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Asia floods death toll tops 1,160 as troops aid survivors

The toll in deadly flooding and landslides across parts of Asia climbed past 1,160 on Monday as hardest-hit Sri Lanka and Indonesia deployed military personnel to help survivors.Separate weather systems brought torrential, extended rainfall to the island of Sri Lanka and large parts of Indonesia’s Sumatra, southern Thailand and northern Malaysia last week.Much of the …

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Handicap: les fauteuils roulants remboursés à 100% par la Sécu

L’Assurance-Maladie prend en charge à partir de lundi le remboursement à 100% des fauteuils roulants pour les personnes handicapées et âgées en perte d’autonomie, une promesse du président Macron qui veut mettre fin à “des vies empêchées”.”Vous m’avez interpellé pour me dire le coût parfois exorbitant que vous avez à payer. C’était une injustice énorme, c’était des vies empêchées, une vie bloquée”, a déclaré Emmanuel Macron dans une vidéo publiée dimanche sur Instagram adressée à des personnes handicapées.Qualifiée de “première en Europe” par l’Elysée, cette réforme prévoit le remboursement intégral des fauteuils adaptés aux besoins “liés à un handicap de naissance, acquis au cours de la vie, un accident de la vie” mais aussi à une perte d’autonomie liée à l’âge.Quelque 1,1 million de personnes utilisent un fauteuil roulant et 150.000 personnes en acquièrent un chaque année, selon le ministère des Personnes handicapées.Depuis cette annonce d’Emmanuel Macron lors de la conférence nationale du Handicap en avril 2023, le gouvernement a négocié un “cadre tarifaire” avec les fabricants dans une “nomenclature” qui intègre toutes les catégories de fauteuil.Le remboursement d’un “fauteuil léger classique”, jusqu’ici de 600 euros, passe à 6.000 euros, indique le ministère sur son site. Un “fauteuil électrique verticalisateur” pris en charge actuellement à 5.000 euros sera “remboursé à hauteur de 21.000 euros”.Tous les fauteuils et leurs “options et adjonctions” (bras articulé, fauteuil qui se verticalise…) justifiés par un besoin médical seront remboursés. Avec les options, certains fauteuils peuvent coûter “jusqu’à 100.000 euros”, selon l’Elysée.Jusqu’à présent, les personnes complétaient le remboursement de la Sécu en sollicitant leur mutuelle, les maisons départementales des Personnes handicapées, les collectivités locales, leurs proches.Désormais la procédure sera rapide et simplifiée avec l’Assurance maladie comme “guichet unique”. La prescription, effectuée par des professionnels de santé sera adressée à un prestataire de santé à domicile, qui s’occupera des démarches avec la “Sécu”. Le bénéficiaire recevra son fauteuil sans avancer les frais.Le délai de renouvellement est de cinq ans pour les adultes et trois ans pour les mineurs, plus souvent si les besoins changent, selon cette réforme “coconstruite avec les associations”, comme l’AFM Téléthon, APF France Handicap et Paralysie cérébrale France.Les personnes handicapées pourront en outre se faire rembourser un fauteuil sportif à hauteur de 2.400 euros.Alors que le débat sur le budget de la Sécurité sociale peine à aboutir, l’exécutif évalue approximativement le coût de cette réforme à 100 à 200 millions supplémentaires aux 300 millions d’euros consacrés actuellement par an.

