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Londres exige des explications après le refus d’entrée à Hong Kong d’une parlementaire

Le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, David Lammy, a déclaré dimanche qu’il était profondément préoccupé après qu’une députée britannique s’est vu refuser l’entrée à Hong Kong, et qu’il allait soulever la question en urgence auprès des autorités chinoises. Wera Hobhouse a affirmé qu’elle était le premier élu du Parlement britannique à être refoulé cette semaine à son arrivée à Hong Kong depuis que l’ancienne colonie britannique a été rétrocédée à la Chine en 1997. Mme Hobhouse est membre de l’Alliance interparlementaire IPAC, qui regroupe des parlementaires de plusieurs pays oeuvrant pour la démocratie, en particulier dans le contexte des menaces posées aux droits de l’homme par la Chine.Le journal Sunday Times a rapporté que Mme Hobhouse, 65 ans, s’était rendue à Hong Kong jeudi pour un voyage personnel afin de rendre visite à son petit-fils nouveau-né. Selon le journal, son passeport a été confisqué, elle a été interrogée sur l’objet de sa visite et ses bagages ont été fouillés.”Je suis la première députée à se voir refuser l’entrée à Hong Kong depuis 1997. Les autorités ne m’ont donné aucune explication”, a déclaré la parlementaire sur le réseau social Bluesky, dénonçant un “coup cruel”.Mme Hobhouse est une élue du petit parti d’opposition des Libéraux-démocrates depuis 2017. “Il est profondément préoccupant qu’un député en voyage personnel se voie refuser l’entrée à Hong Kong”, a déclaré M. Lammy dans un communiqué. “Nous allons soulever cette question de toute urgence avec les autorités de Hong Kong et de Pékin pour demander une explication”. “Il serait inacceptable qu’un député se voie refuser l’entrée simplement pour avoir exprimé ses opinions en tant que parlementaire”, a-t-il poursuivi. “Des restrictions injustifiées à la liberté de mouvement ne peuvent que nuire davantage à la réputation internationale de Hong Kong”.Cet incident intervient alors que le Parti démocratique de Hong Kong, autrefois la force d’opposition phare de la ville mais qui n’a plus aujourd’hui aucun siège à l’Assemblée, se prépare à s’auto-dissoudre ce dimanche alors que certaines de ses figures emblématiques languissent en prison. Il y a une semaine, deux députés britanniques du Parti travailliste au pouvoir ont été bloqués à l’entrée d’Israël et expulsés. 

