AFP Top News

Bayrou reçoit le comité de soutien de Sansal, dénonce une situation “insupportable”

François Bayrou a reçu mercredi à Matignon des membres du comité de soutien de Boualem Sansal, écrivain emprisonné en Algérie, une situation “insupportable” pour le Premier ministre, sur fond de regain de tensions franco-algériennes.Le Premier ministre a reçu Noëlle Lenoir, présidente du Comité de soutien, qui était accompagnée de son fondateur, Arnaud Benedetti, de l’ancien ambassadeur français à Alger Xavier Driencourt, de l’essayiste Stéphane Rozès et du journaliste George-Marc Benamou.”Nous sommes à la date précise du cinquième mois de captivité de Boualem Sansal”, a rappelé M. Bayrou, qui a reçu les membres du comité “pour leur dire d’abord que nous pensons à lui, que nous trouvons terrible la situation dans laquelle il se trouve placé, prisonnier d’opinion, grand écrivain en langue française, grand écrivain algérien et français, et de surcroît malade”, a déclaré M. Bayrou.”Il y a là quelque chose qui est insupportable, pas pour les gouvernements, les autorités qui ont un devoir de protection, mais insupportable comme être humain. Et si cette rencontre pouvait permettre de rappeler aux autorités algériennes à quel point il y a un mouvement de solidarité autour de lui, et à quel point ce n’est pas que nous souhaitons, c’est que nous portons l’idée, tous, qu’il puisse retrouver la liberté, son intégrité, qu’on puisse le soigner (…), alors cette rencontre aura été utile”, a-t-il ajouté.”Nous attendons beaucoup de ce rendez-vous, parce qu’aujourd’hui, les ponts ne sont pas totalement coupés, ils ne sont coupés que s’il y a rupture des relations diplomatiques”, a déclaré Noëlle Lenoir à son arrivée à Matignon. “La France, c’est l’État de Voltaire, des Lumières, et il n’y a pas de plus grand propagandiste de notre culture, de notre culture de la liberté, et aussi de ce que représente la France dans la littérature mondiale que Boualem Sansal”, a déclaré Mme Lenoir.Boualem Sansal, 75 ans et incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite “Frontières” où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il a fait appel de sa condamnation.Vendredi, Emmanuel Macron s’était dit “confiant” dans sa libération à venir car il faisait l’objet d'”une attention particulière” de la part des autorités algériennes.Les relations entre les deux pays ont depuis connu un regain de tension: après l’arrestation d’un agent consulaire algérien, soupçonné de l’enlèvement d’un influenceur algérien exilé en France, Alger a expulsé 12 agents français en rétorsion. Emmanuel Macron a riposté en annonçant le renvoi de 12 agents consulaires algériens et en rappelant pour consultations l’ambassadeur de France à Alger.