Après sa condamnation pénale, Cédric Jubillar perd son autorité parentale

Cédric Jubillar, condamné en octobre pour le meurtre de sa femme Delphine, a été déchu de son autorité parentale lundi par la cour d’assises du Tarn, “une décision logique” pour les avocats de ses deux enfants.Selon l’arrêt civil rendu lundi et consulté par l’AFP, la cour d’assises a ordonné “le retrait total de l’autorité parentale” de Cédric Jubillar sur les deux enfants du couple, Louis et Elyah. Âgés aujourd’hui respectivement de 11 et 6 ans, ils ont été placés sous la tutelle de leur tante maternelle après la disparition de leur mère, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Le 17 octobre, le peintre-plaquiste de 38 ans a été reconnu coupable d’avoir tué son épouse, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Le prisonnier, incarcéré à Toulouse-Seysses, a toujours clamé son innocence et a fait appel du verdict.Les deux enfants n’ont pas assisté à ce procès hors normes de quatre semaines à Albi, mais ils étaient omniprésents dans les débats. Au-delà du témoignage de Louis, qui dit avoir vu ses parents se disputer le soir de la disparition de Delphine, de nombreux témoins ont attesté à la barre des violences physiques et psychologiques – gifles, mise au coin à genoux sur des Lego, insultes… – commises par Cédric Jubillar contre son fils.- “Ne plus interférer” -“C’est important qu’il ne puisse plus interférer dans la vie des enfants”, a réagi auprès de l’AFP Me Malika Chmani, selon qui l’aîné, Louis, “a toujours peur que son père vienne le récupérer”. La décision “empêchera des droits de visite et d’hébergement”, a précisé l’avocate représentant les deux enfants du couple au côté de Me Laurent Boguet.Cédric Jubillar a également été condamné à verser 50.000 euros pour chacun des enfants à l’administratrice en charge des intérêts des deux mineurs “à titre de provision concernant leurs différents préjudices”, est-il mentionné dans l’arrêt. “Seulement une provision en attendant que la totalité du préjudice soit chiffré”, a précisé Me Chmani.Avant le rendu de la décision, Me Emmanuelle Franck, l’une des avocates du prisonnier, avait annoncé que son client ferait appel aussi de cette décision civile.Le 17 octobre, lors de l’audience civile qui a suivi le délibéré pénal, Mes Chmani et Boguet avaient demandé à ce que Cédric Jubillar soit déchu de son autorité parentale, “la suite logique” selon Me Chmani.Selon l’article 378 du Code civil, un parent condamné pour un crime contre l’autre parent sera déchu de son autorité parentale, sauf décision contraire spécialement motivée. La privation des droits parentaux retire tout droit de décision relatif à l’enfant, concernant par exemple son éducation ou sa santé.”C’est une décision logique” pour “un père qui a tué leur mère (…), qui a exercé des violences physiques sur Louis, des violences psychologiques sur Elyah, qui n’a fait aucun effort pour avoir des liens réguliers avec ses enfants et qui ne s’est surtout jamais remis en question”, a ajouté Me Chmani.- “Pas un bon père” -Depuis le verdict pénal, Louis, qui a demandé à prendre le nom de sa mère, “ne veut plus de contact avec son père” et a vécu la condamnation en première instance comme un “soulagement”, avait raconté Me Chmani à l’AFP avant le verdict.”J’étais pas un bon père, j’en ai conscience”, avait reconnu lors du procès Cédric Jubillar, qui porte le nom de son fils tatoué dans le cou, mais avait expliqué avoir “reproduit le schéma” subi auprès de son beau-père, pendant son enfance.Louis, est “convaincu que son père est responsable” de la disparition de sa maman et demande un lieu sur lequel il pourrait se recueillir, avait déclaré l’administratrice en charge des intérêts de ses enfants au début du procès.Le jeune garçon obtiendra peut-être des réponses lors du procès en appel qui pourrait se tenir à l’automne 2026.