Bernie Sanders en croisade contre la déprime de la gauche américaine

A 83 ans, Bernie Sanders refuse de baisser les bras: le socialiste le plus célèbre des Etats-Unis a rassemblé des milliers de personnes samedi à Los Angeles, s’imposant comme un des rares opposants audibles face au retour de Donald Trump.”Vous êtes environ 36.000, le plus grand rassemblement que nous ayons jamais eu”, a lancé le sénateur du Vermont (nord-ouest), en sous-entendant que la foule dépassait celle de ses meetings de 2016 et 2020, lorsqu’il briguait l’investiture démocrate à la présidentielle. “Et votre présence ici aujourd’hui rend Donald Trump et Elon Musk très nerveux!”, s’est-il félicité, sous les rugissements du public.Depuis deux mois, l’élu indépendant, jamais encarté au Parti démocrate, draine les foules avec sa tournée “Combattre l’oligarchie”. Nebraska, Colorado, Arizona, Nevada: le ténor de la gauche attire le peuple anti-Trump, sonné par le manque de résistance politique au milliardaire républicain.A Los Angeles, il a rempli le parc Gloria Molina, soutenu par le chanteur contestataire Neil Young, qui a fait scander le slogan “Reprenez l’Amérique!”, sur un air de guitare électrique. L’énergie de la foule a poussé la chanteuse féministe Maggie Rogers à surnommer l’événement “Berniecella”, en référence au festival de musique Coachella, qui se déroule actuellement dans le désert californien.C’est d’ailleurs là que l’octogénaire a fait une brève apparition surprise sur scène: “Ce pays est confronté à de très grandes difficultés et l’avenir de l’Amérique dépend de votre génération”, a-t-il lancé à la jeunesse en l’exhortant à se “battre debout pour la justice”, sans quoi elle fera face à son “propre péril”.Un discours qui réconforte un peu Alex Powell, venue en t-shirt camouflage à Los Angeles.”Nous avons besoin d’espoir”, confie à l’AFP la femme de 28 ans. “Je suis vraiment déçue par la réponse des démocrates, je veux plus d’action de leur part, plus d’indignation.”- “Affligeant” -“Le nouveau mandat de Donald Trump est affligeant, c’est vraiment effrayant”, poursuit cette enseignante, dont certains élèves sont “traumatisés” par l’expulsion de leurs parents immigrés hors des Etats-Unis.Remise en cause du droit du sol, coupes claires dans le budget de l’Etat fédéral, menaces sur la recherche et l’assurance-santé des plus modestes… Dans la foule, les sujets de colère ne manquent pas. Mais celui qui génère le plus de rancÅ“urs reste Elon Musk, chargé par Donald Trump de tailler dans les dépenses publiques.Face au pouvoir du milliardaire sud-africain, patron de Tesla et X, certains voient Bernie Sanders, éternel partisan de la lutte des classes, comme un oracle dont les prophéties sont devenues réalité.”Il avait raison depuis tout ce temps”, soupire Vera Loh, 27 ans. “La collusion entre l’argent et la politique a des effets terribles.”Cette femme de ménage reste pantoise devant l’apathie de nombreux leaders démocrates depuis la défaite de Kamala Harris en novembre.”Le parti en a trop fait sur les minorités”, estime cette Américaine d’origine camerounaise. “Si les gens ne voient pas qu’il s’agit d’une lutte des classes, ils se perdent dans la politique identitaire.””Nous voulons des salaires plus élevés, nous voulons un logement, nous voulons avoir les moyens de nous payer des choses”, rappelle-t-elle.- “Société autoritaire” -“Nous vivons un moment où une poignée de milliardaires contrôle la vie économique et politique de notre pays”, a insisté M. Sanders, en estimant que l’administration Trump “nous conduit rapidement vers une société autoritaire”.Avec sa tournée, le sénateur espère pousser de nouveaux candidats indépendants à se présenter aux élections sans l’étiquette démocrate, alors que la popularité du parti est au plus bas dans les sondages.Dépourvu d’ambition présidentielle pour 2028, l’octogénaire apparaît systématiquement aux côtés d’Alexandria Ocasio-Cortez, étoile montante de l’aile gauche du Parti démocrate.”Peu importe votre race, votre religion, votre genre, votre identité ou votre statut, (…) j’espère que vous voyez que ce mouvement n’a rien à voir avec les étiquettes partisanes ou les tests de pureté, mais qu’il s’agit d’une solidarité de classe”, a lancé l’élue de 35 ans samedi. “Elle ferait une bonne candidate présidentielle. Bernie passe le flambeau, il fait ce que Biden n’a pas su faire”, estime Lesley Henderson. Déprimée par les infos depuis janvier, cette aide-soignante de 51 ans participait avec son mari au premier meeting de sa vie. “J’espère juste qu’il n’est pas trop tard”, confie l’ex-républicaine, inquiète des plaisanteries de M. Trump sur un potentiel troisième mandat. “Si personne ne se lève maintenant, qu’est-ce qui nous dit qu’il y aura des élections de mi-mandat, ou une nouvelle présidentielle ?”

