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Hong Kong: fin de partie pour la plus ancienne formation prodémocratie

Le plus ancien parti politique prodémocratie de Hong Kong, né il y a 30 ans avant la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine, doit s’autodissoudre dimanche après avoir été au front des manifestations massives de 2019 réprimées par Pékin.La militante hongkongaise Emily Lau, 73 ans, fut jusqu’en 2016 la présidente du Parti démocrate, qui vit ses derniers feux, alors que d’ex-dirigeants et d’anciens députés croupissent dans une prison de haute sécurité de cette mégapole financière internationale reprise en main par la Chine.Lors d’une récente visite à ses camarades à la prison de Stanley, au sud de l’île de Hong Kong, Mme Lau, qui n’est pas poursuivie en justice, a salué devant la presse le “destin” de son prédécesseur à la tête du parti, le “très patriotique” Albert Ho.Ce dernier est inculpé d’atteinte à la sécurité nationale et risque de finir sa vie en prison. Devant l’établissement pénitentiaire, Mme Lau a affirmé qu’elle rendait régulièrement visite aux démocrates hongkongais incarcérés pour qu’ils sachent qu'”on ne les oublie pas”.Mais leur parti devrait bien disparaître.- “Difficile démocratie” -Son actuel président Lo Kin-hei avait annoncé fin février une probable autodissolution, estimant que “développer la démocratie à Hong Kong est toujours difficile”.La décision finale doit être soumise dimanche au vote de ses 400 membres et requiert l’approbation de 75% des votants.En février, M. Lo avait invoqué “l’environnement politique général à Hong Kong et tous les futurs scénarios que nous pouvons prévoir”, mais sans dire si Pékin avait fait pression.Le Parti démocrate est fondé en 1994, par la fusion de plusieurs mouvements démocratiques.Ses premiers dirigeants jouent alors un rôle déterminant dans l’élaboration du principe “Un pays, deux systèmes”: il s’agit d’un arrangement constitutionnel qui promet à Hong Kong de conserver un haut degré d’autonomie et de bénéficier du respect des droits humains après la rétrocession en 1997 par le Royaume-Uni de sa colonie à la Chine.Le parti devient ensuite la voix la plus influente à l’Assemblée de Hong Kong et est à l’avant-poste des manifestations prodémocratie des années 2010.Mais il perd par la suite son poids politique à mesure que Pékin serre la vis, jusqu’à imposer en 2020 une loi sur la sécurité nationale en répression de la la mobilisation monstre de 2019.Nombre de figures de ce mouvement prodémocratie s’exilent alors ou sont emprisonnées, la justice hongkongaise condamnant encore fin novembre dernier 45 personnes à des peines allant jusqu’à dix ans de prison.- Collusion avec l’étranger -L’une des plus connues est l’ancien magnat des médias Jimmy Lai, en prison depuis décembre 2020. Il a encore comparu en procès en janvier dernier pour une prétendue collusion avec l’étranger car il avait organisé en 2017 des rencontres entre des dirigeants américains et la présidente d’alors de Taïwan,Tsai Ing-wen.Aujourd’hui exilé au Royaume-Uni, le Hongkongais Lee Wing-tat fut l’un des fondateurs du Parti démocrate. Il se rappelle être entré en politique encouragé par la promesse de Pékin que “Hong Kong (serait) gouverné par le peuple de Hong Kong”.”Je me suis rendu compte en vieillissant que ces slogans étaient des bobards, mais il est difficile de reprocher à un jeune de 20 ans d’être idéaliste”, se justifie M. Lee. Quatre anciens députés du Parti démocrate, dont l’ex-président Wu Chi-wai, purgent des peines de prison après avoir été reconnus coupables l’an passé de subversion aux termes de la loi sur la sécurité nationale.Le parti n’a plus de sièges à l’Assemblée après que ses élus eurent démissionné en 2020 pour protester contre la reprise en main chinoise et que Hong Kong eut remanié son système électoral en 2021 pour le réserver à des “patriotes”.Cela sonne alors le début de la fin pour le Parti démocrate.Ramon Yuen, son ancien trésorier, se rappelle que les démocrates étaient à l’époque considérés comme des parias dans l’opulente cité financière. Des restaurants refusaient d’accueillir leurs banquets et “on pouvait à peine se réunir en public”, témoigne-t-il.Si bien que M. Yuen est favorable à l’autodissolution.Emily Lau pense le contraire: “Pourquoi devrions-nous nous démanteler? C’est une question à laquelle je voudrais que les Hongkongais répondent”, plaide-t-elle.

