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En Californie, la peur des contrôles au faciès s’empare de la communauté latino

Depuis que la police de l’immigration a débarqué dans sa station de lavage auto près de Los Angeles le mois dernier, José jette constamment des coups d’œil inquiets à l’écran retransmettant en direct les images de ses onze caméras de vidéosurveillance.La descente des agents fédéraux a indigné ce jeune homme de 25 ans, qui souhaite rester anonyme de peur que son commerce soit de nouveau ciblé.”On aurait dit un contrôle au faciès”, confie-t-il à l’AFP, en montrant les images de cette opération à Downey, une banlieue du sud-est de la mégapole californienne.On y voit les policiers courser deux employés du lavage auto à la peau très foncée, avant de les arrêter. Pendant ce temps, un employé au teint plus clair monte tranquillement dans sa voiture et quitte les lieux, sans être inquiété.Les deux hommes arrêtés n’avaient pas de casier judiciaire et l’un d’eux travaillait ici depuis près de vingt ans, selon José, qui admet embaucher de nombreux migrants d’Amérique latine.”Nos dix employés ce jour-là étaient sans-papiers, ils auraient pu arrêter n’importe lequel d’entre eux”, souffle cet Américain d’origine mexicaine. Pour lui, “ce n’est pas une coïncidence s’ils s’en sont pris aux deux qui étaient les plus bronzés.”Un mois après le début des manifestations contestant l’intensification des opérations anti-migrants ordonnées par le président républicain Donald Trump à Los Angeles, la ville a retrouvé un certain calme, mais les descentes se poursuivent dans la région. Elles ciblent souvent des commerces dans des banlieues à l’est du comté, où la population est majoritairement latino-américaine. De quoi provoquer la colère de certains habitants, persuadés d’être victimes de contrôles au faciès.A Montebello, à quelques kilomètres au nord de Downey, un raid chez un carrossier a suscité la polémique. Les vidéos tournées par des témoins montrent un employé plaqué contre une grille, criant “Je suis Américain, frère !”, avant d’être relâché.- “Profilage racial” – “Je pense qu’ils font du profilage racial, ce qui est inconstitutionnel”, enrage auprès de l’AFP Mario Trujillo, conseiller municipal démocrate de Downey, qui a recensé une quinzaine de descentes en juin dans sa ville. “C’est comme s’ils passaient leur temps à rouler dans les rues à la recherche de gens qui ont le look de Mexicains.”L’administration Trump rejette catégoriquement ces accusations.”Toute affirmation selon laquelle des individus auraient été +ciblés+ par les forces de l’ordre en raison de leur couleur de peau est révoltante et catégoriquement FAUSSE”, assène Tricia McLaughlin, une porte-parole du ministère de l’Intérieur.”Nous savons à l’avance qui nous ciblons”, ajoute-t-elle, en précisant que la police de l’immigration travaille “pour expulser les pires criminels étrangers en situation irrégulière des rues américaines”.Une promesse qui semble fragilisée par l’examen des premiers chiffres concernant la vague d’arrestations du mois dernier. Selon le Los Angeles Times, qui a analysé des tableaux internes de la police de l’immigration (ICE), obtenus grâce à une loi obligeant les agences fédérales à publier sur demande certains documents d’intérêt public, 722 immigrés ont été arrêtés dans Los Angeles et sa région du 1er au 10 juin.Parmi eux, 69% n’avaient jamais été condamnés par la justice et 58% n’avaient jamais fait l’objet de poursuites.”Cette administration nous a menti, ils ne ciblent pas les criminels”, peste M. Trujillo. “Ils s’en prennent aux gens qui marchent dans la rue, aux travailleurs qui ont l’air d’être sans-papiers, latino-américains. C’est pour ça que les gens sont en colère.”Dans ce climat vicié, six sénateurs républicains locaux ont adressé une lettre à Donald Trump la semaine dernière. Ils y font part de leurs préoccupations face à des opérations “visant les criminels violents, qui ont également conduit à l’arrestation de migrants sans casier judiciaire”.Outre les sans-papiers, ces raids sur les lieux de travail “ont également semé la peur parmi les autres employés, y compris ceux qui ont un statut d’immigrant légal”, regrettent-ils.A Downey, plusieurs Latino-Américains rencontrés par l’AFP portent désormais systématiquement leurs documents sur eux, par peur d’être arrêtés à cause de leur apparence. Comme cette Mexicaine de 23 ans, employée d’un autre lavage auto et titulaire d’un permis de séjour.”Nous ne sommes pas en sécurité, même les résidents permanents”, craint-elle.

