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Péchier se dit toujours innocent mais admet la présence d’un empoisonneur

Pendant huit ans d’enquête, il a tout contesté, jusqu’à la réalité des empoisonnements. A mi-parcours de son procès, l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier continue à se dire innocent, mais admet désormais qu’un empoisonneur a bien sévi à Besançon, au moins pour certains cas.Sur 30 “événements indésirables graves”, dont 12 mortels, qu’il est accusé d’avoir volontairement provoqués dans deux cliniques entre 2008 et 2017, la cour d’assises du Doubs en a examiné 16 depuis le début de ce long procès le 8 septembre.Et parmi eux, neuf résultent d’un acte malveillant, a admis l’accusé au fil des audiences, tout en maintenant qu’il n’a rien à voir avec ces faits. Il reste 14 cas suspects à examiner d’ici à la fin du procès le 19 décembre.Comment expliquer un arrêt cardiaque, phénomène normalement exceptionnel lors d’une opération? Par le hasard, un choc allergique, un syndrome rarissime, ou l’injection volontaire d’un produit toxique? Les débats devant la cour tournent parfois au casse-tête médical. D’autant que l’enquête judiciaire a démarré près de 10 ans après les cas les plus anciens, si bien que certains éléments de preuve – seringues, flacons ou poches de perfusion – n’ont pas été conservés. Conséquence: si certains experts appelés à la barre concluent à l’empoisonnement, d’autres sont moins catégoriques, une faille que la défense tente d’exploiter. – “Pas d’importance” -“Qu’est-ce que ça vous coûte de reconnaître un empoisonnement?”, s’est agacé le 22 octobre Julien Vernet, avocat d’une patiente victime d’un arrêt cardiaque en 2012. “Il y a d’autres théories à mettre en avant”, a rétorqué Frédéric Péchier. Parfois, la position de l’accusé semble floue, comme sur cet arrêt cardiaque en 2011, où il a d’abord admis à la barre la piste malveillante, puis est revenu, moins d’une heure plus tard, à celle d’un choc allergique. A la présidente qui lui fait observer ce revirement, il concède: “alors je l’ai reconnu, si vous voulez!”. “Ca n’a pas d’importance”, tranche son avocat, Randall Schwerdorffer. Dans plusieurs cas cependant, la défense admet explicitement la réalité d’un acte malveillant. L’accusé, qui au début de l’enquête jugeait “totalement aberrante l’idée de polluer une poche”, a expliqué qu’il avait finalement été convaincu par les explications des experts. “Je suis convaincu qu’il y a un empoisonneur dans cette clinique, j’en suis certain”, confie aux journalistes Me Schwerdorffer. “La seule question que je me pose toujours, c’est: qui est-ce?”, ajoute l’avocat, qui a tenté d’orienter les débats vers un autre coupable possible, l’anesthésiste Sylvain Serri.- “Le masque tombe” -L’accusation et les parties civiles voient dans la nouvelle position de l’accusé une incohérence.  Pour l’avocate générale Christine de Curraize, c’est parce que Frédéric Péchier s’est senti “acculé” qu’il a consenti à ce revirement partiel.”Le masque tombe”, analyse Frédéric Berna, qui défend plusieurs parties civiles. L’accusé, selon lui, “se sent obligé de reconnaître” la piste de l’empoisonneur dans les cas où “il n’a pas réussi à faire disparaître les poches (de perfusion) qui sont les armes du crime”. “Il nous a promis pendant 8 ans et demi qu’il allait démontrer qu’on racontait n’importe quoi, que c’était des accidents (…), et puis au fur et à mesure de ce dossier, il reconnaît quasiment deux empoisonnements sur trois. Donc la crédibilité de l’accusé, elle est totalement partie en fumée”, fustige-t-il.Pour la défense, en revanche, Me Schwerdorffer met en garde contre un “procédé intellectuel assez tordu”, voire “machiavélique”, qui consisterait à dire que “si Frédéric Péchier ne reconnaît pas les empoisonnements, c’est qu’il est l’empoisonneur”.Un empoisonneur, observe l’avocat, dont les motivations restent mystérieuses, aucune des deux thèses avancées par les enquêteurs n’étant crédible à ses yeux: ni celle d’un “pompier pyromane” qui s’en prendrait à des malades pour voler ensuite à leur secours, ni celle d’un médecin qui empoisonnerait des patients pour nuire à certains collègues.Pour l’avocat de l’ex-anesthésiste, “on n’est peut-être pas sur la bonne personne”. “C’est peut-être aussi pour ça qu’on a tellement de difficultés pour trouver des mobiles à Frédéric Péchier”.

