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Incendies et pollution au Népal avec le changement climatique

Le dérèglement climatique et la sécheresse intensifient les feux de forêts au Népal, ont souligné des experts mercredi, alors que Katmandou, prise dans la fumée, souffre de la pollution atmosphérique.Le Népal a vu une importante diminution des précipitations post-mousson depuis octobre dernier, avec près de 80% de précipitations en moins durant l’hiver, a indiqué le Département d’hydrologie et météorologie dans un communiqué mardi.Plus de 1.800 feux de forêt ont été observés dans le pays depuis le début de l’année, et plus d’un tiers sont survenus le mois dernier.”Les feux de forêt ont augmenté de manière significative à cause d’une saison sèche. Il y a abondance de bois sec dans la forêt, ce qui fait que le moindre petit feu peut devenir incontrôlable”, a indiqué à l’AFP Prakash Malla, un membre des services forestiers népalais. “C’est un défi. Les autorités locales ont des moyens limités, et le terrain est difficile”, a-t-il ajouté.La qualité de l’air dans la capitale népalaise a pour sa part été classée au dernier rang mondial depuis une semaine, selon le site spécialisé IQAir, et certains vols internationaux ont été reportés en raison de l’épaisse fumée qui couvre la ville.Les niveaux de microparticules PM2,5 – qui pénètrent le système sanguin par les poumons et sont susceptibles de causer des cancers – a été mesuré à plus de 175 microgrammes par mètre cube mercredi, selon ce site suisse.Un niveau supérieur à 15 sur une période de 24 heures est considéré comme néfaste par l’OMS.Les experts du centre international pour le développement durable de la région de l’Himalaya (Icimod) basé à Katmandou ont attribué dans un communiqué la semaine dernière le pic de pollution aux feux de forêt, en particulier dans l’ouest “où beaucoup de districts sont en situation de sécheresse modérée à extrême”.”Notre analyse montre que l’air de Katmandou n’était pas sain même avant. Mais les feux de forêt et une masse d’air stagnante ont accru la pollution préexistante”, a déclaré l’expert Sagar Adhikari à l’AFP. Il a ajouté que des pluies étaient attendues dans les semaines à venir.Le Népal a connu le plus d’incendies de forêt en 2021, avec plus de 6.500 foyers observés. Cette année-là, les écoles avaient été fermées quatre jours en raison des niveaux de particules fines.Malgré une amélioration en 2022, la situation a continué de se détériorer depuis.Le ministère de la Santé a “d’éviter les déplacements superflus” et de porter un masque respiratoire à l’extérieur.

Pour protéger les oiseaux, la justice met à l’arrêt un deuxième parc éolien en trois jours

