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Troisième jour de trêve à Gaza, Trump doute qu’elle tienne

Le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza tient toujours mardi, trois jours après son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump exprimant toutefois des doutes quant à sa solidité.”Ce n’est pas notre guerre, c’est la leur. Mais je ne suis pas confiant”, a répondu M. Trump à …

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Troisième jour de trêve à Gaza, Trump doute qu’elle tienne

Le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza tient toujours mardi, trois jours après son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump exprimant toutefois des doutes quant à sa solidité.”Ce n’est pas notre guerre, c’est la leur. Mais je ne suis pas confiant”, a répondu M. Trump à une journaliste qui lui demandait s’il pensait que les armes allaient se taire durablement entre les deux belligérants dans le territoire palestinien dévasté.Donald Trump a exercé une intense pression sur les deux camps pour qu’un accord soit conclu avant son investiture.A peine arrivé à la Maison Blanche lundi, le républicain a révoqué un décret de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’avait auparavant félicité, lui promettant “les plus beaux jours” des relations entre les deux pays dans les années à venir.”Je pense que retravailler ensemble va porter l’alliance Etats-Unis-Israël à de plus hauts sommets encore”, avait-il ajouté.- “Plus jamais de menace” -M. Netanyahu a également déclaré lundi vouloir s’assurer que la bande de Gaza “ne présente plus jamais de menace pour Israël”, après avoir auparavant dit qu’il se réservait le droit de reprendre la guerre contre le Hamas.Un premier échange de trois otages israéliennes, prisonnières du Hamas à Gaza depuis 471 jours, contre 90 détenus palestiniens avait marqué dimanche et lundi le début d’un long processus devant mettre fin à 15 mois de guerre.Dès que les armes se sont tues, l’aide humanitaire a commencé à affluer dans la bande de Gaza, pendant que des milliers d’habitants se précipitaient pour retrouver leurs maisons.Un total de 915 camions d’aide humanitaire sont entrés lundi dans le territoire palestinien, soit plus que le nombre fixé par l’accord de cessez-le-feu, a annoncé l’ONU.La trêve initiale de 42 jours entre Israël et le Hamas est censée permettre un afflux d’aide humanitaire dans le territoire palestinien et prévoit l’entrée de 600 camions par jour.Les prochaines libérations auront lieu samedi, selon un responsable du Hamas. D’après l’armée israélienne, “trois ou quatre femmes enlevées” seront libérées chaque semaine.- “Seulement des ruines” -Durant la première phase, 33 otages retenus à Gaza doivent être libérés en échange d’environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l’armée israélienne doit se retirer d’une partie du territoire.Mais la suite du calendrier reste incertaine. Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir. En attendant, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route depuis dimanche, au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d’immeubles éventrés.”Nous sommes finalement chez nous. Il n’y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c’est notre maison”, a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.Même scène à Rafah, tout au sud. “Nous n’avons même pas pu trouver l’emplacement exact de nos maisons”, a raconté Maria Gad El Haq, déplacée elle aussi par la guerre comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza.Malgré les incertitudes, l’accord conclu le 15 janvier par l’intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, où la guerre avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël.Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.Le mouvement palestinien a affirmé, lui, que la trêve dépendait du “respect des engagements” par Israël. Lundi, il a déployé ses forces de sécurité dans la bande de Gaza, en tenue militaire ou en uniforme noir, selon des journalistes de l’AFP.En Israël, après l’émotion suscitée par les premières libérations d’otages, le journal Yedioth Ahronoth craint une suite moins heureuse.”Certains arriveront sur des brancards et des chaises roulantes. D’autres arriveront dans des cercueils…”, a écrit l’éditorialiste Sima Kadmon.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.Sur 251 personnes enlevées, 91 restent otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l’offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Troisième jour de trêve à Gaza, Trump doute qu’elle tienne