Chikungunya à La Réunion: six décès, mais une amorce de recul de l’épidémie

Six décès liés au chikungunya ont été recensés depuis le début de l’année à La Réunion, selon les autorités sanitaires, qui notent une amorce de baisse de l’épidémie sur l’île, où plus de 100.000 personnes pourraient avoir été infectées.”Depuis le début de l’année, six décès survenus entre les semaines 11 et 13 (du 10 au 30 mars, ndlr) chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités ont été classés comme liés au chikungunya”, a indiqué Santé publique France (SpF) dans son bulletin hebdomadaire de surveillance épidémiologique.L’agence sanitaire précise que plusieurs autres décès sont en cours d’investigation “quant à l’imputabilité du virus”. Le précédent bilan faisait état de deux morts liés à ce virus transmis par le moustique tigre, qui entraîne de fortes fièvres et des douleurs articulaires.”L’épidémie est toujours en cours avec 4.913 cas confirmés” pour la semaine du 31 mars au 6 avril, contre près de 6.300 la semaine précédente, mais les consultations en médecine de ville et les passages aux urgences “amorcent une baisse”, note SpF.Santé publique France appelle toutefois à la prudence. “Un recul de deux semaines supplémentaires est nécessaire pour confirmer ou non le passage du pic épidémique”, précise-t-elle.Depuis le début de l’année, plus de 33.000 cas ont été confirmés, mais le nombre réel est considéré comme beaucoup plus élevé, beaucoup de malades ne se faisant pas dépister.Selon le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, Gérard Cottelon, “plus de 100.000” personnes pourraient avoir été touchées dans l’île de l’océan Indien, qui compte 900.000 habitants.- Le vaccin pour “éviter les cas graves” -Depuis la reprise de l’épidémie en août 2024, 224 hospitalisations de plus de 24 heures ont été recensées sur l’île. Parmi ces cas, un quart des patients avait moins de six mois, et 46% plus de 65 ans, selon SpF, qui ajoute que 41 “cas graves” ont été enregistrés.La région méridionale de l’île, la plus touchée par l’épidémie, montre toutefois des signes de répit: l’activité des urgences du CHU Sud a chuté de 22%, même si celles-ci représentent toujours la majorité des passages aux urgences.Face à l’épidémie, une campagne de vaccination a été lancée le 7 avril par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors d’un déplacement à La Réunion.Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq du groupe pharmaceutique Valneva, le premier vaccin ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités, qui peuvent se faire vacciner gratuitement.Vu son démarrage tardif par rapport à l’avancée de l’épidémie, “la campagne de vaccination actuelle ne jouera pas le rôle d’arrêt de transmission” mais “va éviter des cas graves”, a estimé auprès de l’AFP Patrick Mavingui, directeur de recherche CNRS.Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur, a indiqué mardi au cours d’une conférence de presse que “les modèles tendent à montrer que le pic épidémique sera atteint dans les jours prochains”. Initialement, les autorités sanitaires avaient prédit un pic immunitaire pour mi-avril.Avant cette épidémie, déclenchée en août 2024 mais qui a explosé en 2025, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé à La Réunion depuis 2010.Si elle est considérée comme “généralisée et majeure” par SpF, l’épidémie actuelle a toutefois un impact sanitaire moindre que durant la grande épidémie de 2005-2006.”En 2005, 266.000 personnes, soit 40% de la population, avait été touchées. On avait déploré plus de 250 décès et une quarantaine de transmissions maternelles du virus”, a rappelé Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité arbovirus de Pasteur, qui avait fait partie de la task-force envoyée alors dans l’île.

Trump touts trade talks, China calls out tariff ‘blackmail’

US President Donald Trump touted tariff negotiations with Japan on Wednesday while China angrily accused Washington of “blackmail” in a trade war that the WTO warns will have “severe” economic consequences for the global economy.Trump remained upbeat about his strategy of imposing global tariffs, then negotiating individual trade agreements, with the goal of lowering barriers …

Trump touts trade talks, China calls out tariff ‘blackmail’ Read More »

Dans la crise avec Paris, un seul coupable selon Alger: le ministre français de l’Intérieur