Incendie d’une discothèque en Macédoine du Nord: enquête élargie, des ex-ministres inculpés

Les autorités de Macédoine du Nord ont annoncé samedi avoir élargi l’enquête sur l’incendie d’une discothèque qui a fait 61 morts, incluant d’anciens ministres et fonctionnaires.Le ministère de l’Intérieur a indiqué dans un communiqué qu’en coordination avec le parquet, des poursuites pénales avaient été engagées contre 19 personnes pour “atteintes graves à la sécurité publique”.L’enquête porte sur l’incendie survenu le 16 mars lors d’un concert de hip-hop dans cette boîte de nuit de Kocani (est), qui a fait aussi près de 200 blessés.Selon le parquet, les 19 nouveaux suspects incluent notamment d’anciens ministres de l’Économie, des fonctionnaires du ministère et des agents de la direction de la protection et des secours, tous en poste entre l’ouverture de la boîte de nuit en 2012 et l’incendie de mars.Ils “n’ont absolument pas respecté les mesures de protection et ont ainsi mis en danger la vie des personnes et des biens à grande échelle”, a indiqué le parquet dans un communiqué.Selon les premiers éléments de l’enquête, le feu a pris lorsque les étincelles d’engins pyrotechniques placés devant la scène ont embrasé le plafond.Ces derniers développements portent désormais à 52 le nombre de suspects dans l’enquête, auxquelles s’ajoutent trois entreprises.La police avait arrêté 33 personnes lors des premières étapes de l’enquête, dont sept policiers, un ancien ministre de l’Économie et des fonctionnaires du ministère, ainsi que trois anciens maires de la ville.

Incendie d’une discothèque en Macédoine du Nord: enquête élargie, des ex-ministres inculpés

Les autorités de Macédoine du Nord ont annoncé samedi avoir élargi l’enquête sur l’incendie d’une discothèque qui a fait 61 morts, incluant d’anciens ministres et fonctionnaires.Le ministère de l’Intérieur a indiqué dans un communiqué qu’en coordination avec le parquet, des poursuites pénales avaient été engagées contre 19 personnes pour “atteintes graves à la sécurité publique”.L’enquête …

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Bolsonaro en route vers Brasilia, en vue d’une “probable” opération

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro a quitté samedi l’hôpital de Natal (nord-est), où il avait été admis la veille pour de fortes douleurs abdominales, pour rejoindre dans un avion médicalisé la capitale Brasilia où il sera selon lui “probablement” opéré.M. Bolsonaro, 70 ans, est sorti de l’hôpital vers 17h30 (20h30 GMT) en marchant, vêtu d’une chemise jaune, et encore affublé d’une sonde nasale, a constaté un vidéaste de l’AFP. Avant de monter dans l’ambulance, l’ancien capitaine de l’armée a tenu faire un détour de quelques mètres pour saluer plusieurs dizaines de ses sympathisants, vêtus pour la plupart des couleurs jeunes et vert du Brésil, qui criaient “courage Bolsonaro” devant l’entrée de l’établissement médical. Il y a deux semaines, l’ancien dirigeant d’extrême droite a été renvoyé en procès pour tentative présumée de coup d’Etat, mais il reste vu par une partie de la population comme le leader incontesté de l’opposition au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.”Après mon transfert (vers Brasilia), je serai probablement opéré à nouveau”, avait affirmé quelques heures plus tôt sur le réseau social X l’ex-président (2019-2022), qui a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales ces dernières années en raison de séquelles d’un attentat à l’arme blanche durant la campagne présidentielle en 2018.Jair Bolsonaro, qui était arrivé vendredi à l’hôpital de Natal sur un brancard, a par ailleurs révélé que son médecin lui avait “dit qu’il s’agit de la situation la plus grave depuis l’attentat qui (lui) a coûté la vie en 2018″.”Après avoir vécu tant d’épisodes similaires tout au long de ces dernières années, je me suis habitué à la douleur. Mais cette fois, même les médecins ont été surpris”, a-t-il ajouté, tout en soulignant qu’il se trouvait “dans un état stable, en voie de rétablissement”.”Son état de santé n’a pas empiré, il est stable. Mais une intervention chirurgicale est nécessaire pour résorber la crise”, a déclaré à l’AFP Rogerio Marinho, sénateur du parti de M. Bolsonaro qui l’avait accompagné vendredi lors d’une tournée pour mobiliser ses partisans en parcourant plusieurs villes de l’Etat du Rio Grande do Norte, dont Natal est la capitale.- “Douleurs insupportables” -Plus tôt dans la journée, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Rio Grande, son médecin, Claudio Birolini, avait déjà indiqué que “cet épisode semble plus exubérant que les précédents, surtout au niveau de l’intestin”.”Même si en ce moment une intervention chirurgicale d’urgence ne semble pas nécessaire, ce qui va se passer dans les prochains jours va dépendre de son évolution clinique”, a-t-il expliqué.Selon le dernier bulletin médical, publié samedi à la mi-journée, son état de santé “évolue de façon stable” et il “est d’excellente humeur”, après avoir passé “une nuit tranquille. Poignardé par un déséquilibré lors d’un bain de foule en pleine campagne électorale en septembre 2018, Jair Bolsonaro avait été élu président quelques semaines plus tard.La tournée dans l’Etat pauvre du Rio Grande do Norte, qui a dû être interrompue vendredi en raison de “douleurs insupportables” ressenties par l’ex-président, était prévue deux semaines après la décision de la Cour suprême d’ouvrir un procès contre lui pour un projet présumé de coup d’Etat.Le parquet l’accuse d’avoir ourdi un complot de longue date pour conjurer sa défaite électorale de 2022 face à Lula. Déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système d’urnes électroniques brésilien, il espère encore faire annuler ou réduire cette condamnation pour se présenter à la présidentielle de 2026.À gauche, Lula, 79 ans, laisse planer pour sa part le mystère sur une éventuelle candidature à la réélection. Sa popularité est en berne, plombée par l’inflation, et il a également connu des problèmes de santé récemment. En décembre, il a dû être opéré en urgence pour résorber un hématome causé par une hémorragie près du cerveau liée à une chute.

