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Paris-Roubaix féminin: la Reine s’appelle Pauline Ferrand-Prévot
Coup d’essai, coup de maître. Pauline Ferrand-Prévot, qui disputait à 33 ans son premier Paris-Roubaix, a signé samedi le premier succès d’une Française dans la Reine des classiques, signant son grand retour sur la route.Et quel succès ! Malade les deux jours précédents la course, victime d’une chute à 53 kilomètres la ligne la contraignant à une longue course-poursuite, la Rémoise a dompté les pavés autant qu’elle a dégoûté la concurrence, à commencer par la favorite Lotte Kopecky.La Belge, lauréate sortante, n’a pu que constater la supériorité de Ferrand-Prévot qu’elle avait devancée une semaine plus tôt pour remporter le Tour des Flandres.Malgré une course ultra offensive ponctuée de trois attaques sur les poussiéreux secteurs pavés du Nord, la championne du monde a dû s’incliner face à “PFP” qui a attaqué à 25 kilomètres du but pour s’imposer en solitaire, avec environ une minute d’avance sur l’Italienne Laetizia Borghesi et la Néerlandaise Lorena Wiebes.A 33 ans, de retour sur la route cette saison après une parenthèse de sept ans consacrée au VTT, “PFP” peut se féliciter de ce choix de revenir sur le bitume dans l’optique d’une victoire sur le Tour de France “dans les deux ou trois saisons à venir”.”Pour mon retour, faire +3+ aux Strade Bianche, +2+ au Tour de Flandres et gagner Roubaix, je ne m’y attendais pas, je n’étais même pas prévue sur le Tour de Flandres et Roubaix. Mais je me sentais bien et je voulais essayer, aussi pour préparer la première étape du Tour de France qui s’annonce agitée”, s’est-elle félicitée à l’arrivée.- Objectif Tour de France -Athlète polyvalente, elle ajoute un nouveau succès de prestige à un palmarès long comme le bras.Championne olympique de VTT en 2024 à Paris, championne du monde de cyclo-cross en 2015 et sur route en 2014, elle visera donc cet été un premier succès sur la Grande Boucle.”Le Tour constitue le but principal de la saison, je veux y être à 100%, le gagner dans les deux-trois ans. On est sur le bon chemin, on construit quelque chose de solide avec l’équipe” Visma-Lease a Bike, a-t-elle déclaré.”Gagner Roubaix… Je suis super heureuse mais je ne réalise pas, c’est peut-être ma plus belle victoire a encore dit Ferrand-Prévot, incrédule quelques minutes après son exploit.”On avait fait une première reconnaissance des pavés mercredi, les filles allaient si vite qu’elles me lâchaient presque. Ce matin, je n’étais pas encore sûre de prendre la départ. Mais je me suis dit que j’allais faire de mon mieux pour aider (sa coéquipière néerlandaise) Marianne Vos à s’imposer”, a-t-elle raconté, le visage noirci par la poussière.Elle devient la première Française à s’imposer dans la version féminine de la Reine des classiques dont c’était la cinquième édition.Hommes et femmes confondus, elle succède à Frédéric Guesdon, dernier Français à avoir soulevé le lourd pavé de vainqueur, en 1997.”C’était ma première fois à Roubaix mais ce sera peut-être la dernière tellement ça a été dur. J’ai juste essayé de survivre dans les secteurs pavés, j’ai chuté et j’ai dû chasser pour revenir. Après je suis passée à l’attaque”, a encore dit Ferrand-Prévot.”Mon petit ami (Dylan van Baarle qui disputera l’épreuve messieurs dimanche) a gagné ici il y a trois ans, là c’est moi. On va avoir deux pavés à la maison, c’est sympa”.
