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La Grèce saisie par une vague de chaleur, l’Acropole d’Athènes ferme partiellement

La Grèce connaît une vague de chaleur qualifiée de “canicule” par des météorologues, poussant les autorités à fermer mardi l’Acropole d’Athènes aux heures les plus chaudes de la journée.Avec des températures maximales enregistrées de 40°C dans le centre dans l’après-midi, ce pays méditerranéen, coutumier des températures élevées en été, a également interdit le travail en extérieur de 12h00 à 17h00 (09h00 à 14h00 GMT) dans de nombreuses régions.Les touristes, nombreux dans la capitale grecque à un moment où la saison bat son plein, ne peuvent pas visiter le Parthénon et autres chefs-d’œuvre antiques au sommet de l’Acropole entre 13h00 et 17h00 (10h00 à 14h00 GMT), a annoncé le ministère de la Culture.- Jusqu’à 41°C -Les services météorologiques nationaux EMY ont prévenu que les températures pourraient grimper dans la journée à 41°C localement dans l’est et dans le Péloponnèse (sud).A Athènes, le thermomètre affichait 37°C vers 16h00 (13h00 GMT), selon l’EMY, avec des pointes souvent plus élevées encore dans le centre-ville très bétonné.Face au risque “extrêmement élevé” d’incendies, la Protection civile grecque a en outre placé en état d’alerte pour mercredi une grande partie de la région autour d’Athènes, l’Attique, du centre et du Péloponnèse (sud).Cette vague de chaleur a été qualifiée de “canicule” par plusieurs météorologues, même si les températures actuelles ne sont pas exceptionnelles en Grèce. Elle devrait marquer le pas dès jeudi avec des températures dans la capitale grecque qui devraient redescendre à 30-31°C.La suspension du travail en extérieur concerne notamment “les chantiers de construction et de travaux publics, les zones de réparation navale” dans plusieurs régions dont la seconde ville du pays, Thessalonique (nord), et des destinations touristiques comme les îles Ioniennes et une partie de Rhodes (sud-est), selon le ministère grec du Travail.- Livreurs -Les livreurs notamment de repas qui travaillent avec des “deux roues, à trottinettes ou en patins à roulettes” sont également concernés par cette mesure déjà en vigueur lundi et qui expose les contrevenants à une amende de 2.000 euros.Dans le centre d’Athènes, vendeurs de rue et serveurs poursuivaient leurs activités. “Il faut faire très attention en particulier à la mi-journée”, explique à l’AFP un coursier à vélo, Michalis Keskinidis, 43 ans.”Il faut boire beaucoup d’eau, des électrolytes et nous faisons des pauses quand nous pouvons pour respirer”, ajoute-t-il, casquette et lunettes pour se protéger du soleil.En Serbie voisine, le Service météorologique national (RMHZ) a également averti que les conditions météorologiques étaient extrêmement favorables aux incendies. Parallèlement, le RMHZ a également émis une alerte concernant des averses et des orages dans certaines parties de ce pays.Après la Slovaquie lundi, la Hongrie a connu mardi pour la deuxième journée consécutive des orages, accompagnés de vents violents, de pluies torrentielles et, par moments, de grêle qui ont fortement perturbé le trafic ferroviaire.En Croatie, mardi matin, la ville côtière de Split et ses environs ont été touchés par une tempête.Il y a quinze jours cette région des Balkans avait été été traversée par une vague de chaleur.- Record de visiteurs -L’Acropole d’Athènes avait déjà dû fermer ses portes à plusieurs reprises pendant les étés 2024 et 2023, notamment au cours d’un épisode caniculaire de deux semaines, inédit dans sa durée, en juillet 2023. Ce chef-d’oeuvre de la Grèce antique abrite principalement le Parthénon, le temple dédié à la déesse Athéna datant du Ve siècle avant notre ère et qui est classé au patrimoine mondial par l’Unesco.Le site a enregistré l’an dernier un nouveau record de visiteurs, avec quelque 4,5 millions, contre 3,9 millions en 2023, soit une hausse de 15,1% sur un an.Après avoir enregistré l’été 2024 le plus chaud, la Grèce a été depuis le début de l’actuelle période estivale plutôt épargnée par les canicules.Plusieurs feux de forêt s’y sont déjà produits, en particulier en Crète (sud) où des milliers de personnes ont été évacuées, notamment des vacanciers.Les habitants du sud et de l’ouest de l’Europe ont été confrontés fin juin à une vague de chaleur précoce, comme en France, en Belgique et aux Pays-Bas.La canicule a aussi frappé l’Italie, l’Espagne et le Portugal.

Pratiques commerciales trompeuses: un an de prison avec sursis pour l’influenceuse Rym Renom

Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné mardi à un an de prison avec sursis probatoire de 18 mois et 25.000 euros d’amende l’influenceuse Rym Renom, jugée pour pratiques commerciales trompeuses sur le réseau social Instagram.Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du ministère public, qui avait requis en juin cinq mois de prison avec sursis et 25.000 euros d’amende. “Le tribunal a relevé que Madame Renom ne contestait pas la matérialité des faits, se retranchant derrière sa méconnaissance de la loi et qu’elle avait sincèrement regretté la promotion de pratiques illicites de chirurgie esthétique, qui constituaient les faits les plus graves, qu’elle avait assumé avoir promu sur une courte période”, a indiqué le tribunal dans un communiqué. Il a également prononcé une exécution provisoire de son jugement, contraignant la jeune femme, qui réside à Bali (Indonésie), à fixer sa résidence sur le territoire national et à faire des demandes pour pouvoir le quitter. L’influenceuse a également été condamnée à la confiscation des sommes saisies, soit 42.885 euros.  La jeune femme de 34 ans, qui compte près de deux millions d’abonnés sur le réseau social de partage de photos et de vidéos, a comparu fin juin pour avoir fait la promotion, entre mai et novembre 2022 dans les Yvelines, de divers produits (lunettes, chaussures, vêtements pour enfants, thé…) en omettant de mentionner explicitement qu’elle était rémunérée pour ses services.Elle était également jugée pour avoir publié sur Instagram des stories vantant les mérites d’injections sous-cutanées alors que ces pratiques chirurgicales n’étaient pas réalisées par un médecin ou un infirmier.Cette dernière a immédiatement interjeté appel de la décision, a indiqué à l’AFP son avocate Me Margaux Mathieu. “Nous avons un excellent dossier pour obtenir une relaxe”, a-t-elle estimé, assurant que sa cliente est “sous le choc du traitement qui a été fait de son affaire”. Dans ce dossier, Rym Renom avait été condamnée une première fois à un an de prison ferme en février. Mais l’influenceuse de 34 ans était absente à ce premier procès.Un mandat d’arrêt avait alors été émis à son encontre. Rym Renom, qui assurait ne pas avoir été informée de la tenue du procès, avait contesté le jugement.Arrêtée en mai à la descente d’un vol à l’aéroport parisien de Roissy, elle avait été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français dans l’attente de son nouveau procès.A l’audience, Rym Renom a soutenu que ses abonnés étaient en mesure de faire la distinction entre ses publications relevant de sa vie privée et celles à caractère commercial, notamment grâce à la présence de codes promotionnels.Un avis loin d’être partagé par les directions de la protection des populations (DDPP) et de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui ont mené l’enquête ayant conduit aux poursuites pénales.Concernant les injections, l’influenceuse avait reconnu qu’elle aurait dû “mieux (s’)informer” et “faire plus attention”, mais contesté toute volonté de tromperie.

Le vaste incendie de Narbonne renforcé par la météo, “après-midi difficile” prévoient les pompiers

Un vent à 75 km/h, une chaleur qui monte tandis que l’humidité faiblit, les conditions météo renforcent mardi à la mi-journée l’incendie qui ravage les abords de Narbonne depuis la veille, et présagent d’heures à venir compliquées, selon le chef des pompiers.”On sait qu’on va avoir une après-midi difficile avec des pompiers éprouvés” par le travail de la nuit, estime le colonel Christophe Magny, commandant du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aude, pointant un “risque de propagation élevé”.Pour éviter les stationnements anarchiques de nombreux camions et fluidifier le trafic routier en cette période de congés estival, l’autoroute A9, fermée depuis lundi après-midi, causant des dizaines de kilomètres d’embouteillages a été rouverte à la circulation en fin de matinée sur cet axe très emprunté.Depuis lundi 14h45, les pompiers – désormais plus d’un millier venus de toute la France, avec un renfort de quelques pompiers roumains – luttent contre un incendie qui a parcouru 2.000 hectares de forêt, à proximité directe de Narbonne et des communes environnantes, tentant de traiter “plus de 25 km de lisières” pour le contenir.Mardi dans la matinée, le paysage de Prat-de-Cets est noirci, quand les arbres ne sont pas encore en flammes: le hameau de la commune de Bages, près de Narbonne, s’est trouvé sur le passage des flammes.Le crépitement de la végétation qui continue de brûler est couvert de temps à autre par le va-et-vient des camions de pompiers, applaudis par Martine Bou, les larmes aux yeux face au sinistre.Cette retraitée assure à l’AFP avoir vu les flammes s’approcher jusqu’à une vingtaine de mètres de sa maison. “On était tous dehors, tous au bord de la route, à surveiller. Et puis, ça s’est avancé, ça s’est avancé…”, raconte-t-elle au petit matin.Ensuite, le maire est arrivé, disant “qu’il fallait tout fermer”, alors elle a “commencé à sortir les caisses pour (s)es chats, récupérer (s)es tortues, mettre le chien dans la voiture”, avant d’évacuer vers Peyriac-de-Mer et de revenir au matin. Elle s’interrompt, la gorge bloquée par un sanglot.- “toujours pas maîtrisé” -Plus d’un millier de pompiers ont lutté toute la nuit contre les flammes et cinq d’entre eux ont été “très légèrement blessés”, indique dans un communiqué publié tôt mardi matin la préfecture de l’Aude, département déjà touché par trois feux de forêt en une semaine. Ils espèrent “fixer” le feu d’ici à la fin de la journée.”L’incendie n’est toujours pas maîtrisé. C’est un incendie qui a progressé très vite, compte tenu du vent. Six maisons ont été partiellement touchées. Le feu est allé jusqu’à l’étang de Bages, aux portes du village. L’avant du feu ne progresse plus et il faut traiter les flancs, et veiller à ce qu’il ne s’élargisse pas”, a détaillé à l’AFP le préfet de l’Aude Christian Pouget.Les autorités maintiennent leur appel au confinement appliqué à plusieurs quartiers du sud de la ville de Narbonne, des villages de Bages et de Peyriac-de-Mer.Le mari de Martine Bou, Frédéric, “n’a jamais vu ça”, “des flammes de 50 ou 60 m de hauteur, facile.”- Risque toujours élevé -Depuis lundi, une forte tramontane, soufflant du nord-ouest vers le sud-est, attise le feu, “le vent va reprendre, ça va être compliqué dans l’après-midi”, anticipe également le préfet de l’Aude.Lundi, les avions bombardiers d’eau et de produits retardants se sont relayés au-dessus du brasier jusqu’à la tombée de la nuit. Une reprise des rotations des moyens aériens était attendue mardi après-midi.Le feu, parti lundi dans des circonstances inconnues, d’un domaine viticole dans le massif des Corbières, s’est vite propagé, avec des rafales soufflant à 90 km/h.La végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique atteignant 69% en juin, plus la période de canicule prolongée ces derniers jours, forme un cocktail incendiaire redoutable, selon un prévisionniste de Météo-France, Adrien Warnan.Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne pour déterminer les causes de l’incendie.Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreux automobilistes et chauffeurs de poids lourds surpris par l’incendie ont dormi dans leur véhicule. Environ 500 personnes ont été hébergées au parc des expositions de Narbonne, dans des salles communales ou gymnases à Sigean, Ferrals-des-Corbières ou Portel-des-Corbières.L’Aude a connu trois incendies en une semaine. Le 29 juin, un feu a consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, déclenché par le passage du véhicule d’un traiteur transportant sur sa remorque un barbecue mal éteint.Le week-end dernier, un nouvel incendie a parcouru 430 hectares à proximité du village de Douzens, parti d’une voiture ayant pris feu sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A61 Toulouse-Narbonne.