Outre-mer: le Sénat s’attaque au projet de loi contre la “vie chère” et craint un rendez-vous manqué

Érigée comme “urgence” par Sébastien Lecornu, la situation économique en Outre-mer fait l’objet d’un projet de loi contre la “vie chère” examiné mardi au Sénat, qui l’adoptera sans enthousiasme avec la crainte qu’il suscite la “déception” des territoires ultramarins.Les débats ont été ouverts dans l’après-midi à la chambre haute par la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou qui a promis de se muer en “ministre de la lutte contre les abus et les ententes qui pèsent sur le portefeuille de nos compatriotes ultramarins”.C’est tout l’objet de ce texte de loi qui entend défendre le pouvoir d’achat, la transparence et la transformation économiques des territoires d’Outre-mer, en réponse notamment aux manifestations qui ont secoué la Martinique à l’automne 2024.Les chiffres sont alarmants. Selon l’Insee, l’écart de prix pour les produits alimentaires peut atteindre jusqu’à 42% entre les territoires d’Outre-mer (Guadeloupe et Martinique en tête) et la France métropolitaine. En Guadeloupe, les prix alimentaires ont bondi de 35% en dix ans. – Budget contraint -Un vote des sénateurs est prévu au plus tôt dans la nuit de mardi à mercredi, avant la transmission de ce projet de loi à l’Assemblée nationale.Son adoption ne fait guère de doute, mais l’enthousiasme a déserté l’hémicycle, quasiment unanime pour regretter les angles morts du texte et son manque “d’ambition”.”Il convient de ne pas donner de faux espoirs, qui engendreront bientôt d’amères déceptions chez nos concitoyens ultramarins”, a noté Micheline Jacques, sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy et rapporteure d’un projet qu’elle qualifie “d’outil de communication”.Le constat est le même dans les rangs socialistes, où le sénateur de Guadeloupe et ancien ministre des Outre-mer Victorin Lurel redoute une occasion manquée. “Ce pourrait être un grand texte s’il y avait une vraie volonté gouvernementale derrière. Mais malheureusement, Bercy a repris la main” dans un contexte de dérapage budgétaire, affirme-t-il à l’AFP.Naïma Moutchou a assumé le “choix” du gouvernement de ne pas s’inscrire “dans le champ social et budgétaire”, estimant que la question des “revenus” devait se résoudre “dans la durée”.- Mesures phares rejetées -Signal fort des réserves du Sénat vis-à-vis de ce projet de loi, les sénateurs ont supprimé l’une de ses mesures phares: l’exclusion des frais de transport du calcul du seuil de revente à perte (SRP), c’est-à-dire la limite de prix en-dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné.Une baisse de ce seuil devait permettre, espère le gouvernement, une diminution des prix en rayon, notamment pour les produits de première nécessité. Mais les sénateurs craignent qu’une telle mesure ne favorise plutôt la position dominante des gros distributeurs.Autre point majeur de crispation au Sénat, la mise en place d’un mécanisme de “péréquation” pour réduire les “frais d’approche” (transport, taxes…) des produits de première nécessité, particulièrement élevés en Outre-mer. Là encore, le gouvernement n’a pas convaincu, refusant d’associer l’État à ce nouveau mécanisme censé réunir les distributeurs et les entreprises de fret maritime. Même le chef du groupe macroniste François Patriat a soulevé “un vrai désaccord de fond”, estimant que ce refus allait à l’encontre de “la parole donnée” aux territoires ultramarins. Résultat: le Sénat a supprimé la mesure… Et Mme Moutchou a fini par reconnaître: “Le projet de loi risque quelque peu d’être vidé de sa substance”.Les sénateurs ont tout de même soutenu le renforcement du “bouclier qualité-prix” (BQP), qui fixe le prix d’un panier de produits de première nécessité, et visera désormais une réduction effective de l’écart de prix avec l’Hexagone et non plus une simple modération. Les sénateurs ont aussi souhaité confier aux préfets des Outre-mer la possibilité de réguler temporairement les prix en cas de crise, comme une catastrophe naturelle. Une mesure similaire plus spécifique au prix des eaux en bouteille, problématique centrale en Outre-mer, a également été votée.Le texte intègre également tout un volet relatif à la transparence, avec plusieurs exigences imposées aux entreprises en matière de transmission de données sur leurs marges et leurs comptes, assorties pour certaines de sanctions. 