Le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza tient toujours mardi, trois jours après son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump exprimant toutefois des doutes quant à sa solidité.”Ce n’est pas notre guerre, c’est la leur. Mais je ne suis pas confiant”, a répondu M. Trump à une journaliste qui lui demandait s’il pensait que les armes allaient se taire durablement entre les deux belligérants dans le territoire palestinien dévasté.Donald Trump a exercé une intense pression sur les deux camps pour qu’un accord soit conclu avant son investiture.A peine arrivé à la Maison Blanche lundi, le républicain a révoqué un décret de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’avait auparavant félicité, lui promettant “les plus beaux jours” des relations entre les deux pays dans les années à venir.”Je pense que retravailler ensemble va porter l’alliance Etats-Unis-Israël à de plus hauts sommets encore”, avait-il ajouté.- “Plus jamais de menace” -M. Netanyahu a également déclaré lundi vouloir s’assurer que la bande de Gaza “ne présente plus jamais de menace pour Israël”, après avoir auparavant dit qu’il se réservait le droit de reprendre la guerre contre le Hamas.Un premier échange de trois otages israéliennes, prisonnières du Hamas à Gaza depuis 471 jours, contre 90 détenus palestiniens avait marqué dimanche et lundi le début d’un long processus devant mettre fin à 15 mois de guerre.Dès que les armes se sont tues, l’aide humanitaire a commencé à affluer dans la bande de Gaza, pendant que des milliers d’habitants se précipitaient pour retrouver leurs maisons.Un total de 915 camions d’aide humanitaire sont entrés lundi dans le territoire palestinien, soit plus que le nombre fixé par l’accord de cessez-le-feu, a annoncé l’ONU.La trêve initiale de 42 jours entre Israël et le Hamas est censée permettre un afflux d’aide humanitaire dans le territoire palestinien et prévoit l’entrée de 600 camions par jour.Les prochaines libérations auront lieu samedi, selon un responsable du Hamas. D’après l’armée israélienne, “trois ou quatre femmes enlevées” seront libérées chaque semaine.- “Seulement des ruines” -Durant la première phase, 33 otages retenus à Gaza doivent être libérés en échange d’environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l’armée israélienne doit se retirer d’une partie du territoire.Mais la suite du calendrier reste incertaine. Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir. En attendant, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route depuis dimanche, au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d’immeubles éventrés.”Nous sommes finalement chez nous. Il n’y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c’est notre maison”, a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.Même scène à Rafah, tout au sud. “Nous n’avons même pas pu trouver l’emplacement exact de nos maisons”, a raconté Maria Gad El Haq, déplacée elle aussi par la guerre comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza.Malgré les incertitudes, l’accord conclu le 15 janvier par l’intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, où la guerre avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël.Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.Le mouvement palestinien a affirmé, lui, que la trêve dépendait du “respect des engagements” par Israël. Lundi, il a déployé ses forces de sécurité dans la bande de Gaza, en tenue militaire ou en uniforme noir, selon des journalistes de l’AFP.En Israël, après l’émotion suscitée par les premières libérations d’otages, le journal Yedioth Ahronoth craint une suite moins heureuse.”Certains arriveront sur des brancards et des chaises roulantes. D’autres arriveront dans des cercueils…”, a écrit l’éditorialiste Sima Kadmon.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.Sur 251 personnes enlevées, 91 restent otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l’offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Corée du Sud: le président suspendu Yoon assiste à une audience de son procès en destitution

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions, assiste mardi pour la première fois à une audience de son procès en destitution, avec au bout du chemin la perte définitive de son titre ou son retour aux affaires.M. Yoon s’est vu confisquer le pouvoir le 14 décembre par l’Assemblée nationale, qui a adopté …

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“Quelle sensation formidable!” Trump retrouve la Maison Blanche

“George Washington, ça me va… Thomas Jefferson, ça me va… ” De retour dans le Bureau ovale fraîchement redécoré, Donald Trump passe en revue les portraits de ses illustres prédécesseurs qui ornent les murs. Le 47e président des Etats-Unis, qui a prêté serment depuis quelques heures, est installé au “Resolute Desk”, un massif bureau de bois …

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“Quelle sensation formidable!” Trump retrouve la Maison Blanche