Discothèque effondrée à Saint-Domingue: nouveau bilan de 225 morts, les corps rendus aux familles
Le bilan de l’effondrement d’une discothèque à Saint-Domingue est encore monté, passant à 225 morts, dont tous les corps ont été rendus à leurs proches, ont annoncé samedi les autorités. Le toit du club nocturne Jet Set s’est effondré à 00h44 (04h44 GMT) le 8 avril, alors que le célèbre chanteur de merengue Rubby Pérez se produisait sur scène. Il est également décédé sur place.”Il y a 221 morts de la zone zéro (lieu du drame) et quatre qui proviennent des hôpitaux”, a déclaré lors d’une conférence de presse samedi matin le ministre de la Santé publique Victor Atallah. Il a souligné que le bilan pourrait encore s’alourdir, des patients étant toujours entre la vie et la mort. Considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République Dominicaine, la catastrophe dépasse, en terme de bilan humain, l’incendie en 2005 d’une prison à Higuey, dans l’est du pays, qui avait coûté la vie à 136 détenus.Le ministre a aussi affirmé que “tous les corps ont été rendus” aux proches des victimes, mettant ainsi fin à leur longue attente devant la morgue. Depuis mardi, des dizaines de personnes étaient agglutinées devant l’établissement. Samedi, cette foule avait disparu, selon des images de la télévision. Le gouvernement avait annoncé avoir embauché vendredi 12 médecins légistes pour effectuer le processus d’identification et les autopsies, afin d’accélérer le processus de remise des corps aux familles.  – “Explosion” -Une veillée rassemblant des dizaines de personnes a été improvisée dans la soirée de vendredi près de la boîte de nuit. “Une fleur peinte pour chaque ange là -haut. Que leur repos soit éternel, nous nous souviendrons d’eux ici et nous ferons l’écho de cette grande injustice qui doit être expliquée”, peut-on lire sur un autel.”C’est la plus grande tragédie que j’ai pu voir au cours des années que j’ai vécues. Les gens criaient: +Sortons d’ici, je suis vivante, aidez-moi+ !'”, a raconté Arlenne Matos, 47 ans, une voisine du quartier, après avoir prié en larmes devant cet autel. Elle était chez elle le jour du drame et se souvient que le sinistre a provoqué un “tremblement”, une “explosion”, mais elle n’a compris ce qui se passait qu’au lever du jour.”C’était trop déchirant”, ajoute-t-elle. Des connaissances ont assisté au concert mais sont parties avant que la tragédie ne se produise. “Dieu leur a donné la chance de vivre”, dit-elle.Régulièrement, des véhicules s’arrêtent devant l’autel. Leurs occupants observent la zone du désastre, se recueillent quelques instant. D’autres s’approchent pour déposer des bougies blanches, des ballons noirs et blancs, des fleurs ou des messages.Parmi les victimes décédées figurent notamment un couple de Français résidant en République dominicaine et un Italien. Washington, qui a présenté “ses plus sincères condoléances” au président Luis Abinader, a annoncé vendredi le décès de “plusieurs citoyens américains”, sans donner de chiffre. La presse a fait état d’un Kényan, d’un Haïtien et de Vénézuéliens tués.”Le peuple dominicain est en deuil avec l’énorme quantité de décès (…) Nous sommes très tristes”, a affirmé vendredi le président Luis Abinader à la presse. Il a souligné qu’il fallait “des réponses à ce qui s’est passé. Pourquoi cela s’est passé. Comment cela s’est passé. En attendant, nous allons pleurer les nôtres, et ensuite trouver ces réponses”.
“Accord de principe” à l’OMS sur le texte de l’Accord sur les pandémies
Les délégués des Etats membres de l’OMS ont trouvé samedi “un accord de principe” sur un texte qui doit permettre de mieux protéger le monde de futures pandémies après plus de trois ans de discussions, a déclaré à l’AFP la co-présidente de l’organe de négociation.”On a un accord de principe et on met en réserve l’accord définitif des capitales”, a expliqué Anne-Claire Amprou, co-présidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, en précisant que les délégués se retrouveront mardi à Genève “pour toiletter le texte” et donner leur accord définitif.”Les négociations sur l’accord de pandémie sont toujours en cours – les Etats membres ont convenu de reprendre mardi, après avoir travaillé toute la nuit sans dormir pendant plus de 24h sans interruption. Nous sommes très reconnaissants pour leur engagement”, a écrit sur X le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui est resté dans la salle avec les délégués toute la nuit.Le 13ème cycle de négociations avait débuté lundi à Genève. Le texte devra encore être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, en mai à Genève, par tous les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé.Le président français Emmanuel Macron n’a pas attendu pour se réjouir sur X de cette “décision cruciale”. “Avec l’accord de principe pour un traité pandémie, la communauté internationale va se doter d’un nouveau système pour mieux nous protéger. Plus rapide, plus efficace, plus solidaire et plus résilient”, écrit-il.