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De premières libérations d’otages à Gaza attendues dimanche

De premiers otages retenus à Gaza devraient être libérés dimanche, au premier jour de la trêve, après le feu vert attendu du gouvernement israélien à l’accord qui doit mettre fin à 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas.Malgré l’annonce d’un accord de cessez-le-feu par le Qatar et les Etats-Unis, l’armée israélienne a poursuivi …

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Les derniers témoins des camps de la mort, jusqu’au bout contre l’oubli

lls avaient 15 ans, 4 ans, 7 mois. Certains sont nés là-bas. Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen, Buchenwald, Ravensbrück. Ils ont survécu, vécu, fondé des familles et comptent transmettre, jusqu’au bout, contre l’oubli.Pour la première ou la millième fois, au soir de leur existence, des rescapés ont répondu à ces questions vertigineuses: que fallait-il dire de leur déportation, qu’ont-ils …

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Geneviève Callerot, résistante honorée à 102 ans pour avoir aidé des familles à passer en zone libre

C’est l’une des rares centenaires à avoir reçu la légion d’honneur: Geneviève Callerot, décédée jeudi à l’âge de 108 ans en Dordogne, avait été distinguée en 2018 pour avoir aidé avec sa famille à faire passer en zone libre plus de 200 personnes pendant la Seconde Guerre mondiale.Cette paysanne, devenue écrivaine à la retraite, avait alors reçu l’AFP dans sa ferme périgourdine, où elle a encore vécu plusieurs années, avant de finir ses jours dans un Ehpad de Saint-Aulaye-Puymangou.”Je n’en voulais pas (de la légion d’honneur) parce qu’il y a des tas d’autres gens qui la méritaient beaucoup plus et puis j’ai réfléchi, je vais quand même la prendre en association avec mes parents, mes frères et sÅ“urs”, expliquait la centenaire, née en 1916 à Paris, avec ses lunettes autour du cou et ses prothèses auditives.De la Dordogne occupée, ils ont fait passer des juifs bien sûr et aussi toute autre personne qui voulait entrer en zone libre, à quelques kilomètres de leur maison. Les gens qui arrivaient chez eux à Saint-Aulaye, entre Libourne (Gironde) et Périgueux, étaient trop épuisés pour repartir le jour même. – Arrêtée trois fois -Ils les accompagnaient le lendemain, toujours entre 12H00 et 14H00. “Au début on comptait. Il y en a eu plus de 200, c’est sûr”, précisait en 2018 Geneviève qui en gardait de nombreuses anecdotes. “J’ai fait passer une femme et j’étais assez furieuse. Elle est arrivée en short rouge et en blouse jaune. Jamais personne n’a eu de short ici, en plus en rouge et jaune, ça se voyait à un kilomètre. Je lui ai fait mettre une jupe foncée, elle était furieuse mais j’ai tenu bon”, se souvenait-elle. “Pourquoi elle passait? Je l’ai su plus tard. Elle était juive et sa tête était mise à prix. C’était la femme d’un médecin qui n’était pas juif”.Mais ce n’était pas sans risque. La jeune femme fut arrêtée à trois reprises. “La première fois, j’étais sur la route avec ma bicyclette”, racontait Geneviève qui portait toujours un sac d’orties et une faucille au cas où elle serait contrôlée par les Allemands. “J’ai expliqué à grand renfort de +cocorico+ et de +coin coin+ que je ramassais des orties parce qu’ils nous prenaient tout. Je ne sais pas s’il a compris que je ramassais des orties pour nourrir mes +coin coin+ et mes +cocorico+!”, souriait la centenaire qui montait encore sur son tracteur pour faucher l’herbe et aimait marcher pieds nus.- “Une combattante de l’ombre” -La troisième fois, elle a passé trois semaines en prison à Libourne: “Je ne faisais pas passer que des évadés. C’était une cousine de ma mère qui avait 56 ans et un jeune homme de 17 ans qui revenait de vacances”.”Quand on a été arrêtés, on était dans les bois. J’ai dit que j’allais voir mon fiancé. J’ai inventé un fiancé, Jacques Martin. Le temps qu’ils répertorient tous les Martin de France…”, se rappelait Geneviève avec ses yeux bleus rieurs. Elle était l’aînée d’une fratrie de cinq enfants. Au moment de recevoir la légion d’honneur, seul son frère Étienne Morise, 19 ans de moins qu’elle, était encore en vie. “Elle a fait beaucoup de résistance pendant la guerre. Ce n’était pas une guerrière mais c’était une combattante, une combattante de l’ombre. Elle a pris beaucoup de risques, mon père et sa sÅ“ur aussi”, estimait alors le petit frère, décédé en 2024.”Elle était intarissable et aimait partager son histoire avec les collégiens de la commune”, a déclaré à l’AFP vendredi le maire de Saint-Aulaye-Puymangou, Yannick Lagrenaudie.A l’heure de sa retraite d’agricultrice, cette mère de trois enfants avait aussi commencé à écrire, à 63 ans, des “romans paysans”. Son sixième et dernier livre, “Deux filles sous la botte, chronique d’une famille pendant l’occupation”, a été écrit à partir de 600 lettres échangées pendant la guerre, “parce que bientôt personne ne pourra plus dire: j’ai vu… j’y étais…”

A Lisbonne, une école perpétue l’art équestre portugais classé au patrimoine immatériel

