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Procès de l’ex-rebelle Lumbala en France: des pygmées racontent les viols de guerre en RDC

Un chef coutumier pygmée a raconté avoir été forcé à assister au viol de sa soeur par des soldats en République démocratique du Congo, témoignant mercredi devant la cour d’assises de Paris qui juge l’ex-rebelle congolais Roger Lumbala, plus de 20 ans après.Sa soeur ne viendra pas témoigner à Paris: elle “a rendu l’âme après avoir perdu beaucoup de sang”, trois jours après son viol par trois soldats alors qu’elle était enceinte de son septième enfant, dans une hutte, a raconté son frère, dont les propos en swahili étaient traduits en français.Pillages, passages à tabac, travail forcé, viols: des membres de la communauté pygmée ont quitté leur forêt de la région d’Epulu, dans le nord-est de la RDC, pour raconter le calvaire des bambuti en 2002-2003. Cette communauté vivant de chasse, de cueillette et d’agriculture, forte d’environ 2.000 personnes dispersées dans une vingtaine de villages selon ce notable, s’efforçait pourtant de rester à l’écart des guerres entre factions qui, depuis près de trente ans, ont fait des millions de morts et de déplacés dans l’est de la RDC.Tous accusent les “Effacés” ou “Effaceurs”, ainsi que se désignaient des rebelles d’un groupe soutenu par l’Ouganda, le RCD-N, dirigé par Roger Lumbala. Arrêté en décembre 2020 à Paris, celui-ci rejette toute responsabilité et refuse d’assister à son procès, déniant toute légitimité à la justice française. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crimes contre l’humanité, accusé d’avoir laissé agir ces hommes placés sous son autorité.Son groupe avait engagé une offensive militaire contre une faction progouvernementale, avec notamment pour but la captation des richesses naturelles et minières de la région (diamants, or, coltan, etc.). Les atrocités de cette opération baptisée “Effacer le tableau” ont été dénoncées en 2010 dans le rapport Mapping de l’ONU: des viols auraient notamment été commis “de façon systématique et généralisée” et “les femmes pygmées”, dont la communauté était faussement accusée de collaborer avec l’ennemi, “ont payé un lourd tribut”. Plusieurs ont fait des milliers de kilomètres pour témoigner à huis clos à Paris de leur supplice.Comme celle-ci, mercredi, qui a raconté pendant l’enquête comment adolescente, elle avait été violée avec sa mère, devant les hommes de la famille. Jeudi, ce sera une fille, sa mère et sa tante, qui ont porté des accusations similaires, l’une d’elles racontant comment elle avait été emmenée de force pour servir d’esclave sexuelle. – “Arme de guerre” – Dans son ouvrage “La Force des femmes”, le médecin Nobel de la Paix Denis Mukwege, qui soigne les femmes congolaises violées, explique comment le viol “est planifié” par les belligérants en RDC, utilisé “comme arme de guerre” et “moyen de terroriser la population”, “peu coûteux, facile à organiser et malheureusement très efficace”. En début de procès, Brigid Inder, conseillère auprès de la Cour pénale internationale, a expliqué comment il détruisait les communautés. “Certaines femmes victimes de ces viols ont perdu leur union conjugale”, dit le chef coutumier.Il raconte aussi comment les assaillants ont détruit les filets traditionnels de chasse, “source de revenus pour la survie de la communauté”. Depuis leur disparition, “nous vivons dans une extrême pauvreté”, poursuit le notable selon qui les bambuti “ne participent jamais aux guerres”. Un autre, qui a porté plainte après avoir été contraint au travail forcé et passé à tabac, demande à la justice française qu’elle “rétablisse dans (leurs) droits” les bambuti. Du doigt, le chef coutumier désigne le box déserté par l’accusé: “J’aurais voulu que Lumbala soit là pour écouter” les actions de ses hommes “hors de contrôle”. Mais, selon lui, l’ex-rebelle est absent car il “a peur pour son sort”: “Il sait ce qui va lui arriver à l’issue de ce procès”, le 19 décembre.