- Riches, pauvres-L’un des principaux points de contestation vendredi a été le paragraphe 11 de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP. Le sujet avait été au coeur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.Plusieurs pays, où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie, sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire.La docteure Mohga Kamal-Yanni, responsable au sein de la coalition People’s Medicines Alliance, voit le texte comme “un pas en avant”. Mais elle dénonce “l’intense lobbying de l’industrie pharmaceutique” après lequel “des pays riches comme l’UE, la Suisse et le Royaume-Uni ont fait en sorte que l’accord ne réponde pas” à l’objectif de santé publique espéré par les pays en développement. Elle souligne qu’il reste des points pas encore surlignés en vert dans le texte, signe qu’ils sont unanimement approuvés.Tout n’est pas bouclé non plus pour le directeur général de la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA), David Reddy. “Les pays ont besoin de se donner un peu plus de temps pour bien faire les choses et leur permettre de convenir d’un accord pratique qui renforcera notre préparation et notre réponse aux futures pandémies”, écrit-il dans un courriel à l’AFP. Pour l’ambassadrice Amprou, “nous avons eu à négocier cette semaine avec l’ensemble des Etats membres dans une approche très constructive et très positive, c’est une vraie volonté d’aboutir pour avoir un accord qui fasse vraiment la différence et qui permet de prévenir, de préparer, de répondre aux pandémies”.- Action collective -Le texte est adopté dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Ils étaient aussi absents des négociations, M. Trump ayant annoncé qu’ils quittaient l’organisation.Pour le docteur Tedros, comme pour Emmanuel Macron, arriver à boucler un accord international de cet acabit dans la période actuelle est bon signe. “L’action collective progresse. Vous pouvez compter sur mon engagement, celui de la France”, a écrit le président français.En décembre 2021, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19 qui a fait des millions de morts et mis l’économie mondiale à genoux, les pays membres de l’OMS avaient décidé de doter le monde d’un texte devant permettre de prévenir et de mieux gérer les pandémies.La grippe aviaire H5N1, dont le virus ne cesse d’infecter de nouvelles espèces – faisant craindre que la transmission entre humains ne soit qu’une question de temps – , mais aussi les flambées de rougeole dans 58 pays à cause de la méfiance envers les vaccins suscitée par la désinformation, ou encore le mpox qui fait des ravages en Afrique, sont autant d’avertissements.
Joggeuse disparue: après 48 heures de recherches, “nouveaux ratissages” dans la Vienne
Après 48 heures sans signe de vie, les recherches pour retrouver une joggeuse de 28 ans disparue dans la Vienne ont donné lieu samedi à de “nouveaux ratissages” avant de basculer vers le volet judiciaire de l’enquête, ont annoncé le parquet et la gendarmerie.Plongeurs sondant les cours d’eau, hélicoptère avec caméra thermique survolant une large zone boisée de 100 kilomètres carrés…D’importants moyens ont été déployés depuis jeudi après-midi près de Vivonne, à 20 km au sud de Poitiers, pour tenter de retrouver Agathe Hilairet, coureuse expérimentée de frêle corpulence (1,65 m, 35 kg).”De nouveaux ratissages, notamment sur le parcours habituel de la joggeuse, sont effectués. Les difficultés tiennent notamment à ce que certaines zones boisées sont très denses”, a écrit dans un communiqué Cyril Lacombe, procureur de la République à Poitiers, qui a ouvert une enquête pour “disparition inquiétante”.La jeune femme, pratiquante de trail qui parcourait des distances supérieures à 15 ou 20 km à chaque sortie, s’était élancée jeudi matin du domicile de ses parents à Vivonne. Son père a donné l’alerte en ne la voyant pas revenir, tandis que son téléphone ne répondait plus.Un important dispositif de recherches a été déployé depuis autour des communes de Vivonne, Voulon, Celle-Lévescault et Gençay.Samedi matin, quelque 110 gendarmes et 25 militaires du Régiment d’infanterie des chars de marine (RICM) de Poitiers étaient encore mobilisés, ce déploiement étant ramené à 50 gendarmes dans l’après-midi.”Les recherches opérationnelles sur le terrain vont se concentrer sur certaines vérifications, avant une bascule dans une phase orientée principalement sur le volet judiciaire”, a précisé la gendarmerie.