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L’Holocauste des Roms, génocide oublié

Z pour Zigeuner – Tsigane, précédant un numéro: certains survivants portent encore tatouée sur la peau l’horreur de l’Holocauste des Roms, un génocide longtemps oublié que les chercheurs tentent aujourd’hui de mieux documenter.Rosa Schneeberger fait partie des rares Sintis, communauté présente depuis le Moyen-âge dans les sociétés européennes occidentales où elle était itinérante, à être revenue des ténèbres.Elle n’avait que cinq ans lorsqu’elle a été déportée avec sa mère et sa fratrie dans le plus grand camp rom du IIIe Reich, le site de Lackenbach, édifié en 1940 en Autriche annexée, où des familles entières ont été soumises au travail forcé. Aujourd’hui âgée de 88 ans, cette Autrichienne ne convoque pas de gaîté de coeur les souvenirs qu’elle a longtemps laissés enfouis au plus profond de sa mémoire.  Mais il ne faut pas que “cela recommence”, dit-elle à Villach (sud) dans son salon empli de photos de ses quatre enfants, dix petits-enfants, deux arrière-petits-enfants. Alors pour l’AFP, elle accepte de raconter ce qu’a retenu la petite fille qu’elle était – si petite qu’elle a échappé au Z.Au camp de Lackenbach, “je n’étais rassasiée que quand je volais la nourriture des chevaux”, se remémore Rosa Schneeberger. “Ils étaient mieux nourris que nous.” “Nous les enfants”, poursuit-elle, “on devait porter des pierres”. Les adultes étaient exploités au travail du bois en forêt, pour la construction de routes ou d’autres travaux publics.Epuisés, “les plus âgés, les pauvres, tombaient” vivants dans les latrines, “les nazis les récupéraient au petit matin tout raides et tout gelés”. Elle a vu son grand-père adoré mourir de maladie sous ses yeux.Seuls 10% des 11.000 Roms et Sintis autrichiens ont survécu à la folie nazie. Quelque 4.000 ont été déportés à Lackenbach, où 237 ont succombé, victimes des épidémies, du froid, des coups.De nombreux autres ont été envoyés par convois vers les camps d’extermination de Chelmno puis d’Auschwitz (en Pologne occupée par les nazis), camp de la mort libéré il y a tout juste 80 ans le 27 janvier 1945 par les soldats soviétiques. Si Rosa Schneeberger a survécu et pu rentrer chez elle après la libération de Lackenbach en mars 1945 par l’Armée rouge, c’est parce que son père, comme de nombreux Sintis, savait jouer d’un instrument et divertissait les gardiens.- “Pas de chiffres exacts” -Combien n’ont pas bénéficié de cette providence ? Les historiens sont dans le flou. Comme Karola Fings, qui coordonne la toute première encyclopédie sur le sujet, à l’université de Heidelberg en Allemagne. “Pour de nombreux pays, nous n’avons pas encore esquissé l’ampleur exacte” de la persécution, explique-t-elle. En Estonie par exemple, la communauté a été quasiment anéantie et le dialecte qu’elle parlait n’existe plus. Belgique, Pays-Bas, Croatie… certains Etats ont été très touchés. Quand dans d’autres nations, comme la France, la Bulgarie ou la Roumanie, beaucoup ont survécu, en fonction du régime en place.Il n’existe pas de données d’avant-guerre en Europe sur la taille de la population globale rom, qui aujourd’hui rassemble 12 millions de personnes, d’une grande diversité culturelle, parmi lesquels encore quelques centaines de survivants. “Si l’on rassemble les chiffres pour lesquels on sait avec certitude qu’il s’agissait de Sintis et de Roms, nous pouvons peut-être dire qu’il y a eu entre 110.000 et 120.000 morts”, détaille Mme Fings.”Mais il y a un très grand nombre de cas non recensés” et “l’hypothèse qui s’est plus ou moins imposée dans la recherche, c’est qu’on peut parler d’environ 200.000 morts”. A part au sein du IIIe Reich, où la première rafle a eu lieu en juin 1938, rien n’a été documenté pendant que les crimes étaient commis. A la fin de la guerre, des preuves ont été détruites et dans les années qui ont suivi, les “bourreaux” réintégrés dans la société allemande “ont continué à stigmatiser les victimes roms en les qualifiant d’asociales et de criminelles”, poursuit la chercheuse allemande.Au niveau international, la recherche n’a progressé que ces 20 dernières années.Beaucoup trop tard donc, pour recueillir des témoignages d’anciens déportés – que les nazis distinguaient avec un triangle noir ou marron selon les camps.Et ce qui est “atroce dans cette histoire”, relève