Au procès Lafarge pour financement du terrorisme, l’acceptation du “racket” des groupes jihadistes

“On avait le choix entre deux solutions, la pire et la moins pire”. Au procès de Lafarge, d’anciens cadres se sont expliqués sur les raisons pour lesquelles le cimentier était resté en Syrie jusqu’en 2014, moyennant des paiements à des groupes classés comme “terroristes”.Le tribunal correctionnel de Paris, qui juge le groupe et huit ex-responsables pour financement du terrorisme et violation d’embargo, a commencé mardi à se pencher sur le volet, central, des flux financiers entre la filiale syrienne de la multinationale, Lafarge Cement Syria (LCS), et des groupes rebelles, parmi lesquels figurent le groupe État islamique (EI) et Jabhat al-Nosra.Lafarge est soupçonné de leur avoir versé en 2013 et 2014 plusieurs millions d’euros — cinq millions selon l’accusation — afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, alors que les autres multinationales avaient quitté le pays dès 2012.En juillet de cette année-là, les expatriés de LCS sont eux aussi évacués de Syrie et l’usine mise à l’arrêt. Pourtant, quelques semaines plus tard, cette dernière redémarre, avec les employés locaux restés sur place.”Il y avait une volonté des employés de montrer qu’ils étaient capables, sans le retour des expatriés, de redémarrer l’usine”, explique Bruno Pescheux, l’ancien directeur général de la branche syrienne.Ils prenaient pourtant de “gros risques”, notamment en passant les barrages, observe la magistrate. “Il a été mis en place par notre actionnaire syrien un système qu’on peut appeler une assurance que des passages aux +checkpoints+ des salariés Lafarge se passeraient bien”, répond-il.L’actionnaire minoritaire syrien, Firas Tlass, est au centre du dossier, ayant servi d’intermédiaire entre LCS et les groupes armés. Lui aussi renvoyé en procès par la justice française, il est toutefois absent aux débats et donc jugé par défaut. “Ce système particulier avait été accepté par Lafarge avec l’idée aussi que ça n’allait pas durer longtemps”, avance Bruno Pescheux.Ce système prévoyait le versement d’argent pour d’une part financer l’acquisition d’intrants destinés à la production de ciment, tels que les hydrocarbures ou la pouzzolane, et d’autre part à assurer des “paiements de sécurité” et permettre aux employés de la cimenterie et aux marchandises de passer les “checkpoints”.Décortiquant méticuleusement tous les courriels et comptes rendus échangés entre les différents protagonistes, la présidente du tribunal Isabelle Prévost-Desprez appelle successivement, dans une espèce de valse continue, les prévenus à la barre pour les interroger sur tel ou tel point, puis les fait rasseoir avant de leur demander de revenir.- “Racket” -“Soit on se faisait taxer — c’était pas nouveau, ce système est généralisé au niveau de la Syrie — soit on fermait”, déclare de son côté Christian Herrault, ancien directeur général adjoint de Lafarge, qui évoque un système de “racket”. Un terme qui fait souvent tiquer la présidente, plusieurs messages faisant plutôt état de “négociations” ou d'”accords”.En octobre 2013, des camions de LCS sont bloqués à un checkpoint et un mois plus tard, le groupe EI apparaît dans la liste des bénéficiaires des “donations” de LCS.”On peut se laver les mains et partir, mais que seraient devenus les salariés de l’usine si nous étions partis ?”, demande M. Herrault. “On avait le choix entre deux mauvaises solutions, la pire et la moins pire”, ajoute-t-il. “Si on était partis”, les groupes jihadistes “auraient démembré l’usine, vendu ou fait tourner l’usine”, estime-t-il.En juillet 2014, alors que l’EI a proclamé son califat, la situation devient plus violente et l’usine est une nouvelle fois à l’arrêt. Pour autant, l’objectif est de trouver un accord pour la “redémarrer, pour vider les silos” et éviter que la production ne tombe aux mains des jihadistes, ce qui leur aurait rapporté “dix fois plus que les donations”, explique-t-il.Selon M. Herrault, le PDG d’alors, Bruno Lafont, qui figure aussi parmi les prévenus, était parfaitement au courant de ces versements.”Je n’ai jamais entendu, compris ou suspecté des paiements à des groupes terroristes jusqu’au 27 août 2014″, dément le principal intéressé. La cimenterie, finalement évacuée, tombera aux mains de l’EI mi-septembre 2014.

