou” -“Il en va de la crédibilité des alliés de renforcer la pression sur Moscou”, a exhorté M. Sybiga, alors que Volodymyr Zelensky et des dirigeants des pays membres de l’Otan, dont l’Américain Donald Trump, se réunissent à partir de mardi aux Pays-Bas.Ce sommet de l’Otan doit valider la hausse spectaculaire des dépenses de sécurité des pays membres, dans un contexte diplomatique mondial tendu.Une réunion entre MM. Zelensky et Trump, dont les relations sont fluctuantes, est prévue mercredi, selon un haut responsable ukrainien, le président américain confirmant qu’il rencontrerait “probablement” son homologue ukrainien.Le locataire de la Maison Blanche pousse pour un arrêt des hostilités, mais son implication personnelle dans le dossier ukrainien n’a, à ce stade, pas permis de rapprocher les positions toujours très éloignées des deux belligérants.Pour ce faire, Donald Trump a repris langue avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a également repris des éléments de langage du Kremlin sur les origines de la guerre, provoquant la colère de Kiev.L’Ukraine exige toujours que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à près de 20% par la Russie, tandis que Moscou souhaite que Kiev lui concède la perte des territoires ukrainiens annexés et partiellement occupés par les forces russes, tout en renonçant à rejoindre l’Otan. Des exigences inacceptables pour Volodymyr Zelensky.Et Vladimir Poutine maintient toujours ces demandes maximalistes, niant à nouveau, en fin de semaine dernière, la souveraineté de l’Ukraine: “Je considère les peuples russe et ukrainien comme un seul peuple. Dans ce sens, toute l’Ukraine nous appartient”, a-t-il lancé.- Poursuite des attaques -Dans ce contexte, la Russie poursuit ses attaques contre son voisin.Trois personnes, dont un enfant, ont été tués dans des frappes de drones russes dans l’agglomération de Soumy (nord-est), selon l’administration régionale mardi matin.A Kiev et dans sa région, dix civils avaient péri dans la nuit de dimanche à lundi dans une série de frappes russes, selon le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, une semaine après une attaque qui avait tué au moins 28 personnes dans la capitale ukrainienne.En réponse, l’Ukraine tente de frapper la Russie en profondeur, notamment pour perturber la logistique de l’armée de Moscou.Dans la nuit de lundi à mardi, un drone a visé un immeuble résidentiel dans la région de Moscou, faisant deux blessés, dont un a été hospitalisé, a indiqué sur Telegram le gouverneur local, Andreï Vorobiov.

