AFP Top News

Geneviève Callerot, résistante honorée à 102 ans pour avoir aidé des familles à passer en zone libre

C’est l’une des rares centenaires à avoir reçu la légion d’honneur: Geneviève Callerot, décédée jeudi à l’âge de 108 ans en Dordogne, avait été distinguée en 2018 pour avoir aidé avec sa famille à faire passer en zone libre plus de 200 personnes pendant la Seconde Guerre mondiale.Cette paysanne, devenue écrivaine à la retraite, avait alors reçu l’AFP dans sa ferme périgourdine, où elle a encore vécu plusieurs années, avant de finir ses jours dans un Ehpad de Saint-Aulaye-Puymangou.”Je n’en voulais pas (de la légion d’honneur) parce qu’il y a des tas d’autres gens qui la méritaient beaucoup plus et puis j’ai réfléchi, je vais quand même la prendre en association avec mes parents, mes frères et sÅ“urs”, expliquait la centenaire, née en 1916 à Paris, avec ses lunettes autour du cou et ses prothèses auditives.De la Dordogne occupée, ils ont fait passer des juifs bien sûr et aussi toute autre personne qui voulait entrer en zone libre, à quelques kilomètres de leur maison. Les gens qui arrivaient chez eux à Saint-Aulaye, entre Libourne (Gironde) et Périgueux, étaient trop épuisés pour repartir le jour même. – Arrêtée trois fois -Ils les accompagnaient le lendemain, toujours entre 12H00 et 14H00. “Au début on comptait. Il y en a eu plus de 200, c’est sûr”, précisait en 2018 Geneviève qui en gardait de nombreuses anecdotes. “J’ai fait passer une femme et j’étais assez furieuse. Elle est arrivée en short rouge et en blouse jaune. Jamais personne n’a eu de short ici, en plus en rouge et jaune, ça se voyait à un kilomètre. Je lui ai fait mettre une jupe foncée, elle était furieuse mais j’ai tenu bon”, se souvenait-elle. “Pourquoi elle passait? Je l’ai su plus tard. Elle était juive et sa tête était mise à prix. C’était la femme d’un médecin qui n’était pas juif”.Mais ce n’était pas sans risque. La jeune femme fut arrêtée à trois reprises. “La première fois, j’étais sur la route avec ma bicyclette”, racontait Geneviève qui portait toujours un sac d’orties et une faucille au cas où elle serait contrôlée par les Allemands. “J’ai expliqué à grand renfort de +cocorico+ et de +coin coin+ que je ramassais des orties parce qu’ils nous prenaient tout. Je ne sais pas s’il a compris que je ramassais des orties pour nourrir mes +coin coin+ et mes +cocorico+!”, souriait la centenaire qui montait encore sur son tracteur pour faucher l’herbe et aimait marcher pieds nus.- “Une combattante de l’ombre” -La troisième fois, elle a passé trois semaines en prison à Libourne: “Je ne faisais pas passer que des évadés. C’était une cousine de ma mère qui avait 56 ans et un jeune homme de 17 ans qui revenait de vacances”.”Quand on a été arrêtés, on était dans les bois. J’ai dit que j’allais voir mon fiancé. J’ai inventé un fiancé, Jacques Martin. Le temps qu’ils répertorient tous les Martin de France…”, se rappelait Geneviève avec ses yeux bleus rieurs. Elle était l’aînée d’une fratrie de cinq enfants. Au moment de recevoir la légion d’honneur, seul son frère Étienne Morise, 19 ans de moins qu’elle, était encore en vie. “Elle a fait beaucoup de résistance pendant la guerre. Ce n’était pas une guerrière mais c’était une combattante, une combattante de l’ombre. Elle a pris beaucoup de risques, mon père et sa sÅ“ur aussi”, estimait alors le petit frère, décédé en 2024.”Elle était intarissable et aimait partager son histoire avec les collégiens de la commune”, a déclaré à l’AFP vendredi le maire de Saint-Aulaye-Puymangou, Yannick Lagrenaudie.A l’heure de sa retraite d’agricultrice, cette mère de trois enfants avait aussi commencé à écrire, à 63 ans, des “romans paysans”. Son sixième et dernier livre, “Deux filles sous la botte, chronique d’une famille pendant l’occupation”, a été écrit à partir de 600 lettres échangées pendant la guerre, “parce que bientôt personne ne pourra plus dire: j’ai vu… j’y étais…”

