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Corée du Sud: le président suspendu Yoon se défend lors de son procès en destitution

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions, a assisté mardi pour la première fois à une audience de son procès en destitution et s’est défendu devant les juges qui se prononceront entre la perte définitive de son titre et son retour aux affaires.M. Yoon s’est vu confisquer le pouvoir le 14 décembre par l’Assemblée nationale, qui a adopté une motion de destitution contre lui pour son éphémère imposition de la loi martiale 11 jours plus tôt.”Je répondrai à toutes les questions ou ferai d’autres remarques si nécessaire”, a déclaré M. Yoon, qui a été autorisé à sortir du centre de détention où il est incarcéré, pour se présenter à l’audience.Interrogé par un juge, le dirigeant déchu a démenti avoir ordonné à l’armée de “faire sortir” les députés du Parlement pour les empêcher de voter contre sa déclaration de loi martiale.Plusieurs milliers de manifestants, contre et en faveur du président suspendu, se sont rassemblés mardi devant la Cour constitutionnelle.Les huit juges de la Cour constitutionnelle ont jusqu’à la mi-juin pour entériner sa sanction et le démettre définitivement, ou lui rendre son siège. Six voix sont requises pour éventuellement confirmer sa déchéance.Le dirigeant conservateur, qui avait résisté à une première descente sur mandat des autorités, a été arrêté et placé en détention le 15 janvier. Un fait sans précédent pour un chef de l’Etat sud-coréen titulaire, qu’il reste officiellement jusqu’à la décision de la Cour.Il est arrivé mardi au siège de la juridiction à bord d’un véhicule pénitentiaire bleu, ont constaté des journalistes de l’AFP. M. Yoon est apparu devant la Cour vêtu d’un costume, et non de l’uniforme habituel fourni par l’administration pénitentiaire qu’il est censé porter depuis dimanche.Après l’audience, la camionnette qui escortait M. Yoon a été vue en train de se rendre dans un hôpital de Séoul, au lieu du centre de détention.Selon le ministère de la Justice, M. Yoon s’est rendu à l’hôpital pour un “traitement médical”, sur la base des résultats d’un examen médical effectué la veille.Avec son équipe juridique, M. Yoon défend l’idée selon laquelle la mesure choc était nécessaire face à une fraude électorale, l’opposition ayant remporté haut la main le scrutin législatif d’avril 2024. Avec à la clef une majorité écrasante au Parlement.Yoon Suk Yeol a aussi plusieurs fois évoqué des “forces communistes nord-coréennes” et autres “éléments hostiles” qui menaceraient la Corée du Sud, notamment lors de son discours de proclamation de la loi martiale.L’ancien procureur vedette, qui n’était pas apparu aux deux premières audiences des 14 et 16 janvier, est le seul président sud-coréen à être venu à son procès en destitution.Ni Park Geun-hye (destituée puis emprisonnée) ni Roh Moo-hyun (rétabli) n’ont assisté aux leurs.En cas de destitution, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours.- “Refus continu de coopérer” -Yoon Suk Yeol est accusé d’avoir fait vaciller la jeune démocratie sud-coréenne en déclarant par surprise la loi martiale le 3 décembre, dans un coup de force qui a ravivé le douloureux souvenir de la dictature militaire.Au sein du Parlement cerné par des soldats, un nombre suffisant de députés était toutefois rapidement parvenu à déjouer ses plans, alors que des milliers de manifestants prodémocratie criaient leur indignation dehors.M. Yoon est visé par plusieurs enquêtes dont une pour “rébellion”, un crime passible de la peine de mort. En détention provisoire, il repousse les convocations du CIO, l’agence anticorruption qui centralise les investigations criminelles sur lui et veut l’interroger.Le CIO a expliqué dans un communiqué avoir tenté de le contraindre à obtempérer mais dit s’être heurté à son “refus continu de coopérer”.”Désobéir au mandat d’arrêt et refuser de témoigner vont progressivement être considérés comme des facteurs en sa défaveur dans son procès en destitution”, estime auprès de l’AFP l’avocat Kim Nam-ju.Le président déchu ne reconnaît pas la légalité de l’enquête criminelle et a promis de se “battre jusqu’au bout”, haranguant ses soutiens par le biais de lettres transmises via ses avocats.Avant l’aube dimanche, des centaines de ses partisans en furie ont pris d’assaut le tribunal responsable de son maintien derrière les barreaux.M. Yoon avait, la veille, comparu devant les juges, une première depuis sa mesure choc. Avec comme objectif, selon son équipe juridique, de “restaurer son honneur” en expliquant “la légitimité de la loi martiale”.Des dizaines de personnes ayant participé à l’attaque sans précédent du palais de justice ont été arrêtées, a rapporté lundi la police, faisant état de 51 blessés dans ses rangs.