- Auditions de témoins -Selon le procureur, “les recherches pour retrouver la joggeuse disparue (…) se poursuivent”, avec “une dizaine d’auditions de témoins et de proches” effectuées à ce stade.Le parquet avait diffusé vendredi un appel à témoins pour retrouver la disparue, de “taille très mince”, vêtue d’une tenue de jogging avec un short noir et un haut manches courtes de couleur sombre, et porteuse d’un sac de course. Elle avait les cheveux attachés et son téléphone accroché à son poignet.L’appareil a été localisé pour la dernière fois jeudi après-midi dans un rayon de 250 mètres entre les lieux-dits “Les Grands Ormeaux” et “Le Champ Salaud” à Voulon, commune située à 10 km de Vivonne.Depuis la diffusion de l’appel, “une trentaine de personnes” se sont manifestées. Les informations sont “en cours d’analyse” et recoupées avec les données de téléphonie, a précisé Cyril Lacombe.- “Tous surpris” -Sur l’application de géolocalisation sportive Strava, la jeune femme se décrit comme “adorant la course à pied”, qu’elle pratique “depuis (ses) 17 ans”. Elle avait repris en mai 2024 après “plusieurs années d’arrêt”, selon un message posté alors sur son compte Facebook.Une voisine a dit au quotidien La Nouvelle République que la jeune femme était en “arrêt maladie depuis deux mois”.Des membres de son club de course à pied, Vivonne Loisirs, ont pris part aux recherches samedi matin, en apportant aux enquêteurs leur connaissance du terrain, selon la gendarmerie.”C’est quelqu’un qui est dans le club depuis des années, qui s’aligne régulièrement sur des courses et est très motivée avec de gros objectifs”, a déclaré l’un d’eux, qui a requis l’anonymat. “Je n’ai pas eu le sentiment de voir quelqu’un de malheureux, on est tous surpris par cette disparition car elle connaissait parfaitement le parcours”, a fait valoir un autre membre.Pour Rose-Marie Bertaud, maire de Vivonne, cette petite ville de 4.500 habitants est sous le “choc” et “dans l’attente”. “Plus le temps passe, plus ça devient difficile de savoir ce qui a pu arriver à cette jeune fille.”tb-cac-ave-jed/ppy/bow
Début à Oman de pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire
Les Etats-Unis et l’Iran ont entamé samedi à Oman des discussions aux enjeux considérables sur le programme nucléaire iranien, après la menace américaine de recourir à une opération militaire en l’absence d’accord.Les deux parties mènent des pourparlers “indirects” via un intermédiaire dans la capitale Mascate, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères. Les Américains avaient appelé à des discussions directes.Ce désaccord sur le format illustre la difficulté de la tâche qui attend ces adversaires de longue date. Ils vont tenter de parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire après le retrait des Etats-Unis du précédent texte, décidé par Donald Trump lors de son premier mandat en 2018. “Nous ne nous attendons pas à ce que ce cycle de discussions soit très long”, a déclaré à la télévision d’Etat le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dirige la délégation iranienne, tandis que l’émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, est à la tête de la délégation américaine.”Nous avons l’intention de parvenir à un accord équitable et honorable, sur la base de l’égalité ”, a déclaré M. Araghchi après son arrivée à Oman, médiateur historique entre l’Iran et les pays occidentaux. Affaibli par les revers infligés par Israël à ses alliés, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, l’Iran cherche à obtenir la levée des sanctions qui étranglent son économie.Donald Trump a adopté une politique de “pression maximale” à l’égard de l’Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier. Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de joutes verbales entre deux pays qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.- “Ligne rouge” -Les Etats-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l’Iran, qu’ils accusent de visées militaires, ce que Téhéran dément.Après son arrivée à Mascate, “M. Araghchi a présenté au ministre omanais (des Affaires étrangères) les principes et positions de l’Iran concernant les pourparlers, en vue de leur transmission à l’autre partie”, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.”De nombreuses questions fondamentales seront clarifiées lors de cette réunion, et si les deux parties font preuve d’une volonté suffisante, nous déciderons également d’un calendrier, mais il est encore trop tôt pour en parler”, a ajouté M. Araghchi, selon l’agence Irna.M. Witkoff, en visite vendredi en Russie, a déclaré au Wall Street Journal que “la militarisation de la capacité nucléaire” de l’Iran était une “ligne rouge” pour Washington.”Notre position commence par le démantèlement de votre programme. C’est notre position aujourd’hui. Cela ne veut pas dire, qu’à la marge, nous n’allons pas trouver d’autres moyens pour tenter de parvenir à un compromis”, a-t-il dit. M. Trump a lui déclaré mercredi qu’une intervention militaire était “tout à fait” possible en cas d’absence d’accord. “S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué”, a averti M. Trump, un allié du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui agite régulièrement le spectre d’une attaque contre le programme nucléaire iranien perçu comme une menace contre son pays.”Je veux que l’Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d’arme nucléaire”, a prévenu vendredi M. Trump.