Narcotrafic: la marine française, un caillou dans la chaussure des trafiquants de cocaïne

La production s’envole, les saisies s’emballent: au large des Antilles, la marine française enchaîne des prises record de cocaïne destinée au marché européen, devenu exponentiel. Le coup porté aux trafiquants paraît anecdotique mais est indispensable.Plus de 2.700 tonnes. C’est la quantité de cocaïne proposée sur le marché mondial en 2022, soit un niveau record, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans son dernier rapport.Cette année-là, la France a saisi 27,7 tonnes, d’après l’office anti-stupéfiants (Ofast), des quantités multipliées par cinq en 10 ans. En 2024, ce sont plus de 47 tonnes prises par les services français chargés de la lutte contre le trafic de stupéfiants, contre 23,2 tonnes en 2023, relève le ministère de l’Intérieur.”Le prix n’augmente pas, donc cela veut dire qu’on ne fait pas mal. Et c’est un peu ce qui me désespère: nous n’avons pas créé de manque”, déplore Clarisse Taron, la procureure de la République en Martinique de 2021 à 2024, alors qu’un gramme de cocaïne coûte 65 euros en France, un prix stable depuis 2021 (source Ofast).”Je me sens comme un hamster dans la roue. Nous pédalons, travaillons beaucoup et cela coûte beaucoup d’argent. Mais je ne pense pas qu’on bloque fondamentalement le trafic. Nous avons la prétention d’être un caillou dans la chaussure. Nous déroutons un peu, nous gênons. Mais je pense que pour des trafiquants de très haut niveau, cela fait presque partie de leur stratégie”, poursuit la magistrate.La Martinique, autrefois terre de rebond pour la cocaïne sud-américaine, est désormais une plaque tournante.Fabriquée en Colombie, au Pérou et en Bolivie, la cocaïne profite ces dernières années des côtes vénézuéliennes pour quitter le continent sud-américain et, via la Martinique et la Guadeloupe mais aussi la République dominicaine, se déverser sur le marché européen, devenu l’un des plus prospères, devant les États-Unis, passés aux drogues de synthèse (comme le fentanyl).La France lutte d’arrache-pied contre le narcotrafic maritime avec un programme permanent de coopération entre l’Union européenne et les Etats-Unis (Narcops) et des opérations Carib Royale. Ce sont des missions de trois semaines, à raison de deux à trois par an, menées par les frégates de surveillance Ventôse et Germinal des Forces armées aux Antilles (FAA), basées à Fort-de-France (Martinique).Les deux navires opèrent avec commandos d’assaut, tireur d’élite et hélicoptère pour intercepter des bateaux chargés de cocaïne lors de transbordements en haute mer de bateaux-mère, des voiliers partis des côtes vénézuéliennes et qui dispatchent leur grosse cargaison sur des bateaux-fille (go-fast).- “Défense de l’avant” -“Saisir des grosses quantités en mer plutôt que des petites quantités à terre, c’est quand même plus simple. C’est une forme de défense de l’avant: protéger le territoire national en luttant loin du territoire national”, argue le vice-amiral Nicolas Lambropoulos, commandant supérieur des FAA depuis août 2023, relevant que sur les 47 tonnes de cocaïne saisies en 2024, “40 tonnes ont été interceptées par la marine française”.En août dernier le patrouilleur Antilles-Guyane La Confiance a fait une prise de 10 tonnes.Les saisies ne se feraient pas sans les renseignements émanant de l’Ofast, du MAOC-N (structure internationale de collecte du renseignement maritime) ou encore de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED).”Il faut toujours essayer de savoir, en se mettant à la place des trafiquants, ce qu’ils feraient pour essayer d’acheminer telle quantité de cocaïne à bon port. Il y a vraiment pour nous un volet d’anticipation de la menace pour, surtout, ne pas avoir d’angle mort”, explique le service de renseignement douanier.Et pour l’office, “clairement, s’il y a de la grosse saisie, cela veut dire qu’il y a de la grosse quantité qui passe”. “Il y a quand même une forme de robustesse de l’organisation, c’est puissant derrière. Elles ont de l’argent, elles corrompent toute une série de personnes qui sont présentes à des endroits clés de la chaîne logistique, entre le lieu d’expédition et le lieu de réception. Donc, les gens tentent et quand ça tente, il y a de la grosse saisie”, analyse le renseignement douanier.”Notre job, c’est d’appréhender les trafiquants. De faire en sorte que les zones sensibles, notamment dans la Caraïbe, ne basculent pas comme certains de nos voisins, complètement gangrénés par la capacité des trafiquants à corrompre les logisticiens et les intermédiaires notamment dans les ports et les aéroports. Et que La Martinique et la Guadeloupe ne deviennent pas ce genre de plate-forme. C’est une motivation qui est au-dessus de tout”, défend-il.Le chiffre d’affaires du trafic de drogue est estimé entre 3,5 et 6 milliards d’euros par an en France.