Budget: tir de barrage contre la taxe Zucman avant son examen en fin de semaine

Le gouvernement a martelé mardi son opposition à la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, y compris dans sa version “allégée” si elle touche à l’outil professionnel, prélude au bras-de-fer qui se jouera d’ici à la fin de semaine avec les socialistes sur le budget et la fiscalité.”Vous pouvez l’appeler taxe Zucman ou taxe Zucman +light+, à partir du moment où ça touche à l’appareil productif, aux usines ou aux grandes startups qui créent de l’innovation, nous serons contre”, a insisté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.”Pour rien au monde, on ne doit toucher au patrimoine professionnel”, a insisté selon des participants le Premier ministre Sébastien Lecornu lors de la réunion du groupe LR à l’Assemblée à laquelle il a assisté mardi. En pleine discussion budgétaire, le ton monte entre le PS et le gouvernement sur la question de cette taxe dans sa version initiale ou “allégée”. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a de nouveau menacé l’exécutif de censure s’il n’évoluait pas. “Personne n’est en position de lancer des ultimatums”, a répondu Mme Bregeon alors que le chef des députés Modem Marc Fesneau a exprimé sa “lassitude” vis-à-vis des “oukazes” du PS.”Il ne faut pas que les compromis soient des compromissions”, a complété Sébastien Lecornu devant les députés LR.Aucun groupe ne dispose d’une majorité, même relative, à l’Assemblée et la discussion budgétaire n’a pu être entamée que grâce à la non-censure des socialistes en échange d’une suspension de la réforme des retraites. – “Pâtisserie allégée” -La taxe proposée par l’économiste Gabriel Zucman prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions d’euros. Face aux critiques, notamment sur l’inclusion de l’outil professionnel dans cette taxe, le PS a proposé une alternative : un impôt minimum de 3% à partir de 10 millions d’euros de patrimoine, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales. Cette version rapporterait cinq à sept milliards d’euros selon le PS, soit deux fois moins que ce qu’il attendait de la taxe Zucman.Elle n’aura déjà ni le soutien de LR, ni du RN. “Une pâtisserie allégée reste une pâtisserie”, a résumé le rapporteur général du Budget Philippe Juvin (LR). La taxe Zucman, c’est “non, ni light ni hard ni rien du tout”, a renchéri Marine Le Pen, affirmant qu’elle touchait “beaucoup plus de personnes” que la version d’origine.- “Plus un objet” -Le bloc macroniste ne se montre pas plus ouvert. Au cours d’une réunion des députés Renaissance mardi matin, l’ensemble des intervenants se sont dits hostiles à une taxe Zucman, dans une version “allégée” ou pas, selon des participants interrogés par l’AFP.Pour la porte-parole du groupe MoDem Perrine Goulet, tant que les socialistes seront “arc-boutés sur les biens professionnels, il n’y aura pas de vote, on votera contre”. Elle a invité les socialistes à proposer “autre chose” et rappelé que son groupe avait mis sur la table une proposition d’impôt sur la fortune non productive.Selon le député Renaissance Paul Midy, “il y a d’autres pistes” sur la fiscalité des plus riches, notamment sur les holdings, que le gouvernement pourrait négocier dans les prochains jours avec le PS.Sous couvert d’anonymat, un cadre socialiste admet que la taxe Zucman, tout comme sa version dite “allégée”, “ça ne va pas passer”, mais il dit croire à un “amendement de compromis”. “On peut imaginer un amendement où on a une taxe sur la fortune financière qui soit différentielle, avec un certain nombre d’exclusions sur le patrimoine professionnel, mais pour pallier ces exclusions on frappe les holdings”, imagine-t-il.Auprès de l’AFP, un cadre du groupe Ensemble pour la République de Gabriel Attal affirme que la taxe Zucman revisitée n’est d’ores et déjà “plus un objet dans la négociation”, dès lors que le PS a “bien en tête que ça ne passera pas”.A gauche, LFI maintient la pression sur le PS en reprenant l’argumentation de l’économiste Gabriel Zucman lui-même, selon lequel introduire des exonérations à sa taxe, c’est “prendre le risque de lancer la machine à optimisation” comme c’était le cas avec feu l’ISF, l’Impôt de solidarité sur la fortune.Reste à savoir quand cette fameuse taxe sera examinée. “Probablement vendredi”, selon Marc Fesneau.parl-lum-far/jmt/swi