RSF accuse CNews de “tricher” sur le pluralisme politique et va saisir l’Arcom

La gauche la nuit, l’extrême droite le jour: l’organisation Reporters sans frontières (RSF) “va saisir” l’Arcom pour dénoncer une “triche” de la chaîne d’information de la galaxie Bolloré, CNews, pour contourner le respect de l’obligation de pluralisme dans les temps de parole, a-t-elle annoncé mercredi.Dans une enquête rendue publique mercredi, RSF assure avoir passé au crible les antennes des quatre chaînes françaises d’information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) du 1er au 31 mars 2025, à l’aide d’un outil automatique de capture d’écran qui a permis d’analyser 700.000 bandeaux.”CNews, loin de respecter le pluralisme à l’antenne comme elle s’en targue, triche”, affirme l’organisation de défense des droits de la presse, en indiquant à l’AFP qu’elle “va saisir” l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel.Selon RSF, la chaîne utilise un stratagème de “rattrapages nocturnes” pour donner “l’illusion du pluralisme politique” et “rendre une copie propre à l’Arcom”, chargée de faire respecter l’obligation de pluralisme politique dans les temps de parole. Une “stratégie de contournement” qui passe par des “tunnels” de conférences ou discours de responsables LFI ou PS.”La gauche arrive largement en tête pendant que les Français dorment et l’extrême droite occupe, et de loin, la première position aux heures de forte audience”, assure RSF.L’ONG chiffre ce “grand écart vertigineux”: aux heures de grande écoute, 7-10H00 et 18-21H00, l’extrême droite (dans laquelle elle range le RN et Philippe de Villiers) cumule 40,6% d’exposition contre 15,4% pour la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), tandis que la nuit (00H00-7H00), la gauche grimpe à 60,1%, contre 1,6% pour l’extrême droite.D’après RSF, “au cours du mois étudié, aucune autre chaîne n’a opéré une telle différence de traitement”.Contactée par l’AFP, CNews, devenue la première chaîne d’information de France en part d’audience, n’a pas réagi.RSF s’est aussi penchée sur les thématiques traitées par les chaînes, et relève qu’au mois de mars, CNews a couvert plus d’une centaine de faits de violence, “deux fois plus que l’ensemble de ses trois concurrentes réunies”.Quant à la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants de parlementaires européens le 31 mars, l’analyse de RSF montre que sur CNews, 147 minutes de temps de parole ont été consacrées à la critique de la décision de justice, contre 11 minutes pour la défendre. Sur BFMTV, les temps sont quasiment à l’équilibre (64 minutes de défense, 65 de critique).CNews, chaîne du groupe Canal+ dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est accusée par de nombreux politiques de gauche de promouvoir les idées d’extrême droite, ce dont elle se défend. De leur côté, des politiques de droite et du RN accusent l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France) de partialité en faveur des idées de gauche, une thématique au centre d’une commission d’enquête parlementaire dont le coup d’envoi a été donné mardi.RSF a déjà saisi l’Arcom dans le passé au sujet de CNews, en considérant la chaîne comme “un média d’opinion”. A la suite d’une de ses saisines, le Conseil d’Etat avait sommé l’Arcom en février 2024 de renforcer ses contrôles et ne pas limiter le décompte des temps de parole aux seules personnalités politiques mais aussi à l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs.