Déjà tendues, les relations entre l’Algérie et la France viennent de connaître une brusque poussée de fièvre dont Alger attribue avec insistance l'”entière” responsabilité au ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau.Le ministère algérien des Affaires étrangères a fustigé par communiqué l’attitude “affligeante” du ministre, l’accusant de “barbouzeries à des fins purement personnelles”.Figure de la droite française et en campagne pour prendre la tête du parti Les Républicains, ce dernier s’est fait le porte-voix d’une ligne de fermeté face à l’Algérie, notamment sur les questions migratoires.”Il n’y a pas d’affaire Retailleau”, a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, ajoutant que le ministre était “totalement indépendant” de la procédure judiciaire à l’origine de la nouvelle brouille entre Paris et Alger.C’est l’arrestation d’un agent consulaire algérien, accusé de l’enlèvement d’un influenceur algérien exilé en France, qui a mis le feu aux poudres après un début d’accalmie.Alger a expulsé 12 agents français en rétorsion, ce à quoi Paris a répliqué en renvoyant 12 agents consulaires algériens et en rappelant pour consultations l’ambassadeur de France à Alger.- “Torpiller”-La crise a commencé l’été dernier, après l’annonce par Paris d’un soutien renforcé à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où Alger épaule les indépendantistes du Front Polisario.L’Algérie a alors retiré son ambassadeur à Paris.Depuis, d’autres affaires ont envenimé la relation bilatérale, comme l’arrestation en novembre en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et des bisbilles sur l’immigration.Avec une constante: les critiques d’Alger contre Bruno Retailleau, accusé de vouloir “torpiller” les relations avec Paris.Depuis qu’il est ministre, M. Retailleau “a ciblé de façon très singulière l’Algérie”, instaurant “un bras de fer” avec ce pays, explique l’enseignant en géopolitique Adlene Mohammedi.Le pouvoir algérien s’en est saisi pour en faire à son tour “une cible”, ajoute-t-il. “Une manière de ne pas (viser) l’ensemble de l’Etat français” et “de se conserver une espèce de marge de manoeuvre” pour dire: “on veut maintenir un canal de discussion avec l’Elysée et le Quai d’Orsay, mais tout ce qui a trait au ministère de l’Intérieur nous pose problème”, poursuit-il.De fait, un échange téléphonique le 31 mars entre les présidents algérien et français, Abdelmajid Tebboune et Emmanuel Macron, avait laissé espérer une réconciliation. L’ex-ministre et diplomate algérien Abdelaziz Rahabi s’interroge sur X quant à la distinction faite par “une partie de (ses) compatriotes” entre MM. Retailleau et Macron.Il ne croit pas “à une divergence de fond” entre les deux hommes “mais plutôt à une distribution avisée des rôles”, en mode “good cop, bad cop”.- “Ligne dure” -Le chercheur en relations internationales Abdellah Akir juge également “difficile de dire que Retailleau agit seul, sans l’approbation du président”.Que l’Algérie tienne à blâmer M. Retailleau est “un message au président français afin qu’il prenne la mesure qu’il jugera appropriée pour démanteler les mines posées par le ministre sur le chemin de l’apaisement”, assure à l’inverse M. Akir.Pour le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, Bruno Fuchs, “en Algérie, la position vis-à-vis de la France n’est pas homogène”.Il y a “d’un côté les tenants de la ligne du dialogue, de l’autre les tenants d’une ligne extrêmement dure (qui) essaient de torpiller le retour à une normalisation”, dit-il.Une hypothèse plausible, selon Adlene Mohammedi, même si le système algérien fait selon lui en sorte d’être “illisible”.La relation franco-algérienne se remettra-t-elle de ces soubresauts ?Sans vouloir se montrer trop optimiste, M. Mohammedi pense “que les deux pays n’ont pas intérêt à une rupture totale” et qu’un dialogue peut “reprendre”.Un “éloignement” définitif n’est pas envisageable, pense également Ismail Maarraf, professeur de sciences politiques à Alger.”Les intérêts stratégiques élevés entre les deux pays et la sensibilité des dossiers qui n’apparaissent pas en public font que l’on n’exclut pas un retour prochain des relations à la normale”, selon l’expert.Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a assuré mercredi que même si Paris a répliqué “avec fermeté” aux décisions algériennes, il faudra “à terme” reprendre le dialogue “dans l’intérêt des Français”. 

UK top court rules definition of ‘woman’ based on sex at birth

Britain’s Supreme Court ruled Wednesday that the legal definition of a “woman” is based on a person’s sex at birth, a landmark decision with far-reaching implications for the bitter debate over trans rights.In a win for Scottish gender-critical campaigners who brought the case to the UK’s highest court, five London judges unanimously ruled that “the …

UK top court rules definition of ‘woman’ based on sex at birth Read More »