Une grève du contrôle aérien français perturbe les départs en vacances

La moitié des vols annulés à Nice, le quart dans les aéroports parisiens jeudi, et davantage vendredi: une grève de contrôleurs aériens français perturbe le début des vacances d’été de dizaines de milliers de voyageurs.Peu avant 09h00 jeudi, les vols maintenus accusaient d’importants retards: trois quarts d’heure en moyenne à Nice au départ et à l’arrivée, 36 minutes au départ de Paris-Orly, selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%). De source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens se sont déclarés grévistes jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400.La DGAC, pour mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leur poste et le volume de vols à gérer en toute sécurité, a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à une partie de leurs programmes.- Perturbations dans toute l’Europe -Les aéroports du Sud s’avèrent particulièrement affectés: outre à Nice, troisième plateforme française, la moitié des vols sont annulés à Bastia et Calvi, et 30% à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari.En région parisienne, ces annulations concernent le quart des liaisons au départ ou à l’arrivée de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, deux aéroports qui en période de pointe estivale voient transiter quelque 350.000 voyageurs par jour au total.Place forte du “low-cost”, celui de Beauvais est logé à la même enseigne, avec 25% d’annulations, selon la DGAC qui a prévenu qu'”en dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l’ensemble des aéroports français”.Vendredi, veille des vacances scolaires, la situation sera encore plus tendue dans les aéroports parisiens et à Beauvais, la DGAC y ayant ordonné une réduction du nombre de vols de 40%.Le trafic aérien dans toute l’Europe occidentale pâtit du mouvement, étant donné la situation géographique centrale de la France, au-dessus de laquelle de nombreux vols transitent.L’organisme de surveillance Eurocontrol, jeudi matin, a mis en garde les compagnies contre des retards pouvant être “importants” dans les zones gérées par les centres de navigation aérienne de Marseille, Brest et Reims.Quelque 25.800 vols commerciaux sont prévus jeudi en Europe. Eurocontrol a relevé plus de 18 minutes de retard en moyenne à 8h55, des délais imputables à 83% à la grève française.L’association Airlines for Europe, qui fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, EasyJet et Ryanair, a jugé la grève “intolérable” et a prévenu qu’elle allait “perturber les projets de vacances de milliers de personnes”.De source proche du dossier, on indique que l’aviation d’affaires, notamment à Nice et au Bourget près de Paris, est aussi très touchée.Mercredi, le ministre des Transports a exclu de céder. “Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés”, a affirmé Philippe Tabarot.- Mesures commerciales des compagnies -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs.Côté compagnies, Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que son réseau long-courrier n’était pas affecté.Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que “des mesures commerciales” permettraient “un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral”. Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève.

Un Australien meurt d’un virus transmis par une morsure de chauve-souris

Un quinquagénaire est décédé en Australie d’un virus “extrêmement rare” semblable à la rage, transmis par une morsure de chauve-souris, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires.”Nous exprimons nos sincères condoléances à la famille et aux amis” du défunt “pour leur perte tragique”, a écrit le service de santé de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dans le sud-est du pays, dans un communiqué.”Bien qu’il soit extrêmement rare de voir un cas de lyssavirus des chauves-souris australiennes, il n’existe aucun traitement efficace contre celui-ci”, a-t-elle ajouté.L’Australien a été mordu par un de ces mammifères, porteur du virus, il y a plusieurs mois. Il avait été hospitalisé cette semaine dans un “état critique”.Le virus, voisin de la rage qui n’existe pas en Australie, se transmet lorsque la salive d’une chauve-souris pénètre dans le corps humain par le biais d’une morsure ou d’une égratignure. Les premiers symptômes peuvent mettre plusieurs jours, voire des années à apparaître. Ils ressemblent à ceux de la grippe: maux de tête, fièvre et fatigue, selon les services de santé. L’état de la victime se détériore rapidement, entraînant la paralysie, le délire, les convulsions et la mort.Trois précédents cas d’infection humaine par le lyssavirus de la chauve-souris australienne ont été recensés depuis son identification en 1996.Deux de ces cas, celui d’une femme en 1998 et d’un garçon de huit ans en 2013, “se sont soldés par la mort”, a indiqué l’organisme australien pour la recherche scientifique, le CSIRO, dans un document publié en ligne.”Le lyssavirus des chauves-souris australiennes est très étroitement lié à la rage et causera la mort chez les personnes vulnérables si elles sont infectées et ne sont pas traitées rapidement”, a expliqué James Gilkerson, expert en maladies infectieuses à l’Université de Melbourne.Les gens doivent éviter de toucher ou de manipuler les chauves-souris, car tous les spécimens australiens peuvent être porteurs du lyssavirus, a mis en garde le service de santé de la Nouvelle-Galles du Sud.”Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes mordu ou griffé par une chauve-souris, vous devez laver la plaie soigneusement pendant 15 minutes immédiatement avec du savon et de l’eau et appliquer un antiseptique ayant une action antivirale”, a-t-il précisé.”Les patients doivent ensuite recevoir un traitement avec des immunoglobulines antirabiques et le vaccin contre la rage.”

