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“Cette vie nous l’avons choisie” : le PKK chez lui dans les montagnes d’Irak

Le combattant kurde progresse prudemment à bord de son pick-up sur une route sinueuse des montagnes du nord de l’Irak, avant de s’arrêter pour appeler ses camarades tapis dans un bunker voisin et les prévenir qu’ils vont avoir de la visite.Après son coup de fil passé grâce à un téléphone suspendu à un arbre, il …

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Usage frauduleux de fonds de l’UE: Federica Mogherini inculpée

L’ex-cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a été inculpée dans une enquête pour corruption concernant l’attribution par l’UE d’un contrat de formation de futurs diplomates au Collège d’Europe, qu’elle dirige actuellement, a annoncé mercredi le parquet européen.Deux autres suspects, interpellés comme elle mardi à Bruxelles, se sont aussi vu notifier leur inculpation à l’issue d’une journée d’interrogatoire par la police belge, selon la même source.Il s’agit de Stefano Sannino, un haut responsable de la Commission européenne, et de Cesare Zegretti, co-directeur du Collège d’Europe chargé des formations et des projets, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Tous les trois ont été remis en liberté sous conditions dans la nuit de mardi à mercredi.Le Collège d’Europe à Bruges est un établissement réputé qui forme un grand nombre de fonctionnaires européens et dont Mme Mogherini est la rectrice depuis septembre 2020.L’enquête porte sur des soupçons de favoritisme et de concurrence déloyale dans l’attribution en 2021-22 à cet établissement d’un programme de formation pour futurs diplomates, par le service diplomatique de l’UE (EEAS) que Mme Mogherini dirigea de 2014 à 2019.Mercredi en fin de journée, Federica Mogherini a assuré que le Collège d’Europe avait toujours respecté “les normes les plus élevées d’intégrité et d’équité”, y compris en lançant il y a trois ans l’Académie diplomatique de l’UE, ce programme au coeur de l’enquête.”J’ai pleinement confiance dans la justice et suis convaincue que le bien-fondé des mesures prises par le Collège sera confirmé”, a ajouté la responsable italienne de 52 ans.Selon le parquet européen, les chefs d’accusation visant les suspects dans cette enquête sont les suivants: “fraude et corruption dans le cadre de marchés publics, conflit d’intérêts et violation du secret professionnel”.Une série de perquisitions avait été menée mardi par la police belge au siège du service diplomatique de l’UE (EEAS) à Bruxelles, dans plusieurs bâtiments du Collège d’Europe à Bruges, ainsi qu’aux domiciles des suspects, conduisant aux trois interpellations.- “Profondément choquantes” -Les enquêteurs cherchent à déterminer si l’appel d’offres pour attribuer ce contrat a été faussé, et si le Collège d’Europe a été averti à l’avance des critères de sélection à remplir pour pouvoir le décrocher.”Nous coopérons pleinement à l’enquête, dans une transparence totale”, a assuré mercredi l’actuelle cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, dans une lettre au personnel de l’EEAS.La responsable estonienne, qui occupe ce poste depuis décembre 2024, a estimé que les accusations dans cette enquête étaient “profondément choquantes”, et “ne doivent en aucun cas ternir l’excellent travail” fourni par la grande majorité du personnel de l’EEAS.L’un des inculpés, Stefano Sannino, 65 ans, directeur général de la Commission européenne pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le Golfe, a annoncé mercredi à ses équipes son départ en retraite de façon anticipée, selon une source à la Commission.Officiellement institué en 2021, le parquet européen est un organe indépendant de l’UE chargé de lutter contre la fraude aux fonds de l’Union, et toute autre infraction portant atteinte à ses intérêts financiers (corruption, blanchiment de capitaux, fraude transfrontalière à la TVA).Cette instance supranationale est chargée d’enquêter mais aussi de poursuivre et traduire en justice les auteurs de telles infractions, un pouvoir inédit dont ne disposait pas notamment l’Office européen de lutte antifraude (Olaf).L’enquête a été confiée par le parquet européen à un juge d’instruction d’Ypres, en Flandre occidentale, la province belge où se situe Bruges.