Les victimes de Bétharram à l’épreuve de la prescription

Deux cents plaintes vouées, dans leur quasi-totalité, à ne pas aboutir. Dans l’affaire des violences sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram, qui s’étalent sur un demi-siècle, les victimes butent sur l’écueil de la prescription malgré l’allongement des délais.- L’évolution de la loi -Depuis 1989, plusieurs lois pénales ont modifié les règles de la prescription des agressions sexuelles et viols sur mineurs.Son point de départ a été décalé de la date des faits à la majorité des victimes et sa durée, de trois et 10 ans initialement, a été augmentée progressivement pour atteindre 10 ans en cas d’agression sexuelle (20 ans pour les moins de 15 ans) et 30 ans pour le viol.La loi du 21 avril 2021 a introduit en outre la notion de prescription “glissante”: elle permet de prolonger le délai si le mis en cause récidive sur un autre mineur par la suite, jusqu’à la date de prescription de cette nouvelle infraction.Pour Orlane Yaouanq, vice-procureure à Pau chargée du dossier Bétharram, ces évolutions montrent que “la société comprend de mieux en mieux qu’une victime a besoin de temps” pour libérer sa parole.Reste que dans ce vaste dossier sur lequel le parquet de Pau travaille depuis plus d’un an, seules deux plaintes sur 200 déposées à ce jour ne tombent pas sous le coup de la prescription.”S’il y avait eu une possibilité légale de ne pas en écarter, je l’aurais utilisée”, insiste la magistrate face aux incompréhensions.- Ses limites dans l’affaire Bétharram -Les deux plaintes non classées concernent des faits d’agression sexuelle sur mineur en 2004 et de viol sur mineur entre 1991 et 1994: dans ce second cas, une première plainte déposée par la victime au début des années 2000, classée sans suite à l’époque, a permis de contourner l’obstacle.Un ancien surveillant de l’établissement catholique a été mis en examen et placé en détention provisoire. Mais un autre laïc et un religieux, placés également en garde à vue, ont bénéficié de la prescription.Pour la plupart des faits dénoncés qui s’étalent entre 1957 et 2004, celle-ci “était acquise depuis longtemps”, souligne Orlane Yaouanq.Car au-delà des évolutions, la législation en vigueur à l’époque des faits importe toujours.”La non-rétroactivité de la loi pénale, quand elle se durcit, c’est un principe constitutionnel (…) On ne peut pas punir des faits déjà prescrits avec une loi postérieure”, explique la magistrate.Il en va ainsi notamment pour la prescription “glissante”, qui ne peut jouer que si les faits dénoncés n’étaient pas déjà prescrits en 2021 quand la loi a changé. Pour s’y retrouver, la justice s’appuie sur un outil de calcul dédié, “Clepsydre”.Autre difficulté, le fait que certains actes qualifiés aujourd’hui de viol – comme les fellations – étaient considérés dans le passé comme des agressions sexuelles, plus vite prescrites.- L’imprescriptibilité en débat -Selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), les trois quarts des 27.000 témoignages collectés dans son rapport de 2023 relataient des faits prescrits.”La prescription n’a pas lieu d’être pour des enfants”, assène Marc Lacoste-Séris. Ancien pensionnaire de Bétharram, il avait porté plainte dès 1996 pour une violente gifle qui lui a crevé le tympan. Son agresseur a été condamné à une amende avec sursis.Pour lui comme pour Pascal Gélie, autre ex-élève, “casser la prescription” permettrait de “gérer la souffrance des victimes”. Qui ne parviennent souvent à parler que “trop tard” car pour les plus jeunes, “sortir du silence, c’est très, très dur”.Wilfried, scolarisé de 1990 à 1992, a porté plainte début avril à l’approche de la cinquantaine, comme beaucoup. Pour lui, la prescription à laquelle il se heurte est synonyme “d’impunité”.Me Jean-François Blanco, l’avocat de plusieurs plaignants, cherche des biais juridiques pour la contourner, au motif que “la justice ne doit pas abandonner les victimes”. Une proposition de loi visant à rendre les viols sur mineurs imprescriptibles, au civil, a été rejetée récemment.”Nous sommes là aussi pour témoigner que la prescription est un frein dans ce dossier”, a déclaré le 10 avril la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi dans le cadre des auditions de l’enquête parlementaire liée à l’affaire Bétharram.Pour la vice-procureure de Pau, “le revers de l’imprescriptibilité serait de faire croire aux victimes qu’elles ont le temps, alors que plus le temps passe et plus on a un problème de preuves”.

