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Foot: Coup de massue pour Lyon, relégué en Ligue 2

C’est un séisme pour le club septuple champion de France: l’Olympique lyonnais a été rétrogradé en Ligue 2 par le gendarme financier du football français, en dépit des arguments financiers présentés mardi par son président, l’Américain John Textor.Le club rhodanien a déclaré dans la soirée qu’il faisait “immédiatement” appel de cette décision “incompréhensible”. La Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) avait confirmé quelques heures plus tôt la rétrogradation du club qu’elle avait décidée en novembre dernier à titre conservatoire, assortie alors d’une interdiction de recruter et d’un encadrement de la masse salariale.L’OL entend démontrer devant la commission d’appel de la DNCG “(sa) capacité à apporter les ressources nécessaires en termes de trésorerie pour garantir le maintien” en Ligue 1, indique le club dans un communiqué.”Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la DNCG, satisfaisant toutes ses demandes avec des investissements en fonds propres supérieurs aux montants demandés”, se défend l’OL. “Grâce aux apports en fonds propres de nos actionnaires et à la vente (des parts du club anglais) de Crystal Palace, notre trésorerie s’est considérablement améliorée et nous disposons de ressources plus que suffisantes pour la saison 2025-2026″, plaide encore le club.”Nous ne comprenons sincèrement pas comment une décision administrative a pu reléguer un si grand club français”, est-il ajouté, alors que la sanction a été annoncée dans la soirée par la Ligue de football professionnel via un communiqué laconique: “Olympique lyonnais: Rétrogradation en Championnat Ligue 2.”De son côté, Jean-Michel Aulas, le prédécesseur de John Textor, a évoqué “un coup terrible pour tous ceux qui aiment profondément” l’OL. Celui qui a repris le club en L2 en 1987 et l’a présidé pendant 36 ans, le menant aux succès des années 2000, ajoute cependant qu’il souhaite “de tout (son) coeur que l’appel, et les garanties que pourra apporter l’OL — et surtout celles de John Textor et de ses associés au sein d’Eagle Football Holding — permettront de revenir sur cette situation inédite”.- L’optimisme de Textor -A la sortie de son audition dans la journée devant la DNCG, John Textor avait pourtant tenu des propos optimistes. “Nous sommes très satisfaits des procédures mises en place par la DNCG cette année”, s’était-il félicité.”Vous pouvez le constater grâce aux contributions de nos actionnaires, nous avons investi de nouveaux capitaux, non seulement pour la DNCG mais aussi pour l’octroi des licences UEFA”, avait soutenu le dirigeant.Son optimisme a fait long feu. Et ce n’est pas la première fois que ses propos se heurtent à la réalité des décisons.Depuis novembre, et surtout ces dernières semaines, les signaux semblaient pourtant plutôt positifs et si des mesures d’encadrement étaient toujours envisagées, l’option d’une rétrogradation en Ligue 2 ne semblait plus vraiment d’actualité à Lyon.Surtout après l’annonce lundi que John Textor avait obtenu un accord pour la cession de ses parts dans Crystal Palace à l’homme d’affaires américain Robert Wood Johnson, propriétaire de l’équipe de football américain des New York Jets, une transaction estimée à 222 millions d’euros par la BBC.Eagle Football Holding avait auparavant lancé le 13 juin son introduction à la Bourse de New York. Mais le fruit de cette opération, qui dépend des conditions de marché, n’est pas encore déterminé, pas plus que ce pourrait toucher l’OL du produit de la cession des parts dans Crystal Palace.- Des liquidités renforcées -En revanche, Eagle et ses actionnaires ont pu prendre en compte dans le dossier présenté mardi à la DNCG les mesures mises en oeuvre pour soutenir les finances du club lyonnais: ils ont apporté 83 millions d’euros en trésorerie et un accord a été conclu fin janvier avec les prêteurs d’Eagle permettant un report de créances.En parallèle, pour réduire les dépenses, une centaine de salariés des services administratifs et commerciaux sont partis dans le cadre d’un plan de départs volontaires. Sur le plan sportif, les fins des contrats d’Alexandre Lacazette, Nicolas Tagliafico et Anthony Lopes, et les transferts de Maxence Caqueret cet hiver et de Rayan Cherki, cédé pour 42,5 millions d’euros à Manchester City voilà deux semaines, ont allégé la masse salariale.Il faut ajouter 19,5 millions pour les options d’achat obligatoires pour Saïd Benrahama (12 M EUR à Neom/promu en 1re div. saoudienne), Amin Sarr (5 M EUR à Vérone) et Johann Lepenant (2,5 M EUR à Nantes).Et le club peut encore enregistrer des rentrées d’argent au cours du mercato estival: la valeur marchande de son jeune international belge Malick Fofana est estimée à 30 millions d’euros au moins par le site Transfermarkt qui fait référence.L’OL doit reprendre l’entraînement le 7 juillet, et l’incertitude sur son avenir aura des répercussions sur son effectif et son projet sportif.