Le vaste incendie de Narbonne renforcé par la météo, “après-midi difficile” prévoient les pompiers

Un vent à 75 km/h, une chaleur qui monte tandis que l’humidité faiblit, les conditions météo renforcent mardi à la mi-journée l’incendie qui ravage les abords de Narbonne depuis la veille, et présagent d’heures à venir compliquées, selon le chef des pompiers.”On sait qu’on va avoir une après-midi difficile avec des pompiers éprouvés” par le travail de la nuit, estime le colonel Christophe Magny, commandant du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aude, pointant un “risque de propagation élevé”.Pour éviter les stationnements anarchiques de nombreux camions et fluidifier le trafic routier en cette période de congés estival, l’autoroute A9, fermée depuis lundi après-midi, causant des dizaines de kilomètres d’embouteillages a été rouverte à la circulation en fin de matinée sur cet axe très emprunté.Depuis lundi 14h45, les pompiers – désormais plus d’un millier venus de toute la France, avec un renfort de quelques pompiers roumains – luttent contre un incendie qui a parcouru 2.000 hectares de forêt, à proximité directe de Narbonne et des communes environnantes, tentant de traiter “plus de 25 km de lisières” pour le contenir.Mardi dans la matinée, le paysage de Prat-de-Cets est noirci, quand les arbres ne sont pas encore en flammes: le hameau de la commune de Bages, près de Narbonne, s’est trouvé sur le passage des flammes.Le crépitement de la végétation qui continue de brûler est couvert de temps à autre par le va-et-vient des camions de pompiers, applaudis par Martine Bou, les larmes aux yeux face au sinistre.Cette retraitée assure à l’AFP avoir vu les flammes s’approcher jusqu’à une vingtaine de mètres de sa maison. “On était tous dehors, tous au bord de la route, à surveiller. Et puis, ça s’est avancé, ça s’est avancé…”, raconte-t-elle au petit matin.Ensuite, le maire est arrivé, disant “qu’il fallait tout fermer”, alors elle a “commencé à sortir les caisses pour (s)es chats, récupérer (s)es tortues, mettre le chien dans la voiture”, avant d’évacuer vers Peyriac-de-Mer et de revenir au matin. Elle s’interrompt, la gorge bloquée par un sanglot.- “toujours pas maîtrisé” -Plus d’un millier de pompiers ont lutté toute la nuit contre les flammes et cinq d’entre eux ont été “très légèrement blessés”, indique dans un communiqué publié tôt mardi matin la préfecture de l’Aude, département déjà touché par trois feux de forêt en une semaine. Ils espèrent “fixer” le feu d’ici à la fin de la journée.”L’incendie n’est toujours pas maîtrisé. C’est un incendie qui a progressé très vite, compte tenu du vent. Six maisons ont été partiellement touchées. Le feu est allé jusqu’à l’étang de Bages, aux portes du village. L’avant du feu ne progresse plus et il faut traiter les flancs, et veiller à ce qu’il ne s’élargisse pas”, a détaillé à l’AFP le préfet de l’Aude Christian Pouget.Les autorités maintiennent leur appel au confinement appliqué à plusieurs quartiers du sud de la ville de Narbonne, des villages de Bages et de Peyriac-de-Mer.Le mari de Martine Bou, Frédéric, “n’a jamais vu ça”, “des flammes de 50 ou 60 m de hauteur, facile.”- Risque toujours élevé -Depuis lundi, une forte tramontane, soufflant du nord-ouest vers le sud-est, attise le feu, “le vent va reprendre, ça va être compliqué dans l’après-midi”, anticipe également le préfet de l’Aude.Lundi, les avions bombardiers d’eau et de produits retardants se sont relayés au-dessus du brasier jusqu’à la tombée de la nuit. Une reprise des rotations des moyens aériens était attendue mardi après-midi.Le feu, parti lundi dans des circonstances inconnues, d’un domaine viticole dans le massif des Corbières, s’est vite propagé, avec des rafales soufflant à 90 km/h.La végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique atteignant 69% en juin, plus la période de canicule prolongée ces derniers jours, forme un cocktail incendiaire redoutable, selon un prévisionniste de Météo-France, Adrien Warnan.Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne pour déterminer les causes de l’incendie.Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreux automobilistes et chauffeurs de poids lourds surpris par l’incendie ont dormi dans leur véhicule. Environ 500 personnes ont été hébergées au parc des expositions de Narbonne, dans des salles communales ou gymnases à Sigean, Ferrals-des-Corbières ou Portel-des-Corbières.L’Aude a connu trois incendies en une semaine. Le 29 juin, un feu a consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, déclenché par le passage du véhicule d’un traiteur transportant sur sa remorque un barbecue mal éteint.Le week-end dernier, un nouvel incendie a parcouru 430 hectares à proximité du village de Douzens, parti d’une voiture ayant pris feu sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A61 Toulouse-Narbonne.