Pour la deuxième fois cette semaine, le tribunal correctionnel de Montpellier a ordonné l’arrêt d’un parc éolien responsable de la mort d’oiseaux protégés, un nouveau point marqué par les associations de défense de l’environnement face à cette source d’énergie renouvelable souvent critiquée.Dans une première sur le plan pénal, le tribunal avait ordonné lundi l’arrêt pour quatre mois des 31 éoliennes du parc d’Aumelas, dans le centre de l’Hérault, soit la période de présence sur le site du faucon crécerellette, et infligé de lourdes amendes à la société EDF Renouvelables, son ex-PDG et neuf de ses filiales, jugés responsables de la mort de 160 oiseaux d’espèces protégées.Rebelote mercredi: une autre chambre correctionnelle du même tribunal a ordonné l’arrêt pour un an du parc éolien de Bernagues, dans le nord du même département, jugeant ses exploitants responsables de la mort d’un aigle royal.La société Energie Renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, qui exploite ces sept éoliennes sur le massif de l’Escandorgue, sur les contreforts du Massif central, a aussi été condamnée à 200.000 euros d’amende, dont 100.000 avec sursis, son dirigeant, François Daumard, écopant d’une amende de 40.000 euros, dont 20.000 avec sursis.Comme dans le cas d’Aumelas, le tribunal a ordonné l'”exécution provisoire” de ses décisions “pour éviter la réitération de l’infraction”.Et comme pour EDF Renouvelables, qui avait immédiatement annoncé faire appel de sa condamnation, l’avocat d’ERL, Me Philippe Bouchez-El Ghozi, a déclaré à l’AFP qu’un “appel s’impose”.Le 10 janvier 2023, un aigle royal muni d’un GPS et volant à 50 km/h avait percuté une pale d’une éolienne de Bernagues, selon l’enquête sur cet incident de l’Office français de la biodiversité (OFB).L’OFB avait mis en évidence un “dysfonctionnement du système de détection des oiseaux” lors de l’approche de l’aigle, qui avait, après avoir été percuté, “chuté lourdement” au pied de l’éolienne, où il sera retrouvé six jours plus tard.- Démolition -L’oiseau, espèce protégée, était le mâle reproducteur d’un couple ayant installé son nid dès 2008 à trois kilomètres du lieu où ERL a construit ses éoliennes en 2016, selon France Nature Environnement (FNE), l’une des six associations parties civiles dans cette affaire.Le tribunal a condamné ERL et son dirigeant à verser un total de 35.000 euros à ces six associations au titre de dommages et intérêts, ainsi que 3.000 euros au titre du préjudice écologique et 1.000 à chacune pour les frais de justice.Lors de l’audience en janvier, le parquet avait réclamé 750.000 euros d’amende, dont 500.000 avec sursis, contre ERL, assortie d’une suspension d’activité avec exécution provisoire, ainsi que 150.000 euros d’amende (dont 100.000 avec sursis) contre le gérant.”Les condamnations financières, c’est une chose, et elles sont bien sévères, mais la suspension de l’activité du parc pendant un an nous remplit bien plus de joie, parce qu’il n’y aura pas d’oiseaux et de chiroptères (chauve-souris) qui vont mourir pendant cette période-là”, a réagi auprès de l’AFP Marjolaine Villey-Migraine, de la Fédération Environnement Durable (FED), en pointe dans cette affaire.”Ca va servir d’exemple, de sorte que les sociétés n’implantent pas des éoliennes n’importe où, en particulier dans les parcs naturels régionaux et dans les montagnes”, a-t-elle ajouté.”La justice vient de rappeler qu’aucun projet ne peut s’exonérer du respect du vivant. Les énergies renouvelables sont un outil essentiel de la transition énergétique mais leur déploiement doit s’effectuer sans précipitation et avec précaution,” a renchéri Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.Avocat spécialisé en environnement, Arnaud Gossement avait jugé lundi “assez triste” que partisans de l’éolien et défenseurs de la biodiversité s’affrontent devant les tribunaux, appelant à un “débat de société” sur cette question.Toujours dans ce dossier, la cour d’appel de Nîmes avait ordonné le 7 décembre 2023 la démolition des éoliennes de Bernagues pour défaut de permis de construire valide. ERL a formé un pourvoi devant la Cour de cassation, dont la décision est attendue fin avril.

Pour protéger les oiseaux, la justice met à l’arrêt un deuxième parc éolien en trois jours