Météorologue dans l’Arctique norvégien, métier artisanal et solitaire

Dans le froid de l’Arctique norvégien, le météorologue Trond Robertsen a relevé en avril une dernière fois, à la main, le niveau des précipitations sur l’île aux Ours, où il a assisté en première ligne au réchauffement climatique.A 66 ans, M. Robertsen a pris sa retraite après avoir vécu dans des conditions spartiates au gré …

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Météorologue dans l’Arctique norvégien, métier artisanal et solitaire

Dans le froid de l’Arctique norvégien, le météorologue Trond Robertsen a relevé en avril une dernière fois, à la main, le niveau des précipitations sur l’île aux Ours, où il a assisté en première ligne au réchauffement climatique.A 66 ans, M. Robertsen a pris sa retraite après avoir vécu dans des conditions spartiates au gré de missions d’une durée totale de huit ans, sur deux îles de l’archipel du Svalbard: Bjørnøya (île aux Ours en français) et Hogen.L’hélicoptère est le seul moyen d’atteindre l’île aux Ours, où ne résident que les neuf employés de la petite station météo, remplacés tous les six mois.”L’idée n’est pas d’y rester longtemps. C’est un rythme difficile à tenir dans la durée, avec une forme d’isolement”, témoigne le sexagénaire norvégien auprès de l’AFP.Le rythme de travail y est exigeant: “c’est une activité 24H/24H et sept jours sur sept. On travaille jour et nuit”, raconte Trond Robertsen. L’équipe fonctionne par roulement pour couvrir tous les créneaux.L’observation météo commence à 06H00. “C’est fait manuellement, il faut sortir et vérifier le seau qui recueille les précipitations”, explique l’observateur météo. “En hiver, il faut faire fondre la neige et la glace dans le seau pour pouvoir estimer la quantité de précipitations”, ajoute-t-il.Les données sont ensuite transmises aux services météorologiques de Tromsø et d’Oslo. “Cette toute petite observation est en réalité cruciale pour les systèmes de prévisions météorologiques du nord, car il y a très peu d’observations dans cette zone”, témoigne-t-il. L’île aux Ours se trouve au milieu de zones de pêche et les bulletins de météo publiés deux fois par jour sont très attendus par les navires de pêche.- Moins de glace, moins d’ours -Depuis ses premières missions dans les années 1990 dans l’Arctique, Trond Robertsen a vu le climat changer. “Quand j’ai commencé à venir dans le Nord, il y avait beaucoup de glace. Ces dernières années, il y en a moins, et aussi moins d’ours polaires. On peut vraiment voir le changement climatique”, souligne le météorologue norvégien. Les ours polaires sont une espèce classée parmi les populations vulnérables face au changement climatique depuis 1982, sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Leur nombre est en revanche presque impossible à évaluer.En hiver, les employés de la station sortent toujours par deux et toujours armés à cause de la présence des ours polaires, même si le météorologue dit qu’il est plus rare d’en rencontrer aujourd’hui.En avril, M. Robertsen a été victime d’un accident. Alors qu’il faisait de la menuiserie, il a glissé et s’est coupé un doigt et demi.A cause de conditions météo exécrables, il a dû attendre 26 heures avant d’être évacué par hélicoptère et transporté à l’hôpital après s’être blessé.”Une grosse tempête de neige venait d’arriver, et l’hélicoptère a seulement pu venir le lendemain”, raconte-t-il. Trond Robertsen ne regrette pas ces années passées dans ces conditions de vie austères.”L’Arctique m’a offert tant d’expériences et de souvenirs, perdre mon petit doigt gauche et une partie de mon annulaire, ce n’est qu’un petit prix à payer en retour”, estime-t-il. 