Procès Péchier: la famille de l’anesthésiste à la rescousse

Innocent “détruit” par de fausses accusations ou “tueur en série”? Des témoins ont commencé à peindre un portrait contradictoire de Frédéric Péchier au procès de l’anesthésiste de Besançon, accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels.Persuadée de son innocence, la famille de Frédéric Péchier fait bloc derrière lui, à l’orée d’une semaine dominée par son étude de personnalité.”Jamais, jamais on n’a pu douter de son innocence”, a martelé lundi à la barre la mère de l’accusé, Marie-José Péchier, une petite dame aux cheveux blonds coupés court.”Je sens au fond de mon cœur que mon fils est innocent. Il a eu une enfance heureuse et je ne comprends pas pourquoi il se serait transformé en serial killer du jour au lendemain”.”Il aimait son métier, vraiment. Je ne le reconnais pas dans le portrait qu’on fait de lui”, a-t-elle ajouté, après des semaines de témoignages accablants d’anciens collègues et enquêteurs.Vendredi, à l’audience, Lionel Doury, un chirurgien qui a côtoyé Frédéric Péchier à la clinique Saint-Vincent, un des deux établissements où ont eu lieu les empoisonnements, a évoqué au contraire son “absence d’empathie assumée”.”Frédéric Péchier pouvait dire +je n’ai aucune empathie pour eux (les patients) et je m’en fous de ce qui peut leur arriver+”, selon le Dr Doury.Le commandant de police Laurent Dumont a évoqué les “failles personnelles” de Frédéric Péchier, dominé par son père puis par sa femme, évocatrices selon lui d’un “tueur en série”.Il a évoqué le “sentiment de rejet de son père” éprouvé par Frédéric Péchier, qui “se voit comme le vilain petit canard” de la famille alors qu’il a “besoin de reconnaissance et d’être considéré comme le meilleur”. “Frédéric, je l’ai fait peut-être un peu plus travailler que les autres”, a dit lundi le père de l’accusé, Jean-Michel Péchier. Il s’est dit “fier” de son fils et a assuré n’avoir “jamais eu de contentieux” avec celui qui est devenu anesthésiste, comme lui.”Je le crois innocent”, a aussi déclaré cet homme de 78 ans, à la carrure imposante comme son fils, dénonçant un procès “inéquitable”.- “Un homme détruit” -Frédéric Péchier a vécu chez ses parents jusqu’à ses 24 ans, avant de partir à Besançon pour ses études.Revenu vivre chez eux à Poitiers après sa mise en cause judiciaire, en 2017, Frédéric Péchier, 53 ans, a perdu son emploi, sa femme -dont il est divorcé- et son statut social.C’est chez ses parents que, fortement alcoolisé, il s’est défenestré en 2021.”Frédéric est un homme détruit. Il n’a pour lui que sa famille et l’amour inconditionnel de ses propres enfants qui se sont construits loin de lui”, a déclaré sa mère.S’adressant aux parties civiles, cette infirmière retraitée a déclaré: “je suis moi-même une ancienne soignante. Je sais ce qu’est la douleur et la souffrance de perdre un être cher. Je comprends leur combat pour la vérité, mais nous aussi, nous avons besoin de la vérité”.D’autres membres de la famille Péchier, dont son ex-épouse et une de ses filles, doivent s’exprimer lundi devant la cour d’assises.Selon le directeur d’enquête Olivier Verguet, “la seule personne qui aurait les clés pour le déverrouiller, c’est Mme Péchier”. Il a estimé que son ex-femme, cardiologue, avait une “emprise sur son époux”.”Quand bien même l’épouse du Dr Péchier, ce qui n’est absolument pas le cas, serait une personnalité despotique, tyrannique, qui tiendrait son mari sous emprise, comment vous faites le lien entre ça et aller empoisonner des gens?”, a balayé devant des journalistes l’avocat de Frédéric Péchier, Randall Schwerdorffer.Jeudi, Frédéric Péchier, qui comparaît libre, a clamé une nouvelle fois son innocence: “Je maintiendrai toujours que je ne suis pas l’empoisonneur”, a-t-il répété.Il encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.

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Plus de 1.000 morts en Asie après des inondations dévastatrices