Les médecins hospitaliers réclament la revalorisation promise des astreintes

Les médecins hospitaliers, qui multiplient les astreintes pendant l’été pour assurer le fonctionnement de l’hôpital pendant les vacances, s’inquiètent de ne pas voir venir la revalorisation de celles-ci, promise pour le 1er juillet, ont indiqué mardi les syndicats.”Le gouvernement a-t-il oublié son engagement de revalorisation transitoire des astreintes prévue pour le 1er juillet, alors que cette revalorisation aurait dû être effective depuis 2024?”, ont demandé les syndicats Actions Praticiens Hôpital, Avenir Hospitalier et Confédération des praticiens hospitaliers.”Nous attendons toujours le texte qui viendra enfin valider cette reconnaissance sur l’engagement des praticiens hospitaliers pour leur travail de nuit et de week-end”, ont-ils indiqué.Les médecins hospitaliers font leurs astreintes à domicile, et peuvent être appelés par leur service à tout moment, pour un suivi à distance ou pour se rendre à l’hôpital pour une intervention.Ces astreintes sont aujourd’hui rémunérées par des forfaits qui peuvent varier selon les établissements et leur organisation, de 40 euros (tarif de base pour une nuit d’astreinte) à 190 euros (tarif maximum lorsqu’il y a eu déplacement).La revalorisation promise est de 30 ou 50% selon le cas.Elle avait été décidée par François Braun, ministre de la Santé du gouvernement Borne. Mais en raison de l’instabilité gouvernementale, la mesure n’a jamais été appliquée, malgré son intégration dans le budget de la Sécu 2024.Après le dépôt d’un préavis de grève par les praticiens hospitaliers au printemps, le gouvernement avait finalement promis de publier les arrêtés nécessaires – non parus encore – pour que la hausse soit effective dès le 1er juillet.Dans leur communiqué, les syndicats réclament par ailleurs “l’ouverture immédiate” d’un groupe de travail sur le temps de travail additionnel des médecins. Selon eux, les heures de travail des médecins hospitaliers au delà des 48h par semaine (seuil maximal réglementaire) sont moins payées que leurs heures pendant le temps de travail ordinaire.Les revendications des médecins hospitaliers illustrent la tension dans un système de soins confronté à une augmentation inexorable de ses dépenses et de son déficit.Chez les libéraux, médecins, kinés, dentistes, pharmaciens, ont manifesté le 1er juillet pour dénoncer des gels d’augmentations tarifaires pourtant dûment programmées, en raison du dérapage des dépenses de santé sur les premiers mois de l’année.