South Korea investigators seek to extend President Yoon’s detention

South Korean prosecutors asked a court Friday for a new arrest warrant for detained President Yoon Suk Yeol as he again refused questioning by investigators probing his failed martial law bid.Yoon threw the nation into chaos on December 3 when he attempted to impose martial law, citing the need to combat threats from “anti-state elements”.His …

South Korea investigators seek to extend President Yoon’s detention Read More »

Collège: le brevet ne sera finalement pas obligatoire pour entrer en seconde

L’obtention du brevet en classe de troisième ne sera finalement pas obligatoire pour passer en seconde, contrairement à ce qu’avait annoncé le précédent gouvernement pour 2027, a annoncé vendredi le ministère de l’Education lors d’un point presse.”Le brevet ne sera pas rendu obligatoire pour accéder à la classe de seconde”, a annoncé le ministère. La ministre Elisabeth Borne “est revenue” sur cette mesure, qui avait été annoncée en novembre par sa prédécesseure Anne Genetet pour juin 2027, a-t-on ajouté lors de ce point presse sur la répartition par académie des postes dans l’enseignement public à la rentrée 2025.”En d’autres termes, Elisabeth Borne souhaite faire confiance aux professeurs et aux conseils de classe. Lorsqu’un conseil de classe de fin de troisième estime qu’un élève est susceptible de passer en seconde, cet élève passe en seconde. Et le passage du brevet reste une obligation, mais l’obtention du brevet n’en est pas une”, a-t-on précisé.Anne Genetet avait annoncé en novembre vouloir poursuivre les mesures du “choc des savoirs” lancé par Gabriel Attal en décembre 2023 pour “remettre de l’exigence à l’école”, et notamment vouloir rendre le brevet obligatoire pour entrer en seconde à partir de la session de juin 2027.Cette décision avait été vivement critiquée par les syndicats enseignants, qui la voient comme un moyen de “tri social”.L’expérimentation de classes de “prépa-seconde” – des classes sur-mesure pour les élèves n’ayant pas eu leur brevet -, mise en place cette année, sera en revanche maintenue pour l’année scolaire 2025-2026 “le temps qu’on en évalue les effets”, a-t-on indiqué.Elisabeth Borne a par ailleurs “décidé la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien qui sont destinés à accompagner les élèves dont les conseils de classe auraient décidé le passage en seconde et qui n’auraient pas nécessairement réussi le brevet”, a-t-il été précisé. Ces dispositifs sont “en ce moment à l’étude” et le ministère travaille sur “plusieurs hypothèses”.