Secouristes et militaires s’activent lundi pour déblayer les routes et porter assistance aux populations du Sri Lanka et d’Indonésie, touchés par des inondations qui ont causé plus de 1.000 morts et plusieurs centaines de disparus dans quatre pays d’Asie ces derniers jours.Un cyclone au Sri Lanka et une tempête exceptionnelle en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, en particulier sur la grande île de Sumatra, ont provoqué des pluies torrentielle dans la région, déjà en pleine période de mousson. A Sumatra, le bilan des inondations s’est encore alourdi lundi, passant à 593 morts et 468 disparus, a annoncé l’agence de gestion des catastrophes.Ce dernier bilan, provisoire, porte à plus de 1.000 le nombre de morts dans la région dans ce récent épisode d’inondations.”L’eau m’arrivait jusqu’au cou”, témoigne auprès de l’AFP Misbahul Munir, 28 ans, habitant d’Aceh Nord, à la pointe nord de Sumatra, surpris par la montée des eaux alors qu’il était au volant de sa voiture. Dans sa maison, “l’eau monte à environ deux mètres. Tous les meubles sont abîmés”. “Je n’ai plus que les vêtements que je porte”, ajoute-t-il avant de fondre en larmes.Pour les habitants réfugiés dans les centres d’accueil, “les conditions sont préoccupantes. Il y a des femmes enceintes et des jeunes enfants”, explique-t-il, ajoutant qu'”il n’y a plus d’électricité”. Arrivé lundi matin dans le nord de l’île de Sumatra, le président indonésien Prabowo Subianto a annoncé que “la priorité du gouvernement était désormais d’envoyer immédiatement l’aide nécessaire”. Il a annoncé le déploiement d’avions et hélicoptères pour les opérations de secours, en plus des trois navires militaires déjà dépêchés dans les zones les plus touchées, où de nombreuses routes restent impraticables, en raison de la boue et des débris. Le président subit une pression croissante pour déclarer l’état d’urgence nationale face à la catastrophe naturelle la plus meurtrière du pays depuis le tremblement de terre et le tsunami qui ont fait plus de 2.000 morts aux Célèbes en 2018.Contrairement à son homologue sri-lankais, le dirigeant indonésien n’a pas lancé d’appel à l’aide internationale. – Le Sri Lanka appelle à l’aide -Dimanche, la pluie avait cessé sur l’ensemble du Sri Lanka, quand les autorités se sont lancées dans une opération de secours de grande envergure.Le gouvernement sri-lankais a utilisé des hélicoptères militaires pour secourir les personnes bloquées par les inondations et les glissements de terrain provoqués par le cyclone Ditwah. L’un d’eux s’est écrasé dimanche soir au nord de Colombo.Au moins 335 personnes ont été tuées, et 366 autres sont toujours portées disparues, selon un bilan actualisé lundi des autorités srilankaises.Le président Anura Kumara Dissanayake, qui a déclaré l’état d’urgence, s’est engagé à reconstruire les zones dévastées après la catastrophe “la plus importante de notre histoire”, a-t-il déclaré samedi dans un discours.”Ma maison est totalement inondée, je ne sais pas où aller, mais j’espère trouver un abri sûr où emmener ma famille”, dit à l’AFP Selvi, 46 ans, une habitante de la banlieue de Colombo transportant quatre sacs d’affaires.Les pertes et les dégâts sont les plus importants au Sri Lanka depuis le tsunami dévastateur de 2004.- Colère en Thaïlande -Une grande partie de l’Asie est actuellement en pleine saison de la mousson, avec de fortes pluies provoquant parfois des glissements de terrain et des crues soudaines.Or le changement climatique affecte les régimes de tempêtes, y compris la durée et l’intensité de ces précipitations, plus abondantes, avec des crues soudaines et des rafales de vent plus fortes.Ces pluies torrentielles sont responsables d’au moins 176 décès dans le sud de la Thaïlande, avec l’une des inondations les plus meurtrières que le pays ait connues depuis dix ans. Le gouvernement a mis en place des mesures d’aide, mais les critiques de la population à l’égard de la gestion de la catastrophe se multiplient, et deux responsables locaux ont été suspendus pour des manquements présumés.De l’autre côté de la frontière, en Malaisie, où de fortes pluies ont également inondé de vastes étendues de terre dans l’État de Perlis, deux personnes ont trouvé la mort.burs-sah/tc/ebe-ega/pt/vgu/pcl

Sept personnes jugées pour tentative d’escroquerie et de corruption au préjudice de TotalEnergies

Le procès de sept personnes soupçonnées d’avoir participé à une tentative d’escroquerie contre TotalEnergies visant à soutirer plus de 22 milliards de dollars (environ 19 milliards d’euros) au géant français de l’énergie s’est ouvert lundi à Nanterre.Pendant trois semaines, le tribunal va examiner le rôle exact des prévenus dans ce dossier où se côtoient les noms d’un sulfureux homme d’affaires aujourd’hui décédé, d’un prestigieux magistrat et d’un ténor du barreau parisien.Les mis en cause sont suspectés d’avoir, à divers degrés, œuvré à la constitution d’un tribunal arbitral en 2009, à l’initiative des régions russes de Saratov et de Volgograd (sud-ouest du pays) et de la société de droit russe Interneft.Ces dernières réclamaient que TotalEnergies leur verse une somme d’un peu plus de 22 milliards de dollars, arguant que le groupe n’avait pas honoré un contrat d’exploration pétrolière en Russie signé en février 1992 avec une de ses filiales.Le contrat, soumis à des conditions suspensives et dont la caducité a été confirmée par plusieurs décisions de justice, n’est jamais entré en vigueur.L’homme d’affaires André Guelfi, dit “Dédé la sardine”, est suspecté d’avoir été un acteur de premier plan dans la mise en place de l’arbitrage, dénoncé par TotalEnergies.M. Guelfi a joué au début des années 1990 un rôle d’intermédiaire pour Elf (acquis plus tard par l’actuel TotalEnergies) en ex-URSS et a été condamné à une peine de prison ferme pour son rôle dans le détournement de fonds du groupe pétrolier.Mort en 2016, il n’a pas été entendu par les magistrats instructeurs chargés de l’affaire.En mai 2011, TotalEnergies, s’estimant victime d’une tentative d’escroquerie, a déposé plainte auprès du parquet de Nanterre. Après quasiment 15 ans de procédure et de nombreux soubresauts judiciaires, le procès s’est enfin ouvert.Désigné comme membre de l’instance arbitrale décriée, l’ancien président du tribunal de commerce de Paris Jean-Pierre Mattei est jugé pour corruption passive et tentative d’escroquerie en bande organisée, au même titre que les deux autres arbitres choisis.L’avocat Olivier Pardo est quant à lui visé des chefs de corruption active d’arbitre international et d’une personne chargée d’une mission de service public. Il est notamment soupçonné d’avoir cherché à influer sur la désignation de M. Mattei et, plus généralement, de collusion avec M Guelfi.Son confrère Xavier Cazottes comparaît pour des faits similaires.Un avocat proche de M. Mattei, deux autres membres du tribunal arbitral ainsi que l’administrateur ad hoc de la filiale d’Elf, aujourd’hui liquidée, sont aussi renvoyés devant le tribunal.