la spécialiste française Henriette Asséo, c’est qu’après, les survivants n’ont pas été considérés comme des “victimes raciales” tant “en Allemagne où ils n’ont pas recouvré leur nationalité pourtant ancestrale” que “dans les autres pays d’Europe centrale”.Contestation de nationalité, demande d’attestation de domicile… “le plus souvent, tout a été fait pour les exclure des réparations”, dit-elle.Pourtant, dès 1935, les lois de Nuremberg (lois raciales sur “la citoyenneté du IIIe Reich” et sur la “protection du sang allemand”) affirment que “les Tsiganes appartiennent à des races impures”. – Antitsiganisme -La reconnaissance comme génocide s’est imposée très lentement à partir des années 1980, grâce la mobilisation d’activistes roms nés après-guerre, partis de façon transnationale “à la reconquête du passé” dans le contexte de démocratisation post-communiste, souligne Mme Asséo.Ce n’est qu’en 2015 que le 2 août a été reconnu comme “Journée européenne de commémoration de l’Holocauste des Roms”.Et en décembre 2024 que l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), organisation intergouvernementale faisant référence, a publié des recommandations pour l’apprentissage de cette “histoire négligée”. Au-delà de l’oubli, la mémoire des victimes a parfois même été piétinée.Comme en Tchécoslovaquie communiste, où un élevage porcin industriel a été construit dans les années 1970 sur le site du camp bohémien de Lety, au sud-ouest de Prague.Entre 1942 et 1943, 1.300 Roms y ont été internés dans des conditions épouvantables. Plus de 300 y sont morts, dont une majorité âgés de moins de 14 ans, un chiffre sous-estimé selon des survivants. Il aura fallu 20 ans de pression pour que le gouvernement tchèque rachète puis démolisse la porcherie à partir de 2018.”Selon les sondages, au moins 75% de l’opinion publique est encore influencée par les préjugés envers les Roms, ce qui implique un manque d’intérêt pour le sujet”, déplore Jana Horvathova, descendante tchèque de survivants. Mme Horvathova est désormais à la tête d’un mémorial inauguré sur place par le président Petr Pavel en avril 2024.L’attente aura été trop longue. Le dernier déporté est mort avant l’achèvement des travaux.Si briser le silence a été si ardu, c’est aussi en raison de l’antitsiganisme. “Certains n’ont pas voulu parler parce qu’ils cachaient qu’ils étaient roms”, explique l’historienne tchèque Anna Miskova, qui a monté l’exposition permanente sur place.Un peigne, dans lequel sont encore emmêlés des cheveux, une tasse aux motifs enfantins: quelques minces traces d’humanité ont été retrouvées lors de fouilles. Elles matérialisent ce génocide si mal documenté.Lety, “c’est en fait le premier camp de concentration de ce type à être devenu un mémorial (d’envergure) et à avoir son propre musée”, souligne Karola Fings.- “S’ils savaient que j’en suis une” -Dans les familles, la mémoire n’a pas toujours été transmise. Beaucoup de survivants des camps ont épousé des non-Roms et renoncé à parler la langue de leur enfance, le romani.C’est le cas de Christine Gaal, née en 1949 dont les parents ont même abandonné leur patronyme trop typiquement rom – Sarközy – pour tenter de se fondre dans la masse. Dans sa maison de retraite à Vienne, personne ne connaît son histoire. “S’ils savaient que j’en suis une, les autres pensionnaires ne seraient plus aussi gentils avec moi”, assure-t-elle. Ses enfants ne se sentent pas Roms. Avec quels fantômes partager les coutumes, les recettes, apprendre les secrets du cymbalum, l’instrument fétiche dans tant de foyers décimés ?Sa mère, alors qu’ils étaient treize enfants, est la seule à être revenue du camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne). Son père a perdu sept frères et soeurs.”L’itinérance, les musiciens dans les auberges, les métiers que nous avions comme marchands de chevaux, c’est fini tout ça”, balaye la fille de Rosa Schneeberger, Gina Bohoni, 64 ans. “Les Sintis sont en train de disparaître”, dit-elle tristement après avoir énuméré les insultes lancées à son encontre à la récréation par les “têtes blondes” à la “négresse tsigane”, qui ferait “mieux de rentrer en Inde”. Sa nièce âgée de 27 ans écoute en silence. Porter à son tour ce lourd héritage ? A l’AFP, elle refuse de donner son nom. Si son employeur découvrait qu’elle est Rom, affirme-t-elle, ce serait une catastrophe.