Dans l’eau en France, un polluant éternel presque partout, le TFA

Des mesures des “polluants éternels” de la famille des PFAS par l’État confirment les craintes que suscite l’un de ces composés chimiques, le TFA, présent presque partout en France dans l’eau, y compris du robinet, comme le craignaient des associations environnementales.L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a révélé mercredi que l’acide trifluoroacétique (de formule chimique CF₃COOH) était présent dans 92% des eaux analysées.Ce chiffre provient de prélèvements dans 647 échantillons d’eau brute (cours d’eau, mares, lacs, eaux souterraines, puits, etc.) et 627 d’eau du robinet, sur tout le territoire, en métropole et Outre-mer.”Nous étions un peu seuls, avec nos modestes moyens, à dénoncer ce problème”, a affirmé à l’AFP François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations futures, qui avait déjà réalisé des mesures de moindre ampleur. “Il est clair que l’alerte que nous avions lancée était justifiée. Les chiffres de l’Anses sont même pires que les nôtres”.Le TFA est un composé qui, selon plusieurs études, est nocif pour le foie et la fertilité et fait courir aux fœtus le risque de malformations.Utilisé par les industries pharmaceutique ou agrochimique, il est extrêmement persistant dans l’environnement, mobile et capable de contaminer largement toute la chaîne alimentaire, solides comme liquides, et les organismes.En tant que “PFAS à chaîne courte”, c’est-à-dire avec peu d’atomes de carbone, ce qui en fait une molécule très petite, il est extrêmement difficile à extraire lors du traitement de l’eau et pratiquement indestructible.Il n’y a aucune obligation à ce jour de mesurer sa concentration dans l’eau du robinet.L’Anses a recherché dans l’eau la présence de 35 PFAS différents. Les 34 autres sont moins fréquents, le plus répandu ensuite étant l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS), trouvé dans 27% des échantillons.- “Le problème est mondial” -La concentration médiane en TFA est de 0,81 microgramme par litre d’eau et elle grimpe jusqu’à 20 microgrammes aux alentours de l’usine de TFA de Solvay à Salindres (Gard). Celle-ci a produit du TFA pendant plus de 40 ans, jusqu’en 2024.L’Anses relève que la concentration la plus forte reste trois fois inférieure à la “valeur sanitaire indicative” retenue par le ministère de la Santé, en l’absence de réglementation actuellement, de 60 microgrammes par litre d’eau.Mais, relève le porte-parole de Générations futures, “cette valeur indicative est extrêmement élevée, alignée sur l’Allemagne, alors que les Pays-Bas par exemple ont choisi 2,2 microgrammes”.L’Union européenne doit trancher en 2026 sur des seuils harmonisés.Le TFA provient de multiples sources industrielles, entre autres la décomposition dans l’atmosphère des gaz fluorés employés pour la réfrigération et les rejets des fabricants d’un herbicide, le flufénacet.”Ces retombées atmosphériques vont impacter directement et rapidement les eaux de surface, que ce soit les cours d’eau ou les plans d’eau, et vont donc entraîner une présence généralisée” de TFA, a expliqué à la presse Xavier Dauchy, un chimiste du laboratoire de l’Anses à Nancy qui a produit ces résultats.”Il peut y avoir des émissions directes par des sites qui synthétisent le TFA. Il peut y avoir des émissions […] par des sites qui utilisent le TFA”, a-t-il ajouté.D’après Générations futures, cette pollution ne devrait faire qu’empirer.”Les quantités vont augmenter puisque les sources de ce PFAS, de loin le plus répandu, restent les mêmes. Sur les gaz fluorés, on ne contrôle rien: le problème est mondial. Sur les pesticides fluorés, la France doit agir sur son territoire. C’est que nous demandons depuis des années”, a expliqué à l’AFP M. Veillerette.