Chantage à la sextape: prison ferme et inéligibilité immédiate pour le maire de Saint-Etienne

Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a été reconnu coupable lundi de chantage à la sextape et condamné à quatre ans de prison ferme et une inéligibilité immédiate, une peine plus sévère que celle requise lors de son procès.”Je suis innocent, cette décision est totalement incompréhensible”, a-t-il déclaré à la sortie du tribunal correctionnel de Lyon, en annonçant qu’il ferait appel.L’édile de 53 ans, ex-LR, a été jugé fin septembre dans cette affaire de piège tendu à un rival, l’ex-premier adjoint Gilles Artigues, filmé à la caméra cachée en compagnie d’un prostitué, puis contraint à faire profil bas.Lors des longues journées d’audience, “le tribunal a bien entendu tout ce que vous avez opposé” aux accusations, mais “n’a rien trouvé en termes d’excuses” pour minimiser “l’extrême gravité des faits”, a déclaré la présidente du tribunal Brigitte Vernay.Soulignant “le devoir d’exemplarité”, “de dignité” et “de représentation” des élus, elle a déclaré le maire “entièrement coupable” de chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics et a prononcé des peines allant au-delà des trois ans ferme requis par le ministère public.Gaël Perdriau a été condamné à cinq ans de prison, dont quatre ans ferme, avec mandat de dépôt à effet différé, assorti de l’exécution provisoire, autrement dit il sera bientôt incarcéré, et à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, ce qui lui impose de quitter tout de suite la mairie. A l’annonce du jugement, M. Perdriau est resté impassible, et quelques applaudissements ont retenti dans la salle. Pendant l’enquête et lors de son procès, il avait martelé n’avoir joué aucun rôle dans le complot ourdi contre Gilles Artigues.Cet ancien député centriste, qui avait révélé lors du procès ses pensées suicidaires, s’est félicité lundi de la décision. “Aujourd’hui je pense que je vais pouvoir me reconstruire”, a-t-il dit, entouré de sa famille.- “Les juges ont compris” -Si Gaël Perdriau a toujours nié avoir participé à un chantage pour le museler, plusieurs membres de son entourage ont assumé leur rôle dans le piège et ont également été condamnés à de peines lourdes.Pierre Gauttieri, qui fut pendant dix ans directeur de cabinet du maire et n’était pas présent à l’audience de délibéré, a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis.Lors de l’instruction, et à la barre, il a assuré que M. Perdriau lui avait demandé, dès son élection en 2014, “une solution pour tenir en respect Gilles Artigues”, dont il doutait de la loyauté.L’idée de piéger avec un escort-boy ce catholique opposé au mariage entre personnes de même sexe a germé lors d’échanges avec l’ambitieux adjoint à l’Education Samy Kéfi-Jérôme et le conjoint de ce dernier Gilles Rossary-Lenglet.Pour le premier, qui avait servi d’appât et avait posé la caméra cachée, le tribunal a retenu une peine de quatre ans de prison dont un avec sursis.La même peine a été prononcée contre Gilles Rossary-Lenglet, qui a reconnu avoir eu l’idée de piéger Gilles Artigues sur le plan des moeurs, avoir réservé l’escort-boy et monté les rushs de la vidéo intime.Ce personnage atypique, qui de son propre aveu “grenouillait” dans le milieu politique stéphanois, est l’homme par lequel le scandale est arrivé: c’est lui qui, séparé, au chômage, et malade, est allé voir Médiapart avec la “sextape” en 2022.”Les juges ont compris et ont puni, c’est une bonne chose”, a-t-il commenté lundi en se félicitant que le tribunal n’ait pas hésité à condamner un homme politique.Lors du procès, fin septembre, deux couples à la tête d’associations stéphanoises avaient comparu à leurs côtés pour “abus de confiance”, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans le financement du piège.Sans être au courant de l’existence de la vidéo, ils étaient accusés d’avoir perçu des subventions municipales, attribuées sur la réserve du maire, et de les avoir reversées à Gilles Rossary-Lenglet. Le tribunal les a relaxés, estimant ne pas avoir discerné d”intentions frauduleuses” de leur part.