Corée du Sud: le président suspendu Yoon se défend lors de son procès en destitution

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions, a assisté mardi pour la première fois à une audience de son procès en destitution et s’est défendu devant les juges qui se prononceront entre la perte définitive de son titre et son retour aux affaires.M. Yoon s’est vu confisquer le pouvoir le 14 décembre …

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Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions, a assisté mardi pour la première fois à une audience de son procès en destitution et s’est défendu devant les juges qui se prononceront entre la perte définitive de son titre et son retour aux affaires.M. Yoon s’est vu confisquer le pouvoir le 14 décembre par l’Assemblée nationale, qui a adopté une motion de destitution contre lui pour son éphémère imposition de la loi martiale 11 jours plus tôt.”Je répondrai à toutes les questions ou ferai d’autres remarques si nécessaire”, a déclaré M. Yoon, qui a été autorisé à sortir du centre de détention où il est incarcéré, pour se présenter à l’audience.Interrogé par un juge, le dirigeant déchu a démenti avoir ordonné à l’armée de “faire sortir” les députés du Parlement pour les empêcher de voter contre sa déclaration de loi martiale.Plusieurs milliers de manifestants, contre et en faveur du président suspendu, se sont rassemblés mardi devant la Cour constitutionnelle.Les huit juges de la Cour constitutionnelle ont jusqu’à la mi-juin pour entériner sa sanction et le démettre définitivement, ou lui rendre son siège. Six voix sont requises pour éventuellement confirmer sa déchéance.Le dirigeant conservateur, qui avait résisté à une première descente sur mandat des autorités, a été arrêté et placé en détention le 15 janvier. Un fait sans précédent pour un chef de l’Etat sud-coréen titulaire, qu’il reste officiellement jusqu’à la décision de la Cour.Il est arrivé mardi au siège de la juridiction à bord d’un véhicule pénitentiaire bleu, ont constaté des journalistes de l’AFP. M. Yoon est apparu devant la Cour vêtu d’un costume, et non de l’uniforme habituel fourni par l’administration pénitentiaire qu’il est censé porter depuis dimanche.Après l’audience, la camionnette qui escortait M. Yoon a été vue en train de se rendre dans un hôpital de Séoul, au lieu du centre de détention.Selon le ministère de la Justice, M. Yoon s’est rendu à l’hôpital pour un “traitement médical”, sur la base des résultats d’un examen médical effectué la veille.Avec son équipe juridique, M. Yoon défend l’idée selon laquelle la mesure choc était nécessaire face à une fraude électorale, l’opposition ayant remporté haut la main le scrutin législatif d’avril 2024. Avec à la clef une majorité écrasante au Parlement.Yoon Suk Yeol a aussi plusieurs fois évoqué des “forces communistes nord-coréennes” et autres “éléments hostiles” qui menaceraient la Corée du Sud, notamment lors de son discours de proclamation de la loi martiale.L’ancien procureur vedette, qui n’était pas apparu aux deux premières audiences des 14 et 16 janvier, est le seul président sud-coréen à être venu à son procès en destitution.Ni Park Geun-hye (destituée puis emprisonnée) ni Roh Moo-hyun (rétabli) n’ont assisté aux leurs.En cas de destitution, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours.- “Refus continu de coopérer” -Yoon Suk Yeol est accusé d’avoir fait vaciller la jeune démocratie sud-coréenne en déclarant par surprise la loi martiale le 3 décembre, dans un coup de force qui a ravivé le douloureux souvenir de la dictature militaire.Au sein du Parlement cerné par des soldats, un nombre suffisant de députés était toutefois rapidement parvenu à déjouer ses plans, alors que des milliers de manifestants prodémocratie criaient leur indignation dehors.M. Yoon est visé par plusieurs enquêtes dont une pour “rébellion”, un crime passible de la peine de mort. En détention provisoire, il repousse les convocations du CIO, l’agence anticorruption qui centralise les investigations criminelles sur lui et veut l’interroger.Le CIO a expliqué dans un communiqué avoir tenté de le contraindre à obtempérer mais dit s’être heurté à son “refus continu de coopérer”.”Désobéir au mandat d’arrêt et refuser de témoigner vont progressivement être considérés comme des facteurs en sa défaveur dans son procès en destitution”, estime auprès de l’AFP l’avocat Kim Nam-ju.Le président déchu ne reconnaît pas la légalité de l’enquête criminelle et a promis de se “battre jusqu’au bout”, haranguant ses soutiens par le biais de lettres transmises via ses avocats.Avant l’aube dimanche, des centaines de ses partisans en furie ont pris d’assaut le tribunal responsable de son maintien derrière les barreaux.M. Yoon avait, la veille, comparu devant les juges, une première depuis sa mesure choc. Avec comme objectif, selon son équipe juridique, de “restaurer son honneur” en expliquant “la légitimité de la loi martiale”.Des dizaines de personnes ayant participé à l’attaque sans précédent du palais de justice ont été arrêtées, a rapporté lundi la police, faisant état de 51 blessés dans ses rangs.

