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Attaque contre Robert Fico: le tireur jugé pour terrorisme en Slovaquie

Le procès pour terrorisme du tireur septuagénaire qui avait gravement blessé par balle en mai 2024 le Premier ministre nationaliste slovaque Robert Fico a débuté mardi matin devant un tribunal spécial, dans la ville de Banska Bystrica (centre).Juraj Cintula, un poète slovaque de 72 ans, avait justifié son geste, survenu en pleine rue lors d’un déplacement dans la ville minière de Handlova (centre), par son opposition aux mesures jugées autoritaires du gouvernement slovaque proche du Kremlin.Si le tireur n’a pas souhaité s’exprimer, le procureur a rappelé des déclarations précédentes, au cours desquelles Juraj Cintula avait détaillé ses motivations. Il s’était dit en désaccord avec une réforme judiciaire, dénonçait “la persécution du monde de la culture” et “surtout” la suppression de “l’aide à l’Ukraine”. Il avait initialement été inculpé de tentative de meurtre avec préméditation, un crime requalifié ensuite en attentat par le parquet, en raison du motif politique de son geste, qui était “d’empêcher définitivement” la coalition souverainiste formée quelques mois plus tôt d’appliquer son programme.C’est la seconde fois seulement que la justice de ce pays d’Europe centrale doit examiner un dossier d’attentat, après le meurtre homophobe de deux hommes devant un bar gay en 2022 par un militant d’extrême droite.La durée du procès est à ce stade inconnue. Le Premier ministre slovaque va témoigner sous la forme d’un enregistrement sonore mercredi devant la cour.- Ni le coeur, ni la tête – Durant l’audience, il sera “essentiel d’examiner les intentions” du tireur, estime Tomas Stremy, professeur de droit pénal à l’université Comenius de Bratislava, alors que Juraj Cintula a admis avoir planifié l’attaque deux jours plus tôt, dans une interview accordée à la presse depuis sa détention. Disant ne pas regretter son geste, il est arrivé sûr de lui au tribunal mardi, clamant devant les caméras qu’il faut “laisser vivre une culture libre”, en référence aux changements opérés dans le secteurs par le gouvernement. Il détenait légalement l’arme avec laquelle il a ouvert le feu à cinq reprises sur le dirigeant aujourd’hui âgé de 60 ans, et ne l’a manqué qu’une seule fois.Il jure n’avoir visé ni le cœur ni la tête de sa victime, ne souhaitant pas attenter à sa vie.Robert Fico, principale figure politique en Slovaquie où il est revenu au pouvoir après avoir déjà gouverné de 2006 à 2010 puis entre 2012 et 2018, a dû subir deux longues opérations. Selon l’acte d’accusation de 6.200 pages, son traitement médical a duré 42 jours. Il a été dans l’incapacité d’assurer ses fonctions durant deux mois. Avec ses alliés d’extrême droite, le Premier ministre a fait prendre un virage trumpiste à la Slovaquie, ciblant régulièrement la justice et les médias avec lesquels il entretient des contentieux très anciens liés à différentes affaires. Des manifestations accompagnent régulièrement ses décisions qui, selon ses détracteurs, éloignent la Slovaquie des normes démocratiques européennes.- Assassin “créé” -La fusillade a eu lieu dans un pays habitué à une certaine forme de violence en politique depuis le mandat de Vladimir Meciar, Premier ministre dans les années 1990, qui était accusé d’exercer son pouvoir de manière mafieuse.En 2018, Robert Fico avait été contraint de démissionner après le meurtre d’un jeune reporter, Jan Kuciak, qui avait révélé une corruption de haut niveau.Il avait été reproché au Premier ministre slovaque d’attiser le ressentiment contre les journalistes, traités de “hyènes idiotes”.A son retour de convalescence, Robert Fico a accusé les médias et l’opposition d’avoir “créé un assassin” qui serait le “produit” de leur haine à son égard. Le tireur avait par le passé participé à des manifestations contre le gouvernement de ce pays de 5,4 millions d’habitants, membre de l’UE et de l’Otan.”Clairement convaincu” que l’opposition était “derrière cela” et “politicien de nature conflictuelle”, M. Fico tente “bien sûr d’exploiter” ce qui lui est arrivé “à son avantage”, estime le politologue Grigorij Meseznikov auprès de l’AFP.Mais “sans preuves concrètes”, cette “expérience traumatisante”, rare dans un pays de l’Union européenne pour un chef de gouvernement, ne fera pas vraiment bouger les lignes, prévoit le chercheur.”La polarisation”, grâce à laquelle Robert Fico “prospère”, “perdurera”, dit-il.