Montée sur un marche-pied, Catarina Cabaça démêle puis brosse soigneusement la crinière d’un pur-sang lusitanien pour la tresser selon la tradition de l’art équestre portugais, classé début décembre au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco et qu’une école à Lisbonne maintient vivante.”Nous les préparons comme à l’époque!”, explique à l’AFP cette soigneuse de chevaux, qui tresse une natte à trois brins, comme cela se pratiquait à la cour royale portugaise au 18e siècle, avant un spectacle de l’école d’art équestre de Lisbonne, qui propose un véritable voyage dans le temps. Des cavaliers, montés sur des selles en peau de chamois ou de tapir, vêtus de costumes de gala avec manteaux de velours bordeaux, jambières en cuir et tricorne noir, enchaînent sur fond de musique classique des exercices chorégraphiés tels qu’ils se déroulaient à la cour royale.”Nous sommes très impressionnés par ce que nous venons de voir”, témoigne Thomas Goszczynsk, un retraité américain de 69 ans, après avoir assisté avec un groupe d’amis à ce spectacle qui perpétue “les traditions, l’artisanat, les compétences et la culture du passé”.Ce savoir-faire unique a amené le comité de l’Unesco, réuni en décembre au Paraguay, à inscrire l’art équestre portugais sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, s’ajoutant à d’autres traditions du pays ibérique, comme le fado, un chant traditionnel populaire empreint de mélancolie, reconnu en 2011.- “identité collective” -La technique portugaise de dressage équestre constitue une “source d’identité collective” et “se caractérise par la position du cavalier sur la selle, ainsi que par la tenue traditionnelle et les harnais utilisés”, a souligné l’agence onusienne.Aujourd’hui, cet art continue d’être pratiqué au Portugal et à l’étranger grâce au travail de nombreux éleveurs, artisans et cavaliers au sein d’académies, de centres hippiques et d’établissements comme l’école portugaise d’art équestre, créée en 1979 et qui compte actuellement une soixantaine de chevaux et une douzaine de cavaliers.”Nous sommes les gardiens de cet art national”, souligne Luis Calaim, administrateur de Parques Sintra, l’entité publique qui gère l’école équestre.Cette reconnaissance “est une responsabilité” car “nous jouons un rôle important dans sa préservation et sa divulgation”, estime pour sa part Carlos Tomas, 46 ans, l’un des cavaliers de cette école prestigieuse depuis près de 20 ans.L’art de l’équitation portugaise, qui se distingue aussi par l’harmonie entre le cavalier et l’animal, est intimement lié au cheval lusitanien, un pur-sang très ancien originaire du Portugal, qui jouit d’un grand prestige pour sa puissance, son allure relevée et agile mais aussi sa docilité et son obéissance.”C’est un cheval unique, différent de toutes les autres races. (…) Je le vois comme un produit portugais d’excellence, tout comme l’huile d’olive, le vin ou le liège”, commente Joao Pedro Rodrigues, maître-écuyer en chef de l’école équestre de Lisbonne.

De premières libérations d’otages à Gaza attendues dimanche

Le cabinet de sécurité israélien s’est réuni vendredi pour approuver l’accord de cessez-le-feu à Gaza, qui doit entrer en vigueur dimanche entre Israël et le Hamas avec de premières libérations d’otages attendues le jour même.Malgré l’annonce d’un accord devant mettre fin à 15 mois de guerre, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes sur le territoire palestinien, qui ont fait plus de cent morts depuis mercredi, selon les secours. L’armée avait annoncé jeudi avoir visé environ “50 cibles” en 24 heures.L’accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.La réunion du cabinet de sécurité israélien, qui a débuté vendredi et sera suivie d’un conseil des ministres dans la journée ou samedi, fait suite aux garanties obtenues sur la libération des otages, selon le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a précisé le gouvernement, alors que les familles des otages ont été informées et que des préparatifs étaient en cours pour les accueillir.”Sous réserve de l’approbation (de l’accord) par le cabinet de sécurité et le gouvernement, et de la mise en oeuvre de l’accord, la libération des otages pourra avoir lieu selon le plan prévu, les (premiers) otages devant être libérés dès dimanche”, a indiqué le bureau de M. Netanyahu.Le Premier ministre est assuré d’obtenir une majorité en faveur de l’accord malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.Israël avait affirmé jeudi que le Hamas était revenu “sur certains points” de l’accord pour “extorquer des concessions de dernière minute”, ce qu’un haut dirigeant du mouvement islamiste, Sami Abou Zouhri, a démenti.- “Embrasser ma terre” -Avant même le début de la trêve, des déplacés palestiniens chassés de chez eux par la guerre se préparaient à regagner leur maison.”J’attends dimanche matin, lorsqu’ils annonceront le cessez-le-feu”, a témoigné Nasr al-Gharabli, qui a fui sa maison de Gaza-ville, dans le nord, pour s’abriter dans un camp plus au sud.”Je vais aller embrasser ma terre, et je regrette déjà de l’avoir quittée. Si j’étais mort sur ma terre, cela aurait été mieux que d’être déplacé ici”, a-t-il ajouté.La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien. Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.- Accord en trois phases -L’annonce de l’accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d’un an, à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche.Ce dernier a assuré jeudi que l’accord n’aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration. “Nous avons changé le cours des choses, et nous l’avons changé rapidement”, a-t-il déclaré.La première phase de l’accord comprend “un cessez-le-feu total”, selon le président américain, Joe Biden, la libération de 33 otages, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué mercredi M. Biden.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, a-t-il ajouté.La troisième et dernière étape doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. Le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007. Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu, selon des experts.