Le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes otages à Gaza

Quatre Israéliennes doivent être libérées samedi lors du prochain échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, a annoncé mardi le Hamas au troisième jour d’un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza.Le Qatar, qui a mené les négociations avec les Etats-Unis et l’Egypte, s’est dit “confiant” mardi dans la mise en oeuvre de l’accord de trêve, …

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Le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes otages à Gaza

Quatre Israéliennes doivent être libérées samedi lors du prochain échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, a annoncé mardi le Hamas au troisième jour d’un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza.Le Qatar, qui a mené les négociations avec les Etats-Unis et l’Egypte, s’est dit “confiant” mardi dans la mise en oeuvre de l’accord de trêve, après des doutes sur sa solidité émis par le président américain, Donald Trump.Le porte-parole de la diplomatie qatarie a cependant souligné que “la moindre violation par l’une des parties ou une décision politique (…) pourrait évidement conduire” à “l’effondrement” du cessez-le-feu.L’entrée en vigueur dimanche d’une trêve six semaines a marqué le début d’un processus encore incertain devant mettre fin à 15 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Dès les premières heures de la trêve, des centaines de camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer dans le territoire palestinien en ruines, pendant que des milliers d’habitants de Gaza déplacés par la guerre se précipitaient pour retrouver leur terre.Après la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens détenus par Israël, le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes retenues dans la bande de Gaza, lors du deuxième échange prévu par l’accord de trêve, a annoncé à l’AFP Taher al-Nounou, un haut dirigeant du mouvement.Selon l’armée israélienne, “trois ou quatre femmes enlevées” seront libérées chaque semaine.Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 91 sont encore retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.”Ce n’est pas notre guerre, c’est la leur. Mais je ne suis pas confiant”, a déclaré M. Trump, interrogé sur les chances d’une trêve durable.- “Plus jamais de menace” -Donald Trump a exercé une intense pression sur Israël, allié des Etats-Unis, pour qu’un accord soit conclu avant son investiture et avait aussi menacé le Hamas de vivre “l’enfer” si les otages n’étaient pas libérés.A peine arrivé à la Maison Blanche lundi, le président républicain a réaffirmé son soutien à Israël en révoquant un décret de son prédécesseur, Joe Biden, qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a par ailleurs annoncé mardi avoir lancé une opération militaire dans la zone autonome de Jénine, en Cisjordanie, visant à y “éradiquer le terrorisme,” selon le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. L’opération a fait six morts, selon l’Autorité palestinienne.En félicitant lundi Donald Trump, Benjamin Netanyahu avait déclaré vouloir s’assurer que la bande de Gaza “ne présente plus jamais de menace pour Israël”, après avoir auparavant dit qu’il se réservait le droit de reprendre la guerre.Le Hamas a lui affirmé que la trêve dépendait du “respect des engagements” par Israël. Durant la première phase de la trêve, 33 otages israéliens doivent être libérés en échange d’environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l’armée israélienne doit se retirer d’une partie du territoire.Cette trêve initiale de 42 jours doit permettre l’entrée chaque jour de 600 camions d’aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé par Israël.Lundi, 915 camions sont entrés à Gaza, a annoncé l’ONU. Un porte-parole des Affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU, Jens Laerke, a précisé qu’aucun pillage ni attaque de convoi n’avait été signalé pendant les deux premiers jours.- “Seulement des ruines” -Dès dimanche, des milliers de Palestiniens, déplacés comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire, ont pris la route au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d’immeubles éventrés.”Nous sommes finalement chez nous. Il n’y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c’est notre maison”, a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.Les mêmes scènes se répètent du nord au sud. “Les destructions ont visé des établissements d’enseignement et de santé, les installations civiles, les installations municipales, les réservoirs d’eau, les réseaux d’eau et d’égouts”, a témoigné à l’AFP Ahmed Al-Soufi, le maire de Rafah, dans le sud de Gaza. “Mais nous reconstruirons Rafah une fois de plus”, a-t-il assuré.Selon l’ONU, la reconstruction du territoire, où près de 70% des bâtiments ont été endommagés ou détruits, prendra jusqu’à 15 ans et coûtera plus de 50 milliards d’euros.L’accord de trêve conclu le 15 janvier nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire, mais la suite du calendrier reste incertaine.Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir. Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l’offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes otages à Gaza