Bolsonaro en route vers Brasilia, en vue d’une “probable” opération

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro a quitté samedi l’hôpital de Natal (nord-est), où il avait été admis la veille pour de fortes douleurs abdominales, pour rejoindre dans un avion médicalisé la capitale Brasilia où il sera selon lui “probablement” opéré.M. Bolsonaro, 70 ans, est sorti de l’hôpital vers 17h30 (20h30 GMT) en marchant, vêtu d’une chemise …

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L’ex président brésilien Bolsonaro dit qu’il sera “probablement opéré”

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, hospitalisé à Natal (nord-est) après avoir ressenti de fortes douleurs abdominales, a déclaré samedi sur le réseau social X qu’il serait “probablement opéré” après son transfert vers un hôpital de Brasilia.”Après mon transfert, je serai probablement opéré à nouveau”, a affirmé l’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022), qui a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales ces dernières années en raison de séquelles d’un attentat à l’arme blanche en septembre 2018.Il doit être transféré vers la capitale brésilienne par avion en fin d’après-midi, selon une source de l’hôpital Rio Grande de Natal, une clinique privée où il a été admis vendredi.M. Bolsonaro, 70 ans, a révélé que son médecin lui avait “dit qu’il s’agit de la situation la plus grave depuis l’attentat qui (lui) a coûté la vie en 2018″.”Après avoir vécu tant d’épisodes similaires tout au long de ces dernières années, je me suis habitué à la douleur. Mais cette fois, même les médecins ont été surpris”, a-t-il ajouté, tout en soulignant qu’il se trouvait “dans un état stable, en voie de rétablissement”.”Son état de santé n’a pas empiré, il est stable. Mais une intervention chirurgicale est nécessaire pour résorber la crise”, a déclaré à l’AFP Rogerio Marinho, sénateur du parti de M. Bolsonaro qui l’avait accompagné vendredi lors d’une tournée pour mobiliser ses partisans en parcourant plusieurs villes de l’Etat du Rio Grande do Norte, dont Natal est la capitale.- “Douleurs insupportables” -Plus tôt dans la journée, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Rio Grande, son médecin, Claudio Birolini, avait déjà indiqué que “cet épisode semble plus exubérant que les précédents, surtout au niveau de l’intestin”.”Même si en ce moment une intervention chirurgicale d’urgence ne semble pas nécessaire, ce qui va se passer dans les prochains jours va dépendre de son évolution clinique”, a-t-il expliqué.Poignardé par un déséquilibré lors d’un bain de foule en pleine campagne électorale en 2018, Jair Bolsonaro avait été élu président quelques semaines plus tard.Cette tournée dans l’Etat pauvre du Rio Grande do Norte, qui a dû être interrompue vendredi en raison de “douleurs insupportables” ressenties par l’ex-président, était prévue deux semaines après son renvoi en procès par la Cour suprême, pour tentative présumée de coup d’Etat.Le parquet l’accuse d’avoir ourdi un complot de longue date pour conjurer sa défaite électorale de 2022 face à son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système d’urnes électroniques brésilien, il espère encore faire annuler ou réduire cette condamnation pour se présenter à la présidentielle de 2026.