En prison, une boulangerie pour “trouver un sens” et “préparer l’après”

Des effluves de pains, de la farine qui vole et des baguettes qui sortent du four: située en plein coeur du centre de détention de Châteaudun (Eure-et-Loir), cette boulangerie ressemble à toutes les autres. Mais en charge du fournil, des détenus néo-boulangers, qui préparent leur réinsertion.”Chaque jour, entre 07H30 et 11h30, ils sont moins d’une dizaine de détenus parés de blanc à se relayer aux différents postes de la boulangerie”, située à l’écart des cellules et près des ateliers, présente le chef de cet établissement, Ruddy Francius.D’abord au pétrissage, au façonnage, puis à la division et à la cuisson, ils produisent ainsi 700 baguettes, à destination des 548 détenus et du restaurant des personnels pénitentiaires.”Ca change du pain surgelé des autres prisons…”, soupire l’un d’eux, l’air rieur.Récompense de plusieurs mois d’apprentissage, ces apprentis boulangers valident ce matin-là un certificat de qualification professionnelle (CQP) en boulangerie, censé faciliter leur réinsertion une fois leur peine purgée.Reconnu par la fédération des entreprises de boulangerie (FEB) dont le secteur, en tension, cherchait à pourvoir 3.550 postes en 2024, ce diplôme a été décroché par 71 détenus en France, 18 d’entre eux ayant intégré le marché du travail après leur incarcération.- “Seconde chance” -Morgan (les prénoms des détenus ont été modifiés), lunettes sur le visage et cheveux longs cachés sous la charlotte, devrait être un des tout prochains diplômés. Entré en détention à 13 ans, il a enchaîné les prisons avant d’atterrir à Châteaudun.”Sans la boulangerie, j’avais du mal à trouver ma place. J’ai appris de A à Z ce métier, dans lequel j’ai trouvé un sens. C’est tellement important de se sentir utile”, confie-t-il, les mains recouvertes de farine.Avant sa sortie de détention, prévue pour les toutes prochaines semaines, il affirme avoir trouvé “une forme de discipline” et appris à avoir “confiance en lui”.”Quand les collègues voient notre travail, ça fait du bien d’avoir des compliments. Ca n’a pas toujours été le cas”, enchaîne-t-il.Avec ses camarades incarcérés, il est encadré par un boulanger professionnel, censé leur apprendre les gestes, les règles d’hygiène et leur accompagnement.Le développement de structures d’insertion par l’activité économique, comme SAS Formation à Châteaudun qui emploie les détenus et leur référent, découle notamment d’une réforme du travail carcéral pour permettre aux détenus de se projeter dans une vie professionnelle.Après avoir lui-même pétri pendant 25 ans, Jérôme Galerne chapeaute à présent ces élèves pas comme les autres, qu’il mène à la baguette jusqu’à la qualification.”Ici, on ne juge pas, on apprend à de nouveau respecter le travail et les horaires. On met tout en oeuvre pour que ces gars aient une seconde chance”, explique-t-il, alors que 52% des personnes entrées en détention en 2020 ne disposaient d’aucun diplôme.- “Exutoire” -Celui que l’on appelle ici “LK”, la trentaine et la barbe touffue, adhère au discours. “Pour l’instant, on est enfermés, mais grâce à la boulangerie, on prépare l’après et, en sortant, on n’aura plus d’excuses”, raconte ce fils de boulanger au sourire espiègle, pas peu fier de ces galettes de frangipane préparées pour l’épiphanie.Au travail, il a renoué avec son “rêve” de “monter une boulangerie qui ferait travailler des anciens détenus. En sortant, j’ai envie d’aider comme on m’a aidé”. “Les gens ont une certaine image de la prison, mais il y en a beaucoup qui ont envie de s’en sortir”, conclut-il.Face à lui, Romain acquiesce. “En sortant, je veux même continuer de me former avec un CAP”. Selon Laurent Jegot, premier surveillant en charge de l’activité travail et formation et clés à la ceinture, cette boulangerie est un “exutoire pour les détenus”.”Quand une place se libère, 300 candidatures arrivent sur mon bureau”, poursuit-il, précisant que les détenus restent en moyenne huit mois dans cette boulangerie, inaugurée en juillet 2022.Pour Omar, “travailler ici, permet de moins penser”. “Il n’y a pas de triche: si tu fais mal ton travail, le résultat du four n’est pas bon”. Lui-même boulanger pendant 17 ans, il aimerait aussi ouvrir sa propre boutique. “Peut-être qu’en gérant mon commerce, ça m’évitera de refaire des conneries…”