Russie: le Français Laurent Vinatier pourrait être jugé fin février pour espionnage

Le chercheur français Laurent Vinatier, détenu en Russie depuis un an et demi, pourrait connaître un nouveau procès fin février, cette fois pour espionnage, selon son avocat français, sur fond de tensions entre Moscou et Paris et de tentatives de déstabilisation en France.Une audience, initialement annoncée pour ce jeudi, a “eu lieu le 21 novembre, sans doute par souci de discrétion”, a déclaré mercredi à l’AFP Me Frédéric Bélot.L’enquête pour espionnage a été “prolongée, avec remise des conclusions fin janvier et sans doute procès le 28 février”, a-t-il précisé, comme l’a aussi évoqué Intelligence Online.Laurent Vinatier, spécialiste de 49 ans de l’espace post-soviétique, est incarcéré depuis juin 2024 en Russie.Il a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu'”agent de l’étranger”, label utilisé par les autorités russes pour réprimer leurs détracteurs.Depuis fin août, il est visé par de nouvelles accusations d’espionnage, passibles d’un maximum de 20 ans de prison.”Nous sommes très attentifs à la procédure pénale en cours. Nous espérons que les arguments de la défense seront entendus et nous comptons sur le soutien de la diplomatie française, qui est très important pour Laurent et sa famille”, a souligné Me Bélot. L’avocat a précisé que Laurent Vinatier allait “bien”.”Les autorités françaises restent pleinement mobilisées pour porter assistance à Laurent Vinatier, arbitrairement détenu en Russie, et pour accompagner ses proches”, a indiqué à l’AFP le Quai d’Orsay, précisant: “le consulat général de France à Moscou continuera de suivre attentivement (sa) situation”.- “Pion” -Le chercheur était employé en Russie par une ONG suisse faisant de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.Fin août, Brigitte et Alain Vinatier avaient déclaré à l’AFP que leur fils était un “prisonnier politique”, un “pion” utilisé par les Russes pour “faire pression”.A l’issue d’une audience fin août, Laurent Vinatier avait expliqué être “fatigué” et avait répondu “oui” lorsqu’une journaliste lui avait demandé s’il s’estimait “otage” du pouvoir russe.Ces derniers mois, Paris a exigé de Moscou sa libération, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis l’assaut russe contre l’Ukraine lancé en février 2022 et les sanctions qui ont suivi. La France se voit notamment reprocher par Moscou son soutien militaire à Kiev.Les parents de Laurent Vinatier avaient expliqué en août être angoissés par “la pression psychologique” subie par leur fils et la perspective d’une longue détention potentielle.”S’il reste 20 ans, c’est sûr qu’on sera morts” quand il sera libéré, avait souligné sa mère, en précisant qu’il avait été transféré récemment à la prison moscovite de Lefortovo, connue pour accueillir des détenus visés par des affaires à résonance politique.Une cinquantaine de personnalités, dont les écrivains Emmanuel Carrère et Annie Ernaux, ont demandé à la France d’oeuvrer à sa libération dans une tribune publiée par Le Monde, estimant qu’il est “prisonnier d’un jeu politique et diplomatique qui le dépasse”.- Espionnage en France -Cette affaire se déroule alors qu’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation ont été imputés à Moscou depuis deux ans en France.Mardi, trois personnes ont par ailleurs été mises en examen et écrouées à Paris dans le cadre d’une double affaire d’espionnage économique au profit de Moscou et d’ingérence.L’un des mis en examen, Vyacheslav P., un Russe de 40 ans, a été reconnu par vidéosurveillance en train de coller début septembre sur l’Arc de triomphe des affiches à la gloire de la Russie. Il en aurait ensuite rendu compte au téléphone à la fondatrice de l’association SOS Donbass, une Franco-Russe de 40 ans soupçonnée d’avoir approché des cadres d’entreprises françaises pour obtenir des renseignements économiques.L’ambassade de Russie en France a confirmé l’arrestation d’Anna Novikova, qui possède les nationalités russe et française.”Nous suivons de près la situation”, a-t-elle ajouté, précisant: “compte tenu du caractère délicat de la question, nous estimons qu’il n’est pas opportun, à ce stade, de faire d’autres commentaires”.