La dengue refait une inquiétante apparition au Bangladesh

Nouvelle alerte à la dengue au Bangladesh: l’épidémie de fièvre, propagée par les moustiques, a refait une apparition dans les hôpitaux des districts côtiers du pays, contraints de soigner les malades à même le sol.A l’heure où le réchauffement climatique modifie en profondeur la météo mondiale, les experts imputent cette brutale résurgence du virus au …

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La dengue refait une inquiétante apparition au Bangladesh

Nouvelle alerte à la dengue au Bangladesh: l’épidémie de fièvre, propagée par les moustiques, a refait une apparition dans les hôpitaux des districts côtiers du pays, contraints de soigner les malades à même le sol.A l’heure où le réchauffement climatique modifie en profondeur la météo mondiale, les experts imputent cette brutale résurgence du virus au manque d’eau potable dans les régions du delta des fleuves Brahmapoutre et Gange.A Barisal (nord), Azmeri Mona Lisa Zareen est morte de la dengue au début du mois et sa fillette de deux ans est inconsolable.”Ma femme a développé une forte fièvre (…) sa tension est tombée et elle ne pouvait plus respirer”, dit son époux, Rakibul Islam Rajan, 31 ans. “Depuis sa mort, notre fille n’en finit pas de la chercher partout”.Près de la moitié des 7.500 cas enregistrés au Bangladesh en 2025 l’ont été dans le district de Barisal, selon l’Institut d’épidémiologie, de recherche et de contrôle des maladies (IEDCR).Cinq patients en sont morts, pour un total de 31 recensés dans tout le pays cette année.Ces chiffres sont encore loin de ceux constatés pendant l’épisode de 2023, où plus de 200.000 cas, dont 1.700 mortels, avaient été dénombrés.Mais dans la petite localité de Barguna, le responsable local des services de santé, Shyamol Krishna Mondal, est formel: l’épidémie actuelle est “la pire jamais vue” dans son secteur.Plus de 200 malades de la dengue y ont déjà été hospitalisés. “Nous n’avons plus de lits pour eux”, assure-t-il, “nous soignons les gens par terre”.Epidémiologiste à l’université Jahangirnagar de Dacca, Kabirul Bashar estime que le manque d’eau potable constitue “l’une des principales causes” de la récente flambée de dengue.- “Eaux stagnantes” -“Le système de distribution d’eau potable est quasi inexistant” dans certaines régions du pays de 170 millions d’habitants, relève-t-il.Résultat, nombre d’entre eux sont contraints de recourir, pour leurs besoins essentiels, à de l’eau de pluie qu’ils stockent dans des conteneurs, ce qui favorise le développement des moustiques porteurs de la maladie.En outre, notent les scientifiques, le changement climatique multiplie les tempêtes, qui propagent l’eau de mer salée plus à l’intérieur des terres, contaminant puits et lacs.”Il faut tout faire pour éviter la multiplication des eaux stagnantes. La règle devrait être intangible, malheureusement ce n’est pas le cas”, déplore Mushtuq Husain, spécialiste de santé publique et conseiller à l’IEDCR.”La hausse des températures et les précipitations de plus en plus erratiques, propices à la reproduction des moustiques, ne font qu’accroître notre vulnérabilité”, insiste-t-il.La dengue est présente au Bangladesh depuis les années 1960 mais les autorités sanitaires n’y ont recensé la première épidémie qu’en 2000.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment mis en garde contre les risques d’accélération de la dengue et des autres infections véhiculées par les moustiques, à la faveur du réchauffement des températures.Près de la moitié de la population mondiale est désormais considérée comme menacée par ces maladies, selon l’OMS, qui recense chaque année de 100 à 400 millions de cas de dengue.A Barisal, Rakibul Islam Rajan redoute que son épouse n’en soit que l’une des premières victimes et reproche aux autorités de ne pas en faire assez contre la prolifération des moustiques.”Ma femme est morte de la dengue, je ne sais pas combien d’autres vont suivre”, s’inquiète-t-il. “et je ne vois pas beaucoup de nettoyage”.