Infox sur Brigitte Macron: de 3 à 12 mois de prison avec sursis requis contre les cyberharceleurs présumés

Des peines de prison de trois à 12 mois avec sursis et des amendes allant jusqu’à 8.000 euros ont été requises mardi à Paris à l’encontre des dix cyberharceleurs présumés de Brigitte Macron, cible d’une infox mondiale la présentant comme une femme transgenre.Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l’encontre de trois prévenus: la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, désignés comme des “instigateurs” de l’infox, selon le procureur Hervé Tétier. Les sept autres ont été qualifiés de “suiveurs” par le magistrat qui se sont “laissé aller” depuis “leur canapé.”C’est le “procès de la liberté d’expression”, a plaidé l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan contre lequel 12 mois de prison avec sursis, 8.000 euros d’amende et une suspension de six mois de ses comptes sur les réseaux sociaux ont été requises.Cette riposte judiciaire en France, doublée d’une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de messages haineux mettant en doute le genre de la femme du chef de l’État, des messages largement relayés par les réseaux complotistes et d’extrême droite.Plus tôt, la fille de Brigitte Macron avait déploré la “dégradation des conditions de santé” de sa mère, devant les prévenus jugés depuis lundi.Dénonçant “la haine” à l’égard de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière a pointé du doigt la “remise en cause systématique” de “son identité, son sexe” et “sa probité”, à la barre du tribunal correctionnel.”Ce tourbillon (de messages) qui ne s’arrête jamais a un impact croissant sur (les) conditions de vie” de sa mère et son état de “santé”, a détaillé l’avocate de 41 ans, ajoutant qu’elle en avait d’abord “sous-estimé l’ampleur”.La femme du président est sur le “qui-vive” en permanence, de peur que son image ne soit “détournée”, a-t-elle encore expliqué, en l’absence de sa mère.La médium Delphine J., connue sous le nom d’Amandine Roy, est l’autrice d’une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Brigitte Macron n’aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre.”J’ai vu (mon oncle) il y a quelques semaines et il va très très bien”, a affirmé Tiphaine Auzière qui a quitté le tribunal peu après son témoignage.Luc Brossollet, l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan, a cherché à prouver, couverture de magazines people à l’appui, que le couple présidentiel avait largement mis sa vie en scène, justifiant ainsi les commentaires sur leur vie privée. L’écart d’âge de 24 ans entre les époux Macron est considéré comme un “crime sexuel” par son client et même une “pédophilie cautionnée par l’État” sur la plateforme d’Elon Musk.- “Satire” -Le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, une Américaine auteure d’une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée “Becoming Brigitte” (“Devenir Brigitte”).Selon M. Poirson-Atlan, applaudi par la salle à la fin de son interrogatoire, cette podcasteuse d’extrême droite est un “phénomène de société”, “une dinguerie” qui sera “étudiée dans les écoles de journalisme”.Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l’Américaine, se réjouissant de voir “l’affaire Brigitte” s’internationaliser.La plupart des prévenus (courtier, professeur de sport ou informaticien) ont exprimé leur surprise d’avoir à répondre de publications qu’ils ont qualifiées de “satiriques”, relevant selon eux de la liberté d’expression.Zoé Sagan a longuement revendiqué à la barre le droit à “la satire”, qu’il considère comme “l’ADN du pays” tandis qu’Amandine Roy a souhaité exercer son droit au silence, expliquant qu’elle s’était déjà longuement “exprimée”.”Apolitique”, Jean-Luc M., 55 ans, deuxième adjoint au maire d’une petite commune de Saône-et-Loire, avait lui commenté une photo de Brigitte Macron en disant: “Il est monté, monté comme un cheval”. “Vous êtes élu de la République, n’y a-t-il pas dissonance ?”, l’a interrogé le président. “Pas forcément”, “je n’ai pas cherché à nuire mais à faire de la satire”, a-t-il répondu.