L’audience de Shein devant le tribunal judiciaire renvoyée au 5 décembre

L’audience qui devait se tenir mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris pour la possible suspension de la plateforme Shein a été renvoyée au 5 décembre, après demande de l’avocat de l’État, qui réclame plus de temps.L’avocat de l’État a regretté avoir reçu tardivement, mardi soir, les arguments de défense de Shein, dont l’État demande une suspension du site pendant trois mois après la découverte de la vente sur la plateforme de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.Selon M. Le Gunehec, il existe une “contestation assez radicale par Shein de la possibilité même (pour l’État) de venir voir le juge”. Il a demandé plus de temps pour analyser les pièces fournies par Shein.Pour l’avocate de Shein, Julia Bombardier, s’exprimant à la sortie de la salle d’audience, il s’agit d’une “volte-face totale” et le renvoi demandé par l’État indique que “le gouvernement n’est pas confortable sur le dossier”.De son côté, le ministère public ne s’est pas opposé à la demande de renvoi, mais a d’ores et déjà indiqué qu’il ne s’associerait pas à la demande de blocage du site Shein formulée par l’État.Selon l’autre conseil de Shein, Kami Haeri, lors de l’audience, la demande de suspension est “obsolète” car les produits incriminés ont été retirés du site de e-commerce après la découverte de leur vente par la Répression des fraudes (DGCCRF) le 31 octobre.- “Systèmes de sécurité” -Au niveau européen, la Commission européenne “soupçonne que la plateforme de Shein puisse présenter un risque systémique pour les consommateurs dans toute l’Union européenne” et lui a adressé une série de demandes détaillées, a-t-elle précisé mercredi.Le gouvernement français a “salué” dans un communiqué cette décision de l’exécutif européen “pouvant potentiellement aller jusqu’à l’ouverture d’une enquête” et qui “expose” la plateforme “à des sanctions pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaire mondial”.Shein a pris acte de la demande de renvoi, annonce l’entreprise dans un communiqué à l’AFP. Le groupe fondé en Chine en 2012 mais basé à Singapour explique avoir eu l’intention de présenter mercredi “en détail les dispositifs complets de contrôle (…) déjà en place ainsi que les améliorations significatives que nous avons apportées à nos systèmes de sécurité, de contrôle et de conformité”. Outre la suspension, la vente de contenu pédopornographique peut être punie de sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. L’absence de filtrage pour les mineurs, comme la vente d’armes, est elle passible de trois ans de prison et 75.000 euros d’amende, selon le code pénal.Par ailleurs, la procédure d’assignation devant le tribunal judiciaire utilisée contre Shein va être actionnée par le gouvernement envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, pour ventes de “poupées pédopornographiques”, a annoncé mercredi le ministre du Commerce Serge Papin sur TF1.- “Protéger les consommateurs” -Cette procédure sera engagée “dans les prochains jours”, a précisé le cabinet du ministre à l’AFP.”C’est un combat qui vise à protéger les consommateurs, qui vise aussi à protéger les enfants, les adolescents”, a expliqué M. Papin.Le ministre avait déjà annoncé mi-novembre le signalement à la justice par le gouvernement des plateformes AliExpress et Joom en même temps que eBay, Temu, Wish, pour la vente de produits illégaux.AliExpress avait assuré que “les annonces concernées (par le signalement) avaient été retirées”, après l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris, conjointement à d’autres concernant Shein, Temu, Wish et eBay.La plateforme de commerce en ligne AliExpress est la propriété du géant chinois Alibaba, tandis que Joom est une plateforme russe fondée en 2016.Dans une résolution non contraignante adoptée mercredi, le Parlement européen a lui demandé la possibilité de suspendre plus rapidement les plateformes de e-commerce en cas de violation grave du droit de l’UE.Début novembre, le gouvernement français avait déjà essayé de suspendre Shein avec une procédure administrative. Le groupe avait retiré en conséquence les produits concernés et avait suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa place de marché (ou “marketplace”), ainsi que celles hors habillement. Une première “victoire” selon le gouvernement.