- “Un peu d’oxygène” -Après le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d’Iran a pris ses distances avec le texte.Elle a accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60%, très au-dessus de la limite de 3,67% imposée par l’accord, se rapprochant du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique. Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé les tensions entre l’Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, “la seule et unique priorité est la survie du régime et, idéalement, l’obtention d’un peu d’oxygène, d’un allègement des sanctions, afin de relancer l’économie, car le régime est devenu assez impopulaire”. Â
Début à Oman de pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire
Les Etats-Unis et l’Iran ont entamé samedi à Oman des discussions aux enjeux considérables sur le programme nucléaire iranien, après la menace américaine de recourir à une opération militaire en l’absence d’accord.Les deux parties mènent des pourparlers “indirects” via un intermédiaire dans la capitale Mascate, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères. Les Américains avaient appelé à des discussions directes.Ce désaccord sur le format illustre la difficulté de la tâche qui attend ces adversaires de longue date. Ils vont tenter de parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire après le retrait des Etats-Unis du précédent texte, décidé par Donald Trump lors de son premier mandat en 2018. “Nous ne nous attendons pas à ce que ce cycle de discussions soit très long”, a déclaré à la télévision d’Etat le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dirige la délégation iranienne, tandis que l’émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, est à la tête de la délégation américaine.”Nous avons l’intention de parvenir à un accord équitable et honorable, sur la base de l’égalité ”, a déclaré M. Araghchi après son arrivée à Oman, médiateur historique entre l’Iran et les pays occidentaux. Affaibli par les revers infligés par Israël à ses alliés, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, l’Iran cherche à obtenir la levée des sanctions qui étranglent son économie.Donald Trump a adopté une politique de “pression maximale” à l’égard de l’Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier. Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de joutes verbales entre deux pays qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.- “Ligne rouge” -Les Etats-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l’Iran, qu’ils accusent de visées militaires, ce que Téhéran dément.Après son arrivée à Mascate, “M. Araghchi a présenté au ministre omanais (des Affaires étrangères) les principes et positions de l’Iran concernant les pourparlers, en vue de leur transmission à l’autre partie”, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.”De nombreuses questions fondamentales seront clarifiées lors de cette réunion, et si les deux parties font preuve d’une volonté suffisante, nous déciderons également d’un calendrier, mais il est encore trop tôt pour en parler”, a ajouté M. Araghchi, selon l’agence Irna.M. Witkoff, en visite vendredi en Russie, a déclaré au Wall Street Journal que “la militarisation de la capacité nucléaire” de l’Iran était une “ligne rouge” pour Washington.”Notre position commence par le démantèlement de votre programme. C’est notre position aujourd’hui. Cela ne veut pas dire, qu’à la marge, nous n’allons pas trouver d’autres moyens pour tenter de parvenir à un compromis”, a-t-il dit. M. Trump a lui déclaré mercredi qu’une intervention militaire était “tout à fait” possible en cas d’absence d’accord. “S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué”, a averti M. Trump, un allié du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui agite régulièrement le spectre d’une attaque contre le programme nucléaire iranien perçu comme une menace contre son pays.”Je veux que l’Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d’arme nucléaire”, a prévenu vendredi M. Trump.- “Un peu d’oxygène” -Après le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d’Iran a pris ses distances avec le texte.Elle a accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60%, très au-dessus de la limite de 3,67% imposée par l’accord, se rapprochant du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique. Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé les tensions entre l’Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, “la seule et unique priorité est la survie du régime et, idéalement, l’obtention d’un peu d’oxygène, d’un allègement des sanctions, afin de relancer l’économie, car le régime est devenu assez impopulaire”. Â
“Il a l’air bien” : en Serbie, à la rencontre de ceux qui font encore confiance au président