Sabotage de câbles SNCF: la piste de l’ultragauche privilégiée par les enquêteurs

La piste d’une action de l’ultragauche est privilégiée mardi par les enquêteurs au lendemain du sabotage de câbles SNCF qui a affecté la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Est, a appris l’AFP de sources proches du dossier.Mardi matin, le ministre des Transports Philippe Tabarot a affirmé qu’un acte de l’ultragauche était “l’une des pistes”, en renvoyant vers les enquêteurs.Dès lundi, une source proche du dossier avait souligné auprès de l’AFP un mode opératoire ressemblant à celui utilisé pour les actes de vandalisme qui avaient visé le réseau ferroviaire quelques heures avant l’ouverture des Jeux olympiques de Paris fin juillet 2024.Cette série d’incendies volontaires qui avait paralysé une partie du réseau SNCF avait été alors attribuée par les enquêteurs à l’ultragauche.A ce jour, cette enquête, dirigée par la Junalco (juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée), n’a pas permis de confondre les auteurs.En outre, mardi, un message anonyme posté sur une plateforme réputée d’ultragauche, Indymedia Nantes, a fait un lien entre le sabotage des câbles SNCF affectant la ligne LGV Sud-Est et l’incendie, dans la même nuit, tout près de la voie ferrée, d’engins de chantier du groupe de BTP Cheval, éveillant l’intérêt des enquêteurs.Ce groupe de BTP travaille actuellement sur un échangeur de l’autoroute A7 contesté localement.Le message posté est intitulé “poème d’une attaque contre Cheval TP et la SNCF” et fait allusion de façon sibylline aux actes de vandalisme de la nuit de dimanche à lundi.”On pourrait attendre qu’y fasse noir, franchir les clôtures en silence disposer nos bouteilles d’essence, éclairer c’trou de not’ vengeance, on pourrait entendre le lend’main + ah les vandales, ah les vauriens +,  leurs commentaires ça nous fait rien, l’incendie nous a fait du bien”, écrit ainsi son auteur.Interrogée par l’AFP, une seconde source proche du dossier a estimé que cela pouvait s’apparenter à une forme de revendication.Dans la nuit de dimanche à lundi, des câbles de fibre optique connectés au réseau ferroviaire ont été incendiés par un ou des inconnus provoquant des annulations ou des perturbations pour une centaine de TGV en cette période de vacances.A peu près concomitamment, un bâtiment de transformation de matériaux, au cœur de la carrière du groupe de BTP dont les limites jouxtent la voie ferrée, ainsi que cinq engins de chantier ont été incendiés, pour un préjudice “estimé à plusieurs millions d’euros” par l’entreprise Cheval.