Ukraine: onze morts dans des frappes russes dans la région de Dnipropetrovsk

Au moins 11 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées mardi dans des bombardements russes dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), selon les autorités ukrainiennes, Kiev dénonçant le “message de terreur” envoyé par Moscou au moment où les négociations entre les deux camps sont au point mort.Ces nouvelles attaques meurtrières de l’armée russe contre une grande ville d’Ukraine, après une attaque d’ampleur à Kiev dans la nuit de dimanche à lundi, interviennent juste avant l’ouverture d’un sommet de l’Otan à La Haye. Arrivé au Pays-Bas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte et espère recevoir, auprès des alliés de Kiev, de nouvelles promesses d’aide à son pays après près de trois ans et demi d’invasion russe.  Sur le terrain, les forces russes continuent leur poussée dans l’Est ukrainien face à une armée ukrainienne en difficulté et moins nombreuse, et multiplient les bombardements.Aux alentours de 11H10 mardi, selon la police nationale ukrainienne, “l’armée russe a attaqué les villes de Dnipro et Samar avec des missiles”, détruisant notamment un bâtiment administratif dans la première. “Neuf résidents de Dnipro et deux résidents de Samar ont été tués”, selon la police. Plus de 100 personnes ont par ailleurs été blessées, notamment des passagers d’un train qui a été “endommagé” par ces frappes, toujours d’après cette source.D’après le parquet ukrainien, des établissements scolaires et de santé ont notamment été touchés.”En termes de dégâts, il s’agit probablement de l’une des frappes les plus importantes contre Dnipro” depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a affirmé le maire Boris Filatov.Volodymyr Zelensky a prévenu, pour sa part, que le bilan pourrait encore s’alourdir. “Défendre l’Ukraine signifie défendre la vie”, a-t-il poursuivi sur le réseau social X.  Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a rapidement dénoncé le “message de terreur et de rejet de la paix” envoyé, selon lui, par Moscou, dont l’armée avait annoncé il y a deux semaines attaquer la région de Dnipropetrovsk, une première depuis 2022.- “Renforcer la pression sur Moscou” -“Il en va de la crédibilité des alliés de renforcer la pression sur Moscou”, a exhorté M. Sybiga, alors que Volodymyr Zelensky et des dirigeants des pays membres de l’Otan, dont l’Américain Donald Trump, se réunissent à partir de mardi aux Pays-Bas.Ce sommet de l’Otan doit valider la hausse spectaculaire des dépenses de sécurité des pays membres, dans un contexte diplomatique mondial tendu.Une réunion entre MM. Zelensky et Trump, dont les relations sont fluctuantes, est prévue mercredi, selon un haut responsable ukrainien, le président américain confirmant qu’il rencontrerait “probablement” son homologue ukrainien.Le locataire de la Maison Blanche pousse pour un arrêt des hostilités, mais son implication personnelle dans le dossier ukrainien n’a, à ce stade, pas permis de rapprocher les positions toujours très éloignées des deux belligérants.Pour ce faire, Donald Trump a repris langue avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a également repris des éléments de langage du Kremlin sur les origines de la guerre, provoquant la colère de Kiev.L’Ukraine exige toujours que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à près de 20% par la Russie, tandis que Moscou souhaite que Kiev lui concède la perte des territoires ukrainiens annexés et partiellement occupés par les forces russes, tout en renonçant à rejoindre l’Otan. Des exigences inacceptables pour Volodymyr Zelensky.Et Vladimir Poutine maintient toujours ces demandes maximalistes, niant à nouveau, en fin de semaine dernière, la souveraineté de l’Ukraine: “Je considère les peuples russe et ukrainien comme un seul peuple. Dans ce sens, toute l’Ukraine nous appartient”, a-t-il lancé.- Poursuite des attaques -Dans ce contexte, la Russie poursuit ses attaques contre son voisin.Trois personnes, dont un enfant, ont été tués dans des frappes de drones russes dans l’agglomération de Soumy (nord-est), selon l’administration régionale mardi matin.A Kiev et dans sa région, dix civils avaient péri dans la nuit de dimanche à lundi dans une série de frappes russes, selon le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, une semaine après une attaque qui avait tué au moins 28 personnes dans la capitale ukrainienne.En réponse, l’Ukraine tente de frapper la Russie en profondeur, notamment pour perturber la logistique de l’armée de Moscou.Dans la nuit de lundi à mardi, un drone a visé un immeuble résidentiel dans la région de Moscou, faisant deux blessés, dont un a été hospitalisé, a indiqué sur Telegram le gouverneur local, Andreï Vorobiov.

Sur le front, la suprématie des drones russes redessine la logistique ukrainienne

Fonçant à travers les champs, trois soldats ukrainiens serrés sur un quad sont poursuivis par un drone, que l’homme à l’arrière tente d’abattre avec un fusil de chasse : l’arme la plus efficace dans ce cas-là.Lorsque l’engin volant tombe sous les coups de chevrotine, dont la dispersion permet d’atteindre les petites cibles, tous les militaires …

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Sur le front, la suprématie des drones russes redessine la logistique ukrainienne