Quatre Israéliennes doivent être libérées samedi lors du prochain échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, a annoncé mardi le Hamas au troisième jour d’un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza.Le Qatar, qui a mené les négociations avec les Etats-Unis et l’Egypte, s’est dit “confiant” mardi dans la mise en oeuvre de l’accord de trêve, après des doutes sur sa solidité émis par le président américain, Donald Trump.Le porte-parole de la diplomatie qatarie a cependant souligné que “la moindre violation par l’une des parties ou une décision politique (…) pourrait évidement conduire” à “l’effondrement” du cessez-le-feu.L’entrée en vigueur dimanche d’une trêve six semaines a marqué le début d’un processus encore incertain devant mettre fin à 15 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Dès les premières heures de la trêve, des centaines de camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer dans le territoire palestinien en ruines, pendant que des milliers d’habitants de Gaza déplacés par la guerre se précipitaient pour retrouver leur terre.Après la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens détenus par Israël, le Hamas doit libérer samedi quatre Israéliennes retenues dans la bande de Gaza, lors du deuxième échange prévu par l’accord de trêve, a annoncé à l’AFP Taher al-Nounou, un haut dirigeant du mouvement.Selon l’armée israélienne, “trois ou quatre femmes enlevées” seront libérées chaque semaine.Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 91 sont encore retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.”Ce n’est pas notre guerre, c’est la leur. Mais je ne suis pas confiant”, a déclaré M. Trump, interrogé sur les chances d’une trêve durable.- “Plus jamais de menace” -Donald Trump a exercé une intense pression sur Israël, allié des Etats-Unis, pour qu’un accord soit conclu avant son investiture et avait aussi menacé le Hamas de vivre “l’enfer” si les otages n’étaient pas libérés.A peine arrivé à la Maison Blanche lundi, le président républicain a réaffirmé son soutien à Israël en révoquant un décret de son prédécesseur, Joe Biden, qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a par ailleurs annoncé mardi avoir lancé une opération militaire dans la zone autonome de Jénine, en Cisjordanie, visant à y “éradiquer le terrorisme,” selon le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. L’opération a fait six morts, selon l’Autorité palestinienne.En félicitant lundi Donald Trump, Benjamin Netanyahu avait déclaré vouloir s’assurer que la bande de Gaza “ne présente plus jamais de menace pour Israël”, après avoir auparavant dit qu’il se réservait le droit de reprendre la guerre.Le Hamas a lui affirmé que la trêve dépendait du “respect des engagements” par Israël. Durant la première phase de la trêve, 33 otages israéliens doivent être libérés en échange d’environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l’armée israélienne doit se retirer d’une partie du territoire.Cette trêve initiale de 42 jours doit permettre l’entrée chaque jour de 600 camions d’aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé par Israël.Lundi, 915 camions sont entrés à Gaza, a annoncé l’ONU. Un porte-parole des Affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU, Jens Laerke, a précisé qu’aucun pillage ni attaque de convoi n’avait été signalé pendant les deux premiers jours.- “Seulement des ruines” -Dès dimanche, des milliers de Palestiniens, déplacés comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire, ont pris la route au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines poussiéreuses et d’immeubles éventrés.”Nous sommes finalement chez nous. Il n’y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c’est notre maison”, a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire.Les mêmes scènes se répètent du nord au sud. “Les destructions ont visé des établissements d’enseignement et de santé, les installations civiles, les installations municipales, les réservoirs d’eau, les réseaux d’eau et d’égouts”, a témoigné à l’AFP Ahmed Al-Soufi, le maire de Rafah, dans le sud de Gaza. “Mais nous reconstruirons Rafah une fois de plus”, a-t-il assuré.Selon l’ONU, la reconstruction du territoire, où près de 70% des bâtiments ont été endommagés ou détruits, prendra jusqu’à 15 ans et coûtera plus de 50 milliards d’euros.L’accord de trêve conclu le 15 janvier nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire, mais la suite du calendrier reste incertaine.Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir. Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.Au moins 46.913 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans l’offensive israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

En Syrie, un difficile retour dans les ex-bastions rebelles dévastés

Un jeune olivier, des coussins de couleur et quelques plantes égayent la maison dévastée de Omar Kafozi, dans la banlieue de Damas, où il est revenu avec sa famille après la chute du président Bachar al-Assad.”Dès que nous avons appris que le régime était parti et que les gens revenaient, nous avons rassemblé nos affaires”, …