La sécurité du Louvre “pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée”, selon un sénateur

Le président de la commission de la Culture du Sénat, Laurent Lafon, a estimé mardi, à l’issue d’une visite des installations de sûreté du Louvre, que la sécurité de l’établissement n’était “pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée aujourd’hui”.”Il y a de nombreuses améliorations à faire”, a déclaré le sénateur centriste à la presse, entouré d’une délégation, sur le parvis du musée.”L’organisation de la sécurité n’est pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée aujourd’hui et il est indispensable de réaliser enfin les travaux nécessaires, que ce soit sur le réseau” ou sur la vidéosurveillance, a-t-il ajouté. Huit joyaux de la couronne de France, estimés à 88 millions d’euros, ont été dérobés en quelques minutes au musée du Louvre le 19 octobre.”Si ce vol spectaculaire a eu lieu, c’est un échec, c’est un échec pour tout le monde”, a déclaré mardi la ministre de la Culture Rachida Dati, lors d’une audition devant cette commission de la Culture du Sénat consacrée au projet de budget 2026. “Des failles sécuritaires ont bien existé (…) et donc il faudra y remédier.”La ministre a rappelé avoir lancé plusieurs missions après le cambriolage, notamment une enquête administrative sur la sécurité au Louvre dont elle attend les conclusions “mercredi soir”.”Les conclusions de l’ensemble de ces missions et notamment de l’enquête administrative nous permettront de faire toute la lumière sur les défaillances, les manquements et les responsabilités”, a affirmé Mme Dati, qui a assuré qu’elle prendra “toutes les mesures qui s’imposent”.”Un tel événement ne peut pas rester sans conséquence et actions immédiates”, a-t-elle aussi affirmé. “On ne peut pas dire: circulez y a rien à voir.”Tout en défendant les systèmes de protection interne, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait reconnu le 22 octobre des failles dans le système de vidéosurveillance de l’extérieur du musée.”Nous n’avons pas repéré suffisamment à l’avance l’arrivée des voleurs”, avait déclaré la dirigeante devant cette même commission du Sénat, faisant par ailleurs état “d’importants soucis dans l’implantation des postes de sécurité au sein du musée qui sont vieillissants”.Selon M. Lafon, la délégation de sénateurs qui s’est rendue mardi au Louvre a “vu un PC de site et le PC central” et est allée dans la galerie d’Apollon, où s’est déroulé le vol.”Pour des raisons de confidentialité, nous ne rentrerons pas dans le détail de ce que nous avons vu. Mais nous ressortons de cette visite avec l’intime conviction qu’il est nécessaire maintenant de réaliser dans les plus rapides délais ce schéma directeur de sécurité”, un plan de sécurisation du Louvre chiffré à 80 millions d’euros en cours de déploiement, a-t-il ajouté.

US kills 14 in strikes on alleged Pacific drug boats

US forces killed 14 people in strikes that destroyed four alleged drug-smuggling boats in the eastern Pacific Ocean, Defense Secretary Pete Hegseth said Tuesday, bringing the death toll from Washington’s controversial anti-narcotics campaign to at least 57.The United States began carrying out the strikes — which experts say amount to extrajudicial killings even if they target …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Le méga ouragan Melissa frappe de plein fouet la Jamaïque