Fonçant à travers les champs, trois soldats ukrainiens serrés sur un quad sont poursuivis par un drone, que l’homme à l’arrière tente d’abattre avec un fusil de chasse : l’arme la plus efficace dans ce cas-là.Lorsque l’engin volant tombe sous les coups de chevrotine, dont la dispersion permet d’atteindre les petites cibles, tous les militaires exultent, car toucher un drone de 15 cm de longueur en roulant à 100 km/h relève de l’exploit.Ce jour-là, il s’agit d’un entraînement, auquel assiste l’AFP, près du front dans la région orientale de Donetsk, au coeur des combats depuis l’invasion russe à grande échelle lancée en 2022.Le tireur aurait voulu descendre sa cible plus vite, car avec l’augmentation des drones russes, “vous n’avez pas droit à l’erreur, vous ne pouvez pas vous détendre”, dit-il, cigarette au bec.Depuis deux mois, selon plusieurs soldats, la Russie a multiplié son nombre de drones pour harceler massivement la logistique ukrainienne, poussant Kiev à s’adapter constamment.- “Avantage” technologique russe -En Ukraine, des experts déplorent l’avance russe dans ce domaine, une première, semble-t-il, depuis le début de l’invasion.Moscou fabrique des drones massivement avec des “projets scientifiques monumentaux” menés par des “ingénieurs russes, iraniens et chinois”, s’inquiète Maria Berlinska, cheffe du Centre de soutien à la reconnaissance aérienne, dans une tribune.Le commandant en chef des armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a reconnu samedi que Moscou avait certains “avantages” dans la guerre par drones, notamment “en nombre et en portée” de drones à fibre optique dont les systèmes sont difficiles à brouiller. “Nous sommes en train de rattraper notre retard dans ce domaine”, a-t-il assuré.Le développement de drones a modifié la construction de fortifications, désormais collées à des bandes boisées pour moins de visibilité et plus compactes. “Aujourd’hui, un drone, surtout celui à fibre optique, peut pénétrer dans n’importe quelle fissure”, a ajouté M. Syrsky. Avec son agilité et sa vitesse, le quad permet d’évacuer les blessés en évitant les drones, à l’inverse des blindés lourds. La moto, elle, sert à attaquer ou relever les troupes.”On va finir en vélo”, lâche le soldat en tirant sur sa clope. Les routes près du front sont maintenant parcourues par des motos bardées d’antennes, des buggies en tôles rouillées ou des blindés cachés sous des mètres de filets, donnant au tableau des airs des films post-apocalyptiques Mad Max.Dans les environs de la ville de Kramatorsk, centre logistique ukrainien du front oriental, des rangées de piquets sont érigées le long des routes pour placer des filets censés préserver les véhicules des frappes de drones, même à plus de 20 km du front.- Nouvelle “philosophie” -Selon Ievguène, officier de presse de la 28e brigade mécanisée séparée, face à cette révolution militaire, l’ère des véhicules militaires est “révolue”. Depuis deux mois, la “philosophie de la guerre a changé”, l’objectif russe n’étant plus de prendre des positions çà et là, mais de vouloir faire tomber “toute la ligne de front, en visant la logistique”. Mais l’Ukraine, qui avait de l’avance lors des premières années de l’invasion, est désormais à la traîne dans la production de drones, réalisée selon des experts par des fabricants hétéroclites. Selon Maria Berlinska, Kiev tente de tenir le rythme avec “des technologies bon marché et simples”. Mais le “bricolage amateur” ne suffit pas face à une production russe qui s’industrialise.- “Tenir bon” -Avec son buggy fait de tôles soudées, Akademic, de son nom de guerre, est un adepte de la débrouille.Son équipe de geeks a monté sur l’engin des brouilleurs de signaux contre les drones, fabriqués dans des caves, non loin du front.”Ça fait maintenant trois ans que nous tenons bon, nous essayons de ne pas prendre de retard”, explique le pilote de 28 ans.Selon lui, les deux ennemis observent la façon de travailler de l’autre, améliorant les techniques, tentant de prendre l’avantage. Illustration de cette rivalité, la Russie a annoncé en juin la création de forces armées “sans pilote”, un an après une décision analogue de Kiev.L’équipe du soldat Boroda, 27 ans, a transformé un lourd drone agricole en cargo de fret, qui permet de fournir nourriture et médicaments aux fantassins, bloquées dans les tranchées pendant parfois pendant plusieurs semaines, la supériorité aérienne russe empêchant leur rotation.Moscou possède “un plus grand nombre de nouveaux drones, plus modernes”, mais n’en a pas pour l’instant “comme les nôtres, pour livrer de plus grandes quantités de produits”, assure Boroda.Il croit toujours en la victoire : “Notre objectif est plus noble, c’est nous défendre, il nous motive. Le leur, ce n’est que détruire et tuer”.