Mort de Geneviève Callerot, l’une des plus anciennes résistantes françaises, à l’âge de 108 ans

Geneviève Callerot, l’une des plus anciennes résistantes françaises, est morte jeudi soir à l’âge de 108 ans dans une maison de retraite de Dordogne, a-t-on appris vendredi auprès du maire de Saint-Aulaye-Puymangou, confirmant une information d’Ici Périgord.Née à Paris en 1916, la doyenne de Dordogne avait reçu la Légion d’honneur à l’âge de 102 ans pour avoir fait passer avec sa famille “plus de 200 personnes” en zone libre dans la Dordogne occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, selon le maire Yannick Lagrenaudie. Juifs et autres clandestins faisaient halte dans leur maison près de la ligne de démarcation.En 2018, dans sa ferme où elle a encore vécu plusieurs années après, elle avait expliqué à l’AFP qu’elle ne voulait initialement pas recevoir cette récompense “parce qu’il y a des tas d’autres gens qui la méritaient beaucoup plus”, avant d’accepter de “la prendre en association avec (s)es parents, (s)es frères et soeurs”.Après la guerre, elle s’installa dans une ferme en polyculture avec son époux et éleva trois enfants. Et quand sonna l’heure de la retraite, elle se mit à l’écriture et publia six romans paysans. Le dernier s’intitulait “Deux filles sous la botte, chronique d’une famille pendant l’occupation”.”A 95 ans, elle allait encore labourer avec son tracteur”, relate M. Lagrenaudie, qui évoque une “personnalité forte, aux yeux rieurs et curieux des autres”. Se suffisant de peu, elle mena “une vie de labeur”, souvent “les pieds nus dans la terre”.”C’était une personne très cultivée et très sage qui faisait un bilan de sa vie sans acrimonie, ni amertume. Elle était intarissable et aimait partager son histoire avec les collégiens de la commune”, ajoute l’édile.