La Chine exhorte l’Union européenne à éviter “la confrontation”

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a mis en garde son homologue européenne contre les risques d’une “confrontation”, selon un communiqué de son ministère publié jeudi, au moment où Pékin cherche à se présenter comme un contrepoids stable face à Washington.La Chine et l’Union européenne (UE) “ne devraient pas être considérées comme des adversaires en raison de leurs différences, ni chercher la confrontation en raison de leurs désaccords”, a déclaré mercredi Wang Yi lors d’une rencontre à Bruxelles avec la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Mme Kallas avait déclaré mercredi que Pékin devait cesser de menacer la sécurité européenne, citant notamment des cyberattaques, des interférences dans les processus démocratiques et des pratiques commerciales jugées déloyales.L’Europe est “confrontée à plusieurs défis”, a affirmé mercredi Wang Yi, dont aucun, “dans le passé, le présent ou le futur”, n’a été causé par la Chine.M. Wang a de manière générale cherché à présenter Pékin comme un contrepoids à l’administration américaine de Donald Trump, qui a menacé d’imposer des droits de douane généralisés sur les importations européennes.”La voie empruntée par les Etats-Unis ne devrait pas être utilisée comme un reflet de la Chine”, a-t-il déclaré. “La Chine n’est pas les Etats-Unis”.Les deux parties ont également abordé des sujets internationaux tels que l’Ukraine, le conflit israëlo-palestinien, et le nucléaire iranien, précise le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.Pékin et Bruxelles doivent faire preuve de “respect” mutuel, a déclaré M. Wang, ajoutant que l’Europe devrait encourager une politique plus “active et pragmatique” envers la Chine.M. Wang a également rencontré mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot.La Chine et l’UE doivent “défendre le multilatéralisme et le libre-échange… et travailler ensemble pour relever les défis mondiaux tels que le changement climatique”, a déclaré M. Wang à Mme von der Leyen.Wang Yi est désormais attendu en Allemagne puis en France, où il rencontrera le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui s’est rendu en Chine en mars.Ces visites interviennent peu avant un sommet UE-Chine qui réunira à Pékin le dirigeant chinois Xi Jinping et plusieurs hauts responsables européens.

La Chine exhorte l’Union européenne à éviter “la confrontation”

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a mis en garde son homologue européenne contre les risques d’une “confrontation”, selon un communiqué de son ministère publié jeudi, au moment où Pékin cherche à se présenter comme un contrepoids stable face à Washington.La Chine et l’Union européenne (UE) “ne devraient pas être considérées comme des …

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Vente d’alcool aux mineurs: près de 9 supermarchés sur 10 enfreignent la loi, selon une association