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Inondations au Sri Lanka: la stupeur des villageois évacués du nord de Colombo

Dans les villages qui s’étalent au nord de la capitale du Sri Lanka, les inondations sont devenues une routine saisonnière. Alors c’est peu de dire que leurs habitants n’en reviennent pas de la violence de la crue du fleuve Kelani qui les a noyés ce weekend.”Je n’aurais jamais pensé que les inondations seraient si terribles”, avoue Dinusha Sanjaya, 37 ans, dans le camp d’hébergement d’urgence installé par les autorités dans une école de Kolonnawa.”Chaque année nous avons les pieds dans l’eau, mais cette fois-ci c’est différent”, poursuit ce livreur au milieu de ses voisins évacués. “Ce n’est pas que la quantité de pluie qui nous est tombée dessus, mais surtout la vitesse à laquelle elle a tout recouvert…”Dans la nuit de vendredi à samedi, il a fallu moins d’une heure pour que sa maison de deux étages proche des berges du Kaleni soit entièrement noyée.Comme elle, des milliers d’habitations des bas-quartiers de Colombo ont été inondées par les précipitations hors-normes et les glissements de terrain qui ont accompagné le passage sur une partie de l’île du cyclone Ditwah.Le dernier bilan lundi de l’agence en charge de la gestion des catastrophes faisait état dans l’ensemble du pays d’au moins 355 morts, 366 disparus et plus de 1,3 million de personnes sinistrées.Ce désastre est d’ores et déjà considéré par les autorités comme le pire depuis le tsunami de 2004, qui s’était soldé par la mort de 31.000 personnes.Comme son voisin Dinusha Sanjaya, Fatima Rushna, 48 ans, confesse avoir largement ignoré les alertes des autorités. Elle a pris la fuite lorsqu’elle s’est rendue compte samedi matin que l’eau avait atteint son lit.”Nous n’avons pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit”, poursuit-elle, encore choquée, au côté de son mari Azmi, “juste les vêtements que nous portions”.- “Plus rien” -“Nous avons traversé pas mal d’inondations, mais celle-là est encore pire qu’en 2016″, se souvient C.V. Ariyaratne, 70 ans, qui a eu toutes les peines du monde à arracher son épouse qui souffre de scoliose, Emalin, 65 ans, à la montée des eaux.Il y a neuf ans, les inondations avaient causé la mort de 71 personnes dans l’ensemble du Sri Lanka.”Il n’y avait pas de pluie sur Colombo et je ne pensais vraiment pas que les inondations allaient être aussi sérieuses que le disaient les autorités”, reconnaît elle aussi Nirushika, 44 ans.”Toutes mes machines sont perdues”, se lamente la couturière, “je n’ai plus rien”.Les crues qui ont recouvert certains secteurs de Colombo sont nées en amont du fleuve Kaleni, au centre du pays, où des pluies diluviennes ont provoqué des glissements de terrain qui ont enseveli des villages entiers.Plus des deux tiers des décès recensés à ce jour l’ont été dans ces collines où l’on cultive le thé, qui ont reçu jusqu’à 500 mm de pluie par endroits.En aval, à Kolonnawa, les autorités distribuent lundi des rations alimentaires d’urgence aux 300 personnes rassemblées dans les trois étages de l’école.La bonne nouvelle du jour est venue des autorités. “Les inondations ont atteint leur plus haut aujourd’hui”, a assuré un responsable du département de l’irrigation, L. S. Sooriyabandara. “Partout ailleurs, le niveau de l’eau a commencé à baisser significativement”.Alors dans leur camp de fortune, les évacués commencent à redouter l’heure du retour à leur domicile.”Ma mère a 80 ans, elle est aveugle et je ne serai pas capable de nettoyer la maison tout seul”, s’inquiète déjà G. Patrick, 60 ans. “Pour moi, le problème sera de trouver quelqu’un pour me donner un coup de main”.