“Tout est détruit”: en Indonésie, les sinistrés au désespoir après les inondations

“Tout est détruit”: Merliana Siregar a perdu tout espoir en découvrant, à son retour mercredi dans son village de Tukka, au nord de l’île indonésienne de Sumatra, ce qui restait de sa maison dévastée par les inondations.”C’est petit, pas le palais d’un millionnaire. Mais ma maison est là pour nous apporter la paix et la joie”, dit-elle. Au lieu de ça, elle patauge dans la boue recouvrant le sol de la maison jusqu’aux murs blanchis à la chaux.Le couple de cultivateurs de riz et leur enfant ont réussi à fuir dans des conditions dantesques sur des hauteurs la semaine dernière, alors qu’ils étaient sur le point d’être submergés par les inondations qui ont fait plus de 800 mort en Indonésie.De retour chez elle pour constater les dégâts, Merliana Siregar, 58 ans, est dévastée.”Tout a été détruit”, lâche-t-elle. “Comment je me sens en voyant ma maison où j’ai vécu si longtemps, à ce point détruite ? J’ai envie de pleurer”, dit-elle. “Nous sommes tellement endettés. Mais maintenant, il n’y a plus aucun espoir. Tout est détruit. Nous ne savons pas ce que nous mangerons demain”.Seuls des objets accrochés en hauteur sur les murs, deux tableaux encadrés représentant Jésus et des photos des filles du couple, ont été épargnés.Merliana dit n’avoir jamais vu une montée des eaux aussi soudaine. La famille s’est d’abord réfugiée sur une plateforme surélevée derrière la maison alors que les eaux continuaient de monter, mais s’est vite retrouvée à court de provisions.Un voisin les a aidés, ainsi que leurs proches, à traverser les zones inondées pour gagner une hauteur, mais ils se sont retrouvés dehors, luttant pour leur survie.”Nous voulions évacuer, mais le courant était trop fort. Nous n’avions pas d’autre choix que de rester là. J’était gelée, comme tout le monde. Les enfants n’arrêtaient pas de pleurer”, se souvient-elle.La famille est actuellement hébergée par des amis et dépend d’une aide gouvernementale limitée. Le mari de Merliana, Edo Sitompul s’inquiète aussi pour la suite.”S’il n’y a pas d’aide pour réparer cette maison, cet accès routier et l’accès à la rivière, on est dans le flou”, souligne-t-il, espérant que le gouvernement réparera “tout” et “rapidement”.- “Traumatisée” -Plus loin, Lestari Manurung, commerçante, marche dans l’eau qui ne s’est pas encore retirée des rues principales du village. Sans abri depuis la catastrophe, elle cherche un moyen de rejoindre des proches à la grande ville la plus proche, Medan.Les eaux ont charrié des troncs d’arbre qui ont ravagé sa maison, décrit-elle. Elle aussi, comme beaucoup d’autres dans la région, se dit stupéfaite de la rapidité avec laquelle les flots ont déferlé.”C’était comme dans un cauchemar. Comment l’eau a-t-elle pu monter aussi vite ? Je n’ai pas pu sauver mes affaires”, ajoute-t-elle, avouant être traumatisée.Cette vendeuse de fruits de 45 ans est parvenue à se réfugier dans un centre pour personnes évacuées, dans des conditions sommaires. “Nous en avions marre des nouilles instantanées, mais c’était mieux que de n’avoir rien à manger et mourir de faim”, reconnait-elle.Elle espère que les sinistrés recevront de l’aide.”Le plus important c’est une maison. Une maison simple pour que nous puissions rentrer” chez nous, souligne-t-elle.

Ukraine: le Kremlin dit que ses récents “succès” militaires ont influé sur les pourparlers

