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Le vaste incendie de Narbonne renforcé par la météo, “après-midi difficile” prévoient les pompiers
Un vent à 75 km/h, une chaleur qui monte tandis que l’humidité faiblit, les conditions météo renforcent mardi à la mi-journée l’incendie qui ravage les abords de Narbonne depuis la veille, et présagent d’heures à venir compliquées, selon le chef des pompiers.”On sait qu’on va avoir une après-midi difficile avec des pompiers éprouvés” par le travail de la nuit, estime le colonel Christophe Magny, commandant du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aude, pointant un “risque de propagation élevé”.Pour éviter les stationnements anarchiques de nombreux camions et fluidifier le trafic routier en cette période de congés estival, l’autoroute A9, fermée depuis lundi après-midi, causant des dizaines de kilomètres d’embouteillages a été rouverte à la circulation en fin de matinée sur cet axe très emprunté.Depuis lundi 14h45, les pompiers – désormais plus d’un millier venus de toute la France, avec un renfort de quelques pompiers roumains – luttent contre un incendie qui a parcouru 2.000 hectares de forêt, à proximité directe de Narbonne et des communes environnantes, tentant de traiter “plus de 25 km de lisières” pour le contenir.Mardi dans la matinée, le paysage de Prat-de-Cets est noirci, quand les arbres ne sont pas encore en flammes: le hameau de la commune de Bages, près de Narbonne, s’est trouvé sur le passage des flammes.Le crépitement de la végétation qui continue de brûler est couvert de temps à autre par le va-et-vient des camions de pompiers, applaudis par Martine Bou, les larmes aux yeux face au sinistre.Cette retraitée assure à l’AFP avoir vu les flammes s’approcher jusqu’à une vingtaine de mètres de sa maison. “On était tous dehors, tous au bord de la route, à surveiller. Et puis, ça s’est avancé, ça s’est avancé…”, raconte-t-elle au petit matin.Ensuite, le maire est arrivé, disant “qu’il fallait tout fermer”, alors elle a “commencé à sortir les caisses pour (s)es chats, récupérer (s)es tortues, mettre le chien dans la voiture”, avant d’évacuer vers Peyriac-de-Mer et de revenir au matin. Elle s’interrompt, la gorge bloquée par un sanglot.- “toujours pas maîtrisé” -Plus d’un millier de pompiers ont lutté toute la nuit contre les flammes et cinq d’entre eux ont été “très légèrement blessés”, indique dans un communiqué publié tôt mardi matin la préfecture de l’Aude, département déjà touché par trois feux de forêt en une semaine. Ils espèrent “fixer” le feu d’ici à la fin de la journée.”L’incendie n’est toujours pas maîtrisé. C’est un incendie qui a progressé très vite, compte tenu du vent. Six maisons ont été partiellement touchées. Le feu est allé jusqu’à l’étang de Bages, aux portes du village. L’avant du feu ne progresse plus et il faut traiter les flancs, et veiller à ce qu’il ne s’élargisse pas”, a détaillé à l’AFP le préfet de l’Aude Christian Pouget.Les autorités maintiennent leur appel au confinement appliqué à plusieurs quartiers du sud de la ville de Narbonne, des villages de Bages et de Peyriac-de-Mer.Le mari de Martine Bou, Frédéric, “n’a jamais vu ça”, “des flammes de 50 ou 60 m de hauteur, facile.”- Risque toujours élevé -Depuis lundi, une forte tramontane, soufflant du nord-ouest vers le sud-est, attise le feu, “le vent va reprendre, ça va être compliqué dans l’après-midi”, anticipe également le préfet de l’Aude.Lundi, les avions bombardiers d’eau et de produits retardants se sont relayés au-dessus du brasier jusqu’à la tombée de la nuit. Une reprise des rotations des moyens aériens était attendue mardi après-midi.Le feu, parti lundi dans des circonstances inconnues, d’un domaine viticole dans le massif des Corbières, s’est vite propagé, avec des rafales soufflant à 90 km/h.La végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique atteignant 69% en juin, plus la période de canicule prolongée ces derniers jours, forme un cocktail incendiaire redoutable, selon un prévisionniste de Météo-France, Adrien Warnan.Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne pour déterminer les causes de l’incendie.Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreux automobilistes et chauffeurs de poids lourds surpris par l’incendie ont dormi dans leur véhicule. Environ 500 personnes ont été hébergées au parc des expositions de Narbonne, dans des salles communales ou gymnases à Sigean, Ferrals-des-Corbières ou Portel-des-Corbières.L’Aude a connu trois incendies en une semaine. Le 29 juin, un feu a consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, déclenché par le passage du véhicule d’un traiteur transportant sur sa remorque un barbecue mal éteint.Le week-end dernier, un nouvel incendie a parcouru 430 hectares à proximité du village de Douzens, parti d’une voiture ayant pris feu sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A61 Toulouse-Narbonne.