Près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi en vendant de l’alcool aux mineurs dénonce, au vu de tests menés à Nantes, Angers et Rennes, l’association Addictions France, qui réclame jeudi des “sanctions réellement dissuasives” et des contrôles fréquents par l’État.Sur 90 établissements des enseignes Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix et G20 testés en avril et en mai, 86% ont vendu de l’alcool à des mineurs, selon l’association. Contre 93% lors d’une opération similaire en 2021.”Malgré l’interdiction formelle de vente d’alcool aux mineurs et l’engagement de l’État à mieux la faire respecter, l’accès à l’alcool reste en 2025 très aisé pour les mineurs”, a déploré auprès de l’AFP Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France.Pour ces tests, des mineurs se sont rendus, accompagnés d’un huissier, dans des supermarchés dont une partie avaient “déjà fait l’objet de constatations”. Seuls 8% des établissements ont demandé une pièce d’identité pour vérifier l’âge des clients.Or l’article L.3342-1 du Code de la santé publique précise que “la personne qui délivre la boisson exige du client qu’il établisse la preuve de sa majorité” via un “acte systématique”, “non conditionné par le simple doute sur l’apparence physique du client”, rappelle Addictions France.Ces achats tests “ont systématiquement été réalisés en pleine journée, en semaine”, le plus souvent à des moments de “faible affluence, avec peu voire aucun client à la caisse”, précise l’association pour battre en brèche par avance l’argument d’une “pression liée à l’affluence” pour justifier le non-contrôle de l’âge. Dans le détail, sur les 25 magasins Carrefour testés, seuls deux ont refusé la vente, deux également chez les 11 Lidl testés, comme au sein des 7 magasins du groupe Coopérative U visités. Parmi les autres enseignes: un seul magasin E.Leclerc sur six a refusé la vente au mineur, un seul Intermarché sur 7, aucun Monoprix sur les 6 testés et aucun Auchan (sur deux).À l’été 2023, l’association avait testé en Loire-Atlantique 42 bars, cafés et points de restauration rapide en zones urbaines et rurales: un seul avait refusé la vente après vérification de l’âge du mineur.Ses constatations en 2023-2024 ont donné lieu à l’ouverture de 37 procédures judiciaires dont les premières, “ne seront plaidées que le 9 décembre 2025”, soit un délai de deux ans qui “renforce un sentiment d’impunité et banalise la transgression de la loi”, juge Addictions France.- Sanctions “réellement dissuasives” -Face à “l’inefficacité générale du dispositif réglementaire actuel” et de la “Charte d’engagements responsables” signée par la grande distribution (Carrefour, Auchan, Lidl, Monoprix…) en 2019, en partenariat avec la Fédération du commerce et de la distribution, l’association demande des contrôles aléatoires systématiques par l’État, et des sanctions “réellement dissuasives”. Avec des amendes atteignant 2% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise si celui-ci est inférieur à 100.000 euros, et 10% à partir de 500.000 euros -selon un régime de sanctions graduées rappelant ceux du droit de l’environnement ou de la concurrence.Le recours aux sanctions administratives pourrait être systématisé, allant de l’avertissement à la suspension, voire au retrait de la licence par le préfet ou le maire après deux récidives. Et des moyens dédiés permettraient de juger ces délits sous six semaines. Car si vendre de l’alcool à un mineur est un délit passible d’une amende de 7.500 euros -le double en cas de récidive avant 5 ans-, aujourd’hui “les contrôles sont rares, les poursuites peu fréquentes et les condamnations à hauteur de la peine maximale quasiment inexistantes”, affirme Addictions France.En comparaison, en Suisse, qui allie prévention, contrôles aléatoires fréquents et sanctions dissuasives, 65% des vendeurs ont contrôlé l’âge des acheteurs en 2023, contre 54% en 2014, selon l’association.En juillet 2024, la cour d’appel de Pau a confirmé la condamnation de l’enseigne Lidl à 5.000 euros d’amende pour avoir vendu de l’alcool à un mineur de 16 ans, Kilian, qui s’était tué à Urrugne (Pyrénées atlantiques) le 8 mai 2021 en heurtant un pylône à scooter après avoir été percuté par un ami circulant, lui aussi alcoolisé, sur son scooter.Lidl s’est pourvu en cassation.

Un participant à l’assaut du Capitole qui avait voulu se venger des policiers condamné à perpétuité

Un participant à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump a été condamné mercredi à la prison à perpétuité pour avoir projeté d’assassiner les policiers ayant enquêté sur lui.Eward Kelley, 36 ans, a été reconnu coupable en novembre par un jury du Tennessee (sud) de trois chefs d’accusation, dont celui de projet d’assassinat d’employés fédéraux.Il avait notamment établi une “liste noire” d’agents du FBI, la police fédérale, et d’autres personnes impliquées dans l’enquête sur ses agissements le 6 janvier 2021, selon l’accusation.Edward Kelley fait partie des plus de 1.500 assaillants du Capitole, profanation sans précédent du sanctuaire de la démocratie américaine, auxquels Donald Trump a accordé sa grâce présidentielle le 20 janvier, au premier jour de son nouveau mandat.Les avocats d’Edward Kelley ont tenté en vain de faire valoir que cette grâce couvrait également les faits dont il est accusé dans ce dossier. Mais les procureurs ont souligné que ce projet criminel datait de décembre 2022, soit près de deux ans après l’assaut du Capitole, ainsi que son absence de remords.Le 20 janvier 2025, Donald Trump a rayé d’un trait de feutre la plus vaste enquête jamais menée par le ministère de la Justice, graciant par décret quelque 1.250 condamnés dans ce dossier, commuant la peine de 14 autres et ordonnant l’arrêt des poursuites contre quelques centaines d’accusés encore en instance de jugement.Ce jour-là, des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d’assaut le Capitole, pour tenter d’y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