France’s top court upholds ex-president Sarkozy’s second conviction

France’s highest court ruled against former president Nicolas Sarkozy Wednesday over illegal financing of his 2012 re-election bid, adding a second definitive conviction to his rap sheet.The ruling comes after Sarkozy, a one-term president from 2007 to 2012, was sent to jail last month in a separate case, related to alleged Libyan funding in his …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Certificats d’économie d’énergie: 4 à 6 centimes d’impact sur le carburant (pétroliers)

Les carburants à la pompe vont augmenter de 4 à 6 centimes par litre dès le 1er janvier, en réaction à l’évolution du dispositif des “certificats d’économies d’énergie” (CEE), estime mercredi l’Union française des industries pétrolières (Ufip).Ce dispositif créé en 2005, qui repose sur le principe du pollueur-payeur, oblige les fournisseurs d’énergie à financer des actions de réduction de la consommation d’énergie et d’amélioration de l’efficacité énergétique, une obligation revue à la hausse par le gouvernement à compter du 1er janvier.De ce fait, “je m’attends à ce que les prix à la pompe augmentent (…) de l’ordre de 4 à 6 centimes par litre”, a déclaré à l’AFP Olivier Gantois, directeur de l’Ufip Energies et mobilités, confirmant une information du quotidien Ouest France. M. Gantois indique par ailleurs que ce dispositif pèse actuellement d’environ 11 centimes dans le prix du litre de carburant.A la différence du gaz et de l’électricité, le marché des carburants “n’est pas régulé”, rappelle M. Gantois et donc, chaque distributeur décidera indépendamment des autres du niveau du prix qu’il pratiquera.Il est néanmoins “certain” qu’une telle augmentation “donc de 4 à 6 centimes, devrait être répercutée”, étant donné que “les marges nettes des distributeurs, ce qui reste dans leur poche, sont de l’ordre de 1 à 2 centimes d’euro”.Donc, les 11 centimes que pèsent aujourd’hui ces CEE dans le prix du litre de carburant “devraient devenir 15 à 17 centimes, et ça c’est dès le 1er janvier”, puisque le dispositif s’applique sur “tous les volumes d’énergie vendus en 2026, donc dès le premier janvier, les obligations vont augmenter de cet ordre de grandeur”.En échange d’octroyer une subvention à un ménage ou à une entreprise, par exemple pour remplacer une chaudière au fioul pour une pompe à chaleur, le fournisseur obtient un CEE. A chaque fin de période, il doit justifier qu’il a atteint l’objectif de CEE fixé par l’Etat.L’enveloppe représentait déjà 6 milliards d’euros en 2025, mais cette machine à financer les économies d’énergie et la décarbonation verra son enveloppe atteindre plus de 8 milliards d’euros en 2026, selon un décret du ministère de l’Economie publié début novembre.Côté gaz, Engie a fait savoir que pour les clients de ses contrats Passerelle, “les prix seront révisés le 1er janvier 2026 pour intégrer ces évolutions règlementaires des CEE”, ainsi que la création d’un dispositif pour soutenir le biogaz, avec une hausse moyenne “d’environ +3,5% du budget annuel” gaz de ces clients, sans modification du tarif d’abonnement.”Nous serons très vigilants à l’impact du dispositif sur l’évolution des prix en 2026″, a indiqué Bercy à l’AFP, soulignant que Matignon a demandé au ministre de l’Économie de travailler à des scénarios de baisse des prix de l’électricité.Le prix du litre de gazole s’élevait en moyenne au vendredi 21 novembre à 1,697 euro le litre, celui du super SP95-E10 à 1,707 euro le litre, selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique.