Tapis rouge et tour en calèche : Macron en visite d’Etat au Royaume-Uni
Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont été accueillis mardi en grande pompe par le roi Charles III et la reine Camilla au début de leur visite d’Etat au Royaume-Uni, la première d’un dirigeant européen depuis le Brexit.C’est “un moment important pour nos nations” et “c’est aussi un moment important pour notre Europe”, a commenté sur X le président français. L’Europe et le Royaume-Uni doivent “ouvrir de nouvelles voies de coopération” face aux “grands défis” mondiaux, a-t-il ajouté.Le couple Macron a d’abord été accueilli par le prince héritier William et son épouse Kate, habillée en Dior, sur le tarmac de la base militaire de Northolt, à l’ouest de Londres, où l’avion présidentiel s’est posé dans la matinée. Un tapis rouge et une haie d’honneur avaient été déployés pour l’occasion.Le couple présidentiel a été aussitôt conduit au château de Windsor (ouest de Londres) où il a rejoint le roi Charles III et la reine Camilla, près de deux ans après la visite d’Etat du couple royal en France.Après avoir écouté la Marseillaise, tous ont pris place dans des calèches royales, qui ont remonté la rue principale de Windsor pavoisée de drapeaux britanniques et français, jusqu’au château, où résidera le couple présidentiel. Le roi et le président français avaient pris place dans la première calèche, suivie par celle transportant la reine Camilla et Brigitte Macron. Les deux femmes se sont fait la bise pour se saluer, ignorant le protocole royal.Après le froid qui a caractérisé les relations bilatérales franco-britanniques depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020, la visite d’Etat du président français a lieu dans un climat qui s’est réchauffé entre les deux pays, avec l’arrivée du travailliste Keir Starmer à Downing Street il y a un an.La guerre en Ukraine, qui a remis les enjeux de défense et de sécurité au centre des préoccupations en Europe, a encore rapproché les deux alliés, principales puissances militaires du continent et détentrices de l’arme nucléaire.”Nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu’amis et alliés, nous les affrontons ensemble”, doit ainsi affirmer le roi lors de son discours avant le dîner d’Etat prévu mardi soir. “Ces défis ne connaissent pas de frontières”, doit-il ajouter.Cette visite d’Etat, la première pour un président français depuis Nicolas Sarkozy en 2008, a été qualifiée d'”historique” par Downing Street.Côté français, on veut y voir le signe d’une “reconvergence” autour d'”intérêts partagés”, dans le sillage de la relance des relations voulue par le Premier ministre Keir Starmer avec l’UE.Sur le volet politique, un sommet bilatéral jeudi devrait acter un renforcement de la coopération en matière de défense et de lutte contre l’immigration illégale. – Parade militaire -Après les honneurs royaux, Emmanuel Macron devait prononcer mardi après-midi, un discours au Parlement de Westminster, devant les membres de la chambre des Lords et des Communes réunis dans la Galerie Royale.Mercredi, il verra Keir Starmer à Downing Street, participera à un évènement sur l’intelligence artificielle et à un dîner à la City de Londres. Sur le front économique, Paris espère une avancée sur le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, toujours dans l’attente d’une décision finale d’investissement.Une étape est également prévue au British Museum. Jeudi, les deux dirigeants seront rejoints par plusieurs ministres pour un sommet bilatéral, durant lequel des avancées sont attendues notamment en matière de défense.Il s’agit d’adapter aux nouveaux enjeux de sécurité, en particulier à la menace russe, les accords de Lancaster House, signés en 2010 et colonne vertébrale de la coopération militaire bilatérale.- Immigration: traversées record -Attachés à peser sur le dossier ukrainien, Keir Starmer et Emmanuel Macron coprésideront jeudi une réunion en visioconférence des pays de la “coalition des volontaires”, mise sur pied pour garantir la sécurité de l’Ukraine, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu.Lancée en mars, cette initiative reste toutefois tributaire des négociations entamées sous l’égide de l’administration Trump.Côté britannique, les attentes sont fortes en matière de lutte contre l’immigration illégale, après un nombre record d’arrivées par la Manche depuis janvier (plus de 21.000).Londres pousse depuis des mois pour que les forces de l’ordre françaises interviennent dans l’eau au départ afin de retenir les petits bateaux. Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois ces bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage mais Paris reconnaît travailler à une nouvelle doctrine.Sur ce sujet, Londres et Paris discutent aussi d’un échange de migrants, dans lequel le Royaume-Uni accepterait certains migrants et en renverrait autant en France. Le projet inquièterait toutefois certains pays européens qui craignent que la France ne renvoie ensuite ces migrants vers le premier pays de l’UE dans lequel ils sont arrivés.