Le Japon commémore le 30e anniversaire du séisme meutrier de Kobe

Des milliers de personnes, dont l’empereur du Japon, ont commémoré vendredi le 30e anniversaire du tremblement de terre qui a tué plus de 6.400 personnes et rasé une grande partie de la ville de Kobe, dans l’ouest de l’archipel.Ce séisme de magnitude 7,2 survenu le 17 janvier 1995 avait conduit le gouvernement à réviser ses mécanismes de préparation aux tremblements de terre dans l’archipel, qui concentre environ un cinquième des secousses les plus puissantes au monde.Une minute de silence a été observée avant l’aube à 05H46 locales (20H46 GMT), l’heure exacte à laquelle le séisme –le deuxième plus meurtrier au Japon depuis la Seconde Guerre mondiale– a frappé la métropole portuaire.Un homme qui a perdu sa mère et sa soeur dans la catastrophe a fait part de son traumatisme à la télévision publique NHK: “Chaque fois que je vois quelqu’un qui leur ressemble, j’ai le sentiment que c’est peut-être elles… Je vis comme ça depuis 30 ans”.Le séisme a fait s’effondrer des bâtiments, ensevelissant des milliers de personnes, arraché des ponts routiers et des voies ferrées, tandis que des incendies ravageaient les maisons en bois.Les dégâts infligés à la zone portuaire, alors extrêmement dynamique, et aux infrastructures ont porté un coup dur à l’économie de Kobe, provoquant un exode de population au cours des mois et années qui ont suivi.Le Japon connaît plus de 1.000 tremblements de terre chaque année. La grande majorité sont inoffensifs, mais de puissants séismes occasionnels peuvent causer des dégâts et pertes humaines d’importance.Le Japon avait ainsi enregistré une secousse de magnitude 9, le 11 mars 2011, au large de ses côtes nord-est. Celle-ci avait déclenché un raz-de-marée qui a fait environ 20.000 morts ou disparus et provoqué l’accident nucléaire de Fukushima.Dans l’ouest, la région d’Ishikawa peine toujours à se remettre d’un séisme survenu le 1er janvier 2024, qui a tué quelque 500 personnes.Un panel gouvernemental japonais a relevé légèrement jeudi, à une fourchette entre 75 et 82%, la probabilité qu’un mégaséisme d’une magnitude équivalente à 8 ou 9 frappe le pays dans les 30 prochaines années.Outre des exercices fréquents de simulation, les autorités s’efforcent de maintenir la sensibilisation du public et de rappeler les consignes pour se préparer à des séismes majeurs.Dans une récente enquête de la NHK auprès de 1.269 personnes ayant vécu le tremblement de terre de Kobe, plus de 60% des sondés ont estimé que “les souvenirs et leçons (du drame) s’estompaient”.”Nous devons transmettre nos expériences et nos leçons, notamment pour impliquer les jeunes générations nées après le séisme”, a insisté Motohiko Saito, gouverneur de la préfecture de Hyogo, où se trouve Kobe.L’empereur Akihito et l’impératrice Michiko ont assisté à une cérémonie commémorative dans la ville, après avoir rencontré jeudi des survivants de la catastrophe.