L’ouragan Melissa, l’un des plus puissants jamais recensés a touché terre mardi en Jamaïque, où il devrait provoquer des dégâts considérables, le petit pays des Caraïbes faisant face à la pire tempête de son histoire.Avec des vents soutenus se rapprochant des 300 kilomètres par heure, l’ouragan de catégorie 5, soit la plus élevée de l’échelle de Saffir-Simpson, a frappé de plein fouet l’île.Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), il a touché terre dans le sud-ouest, près de New Hope, à environ 160 km de la capitale Kingston.Il s’agit de l’ouragan le plus puissant à jamais avoir frappé la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques. Par ordre de comparaison, l’ouragan Katrina, qui avait ravagé il y a 20 ans la Nouvelle-Orléans et fait plus de 1.000 morts, était plus faible.Avant même qu’il ne touche terre, Melissa avait déversé des vents puissants et fortes pluies sur la Jamaïque, provoquant des inondations par endroits et des coupures d’électricité, notamment dans la capitale.”Ce n’est pas le moment d’être courageux”, a lancé le ministre des Collectivités territoriales, Desmond McKenzie, tandis que sur X, la star jamaïcaine du sprint Usain Bolt enjoignait à ses compatriotes de “rester en sécurité”.Les autorités météorologiques ont prévenu que la situation allait empirer, avec des bourrasques “potentiellement mortelles”, des inondations côtières sévères et des pluies diluviennes qui pourraient provoquer des “glissements de terrain catastrophiques”.L’ouragan a déjà fait trois morts en Haïti et un en République dominicaine, trois autres personnes étant décédées en Jamaïque alors qu’elles se préparaient à son arrivée.Le dernier ouragan majeur à avoir frappé le pays est Gilbert, en septembre 1988. Moins puissant que Melissa, il avait fait 40 morts et causé d’énormes dégâts.- Refus d’évacuer -Depuis, l’île a été touchée par d’autres tempêtes, comme l’ouragan Béryl l’an passé, dont les stigmates sont toujours visibles.Malgré ces précédents et des prévisions inquiétantes, de nombreux habitants refusent d’évacuer.”Même s’il était de catégorie 6, je ne bougerais pas”, a expliqué lundi Roy Brown, plombier-carreleur, rencontré par l’AFP à Port-Royal, petite bourgade côtière près de la capitale Kingston. Selon lui, beaucoup de gens ont gardé de mauvais souvenirs des abris anti-ouragans proposés par les autorités.Plus de 800 lieux ont été recensés comme refuges possibles. Le NHC a recommandé aux personnes n’ayant pas pu les rejoindre de se réfugier dans une pièce sans fenêtres, de se “couvrir avec un matelas” ou de porter un casque.Selon la Croix-Rouge, au moins 1,5 million de personnes, sur les 2,8 millions d’habitants de l’île, pourraient être touchées par Melissa.Le Premier ministre, Andrew Holness, a mis en garde lundi contre le risque de dégâts majeurs dans l’ouest du pays, où selon lui les infrastructures pourraient ne pas résister.- Glissements de terrain -L’inquiétude est d’autant plus grande que des glissements de terrain se sont déjà produits, certaines zones ayant reçu des précipitations importantes ces dernières semaines, a expliqué lundi à l’AFP Esther Pinnock, chargée de communication à la Croix-Rouge pour la Jamaïque.Or, “l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent”, rappelle auprès de l’AFP le météorologue Kerry Emanuel, qui insiste sur le rôle joué par le changement climatique.En réchauffant les mers, il entraîne l’intensification rapide d’un plus grand nombre de tempêtes, comme ce fut le cas pour l’ouragan Melissa.De fausses vidéos générées par l’intelligence artificielle ont envahi les réseaux sociaux, minimisant ou aggravant les risques, conduisant les autorités jamaïcaines à appeler la population à la plus grande prudence.L’ouragan doit toucher Cuba tôt mercredi. Les autorités ont fermé des écoles et commencé à évacuer des habitants, alors que le manque d’électricité freine la  diffusion des messages d’alerte.Continuant sa route vers le nord, l’ouragan pourrait ensuite toucher le sud des Bahamas et l’archipel des îles Turques-et-Caïques, un territoire britannique.burs-cha/cyb