“George Washington, ça me va… Thomas Jefferson, ça me va… ” De retour dans le Bureau ovale fraîchement redécoré, Donald Trump passe en revue les portraits de ses illustres prédécesseurs qui ornent les murs. Le 47e président des Etats-Unis, qui a prêté serment depuis quelques heures, est installé au “Resolute Desk”, un massif bureau de bois sombre.Devant lui, des piles de documents dans des pochettes de cuir et une boîte de ses feutres noirs favoris. A côté de lui, un conseiller qui lui passe un à un des décrets sur lesquels il appose sa signature. Face à lui, un petit groupe de journalistes.Le républicain s’engage dans une conférence de presse improvisée d’une cinquantaine de minutes.Il alterne propos outranciers contre certains adversaires politiques, annonces diplomatiques fracassantes et vantardise ouverte – ainsi quand l’ancien animateur de téléréalité dit avoir eu de “bonnes critiques” pour son discours d’investiture.Le conseiller continue à lui présenter les textes. “Celui-là, il est important”, dit le républicain, élu après une campagne particulièrement virulente contre les migrants, avant de signer un décret remettant en cause le droit du sol, qu’il juge “ridicule”. Mais qui est garanti par la Constitution.”Quelle sensation formidable!” lance le milliardaire de 78 ans, déjà président de 2017 à 2021, quand la presse veut savoir ce qu’il ressent en retrouvant le Bureau ovale, qui a été redécoré en toute hâte par ses équipes dans la journée.Le tapis bleu profond installé par Joe Biden a fait place à une teinte plus neutre, des drapeaux ont été ajoutés, et certains portraits ont changé.Donald Trump se tourne vers un mur, désigne une peinture: “Celui-là est bien”, lance-t-il.- La lettre de Biden -Il s’agit d’Andrew Jackson, septième président des Etats-Unis, que Donald Trump affectionne, mais qui est une figure très critiquée par les progressistes pour ses positions racistes et populistes. L’ancien président démocrate Joe Biden n’en avait pas voulu.Puis Donald Trump montre les portraits du premier président George Washington, et du troisième, Thomas Jefferson, des figures pour le coup consensuelles. Des choix “très prudents”, juge le 45e et désormais 47e président.Quand un journaliste lui demande si conformément aux usages, Joe Biden lui a laissé une lettre, Donald Trump lève la tête du texte qu’il vient de signer – déclarant un état d’urgence à la frontière avec le Mexique – et dit: “Peut-être. Attendez un peu.”Il ouvre le tiroir du bureau, fait “Oh”, en sort une enveloppe sur laquelle est inscrit le chiffre 47, qu’il montre aux caméras. C’est bien le message de son prédécesseur.L’ancien promoteur immobilier, qui n’a cessé d’humilier publiquement Joe Biden ces dernières années, blague en disant que sans la question du reporter, il n’aurait pas trouvé le message avant “des mois” voire “des années.””Peut-être que nous devrions tous le lire ensemble”, lance-t-il. Mais il ne s’exécute pas, la lettre reste confidentielle.Donald Trump est de retour, et sa capacité à capter, exciter, entretenir l’attention médiatique est intacte.Il le sait et en joue.Après avoir répondu à une question sur le réseau social TikTok, et alors que d’autres fusent, il balaye du regard le groupe de journalistes plantés devant lui.”Est-ce que Biden faisait des conférences de presse telles que celle-là?” demande-t-il. En sachant très bien que le démocrate de 82 ans a évité au maximum ce genre d’échanges improvisés, et suscité ainsi une grande frustration chez les journalistes.

“Quelle sensation formidable!” Trump retrouve la Maison Blanche

“George Washington, ça me va… Thomas Jefferson, ça me va… ” De retour dans le Bureau ovale fraîchement redécoré, Donald Trump passe en revue les portraits de ses illustres prédécesseurs qui ornent les murs. Le 47e président des Etats-Unis, qui a prêté serment depuis quelques heures, est installé au “Resolute Desk”, un massif bureau de bois sombre.Devant lui, des piles de documents dans des pochettes de cuir et une boîte de ses feutres noirs favoris. A côté de lui, un conseiller qui lui passe un à un des décrets sur lesquels il appose sa signature. Face à lui, un petit groupe de journalistes.Le républicain s’engage dans une conférence de presse improvisée d’une cinquantaine de minutes.Il alterne propos outranciers contre certains adversaires politiques, annonces diplomatiques fracassantes et vantardise ouverte – ainsi quand l’ancien animateur de téléréalité dit avoir eu de “bonnes critiques” pour son discours d’investiture.Le conseiller continue à lui présenter les textes. “Celui-là, il est important”, dit le républicain, élu après une campagne particulièrement virulente contre les migrants, avant de signer un décret remettant en cause le droit du sol, qu’il juge “ridicule”. Mais qui est garanti par la Constitution.”Quelle sensation formidable!” lance le milliardaire de 78 ans, déjà président de 2017 à 2021, quand la presse veut savoir ce qu’il ressent en retrouvant le Bureau ovale, qui a été redécoré en toute hâte par ses équipes dans la journée.Le tapis bleu profond installé par Joe Biden a fait place à une teinte plus neutre, des drapeaux ont été ajoutés, et certains portraits ont changé.Donald Trump se tourne vers un mur, désigne une peinture: “Celui-là est bien”, lance-t-il.- La lettre de Biden -Il s’agit d’Andrew Jackson, septième président des Etats-Unis, que Donald Trump affectionne, mais qui est une figure très critiquée par les progressistes pour ses positions racistes et populistes. L’ancien président démocrate Joe Biden n’en avait pas voulu.Puis Donald Trump montre les portraits du premier président George Washington, et du troisième, Thomas Jefferson, des figures pour le coup consensuelles. Des choix “très prudents”, juge le 45e et désormais 47e président.Quand un journaliste lui demande si conformément aux usages, Joe Biden lui a laissé une lettre, Donald Trump lève la tête du texte qu’il vient de signer – déclarant un état d’urgence à la frontière avec le Mexique – et dit: “Peut-être. Attendez un peu.”Il ouvre le tiroir du bureau, fait “Oh”, en sort une enveloppe sur laquelle est inscrit le chiffre 47, qu’il montre aux caméras. C’est bien le message de son prédécesseur.L’ancien promoteur immobilier, qui n’a cessé d’humilier publiquement Joe Biden ces dernières années, blague en disant que sans la question du reporter, il n’aurait pas trouvé le message avant “des mois” voire “des années.””Peut-être que nous devrions tous le lire ensemble”, lance-t-il. Mais il ne s’exécute pas, la lettre reste confidentielle.Donald Trump est de retour, et sa capacité à capter, exciter, entretenir l’attention médiatique est intacte.Il le sait et en joue.Après avoir répondu à une question sur le réseau social TikTok, et alors que d’autres fusent, il balaye du regard le groupe de journalistes plantés devant lui.”Est-ce que Biden faisait des conférences de presse telles que celle-là?” demande-t-il. En sachant très bien que le démocrate de 82 ans a évité au maximum ce genre d’échanges improvisés, et suscité ainsi une grande frustration chez les journalistes.