Inquiétude à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge

Des dizaines de travailleurs et de touristes sont bloqués mardi devant le portail fermé du principal point de passage entre la Thaïlande et le Cambodge, dont le vieux différend frontalier prend une ampleur rarement vue.Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est sont à couteaux tirés depuis la mort d’un soldat khmer lors d’un échange de tirs avec l’armée thaïlandaise, dans une zone frontalière disputée, fin mai.Bangkok et Phnom Penh s’opposent depuis des décennies sur le tracé de leur frontière commune longue de plus de 800 kilomètres, héritage de la présence française en Indochine, mais depuis les affrontements meurtriers de 2008-2011, jamais de telles tensions n’ont agité la région.L’armée thaïlandaise a annoncé lundi soir la fermeture de tous les points de passage terrestres, sauf pour les étudiants et les personnes nécessitant un traitement médical.Dans la ville d’Aranyaprathet (est), un portail doré a coupé la route habituellement fréquentée menant à Poipet, au Cambodge. La police anti-émeute surveille les dizaines de personnes bloquées, alors que des véhicules font demi-tour.Ce point de passage, situé sur l’axe reliant la capitale thaïlandaise Bangkok aux temples d’Angkor, est réputé pour son activité commerciale, et ses casinos côté cambodgien.Une cinquantaine de travailleurs cambodgiens, principalement des commerçants, patientent devant la frontière, sans savoir quand ils pourront rentrer chez eux.”Je voulais rentrer la nuit dernière (lundi), mais j’ai dû dormir dans ma boutique, parce que la police ne m’a pas laissée traverser”, explique Malin Po, 38 ans, qui vend des vêtements.”Je traverse la frontière tous les jours”, décrit-elle.La frustration et la confusion ont gagné la population, qui se plaint du manque d’informations.Chanta Wo, 32 ans, essaie de rentrer au Cambodge depuis qu’il a appris le décès de sa belle-mère. Ce charpentier voyage avec sa femme, leur fille de deux ans et leur bébé d’un mois, dont il a changé la couche sur un banc près du poste-frontière.- “Très inquiet” -“Je suis très inquiet”, admet-il.Quelques touristes étrangers guettent aussi un signe des autorités sous la chaleur moite.L’Italien Matteo Toso, 34 ans, visite l’Asie, avec son sac à dos, depuis deux mois.”Je vais devoir peut-être retourner à Bangkok, et prendre un avion pour le Cambodge, mais c’est plus cher”, dit-il.Les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge, deux destinations prisées des routards, pourraient dissuader les visiteurs de venir, estime le Turinois.Des dizaines de personnes sont aussi coincées du côté cambodgien de la frontière.”Je fais appel à la fois au Cambodge et à la Thaïlande pour qu’ils s’entendent à nouveau, afin que tous puissent en tirer des bénéfices”, déclare un marchand de fruits de mer de 37 ans, Phong Ratanak.Touch, 18 ans, qui travaille dans une ferme en Thaïlande, dit qu’elle n’était pas au courant des restrictions imposées par l’armée thaïlandaise. “J’attends au poste de contrôle depuis ce matin. Je ne sais pas ce qui se va se passer”, dit-elle.La police aux frontières thaïlandaise a indiqué ne pas savoir quand la frontière allait rouvrir, précisant que ses agents sur le terrain suivaient des ordres militaires, sans disposer de plus d’éléments. Bangkok a imposé des restrictions de déplacement depuis des semaines, ce à quoi Phnom Penh a riposté en interdisant l’importation de carburant ainsi que de fruits et de légumes auprès de son voisin plus riche et plus grand.Les discussions visant à apaiser les tensions sont à l’arrêt. Pis, la confiance a encore baissé depuis que l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen a fait fuiter un appel téléphonique avec la cheffe du gouvernement thaïlandais, Paetongtarn Shinawatra.Cette conversation privée a provoqué le départ d’un important parti de la coalition au pouvoir, qui a accusé Paetongtarn de manquer de poigne dans ce dossier.Depuis 2008, au moins 28 personnes sont mortes en lien avec ce conflit territorial — surtout entre 2008 et 2011 — au coeur duquel se trouve le temple cambodgien de Preah Vihear.