Bayrou renforce le rôle des préfets au nom de la “proximité” de l’Etat

François Bayrou a annoncé mardi à Chartres un renforcement du rôle des préfets, représentants de l’Etat dans les départements et les régions, afin de rendre les politiques publiques plus proches et plus lisibles dans ces territoires et tenter de faire au passage des économies.Les préfets de département vont avoir “désormais la responsabilité de coordonner, de fédérer, de faire travailler ensemble tous ceux qui agissent au nom de l’Etat”, a résumé devant la presse le Premier ministre, après avoir échangé avec l’ensemble des préfets et les secrétaires généraux des ministères.”C’est le retour de l’Etat, un Etat fort au niveau local”, résume une source gouvernementale.Cette réforme est aussi “un moyen de rendre la dépense publique plus efficace, plus cohérente”, a souligné M. Bayrou, qui doit présenter mardi prochain son plan de redressement des finances publiques.Accompagné de plusieurs ministres, dont Bruno Retailleau (Intérieur), Catherine Vautrin (Santé et Travail) et Amélie de Montchalin (Comptes publics), le chef du gouvernement a auparavant rendu hommage au préfet et résistant Jean Moulin, qui occupa son dernier poste en Eure-et-Loir.Le président Emmanuel Macron avait enjoint en mars 2024 aux hauts fonctionnaires de “simplifier plus vite” l’action publique. “Le préfet de département doit être un patron de l’Etat”, avait-il insisté.Le pouvoir des préfets est notamment régi par un décret datant du 29 avril 2004, qui va être modifié et présenté en Conseil des ministres la “dernière semaine de juillet”, a précisé M. Bayrou. Dans son premier article, le préfet sera “garant de la cohérence” de l’action de l’Etat et “coordonnera” l’action territoriale des établissements publics.- “Souplesse” -Il s’agit de donner la capacité aux préfets “de mener avec le plus de souplesse possible des politiques territoriales adaptées aux besoins”, en tenant compte des différences entre les territoires, grâce à une “organisation plus lisible et mieux coordonnée”, alors que la création des grandes régions, la multiplication des interlocuteurs ont “éloigné” les lieux de décision des citoyens, explique une source gouvernementale.Cette “déconcentration” va “conforter” le département comme “échelon de référence” pour la mise en oeuvre des politiques publiques, souligne-t-elle.”Quand il y a des normes stupides ou qui ne correspondent pas à la vie du terrain, on peut déroger à ces normes. Pour ça aussi, il faudra que les préfets soient protégés dans l’exercice de cette liberté”, a pointé le Premier ministre.Les prérogatives “managériales” des préfets vont être renforcées: ils seront associés à la nomination des chefs de services de l’Etat, hors ceux nommés en Conseil des ministres, ainsi que des responsables des opérateurs publics, et contribueront à leur évaluation annuelle.Le préfet sera désormais le “délégué territorial” de l’ensemble des opérateurs, et non plus de quelques-uns seulement. Un récent rapport du Sénat relevait des carences dans la “capacité de pilotage” de ces agences, et recommandait d’en confier la tutelle aux préfets.Au nom d’une “plus grande proximité”, le préfet donnera un “avis préalable, systématique” sur les implantations de services au public, y compris la carte scolaire, les finances publiques et l’offre de soins.- Dépenses de personnel -Le préfet aura aussi le pouvoir de “réorienter un certain nombre de dépenses, par exemple de personnel qui appartiennent à telle ou telle agence”, a précisé M. Bayrou.La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis de fusionner ou supprimer “un tiers” des opérateurs, escomptant en tirer 2 à 3 milliards d’euros d’économies d’ici à 2027, ce que conteste le rapport sénatorial qui ne chiffre les gains qu’à 540 millions d’euros.Dans ce cadre, le pouvoir de dérogation du préfet, rendu possible depuis 2020 mais circonscrit à un nombre limité de matières, sera “élargi”. Il sera amené par exemple à privilégier les appels à projets locaux, et pourra boucler financièrement de “manière plus souple” les projets d’intérêt local.Le Sénat a adopté le 11 juin une proposition de loi qui vient préciser, renforcer ou créer toute une panoplie de ces “dérogations” pour autoriser plus facilement certains projets, adapter certaines “normes”, “favoriser” l’accès à certaines aides publiques ou “alléger” certaines démarches administratives, sous conditions.

Coup d’envoi de la haute couture à Paris, Schiaparelli et Iris van Herpen rêvent d’ailleurs

Entre le futur et les fonds marins, Schiaparelli et Iris van Herpen ont des envies d’ailleurs pour cette semaine de la haute couture, encore et toujours marquée par le chassé-croisé des directeurs artistiques. Schiaparelli a ouvert le bal lundi avec une collection automne-hiver 2025-2026 intitulée “Retour vers le futur”, avec des codes empruntés aux années 1940. Une impressionnante robe à volants noirs et blancs, de longues robes du soir sculpturales, des tailleurs élégants presque trop sages ou encore un manteau taillé comme un rectangle sans manche, au col montant à plumes et brodé d’une grosse fleur argentée, composent ce vestiaire. Le tout dans des tons blanc, noir et argenté, avec quelques touches de rouge vif. Une robe rouge avec un buste de femme moulé sur le dos et accompagné d’un collier en forme de coeur humain, tout en strass rouge, reproduisant les pulsations a été le clou du spectacle.Organisé au Petit Palais, ce nouveau show de l’Américain Daniel Roseberry a réuni un parterre de stars, dont la rappeuse Cardi B qui a fait sensation avec une robe noire ultra-moulante à l’immense encolure ornée de longues franges perlées et un corbeau vivant posé sur ses mains gantées. – Sous l’océan -De retour au calendrier après un an d’absence, Iris van Herpen a proposé une descente dans les fonds marins, avec la méduse comme élément central.Un défilé spectaculaire baptisé “Sympoiesis”, où des lasers donnaient l’impression de modeler ses créations à mesure qu’elles défilaient. La Néerlandaise a présenté des robes moulantes imitant des écailles ou des algues, les queues ondulantes et les nageoires de poissons tropicaux, dans une palette aux tons verdâtres, bleu marine, noir et argent, comme dans les profondeurs abyssales.Le Camerounais Imane Ayissi s’est aventuré du côté de la nature avec une collection appelée “Ikorrok”, qui signifie “un jardin laissé en jachère” dans la langue Ewondo. Le créateur a notamment mis à l’honneur le raffia, sous forme de franges ou bien de grosses fleurs, les imprimés fleuris ou encore des insectes en perle sur ces robes et tailleurs pantalon pour la plupart haut en couleurs.Dans la soirée, l’Italien Giambattista Valli a conclu cette première journée avec une collection très aérienne, avec des robes en tulles, voiles et drapés sur lesquelles s’invitent de grosses roses en tissu et qui se déclinent dans des tons pastels tels “des sorbets touchés par le soleil”, selon la note d’intention.Juste avant le défilé, le couturier s’était vu remettre les insignes d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture Rachida Dati.- Chaises musicales -Confronté à un contexte économique incertain, le secteur du luxe multiplie les changements de direction artistique pour relancer sa croissance. Une dynamique de chaises musicales qui imprime fortement cette édition, dont le temps fort sera le dernier défilé de Demna pour Balenciaga, mercredi midi.Après dix ans à sa tête, le Géorgien de 44 ans, au style iconoclaste, va prendre la direction artistique de Gucci dont les contre-performances plombent l’activité de Kering, qui possède aussi Balenciaga.Il est remplacé par l’Italien Pierpaolo Piccioli qui présentera sa première collection en octobre.Mercredi marquera également les débuts, chez Maison Margiela de Glenn Martens, qui succède à John Galliano. Mardi, Chanel présentera pour la dernière fois une collection imaginée par son studio de création, la cinquième depuis le départ de Virginie Viard en juin 2024. Nommé en décembre, son successeur, Matthieu Blazy, dévoilera sa première collection en octobre. Jusqu’à jeudi, 27 maisons présentent leurs créations, parmi lesquelles Elie Saab, Armani Privé, Aelis, Viktor&Rolf, Adeline André ou encore le couturier syrien Rami Al Ali, qui intègre le calendrier officiel.Cette semaine compte aussi quelques absences remarquées, à commencer par Dior. Après un premier défilé Homme particulièrement suivi le 27 juin, Jonathan Anderson réserve sa première collection haute couture pour janvier 2026.Jean Paul Gaultier manque également à l’appel, puisque le tout nouveau directeur artistique de la griffe, le Néerlandais Duran Lantink fera ses débuts en octobre.