Coup d’envoi de l’Expo universelle d’Osaka, rendez-vous futuriste d’un monde fracturé

L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde fracturé.Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial.Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.L'”Expo-2025″, qui se déroulera jusqu’au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l’impact fut majeur pour un archipel en plein essor économique. Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d’un imposant “Grand Anneau” de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness, et un symbole de concorde d’après son créateur Sou Fujimoto.- “Sentiment d’unité” -L’événement ouvre cependant à l’ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.Lors d’une cérémonie d’inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l’empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l’Expo-2025 “offrira aux peuples du monde l’occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l’existence des autres”. L’Expo peut contribuer à “restaurer un sentiment d’unité” dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.”Ce n’est pas à vendre” affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l’Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l’invasion militaire engagée par la Russie, absente de l’Expo-2025.”Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent”, a déclaré dimanche à l’AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l’Économie.Israël et Palestiniens ont tous deux de petits emplacements. Yahel Vilan, responsable du pavillon israélien, orné d’une pierre du Mur des Lamentations de Jérusalem, assure à l’AFP: “Nous sommes venus avec un message de paix”.Le pavillon des Etats-Unis a pour thème “America the Beautiful”, mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l’accent sur les paysages, l’IA et l’espace –avec simulation de lancements de fusée s’enflammant au-dessus des visiteurs. Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa’e-5 et Changa’e-6.- Sophie Marceau et Teddy Riner -Le pavillon français, enveloppé d’immenses drapés blancs, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions sur l’artisanat de luxe et les vins d’Alsace…Avant même d’être inauguré dimanche par deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, il attirait des visiteurs curieux.”On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman”, indique à l’AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l’évènement et leurs inquiétudes sur son coût.A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l’avance… moitié moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Exposition de Shanghai en 2010.Pour autant, les premiers visiteurs affichaient leur enthousiasme malgré un ciel pluvieux.”L’Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site”, estime Emiko Sakamoto, habitante de la région.Elle avait déjà visité Osaka-1970 et se dit déterminée à revenir sur le site à plusieurs reprises pour admirer tous les pavillons. Les expos universelles sont souvent critiquées pour leur caractère temporaire et leurs vestiges en jachère. L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du “Grand Anneau” seront réutilisés selon la presse japonaise.nf-cg-hih-jug/bpi

Coup d’envoi de l’Expo universelle d’Osaka, rendez-vous futuriste d’un monde fracturé

L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde fracturé.Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial.Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.L'”Expo-2025″, qui se déroulera jusqu’au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l’impact fut majeur pour un archipel en plein essor économique. Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d’un imposant “Grand Anneau” de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness, et un symbole de concorde d’après son créateur Sou Fujimoto.- “Sentiment d’unité” -L’événement ouvre cependant à l’ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.Lors d’une cérémonie d’inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l’empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l’Expo-2025 “offrira aux peuples du monde l’occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l’existence des autres”. L’Expo peut contribuer à “restaurer un sentiment d’unité” dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.”Ce n’est pas à vendre” affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l’Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l’invasion militaire engagée par la Russie, absente de l’Expo-2025.”Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent”, a déclaré dimanche à l’AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l’Économie.Israël et Palestiniens ont tous deux de petits emplacements. Yahel Vilan, responsable du pavillon israélien, orné d’une pierre du Mur des Lamentations de Jérusalem, assure à l’AFP: “Nous sommes venus avec un message de paix”.Le pavillon des Etats-Unis a pour thème “America the Beautiful”, mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l’accent sur les paysages, l’IA et l’espace –avec simulation de lancements de fusée s’enflammant au-dessus des visiteurs. Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa’e-5 et Changa’e-6.- Sophie Marceau et Teddy Riner -Le pavillon français, enveloppé d’immenses drapés blancs, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions sur l’artisanat de luxe et les vins d’Alsace…Avant même d’être inauguré dimanche par deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, il attirait des visiteurs curieux.”On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman”, indique à l’AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l’évènement et leurs inquiétudes sur son coût.A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l’avance… moitié moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Exposition de Shanghai en 2010.Pour autant, les premiers visiteurs affichaient leur enthousiasme malgré un ciel pluvieux.”L’Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site”, estime Emiko Sakamoto, habitante de la région.Elle avait déjà visité Osaka-1970 et se dit déterminée à revenir sur le site à plusieurs reprises pour admirer tous les pavillons. Les expos universelles sont souvent critiquées pour leur caractère temporaire et leurs vestiges en jachère. L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du “Grand Anneau” seront réutilisés selon la presse japonaise.nf-cg-hih-jug/bpi