Tapis rouge et tour en calèche : Macron en visite d’Etat au Royaume-Uni
Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont été accueillis mardi en grande pompe par le roi Charles III et la reine Camilla au début de leur visite d’Etat au Royaume-Uni, la première d’un dirigeant européen depuis le Brexit.C’est “un moment important pour nos nations” et “c’est aussi un moment important pour notre Europe”, a commenté sur X le président français. L’Europe et le Royaume-Uni doivent “ouvrir de nouvelles voies de coopération” face aux “grands défis” mondiaux, a-t-il ajouté.Le couple Macron a d’abord été accueilli par le prince héritier William et son épouse Kate, habillée en Dior, sur le tarmac de la base militaire de Northolt, à l’ouest de Londres, où l’avion présidentiel s’est posé dans la matinée. Un tapis rouge et une haie d’honneur avaient été déployés pour l’occasion.Le couple présidentiel a été aussitôt conduit au château de Windsor (ouest de Londres) où il a rejoint le roi Charles III et la reine Camilla, près de deux ans après la visite d’Etat du couple royal en France.Après avoir écouté la Marseillaise, tous ont pris place dans des calèches royales, qui ont remonté la rue principale de Windsor pavoisée de drapeaux britanniques et français, jusqu’au château, où résidera le couple présidentiel. Le roi et le président français avaient pris place dans la première calèche, suivie par celle transportant la reine Camilla et Brigitte Macron. Les deux femmes se sont fait la bise pour se saluer, ignorant le protocole royal.Après le froid qui a caractérisé les relations bilatérales franco-britanniques depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020, la visite d’Etat du président français a lieu dans un climat qui s’est réchauffé entre les deux pays, avec l’arrivée du travailliste Keir Starmer à Downing Street il y a un an.La guerre en Ukraine, qui a remis les enjeux de défense et de sécurité au centre des préoccupations en Europe, a encore rapproché les deux alliés, principales puissances militaires du continent et détentrices de l’arme nucléaire.”Nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu’amis et alliés, nous les affrontons ensemble”, doit ainsi affirmer le roi lors de son discours avant le dîner d’Etat prévu mardi soir. “Ces défis ne connaissent pas de frontières”, doit-il ajouter.Cette visite d’Etat, la première pour un président français depuis Nicolas Sarkozy en 2008, a été qualifiée d'”historique” par Downing Street.Côté français, on veut y voir le signe d’une “reconvergence” autour d'”intérêts partagés”, dans le sillage de la relance des relations voulue par le Premier ministre Keir Starmer avec l’UE.Sur le volet politique, un sommet bilatéral jeudi devrait acter un renforcement de la coopération en matière de défense et de lutte contre l’immigration illégale. – Parade militaire -Après les honneurs royaux, Emmanuel Macron devait prononcer mardi après-midi, un discours au Parlement de Westminster, devant les membres de la chambre des Lords et des Communes réunis dans la Galerie Royale.Mercredi, il verra Keir Starmer à Downing Street, participera à un évènement sur l’intelligence artificielle et à un dîner à la City de Londres. Sur le front économique, Paris espère une avancée sur le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, toujours dans l’attente d’une décision finale d’investissement.Une étape est également prévue au British Museum. Jeudi, les deux dirigeants seront rejoints par plusieurs ministres pour un sommet bilatéral, durant lequel des avancées sont attendues notamment en matière de défense.Il s’agit d’adapter aux nouveaux enjeux de sécurité, en particulier à la menace russe, les accords de Lancaster House, signés en 2010 et colonne vertébrale de la coopération militaire bilatérale.- Immigration: traversées record -Attachés à peser sur le dossier ukrainien, Keir Starmer et Emmanuel Macron coprésideront jeudi une réunion en visioconférence des pays de la “coalition des volontaires”, mise sur pied pour garantir la sécurité de l’Ukraine, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu.Lancée en mars, cette initiative reste toutefois tributaire des négociations entamées sous l’égide de l’administration Trump.Côté britannique, les attentes sont fortes en matière de lutte contre l’immigration illégale, après un nombre record d’arrivées par la Manche depuis janvier (plus de 21.000).Londres pousse depuis des mois pour que les forces de l’ordre françaises interviennent dans l’eau au départ afin de retenir les petits bateaux. Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois ces bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage mais Paris reconnaît travailler à une nouvelle doctrine.Sur ce sujet, Londres et Paris discutent aussi d’un échange de migrants, dans lequel le Royaume-Uni accepterait certains migrants et en renverrait autant en France. Le projet inquièterait toutefois certains pays européens qui craignent que la France ne renvoie ensuite ces migrants vers le premier pays de l’UE dans lequel ils sont arrivés.