Le Japon commémore le 30e anniversaire du séisme meutrier de Kobe

Des milliers de personnes, dont l’empereur du Japon, ont commémoré vendredi le 30e anniversaire du tremblement de terre qui a tué plus de 6.400 personnes et rasé une grande partie de la ville de Kobe, dans l’ouest de l’archipel.Ce séisme de magnitude 7,2 survenu le 17 janvier 1995 avait conduit le gouvernement à réviser ses …

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Open d’Australie: Zverev, Alcaraz et Sabalenka en huitièmes, chacun à leur rythme

Le N.2 mondial Alexander Zverev et son premier poursuivant Carlos Alcaraz (3e) ont gagné vendredi leur place en huitièmes de finale de l’Open d’Australie, respectivement en trois et quatre sets, après la fastidieuse qualification d’Aryna Sabalenka (1re) plus tôt dans la journée.- Sabalenka passe malgré son service, place à Gauff et Osaka -Double tenante du titre à Melbourne, Aryna Sabalenka a assuré l’essentiel en écartant la Danoise Clara Tauson (42e) sur le score de 7-6 (7/5), 6-4, vendredi au 3e tour. Mais sur le court de la Rod Laver Arena, elle a aussi montré une fébrilité surprenante sur ses jeux de service.La Bélarusse, qui doit atteindre les demi-finales de l’Open d’Australie pour espérer conserver son trône de N.1 mondiale face aux assauts de sa dauphine Iga Swiatek (2e), s’est fait prendre quatre fois sa mise en jeu dans le premier set et cinq fois au total.”Le premier set a été très difficile”, a souligné Sabalenka en conférence de presse. “Le remporter m’a donné un peu plus de force mentale” et de confiance quant au fait de “gagner ce match sans servir au mieux”. Sabalenka a ainsi aligné une troisième victoire en deux sets d’affilée et sera opposée en huitièmes de finale à la jeune Russe Mirra Andreeva (15e mondiale à 17 ans), qui a battu en trois sets la Polonaise Magdalena Frech (26e).Plus tôt dans la journée, la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (32e) avait mis fin en deux sets à l’aventure de l’Allemande Laura Siegemund (97e), tombeuse surprise au 2e tour de la Chinoise Qinwen Zheng (5e), finaliste en 2024 à Melbourne.L’Espagnole Paula Badosa (12e) verra elle aussi les huitièmes de finale, après sa victoire 6-4, 4-6, 6-3 contre l’Ukrainienne Marta Kostyuk (18e).Double lauréate de l’Open d’Australie et finaliste à Auckland, Naomi Osaka (51e) a entamé vers 17H00 (06H00 GMT) son match contre la Suissesse Belinda Bencic (294e), médaillée d’or des Jeux de Tokyo en 2021 et ex-4e mondiale. La N.3 mondiale Coco Gauff est attendue en début de soirée à la Margaret Court Arena, où elle jouera son 3e tour contre la Canadienne Leylah Fernandez (29e).- Zverev et Alcaraz attendent Djokovic en huitièmes  -Le N.3 mondial Carlos Alcaraz a succédé à Aryna Sabalenka sur le court de la Rod Laver Arena, avant le 3e tour du décuple vainqueur à Melbourne Novak Djokovic (7e), programmé à 19H00 (08H00 GMT).L’Espagnol, en quête en Australie du seul titre majeur qui manque à son palmarès, a gagné mais laissé échapper son premier set du tournoi contre le Portugais Nuno Borges (33e), battu 6-2, 6-4, 6-7 (3/7), 6-2.Il affrontera en huitièmes de finale le Britannique Jack Draper (18e) ou l’Australien Aleksandar Vukic (68e) pour tenter d’égaler son quart de finale de 2024, le meilleur parcours de sa carrière à l’Open d’Australie.En cas de titre à Melbourne, Alcaraz (21 ans) deviendra le plus jeune joueur à avoir remporté les quatre tournois du Grand Chelem.Vendredi, l’Espagnol s’est mis le public local dans la poche dès son match achevé en promettant de se faire tatouer un kangourou s’il gagne l’Open d’Australie. “Il ne me reste plus qu’à soulever le trophée”, a rigolé Alcaraz.Rival direct de la terreur espagnole pour le titre à Melbourne, qui serait le cas échéant son premier trophée en Grand Chelem, l’Allemand Alexander Zverev (2e) a aligné une troisième victoire en trois sets d’affilée, contre le Britannique Jacob Fearnley (92e).Champion olympique en 2021, Zverev a gagné 6-3, 6-4, 6-4 et disputera contre un Français sa place en quarts de finale. Le N.1 tricolore Ugo Humbert (14e) et son dauphin Arthur Fils (21e) croiseront le fer dans la soirée pour déterminer qui aura le redoutable privilège de se frotter à Zverev.Troisième des cinq Français présents au 3e tour de l’Open d’Australie, Benjamin Bonzi jouera en fin d’après-midi ou en début de soirée contre le Tchèque Jiri Lehecka (29e). Les matchs de Gaël Monfils (41e) et Corentin Moutet (69e) sont eux programmés samedi.