Le marché automobile français victime de l’attentisme, les électriques en force

Le marché automobile français s’est effrité de 0,3% en novembre sur un an, confirmant une année 2025 maussade sur fond d’attentisme des consommateurs, alors que les voitures électriques ont pour la première fois dépassé le quart des immatriculations.Au total, 132.927 voitures particulières neuves ont été mises en circulation sur les routes le mois dernier, un niveau équivalent à celui de novembre 2022, a précisé lundi la Plateforme automobile (PFA) dans sa livraison mensuelle de statistiques. Le marché automobile français, qui ne s’est jamais remis de la crise sanitaire, évolue 23% sous son niveau de novembre 2019, a souligné à l’AFP une porte-parole de la PFA, qui représente les constructeurs et équipementiers automobiles de l’Hexagone.Sur les 11 premiers mois de l’année, les immatriculations se sont contractées de 4,9% par rapport à la même période de 2024.La porte-parole a noté, parmi les facteurs expliquant la déprime du marché, un attentisme des consommateurs et des entreprises, dû aux “incertitudes politiques et économiques”, notamment le flou sur l’avenir du projet de loi de finances 2026 au Parlement.De leur côté, les voitures 100% électriques ont confirmé leur succès en novembre, conquérant 26% du marché, un niveau mensuel inédit attribué par la porte-parole de la PFA au succès du “leasing social”, la location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec aide de l’État, relancée en octobre pour un contingent limité de clients.Ce dispositif “a été assez porteur sur les ventes de véhicules” zéro émission, outre l’obligation faite aux entreprises d’intégrer au moins 20% de tels véhicules dans leurs flottes, selon la même source.Ce dynamisme a permis aux voitures électriques de conquérir une immatriculation française sur cinq depuis le début de l’année, là aussi un niveau record après les 17% sur l’ensemble des années 2023 et 2024.Ce sont néanmoins les voitures hybrides (carburant-électricité), dont les rechargeables, qui règnent sur le marché, avec 50,4% des immatriculations depuis janvier, une progression de 8,6 points sur un an. Les voitures à essence ont connu une trajectoire inverse, tombant à 21,6% contre 30,2% un an plus tôt.Le diesel, ancienne motorisation fétiche des Français, ne représente plus qu’une immatriculation sur 20 depuis début 2025, dix ans après le “dieselgate”, scandale des émissions polluantes truquées dont Volkswagen était à l’origine.- Débat sur l’horizon 2035 -La pénétration du marché français par l’électrique intervient pendant que le débat fait rage en Europe sur l’interdiction de la vente de voitures thermiques à l’horizon 2035. Le chancelier allemand Friedrich Merz a récemment annoncé qu’il demanderait à la Commission européenne de revoir sa copie, alors que l’industrie automobile de son pays accuse du retard dans la technologie électrique face à une Chine conquérante.C’est le 10 décembre que la Commission a prévu d’annoncer des mesures pour soulager le secteur automobile et l’aider dans sa transition vers la décarbonation.Le groupe Stellantis (Fiat, Peugeot, Citroën, Opel, Jeep…) salue “le soutien apporté par le gouvernement allemand à la révision des réglementations européennes”, a indiqué son PDG Antonio Filosa, dans une déclaration transmise à l’AFP.”Nous avons aujourd’hui une excellente occasion de repenser les règles et de concilier les trois objectifs clés de l’Europe : la décarbonation, la résilience industrielle qui protège les emplois et l’autonomie stratégique, et l’accessibilité financière”, a-t-il ajouté. En France, Stellantis a vu ses immatriculations reculer de 5,5% sur un an en novembre, selon les chiffres de la PFA lundi. Le groupe détient 23% de part de marché, derrière son rival Renault (dont Dacia) qui règne sur 26,6% grâce à une progression de 4% sur fond de développement de sa gamme électrique, en particulier la R5.Sur 11 mois, les deux groupes sont au coude-à-coude, l’entreprise au losange dépassant son rival de 0,2 point, à 26,7%. Stellantis a vu ses immatriculations fondre de 8% depuis le début de l’année, contrastant avec la hausse de 2,6% de Renault.Depuis le début de l’année, la R5 est la voiture électrique la plus vendue en France et pointe à la neuvième place du classement général, en tête duquel on retrouve la Renault Clio, la Peugeot 208 et la Dacia Sandero.