Trente ans après, des milliers de personnes marchent vers Srebrenica
Des milliers de personnes ont entamé mardi une longue marche à travers la forêt bosnienne pour mettre leurs pas dans ceux des milliers d’hommes et d’adolescents fuyant l’horreur de Srebrenica en juillet 1995.Chaque année, la “marche pour la paix” couvre les 100 kilomètres entre Srebrenica, où les forces serbes de Bosnie ont abattu quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans, au village de Nezuk, où les premiers survivants arrivèrent au cœur de l’été.Après avoir pris le 11 juillet 1995 cette ville-enclave, déclarée “zone protégée de l’ONU” et dans laquelle vivaient plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, les forces dirigées par le général Ratko Mladic se sont livrées à des exécutions de masse.Le massacre de Srebrenica est le seul crime de la guerre de Bosnie (1992-1995, 100.000 morts) à avoir été qualifié de génocide par la justice internationale.Parmi les quelque 6.000 marcheurs, Amir Kulaglic, 65 ans, se prépare à fouler un sentier qu’il a déjà arpenté, il y a 30 ans, lorsqu’il a réussi à fuir l’enfer de Srebrenica.”Pour moi, la marche a duré sept jours et huit nuits”, explique à l’AFP celui qui faisait alors parti de l’armée Bosnienne. “Tous ceux qui, comme moi, ont fait cette route n’avaient qu’un seul objectif : survivre et retrouver notre famille”, ajoute-t-il. Après avoir échappé aux embuscades, aux bombes, il fut l’un des premiers à atteindre Nezuk, à l’avant d’une colonne de réfugiés de 11 km de long. Son père et plusieurs de ses proches n’ont pas survécu.Le père d’Elvisa Masic et plus d’une dizaine d’hommes de sa famille n’ont pas survécu non plus.”Nous avons trouvé des restes, un os ou deux, pour la plupart des membres de ma famille, et nous les avons enterrés. Mais de mon père, nous n’avons jamais rien retrouvé”, dit cette femme de 37 ans.Si la justice a condamné à perpétuité Ratko Mladic, 83 ans, et Radovan Karadzic, 80 ans, pour crimes de guerre et génocide, les discours négationnistes sont encore légion en Bosnie et en Serbie voisine.Amir Kulaglic espère que, bientôt, une nouvelle génération de Serbes reconnaîtra tout ce qu’il s’est passé à Srebrenica – une ville qui fait partie des zones serbes de Bosnie – et demandera pardon. “Nous pardonnerons, et nous essayerons de construire un nouveau Srebrenica, une ville de paix, de tolérance et de respect”.Les marcheurs devraient atteindre jeudi le mémorial de Srebrenica – Potocari, où sont enterrées près de 7.000 victimes. Ils participeront aux commémorations du génocide, pendant lesquels les restes de 7 victimes seront mises en terre, dont ceux de deux adolescents de 19 ans et d’une femme de 67 ans.