Le Kremlin a estimé mercredi que les récents “succès” de l’armée russe sur le front en Ukraine, où elle grignote du terrain de façon continue, avaient “influencé” les pourparlers russo-américains de mardi, qui n’ont débouché sur aucune percée.Moscou et Kiev se sont déclarés mercredi prêts à poursuivre les pourparlers sur le conflit en Ukraine, au lendemain de cette réunion en Russie entre le président russe Vladimir Poutine et l’émissaire américain Steve Witkoff. Les Européens ont eux estimé que le dirigeant russe montrait qu’il ne voulait pas la paix.Ces dernières semaines, Washington cherche à faire adopter un plan de paix par les deux camps. Mais la recherche d’un compromis est très difficile, alors que sur le front l’armée russe continue d’avancer lentement malgré des pertes significatives.Lundi, elle a revendiqué la prise de la ville de Pokrovsk dans l’est de l’Ukraine, un carrefour clé pour Kiev. Les observateurs militaires du projet DeepState, proches des forces ukrainiennes, confirment qu’une grande partie de la ville est sous contrôle russe, mais pas son entièreté.Le 7e corps d’assaut aéroporté ukrainien, qui défend ce secteur, a affirmé mercredi que les forces russes étaient “empêtrées” dans des combats urbains à Pokrovsk et diffusaient de “la désinformation” sur “la prétendue prise de Pokrovsk”. – Pas de “compromis” -Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a néanmoins assuré mercredi que “les succès des dernières semaines” de l’armée russe avaient “influencé le déroulement” des négociations avec Washington.Selon lui, ils ont “contribué à rendre plus adéquates les évaluations des moyens de règlement pacifique” du conflit déclenché par l’attaque de l’Ukraine lancée en 2022 par le Kremlin.Selon M. Ouchakov, “la question clé” d’une participation de Kiev à l’Otan – à laquelle s’oppose catégoriquement Moscou – a par ailleurs été évoquée lors des discussions, alors que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance évoquent mercredi à Bruxelles ces efforts de paix.Le négociateur de Kiev, Roustem Oumerov, a indiqué avoir rencontré mercredi à Bruxelles des représentants européens , notamment français, allemands et britanniques, ainsi que des représentants de l’UE et de l’Otan. Après Bruxelles, ce négociateur doit ensuite entamer “les préparatifs” d’une réunion aux Etats-Unis avec les émissaires de Donald Trump, a annoncé le dirigeant Volodymyr Zelensky, sans plus de détails.M. Oumerov, accompagné d’une délégation ukrainienne, avait déjà mené dimanche des pourparlers en Floride sur ce plan de paix.Cette intense activité diplomatique n’a pas permis pour l’heure de parvenir à un accord, en particulier sur la question clé des territoires: Moscou veut notamment que Kiev lui cède entièrement la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, qui est toujours l’épicentre des combats.L’émissaire américain Steve Witkoff, accompagné du gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, s’est entretenu mardi pendant près de cinq heures au Kremlin avec Vladimir Poutine à propos de ce plan présenté par Washington il y a deux semaines et depuis retravaillé lors de consultations avec les Ukrainiens.Sur la question des territoires contrôlés par la Russie en Ukraine, qui représentent environ 19% du pays, “aucune solution de compromis n’a encore été choisie”, même si “certaines propositions américaines peuvent être discutées”, avait ensuite déclaré mardi soir Iouri Ouchakov.”Nous avons pu nous mettre d’accord sur certains points (…), d’autres ont suscité des critiques”, avait-t-il ajouté, saluant néanmoins une discussion “constructive”.Pour sa part, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a affirmé mercredi que Moscou était prêt à rencontrer “autant que nécessaire” des responsables américains pour trouver une issue à la guerre.- “Inepties du Kremlin” -Quelques heures avant sa rencontre avec les Américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de chercher à “empêcher” les efforts de Washington pour arrêter le conflit.”Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, mais si l’Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant”, avait-il lancé.”Voilà encore des inepties du Kremlin, venant d’un président qui ne prend pas la paix au sérieux”, a réagi mercredi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer, tandis que la diplomatie allemande a jugé que la Russie n’était pas “en mode négociation” pour trouver une issue diplomatique au conflit.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour sa part présenté mercredi à Bruxelles le plan de l’UE pour financer l’Ukraine sur deux ans et la “mettre en position de force” dans les négociations avec Moscou.Les Européens craignent que l’administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifie la souveraineté de l’Ukraine, considérée comme un rempart face à la Russie.Un accord a par ailleurs été trouvé pour interdire toutes les importations de gaz russe dans l’UE à l’automne 2027, afin de priver Moscou d’une manne qui finance sa guerre.