SpaceX réussit à rattraper le premier étage de sa mégafusée Starship mais perd le second

L’entreprise SpaceX d’Elon Musk a perdu jeudi tout contact avec le second étage de sa mégafusée Starship lors d’un nouveau vol d’essai au cours duquel elle a toutefois réussi la complexe manoeuvre de rattrapage du premier étage, une prouesse.Ce vol test devait être une démonstration de force pour SpaceX, quelques heures après le succès signé par Blue Origin, l’entreprise spatiale du fondateur d’Amazon Jeff Bezos, qui a mené son premier vol en orbite.La société d’Elon Musk a montré encore une fois sa maîtrise technique en parvenant à rattraper pour la deuxième fois le premier étage de sa mégafusée Starship, la plus grande jamais construite.Mais les applaudissements nourris et les cris de joie des employés se sont rapidement tus quand un responsable a annoncé la perte de communication avec le second étage.”Nous avons perdu toute communication avec le vaisseau”, a déclaré Dan Huot lors d’une retransmission vidéo, avant de préciser qu’il y avait “eu une anomalie avec l’étage supérieur”.SpaceX a ensuite confirmé sur ses réseaux que le vaisseau Starship, donnant son nom à l’ensemble de la fusée, avait fait l’objet d’un “désassemblage rapide non programmé”. Autrement dit: il a explosé.”Le succès vient de ce que nous apprenons, et le vol d’aujourd’hui nous aidera à améliorer la fiabilité de Starship”, a assuré l’entreprise sur X, réseau dont Elon Musk est également le propriétaire.Ce dernier a précisé sur X que l’explosion avait probablement été déclenchée par une “fuite d’oxygène/de carburant”.De son côté, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a rapporté avoir “brièvement ralenti et détourné les avions autour de la zone de chute des débris de véhicules spatiaux”. “Les opérations normales ont repris”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Le patron sortant de la Nasa, Bill Nelson, a lui félicité SpaceX pour avoir récupéré le propulseur, soulignant sur X que “les vols spatiaux n'(étaient) pas faciles”.- Echec devant Trump -Après avoir réussi en octobre dernier à récupérer pour la première fois le propulseur de la fusée, nommé Super Heavy, Elon Musk cherchait à prouver que cet exploit technique n’était pas le fruit du hasard.Avec succès: quelques minutes après le lancement et la séparation des deux étages, le propulseur est redescendu de manière contrôlée vers le pas de tir, où il a été immobilisé par des bras mécaniques installés sur la tour de lancement, surnommés “les baguettes”.Espérant réitérer cette impressionnante manoeuvre en novembre en présence du président élu Donald Trump, SpaceX avait dû abandonner la tentative peu après le décollage, laissant le propulseur se désintégrer dans le Golfe du Mexique.Depuis le dernier essai, des “améliorations majeures” avaient été apportées à Starship, une fusée pensée pour aller sur la Lune et Mars, avait indiqué SpaceX.L’entreprise est connue pour enchaîner les tests à haut risque afin d’adapter rapidement sa fusée en fonction des problèmes rencontrés. Une méthode risquée qui a fait son succès, SpaceX ayant pris une grande avance sur sa concurrente Blue Origin.- Possibles conflits d’intérêt -Avec sa nouvelle fusée New Glenn, Jeff Bezos, qui a adopté une démarche plus prudente, entend remettre en cause la domination d’Elon Musk sur le marché des vols commerciaux orbitaux.Les deux hommes les plus riches au monde ont fondé au début des années 2000 leurs entreprises spatiales et se disputent depuis la vedette dans le domaine.Connus pour ne pas s’entendre, ils ont toutefois salué leurs lancements respectifs jeudi, Jeff Bezos souhaitant “bonne chance” à son rival Elon Musk avant le décollage, quelques heures après que ce dernier s’est empressé de le féliciter “pour avoir atteint l’orbite dès la première tentative!”.Un échange d’amabilités qui détonne mais s’inscrit dans un contexte de rapprochement général du milieu de la tech autour de Donald Trump: la plupart des patrons du secteur assisteront à son investiture lundi.Elon Musk a dépensé des dizaines de millions de dollars pour soutenir la campagne présidentielle du républicain et a décroché en échange un poste de conseiller, soulevant des questions sur d’éventuels conflits d’intérêt avec le gouvernement. Leur grand rapprochement fait d’ailleurs planer l’inquiétude sur d’éventuelles répercussions négatives pour les activités de Jeff Bezos.