L’audience de Shein devant le tribunal judiciaire renvoyée au 5 décembre

L’audience qui devait se tenir mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris pour la possible suspension de la plateforme Shein a été renvoyée au 5 décembre, après demande de l’avocat de l’Etat qui réclame plus de temps.L’avocat de l’Etat a regretté avoir reçu tardivement, mardi soir, les arguments de défense de Shein, dont l’Etat demande une suspension du site pendant trois mois après la découverte de la vente sur la plateforme de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.Selon M. Le Gunehec, il existe une “contestation assez radicale par Shein de la possibilité même (pour l’Etat) de venir voir le juge”. Il a demandé plus de temps pour analyser les pièces fournies par Shein.- “Volte-face” -Pour l’avocate de Shein, Julia Bombardier, s’exprimant à la sortie de la salle d’audience, il s’agit d’une “volte-face totale” et le renvoi demandé par l’Etat indique que “le gouvernement n’est pas confortable sur le dossier”.De son côté, le ministère public ne s’est pas opposé à la demande de renvoi mais a d’ores et déjà indiqué qu’il ne s’associerait pas à la demande de blocage du site Shein formulée par l’Etat.Selon l’autre conseil de Shein, Kami Haeri, lors de l’audience, la demande de suspension est “obsolète” car les produits incriminés ont été retirés du site de e-commerce après la découverte de leur vente par la Répression des fraudes (DGCCRF) le 31 octobre.Au niveau européen, la Commission européenne “soupçonne que la plateforme de Shein puisse présenter un risque systémique pour les consommateurs dans toute l’Union européenne” et lui a adressé une série de demandes détaillées, a-t-elle précisé mercredi.Shein a pris acte de la demande de renvoi, annonce l’entreprise dans un communiqué à l’AFP. Le groupe fondé en Chine en 2012 mais basé à Singapour explique avoir eu l’intention de présenter mercredi “en détail les dispositifs complets de contrôle (…) déjà en place ainsi que les améliorations significatives que nous avons apportées à nos systèmes de sécurité, de contrôle et de conformité”. Outre la suspension, la vente de contenu pédopornographique peut être punie de sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. L’absence de filtrage pour les mineurs, comme la vente d’armes, est elle passible de trois ans de prison et 75.000 euros d’amende, selon le code pénal.- Pas seulement Shein -Par ailleurs, la procédure d’assignation devant le tribunal judiciaire utilisée contre Shein va être actionnée par le gouvernement envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, pour ventes de “poupées pédopornographiques”, a annoncé mercredi le ministre du Commerce Serge Papin sur TF1.Cette procédure sera engagée “dans les prochains jours”, a précisé le cabinet du ministre à l’AFP.”C’est un combat qui vise à protéger les consommateurs, qui vise aussi à protéger les enfants, les adolescents”, a expliqué M. Papin.Le ministre avait déjà annoncé mi-novembre le signalement à la justice par le gouvernement des plateformes AliExpress et Joom en même temps que eBay, Temu, Wish, pour la vente de produits illégaux.AliExpress avait assuré que “les annonces concernées (par le signalement) ont été retirées”, après l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris, conjointement à d’autres concernant Shein, Temu, Wish et eBay.La plateforme de commerce en ligne AliExpress est la propriété du géant technologique chinois Alibaba, tandis que Joom est une plateforme russe fondée en 2016.Dans une résolution non contraignante adoptée mercredi, le Parlement européen a lui demandé la possibilité de suspendre plus rapidement les plateformes de e-commerce en cas de violation grave du droit de l’UE.Début novembre, le gouvernement français avait déjà essayé de suspendre Shein avec une procédure administrative. Le groupe avait retiré en conséquence les produits concernés et avait suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa place de marché (ou “marketplace”), ainsi que celles hors habillement. Une première “victoire” selon le gouvernement.