Pour la deuxième fois cette semaine, le tribunal correctionnel de Montpellier a ordonné l’arrêt d’un parc éolien responsable de la mort d’oiseaux protégés, un nouveau point marqué par les associations de défense de l’environnement face à cette source d’énergie renouvelable souvent critiquée.Dans une première sur le plan pénal, le tribunal avait ordonné lundi l’arrêt pour quatre mois des 31 éoliennes du parc d’Aumelas, dans le centre de l’Hérault, soit la période de présence sur le site du faucon crécerellette, et infligé de lourdes amendes à la société EDF Renouvelables, son ex-PDG et neuf de ses filiales, jugés responsables de la mort de 160 oiseaux d’espèces protégées.Rebelote mercredi: une autre chambre correctionnelle du même tribunal a ordonné l’arrêt pour un an du parc éolien de Bernagues, dans le nord du même département, jugeant ses exploitants responsables de la mort d’un aigle royal.La société Energie Renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, qui exploite ces sept éoliennes sur le massif de l’Escandorgue, sur les contreforts du Massif central, a aussi été condamnée à 200.000 euros d’amende, dont 100.000 avec sursis, son dirigeant, François Daumard, écopant d’une amende de 40.000 euros, dont 20.000 avec sursis.Comme dans le cas d’Aumelas, le tribunal a ordonné l'”exécution provisoire” de ses décisions “pour éviter la réitération de l’infraction”.Et comme pour EDF Renouvelables, qui avait immédiatement annoncé faire appel de sa condamnation, l’avocat d’ERL, Me Philippe Bouchez-El Ghozi, a déclaré à l’AFP qu’un “appel s’impose”.Le 10 janvier 2023, un aigle royal muni d’un GPS et volant à 50 km/h avait percuté une pale d’une éolienne de Bernagues, selon l’enquête sur cet incident de l’Office français de la biodiversité (OFB).L’OFB avait mis en évidence un “dysfonctionnement du système de détection des oiseaux” lors de l’approche de l’aigle, qui avait, après avoir été percuté, “chuté lourdement” au pied de l’éolienne, où il sera retrouvé six jours plus tard.- Démolition -L’oiseau, espèce protégée, était le mâle reproducteur d’un couple ayant installé son nid dès 2008 à trois kilomètres du lieu où ERL a construit ses éoliennes en 2016, selon France Nature Environnement (FNE), l’une des six associations parties civiles dans cette affaire.Le tribunal a condamné ERL et son dirigeant à verser un total de 35.000 euros à ces six associations au titre de dommages et intérêts, ainsi que 3.000 euros au titre du préjudice écologique et 1.000 à chacune pour les frais de justice.Lors de l’audience en janvier, le parquet avait réclamé 750.000 euros d’amende, dont 500.000 avec sursis, contre ERL, assortie d’une suspension d’activité avec exécution provisoire, ainsi que 150.000 euros d’amende (dont 100.000 avec sursis) contre le gérant.”Les condamnations financières, c’est une chose, et elles sont bien sévères, mais la suspension de l’activité du parc pendant un an nous remplit bien plus de joie, parce qu’il n’y aura pas d’oiseaux et de chiroptères (chauve-souris) qui vont mourir pendant cette période-là”, a réagi auprès de l’AFP Marjolaine Villey-Migraine, de la Fédération Environnement Durable (FED), en pointe dans cette affaire.”Ca va servir d’exemple, de sorte que les sociétés n’implantent pas des éoliennes n’importe où, en particulier dans les parcs naturels régionaux et dans les montagnes”, a-t-elle ajouté.”La justice vient de rappeler qu’aucun projet ne peut s’exonérer du respect du vivant. Les énergies renouvelables sont un outil essentiel de la transition énergétique mais leur déploiement doit s’effectuer sans précipitation et avec précaution,” a renchéri Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.Avocat spécialisé en environnement, Arnaud Gossement avait jugé lundi “assez triste” que partisans de l’éolien et défenseurs de la biodiversité s’affrontent devant les tribunaux, appelant à un “débat de société” sur cette question.Toujours dans ce dossier, la cour d’appel de Nîmes avait ordonné le 7 décembre 2023 la démolition des éoliennes de Bernagues pour défaut de permis de construire valide. ERL a formé un pourvoi devant la Cour de cassation, dont la décision est attendue fin avril.