Macron est arrivé au Liban pour soutenir ses nouveaux dirigeants

Le président français Emmanuel Macron est arrivé vendredi matin à Beyrouth pour apporter son soutien aux nouveaux dirigeants du Liban et à leurs efforts pour former un gouvernement capable d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du pays.Sa visite express de 12 heures coïncide avec celle du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, arrivé jeudi soir à Beyrouth, et il est possible que les deux hommes se voient sur place, selon une source diplomatique française. La France est impliquée dans la surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah.Ce déplacement du président français vise à “aider” son homologue Joseph Aoun, élu il y a une semaine après deux ans de vacance à ce poste, et le Premier ministre désigné Nawaf Salam “à consolider la souveraineté du Liban, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité”, a déclaré l’Elysée.”Il y a maintenant un président légitime, fort, et qui bénéficie de la confiance de toute la région”, s’est félicité Emmanuel Macron dans une interview accordée au quotidien libanais indépendant L’Orient-Le Jour.Son entourage se félicite du tournant dans ce pays qui a pour Paris, ancienne puissance mandataire, “une valeur symbolique et une valeur stratégique particulière dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui”.La diplomatie française y voit une “victoire”, car Nawaf Salam, un juge international respecté, était son candidat mais butait, jusqu’ici, sur les réserves du Hezbollah.Le mouvement armé pro-iranien, incontournable au Liban, a critiqué sa nomination et a refusé de prendre part aux consultations, non contraignantes, menées par Nawaf Salam pour la formation de son cabinet.”La France a toujours demandé au Hezbollah de déposer les armes, d’adhérer à un projet strictement libanais et de devenir un acteur politique responsable”, a souligné Emmanuel Macron dans l’interview au quotidien libanais.- “Diplomatie régionale” -L’Elysée a indiqué jeudi qu’Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane avaient apporté “tout leur soutien” à la formation d’un “gouvernement fort” lors d’un entretien téléphonique.Un tel gouvernement devrait être “capable de rassembler la diversité du peuple libanais, d’assurer le respect du cessez-le-feu entre Israël et le Liban et de mener les réformes nécessaires à la prospérité, à la stabilité et à la souveraineté du pays”, a ajouté la présidence française.Emmanuel Macron a souligné dans l’interview que Paris et Ryad avaient “travaillé ensemble” sur le Liban, ajoutant que “l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam sont aussi le fruit de ce travail de diplomatie régionale”.Selon Ziad Majed, professeur à l’université américaine de Paris, plusieurs facteurs ont contribué au déblocage: “la guerre dévastatrice” entre Israël et le Hezbollah, “l’affaiblissement” de celui-ci par l’armée israélienne, “la crise économique qui dure”. Mais aussi la chute de Bachar al-Assad en Syrie, allié de l’Iran, et “une crainte de l’arrivée de Donald Trump” à la Maison Blanche, avec son “soutien à Israël”.Emmanuel Macron doit échanger dans la matinée avec le chef d’état-major de la force de paix de l’ONU (Finul), le général Jean-Jacques Fatinet, ainsi qu’avec les chefs du mécanisme mis en place sous la houlette de la France et des Etats-Unis pour vérifier l’application du cessez-le-feu arraché par les deux puissances entre l’armée israélienne et le Hezbollah.Le président français va plaider pour “compléter dans le temps imparti par l’accord de cessez-le-feu”, c’est-à-dire d’ici au 26 janvier, le retrait de l’armée israélienne du sud du Liban et le déploiement de l’armée libanaise. Il pourrait aussi revenir sur l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages annoncé mercredi soir entre Israël et le Hamas à Gaza.L’Elysée promet par ailleurs des “gestes symboliques” pour mobiliser la communauté internationale au chevet du Liban, après une conférence d’aide organisée à Paris en octobre.