Trente ans après, des milliers de personnes marchent vers Srebrenica
Des milliers de personnes ont entamé mardi une longue marche à travers la forêt bosnienne pour mettre leurs pas dans ceux des milliers d’hommes et d’adolescents fuyant l’horreur de Srebrenica en juillet 1995.Chaque année, la “marche pour la paix” couvre les 100 kilomètres entre Srebrenica, où les forces serbes de Bosnie ont abattu quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans, au village de Nezuk, où les premiers survivants arrivèrent au cœur de l’été.Après avoir pris le 11 juillet 1995 cette ville-enclave, déclarée “zone protégée de l’ONU” et dans laquelle vivaient plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, les forces dirigées par le général Ratko Mladic se sont livrées à des exécutions de masse.Le massacre de Srebrenica est le seul crime de la guerre de Bosnie (1992-1995, 100.000 morts) à avoir été qualifié de génocide par la justice internationale.Parmi les quelque 6.000 marcheurs, Amir Kulaglic, 65 ans, se prépare à fouler un sentier qu’il a déjà arpenté, il y a 30 ans, lorsqu’il a réussi à fuir l’enfer de Srebrenica.”Pour moi, la marche a duré sept jours et huit nuits”, explique à l’AFP celui qui faisait alors parti de l’armée Bosnienne. “Tous ceux qui, comme moi, ont fait cette route n’avaient qu’un seul objectif : survivre et retrouver notre famille”, ajoute-t-il. Après avoir échappé aux embuscades, aux bombes, il fut l’un des premiers à atteindre Nezuk, à l’avant d’une colonne de réfugiés de 11 km de long. Son père et plusieurs de ses proches n’ont pas survécu.Le père d’Elvisa Masic et plus d’une dizaine d’hommes de sa famille n’ont pas survécu non plus.”Nous avons trouvé des restes, un os ou deux, pour la plupart des membres de ma famille, et nous les avons enterrés. Mais de mon père, nous n’avons jamais rien retrouvé”, dit cette femme de 37 ans.Si la justice a condamné à perpétuité Ratko Mladic, 83 ans, et Radovan Karadzic, 80 ans, pour crimes de guerre et génocide, les discours négationnistes sont encore légion en Bosnie et en Serbie voisine.Amir Kulaglic espère que, bientôt, une nouvelle génération de Serbes reconnaîtra tout ce qu’il s’est passé à Srebrenica – une ville qui fait partie des zones serbes de Bosnie – et demandera pardon. “Nous pardonnerons, et nous essayerons de construire un nouveau Srebrenica, une ville de paix, de tolérance et de respect”.Les marcheurs devraient atteindre jeudi le mémorial de Srebrenica – Potocari, où sont enterrées près de 7.000 victimes. Ils participeront aux commémorations du génocide, pendant lesquels les restes de 7 victimes seront mises en terre, dont ceux de deux adolescents de 19 ans et d’une femme de 67 ans.
La Bulgarie, 21ème pays à adopter l’euro
Un 21ème pays va bientôt passer à l’euro: les ministres des Finances de l’Union européenne ont donné mardi leur feu vert final à l’adoption de cette monnaie par la Bulgarie.Dès le 1er janvier 2026, ce pays des Balkans, le plus pauvre du bloc, abandonnera sa monnaie nationale, le lev, au profit de l’euro.”Nous l’avons fait !”, a applaudi le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov sur le réseau social X, qualifiant le moment d'”historique”.”Rejoindre la zone euro, c’est bien plus que remplacer le lev par l’euro”, a renchéri le commissaire européen Valdis Dombrovskis. “Cela vise à construire un avenir meilleur et plus prospère pour la Bulgarie et ses citoyens au coeur de l’Europe”, a-t-il déclaré à l’issue du vote.Le feu vert des ministres des 27 Etats membres n’était qu’une simple formalité: la Commission européenne a déjà estimé début juin que la Bulgarie respectait l’ensemble des conditions nécessaires pour adopter l’euro. Tout comme la Banque centrale européenne (BCE), qui a également émis un avis positif.- “Non à l’euro” -En Bulgarie, membre de l’UE depuis 2007, la perspective d’abandonner la monnaie nationale est pourtant loin de faire l’unanimité.Au cours des dernières semaines, plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dans les rues de la capitale Sofia, brandissant des pancartes “Non à l’euro”. Certains d’entre eux ont installé leurs tentes devant les locaux de la banque nationale bulgare pour exprimer leur opposition au projet.La principale crainte est que le changement de monnaie alimente une flambée des prix, qui pourrait nourrir en retour la colère des europhobes.Selon des sondages récents, près de la moitié des personnes interrogées s’opposent à l’entrée du pays dans la zone euro l’an prochain.Les partisans de l’euro y voient au contraire une étape importante, qui renforcerait l’ancrage géopolitique occidental de la Bulgarie. Et la protégerait contre l’influence de Moscou.”Cela fait longtemps que nous sommes arrimés à l’euro, et les retombées politiques sont de plus en plus nombreuses”, juge Veselin Dimitrov, croisé par l’AFP mardi dans les rues de Sofia. Le musicien de 43 ans voit dans les manifestations anti-euro “la marque du Kremlin”.”Mais l’euro n’est pas une baguette magique qui résoudra nos problèmes systémiques”, alerte-t-il.