Déficit: Paris veut toujours rentrer dans les clous européens en 2029

Cancre budgétaire de la zone euro, la France a confirmé mercredi vouloir ramener son déficit public dans les clous européens en 2029, malgré une croissance plus molle en 2025 et 2026 dans un environnement international difficile, avec dans son viseur les niches fiscales.Au lendemain de l’avertissement du Premier ministre François Bayrou contre le “piège” de la dette qui menace “la survie [du] pays”, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a présenté le rapport d’avancement de la trajectoire budgétaire française, légèrement ajustée par rapport à octobre, évoquant à l’issue du conseil des ministres de “fortes incertitudes” liées aux droits de douane américains. En 2024, le déficit public s’est creusé à 5,8% du produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement espère le ramener à 5,4% cette année, au prix d’un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros, renforcé récemment par 5 milliards supplémentaires.Il entend ensuite le réduire à 4,6% en 2026 grâce à un nouvel effort chiffré à 40 milliards d’euros. Celui-ci reposerait essentiellement sur une réduction des dépenses, qu’Eric Lombard souhaite équitable entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales, tandis que la piste d’une augmentation d’impôts pour les ménages ou les entreprises a été écartée. – “Un peu mieux” -Actuellement le plus élevé de la zone euro, le déficit public français continuerait de refluer ensuite, à 4,1% du PIB en 2027 et 3,4% en 2028.   L’objectif, maintenu, est de repasser sous le plafond de 3% autorisé par les règles budgétaires européennes, mais plus tardivement que le reste de la zone euro, avec une cible à 2,8% en 2029.  “Ce n’est pas qu’une question de chiffres, c’est d’abord et avant tout une question de souveraineté: souveraineté financière, souveraineté stratégique”, a souligné la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Concernant la prévision de croissance, déjà rabotée à 0,7% pour 2025 après 1,1% l’an dernier, le gouvernement table sur une progression du PIB de 1,2% en 2026 (contre 1,4% espérés en octobre), dans un environnement difficile, à l’international comme en France, où la menace d’une censure du gouvernement par LFI et le RN, mécontents des annonces budgétaires, ressurgit à l’Assemblée nationale. La croissance atteindrait ensuite 1,4% en 2027 (contre 1,5% prévus auparavant), comme en 2028, et 1,2% en 2029. Le Premier président de la Cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques, Pierre Moscovici, a estimé mercredi que le budget 2025 était “un peu mieux” que celui de 2024, dont il a dénoncé “la gestion erratique” par les équipes de Bercy dirigées notamment par l’ex-ministre Bruno Le Maire. La prévision de croissance pour cette année “n’est pas hors d’atteinte, même si les risques liés à la conjoncture internationale et à l’incertitude géopolitique sont élevés”, a-t-il jugé. La prévision de déficit peut également être “tenue, mais est loin d’être acquise”, selon le HCFP, car elle requiert “une stricte maîtrise des dépenses”. – Baisses d’impôts? -Mardi, après un “comité d’alerte du budget”, François Bayrou a prévenu que le coût de la dette, d’une soixantaine de milliards d’euros cette année, soit l’équivalent du budget de la défense ou de l’éducation nationale, risquait de s’envoler jusqu’à 100 milliards en 2029. La dette publique a atteint 113% du PIB en 2024, soit 3.305,3 milliards d’euros. Dans la zone euro, seules la Grèce et l’Italie présentent un endettement plus lourd. La dette française continuerait de grimper jusqu’à 118,1% du PIB en 2027 avant de refluer progressivement à 117,2% en 2029. Effort demandé aux retraités? Hausse de la TVA? Si le patron de Matignon a promis de dévoiler les “grands choix” du prochain budget avant le 14 juillet, au terme d’un dialogue “sans tabou” avant les débats budgétaires à l’automne, des pistes ont commencé à émerger. Amélie de Montchalin a évoqué la suppression, parmi les 467 niches fiscales pesant 85 milliards d’euros, de celles jugées inutiles. Si cela rapporte “beaucoup d’argent” à l’Etat, cela pourrait se traduire par des baisses d’impôts “pour un certain nombre de Français, d’entreprises”, a-t-elle dit. La ministre veut aussi faire en sorte que le travail rapporte plus, sans dire comment, et faire rentrer 15 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat en intensifiant la lutte contre les fraudes.