Macron est arrivé au Liban pour soutenir ses nouveaux dirigeants

Le président français Emmanuel Macron est arrivé vendredi matin à Beyrouth pour apporter son soutien aux nouveaux dirigeants du Liban et à leurs efforts pour former un gouvernement capable d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du pays.Sa visite express de 12 heures coïncide avec celle du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, arrivé jeudi soir à Beyrouth, et il est possible que les deux hommes se voient sur place, selon une source diplomatique française. La France est impliquée dans la surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah.Ce déplacement du président français vise à “aider” son homologue Joseph Aoun, élu il y a une semaine après deux ans de vacance à ce poste, et le Premier ministre désigné Nawaf Salam “à consolider la souveraineté du Liban, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité”, a déclaré l’Elysée.”Il y a maintenant un président légitime, fort, et qui bénéficie de la confiance de toute la région”, s’est félicité Emmanuel Macron dans une interview accordée au quotidien libanais indépendant L’Orient-Le Jour.Son entourage se félicite du tournant dans ce pays qui a pour Paris, ancienne puissance mandataire, “une valeur symbolique et une valeur stratégique particulière dans le Moyen-Orient d’aujourd’hui”.La diplomatie française y voit une “victoire”, car Nawaf Salam, un juge international respecté, était son candidat mais butait, jusqu’ici, sur les réserves du Hezbollah.Le mouvement armé pro-iranien, incontournable au Liban, a critiqué sa nomination et a refusé de prendre part aux consultations, non contraignantes, menées par Nawaf Salam pour la formation de son cabinet.”La France a toujours demandé au Hezbollah de déposer les armes, d’adhérer à un projet strictement libanais et de devenir un acteur politique responsable”, a souligné Emmanuel Macron dans l’interview au quotidien libanais.- “Diplomatie régionale” -L’Elysée a indiqué jeudi qu’Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane avaient apporté “tout leur soutien” à la formation d’un “gouvernement fort” lors d’un entretien téléphonique.Un tel gouvernement devrait être “capable de rassembler la diversité du peuple libanais, d’assurer le respect du cessez-le-feu entre Israël et le Liban et de mener les réformes nécessaires à la prospérité, à la stabilité et à la souveraineté du pays”, a ajouté la présidence française.Emmanuel Macron a souligné dans l’interview que Paris et Ryad avaient “travaillé ensemble” sur le Liban, ajoutant que “l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam sont aussi le fruit de ce travail de diplomatie régionale”.Selon Ziad Majed, professeur à l’université américaine de Paris, plusieurs facteurs ont contribué au déblocage: “la guerre dévastatrice” entre Israël et le Hezbollah, “l’affaiblissement” de celui-ci par l’armée israélienne, “la crise économique qui dure”. Mais aussi la chute de Bachar al-Assad en Syrie, allié de l’Iran, et “une crainte de l’arrivée de Donald Trump” à la Maison Blanche, avec son “soutien à Israël”.Emmanuel Macron doit échanger dans la matinée avec le chef d’état-major de la force de paix de l’ONU (Finul), le général Jean-Jacques Fatinet, ainsi qu’avec les chefs du mécanisme mis en place sous la houlette de la France et des Etats-Unis pour vérifier l’application du cessez-le-feu arraché par les deux puissances entre l’armée israélienne et le Hezbollah.Le président français va plaider pour “compléter dans le temps imparti par l’accord de cessez-le-feu”, c’est-à-dire d’ici au 26 janvier, le retrait de l’armée israélienne du sud du Liban et le déploiement de l’armée libanaise. Il pourrait aussi revenir sur l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages annoncé mercredi soir entre Israël et le Hamas à Gaza.L’Elysée promet par ailleurs des “gestes symboliques” pour mobiliser la communauté internationale au chevet du Liban, après une conférence d’aide organisée à Paris en octobre.