La Birmanie marque la fête de l’eau dans les ruines du séisme

Des milliers de Birmans ont marqué dimanche le début de la fête de l’eau au milieu de la désolation laissée par le séisme de fin mars, responsable de la mort de plus de 3.600 personnes.La fête de Thingyan, le Nouvel An birman, se caractérise par ses rituels d’éclaboussement qui symbolisent la purification et le renouveau.Mais à Mandalay comme à Sagaing, dans le centre du pays, dévastés par le séisme de magnitude 7,7 du 28 mars, l’atmosphère n’est pas à la fête.Deux semaines après la catastrophe, des centaines de Birmans dorment encore dans des tentes près d’immeubles effondrés, de magasins de thé en ruines et d’hôtels détruits.Beaucoup manquent de latrines fonctionnelles ou doivent attendre leur tour pour accéder à l’eau potable. Ils craignent aussi pour leur habitation de fortune face aux violentes pluies anticipées par les météorologues.Tôt dimanche, des familles achetaient des pots en argile et des plantes que les habitants placent habituellement chez eux pour célébrer la Nouvelle Année.”Tout le monde est en difficulté cette année”, explique Ma Phyu, 55 ans, qui campe avec neuf membres de sa famille au nord du palais royal de Mandalay, endommagé par le séisme.”Il faut que je prépare le pot avec les fleurs parce que c’est notre tradition. Mais mon cÅ“ur est lourd”, dit la quinquagénaire.Dans sa famille, les enfants ont reçu la consigne de ne pas répandre d’eau dans la rue, de peur que les voisins ne critiquent leur choix de marquer la fête quelques jours à peine après le tremblement de terre meurtrier.La junte militaire au pouvoir en Birmanie a ordonné que les célébrations ne donnent lieu à aucune musique ni danse.Depuis le séisme, les températures ont grimpé à Mandalay jusqu’à atteindre 44 degrés Celsius. La nuit, les habitants ayant trouvé refuge dans des tentes sont la cible des moustiques. Avant de se lever à l’aube pour rejoindre la queue avec, au bout, de l’aide pour leur foyer.Plus de 5.200 bâtiments ont été détruits par le tremblement de terre, d’après des données officielles, et plus de deux millions de personnes ont besoin d’assistance du fait du séisme, selon l’ONU.Les Nations unies ont lancé un appel aux dons, espérant récolter 275 millions de dollars.Le pays est par ailleurs laissé exsangue par la guerre civile en cours depuis le putsch des militaires de 2021, qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi. Le conflit a fait plus de 6.300 morts civils et provoqué le déplacement de plus de 3,5 millions de personnes. Quelque 50% des habitants vivent actuellement sous le seuil de pauvreté.