En Equateur, les producteurs de cacao se frottent les mains

L’envol des prix du cacao sur le marché international profite aux producteurs équatoriens qui avaient misé sur la fève plutôt que sur la banane, dont le pays est le premier exportateur mondial, les revenus générés dépassant même ceux de l’exploitation minière.Sur la côte pacifique de l’Equateur, la vie a changé pour les agriculteurs qui avaient …

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En Equateur, les producteurs de cacao se frottent les mains

L’envol des prix du cacao sur le marché international profite aux producteurs équatoriens qui avaient misé sur la fève plutôt que sur la banane, dont le pays est le premier exportateur mondial, les revenus générés dépassant même ceux de l’exploitation minière.Sur la côte pacifique de l’Equateur, la vie a changé pour les agriculteurs qui avaient parié sur la culture de cacaoyers.Autrefois, le prix du cacao “était très bas et on avait juste assez (d’argent) pour entretenir la ferme”, mais aujourd’hui “j’envisage de faire des économies, de décrocher un crédit et d’acheter un autre terrain” pour étendre les cultures, s’enthousiasme Cergio Lema, 50 ans, interrogé par l’AFP.Dans sa ferme située à Milagro, près de Guayaquil (sud-ouest), les fèves de cacao sont séchées sur le sol puis conditionnées dans des sacs pour l’exportation.Le quintal (100 kilos) vendu à un grossiste lui rapporte aujourd’hui 350 dollars, contre une centaine avant l’envol des cours en raison des sécheresses et des ravages de parasites sur les plantations de Côte d’Ivoire et du Ghana, les principaux producteurs mondiaux.La tonne de cacao est cotée à 9.000 dollars sur le marché international. En octobre 2024, elle a atteint un plus haut à 12.000 dollars.- Arriba – L’augmentation des prix depuis fin 2023 profite à la balance commerciale de l’Equateur, dont l’économie dépend largement de l’exploitation des ressources naturelles.En 2024, le cacao équatorien a généré 3,6 milliards de dollars de revenus, soit 600 millions de plus que l’exploitation minière.Entre septembre et mars, les exportations de cacao (2,9 milliards de dollars) ont même dépassé en valeur le secteur de la banane, une première en soixante ans, selon la Banque centrale. La banane a ensuite relevé la tête, mais le cacao la suit de près.L’Equateur est le principal exportateur de cacao dit “fin et aromatique”, très prisé en cuisine. La variété Arriba, une des plus reconnues et appréciées à travers le monde, est originaire de ce pays sud-américain. Son goût raffiné aux notes fleuries de jasmin, de violette ou de lavande présente une teneur en amertume modérée pour plus de finesse et de subtilité.En Equateur, 90% de la production de cacao est issue d’une variété génétique, le CCN-51, un clone créé dans les années 80 pour résister aux ravageurs.”La prospérité actuelle n’est pas une coïncidence, nous récoltons les fruits de nombreuses années d’investissement privé et de recherche dans une variété résistante”, affirme Ivan Ontaneda, président de l’Association nationale des exportateurs et industriels de cacao de l’Equateur (Anecacao).- Extorsion et déforestation – Benjamin Rosales, administrateur d’une exploitation de 100 hectares de cacao, se réjouit de prix “compétitifs” qui lui permettent “d’investir”.Marco Vasquez, 42 ans, a lui modernisé sa ferme dans la province de Los Rios, dans le sud-ouest du pays. “Avec les prix d’avant, il n’était pas possible d’investir”, dit-il. Là, j’ai racheté des semences, j’ai construit un petit pont pour traverser l’estuaire qui inondait auparavant les plantations”.Anecacao estime qu’environ 400.000 producteurs et exportateurs ont bénéficié de la hausse des prix. Mais, revers de la médaille, ils sont désormais la cible d’extorsions dont le nombre de cas recensés a, selon le gouvernement, presque quadruplé entre 2022 et 2024.L’attrait pour la culture de cacao alimente également la déforestation, ont alerté en 2024 plusieurs ONG. La Commission européenne n’a cependant pas classé l’Equateur dans sa première liste des pays à risque pour la production de matières premières potentiellement liées à la déforestation et à la dégradation des forêts, publiée fin mai.