Trump promet d’envoyer plus d’armes à l’Ukraine

Donald Trump a promis d’envoyer des armes supplémentaires à l’Ukraine, quelques jours après l’annonce d’une suspension de certaines livraisons américaines, le Kremlin affirmant que cela ne ferait que prolonger les hostilités.”Nous allons devoir envoyer plus d’armes, principalement des armes défensives”, a déclaré lundi le président américain, qui s’est dit “mécontent” de l’attitude de son homologue russe Vladimir Poutine.”Ils sont frappés de manière très, très dure”, a ajouté M. Trump à propos des Ukrainiens.”Il est évident que ces actions ne s’inscrivent probablement pas dans le cadre des efforts visant à promouvoir un règlement pacifique” du conflit en Ukraine, a réagi mardi lors de son point presse quotidien le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, cité par l’agence d’Etat Ria Novosti. Toute livraison “vise clairement à favoriser par tous les moyens la poursuite des hostilités”, a-t-il ajouté, évoquant une ligne “choisie par les Européens” – sans citer le président américain.Donald Trump s’était rapproché depuis janvier de Vladimir Poutine, mettant la pression pour obtenir un arrêt des combats, sans toutefois parvenir à des progrès concrets.De façon inattendue, son administration a annoncé début juillet avoir cessé de fournir certaines armes à Kiev, officiellement en raison d’inquiétudes sur une baisse des stocks de munitions des Etats-Unis – premier soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022.Des responsables américains se sont efforcés ensuite de minimiser l’impact de cette mesure, sans donner plus de détails.Selon le site spécialisé Axios, citant des sources anonymes, Trump a notamment promis de “livrer immédiatement 10 (systèmes de défense aérienne) Patriot”. Soit une quantité inférieure au nombre de Patriot dont la livraison a été suspendue début juillet, toujours selon Axios.   Des discussions se poursuivent également avec l’Allemagne qui envisage d’acheter davantage de Patriots aux États-Unis pour les fournir à l’Ukraine, dont le président ne cesse de réclamer des Patriot supplémentaires.Pendant le mandat de l’ancien président Joe Biden, Washington s’était engagé à fournir plus de 65 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine.Donald Trump n’a, lui, pas annoncé de nouvelles aides à Kiev depuis janvier.- Impasse -La diplomatie est au point mort entre les belligérants. Deux cycles de pourparlers entre Russes et Ukrainiens en Turquie le 16 mai et le 2 juin n’ont pas abouti à une percée majeure, et un troisième cycle n’a toujours pas été annoncé.Vendredi, Donald Trump s’est dit “très mécontent” d’un appel téléphonique organisé la veille avec Vladimir Poutine.”Il veut aller jusqu’au bout, juste continuer de tuer des gens, ce n’est pas bien”, a affirmé M. Trump à la presse à bord d’Air Force One.Le président américain a laissé entendre qu’il pourrait être prêt à durcir les sanctions contre Moscou, après avoir évité pendant ces six derniers mois d’y recourir alors qu’il tentait de persuader son homologue russe de mettre fin à la guerre.Vladimir Poutine maintient toujours ses demandes maximalistes, en particulier que Kiev cède à la Russie les régions ukrainiennes annexées et que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan. Des conditions jugées inacceptables par Kiev et ses alliés occidentaux.L’Ukraine, pour sa part, exige que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à hauteur d’environ 20%.- “Zone tampon” -Sur le terrain, la Russie a revendiqué lundi la prise d’un village dans la région de Dnipropetrovsk, située dans le centre-est de l’Ukraine et à 70km de la ville de Donetsk sous contrôle russe – une première depuis février 2022.Kiev n’a pas réagi à cette annonce pour l’instant. Plus tôt lundi, l’état-major de ses forces armées avait assuré que des assauts russes avaient été repoussés la veille dans les environs du village.Pour Oleksiï Kopytko, un expert militaire ukrainien, la Russie peut tenter d’établir “une zone tampon” pour limiter les frappes ukrainiennes sur le front et en profondeur.Cet ex-conseiller du ministère ukrainien de la Défense a néanmoins affirmé à l’AFP que Moscou n’avait “pas et (n’aurait) pas les ressources nécessaires pour avancer rapidement”.Les forces russes continuent par ailleurs de bombarder quasi quotidiennement des villes ukrainiennes, et l’Ukraine mène également, presque chaque jour, des attaques aériennes en Russie.Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée de l’air ukrainienne a rapporté la présence de drones dans les régions septentrionales de Soumy et Kharkiv.La nuit précédente, Moscou avait envoyé 101 drones et tiré quatre missiles en direction de l’Ukraine, faisant au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés au total dans différentes régions, selon les autorités ukrainiennes. Deux centres de recrutement militaire, à Kharkiv et Zaporijjia (sud) ont notamment été touchés, faisant quatre blessés, selon Kiev.lb-eml-el-cat/cn 