- L’exception danoise -Mardi, le Premier ministre bulgare s’est engagé à ce que l’adoption de cette nouvelle monnaie se fasse de manière “harmonieuse” et “efficace”.La Bulgarie aurait souhaité passer à l’euro plus tôt, mais elle en avait été empêchée jusqu’ici en raison d’une inflation trop élevée sur fond de grave crise politique.La monnaie unique européenne a été lancée le 1er janvier 1999 pour les transactions électroniques. Mais elle a pris une forme concrète à partir du 1er janvier 2002, avec la mise en circulation des pièces et des billets en euro, en remplacement alors des devises nationales de 12 Etats membres de l’UE, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne.Ils ont été rejoints plus tard par huit autres pays: la Slovénie, Chypre, Malte, la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et, dernière en date, la Croatie en 2023. Tous les pays de l’UE se sont engagés en théorie à y adhérer dès qu’ils remplissent les conditions, mais aucun calendrier n’est fixé. Seule exception: le Danemark qui a négocié une exemption après un référendum ayant rejeté l’euro en 2000.
Gaza: les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu vont “prendre du temps”, dit le Qatar
Le Qatar a affirmé mardi que les pourparlers en cours en vue d’un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas allaient “prendre du temps”, après l’optimisme exprimé lundi soir par le président américain, Donald Trump, quant à une possible percée. La Défense civile gazaouie a elle fait état de la mort de 29 personnes depuis le début de la journée dans plusieurs frappes israéliennes à travers le territoire dévasté et en proie à une catastrophe humanitaireAprès 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’armée israélienne a de son côté annoncé la mort de cinq soldats dans des combats à Beit Hanoun, ville du nord de la bande de Gaza. Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur, a indiqué que les négociateurs chargés de la médiation parlaient “séparément” avec les deux délégations “pour établir un cadre pour les discussions”. “Je peux dire qu’on a besoin de temps pour ça”, a-t-il souligné.Recevant lundi soir à la Maison Blanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, M. Trump a écarté tout “blocage”, affirmant “que les choses se passaient très bien”. Il s’est dit convaincu que le mouvement islamiste palestinien était prêt à accepter un accord. “Ils veulent ce cessez-le-feu”, a-t-il dit. Son émissaire, Steve Witkoff, doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.- “Plus de temps” -Les pourparlers “portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre” d’un accord “en particulier les clauses relatives au retrait (israélien, NDLR) et à l’aide humanitaire” pour le territoire affamé et assiégé, a affirmé une source palestinienne proche des discussions. Selon des sources palestiniennes, ils se fondent sur une proposition américaine comprenant une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Sur 251 personnes enlevées lors du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, ont permis le retour des autres otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Lundi soir, M. Netanyahu a affirmé que Israël conserverait “toujours” le contrôle de la sécurité à Gaza.Selon des sources palestiniennes, le Hamas demande le retrait israélien du territoire, des garanties sur la poursuite du cessez-le-feu et sur une reprise en main de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.”La réponse du Hamas a été fondamentalement négative, mais les écarts sont minimes”, a affirmé un haut responsable israélien à des journalistes accompagnant M. Netanyahu. “Nous espérions que cela (la percée) prendrait quelques jours, mais cela pourrait prendre plus de temps”, a-t-il ajouté.”L’accord actuel couvre 80-90%” des demandes israéliennes, a affirmé un autre responsable.