Après le pétrole, l’Angola veut amorcer la pompe à touristes

Lorsque Feliesiano Muteca a dompté ses premières vagues sur sa planche de surf il y a une dizaine d’années, il avait la plage de Cabo Ledo, en Angola, quasiment pour lui tout seul.A présent, cette plage de sable fin encadrée de falaises majestueuses, à 125 km au sud de la capitale Luanda, est devenue une destination prisée de surfers étrangers en quête de nouvelles vagues. Le pays lusophone d’Afrique australe est l’un des principaux producteurs de pétrole du continent. Mais le gouvernement, échaudé par l’exposition de son économie aux variations des cours du brut, tente de faire revenir les touristes étrangers via des facilités d’obtention de visa et des campagnes de promotion des plus beaux sites du pays.Cabo Ledo est l’un de ces joyaux, où Feliesiano peut désormais vivre de sa passion, lui qui donne des cours de surf aux touristes.”Nous sommes deux à donner des leçons de surf”, explique celui qui a fait ses débuts à 10 ans, sur une planche qu’il empruntait à qui voulait bien lui prêter.Non loin, un lodge a installé son bar de plage et quelques chalets en contre-haut, avec vue imprenable sur l’océan Atlantique. Un groupe de touristes allemands y profite de la brise et d’une ombre bienvenue, en attendant de retourner surfer. La même société, Carpe Diem, possède un complexe plus imposant un peu plus au nord sur la côte.Certains sites touristiques des environs, comme les falaises dentelées de Miradouro da Lua, n’étaient accessibles il y a encore quelques années que par une petite piste poussiéreuse.Les visiteurs peuvent à présent admirer les falaises depuis un bar à cocktails. Des cadres en bois plantés dans le sol leur indiquent même les meilleurs angles pour photographier le site.- Croisières et gastronomie -Au sortir de plus de 25 ans de guerre civile en 2002, le pays – deux fois plus grand que la France métropolitaine – est exsangue. Mais il connaît rapidement un boom pétrolier.Cet afflux de pétro-dollars s’accompagne d’un pic de revenus touristiques à 1,6 milliard de dollars en 2014, principalement alimentés par de riches étrangers venant pour certains profiter de la baie de Luanda depuis leurs yachts et dépensant sans compter lors de fastueuses fêtes sur la plage. Le pétrole coule à flots, l’argent aussi et le kwanza, la monnaie nationale, s’échange alors à 100 pour un dollar. Mais le pays est durement touché les années suivantes par la baisse des cours du pétrole puis par le poids du service de sa dette. Il faut désormais 900 kwanza pour un dollar et le tourisme n’a généré en 2024 que 14,8 millions de dollars de revenus.Cela a conduit le gouvernement à adopter une nouvelle stratégie pour le secteur: les ressortissants de dizaines de pays bénéficient d’une gratuité du visa d’entrée. Et les soldats qui patrouillaient dans l’aéroport international ont laissé la place à de jeunes et souriants ambassadeurs touristiques arborant sur leur T-shirt le message: “Puis-je vous aider?”Le yacht club demeure fréquenté mais Luanda est devenue aussi une escale régulière de grand bateaux de croisière reliant le Cap en Afrique du Sud au Sénégal ou à l’Europe.Le journaliste et écrivain Claudio Silva, né à Luanda, a co-organisé en juin une semaine de découverte gastronomique pour des passionnés étrangers: au programme, visite de nouveaux vignobles, exploration de la cuisine pré-coloniale, le tout avec le concours d’un chef angolais reconnu.”Ce genre de circuits gastronomiques en immersion (…) nous permet de raconter nos propres histoires, à travers la nourriture et la culture, à la fois en ville et en milieu rural, un voyage conçu autour des expériences des gens qui vivent sur place”, explique-t-il.La société sud-africaine de trains de luxe Rovos Rail a ajouté le port angolais de Lobito à son catalogue, permettant à ses clients fortunés de rallier Dar es Salaam et l’océan Indien, en 15 jours, à bord d’un cinq étoiles ambulant.   Le gouvernement mise également sur les safaris. La faune sauvage du pays a été décimée durant la guerre civile (1975-2002) mais les autorités s’efforcent de repeupler certains parc naturels, selon Pedro Monterroso, de l’ONG African Parks, installée à Johannesburg.L’ONG, présente dans plus de 10 pays du continent, s’est vue confiée par l’Angola la gestion du parc national d’Iona, à la frontière avec la Namibie.”L’ambition (du gouvernement), c’est de devenir la Namibie ou le Botswana dans 10 ou 15 ans”, décrypte M. Monterroso, en référence aux deux pays voisins qui attirent chaque année des dizaines de milliers de touristes dans leurs réserves naturelles.