Bolsonaro à Brasilia en vue d’une “probable” opération

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro est arrivé samedi à Brasilia à bord d’un avion sanitaire en provenance de Natal (nord-est) et a rejoint un hôpital où il sera selon lui “probablement opéré”, après des douleurs à l’abdomen héritées d’un attentat à l’arme blanche en 2018.Une porte-parole de l’hôpital DF Star, une clinique privée de la capitale brésilienne, a confirmé à l’AFP que M. Bolsonaro, 70 ans, avait été admis dans l’étalissement dans la soirée.”Son état de santé est stable, il ressent moins de douleur. Des examens ont été effectués et les résultats seront fontamentaux pour décider dans les prochaines heures” si une intervention chirurgicale sera nécessaire ou non, a déclaré un de ses médecins, Leandro Echenique, lors d’un point presse à Brasilia.L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) avait quitté en fin d’après-midi l’hôpital Rio Grande, à Natal, qu’il avait rejoint vendredi en hélicoptère après avoir ressenti des “douleurs insupportables” au début d’une tournée pour mobiliser ses sympathisants dans la région, deux semaines après son renvoi en procès pour une tentative présumée de coup d’Etat.Il est sorti de l’hôpital de Natal en marchant, vêtu d’une chemise jaune, et portant encore une sonde nasale, a constaté un vidéaste de l’AFP. Avant de monter dans l’ambulance, l’ancien capitaine de l’armée a tenu faire un détour de quelques mètres pour saluer plusieurs dizaines de ses sympathisants, vêtus pour la plupart des couleurs jeunes et vert du Brésil, qui criaient “courage Bolsonaro” devant l’entrée de l’établissement médical. Un petit groupe de bolsonaristes l’a également accueilli à son arrivée à Brasilia. “Nous sommes là pour le soutenir car il est très important pour notre pays, il représente des milliers de Brésiliens”,  a dit à l’AFP Marcia Guedes, 52 ans, qui priait devant l’hôpital.”Après mon transfert (à Brasilia), je serai probablement opéré à nouveau”, avait affirmé quelques heures plus tôt sur le réseau social X l’ex-président, qui a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales ces dernières années en raison de séquelles de l’attaque au couteau subie durant la campagne présidentielle en 2018.Jair Bolsonaro, qui était arrivé vendredi à l’hôpital de Natal sur un brancard, a par ailleurs révélé que son médecin lui avait “dit qu’il s’agit de la situation la plus grave depuis l’attentat qui a failli (lui) coûter la vie”.”Après avoir vécu tant d’épisodes similaires tout au long de ces dernières années, je me suis habitué à la douleur. Mais cette fois, même les médecins ont été surpris”, a-t-il ajouté.- “Douleurs insupportables” -Plus tôt dans la journée, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Rio Grande, son médecin, Claudio Birolini, avait déjà indiqué que “cet épisode semble plus exubérant que les précédents, surtout au niveau de l’intestin”.”Même si en ce moment une intervention chirurgicale d’urgence ne semble pas nécessaire, ce qui va se passer dans les prochains jours va dépendre de son évolution clinique”, a-t-il expliqué.Poignardé par un déséquilibré lors d’un bain de foule en pleine campagne électorale en septembre 2018, Jair Bolsonaro avait été élu président quelques semaines plus tard.La tournée dans le nord-est du Brésil, région pauvre et fief historique de la gauche, était prévue deux semaines après la décision de la Cour suprême d’ouvrir un procès contre lui pour un projet présumé de coup d’Etat.Le parquet l’accuse d’avoir ourdi un complot de longue date pour conjurer sa défaite électorale de 2022 face à Lula. Déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuves sur la fiabilité du système d’urnes électroniques brésilien, il espère encore faire annuler ou réduire cette condamnation pour se présenter à la présidentielle de 2026.À gauche, Lula, 79 ans, laisse planer pour sa part le mystère sur une éventuelle candidature à la réélection. Sa popularité est en berne, plombée par l’inflation, et il a également connu des problèmes de santé récemment. En décembre, il a dû être opéré en urgence pour résorber un hématome causé par une hémorragie près du cerveau liée à une chute.