Prison de Condé-sur-Sarthe: Michaël Chiolo fait appel de sa condamnation à la perpétuité incompressible

Les avocats de Michaël Chiolo, condamné à une peine de réclusion à perpétuité incompressible pour tentative d’assassinat contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) en mars 2019, ont décidé mardi d’interjeter appel.”On fait appel”, a indiqué à l’AFP Me Romain Ruiz, un des avocats de Michaël Chiolo.La perpétuité incompressible ou “perpétuité réelle” est la peine maximale prévue par le code pénal.La présidente de la cour d’assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels, a justifié lundi soir la période de sûreté incompressible de Michaël Chiolo en expliquant que l’ancien sympathisant néonazi, converti à l’islam radical en prison, était en état de récidive légale.Michaël Chiolo, 33 ans, a déjà été condamné à l’âge de 20 ans à une peine de 30 ans de réclusion “pour des actes ayant entraîné la mort d’un homme”, a rappelé la présidente, en allusion à son premier crime commis en 2012 : un enlèvement et une séquestration, suivis de mort, contre un homme de 89 ans, ancien résistant.L’auteur de l’agression contre les deux surveillants de Condé-sur-Sarthe s’est “montré incapable de dire qu’il ne recommencerait pas”, a déploré la présidente qui a relevé la “dangerosité criminologique constante” du condamné durant le procès.”Nous avons cherché des éléments de personnalité en sa faveur, nous n’en avons trouvé aucun”, avait affirmé l’avocate générale du parquet national antiterroriste (Pnat) lors de ses réquisitions.Sa “capacité d’évolution est quasi inexistante”, avait tranché la magistrate. “Aucune autre peine que la peine maximale n’est envisageable”, avait-elle estimé.Avant Michaël Chiolo, seuls deux hommes liés à la mouvance jihadiste ont été condamnés à une peine de perpétuité incompressible en France: Salah Abdeslam, l’un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Brahim Aouissaoui, l’auteur de l’attentat de la basilique de Nice, qui a fait trois morts, le 29 octobre 2020.D’autres jihadistes ont été condamnés à cette peine rarissime mais tous étaient présumés mort en zone irako-syrienne lorsqu’elle a été prononcée.La réclusion à perpétuité incompressible a été introduite dans le code pénal en février 1994 pour les auteurs de meurtre avec viol, torture ou acte de barbarie sur des mineurs. Elle est prévue pour des actes terroristes depuis juin 2016 si la gravité des faits, la personnalité de leur auteur et sa dangerosité le justifient.

Gers: un réseau de voleurs démantelé, onze tableaux de Bernard Buffet restitués

Un réseau de cambrioleurs, qui avaient volé onze tableaux de Bernard Buffet chez un particulier dans le Gers fin 2024, a été démantelé la semaine dernière, a-t-on appris mardi auprès du parquet d’Auch et de la gendarmerie.Le 1er juillet à Marseille et dans les environs, “six personnes de nationalité française ont été interpellées et mises en examen pour vol en bande organisée, association de malfaiteurs et recel”, a détaillé la procureure d’Auch Clémence Meyer.Le vol remonte au 29 décembre, dans la maison d’un collectionneur privé dans le bourg de Condom, dans le Gers. Arrivés dans deux véhicules, sans commettre d’effraction, quatre cambrioleurs s’emparent de onze tableaux du peintre et graveur expressionniste Bernard Buffet, un butin estimé à 715.000 euros.”Le propriétaire était présent, mais il est resté caché pendant la durée du cambriolage”, a précisé la magistrate, qui a ouvert une information judiciaire.Les tableaux ont été restitués au collectionneur la semaine dernière.Selon une source proche de l’enquête, les malfaiteurs n’étaient pas spécialisés dans le vol d’œuvres d’art, “c’est un vol d’opportunité”.”C’est assez rare de retrouver à la fois des tableaux volés de cette valeur, et d’interpeller tous les auteurs des faits”, a fait remarquer cette source.Les voleurs cherchaient à écouler les tableaux quand ils ont été arrêtés à l’issue de l’enquête menée par les gendarmes de la section de recherche de Toulouse, la brigade de recherche d’Auch et l’Office de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC).Lors de leur interpellation par le GIGN, les enquêteurs ont récupéré les tableaux et saisi des armes de poings, un compteur de billets, des cagoules, des talkie-walkies, des téléphones jetables, ainsi que les véhicules utilisés lors du cambriolage.Quatre des six malfaiteurs ont été placés en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire. Certains d’entre eux “avaient des antécédents judiciaires”, a précisé la procureure d’Auch.