A Los Angeles, les pompiers privés des ultra-riches font scandale

D’un côté de la rue, des maisons en ruine dont seule la cheminée a survécu aux flammes. De l’autre, un petit village de boutiques encore intactes, protégées par des camions citernes et des pompiers privés.Plus d’une semaine après le début des incendies qui martyrisent Los Angeles, le contraste est encore saisissant à Pacific Palisades. Dans ce quartier huppé de la mégapole américaine, les pompiers de la ville ont échoué à protéger les habitations, mais le milliardaire Rick Caruso a sauvé son centre commercial en engageant des sociétés privées.”Nous avons été embauchés et nous avons reçu l’ordre de rester ici. Je n’ai pas le droit de vous en dire plus”, glisse à l’AFP un homme en uniforme jaune et vert, avant son briefing avec une vingtaine de collègues.Dans leurs pick-ups immatriculés en Oregon, Etat voisin de la Californie, ces gros bras la jouent profil bas. Car au milieu d’une catastrophe ayant tué au moins 27 personnes et détruit plus de 16.000 hectares, leur présence pour protéger des enseignes de luxe comme Saint-Laurent ou Isabel Marant fait scandale.”C’est dommage que ça devienne aussi politique”, souffle l’un d’eux. “Nous voulons simplement faire notre travail et aider autant que nous le pouvons.”Ex-candidat malheureux à la mairie de Los Angeles, le promoteur immobilier Rick Caruso n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Mais à Pacific Palisades, repaire de célébrités hollywoodiennes et d’ultra-riches, il n’est pas le seul à avoir tout tenté contre les flammes.D’autres pompiers privés montent la garde devant certaines villas au faste princier, elles aussi indemnes.- “N’importe quel montant” -Le secteur avait déjà défrayé la chronique en 2018, lorsque Kim Kardashian et son ex-mari Kanye West avaient engagé des pompiers privés lors d’un incendie, pour préserver leur manoir dans la communauté cossue de Hidden Hills, au nord de la ville.En ravageant des endroits opulents comme Pacific Palisades aussi bien qu’Altadena, une ville de banlieue plus modeste, les feux des derniers jours ont remis sous les projecteurs les inégalités de la société américaine.Un autre promoteur immobilier, Keith Wasserman, s’est attiré une avalanche de critiques en passant une annonce directement sur X.”Quelqu’un a-t-il accès à des pompiers privés pour protéger sa maison?”, a lancé ce multimillionnaire de Pacific Palisades, prêt à payer “n’importe quel montant.” Ces services coûtent généralement entre 2.000 et 15.000 dollars par jour, selon plusieurs entreprises interrogées par les médias américains.Mais même pour ceux disposant de tels moyens, faire appel à des pompiers privés n’est pas si simple: le secteur reste principalement employé par des villes, des services gouvernementaux ou des compagnies d’assurance.En Californie, une loi de 2018 limite leurs marges de manoeuvre. Ils n’ont pas le droit d’utiliser des gyrophares ou des insignes similaires à ceux des pompiers publics, et ont l’obligation de se coordonner avec eux. Depuis ce texte, certaines entreprises refusent de servir les particuliers.-  “Protéger notre communauté” -Privés ou publics, les soldats du feu accomplissent la même mission, “protéger notre communauté”, rappelle à l’AFP Jake Heflin, un capitaine de Long Beach, porte-parole sur l’incendie de Pacific Palisades. S’ils travaillent “correctement et en partenariat, cela peut être très efficace.”Mais cela peut aussi engendrer des problèmes: le service public “n’a certainement pas besoin d’un défi supplémentaire (…) parce qu’ils sont mal équipés ou mal préparés et qu’ils se sont mis dans une situation difficile”, souligne-t-il.Le porte-parole reste toutefois incapable d’expliquer si les pompiers publics se sont coordonnés avec leurs homologues privés pour lutter contre le feu à Pacific Palisades.Un flou très critiqué par les Californiens, qui réclament des comptes sur la gestion des incendies. Pour certains, l’intervention de sociétés privées nourrit les accusations de négligence envers la maire démocrate, Karen Bass, accusée d’avoir réduit le budget des pompiers publics. D’autres réclament une véritable transparence sur l’approvisionnement en eau de ces entreprises, alors que des bouches incendies – financées par les impôts de tous – ont été rapidement asséchées.”J’espère vraiment qu’ils ont apporté leur propre eau”, soupire Jeff Ridgway, parmi les ruines de Pacific Palisades. “Il sera très intéressant de savoir s’ils ont utilisé les bornes incendies.”

Aurore Bergé veut publier un répertoire des professionnels pratiquant l’IVG

Aurore Bergé, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est dite favorable vendredi sur Sud Radio à la publication d’un répertoire des professionnels pratiquant l’interruption volontaire de grossesse (IVG).”C’est déjà (dans) la loi. Il faut qu’on garantisse tout simplement son application, parce qu’une femme qui veut avorter, elle doit pouvoir savoir comment faire le plus proche possible d’elle”, a-t-elle déclaré, cinquante ans après la promulgation de loi dépénalisant l’IVG.Si cette loi n’est aujourd’hui pas appliquée c’est parce que certains professionnels de santé “se font menacer et harceler parce qu’ils pratiquent” des IVG, a expliqué la ministre.”L’entrave à l’avortement, ce sont aussi des militants anti-choix, anti-droits qui continuent à taguer des lieux qui pratiquent l’IVG, à menacer des associations. Malheureusement, il y a encore ça”, a-t-elle regretté.La ministre a aussi cité des obstacles “techniques” qui compliquent encore une cartographie complète de ces médecins ou sage-femmes.”Est-ce que ce sera une carte ? une liste ? En tout cas, l’idée, c’est de (…) donner accès à l’information”, a déclaré Mme Bergé, promettant l’application prochaine de cette disposition contenue dans la loi.Elle a par ailleurs dit soutenir la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, qui appelle, avec un collectif, à la réhabilitation des femmes condamnées pour avoir avorté avant la fameuse loi portée par Simone Veil.”C’est une démarche symbolique qui est extrêmement importante. Quand on se replonge plus de 50 ans en arrière, on se replonge dans des souffrances qui étaient épouvantables, (…) c’était la clandestinité, c’était le secret, c’était la honte, c’était s’exposer à la mort, c’était s’exposer à de la prison”, a rappelé Aurore Bergé.