Inondations en Indonésie: près de 800 morts, la colère monte

Le mécontentement grandit en Indonésie face à la lenteur de l’aide, dans des régions parfois encore isolées où près de 800 personnes ont trouvé la mort dans les inondations qui ont frappé également le Sri Lanka dont le bilan total dépasse les 1.300 morts.Les pluies torrentielles de la mousson, associées à deux cyclones tropicaux distincts la semaine dernière, ont déversé des trombes d’eau sur certaines régions de Sumatra (Indonésie), ainsi que sur l’ensemble du Sri Lanka, le sud de la Thaïlande et le nord de la Malaisie.En Indonésie, l’agence de gestion des catastrophes (BNPB) a révisé son bilan à la baisse mercredi soir, sans donner d’explications: le nombre de morts qui avait été annoncé au-delà de la barre des 800 a été ramené à 770 pour 463 disparus.Selon les organisations humanitaires, l’ampleur du défi est presque sans précédent, même pour cet immense pays de 280 millions d’habitants régulièrement touché par des désastres naturels, comme le tsunami de 2004.”Répondre à cette situation représente un défi logistique considérable”, a déclaré Ade Soekadis, directeur exécutif de Mercy Corps Indonesia, une organisation humanitaire. “L’ampleur des dégâts et la superficie de la zone touchée sont vraiment énormes”.La situation va “devenir plus problématique à mesure que le temps passe”, a-t-il encore mis en garde. – “Comme un tremblement de terre” -Reinaro Waruwu, 52 ans, rencontré par l’AFP dans un centre d’évacuation à Padan (Sumatra nord), s’est dit “déçu” de la lenteur de l’aide.”Certains ont dû attendre un jour et une nuit avant de recevoir de l’aide, et n’ont donc pas pu être sauvés”, a-t-il affirmé.  “Je suis frustré, inutile de le répéter. La réponse (des autorités, ndlr) a été lente”, a-t-il ajouté.Comme beaucoup d’autres sinistrés, il évoque une catastrophe sans précédent.”C’est arrivé comme un tremblement de terre… Je me suis dit: +Eh bien, si je dois mourir, qu’il en soit ainsi+”, a-t-il dit, avant fondre en sanglots, alors que ses voisins ont été ensevelis vivants.”C’était la première fois que je voyais de tels flots déferler”, témoigne de son côté Hamida Telaumbaunua, une femme de 37 ans, dont la maison a été entièrement détruite.”Il est difficile d’imaginer ce qui nous attend. Tant qu’on est là, ça va peut-être, mais après… je ne sais pas ce qui va se passer”, poursuit-elle.Le système météorologique exceptionnel qui a frappé l’Indonésie a également provoqué de fortes pluies en Thaïlande, faisant au moins 267 morts dont au moins 142 dans le district touristique de Hat Yai, et en Malaisie, où deux personnes ont perdu la vie.De vastes zones de ces pays mais aussi des Philippines, du Vietnam, de Birmanie, ainsi que des portions du Cambodge et du Laos, ont enregistré des cumuls de pluie jamais observés en novembre par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) depuis 2012.La quasi-totalité du Sri Lanka a également connu des pluies record, selon l’analyse par l’AFP de ces données météorologiques américaines.D’après les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d’humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.- Le Sri Lanka “ouvert” aux touristes -Au Sri Lanka, le bilan s’établit à au moins 474 morts, 356 disparus et plus d’1,5 million de sinistrés, soit la plus grave catastrophe naturelle subie par l’île d’Asie du Sud depuis le tsunami de 2004.Le gouvernement a estimé mercredi à 7 milliards de dollars le coût de la reconstruction, dans un pays en phase de fragile reprise depuis la grave crise économique en 2022.Le commissaire général du gouvernement en charge des services essentiels, Prabath Chandrakeerthi, a annoncé le versement d’une aide de 2,5 millions de roupies srilankaises (7.500 euros) à chaque famille dont le logement a été détruit, et de 25.000 roupies (75 euros) à toutes celles qui doivent procéder au nettoyage de leur maison.Contrairement à l’Indonésie, le Sri Lanka a déclaré l’état d’urgence et appelé la communauté internationale à l’aide.Malgré la catastrophe, l’île, qui dépend fortement du tourisme, a accueilli mardi un paquebot de croisière de luxe au port de Colombo.Cette arrivée envoie “un message clair au monde entier: le Sri Lanka est sûr, ouvert et prêt à accueillir à nouveau les visiteurs”, a indiqué l’office du tourisme du pays.burs-sah-ebe/tmt/vgu/cpy/sba