Après une parenthèse de dix mois, la fin de vie fait son retour à l’Assemblée

Dix mois après avoir vu son examen interrompu par la dissolution, le texte sur la fin de vie fait son retour mercredi à l’Assemblée nationale, scindé en deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur “l’aide à mourir”.Objectif: “garantir à chacun une fin de vie digne, dans le respect de son autonomie”, a résumé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, à l’ouverture de l’examen des deux textes par la commission des Affaires sociales.La proposition de loi sur les soins palliatifs, portée par Annie Vidal (Renaissance) et globalement consensuelle, devrait être adoptée sans difficulté. Les controverses se concentreront probablement sur la seconde, déposée par Olivier Falorni (apparenté Modem).Elle légalise le suicide assisté – et, dans certains cas, l’euthanasie – avec de strictes conditions et sans employer ces termes.Le Premier ministre, François Bayrou, avait souhaité cette scission pour permettre aux députés de “pouvoir voter sur chacun de ces deux textes différemment”.Mais ces derniers “ne s’opposent pas, (ils) se complètent”, a assuré Mme Vautrin. S’il faut “permettre à chaque Français” un accès aux soins palliatifs, l’ouverture d’une aide à mourir est “essentielle pour celles et ceux dont la souffrance (…) ne peut être soulagée”, a-t-elle insisté, assurant que cela n’ouvrait pas “une rupture anthropologique” en raison des multiples conditions fixées.- Cinq critères -Les deux propositions de loi sont un quasi copié-collé du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, dans l’état où il se trouvait au moment de la dissolution de juin 2024.Les députés avaient eu le temps de voter son article clé, créant un droit à une aide à mourir conditionné à cinq critères: être âgé d’au moins 18 ans ; français ou résidant en France ;  atteint d’une “affection grave et incurable, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale” ; cette dernière provoquant une “souffrance physique ou psychologique” réfractaire aux traitements ou insupportable ; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.Une définition différente de ce que proposait le texte initial du gouvernement. Porté à l’époque par Mme Vautrin, il prévoyait que ce pronostic vital soit engagé “à court ou moyen terme” – la difficulté étant de savoir ce que recouvre cette notion de “moyen terme”. Autres points qui devraient susciter de vifs débats : le rôle des directives anticipées, a priori exclues de l’aide à mourir, ou le fait que le texte prévoit pour l’instant de laisser à un seul médecin la décision d’approuver celle-ci, ce que conteste Yannick Neuder, ministre délégué à la Santé.Ce dernier, qui comme Mme Vautrin s’est exprimé mercredi devant les députés, est apparu moins affirmatif sur l’aide à mourir, promettant d’être “très attentif” aux “limites et garanties éthiques”- Deux votes solennels -Pour le député LR Thibault Bazin, en pointe sur le sujet, le texte de M. Falorni “ne correspond plus à l’équilibre affiché” par le gouvernement dans son projet de loi initial, et son adoption est incertaine, alors que chaque groupe laissera la liberté de vote à ses membres.M. Falorni estime au contraire que les députés sont parvenus à un “équilibre satisfaisant”, et espère que son texte va recueillir une “majorité de suffrages”.Engagé de longue date pour une fin de vie “libre et choisie”, il met en garde les parlementaires qui se livreraient au “petit jeu de l’obstruction” pour empêcher son texte d’aboutir, comme ce fut le cas en 2021, lors de l’examen d’une proposition de loi sur le sujet dont il était déjà le premier signataire.”Ils seraient très mal jugés par l’opinion publique”, estime-t-il, alors que la légalisation d’une forme d’aide à mourir, promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017, bénéficie d’un large soutien des Français.Deux votes solennels sont prévus de manière simultanée le 27 mai, une manière selon M. Falorni de contrer d’éventuelles tentatives d’obstruction. Il sait pouvoir compter sur la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, qui n’a eu de cesse de soutenir l’inscription d’un texte à l’ordre du jour des travaux des députés.