Trump promet d’envoyer plus d’armes à l’Ukraine

Donald Trump a promis d’envoyer des armes supplémentaires à l’Ukraine, quelques jours après l’annonce d’une suspension de certaines livraisons américaines, le Kremlin affirmant que cela ne ferait que prolonger les hostilités.”Nous allons devoir envoyer plus d’armes, principalement des armes défensives”, a déclaré lundi le président américain, qui s’est dit “mécontent” de l’attitude de son homologue russe Vladimir Poutine.”Ils sont frappés de manière très, très dure”, a ajouté M. Trump à propos des Ukrainiens.”Il est évident que ces actions ne s’inscrivent probablement pas dans le cadre des efforts visant à promouvoir un règlement pacifique” du conflit en Ukraine, a réagi mardi lors de son point presse quotidien le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, cité par l’agence d’Etat Ria Novosti. Toute livraison “vise clairement à favoriser par tous les moyens la poursuite des hostilités”, a-t-il ajouté, évoquant une ligne “choisie par les Européens” – sans citer le président américain.Donald Trump s’était rapproché depuis janvier de Vladimir Poutine, mettant la pression pour obtenir un arrêt des combats, sans toutefois parvenir à des progrès concrets.De façon inattendue, son administration a annoncé début juillet avoir cessé de fournir certaines armes à Kiev, officiellement en raison d’inquiétudes sur une baisse des stocks de munitions des Etats-Unis – premier soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022.Des responsables américains se sont efforcés ensuite de minimiser l’impact de cette mesure, sans donner plus de détails.Selon le site spécialisé Axios, citant des sources anonymes, Trump a notamment promis de “livrer immédiatement 10 (systèmes de défense aérienne) Patriot”. Soit une quantité inférieure au nombre de Patriot dont la livraison a été suspendue début juillet, toujours selon Axios.   Des discussions se poursuivent également avec l’Allemagne qui envisage d’acheter davantage de Patriots aux États-Unis pour les fournir à l’Ukraine, dont le président ne cesse de réclamer des Patriot supplémentaires.Pendant le mandat de l’ancien président Joe Biden, Washington s’était engagé à fournir plus de 65 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine.Donald Trump n’a, lui, pas annoncé de nouvelles aides à Kiev depuis janvier.- Impasse -La diplomatie est au point mort entre les belligérants. Deux cycles de pourparlers entre Russes et Ukrainiens en Turquie le 16 mai et le 2 juin n’ont pas abouti à une percée majeure, et un troisième cycle n’a toujours pas été annoncé.Vendredi, Donald Trump s’est dit “très mécontent” d’un appel téléphonique organisé la veille avec Vladimir Poutine.”Il veut aller jusqu’au bout, juste continuer de tuer des gens, ce n’est pas bien”, a affirmé M. Trump à la presse à bord d’Air Force One.Le président américain a laissé entendre qu’il pourrait être prêt à durcir les sanctions contre Moscou, après avoir évité pendant ces six derniers mois d’y recourir alors qu’il tentait de persuader son homologue russe de mettre fin à la guerre.Vladimir Poutine maintient toujours ses demandes maximalistes, en particulier que Kiev cède à la Russie les régions ukrainiennes annexées et que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan. Des conditions jugées inacceptables par Kiev et ses alliés occidentaux.L’Ukraine, pour sa part, exige que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à hauteur d’environ 20%.- “Zone tampon” -Sur le terrain, la Russie a revendiqué lundi la prise d’un village dans la région de Dnipropetrovsk, située dans le centre-est de l’Ukraine et à 70km de la ville de Donetsk sous contrôle russe – une première depuis février 2022.Kiev n’a pas réagi à cette annonce pour l’instant. Plus tôt lundi, l’état-major de ses forces armées avait assuré que des assauts russes avaient été repoussés la veille dans les environs du village.Pour Oleksiï Kopytko, un expert militaire ukrainien, la Russie peut tenter d’établir “une zone tampon” pour limiter les frappes ukrainiennes sur le front et en profondeur.Cet ex-conseiller du ministère ukrainien de la Défense a néanmoins affirmé à l’AFP que Moscou n’avait “pas et (n’aurait) pas les ressources nécessaires pour avancer rapidement”.Les forces russes continuent par ailleurs de bombarder quasi quotidiennement des villes ukrainiennes, et l’Ukraine mène également, presque chaque jour, des attaques aériennes en Russie.Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée de l’air ukrainienne a rapporté la présence de drones dans les régions septentrionales de Soumy et Kharkiv.La nuit précédente, Moscou avait envoyé 101 drones et tiré quatre missiles en direction de l’Ukraine, faisant au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés au total dans différentes régions, selon les autorités ukrainiennes. Deux centres de recrutement militaire, à Kharkiv et Zaporijjia (sud) ont notamment été touchés, faisant quatre blessés, selon Kiev.lb-eml-el-cat/cn 