Droits de douane: Washington lâche du lest sur les produits high-tech

En pleine guerre commerciale avec la Chine qui affole les marchés financiers, les Etats-Unis ont infléchi leur position en exemptant smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières massives imposées par Donald Trump.Selon une note du service des douanes publiée tard vendredi, ces exemptions s’appliquent en particulier à des produits électroniques importés aux …

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Droits de douane: Washington lâche du lest sur les produits high-tech

En pleine guerre commerciale avec la Chine qui affole les marchés financiers, les Etats-Unis ont infléchi leur position en exemptant smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières massives imposées par Donald Trump.Selon une note du service des douanes publiée tard vendredi, ces exemptions s’appliquent en particulier à des produits électroniques importés aux Etats-Unis depuis la Chine, visée depuis mercredi par des droits de douane monumentaux de 145%.Les semi-conducteurs sont eux concernés par une dispense de la surtaxe de 10% appliquée à la plupart des autres partenaires commerciaux des Etats-Unis.Ces décisions offrent un bol d’air aux consommateurs américains, qui risquaient de voir le prix de ces produits populaires s’envoler. Elles vont aussi bénéficier aux géants de la tech comme Apple, qui fabrique ses iPhone et d’autres produits phare de la marque en Chine, ou encore Dell et Nvidia.Les produits exonérés représentent plus de 20% des importations américaines depuis la Chine, selon des données des douanes américaines relayées par le chercheur spécialiste de la Chine Gerard DiPippo.Ce changement de cap américain est “la meilleure nouvelle possible pour les investisseurs dans le domaine de la tech”, résume Daniel Ives, analyste financier à Wedbush Securities.- “Dix ans en arrière” -Sans ces dispenses, “l’industrie américaine de la tech aurait été ramenée dix ans en arrière et la révolution de l’intelligence artificielle aurait été significativement ralentie”, explique-t-il.A leur annonce, la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a insisté sur le fait que les entreprises concernées “s’activaient” néanmoins “pour relocaliser leur production aux Etats-Unis” aussi vite que possible – l’argument numéro 1 de Donald Trump pour justifier sa politique douanière.D’une guerre commerciale tous azimuts, l’offensive douanière initiée par Donald Trump s’est transformée dans la semaine en un duel entre les deux premières puissances économiques mondiales, qui a semé le tumulte sur les marchés financiers et inquiété investisseurs comme consommateurs.Au moment même où il accordait du répit à une soixantaine d’autres partenaires commerciaux, délestés de ses surtaxes punitives pour 90 jours, le président américain infligeait mercredi 125% de droits de douane additionnels pour la Chine – parce qu’elle lui tenait tête.Le président républicain avait déjà imposé à Pékin de précédentes taxes douanières de 20% pour la punir d’héberger sur son sol des ateliers jouant un rôle dans la production de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Pékin a riposté vendredi en faisant bondir à 125% ses droits de douane appliqués à l’ensemble des produits américains, une mesure en vigueur dès ce samedi.- Pékin n’a “pas peur” -Dans ses premiers commentaires, rapportés par un média d’Etat, le président chinois Xi Jinping a affirmé que son pays n’avait “pas peur”.Malgré ces tensions commerciales très vives, Donald Trump s’est dit vendredi “optimiste” quant à un accord avec Pékin, selon la Maison Blanche. Le ton semblait différent côté chinois: Pékin a qualifié la politique douanière de Donald Trump de “farce”, et annoncé qu’elle déposerait une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) visant la dernière salve de surtaxes américaines.Même des magnats de Wall Street, certains soutiens du président républicain, ont ouvertement critiqué sa stratégie douanière, la qualifiant de contre-productive.Le milliardaire new-yorkais a malgré tout considéré vendredi sur son réseau Truth Social qu’elle “fonctionnait vraiment bien”.Dans ce contexte mondial chahuté, Pékin s’est posé samedi en défenseur des pays pauvres, qui à ses yeux risquent “de graves préjudices” et pourraient même subir “une crise humanitaire” à cause des droits de douane américains.”Les États-Unis ne cessent d’introduire des mesures tarifaires engendrant une énorme incertitude et une instabilité dans le monde, provoquant le chaos à la fois au plan international et aux États-Unis même”, a insisté le ministre chinois du Commerce Wang Wentao auprès de la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, selon des propos rendus publics samedi.Les Etats-Unis absorbent 16,4% du total des exportations chinoises, pour un total d’échanges commerciaux de 500 milliards de dollars, selon les données douanières de Pékin, largement déficitaires pour les Etats-Unis.