Chikungunya à La Réunion: “épidémie généralisée et majeure”, qui continue de progresser

L’épidémie de chikungunya à La Réunion est “généralisée et majeure” et “poursuit sa progression”, a souligné mercredi Santé publique France, faisant état de près de 6.300 nouveaux cas dans la dernière semaine de mars.Depuis le début de l’année, un total de 27.521 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île, a noté l’agence sanitaire publique. Du 24 au 30 mars, 6.289 nouveaux cas de ce virus transmis par les moustiques ont ainsi été comptabilisés, a-t-elle précisé. Si elle touche davantage le sud et l’ouest de La Réunion, “l’épidémie continue de s’étendre sur tout le territoire et l’analyse combinée de tous les indicateurs laisse penser que le pic épidémique ne semble pas encore atteint”, a souligné SpF.Les indicateurs en médecine de ville, aux urgences ainsi qu’à l’hôpital ont ainsi poursuivi leur hausse fin mars, selon son bulletin. L’impact des hospitalisations et des cas graves s’observe chez les personnes fragiles, les nourrissons, les personnes âgées, les personnes avec des pathologies chroniques et les femmes enceintes, chez qui la maladie peut être grave.Jusqu’alors, 189 hospitalisations dépassant 24 heures ont été signalées, dont près de la moitié concernait des personnes de plus de 65 ans, et un quart des moins de 6 mois, a précisé l’agence sanitaire.Et 36 cas graves ont été enregistrés pour l’instant: 19 seniors de plus de 65 ans, une personne avec des comorbidités et 16 nourrissons de moins de 2 mois.Depuis début 2025, deux décès de personnes de plus 75 ans ont été directement liés au chikungunya. Plusieurs décès sont en cours d’investigation pour savoir s’ils sont imputables à la maladie.Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie, mais une campagne de vaccination a été lancée lundi par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, venu dans l’île.Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq (Valneva) sont destinées à des personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités, qui peuvent se faire vacciner gratuitement.La campagne de vaccination sera élargie aux plus de 18 ans ayant des comorbidités dès la réception de 50.000 nouvelles doses, attendue “fin avril”, selon le ministre.Vendredi, le centre hospitalier universitaire (CHU) a annoncé l’activation du plan blanc face à “une situation de tension persistante concernant la disponibilité des lits d’hospitalisation (et) une augmentation très importante de l’activité des (…) urgences depuis plusieurs jours”.Avant la flambée actuelle, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260.000 personnes et fait 225 morts entre 2005 et 2006.