- “Les bombardements continuent” – De Washington, M. Netanyahu a déploré une “matinée difficile”, après l’annonce de la mort des cinq soldats. Selon des médias israéliens, ils ont été pris dans un accrochage après l’explosion de deux engins explosifs contre une force d’infanterie.L’armée israélienne recense 450 soldats tués à Gaza depuis le début de l’offensive au sol le 27 octobre 2023.Selon la Défense civile de Gaza, neuf personnes ont notamment été tuées mardi dans une frappe de drone sur le camp de déplacés de Sanabel, près de Khan Younès (sud), et au moins trois enfants et deux femmes tués dans d’autres bombardements.”J’ai vu des gens transporter des martyrs. On ne sait pas d’où vient la mort, les bombardements continuent”, témoigne à Sanabel Chaimaa Al-Shaer, une mère de famille de 30 ans. A Khan Younès, des images de l’AFP montrent des Gazaouis récupérant des corps ensanglantés dans une tente en lambeaux.Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat. Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.L’attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.Plus de 57.523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
Gaza: les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu vont “prendre du temps”, dit le Qatar
Le Qatar a affirmé mardi que les pourparlers en cours en vue d’un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas allaient “prendre du temps”, après l’optimisme exprimé lundi soir par le président américain, Donald Trump, quant à une possible percée. La Défense civile gazaouie a elle fait état de la mort de 29 personnes depuis le début de la journée dans plusieurs frappes israéliennes à travers le territoire dévasté et en proie à une catastrophe humanitaireAprès 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’armée israélienne a de son côté annoncé la mort de cinq soldats dans des combats à Beit Hanoun, ville du nord de la bande de Gaza. Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur, a indiqué que les négociateurs chargés de la médiation parlaient “séparément” avec les deux délégations “pour établir un cadre pour les discussions”. “Je peux dire qu’on a besoin de temps pour ça”, a-t-il souligné.Recevant lundi soir à la Maison Blanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, M. Trump a écarté tout “blocage”, affirmant “que les choses se passaient très bien”. Il s’est dit convaincu que le mouvement islamiste palestinien était prêt à accepter un accord. “Ils veulent ce cessez-le-feu”, a-t-il dit. Son émissaire, Steve Witkoff, doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.- “Plus de temps” -Les pourparlers “portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre” d’un accord “en particulier les clauses relatives au retrait (israélien, NDLR) et à l’aide humanitaire” pour le territoire affamé et assiégé, a affirmé une source palestinienne proche des discussions. Selon des sources palestiniennes, ils se fondent sur une proposition américaine comprenant une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Sur 251 personnes enlevées lors du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, ont permis le retour des autres otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Lundi soir, M. Netanyahu a affirmé que Israël conserverait “toujours” le contrôle de la sécurité à Gaza.Selon des sources palestiniennes, le Hamas demande le retrait israélien du territoire, des garanties sur la poursuite du cessez-le-feu et sur une reprise en main de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.”La réponse du Hamas a été fondamentalement négative, mais les écarts sont minimes”, a affirmé un haut responsable israélien à des journalistes accompagnant M. Netanyahu. “Nous espérions que cela (la percée) prendrait quelques jours, mais cela pourrait prendre plus de temps”, a-t-il ajouté.”L’accord actuel couvre 80-90%” des demandes israéliennes, a affirmé un autre responsable.- “Les bombardements continuent” – De Washington, M. Netanyahu a déploré une “matinée difficile”, après l’annonce de la mort des cinq soldats. Selon des médias israéliens, ils ont été pris dans un accrochage après l’explosion de deux engins explosifs contre une force d’infanterie.L’armée israélienne recense 450 soldats tués à Gaza depuis le début de l’offensive au sol le 27 octobre 2023.Selon la Défense civile de Gaza, neuf personnes ont notamment été tuées mardi dans une frappe de drone sur le camp de déplacés de Sanabel, près de Khan Younès (sud), et au moins trois enfants et deux femmes tués dans d’autres bombardements.”J’ai vu des gens transporter des martyrs. On ne sait pas d’où vient la mort, les bombardements continuent”, témoigne à Sanabel Chaimaa Al-Shaer, une mère de famille de 30 ans. A Khan Younès, des images de l’AFP montrent des Gazaouis récupérant des corps ensanglantés dans une tente en lambeaux.Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat. Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.L’attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.Plus de 57.523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.