Gaza: l’armée israélienne étend son offensive, le Hamas publie la video d’un otage

Israël a annoncé samedi la prise par ses troupes d’un axe clé dans le sud de la bande de Gaza et l’extension de son offensive à la plus grande partie du territoire palestinien ravagé par la guerre, où le Hamas a diffusé la vidéo d’un otage israélo-américain. La séquence, dont l’AFP n’a pu vérifier ni l’authenticité ni la date d’enregistrement montre l’homme, identifié par le Forum des familles d’otages comme Edan Alexander, s’adressant à la caméra assis dans un local exigu. Capturé alors qu’il servait dans une unité d’élite près de Gaza, il critique le gouvernement israélien pour la poursuite de sa détention. Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d’opérations terrestres à Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu mettant en avant qu’une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le mouvement islamiste palestinien à rendre les otages.”Bientôt, les opérations des forces israéliennes s’intensifieront et s’étendront à d’autres zones dans la plus grande partie de Gaza, et vous devrez évacuer les zones de combat”, a averti samedi son ministre de la Défense Israël Katz, à l’adresse de la population palestinienne.”Le moment est venu de se soulever, d’éliminer le Hamas et de libérer tous les otages israéliens. C’est le seul moyen de mettre fin à la guerre”, a-t-il affirmé. Il a annoncé que l’armée avait pris le contrôle de l’axe clé de Morag, séparant les villes de Rafah près de la frontière égyptienne et de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé.L’armée a ensuite appelé les dizaines de milliers d’habitants de Khan Younès à évacuer,  en prévision d’une opération de représailles à des tirs de roquettes du sud de Gaza vers Israël.Sur X, elle a indiqué que ses troupes opéraient “avec une force significative dans la zone et frapper(aient) avec intensité tout endroit d’où des roquettes sont lancées”. “Chaque jour de retard (dans la conclusion d’un accord) signifie davantage de morts parmi les civils palestiniens sans défense et un sort inconnu” pour les otages, avait déclaré le Hamas dans un communiqué avant la publication de la video par sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam. S’exprimant manifestement sous la contrainte, Edan Alexander dit vouloir rentrer chez lui pour célébrer les fêtes, alors qu’Israël célèbre Pessah, la Pâque juive. “Lorsque vous vous assiérez pour célébrer Pessah, souvenez-vous que ce n’est pas une fête de la liberté tant qu’Edan et les autres otages ne sont pas rentrés chez eux”, a réagi sa famille dans un communiqué. La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque d’une ampleur sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas depuis la bande de Gaza dans le sud d’Israël.L’attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza dont 34 mortes, selon l’armée.Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé qu’au moins 1.563 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, portant selon lui à 50.933 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l’offensive israélienne de représailles.- Une délégation du Hamas au Caire -Tandis que l’opération israélienne s’intensifie, un responsable du Hamas a annoncé des discussions samedi au Caire entre une délégation du mouvement, conduite par le négociateur en chef Khalil al-Hayya, et les médiateurs égyptiens. “Nous espérons (…) de réels progrès en vue d’un accord mettant fin à la guerre et à l’agression, et garantissant le retrait complet des forces d’occupation (israéliennes, ndlr) de Gaza”, a-t-il indiqué à l’AFP sous couvert de l’anonymat.Selon lui, le Hamas n’a reçu aucune nouvelle offre de trêve. Des médias israéliens ont eux rapporté vendredi que l’Egypte et Israël avaient échangé des projets de documents. Selon le Times of Israel, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d’une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens.L’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, cité par la presse israélienne, a indiqué qu'”un accord très sérieux prend forme, c’est une question de jours”.- Nouvelles frappes meurtrières -Une trêve conclue sous l’égide des médiateurs américains, égyptiens et qataris, a permis, entre le 19 janvier et le 17 mars, le retour de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la libération par Israël de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.Samedi, la Défense civile locale a fait état d’un mort et de plusieurs blessés dans une frappe aérienne israélienne à l’ouest de Khan Younès. Quatre autres Palestiniens ont été enterrés le même jour après un raid israélien sur leur maison de la ville de Gaza (nord), selon des images de l’AFP, qui montrent des proches se recueillant devant des linceuls blancs. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, “entre le 18 mars et le 9 avril 2025, il y a eu environ 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes de déplacés” à Gaza. Pour “36 frappes répertoriées et corroborées”, les victimes “étaient uniquement des femmes et des enfants”.