Affaire Karachi: décision en appel dans le volet financier

La cour d’appel de Paris se prononce mardi, trente ans après les faits et près de cinq ans après le jugement de première instance, sur le sort de six hommes soupçonnés d’avoir joué un rôle dans un système de commissions occultes, en marge de contrats d’armement, qui auraient alimenté la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.Dans ce volet financier de l’affaire Karachi, le tribunal correctionnel avait condamné, le 15 juin 2020, les six prévenus à des peines allant de deux à cinq ans de prison ferme.Tous avaient fait appel.Parmi eux, le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, qui avait fui au Liban juste avant le jugement, ainsi que Thierry Gaubert, un proche de Nicolas Sarkozy – deux hommes actuellement jugés dans l’affaire des soupçons de financement libyen d’une autre campagne présidentielle, celle de 2007.Au coeur de ce dossier exceptionnel par son ancienneté et son ampleur: des commissions colossales, alors légales, versées lors de ventes de frégates et de sous-marins en 1994 avec l’Arabie saoudite (Sawari II) et le Pakistan (Agosta).En première instance, le tribunal avait estimé qu’une partie de ces pots-de-vin étaient revenus en France sous forme de rétrocommissions – elles illégales -, notamment pour financer la campagne présidentielle du Premier ministre Edouard Balladur.En cause en particulier: un dépôt suspect de 10,25 millions de francs en liquide le 26 avril 1995 sur le compte de campagne du candidat.- Eléments probants pas suffisants -Mais lors du procès en appel en juin, le parquet général a estimé que le lien avec la campagne Balladur n’était pas suffisamment établi, en s’appuyant sur une décision rendue entre-temps par la Cour de justice de la République (CJR).La CJR, seule habilitée à juger des ministres pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions, avait en effet relaxé en 2021 Edouard Balladur et condamné le ministre de la Défense François Léotard, depuis décédé, à deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d’amende.Dans la lignée de cette décision, le parquet général a demandé la relaxe de Nicolas Bazire, directeur de campagne d’Edouard Balladur.Il a néanmoins requis la condamnation des cinq autres prévenus, car il a estimé qu’un réseau d’intermédiaires dit “réseau K” avait été imposé par le pouvoir politique de l’époque, alors qu’il était “inutile”, et que des commissions “exorbitantes” avaient été versées au détriment de deux entités détenues par l’Etat, la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI) et la Sofresa.L’accusation a cependant requis des sanctions bien plus basses: quatre ans avec sursis et 60.000 euros d’amende contre Thierry Gaubert ; trois ans avec sursis et 60.000 euros d’amende contre Renaud Donnedieu de Vabres, principal conseiller du ministre de la Défense François Léotard à l’époque des faits (avant d’être ministre des Affaires européennes en 2002, puis ministre de la Culture de 2004 à 2007); deux ans avec sursis et 40.000 euros d’amende contre l’ex-patron de la DCNI Dominique Castellan.Seules exceptions: les deux intermédiaires, Ziad Takieddine et Abdul Rahman Al Assir, contre qui ont été requis respectivement cinq ans de prison ferme et cinq ans, dont deux ans ferme.Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur ont émergé à la fin des années 2000, au fil de l’enquête sur l’attentat de Karachi, l’explosion d’un bus transportant des salariés de la DCN le 8 mai 2002, qui a fait 15 morts et de nombreux blessés.Toujours en cours, l’information judiciaire sur cette attaque a au départ privilégié la piste d’Al-Qaïda, puis exploré celle – non confirmée à ce jour – de représailles pakistanaises à la décision de Jacques Chirac, tombeur d’Edouard Balladur à la présidentielle 1995, d’arrêter le versement de commissions qui auraient servi à financer son adversaire.Des familles des victimes et des blessés, à l’origine de la procédure avec une plainte, se sont constitués parties civiles dans ce procès. En première instance, ils ont été déclarés irrecevables car ne pouvant être considérés comme victimes de l’infraction d’abus de biens sociaux.

Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap

Comment affronter le retour tonitruant de Donald Trump à la Maison Blanche ? Et les irruptions de son bras droit Elon Musk dans les affaires européennes ? Réunis mardi à Strasbourg, les eurodéputés tenteront d’esquisser une réponse à ces questions brûlantes.Ces débats, organisés au Parlement européen quelques heures seulement après la prestation de serment du président …

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Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap

Comment affronter le retour tonitruant de Donald Trump à la Maison Blanche ? Et les irruptions de son bras droit Elon Musk dans les affaires européennes ? Réunis mardi à Strasbourg, les eurodéputés tenteront d’esquisser une réponse à ces questions brûlantes.Ces débats, organisés au Parlement européen quelques heures seulement après la prestation de serment du président américain sous le dôme du Capitole, illustrent la douloureuse introspection dans laquelle le Vieux continent est plongé.Depuis l’élection de novembre, les dirigeants européens n’ont cessé d’affirmer que le come-back de Donald Trump à la tête de la première puissance mondiale avait cette fois-ci bien été anticipé.Tout comme ses menaces de “voler les emplois” de pays alliés, de matraquer le continent de taxes douanières, de suspendre l’aide américaine à l’Ukraine ou de claquer la porte de l’Otan.Mais face aux déclarations choc du tempétueux septuagénaire et au soutien sans équivoque d’Elon Musk au parti d’extrême droite allemande AfD, certains eurodéputés dénoncent au contraire l’attentisme, voire la fébrilité de Bruxelles.”On partage beaucoup de choses avec les Américains, mais en même temps, on ne doit pas être naïfs”, alerte la centriste Marie-Pierre Vedrenne, du groupe Renew. “On ne doit pas se faire dicter nos actions par Donald Trump ou par Elon Musk”, plaide-t-elle auprès de journalistes.- “Sentir la peur” -“Quand les bêtes sentent la peur, elles attaquent deux fois plus violemment”, renchérit la socialiste Laura Ballarin Cereza, “inquiète” de la réponse européenne aux offensives du président américain et du patron du réseau social X, Elon Musk.Sur ces dossiers, l’Europe est-elle pour autant capable de parler d’une même voix ?  Voilà tout l’objet de ces débats à Strasbourg.Mardi matin, une majorité d’eurodéputés fustigeront sans aucun doute les “ingérences” de M. Musk en Europe. Après avoir abreuvé la campagne de Donald Trump de millions de dollars, l’homme le plus riche de la planète a pris fait et cause pour l’AfD en Allemagne et organisé une conversation sur sa plateforme avec la candidate de ce parti à la chancellerie Alice Weidel, avant les élections de février.Des nombreux élus mettront aussi la pression sur la Commission pour qu’elle sanctionne le réseau social et son patron pour de possibles entorses au puissant règlement européen sur le numérique, le DSA.Mais Donald Trump et Elon Musk, également le patron de Tesla, suscitent aussi la fascination, voire l’adulation, de certains eurodéputés. Une dizaine d’entre eux ont fait le déplacement à Washington pour participer sous un froid polaire aux festivités liées à l’investiture du républicain, tout comme la Première ministre italienne Giorgia Meloni.Les appels à une plus grande fermeté de la Commission dans son application du “Digital Services Act” — qui pourraient faire risquer de copieuses amendes à Elon Musk — ont ainsi été fermement été rejetés par l’extrême droite européenne.”Nous avons l’habitude de voir ce type de censure en Chine ou à Cuba”, s’est insurgé le porte-parole des Patriotes, Alonso De Mendoza Asensi. “Il est vraiment troublant de voir que cela se produit maintenant en Europe” a-t-il dénoncé.