Russie: le Français Laurent Vinatier pourrait être jugé en février pour espionnage

Le chercheur français Laurent Vinatier, détenu en Russie depuis un an et demi, pourrait connaître un nouveau procès en février, cette fois pour espionnage, selon son avocat français, sur fond de tensions entre Moscou et Paris et de tentatives de déstabilisation en France.Une audience, initialement annoncée pour ce jeudi, a “eu lieu le 21 novembre, sans doute par souci de discrétion”, a déclaré mercredi à l’AFP Me Frédéric Bélot.L’enquête visant Laurent Vinatier pour espionnage a été “prolongée, avec remise des conclusions fin janvier et sans doute procès le 28 février”, a-t-il précisé, comme l’a aussi évoqué Intelligence Online.Ce spécialiste de 49 ans de l’espace post-soviétique est incarcéré depuis juin 2024 en Russie.Il a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu'”agent de l’étranger”, label utilisé par les autorités russes pour réprimer leurs détracteurs.Depuis fin août, il est visé par de nouvelles accusations d’espionnage, passibles d’un maximum de 20 ans de prison.”Nous sommes très attentifs à la procédure pénale en cours. Nous espérons que les arguments de la défense seront entendus et nous comptons sur le soutien de la diplomatie française, qui est très important pour Laurent et sa famille”, a souligné Me Bélot. L’avocat a précisé que Laurent Vinatier allait “bien”.- “Pion” -Le chercheur était employé sur le sol russe par une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.Fin août, Brigitte et Alain Vinatier avaient déclaré dans un entretien à l’AFP que leur fils était un “prisonnier politique”, un “pion” utilisé par les Russes pour “faire pression”.A l’issue d’une audience fin août, Laurent Vinatier avait déclaré être “fatigué” et avait répondu “oui” lorsque une journaliste lui avait demandé s’il s’estimait “otage” du pouvoir russe.Ces derniers mois, Paris a exigé de Moscou sa libération, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis l’assaut russe contre l’Ukraine lancé en février 2022 et les sanctions qui ont suivi. La France se voit reprocher par Moscou son soutien militaire à Kiev ou de censurer les médias russes.Les parents de Laurent Vinatier avaient expliqué en août être angoissés par “la pression psychologique” subie par leur fils et la perspective d’une longue détention potentielle.”S’il reste 20 ans, c’est sûr qu’on sera morts” quand il sera libéré, avait souligné sa mère, en précisant qu’il avait été transféré récemment à la prison moscovite de Lefortovo, connue pour accueillir des détenus visés par des affaires à résonance politique.Une cinquantaine de personnalités, dont les écrivains Emmanuel Carrère et Annie Ernaux et l’ancienne détenue en Iran Clotilde Reiss, ont demandé à la France d’oeuvrer à sa libération dans une tribune publiée par Le Monde, soulignant qu’il est “prisonnier d’un jeu politique et diplomatique qui le dépasse”.- Espionnage en France -Cette affaire se déroule alors qu’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation ont été imputés à la Russie depuis deux ans en France, des étoiles bleues de David taguées sur les murs de Paris aux Mains rouges peintes au Mémorial de la Shoah, en passant par des cercueils retrouvés au pied de la tour Eiffel.Mardi, trois personnes ont par ailleurs été mises en examen et écrouées à Paris dans le cadre d’une double affaire d’espionnage économique au profit de Moscou et d’ingérence.L’un des mis en examen, Vyacheslav P., un Russe de 40 ans, a été reconnu par vidéosurveillance en train de coller début septembre sur l’Arc de triomphe des affiches à la gloire de la Russie. Il en aurait ensuite rendu compte au téléphone à la fondatrice de l’association SOS Donbass, une Franco-Russe de 40 ans soupçonnée d’avoir approché des cadres d’entreprises françaises pour obtenir des renseignements économiques.L’ambassade de Russie en France a confirmé l’arrestation par les autorités françaises d’Anna Novikova, qui possède les nationalités russe et française.”Nous suivons de près la situation”, a-t-elle ajouté, précisant: “compte tenu du caractère délicat de la question, nous estimons qu’il n’est pas opportun, à ce stade, de faire d’autres commentaires”.