Retraites: Bayrou cherche un chemin, le PS dépose une motion de censure

Le Premier ministre François Bayrou qui a rencontré mardi les partenaires sociaux pour tenter de surmonter l’échec du conclave sur les retraites est désormais visé par une motion de censure des députés PS.”Vous avez pris des engagements” qui “n’ont pas été tenus”, a lancé le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.Les socialistes reprochent à M. Bayrou de ne pas s’engager à présenter un texte qui permettrait de débattre de l’âge de départ à 64 ans.”Le but du travail que je me suis fixé c’est qu'(…) on trouve ce chemin” vers “un texte qui pourrait être examiné par la représentation nationale”, a répondu François Bayrou.Juste avant ce face-à-face dans l’hémicycle, il a reçu à Matignon les trois syndicats participant au conclave (CDFT, CFTC et CFE-CGC), puis le président du Medef, Patrick Martin, et enfin le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi.Le Premier ministre a décidé de lancer ces rendez-vous après l’échec lundi soir du conclave, qui est aussi un revers pour la méthode de dialogue social qu’il prônait.”Je ne peux pas accepter sans réagir qu’on se satisfasse d’échouer si près du but”, a-t-il expliqué mardi matin. – Liste de désaccords -Il a reçu le soutien du président Emmanuel Macron, qui depuis Oslo a “encouragé ardemment” les partenaires sociaux “à savoir aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays”. Selon les déclarations des partenaires sociaux à leur sortie de Matignon, le Premier ministre leur a notamment demandé pendant le rendez-vous de lui adresser leurs points de blocage dans leurs discussions.”L’idée est qu’il n’y ait pas de nouvelle séance de négociation, charge au Premier ministre de prendre acte et de décider d’ici la fin de la semaine ce qu’il fait de ce qui est aujourd’hui sur la table”, a déclaré Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à la sortie.Du côté du Medef, son président Patrick Martin s’est dit “tout à fait d’accord pour transmettre” au Premier ministre la liste des désaccords qui demeurent, “dans l’esprit d’aboutir” à un accord, mais “sans que cela se traduise par une augmentation des cotisations des salariés ou des entreprises”.FO et la CGT, qui étaient sorties très rapidement des discussions, n’ont pas été invitées à Matignon mardi, malgré la demande de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.Les partenaires sociaux n’ont pas réussi à trouver lundi soir un accord permettant d’aménager la réforme Borne pour la rendre moins impopulaire, et remettre le système des retraites à l’équilibre en 2030, alors qu’un déficit de 6,6 milliards d’euros est aujourd’hui prévu pour cette échéance.Les partenaires sociaux, proches d’un consensus sur les mesures en faveur des femmes ayant eu des enfants, s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité. Le Medef refuse la proposition de la CFDT, soutenue par les deux autres syndicats, d’un système à points qui permette de comptabiliser les heures de travail pénible d’un point de vue physique (port de charge, postures physiques, vibrations mécaniques) et d’obtenir une possibilité de départ anticipé.- Sous-indexation -Il propose à la place d’avancer d’un an ou deux selon les cas les départs en retraite des personnes en invalidité ou reconnues inaptes au travail. Le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi, a exhorté mardi soir à trouver un accord sur cette question: “il faut vraiment que ce soit autour de la pénibilité qu’on puisse trouver” une “voie de passage”, a-t-il déclaré, après sa rencontre avec François Bayrou.Les partenaires sociaux se déchirent également sur le financement des mesures qui seraient adoptées. Ils sont d’accord pour que les retraités assument une très large part du coût du retour à l’équilibre, via une sous-indexation des retraites. Mais les syndicats reprochent au Medef de refuser toute participation des entreprises à ce retour à l’équilibre, en s’opposant par exemple à toute augmentation de cotisations sociales, qu’elles soient patronales ou salariales. Et les deux parties sont en désaccord sur l’ampleur du resserrement à apporter au dispositif des carrières longues, le Medef souhaitant un très gros tour de vis aux dépens des salariés, quand les syndicats n’acceptent qu’une refonte plus limitée. Le conclave était le fruit d’un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement lors du vote du budget 2025. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. La possibilité de revenir sur le départ à la retraite à 64 ans avait été vite balayée. Cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, patron des Républicains, a estimé mardi que “la plus grande réussite” du conclave serait que l’on confie la gestion des retraites aux partenaires sociaux.Avant les socialistes, La France insoumise avait très vite appelé lundi soir les autres groupes de gauche à se joindre à une motion de censure contre le gouvernement. Mais en l’absence des voix du Rassemblement national qui a prévenu qu’il ne s’y associerait pas, le gouvernement semble assuré de se maintenir. Avant d’affronter les débats budgétaires encore plus périlleux, cet été et à l’automne.are-bat-lby-fcz/ak/cbn