#MeToo dans la culture: la commission d’enquête appelle à passer aux actes

Après le constat accablant, l’appel aux “responsabilités”: la commission d’enquête de l’Assemblée sur les violences sexuelles dans la culture a exhorté mercredi à passer à l’action pour freiner “la machine à broyer les talents”, après avoir dévoilé ses 86 recommandations.”Ce moment est la fin du premier acte, mais ce n’est pas la fin de la pièce. Ce moment est un moment où nous posons sur la table, nous mettons à l’agenda de notre société un certain nombre de propositions”, a déclaré le rapporteur de la commission, le député centriste Erwan Balanant, en dévoilant son rapport lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.Fruit de six mois d’auditions de quelque 350 personnalités, dont des stars du cinéma (Juliette Binoche, Jean Dujardin…), le volumineux rapport dresse le constat de violences “systémiques” et “endémiques” dans la culture. Il dessine un état des lieux sombre d’un secteur où le “culte absolu de l’auteur” autoriserait toutes les dérives.”Les violences sont de toute nature: morales, sexistes, sexuelles, économiques aussi, physiques parfois”, a énuméré la présidente de la commission d’enquête, Sandrine Rousseau, en présence notamment de l’actrice Judith Godrèche qui a été à l’initiative début 2024 de la mise en place de cette commission.Plus généralement, la députée écologiste a fustigé “l’omerta” et la “complaisance avec celles et ceux qui commettent les violences”, tout en reconnaissant qu’il manquait encore une “photographie objectivable de la situation”.  Pour tenter d’inverser la tendance, la commission appelle notamment à interdire la “sexualisation” des mineurs à l’écran, à réglementer les castings, le travail des enfants acteurs ou encore les scènes d’intimité dans les films.L’instance souhaiterait également que les employeurs soient tenus de signaler à la justice des infractions et violences dont ils seraient témoins. Ces questions relèvent à la fois de la filière culturelle, des pouvoirs publics mais aussi du législateur, a reconnu Erwan Balanant, appelant chacun “à prendre ses responsabilités” pour éviter le statu quo. Sans donner plus de précisions, lui-même a annoncé un travail collectif sur une prochaine proposition de loi. – Maintenir l’élan -Pour la ministre de la Culture Rachida Dati, qui a été auditionnée et “a suivi les travaux” de la commission, ces questions sont “une priorité” et la membre du gouvernement “n”a pas attendu ce rapport pour agir”, a indiqué une source gouvernementale à l’AFP. “Forcément, il va y avoir des échanges avec les parlementaires”, a-t-on ajouté de même source, soulignant que “c’est aussi un sujet (à traiter, NDLR) pour les secteurs” pointés du doigt.Sans attendre, Sandrine Rousseau a estimé qu’il y avait “urgence” à agir sur les castings, décrits dans le rapport comme “le lieu de tous les dangers”.  “Il y a quelque chose (qui relève du pouvoir) réglementaire qui consisterait à interdire les castings sauvages immédiatement”, a-t-elle dit.La députée a également profité de la conférence de presse pour appeler le Festival de Cannes à devenir le lieu de “renversement des mentalités” sur les violences sexuelles. “Vous avez une responsabilité en tant que lieu de pouvoir. Cette responsabilité, elle est de dire: nous vous entendons, nous vous croyons, nous vous accompagnerons, et nous ne voulons plus que ce monde-là soit structuré de cette manière”, a-t-elle estimé, à la veille de l’annonce de la sélection officielle de la prochaine édition de ce festival (13-24 mai).Le risque, selon la commission, est que l’élan créé finisse par retomber. Selon Judith Godrèche, devenue fer de lance de #MeToo, il faut que ce travail “se traduise en loi, en législation, (…) ne soit pas rangé dans les bureaux de l’Assemblée nationale”.”Je ne veux pas que, dans cinq ans, il y ait une actrice célèbre comme Judith qui pousse un coup de gueule sur ce sujet”, a averti Erwan Balanant. “A chaque fois, la vague est retombée, a-t-il reconnu. Nous souhaitons aujourd’hui que ce mouvement s’amplifie et permette tout simplement à la société (…) d’en finir avec les inégalités femmes-hommes et les violences sexistes et sexuelles.”

Mort de Cathy Bernheim, pionnière du Mouvement de libération des femmes (MLF)

La journaliste et écrivaine Cathy Bernheim, pionnière du Mouvement de libération des femmes (MLF), est décédée mardi à Paris à l’âge de 78 ans, ont annoncé mercredi à l’AFP ses proches. Ses obsèques se tiendront vendredi à 15H00 au cimetière de Montmartre, ont précisé sa compagne Michèle Revel, sa famille et ses amis dans un communiqué, dans lequel ils appellent à venir lui rendre “un hommage féministe en paroles et en chansons”. Le 26 août 1970, Cathy Bernheim avait tenté, avec huit femmes, de déposer sous l’Arc de Triomphe à Paris une gerbe pour la femme du Soldat inconnu. “Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme”, pouvait-on lire sur l’une des banderoles brandies par les militantes féministes avant qu’elles ne soient arrêtées par les forces de l’ordre.Cette action marque les débuts du MLF dont le combat ira, dans les années qui suivront, du droit à disposer de son corps, avec la revendication de l’avortement et de la contraception, à la lutte contre les violences sexuelles. “On avait une force, une envie de pousser les montagnes”, avait souligné Cathy Bernheim en 2020 auprès de l’AFP. “Nous voulions montrer qu’il y avait en France des femmes qui réfléchissaient collectivement”.Photographe et traductrice, elle fait également partie des militantes du MLF qui ont contribué à la rédaction, en 1971, de “l’hymne des femmes”, un chant depuis régulièrement entonné lors des manifestations féministes. Réagissant sur X, l’ancienne ministre chargée des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a rendu hommage à la militante. “Retenons son nom. Souvenons-nous de son engagement féministe. Et ayons une pensée pour elle quand nous entonnons l’Hymne des Femmes”, écrit la sénatrice socialiste.