En Sierra Leone, le cri de désespoir des îles englouties par l’océan

De l’eau jusqu’aux genoux, Hassan Kargbo montre l’immensité de l’océan devant lui, au large de la Sierra Leone: “Ici, c’était ma maison et là le terrain de foot et tellement d’autres habitations… L’océan a tout détruit”, lâche-t-il. En à peine cinq ans, ce pêcheur a tout perdu de sa vie passée, engloutie par le réchauffement climatique qui menace des millions de personnes dans le pays. “Je ne crois pas du tout que Nyangai va survivre”, lance M. Kargbo, 35 ans, contemplant avec résignation ce qui reste de son île. “L’île est engloutie, morceaux par morceaux…”   Nyangai, dans l’archipel des Tortues, est inéluctablement en train de disparaître face à la montée des eaux, qui frappe de plein fouet ses habitants exténués. Considérés comme les premiers déplacés climatiques de Sierra Leone, ils ont déjà plusieurs fois perdu leurs biens et déménagé à l’intérieur de l’île.  Une équipe de l’AFP a pu se rendre dans plusieurs îles de cet archipel des Tortues pour constater les ravages de la montée des eaux.  A sept heures de pirogue et de mer agitée de Freetown, la capitale sierra-léonaise, ce qui demeure de l’île en sursis de Nyangai apparaît finalement, cernée par l’océan et des colonies de pélicans. Le paysage de plage de sable blanc et mer turquoise semble paradisiaque. Mais il porte aussi en lui la désolation: palmiers arrachés jusqu’aux racines par la force du vent et des vagues, branchages et débris jonchant la plage, sacs de sable servant de dérisoires remparts, meubles abandonnés par des déplacés.  En moins de 10 ans, la surface de l’île a été divisée par trois et ne mesure plus qu’environ 200 mètres de long sur 100 mètres de large. Depuis trois ans, la majeure partie a été submergée. Vu du ciel, l’inexorable engloutissement est édifiant: il ne reste qu’un îlot entouré de pirogues de pêcheurs, où des cabanes faites de tôles et de chaume sont agglutinées. – “Vulnérable” -Des centaines de personnes ont dû quitter l’île ces dernières années à cause des inondations.Il y a dix ans, Nyangai comptait encore un millier d’habitants. Les chefs communautaires estiment à moins de 300 aujourd’hui le nombre d’habitants qui s’entassent sur ce qu’il reste de l’île.Plus de deux millions de personnes vivant le long des côtes de Sierra Leone sont menacées par la montée du niveau des océans, selon une étude menée en juin 2024 par l’Agence nationale sierra-léonaise de gestion des catastrophes (NDMA) et l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), principal organisme international de surveillance des déplacements internes. Ce pays d’Afrique de l’Ouest aux huit millions d’habitants est l’un des plus menacés au monde par le réchauffement, et sa zone côtière “est très vulnérable”, souligne cette étude, qui pointe aussi un appauvrissement des populations, dont la sécurité alimentaire et la santé se sont dégradées avec la promiscuité grandissante.A Nyangai, l’eau potable fait défaut à cause de la salinité des sols. Des dizaines de jeunes enfants désoeuvrés sillonnent l’île ou jouent sur la plage.”Cette île était très grande, elle allait jusque là-bas”, se lamente Amidou Bureh, 60 ans, pêcheur et chef communautaire à Nyangai, en montrant l’océan depuis la plage. “On avait beaucoup de manguiers, de cocotiers, on avait une forêt, mais ces dernières années l’océan a tout détruit…”  “L’eau avance et nous détruit, nous et nos biens! Cela devient très difficile de vivre ici, on souffre beaucoup, nous avons besoin d’aide!”, crie-t-il soudain à pleins poumons, déplorant que les visites d’officiels et d’organisations internationales n’aient pas apporté d’aide concrète, à part recommander aux habitants de partir ailleurs. Par deux fois, Hassan Kargbo et sa famille ont tout perdu et dû reconstruire leur maison à Nyangai. Mais la mer menace à nouveau. “Je ne gagne pas beaucoup avec mon métier de pêcheur, et cela m’a coûté beaucoup trop d’argent d’acheter du bois et de la tôle ondulée à chaque fois que j’ai dû construire une nouvelle maison. Vivre sur cette île, c’est très stressant… je ne veux plus continuer comme cela”, dit-il. Alors, il a pris sa décision, et se prépare à déménager sur l’île de Sei, où le relief est moins plat.- “Une catastrophe” -Un matin à Nyangai, l’habitation de Mohamed Kamara, 19 ans, en première ligne sur la plage, a encore subi les assauts du climat lors d’une nuit de vents, pluies violentes et vagues submergeant la plage constatée par l’équipe de l’AFP.Les cabanes autour de sa maison sont presque toute éventrées, les trous comblés avec des bâches et des planches. Des aliments et instruments de cuisine sont posés en hauteur sur les avancées des toits pour éviter d’être emportés. Dans la petite cour de la famille de M. Kamara, au sol de sable détrempé, plusieurs femmes s’affairent à ranger le désordre de la nuit: bassines renversées, vêtements détrempés, objets en plastique cassés, morceaux de filets de pêche.Fin février, des arbres arrachés par la tempête sont même tombés, sans faire de blessés. “On a perdu tellement de choses, de biens, d’argent; on a fait appeler une équipe d’urgence à Freetown mais personne n’est venu… alors on a fait de notre mieux pour nous sauver nous-mêmes”, lâche le jeune père de famille.Après sept ans de lutte contre l’océan, Mohamed Kamara et sa famille sont épuisés. Ils ont décidé de partir “cette année”, vers la capitale ou une autre grande ville. “On a trop souvent souffert ici”, confie-t-il.   “Ce qui est en train de se passer dans ces îles est une catastrophe, et c’est bien au-delà de l’urgence”, souligne dans un entretien à l’AFP le ministre sierra-léonais de l’Environnement et du Changement climatique Jiwoh Abdulai. “C’est très douloureux parce que nos concitoyens sont en première ligne et gravement touchés par quelque chose dont ils ne sont en aucun cas responsables”. A plusieurs heures de pirogue de Nyangai, l’érosion des côtes de Plantain, une autre île de l’archipel des Tortues déjà en grande partie emportée par l’océan, est impressionnante. Le 23 juillet 2023, la montée des eaux a failli provoquer une tragédie: tôt ce matin-là, la mer et les vagues ont littéralement emporté une partie du bâtiment abritant l’école, située en bordure de plage et où les enfants étudiaient la veille.  L’école est toujours dangereusement perchée sur la berge ravagée. Des classes ont été condamnées mais les 355 élèves ont encore cours dans ce bâtiment. “Nous n’avons pas d’autre option pour les enfants”, raconte avec beaucoup d’émotion Ousmane Kamara, directeur de l’école et également imam dans l’île. – Survie -Se tenant sur la berge effondrée, il montre à l’horizon un petit îlot bordé par l’océan: jusqu’à un passé récent, les deux îles n’en formait qu’une. “Ici, il y avait plus de 300 maisons avant, mais tout a été emporté”, renchérit Moussa Kanu, chef communautaire, en montrant l’océan séparant désormais les deux îlots. “Notre communauté se bat avec courage pour sa survie!”, crie presque le directeur.Face à lui, une forme noyée par l’eau surnage: le sommet du minaret de l’ancienne mosquée, elle aussi submergée.Le bâtiment investi comme nouvelle mosquée juste à côté sur la plage est remblayé régulièrement de blocs de pierres et de bois pour prévenir son grignotage – des efforts bien dérisoires face aux assauts de l’océan.    “Tous les jours, on se demande si la mosquée ne va pas s’effondrer sur nous”, souffle M. Kamara. Plantain, qui hébergeait des milliers de personnes, a perdu de la terre et des habitants depuis des décennies à cause de la montée des eaux. L’île a été un carrefour pour le commerce, l’agriculture, la pêche et le transport maritime, ainsi qu’un lieu touristique, notamment pour la visite de ruines témoignant de la traite des esclaves. Mais les écoles, marchés et maisons ont été peu à peu submergés. Ceux qui n’ont pu partir faute d’argent ont dû se replier à l’intérieur de l’île et y sont aujourd’hui à nouveau menacés. Mais nombre d’habitants continuent d’espérer que le gouvernement trouvera une solution pour sauver leur île et leur histoire.”Beaucoup d’îles sont gravement menacées” par la montée des eaux à travers le pays, souligne l’expert environnemental sierra-léonais Joseph Rahall, fondateur de l’ONG Green Scenery. Il ne donne “pas plus de dix à quinze ans” à l’archipel des Tortues “pour disparaître complètement”. – Disparition d’une culture -Cette crise climatique engendre aussi des conséquences sociales et culturelles dramatiques pour la Sierra Leone. “Ces pêcheurs qui vont être relocalisés ne pourront peut-être plus exercer leur activité, ils ne transmettront plus cette culture de la mer”, regrette M. Rahall. “Le changement climatique n’affecte pas seulement les gens, leurs vies, l’économie, mais aussi les traditions, la culture, la manière de faire du commerce: tout disparaît”. Pour le ministre de l’Environnement, il est clair que “ces populations ont besoin d’aide”. “Nous devons évacuer ces populations de ces îles et nous essayons de mobiliser des ressources pour le faire”, martèle-t-il. Mais il pointe le défi financier que représente cette relocalisation dans un pays déjà très fragile au niveau économique et sanitaire, où le changement climatique a aussi “un effet dévastateur sur le budget” de l’État. Nombre d’habitants de Nyangai et Plantain ont dit à l’AFP se sentir “abandonnés” par les autorités face à l’inéluctable, loin au milieu de l’océan. “Nous n’avons reçu aucune aide financière pour déménager”, déplore ainsi Hassan Kargbo.L’appel mélodieux du muezzin pour la prière de fin d’après-midi résonne sur la petite île de Nyangai.Amidou Bureh contemple l’océan qui engloutit sa vie. “Je suis né à Nyangai, j’ai grandi ici, c’est le seul endroit que je connaisse”, confie-t-il. “On a peur que l’océan nous détruise, mais moi, je n’ai l’intention d’aller nulle part ailleurs, parce qu’ici c’est chez moi.”  Â