Droits de douane: les producteurs indonésiens d’huile de palme en quête de nouveaux débouchés

Les entreprises indonésiennes d’huile de palme sont en quête de nouveaux marchés en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient afin d’amortir l’impact de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, a indiqué à l’AFP un dirigeant de cette industrie cruciale pour l’économie de l’archipel. L’Indonésie est le premier producteur mondial d’huile de palme, utilisée à la fois dans les gâteaux, la pâte à tartiner ou la margarine mais aussi dans les cosmétiques, le savon et le shampoing. Le géant d’Asie du Sud-Est assure plus de la moitié de l’approvisionnement mondial.Mais les droits de douane de 32% qu’a imposés le président américain à l’Indonésie en font l’un des pays asiatiques les plus durement touchés, même si Donald Trump a fait marche arrière mercredi en gelant ces mesures pendant 90 jours.Malgré ce revirement, les producteurs affirment que l’incertitude les oblige à chercher d’autres débouchés.”Cela nous donne effectivement le temps de négocier… afin que les produits puissent encore y entrer (aux Etats-Unis, ndlr). Je pense que c’est une très bonne chose”, a déclaré jeudi Eddy Martono, président de l’Association indonésienne de l’huile de palme (GAPKI).Mais il a averti que la diversification du marché “doit encore être faite” pour éviter l’impact des droits de douane s’ils entrent en vigueur ultérieurement, ajoutant que les entreprises se tourneraient vers l’Afrique, en particulier l’Egypte, premier importateur, le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Europe de l’Est.”Nous ne devons pas dépendre uniquement des marchés traditionnels”, a-t-il martelé.Les exportations indonésiennes de produits à base d’huile de palme vers les États-Unis ont augmenté régulièrement ces dernières années, passant de 1,5 million de tonnes en 2020 à 2,5 millions en 2023, selon les données du GAPKI.M. Eddy appelle Jakarta à maintenir sa domination sur ce marché par le biais de négociations, d’autant plus que son rival, la Malaisie, se voit appliquer des tarifs douaniers plus bas.”La part de marché de l’huile de palme indonésienne aux États-Unis est de 89 %, un chiffre très élevé. C’est ce que nous devons maintenir”, a-t-il souligné.Selon les données du gouvernement indonésien, les Etats-Unis étaient le quatrième plus gros importateur mondial d’huile de palme en 2023, derrière la Chine, l’Inde et le Pakistan.- Secteur vital -Le patron du GAPKI reste convaincu que la première puissance mondiale aura toujours besoin d’huile de palme indonésienne, même si aucun accord n’est conclu à l’expiration du délai de 90 jours.”C’est toujours une nécessité pour l’industrie alimentaire. Je pense que nos exportations vers les Etats-Unis vont légèrement diminuer, ou du moins stagner”, a-t-il prévenu, tout en relevant que “les premiers touchés, ce sont les consommateurs américains, car leurs principaux produits alimentaires ont besoin d’huile de palme”.Pour soutenir un secteur vital, la ministre indonésienne des Finances, Sri Mulyani, a déclaré qu’elle réduirait la taxe à l’exportation sur l’huile de palme brute.Une annonce saluée par M. Eddy pour qui la menace des droits de douane reste forte. Même inquiétude pour Mansuetus Darto, président du Conseil national du syndicat des producteurs d’huile de palme (SPKS), pour qui la hausse de ces taxes à l’importation aura un impact considérable si aucun accord n’est conclu.”La matière première d’huile de palme va s’accumuler et les agriculteurs ne pourront plus récolter à cause de la surcapacité des usines existantes”, avait-il mis en garde avant la pause annoncée par Donald Trump.Plutôt que la riposte, le président indonésien Prabowo Subianto, tout comme ses homologues de la région, a opté pour la négociation et va dépêcher une délégation prochainement à Washington.Le ministre de l’Economie Airlangga Hartarto a annoncé que Jakarta augmenterait ses achats de produits américains tels que le gaz naturel liquéfié et le gaz de pétrole liquéfié pour combler le déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays, les Etats-Unis présentant un déficit avec l’Indonésie.Autant de raisons d’espérer pour l’industrie indonésienne de l’huile de palme qui, faute d’accord, sera obligée de chercher de nouveaux marchés.