Le point sur la riposte de l’UE aux droits de douane de Trump

Elle espère toujours pouvoir négocier avec Washington, mais l’Union européenne a promis une réponse “ferme et proportionnée” aux différents droits de douane imposés par Donald Trump. Voici ce que l’on sait sur la riposte de Bruxelles, qui a adopté de premières mesures mercredi.Quelles mesures?A chaque salve, sa réponse. Au cours des derniers mois, l’Union européenne a été frappée à trois reprises par des droits de douane de l’administration du président américain: – 25% sur l’acier et l’aluminium, mi-mars- 25% sur les automobiles, début avril- 20% sur tous les autres produits européens, le 9 avrilLe Vieux continent a organisé sa riposte autour d’une logique similaire.L’UE propose de répliquer d’abord aux taxes sur les métaux par des droits de douane allant jusqu’à 25% sur des produits américains: les motos, le maquillage, la volaille, le soja… L’idée est notamment de cibler des produits provenant d’Etats républicains, le parti de Donald Trump.Les Etats membres ont approuvé cette liste lors d’un vote organisé mercredi. Après une première salve mi-avril, la plus grande partie de ces taxes entrera en vigueur mi-mai. D’autres, sur les amandes par exemple, en décembre.L’Union européenne a toutefois souligné être prête à suspendre ses droits de douane “à tout moment” en cas d’accord “juste et équilibré” avec Washington.La riposte européenne sur l’automobile et les 20% pourrait, elle, être présentée en début de semaine prochaine. Mais le ton diffère parmi les Vingt-Sept sur le niveau de fermeté de la réponse. Parmi les questions en débat: l’idée de cibler, ou non la “tech” américaine.Pour frapper fort, la France et l’Allemagne évoquent aussi l’idée d’employer un outil jamais utilisé auparavant. Surnommé “instrument anti-coercition”, il a été pensé comme un outil de dissuasion, à activer après épuisement des voies diplomatiques. Il permettrait notamment le gel de l’accès aux marchés publics européens ou le blocage de certains investissements.Mais là encore, les Etats membres sont divisés, certains craignant que cela ne provoque une escalade avec Washington.Quelles négociations?Bruxelles souhaite avant toute chose négocier avec les Etats-Unis.Le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic a été dépêché par l’UE pour échanger avec ses homologues américains. Il s’est rendu deux fois à Washington et a eu un échange “franc” de deux heures vendredi avec Howard Lutnick et Jamieson Greer, deux responsables de l’administration Trump.L’UE a d’ores et déjà proposé aux Etats-Unis que les voitures et d’autres biens industriels ne soient pas taxés de part et d’autre de l’Atlantique.”Pas suffisant” pour Donald Trump qui exige aussi que l’Europe s’engage à acheter davantage de gaz naturel liquéfié américain. A Bruxelles, certains craignent toutefois de ne pas frapper à la bonne porte dans ses négociations.Selon plusieurs observateurs, le conseiller de Trump au Commerce, Peter Navarro, serait bien plus à la manoeuvre sur le dossier que les deux responsables avec qui Maros Sefcovic échange. Or l’UE n’a fait publiquement état d’aucune conversation avec ce dernier.Quoi d’autre sur la table?Ce conseiller de Donald Trump se veut très critique des barrières dites “non tarifaires” en vigueur dans l’Union européenne: les réglementations sanitaires, les normes environnementales, des politiques de taux de change ou des mesures fiscales telles que la TVA.”Si vous voulez négocier, parlez-nous de comment vous allez faire baisser vos barrières non tarifaires”, a déclaré Peter Navarro dans une interview lundi. “L’Europe a une TVA de 19%, nous ne pouvons pas rivaliser face à cela”, a-t-il dénoncé.Interrogée à ce sujet, la Commission européenne a indiqué mardi “ne pas partager l’analyse des Etats-Unis sur ce qui constitue une barrière non tarifaire”, sans donner beaucoup plus de détails.Les tractations continuent.