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En Syrie, un difficile retour dans les ex-bastions rebelles dévastés

Un jeune olivier, des coussins de couleur et quelques plantes égayent la maison dévastée de Omar Kafozi, dans la banlieue de Damas, où il est revenu avec sa famille après la chute du président Bachar al-Assad.”Dès que nous avons appris que le régime était parti et que les gens revenaient, nous avons rassemblé nos affaires”, raconte cet homme de 74 ans.Des bâches en plastique couvrent les fenêtres de ce qui reste de la maison, où il vit avec sa femme, son fils, sa belle-fille et ses deux petits-enfants, sans électricité, eau courante ni salle de bain adéquate, à Hammouriyé.Comme d’autres localités de la Ghouta orientale, dans les environs de Damas, cette ancienne région rebelle a été réduite à l’état de ruines par le pouvoir d’Assad.Le régime avait réprimé d’une main de fer les manifestations qui avaient éclaté en 2011, puis avait imposé un siège implacable à la Ghouta orientale, l’un des épisodes les plus sombres du conflit.”Nous sommes revenus avec l’espoir que notre maison serait dans un meilleur état”, explique M. Kafozi.En 2018, l’armée a lancé une offensive aérienne et terrestre et des dizaines de milliers de personnes, combattants et civils, ont été évacuées vers les zones rebelles du nord-ouest dans le cadre d’accords négociés par Moscou, allié de Damas.Sa petite-fille, aujourd’hui âgée de huit ans, “était un bébé dans nos bras lorsque nous avons fui”, raconte-t-il.La chute d’Assad début décembre, au terme d’une offensive fulgurante menée par une coalition de rebelles armés dominée par des islamistes, a ouvert la voie au retour des déplacés.”Je devais absolument rentrer chez moi”, dit M. Kafozi. Mais lorsque sa fille a vu les dégâts, elle a voulu repartir. “Je lui ai dit: c’est notre maison, nous devons y revenir”, raconte-t-il avec un sourire fatigué.- Aucun regret -La famille est revenue il y a environ trois semaines depuis le nord-ouest, où elle avait vécu dans un camp de déplacés. Dehors, des enfants jouent dans une rue insalubre. Un camion livre des bouteilles de gaz, et quelques personnes passent à vélo.Le neveu de M. Kafozi, Ahmad, 40 ans, est également revenu avec sa femme et ses quatre enfants. Mais ils logent chez des proches en raison des destructions.Depuis ce qui était une chambre à coucher, ce travailleur journalier observe les bâtiments voisins éventrés, témoins silencieux des combats.”Notre espoir, c’est qu’il y aura une reconstruction dans le pays, que des organisations s’impliqueront”, dit-il: “Je ne pense pas qu’un effort individuel suffise. Les dégâts sont colossaux”.Près de 14 ans de conflit en Syrie ont fait plus de 500.000 morts, déplacé des millions de personnes, appauvri la population et dévasté le pays.Selon un responsable local, Baibars Zein, 46 ans, des bus ont ramené du nord-ouest certains habitants qui n’avaient pas les moyens de revenir par eux-mêmes à Hammouriyé.”Nous avons ramené environ 106 familles. Le nombre total de familles souhaitant revenir est d’environ 2.000″, dit-il, près d’une mosquée au minaret fortement endommagé.- “L’oppression a disparu” -“Les infrastructures ont été détruites”, souligne-t-il, en évoquant les réseaux d’électricité, d’eau, d’assainissement et de communication. “Tout doit être réparé.”Son propre frère, Saria Zein, est revenu en laissant sa femme et ses cinq enfants dans le nord-ouest pour tenter de rendre leur appartement habitable.En 2015, une frappe a coûté la vie à sa fille de sept ans et 33 autres personnes, dont plus de la moitié étaient des enfants, affirme-t-il.Sa femme, qui était à la maison, a échappé de peu à un éclat d’obus.Dans le nord-ouest, la famille a d’abord loué un logement qui s’est effondré lors du séisme dévastateur de 2023 qui a frappé la Turquie et la Syrie, raconte-t-il.Ils se sont ensuite installés dans un camp de déplacés avant de trouver un nouveau foyer.M. Zein espère terminer les réparations principales en deux semaines.Les enfants “sont vraiment enthousiastes, ils m’appellent et disent +Papa, on veut revenir+”, confie-t-il.”Nous sommes très, très optimistes: l’oppression a disparu”, dit-il: “C’est le principal.”