Taux de la Fed: Powell temporise, Trump s’acharne

Le président de la banque centrale des États-Unis (Fed) Jerome Powell a répété mardi qu’il ne voyait “pas d’urgence” à baisser les taux d’intérêt, à contre-courant d’autres membres de l’institution et surtout de Donald Trump.”Pour l’instant, nous sommes bien placés pour attendre d’en savoir plus sur l’évolution probable de l’économie avant d’envisager tout ajustement de notre politique”, a déclaré M. Powell au début d’une audition devant la Commission financière de la Chambre des représentants à Washington.”Je ne pense pas que nous avons besoin de nous presser [de bouger les taux] parce que l’économie est toujours solide”, a-t-il dit un peu plus tard. Le patron de la Fed fait face depuis des mois à un feu nourri de critiques de la part de M. Trump. Le président américain lui reproche de conduire une politique monétaire trop restrictive.Quelques heures avant l’audition de mardi, M. Trump a qualifié M. Powell de “bête” et “têtu”. Les États-Unis vont payer “pour son incompétence pendant bien des années”, a jugé le chef de l’État.”Pas d’inflation, une superbe économie. Nous devrions être au moins deux ou trois points [de pourcentage] plus bas” en matière de taux directeurs, a également affirmé le président Trump sur sa plateforme Truth Social.Il a appelé le Conseil des gouverneurs de la Fed à “agir” contre M. Powell. Vendredi dernier, il avait suggéré aux autres banquiers centraux américains de le renverser.Les taux directeurs de la Fed — qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises — sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.M. Powell, dont le mandat court jusqu’au printemps 2026, avait été propulsé à la tête de la banque centrale par M. Trump lui-même pendant son premier mandat.Interrogé sur l’impact des pressions présidentielles sur son travail, M. Powell a affirmé que lui et ses collègues étaient “uniquement concentrés” sur leur mission au service des Américains.”Tout le reste relève de la distraction en quelque sorte. (…) On fait toujours ce que l’on pense juste, et on vit avec les conséquences”, a-t-il ajouté.Il a par ailleurs jugé fondamental de préserver la crédibilité de la Fed en matière de lutte contre l’inflation.- Appels à la désescalade des taux -Les banquiers centraux américains s’attendent, à divers degrés, à voir l’inflation rebondir aux Etats-Unis du fait des droits de douane mis en place par M. Trump depuis son retour au pouvoir en janvier.Selon M. Powell, l’indice d’inflation PCE pour le mois de mai, qui sera publié vendredi, devrait montrer que les prix ont augmenté de 2,3% sur un an aux Etats-Unis. Cela représenterait une accélération par rapport à avril (+2,1%).Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) étaient tous d’accord pour laisser les taux directeurs inchangés lors de la dernière réunion de l’institution, la semaine passée.Plusieurs d’entre eux paraissent désormais pencher en faveur d’un abaissement des taux dès que possible.”Je ne pense pas que nous devrions attendre beaucoup plus”, avait affirmé le gouverneur Christopher Waller vendredi.”Si les pressions sur l’inflation restent contenues” d’ici la prochaine réunion de la Fed, les 29 et 30 juillet, “je soutiendrai une diminution des taux directeurs”, a déclaré lundi Michelle Bowman, vice-présidente de la banque centrale américaine.M. Waller est considéré comme un candidat potentiel à la succession de M. Powell. Il était devenu gouverneur de la Fed sous le premier mandat de M. Trump, à l’initiative de ce dernier.Le président américain a récemment propulsé Mme Bowman à son poste de vice-présidente chargée de la régulation, dans l’optique de lâcher la bride aux acteurs financiers.Au sein du comité de politique monétaire de la Fed, qui compte douze membres, M. Powell ne semble pas le seul à préférer attendre d’y voir plus clair avant de bouger les taux.”La politique monétaire est bien placée pour nous permettre d’attendre et de voir comment les conditions économiques évoluent”, a ainsi dit mardi le gouverneur Michael Barr, lors d’un événement organisé dans le Nebraska (centre).