Macron accueilli en grande pompe au Royaume-Uni pour une visite d’Etat

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte sont arrivés mardi au Royaume-Uni où ils ont été accueillis en grande pompe pour une visite d’Etat de trois jours, la première d’un dirigeant européen depuis le Brexit.C’est “un moment important pour nos nations” et “c’est aussi un moment important pour notre Europe”, a commenté sur X le président français. L’Europe et le Royaume-Uni doivent “ouvrir de nouvelles voies de coopération” face aux “grands défis” mondiaux, a-t-il ajouté.Le couple Macron a été accueilli par le prince héritier William et son épouse Kate, habillée en Dior, sur le tarmac de la base militaire de Northolt, à l’ouest de Londres, où l’avion présidentiel s’est posé peu après 11H000 (10H00 GMT). Une haie d’honneur avait été déployée pour l’occasion.Le couple présidentiel doit ensuite rejoindre le château de Windsor (ouest de Londres) où il sera accueilli officiellement par le roi Charles III et la reine Camilla, près de deux ans après leur propre visite d’Etat en France.Après le froid qui a caractérisé les relations bilatérales dans la foulée de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020, cette visite a lieu dans un climat réchauffé entre les deux pays, après l’arrivée du travailliste Keir Starmer à Downing Street il y a un an.La guerre en Ukraine, qui a remis les enjeux de défense et de sécurité au centre des préoccupations en Europe, a encore rapproché les deux alliés, principales puissances militaires du continent et détentrices de l’arme nucléaire.”Nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu’amis et alliés, nous les affrontons ensemble”, doit ainsi affirmer le roi lors de son discours avant le dîner d’Etat mardi. “Ces défis ne connaissent pas de frontières”, doit-il ajouter.Cette visite d’Etat, la première pour un président français depuis Nicolas Sarkozy en 2008, a été qualifiée d'”historique” par Downing Street.Côté français, on veut y voir le signe d’une “reconvergence” autour d'”intérêts partagés”, dans le sillage de la relance des relations voulue par le Premier ministre Keir Starmer avec l’UE.Sur le volet politique, un sommet bilatéral jeudi devrait acter un renforcement de la coopération en matière de défense et de lutte contre l’immigration illégale. – Parade militaire -Procession en calèche, revue des troupes et dîner d’Etat… La première journée sera marquée par la pompe royale.Honneur rare, Emmanuel Macron prononcera dans l’après-midi un discours au Parlement de Westminster, devant les membres de la chambre des Lords et des Communes réunis dans la Galerie Royale.Mercredi, il verra Keir Starmer à Downing Street, participera à un évènement sur l’intelligence artificielle et à un dîner à la City de Londres. Sur le front économique, Paris espère une avancée sur le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, toujours dans l’attente d’une décision finale d’investissement.Une étape est également prévue au British Museum. Jeudi, les deux dirigeants seront rejoints par plusieurs ministres pour un sommet bilatéral, durant lequel des avancées sont attendues notamment en matière de défense.Il s’agit d’adapter aux nouveaux enjeux de sécurité, en particulier à la menace russe, les accords de Lancaster House, signés en 2010 et colonne vertébrale de la coopération militaire bilatérale.- Immigration: traversées record -Attachés à peser sur le dossier ukrainien, Keir Starmer et Emmanuel Macron coprésideront jeudi une réunion en visioconférence des pays de la “coalition des volontaires”, mise sur pied pour garantir la sécurité de l’Ukraine, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu.Lancée en mars, cette initiative reste toutefois tributaire des négociations entamées sous l’égide de l’administration Trump.Côté britannique, les attentes sont fortes en matière de lutte contre l’immigration illégale, après un nombre record d’arrivées par la Manche depuis janvier (+ de 21.000).Londres pousse depuis des mois pour que les forces de l’ordre françaises interviennent dans l’eau au départ afin de retenir les petits bateaux. Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois ces bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage mais Paris reconnaît travailler à une nouvelle doctrine.Sur ce sujet frictionnel, Londres et Paris discutent aussi d’un échange de migrants, dans lequel le Royaume-Uni accepterait certains migrants et en renverrait autant en France. Selon plusieurs médias, le projet inquiète toutefois certains pays européens qui craignent que la France ne renvoie ensuite ces migrants vers le premier pays de l’UE dans lequel ils sont arrivés.

Macron accueilli en grande pompe au Royaume-Uni pour une visite d’Etat

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte sont arrivés mardi au Royaume-Uni où ils ont été accueillis en grande pompe pour une visite d’Etat de trois jours, la première d’un dirigeant européen depuis le Brexit.C’est “un moment important pour nos nations” et “c’est aussi un moment important pour notre Europe”, a commenté sur X le président français. L’Europe et le Royaume-Uni doivent “ouvrir de nouvelles voies de coopération” face aux “grands défis” mondiaux, a-t-il ajouté.Le couple Macron a été accueilli par le prince héritier William et son épouse Kate, habillée en Dior, sur le tarmac de la base militaire de Northolt, à l’ouest de Londres, où l’avion présidentiel s’est posé peu après 11H000 (10H00 GMT). Une haie d’honneur avait été déployée pour l’occasion.Le couple présidentiel doit ensuite rejoindre le château de Windsor (ouest de Londres) où il sera accueilli officiellement par le roi Charles III et la reine Camilla, près de deux ans après leur propre visite d’Etat en France.Après le froid qui a caractérisé les relations bilatérales dans la foulée de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020, cette visite a lieu dans un climat réchauffé entre les deux pays, après l’arrivée du travailliste Keir Starmer à Downing Street il y a un an.La guerre en Ukraine, qui a remis les enjeux de défense et de sécurité au centre des préoccupations en Europe, a encore rapproché les deux alliés, principales puissances militaires du continent et détentrices de l’arme nucléaire.”Nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu’amis et alliés, nous les affrontons ensemble”, doit ainsi affirmer le roi lors de son discours avant le dîner d’Etat mardi. “Ces défis ne connaissent pas de frontières”, doit-il ajouter.Cette visite d’Etat, la première pour un président français depuis Nicolas Sarkozy en 2008, a été qualifiée d'”historique” par Downing Street.Côté français, on veut y voir le signe d’une “reconvergence” autour d'”intérêts partagés”, dans le sillage de la relance des relations voulue par le Premier ministre Keir Starmer avec l’UE.Sur le volet politique, un sommet bilatéral jeudi devrait acter un renforcement de la coopération en matière de défense et de lutte contre l’immigration illégale. – Parade militaire -Procession en calèche, revue des troupes et dîner d’Etat… La première journée sera marquée par la pompe royale.Honneur rare, Emmanuel Macron prononcera dans l’après-midi un discours au Parlement de Westminster, devant les membres de la chambre des Lords et des Communes réunis dans la Galerie Royale.Mercredi, il verra Keir Starmer à Downing Street, participera à un évènement sur l’intelligence artificielle et à un dîner à la City de Londres. Sur le front économique, Paris espère une avancée sur le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, toujours dans l’attente d’une décision finale d’investissement.Une étape est également prévue au British Museum. Jeudi, les deux dirigeants seront rejoints par plusieurs ministres pour un sommet bilatéral, durant lequel des avancées sont attendues notamment en matière de défense.Il s’agit d’adapter aux nouveaux enjeux de sécurité, en particulier à la menace russe, les accords de Lancaster House, signés en 2010 et colonne vertébrale de la coopération militaire bilatérale.- Immigration: traversées record -Attachés à peser sur le dossier ukrainien, Keir Starmer et Emmanuel Macron coprésideront jeudi une réunion en visioconférence des pays de la “coalition des volontaires”, mise sur pied pour garantir la sécurité de l’Ukraine, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu.Lancée en mars, cette initiative reste toutefois tributaire des négociations entamées sous l’égide de l’administration Trump.Côté britannique, les attentes sont fortes en matière de lutte contre l’immigration illégale, après un nombre record d’arrivées par la Manche depuis janvier (+ de 21.000).Londres pousse depuis des mois pour que les forces de l’ordre françaises interviennent dans l’eau au départ afin de retenir les petits bateaux. Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois ces bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage mais Paris reconnaît travailler à une nouvelle doctrine.Sur ce sujet frictionnel, Londres et Paris discutent aussi d’un échange de migrants, dans lequel le Royaume-Uni accepterait certains migrants et en renverrait autant en France. Selon plusieurs médias, le projet inquiète toutefois certains pays européens qui craignent que la France ne renvoie ensuite ces migrants vers le premier pays de l’UE dans lequel ils sont arrivés.

Droits de douane: au Cambodge, les supplications des ouvrières du textile face aux menaces américaines

“Je suis inquiète”: au Cambodge, qui produit à bas-coût des vêtements pour des marques internationales, des ouvrières du textile craignent que la surtaxe douanière annoncée par les Etats-Unis provoque des pertes d’emploi et des baisses de salaire.”Je supplie les Etats-Unis de réduire les droits de douane au nom des travailleurs du Cambodge”, a lancé mardi auprès de l’AFP, Im Sothearin, 38 ans, durant sa pause.Cette mère de trois enfants gagne environ 300 dollars par mois dans une usine de confection de sous-vêtements de la capitale Phnom Penh.”S’ils appliquent des douanes élevées, seuls les travailleurs souffriront”, a-t-elle poursuivi.Parmi ses inquiétudes: la fermeture d’usines, la baisse des salaires, ou la hausse de la charge de travail, afin de compenser le surcoût engendré par la politique de Donald Trump.Le président américain a indiqué lundi qu’il voulait imposer à partir du 1er août une surtaxe de 36% sur les produits importés du Cambodge – un chiffre en baisse par rapport aux 49% annoncés plus tôt, mais qui reste parmi les plus élevés dans la région.Le Vietnam voisin, autre place forte de l’industrie du textile, a annoncé la semaine dernière un accord avec Washington pour un taux de 20%.La ristourne consentie par les Américains constituent une “grande victoire” pour le Cambodge, a salué mardi le vice-Premier ministre Sun Chanthol.”On a toujours l’opportunité d’aller plus loin dans les négociations pour réduire le taux encore plus”, a-t-il insisté.- “Rester calme” -“J’appelle les entreprises qui ont des usines au Cambodge à rester calme”, a lancé le dirigeant, confiant dans la capacité du gouvernement à pouvoir “protéger” les intérêts nationaux.Les Etats-Unis ont représenté l’an dernier le principal marché des biens “made in Cambodia”, à hauteur d’environ dix milliards de dollars, soit 40% du total des exportations, loin devant le Vietnam et la Chine, selon des données officielles khmères.”Je veux que les droits baissent encore plus”, a lancé Sreymom, une ouvrière enceinte de 28 ans, dont onze passées à l’usine.En cas d’échec des négociations, “je suis inquiète qu’on n’ait plus de travail”, a-t-elle développé.”Les entreprises n’auront plus l’argent pour payer”, a-t-elle affirmé.Le secteur de l’habillement, du textile et des chaussures a employé en 2024 environ un million de personnes, dont plus de 75% sont des femmes, a calculé le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP).La grande majorité de la main-d’oeuvre est déclarée, dans un pays où l’économie informelle continue de mobiliser des millions de personnes, plus vulnérables à la pauvreté, ont relevé des organisations internationales.Yi Mom, 47 ans, travaille depuis vingt ans dans l’industrie du textile. Elle a dit craindre que le choc soit trop dur à encaisser pour le Cambodge, l’un des plus petits pays d’Asie du Sud-Est, au développement retardé par des décennies de conflit civil.Le régime douanier imaginé par Donald Trump “va conduire à la baisse du nombre d’emplois”, a-t-elle prédit. “Après, on aura des salaires plus bas, et on ne pourra plus soutenir nos familles.”