Confronté au plus grand mouvement de contestation depuis son arrivée au pouvoir, le président serbe organise samedi un rassemblement à Belgrade, où il espère prouver qu’une partie du pays le soutient encore, en usant de sa rhétorique habituelle : sécurité, stabilité et prospérité.Dans un pays entaché par des accusations de fraude électorale, il est difficile d’estimer la part de la population qui soutient encore activement Aleksandar Vucic face aux centaines de milliers de manifestants qui défilent depuis des mois contre la corruption et pour un système plus juste.A Pecinci, à une cinquantaine de kilomètres de Belgrade, la population a voté à 85% pour le SNS (droite nationaliste), le parti du président, aux dernières élections locales, en juin.”Pour moi, tous les hommes politiques sont les mêmes”, explique Marija Vidakovic, une aide-soignante en chemin pour aller chercher sa fille à la crèche. “Mais si vous me demandez si je soutiens le président, la réponse est oui”. “Il m’a l’air bien. Nous sommes en sécurité, nous n’avons pas à craindre de bombardements … C’est ce que j’apprécie le plus”, ajoute cette trentenaire, en référence aux bombardements de l’Otan en 1999, traumatisme encore très présent en Serbie. Quant aux manifestations qui secouent le pays depuis des mois, “elles touchent des gens qui n’ont rien à voir avec tout ça, des gens ordinaires, qui veulent juste vivre leur vie et ne le peuvent pas”, estime-t-elle. “Mon mari travaille en ville [à Belgrade, ndlr], et maintenant on se demande tous les jours s’il va réussir à y aller, à cause des blocages”.Les étudiants, à la tête du mouvement de contestation, né de l’effondrement meurtrier d’un auvent en béton de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024, organisent régulièrement des rassemblements qui peuvent bloquer la circulation pendant des heures. Et des centaines d’écoles à travers le pays sont à l’arrêt.”Tout ce cirque dans les rues, les blocages… c’est le chaos. Les transports ne marchent pas, on ne sait pas, en partant au bureau, si on pourra rentrer…”, fulmine Srbijanka* la soixantaine avancée. “Je suis contre les étudiants, mais aussi contre Vucic”, ajoute-t-elle aussitôt, estimant qu’ils sont de toute façon tous “payés par l’Occident”.”C’est une minorité”, ajoute-t-elle, persuadée que les médias mentent sur le nombre de manifestants. “Mais on n’ose rien dire, sinon on va nous traiter d'”homme sandwich”, en référence aux casse-croûtes distribués par le SNS à ceux qui se déplacent pour assister à des meetings.- Bloc contre Bloc -Selon un sondage du CRTA en février, seules 34% des personnes interrogées étaient opposées aux manifestations. Mais les petites villes et les zones rurales font partie des principaux bastions du parti, explique Bojan Klacar, directeur du Centre pour des élections libres et de la démocratie (CeSID), une ONG indépendante.”Ce que l’on est en train d’observer, c’est l’homogénéisation de deux blocs : aucun des deux camps ne perd vraiment de supporters, mais chaque bloc se structure de plus en plus autour du soutien ou de rejet du président. Ceux qui le soutenaient le font encore plus, et ceux qui le critiquent aussi”. Le soutien “provient principalement des personnes âgées de plus de 60 ans, et il est particulièrement fort parmi les retraités”, explique le chercheur. “Il est légèrement plus élevé chez les femmes que chez les hommes, et il est plus fort chez ceux ayant un niveau d’éducation plus faible”.Angelina*, 66 ans, cheveux courts, vêtue de noir et le visage marqué, fait partie des habitants de Pecinci qui se disent satisfaits de sa situation.”J’ai du chauffage, l’eau courante, je peux manger de la viande… Je suis contente de ma vie. Les jeunes, que veulent-ils ?”, se demande-t-elle. Avant de suggérer que malgré tout, la corruption est partout.- Clientélisme -Pour M. Klacar, une partie du soutien dont jouit M. Vucic, président depuis 2017, vient des succès économiques qu’il met régulièrement en avant.”Les investissements dans de petites villes, les augmentations de salaires, les créations d’emplois… Contrairement à l’état de droit, à certaines valeurs qui peuvent parfois paraitre abstraites, les infrastructures, c’est très visible”, explique le chercheur. A cela s’ajoute la force du parti, qui revendique 700.000 membres sur 6,6 millions d’habitants.”Il y a en Serbie un grand nombre de personnes qui ont des avantages concrets très directs en adhérant au parti […] des emplois dans les institutions ou les entreprises publiques”, avance-t-il.Fataliste Aleksandar, qui refuse de donner son nom de famille, veste de chantier kaki sur le dos et bonnet sur la tête, ne voit pas de raison de changer de responsables politiques.”C’est ceux qu’on a, on n’a pas besoin d’en avoir de meilleurs”, explique-t-il. “Enfin, on en aurait besoin, mais ça n’arrivera pas. Donc c’est comme ça”. *Ces personnes n’ont pas souhaité donner leurs noms