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Climat: la France accueille le Giec, qui entame son prochain rapport

La France accueille lundi près de 600 experts du climat de l’ONU, le Giec, pour entamer les travaux de son prochain rapport, dans un contexte d’éclatement du consensus international sur le changement climatique.Le rapport doit paraître en 2028 ou 2029. D’ici là, les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat devraient être entravés par la position hostile des Etats-Unis.Le président américain Donald Trump l’avait résumée à la tribune de l’ONU à New York en septembre. Pour lui, lutter contre le changement climatique, “c’est la plus grande arnaque jamais menée contre le monde” et “une supercherie inventée par des gens aux intentions malveillantes”.La France, à l’inverse, cherche à sauver les engagements pris par les Etats lors de l’Accord de Paris en 2015, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a ouvert lundi matin cette réunion de cinq jours, à la Tour Pleyel à Saint-Denis, à côté de Paris. Elle s’est inquiétée, en plus de la hausse des températures, de “la montée de la désinformation liée au climat. Sur nos réseaux sociaux, dans nos journaux, et même au cœur de nos institutions politiques, trop de gens nient les résultats de votre travail”, a-t-elle dit aux délégués.- Format inédit -Le format est inédit: rassembler dans un même lieu les “auteurs principaux” de ce rapport censé faire référence dans le monde entier sur le dérèglement en cours du climat de la planète, menace très directe pour la vie et les écosystèmes.Le dernier rapport en date du Giec, paru en mars 2023, montrait que la planète était en route pour franchir au début des années 2030 la limite de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère dite pré-industrielle. Depuis, des scientifiques ont estimé que ce plafond risquait fort d’être enfoncé avant 2030.Ce rapport requiert en principe une unanimité des Etats.”Le Giec fonctionne par consensus. Et si un pays, quel qu’il soit, s’oppose au compte rendu, eh bien le compte rendu ne peut pas être approuvé. Chaque pays a une sorte de droit de veto”, expliquait vendredi un climatologue du Groupe, Robert Vautard, lors d’une visioconférence avec la presse.”Les déclarations, par exemple, de l’administration américaine sur l’origine du changement climatique, le fait que ce soit un canular, si vous voulez, nous on trouve ça quand même assez surprenant”, poursuivait un responsable du ministère français.Un climatologue américain interrogé par l’AFP lundi à Saint-Denis relevait que si ses collègues scientifiques étaient plus d’une cinquantaine de compatriotes à s’être déplacés, les fonctionnaires et représentants du gouvernement ne l’avaient pas fait. Donald Trump estime les travaux du Giec contraires aux intérêts de son pays.Le président du Groupement d’experts, le Britannique Jim Skea, s’est également dit “assez sûr que personne du gouvernement britannique n’est ici”, et a loué l’engagement de la France.”Aujourd’hui marque le moment où les préparatifs s’arrêtent et l’évaluation scientifique elle-même démarre vraiment (…) Notre mission reste claire: elle est de fournir aux gouvernements des informations pertinentes pour l’action publique et scientifiquement neutres”, a-t-il affirmé.- 2028 ou 2029 -Le premier tiraillement visible entre Etats porte sur le calendrier.Le Giec publie tous les cinq à sept ans plusieurs rapports d’évaluation scientifique faisant le point sur les connaissances et les enjeux concernant le changement climatique.Les membres de la “Coalition pour la haute ambition” souhaitent un calendrier accéléré pour que les rapports clé du septième cycle du Giec soient disponibles lors du bilan mondial de 2028 prévu par l’Accord de Paris. Cette coalition regroupe de nombreux pays riches, dont ceux de l’Union européenne, et des pays du Sud vulnérables.De l’autre côté, des pays, notamment émergents ou grands producteurs d’énergies fossiles, jugent cette échéance trop proche, et plaident pour 2029.Les précédentes réunions des membres du Giec cette année, dont la dernière à Lima fin octobre, ont montré l’impasse sur cette question.Cette ligne de fracture rappelle celle visible à la conférence de l’ONU sur le climat (COP30) à Belem, au Brésil, achevée le 22 novembre, sur la mention ou non de l’objectif d’abandonner les combustibles fossiles.