Macron est arrivé au Liban pour soutenir ses nouveaux dirigeants

Le président français Emmanuel Macron est arrivé vendredi matin à Beyrouth pour apporter son soutien aux nouveaux dirigeants du Liban et à leurs efforts pour former un gouvernement capable d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du pays.Sa visite express de 12 heures coïncide avec celle du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, arrivé jeudi soir …

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Trêve à Gaza: le cabinet israélien se réunit après finalisation des derniers détails

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir vendredi après la finalisation des derniers détails d’un accord pour une trêve à Gaza et la libération des otages, a indiqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Washington se disant “confiant” sur un début du cessez-le-feu dimanche. La trêve, annoncée mercredi par le Qatar et les Etats-Unis, doit prendre effet dimanche si elle est votée par le gouvernement israélien. Elle prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.”Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été informé par l’équipe de négociation que des accords ont été conclus pour la libération des otages”, a indiqué son bureau dans un communiqué.”Le Premier ministre a ordonné au cabinet politique et de sécurité de se réunir demain (vendredi). Le gouvernement se réunira ensuite pour approuver l’accord”, a déclaré le bureau de M. Netanyahu.Il a ajouté que les familles des otages avaient été informées et que des préparatifs étaient en cours pour les accueillir. Les dirigeants des pays du G7 ont qualifié l’accord d'”importante nouvelle” et appelé le Hamas et Israël à “garantir sa pleine mise en Å“uvre et la fin définitive des hostilités”, dans un communiqué.Le Premier ministre israélien est assuré d’obtenir une majorité malgré l’opposition de ministres d’extrême droite. L’un d’eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a déclaré jeudi qu’il démissionnerait si le gouvernement adoptait l’accord de trêve “irresponsable” avec le Hamas, sans pour autant quitter la coalition autour de M. Netanyahu.Israël avait affirmé jeudi que le Hamas était revenu “sur certains points” de l’accord pour “extorquer des concessions de dernière minute”. Mais un haut dirigeant du Hamas, Sami Abou Zouhri, a rejeté ces accusations.Le mouvement islamiste a aussi averti que “toute agression, tout bombardement” israélien sur Gaza mettait les otages en danger.Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est toutefois dit “confiant” sur l’entrée en vigueur de l’accord. “Je m’attends à ce que la mise en Å“uvre commence, comme nous l’avons dit, dimanche”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse d’adieu à Washington. L’Egypte, qui a participé aux efforts de médiation avec le Qatar et les Etats-Unis, a appelé à la mise en oeuvre “sans délai” de l’accord.Dans la bande de Gaza, où l’annonce de la trêve avait déclenché des scènes de joie, des frappes israéliennes ont fait 81 morts en 24 heures, avait indiqué le ministère de la Santé du Hamas jeudi. La Défense civile a fait état d’une “forte intensification” des bombardements, qui se sont poursuivis durant la journée. L’armée a déclaré avoir frappé environ “50 cibles” en 24 heures. – Accélération des négociations -La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.L’annonce de l’accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d’un an, à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche.Ce dernier a assuré jeudi que l’accord n’aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration.”Nous avons changé le cours des choses, et nous l’avons changé rapidement, et franchement, il vaudrait mieux que ce soit fait avant que je ne prête serment”, a-t-il ajouté s’exprimant dans un podcast conservateur.L’accord doit entrer en vigueur dimanche pour une première phase comprenant “un cessez-le-feu total”, selon le président américain Joe Biden, la libération de 33 otages, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué M. Biden.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, a-t-il ajouté.- L’après-guerre en suspens -La troisième et dernière étape doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. Le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu.