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A Montpellier, le gouvernement au chevet des enfants des quartiers populaires

Très attendu par les acteurs des quartiers populaires, le comité interministériel des villes (CIV) présidé par François Bayrou se déroule vendredi à Montpellier sous le signe de “l’enfant dans la ville”, près de deux ans après les émeutes qui ont en partie enflammé ces quartiers.Accompagné de huit ministres, le chef du gouvernement a visité dans la matinée le quartier défavorisé de la Mosson, où il s’est rendu dans un nouveau groupe scolaire construit à la lisière du quartier afin de favoriser la mixité sociale.Il a ensuite inauguré un commissariat où polices nationale et municipale travaillent de concert. “Faire travailler ensemble la police municipale et la police nationale, c’est un très grand progrès (…) La sécurité ne se divise pas”, a félicité François Bayrou.”Vous voyez ici une illustration que l’on peut relever des défis. On les a relevés à l’école que nous avons visitée ce matin. On les relève dans ce commissariat. On va les relever cet après-midi”, en tenant le comité interministériel des villes, “tout ceci est pour nous un défi de survie de notre pays”, a-t-il ajouté.Le CIV se tiendra à partir de 14H00.Le Premier ministre était accompagné des ministres Juliette Méadel (Ville), Elisabeth Borne (Education), François Rebsamen (Aménagement du territoire), Yannick Neuder (Santé), Valérie Létard (Logement), Amélie de Montchalin (Comptes publics), François-Noël Buffet (Intérieur) et Véronique Louwagie (Commerce).”La priorité de ce comité interministériel est de mettre plus de moyens dans l’éducation et dans la santé”, a expliqué à l’AFP Juliette Méadel. “Le maître-mot est la prévention. On préviendra si on s’occupe enfin du destin des enfants et des adolescents.”Après deux reports, ce rendez-vous se tient dans un contexte budgétaire tendu, alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’économies pour 2026.En 2025, le budget de la politique de la ville s’élevait à 609,6 millions d’euros, mais 15 millions viennent d’être annulés par décret tandis que 26,5 millions sont gelés. – “Fortes inquiétudes” -“On se félicite qu’enfin ce CIV se tienne. Quand on dit qu’il y a urgence à apporter des réponses dans les quartiers, on espère que ce qui en sortira permettra d’apporter du plus aux habitants”, a estimé Gilles Leproust, président de l’association Ville et Banlieue. Il confiait toutefois ses “fortes inquiétudes” au vu des réductions budgétaires annoncées pour 2026.Selon une source gouvernementale, François Bayrou devrait annoncer une quarantaine de mesures autour de trois axes: le soutien à l’enfance et à l’émancipation de la jeunesse, l’amélioration du cadre de vie des habitants et le développement économique, notamment en faveur de l’entrepreneuriat féminin.Septième ville de France avec plus de 300.000 habitants, Montpellier compte dix quartiers dits “prioritaires de la politique de la ville” (QPV) et affiche un taux de pauvreté de 27%, contre 14,4% à l’échelle nationale.”Après les émeutes de 2023, il ne s’est pas passé grand-chose, mais ici on est très mobilisés pour donner des signes concrets aux habitants en alignant tous les dispositifs de la politique de la ville”, a expliqué à l’AFP le maire PS Michaël Delafosse.Créé en 1988, le CIV vise à coordonner l’action des différents ministères en matière de politique de la ville afin de répondre plus efficacement aux difficultés de ces quartiers défavorisés. La France compte environ 1.600 QPV qui représentent six millions d’habitants.Chaque gouvernement est libre d’organiser ou non un CIV. Le précédent avait eu lieu en octobre 2023 après de nombreux retards et quatre mois après les émeutes déclenchées par la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre.Face aux violences, la Première ministre de l’époque, Mme Borne, avait réclamé plus de sévérité pour les délinquants, si besoin en encadrant les jeunes délinquants par des militaires, et des peines d’intérêt général pour “responsabiliser” leurs parents. Elle avait aussi présenté une série de mesures visant à enrayer la concentration de la pauvreté dans ces quartiers, en donnant notamment consigne aux préfets de ne plus y attribuer de logements aux ménages les plus précaires pour favoriser la mixité sociale, mesure qui avait suscité l’ire de la gauche et du monde associatif.

UE: la France et la Grèce à l’offensive pour éloigner les enfants des réseaux sociaux

Cyberharcèlement, désinformation, discours de haine… Les contenus dangereux pour les enfants prolifèrent en ligne, au point de pousser plusieurs pays européens, dont la France, à vouloir limiter l’accès des mineurs aux réseaux sociaux.L’Union européenne dispose déjà d’un arsenal législatif parmi les plus stricts au monde pour encadrer les géants du numérique.Mais les appels à aller plus loin se multiplient parmi les Vingt-Sept, alors que des études démontrent les effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé mentale et physique.Soutenue par la France et l’Espagne, la Grèce a proposé d’encadrer l’utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif.Ces pays présentent ces mesures vendredi lors d’une réunion ministérielle à Luxembourg.”On a une opportunité à ne pas manquer, et c’est ce que je suis aussi venue dire à la Commission européenne aujourd’hui”, a déclaré la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz.La proposition inclut la fixation d’un âge de majorité numérique à l’échelle de l’UE, en-deçà duquel les enfants ne pourraient pas accéder aux réseaux sociaux sans consentement parental.”La vérification de l’âge, c’est possible. C’est d’ailleurs déjà en cours en France pour les sites pornographiques, on veut la même chose pour les réseaux sociaux”, a affirmé la ministre.La France s’est placée à l’avant-garde de la régulation des plateformes, avec une loi adoptée en 2023 qui oblige ces dernières à obtenir le consentement parental de leurs utilisateurs de moins de 15 ans. La mesure n’a pas encore reçu l’aval nécessaire de l’UE.La France a également introduit cette année l’obligation pour les sites pornographiques de vérifier l’âge des utilisateurs afin d’empêcher l’accès des enfants. Cette mesure a conduit trois d’entre eux – Youporn, Pornhub et Redtube – à se mettre hors ligne cette semaine en signe de protestation.Sous la pression du gouvernement français, TikTok a par ailleurs interdit dimanche le hashtag #SkinnyTok qui promeut la maigreur extrême.- Vérification de l’âge -La France, la Grèce et l’Espagne dénoncent des algorithmes qui exposent les enfants à des contenus addictifs qui peuvent aggraver les problèmes d’anxiété, de dépression et d’estime de soi.Ces pays s’inquiètent aussi de l’exposition aux écrans dès le plus jeune âge, soupçonnée d’entraver le développement des compétences relationnelles des mineurs ainsi que d’autres apprentissages essentiels.D’autres Etats membres de l’Union européenne ont exprimé leur soutien à cette initiative, dont le Danemark qui assurera pendant six mois la présidence tournante du conseil de l’UE à partir de juillet et a promis de faire de cette question une priorité.Les auteurs de la proposition réclament “une application à l’échelle de l’UE qui soutienne les mécanismes de contrôle parental, permette une vérification correcte de l’âge et limite l’utilisation de certaines applications par les mineurs”.Ils souhaiteraient que des appareils comme les smartphones intègrent un système de vérification de l’âge.La Commission européenne, gendarme du numérique dans l’UE, souhaite lancer une application de vérification de l’âge dès le mois prochain, en assurant que cela n’impliquerait pas la divulgation de données personnelles.L’UE a publié en mai des lignes directrices provisoires à destination des plateformes pour mieux protéger les mineurs. Elles doivent être finalisées ce mois-ci à l’issue d’une consultation publique.Ces lignes directrices non contraignantes incluent pour l’instant le paramétrage par défaut des comptes d’enfants en mode privé, ainsi qu’une simplification des options de blocage et de mise en sourdine.Bruxelles mène actuellement des enquêtes sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram du groupe américain Meta, ainsi que sur TikTok, dans le cadre de son nouveau Règlement sur les services numériques (DSA). Ces plateformes sont soupçonnées de ne pas suffisamment protéger les enfants des contenus nuisibles.La semaine dernière, la Commission a également ouvert une enquête sur quatre sites pornographiques (Pornhub, Stripchat, XNXX, et XVideos) soupçonnés de ne pas empêcher l’accès des enfants aux contenus pour adultes.

Trois ans après son assassinat en Amazonie, sortie du livre du journaliste Dom Phillips

“Je pense à lui tous les jours”. Alessandra Sampaio, veuve du journaliste britannique Dom Phillips, tué au Brésil il y a trois ans, exprime son émotion à l’occasion de la sortie du livre sur l’Amazonie que son mari avait commencé à écrire.Six écrivains et journalistes ont achevé cet ouvrage, “How to save the Amazon” (Comment sauver l’Amazonie), sur lequel Phillips, journaliste indépendant qui collaborait avec les quotidiens The Guardian et Washington Post, travaillait quand il a été assassiné dans le nord-ouest du pays le 5 juin 2022.Dom Phillips était parti en expédition pour ses recherches avec l’expert brésilien Bruno Pereira engagé en faveur de la préservation de l’environnement et des droits des peuples indigènes. Ils ont été victimes d’une embuscade et tués par balles, des assassinats pour lesquels plusieurs membres d’une organisation criminelle soupçonnée d’activités de pêche illégale ont été inculpés et placés en détention.”Il est mort en essayant de montrer au monde l’importance de l’Amazonie”, déclare à l’AFP sa veuve, qui a assisté jeudi soir à un événement à Londres à l’occasion de la publication de ce livre.- “Plus qu’un hommage” -Selon les enquêteurs brésiliens, le double assassinat a été perpétré en raison des activités de Bruno Pereira contre la criminalité sévissant dans la plus grande forêt tropicale de la planète.Phillips, 57 ans, et Pereira, 41 ans, sont morts dans la vallée du Javari, dans une réserve indigène du nord du Brésil, près des frontières avec la Colombie et le Pérou, où opèrent des trafiquants de drogue, des chercheurs d’or illégaux et des braconniers.”C’était son avant-dernier voyage. Il lui en restait un autre à faire pour terminer le livre”, dont il avait déjà écrit quatre chapitres, explique Alessandra Sampaio.Il avait aussi choisi le titre de l’ouvrage, qui a été complété par six amis. Les Britanniques Jonathan Watts et Tom Phillips, les Américains Andrew Fishman, Stuart Grudgings et Jon Lee Anderson, ainsi que la Brésilienne Eliane Brum ont chacun écrit un chapitre.”C’est plus qu’un hommage à Dom, c’est son livre. Nous étions tous déterminés à terminer son travail, parce que nous l’aimons, parce que ces questions sont vraiment importantes pour beaucoup de gens”, explique à l’AFP celui qui a coordonné l’ouvrage, Jonathan Watts, journaliste chargé de l’environnement au Guardian.Beto Marubo, dirigeant indigène de la vallée du Javari et auteur de l’épilogue du livre, a aussi assisté à la présentation de l’ouvrage à Londres.”Nous espérons que Dom serait content de ce livre. Je suis très heureux que ce livre existe mais triste qu’il ne soit pas là pour le voir”, commente Jonathan Watts.Pour Alessandra Sampaio et les amis de Dom Phillips, la nécessité de terminer son livre s’est imposée comme une évidence.”Après les funérailles, cela nous a semblé très clair à tous”, raconte-t-elle.- Amis “loyaux” -Alessandra Sampaio est reconnaissante envers ces amis “loyaux”. “Je suis heureuse que le livre soit achevé, mais ce sont les journalistes qui ont fait le travail le plus dur”, souligne-t-elle.La quinquagénaire, qui vit à Salvador de Bahía, s’est quant à elle chargée de rassembler tout le matériel laissé par son mari pour ce projet.”Lors de son dernier voyage, il n’avait pas emporté l’ordinateur, qui est resté à la maison. Il avait deux ou trois cahiers de chacun de ses voyages, avec des dates, des lieux, qui expliquaient tout”, dit-elle.Les coauteurs du livre “ont voyagé et sont allés faire de nouvelles interviews pour essayer de suivre les idées de Dom”, explique-t-elle.”Dans le livre, je reconnais des choses provenant de discussions avec lui. J’ai mis trois mois à le lire. Je devais m’arrêter régulièrement à cause de l’émotion”.Pour Alessandra Sampaio, l’ouvrage est aussi un hommage à Bruno Pereira.”On ne peut pas séparer Dom et Bruno. Ils sont liés. C’est un message pour que tout le monde comprenne l’importance de l’Amazonie et de ses peuples”, insiste-t-elle.La mort des deux hommes a ravivé les critiques à l’égard de la politique menée par l’ex-président brésilien de l’époque, Jair Bolsonaro, accusé d’avoir encouragé l’invasion des territoires indigènes avec son discours en faveur de l’exploitation de l’Amazonie.

Les proches d’Hichem Miraoui appellent à une marche blanche “dans le respect”

Des proches d’Hichem Miraoui, quadragénaire tunisien tué le 31 mai par un voisin dans un crime qualifié de terroriste et raciste par la justice, ont appelé vendredi à une marche blanche “dans la dignité” et “le respect” dimanche après-midi à Puget-sur-Argens (Var).”C’est une marche blanche et non une manifestation”, a insisté Majid Ellili, un employé municipal qui connaissait Hichem Miraoui depuis une dizaine d’années.”On ne mélange pas ce qui est politique et cette marche”, a insisté M. Ellili, un des organisateurs de la marche, qui partira à 15H00 du salon de coiffure Facekoop, où travaillait la victime au centre de la commune.Le suspect, Christophe B., a été mis en examen jeudi pour assassinat terroriste en raison de l’origine.Christophe B. est “l’équivalent d’un ermite qui se trouvait dans une zone industrielle, en dehors du village, et qui n’avait pas de contact avec le village, ni avec le moindre commerce”, a décrit M. Ellili, qui vit à Puget-sur-Argens depuis 1986.Selon lui, l’homme vivait “renfermé chez lui et derrière son ordinateur” et “se montait la tête”. C’est la “folie qui a pris le dessus”, a-t-il estimé.La marche blanche est “essentielle pour rendre hommage à la victime qui a été assassinée de manière atroce”, a expliqué le maire divers-droite de Puget-sur-Argens, Paul Boudoube.”J’ai toujours défendu (…) le refus des extrêmes” et le fait d’aller “vers l’amitié et le rapprochement entre les gens”, a insisté M. Boudoube.Environ 2.000 personnes sont attendues pour la marche blanche, qui sera encadrée par 160 membres de forces de l’ordre, selon la mairie et les organisateurs.Une autre marche blanche est organisée dimanche matin à Marseille, où vivent des cousins de la victime.Christophe B., 53 ans, a reconnu son crime, mais a contesté le caractère raciste.Le 31 mai, vers 22H00, le suspect de nationalité française, qui avait consommé de l’alcool dans la journée, a selon le parquet antiterroriste (Pnat) “tiré à plusieurs reprises” sur son “voisin”, Hichem Miraoui, depuis sa voiture.

Mort de deux enfants français à Gaza fin 2023: Israël visé à Paris par une plainte pour génocide

Une plainte contre X pour meurtre et génocide a été déposée vendredi en France par une grand-mère accusant les autorités israéliennes d’être responsables de la mort de ses deux petits-enfants français à Gaza en octobre 2023.Cette plainte avec constitution de partie civile, annoncée vendredi à l’AFP par l’avocat Arié Alimi et déposée le matin-même au pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris, vise à obtenir la désignation d’un juge d’instruction. La Ligue des droits de l’Homme compte se constituer partie civile.Cette plainte pourrait avoir “des conséquences judiciaires, politiques et peut-être diplomatiques importantes”, en déclenchant des “mandats d’arrêts internationaux avec un effet dissuasif important sur les auteurs et complices de ces faits”, a dit espérer Me Alimi, lors d’une conférence de presse vendredi matin.”Ce n’est pas cette plainte qui va arrêter les chars”, a-t-il toutefois concédé, mais en déclenchant “la compétence directe de la juridiction française car il s’agit de victimes françaises”, elle pourrait amener la justice française à se prononcer sur ces accusations de “génocide”, catégoriquement rejetées par Israël comme “scandaleuses”.La plainte de 48 pages dénonce la mort de Janna et Abderrahim Abudaher, alors âgés de 6 et 9 ans, dans un bombardement israélien le 24 octobre 2023, 17 jours après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien.Elle est déposée par Jacqueline Rivault, la grand-mère maternelle des enfants.Selon la plainte, les “bombardements réguliers” de l’armée israélienne ont amené la famille à se réfugier dans une maison “au nord de la bande de Gaza”, touchée par deux missiles, dont l’un est entré “directement dans la chambre où se trouvait la famille”.Abderrahim est mort “sur le coup”, et Janna peu après. “On ne leur a pas laissé le choix, si ce n’est d’être tués dans des circonstances atroces” a dit leur grand-mère Jacqueline Rivault. Leur petit frère, Omar, qui vient d’avoir cinq ans, également blessé, “ne comprend pas qu’il ne reverra plus jamais son frère et sa soeur”, selon la plaignante.Il vit toujours à Gaza, comme sa mère, Yasmine Z., également blessée et condamnée en 2019 en son absence à Paris pour financement du terrorisme pour avoir distribué de l’argent à Gaza à des membres du Jihad islamique et du Hamas entre 2012 et 2013. Elle est visée par un mandat d’arrêt.Déjà sollicité par l’AFP sur le cas de ces deux enfants, le parquet antiterroriste avait répondu pour la dernière fois fin 2024 n’avoir pas ouvert d’enquête.”Je ne suis pas sûr que ça aurait été le cas s’ils étaient morts ailleurs”, a lancé Me Alimi, tandis que son confrère Emmanuel Daoud, conseil de la LDH, a évoqué une décision “indigne” prise “pour ne pas embarrasser un allié indéfectible, l’Etat d’Israël”.- “Scandaleux” -“Nous estimons que ces enfants sont morts dans le cadre d’une politique délibérée, organisée, visant l’intégralité de la population de Gaza avec peut-être une intention génocidaire”, selon Me Alimi.La plainte contre X vise “les militaires qui ont tiré sur la maison en question” mais aussi, au titre de la “complicité”, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le gouvernement israélien ainsi que Tsahal (armée israélienne), soit “toutes celles et tous ceux qui ont donné des instructions”, a ajouté Me Daoud.Contactée vendredi par l’AFP, l’ambassade d’Israël n’a pas réagi à l’annonce de cette plainte dans l’immédiat.L’attaque déclenchée le 7 octobre 2023 par le Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils.En retour, Israël a lancé une campagne militaire de représailles qui a tué plus de 54.600 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.Israël fait face à une pression internationale croissante. M. Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant sont visés par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité et crimes de guerre.En janvier 2024, la Cour internationale de justice a appelé Israël à prévenir tout acte de génocide. Le chef des opérations humanitaires de l’ONU a aussi a exhorté mi-mai les dirigeants mondiaux à “agir pour empêcher un génocide”.Un certain nombre d’actions judiciaires ont été entreprises en lien avec ce “génocide” imputé à Israël, par exemple en Suisse, aux Pays-Bas ou encore en Allemagne.Trois plaintes ont été déposées en France ces derniers mois contre des membres d’associations franco-israéliens ou un soldat de Tsahal, accusés de génocide ou de complicité.

Afrique du Sud: l’écornage des rhinocéros a fortement réduit le braconnage

Couper les cornes des rhinocéros, très convoitées par les trafiquants, a entraîné une chute de près de 80% la chasse illégale de ce mammifère, selon une étude menée pendant sept ans dans le secteur du célèbre parc national Kruger en Afrique du Sud, ont indiqué jeudi des chercheurs.L’étude, publiée par le journal Science, a été réalisée entre 2017 et 2023 dans onze réserves autour du parc Kruger, la plus grande réserve animalière d’Afrique du Sud.Au cours de cette période, 1.985 rhinocéros ont été braconnés dans les réserves naturelles de la région du Grand Kruger en dépit des 74 millions de dollars dépensés pour appliquer la loi, des mesures qui ont permis l’arrestation de quelque 700 braconniers, selon l’étude. Le déploiement de gardes et de chiens font partie de ces mesures.En revanche, l’écornage de 2.284 rhinocéros s’est traduit par une réduction de 78% du braconnage, pour un coût qui ne représente que 1,2% de ce budget, selon l’étude publiée par l’American Association for the Advancement of Science.”Certains braconnages de rhinocéros écornés se sont poursuivis, les braconniers ciblant les moignons de cornes et la repousse, ce qui souligne la nécessité d’un écornage régulier associé à une application judicieuse de la loi”, relève l’étude.L’Afrique du Sud, qui abrite la plus grande partie des rhinocéros dans le monde, dont le rhinocéros noir en danger critique d’extinction, est fortement touchée par le braconnage, en raison d’une grande demande dans les pays asiatiques, où les cornes de rhinocéros, utilisées par la médecine traditionnelle, sont très prisées.La corne de rhinocéros est très recherchée sur le marché noir, où son prix au poids rivalise avec celui de l’or et de la cocaïne.Comme l’ivoire, les cornes de rhinocéros sont utilisées par la médecine traditionnelle pour leurs supposées propriétés aphrodisiaques, mais elles sont aussi une marque de prestige social.”Les inégalités socio-économiques persistantes incitent un grand nombre de personnes vulnérables et motivées à rejoindre des organisations criminelles ou à braconner pour eux, même quand les risques sont élevés”, soulignent les chercheurs.La corruption joue un rôle dans ce phénomène, les gangs étant prévenus par des informateurs, ce qui leur permet d’échapper à une arrestation.- Impact incertain -L’étude souligne que “les effets de l’écornage sur la biologie des rhicncéros ne sont toujours pas clairs, les recherches actuelles suggérant que l’écornage peut modifier l’utilisation par les rhinocéros de leur territoire, mais (sans affecter) leur survie et la reproduction”.Les co-auteurs de l’étude sont des chercheurs de l’Université Nelson Mandela d’Afrique du Sud et de l’Université du Cap, ainsi que de plusieurs organisations comme le Réseau de préservation de la faune sauvage (Wildlife Conservation Network) et Save the Rhino International du Royaume-Uni.Selon des données gouvernementales, l’Afrique du Sud comptait plus de 16.000 rhinocéros à la fin de l’année 2023, principalement des rhinocéros blancs.Mais au moins 34 rhinocéros sont tués chaque mois, avait indiqué en mai le ministre sud-africain de l’Environnement.En 2024, des scientifiques sud-africains avaient injecté des matériaux radioactifs dans les cornes de rhinocéros vivants afin de permettre plus facilement leur détection éventuelle aux postes frontières. Les matériaux radioactifs n’affectaient ni la santé des animaux ni l’environnement, mais rendaient les cornes toxiques pour la consommation humaine, selon le département de l’Université de Witwatersrand qui a supervisé cette expérience.Les rhinocéros noirs font partie de la liste des espèces en danger critique d’extinction de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

A Reims, un incendie dans une tour HLM fait quatre morts, dont un enfant

Quatre personnes, dont un enfant, ont perdu la vie dans un incendie survenu dans la nuit de jeudi à vendredi dans un immeuble HLM à Reims et une enquête a été ouverte pour établir les causes du drame.Par ailleurs, un enfant est “pour l’instant considéré comme disparu”, selon le préfet de la Marne, Henri Prévost. “On ne sait pas s’il était présent dans l’appartement ou pas”, a-t-il précisé à l’AFP. “Ce sont les investigations complémentaires qui vont permettre de savoir où il est, s’il est encore vivant ou s’il est malheureusement à compter parmi les victimes”.Deux adultes gravement blessés, classés en urgence absolue, ont été transportés à l’hôpital. Douze autres personnes, enfants et adultes, ont été plus légèrement touchées.Le maire de Reims, Arnaud Robinet, avait indiqué dans la matinée que les pompiers n’avaient pas trouvé de corps supplémentaire lors de leurs opérations de reconnaissance.L’élu précise que les victimes appartiennent à des familles différentes. L’enfant a été retrouvé mort au quatrième étage, d’où serait parti le feu, deux autres personnes sont décédées par inhalation de fumée et la dernière s’est défenestrée, a-t-il indiqué.L’incendie, qui est terminé, s’est déclaré vers 00H30 au quatrième étage de cette tour de HLM et s’est rapidement propagé aux étages supérieurs, notamment par la façade, selon la préfecture. “On voyait tout le monde qui criait, qui était sur les fenêtres de l’immeuble en train d’appeler à l’aide, jusqu’au dernier étage, il y avait des personnes en danger, c’était assez impressionnant”, raconte un lycéen témoin des débuts de l’incendie, Yael Coché. “Au bout d’un moment, il y avait des explosions, je suppose de gaz, qui ont retenti et là, les flammes étaient énormes, ça montait jusqu’en haut des arbres, c’était impressionnant.”La préfecture a indiqué que “les sapeurs-pompiers ont pu effectuer une reconnaissance dans l’ensemble des appartements à l’exception d’un appartement situé au quatrième étage dans lequel les dégâts et les débris sont beaucoup plus importants”. Elle précise dans un communiqué diffusé à 7h que “le bilan définitif ne sera connu qu’à l’issue de la reconnaissance des dégâts”.”Il n’y a pas d’hypothèse pour la cause de l’incendie pour l’instant”, a indiqué le procureur de Reims François Schneider, ajoutant qu’une enquête était en cours pour la déterminer.- “Énorme courage” -Le quartier Croix-Rouge, mêlant hauts immeubles et maisons dans le sud-ouest de Reims, était entièrement bouclé en tout début de matinée, l’accès à la tour sinistrée interdit par de la rubalise, a constaté une journaliste de l’AFP sur place. Des fenêtres étaient entièrement noircies sur trois niveaux, et plus légèrement sur deux autres au-dessus.L’immeuble où le drame s’est produit compte 11 niveaux, comportant quatre appartements chacun. Selon Arnaud Robinet, il ne posait pas de problème de salubrité et avait fait l’objet d’un programme de rénovation thermique. L’immeuble voisin avait été touché par un incendie en février, causé par un “feu de cuisine”, selon le maire.Des policiers nationaux patrouillant dans ce quartier populaire pendant la nuit sont intervenus les premiers après le départ de feu et ont évacué des personnes qui se trouvaient dans les escaliers “avec un énorme courage”, a rapporté M. Robinet. Les pompiers sont ensuite arrivés rapidement sur les lieux.Sur place, l’intervention s’est révélée “difficile”, a précisé le préfet, en raison de la taille de l’immeuble, mais aussi des conditions météorologiques.”Il y avait beaucoup de vent sur Reims dans la nuit, et les fumées avaient tendance à se rabattre vers l’intérieur”, ce qui compliquait l’évacuation, a-t-il expliqué.Quinze véhicules de pompiers et 62 sapeurs-pompiers ont été mobilisés, ainsi que 20 policiers nationaux, 20 policiers municipaux et neuf soignants du Smur.Une quarantaine de personnes sinistrées ont été prises en charge par la Croix-Rouge dans un gymnase mis à disposition par la municipalité.Un résident de l’immeuble voisin, Cyril Gasnier, a raconté à l’AFP qu’il était au téléphone avec sa mère, vers minuit, quand il a entendu des gens hurler. Il est descendu dans la rue et a confié avoir eu peur pour son logement mais a ensuite pu rentrer chez lui.cor-bj-bbr-zl/cnp/vk

Lieux juifs aspergés de peinture: les suspects serbes écroués, possible influence russe

Trois Serbes  ont été mis en examen et écroués à Paris, suspectés d’avoir dégradé des lieux juifs à Paris avec de la peinture verte le week-end dernier “dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère”, possiblement la Russie.Selon une source judiciaire, ces deux hommés nés en 1995 et un né en 2003 sont mis en cause pour dégradations commises en réunion, en raison de la religion ou de l’ethnie supposée, et pour servir les intérêts d’une puissance étrangère, ce qui est passible de 20 ans de détention criminelle et de 300.000 euros d’amende.Selon une source proche du dossier, les enquêteurs suspectent la Russie d’avoir instigué ces actions, mais le dossier est à ce stade dépourvu d’éléments sur cela, selon une autre source proche.La Serbie, où se sont installés plusieurs dizaines de Russes ces trois dernières années, n’a jamais coupé ses liens historiques et politiques avec la Russie et n’a imposé aucune sanction à Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Contactés par l’AFP, les ministères serbes de la Justice et des Affaires étrangères n’avaient pas répondu vendredi.Selon la source proche du dossier, les mis en cause auraient échangé des messages sur Telegram avec d’autres protagonistes qui n’auraient pas été interpellés à ce stade. Les trois hommes, présentés par cette source comme des exécutants simplement motivés par une rémunération mais sans conscience des enjeux géopolitiques, avaient été interpellés lundi dans les Alpes-Maritimes alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire. Deux suspects ont été placés en détention provisoire, le troisième sera fixé en milieu de semaine prochaine, selon la source judiciaire.”Il y a une disproportion manifeste entre les faits reprochés et la qualification criminelle retenue pour tous, indifféremment du rôle de chacun”, a réagi Julia d’Avout d’Auerstaedt, avocate d’un des deux frères mis en cause.”Nous parlons uniquement de jets de peinture en contrepartie d’une somme d’argent dérisoire” a aussi déploré Reda Ghilaci, avocat d’un troisième homme établi en France depuis plusieurs années.”Mon client a immédiatement reconnu les faits et a par ailleurs manifesté un profond respect pour notre pays dans lequel il a des attaches (…). Il avait sa place en comparution immédiate, pas à l’instruction criminelle”, a-t-il ajouté.- Opération de déstabilisation -Dans la nuit de vendredi à samedi, ces trois hommes sont suspectés d’avoir aspergé de peinture verte le mur des Justes du Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant de la communauté juive, situés dans le 4e arrondissement de la capitale, ainsi qu’une synagogue du 20e arrondissement.Les faits ont été découverts au petit matin par des policiers en patrouille.Les caméras de surveillance du Mémorial et de deux synagogues ont capté des images de plusieurs hommes vêtus de noir. Un filmait, un autre lançait de la peinture, selon une des sources proches.Aucun message ni revendication n’a été trouvé sur place.Ces actes ont été immédiatement condamnés par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, la maire de Paris Anne Hidalgo et l’ensemble du spectre politique et a provoqué la colère d’Israël.La piste d’une opération de déstabilisation venue de l’étranger a “dès le départ” été envisagée “compte tenu des similitudes avec le mode opératoire” utilisé pour les tags de mains rouges sur le mur des Justes du Mémorial, l’an dernier, a confié en début de semaine à l’AFP une source proche de l’enquête.Dans cette affaire, trois Bulgares, soupçonnés de les avoir peintes, ont été mis en examen et écroués fin 2024.Ces tags, symboles pouvant êtres liés au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, ont été analysés par les services de sécurité comme une opération d’ingérence de la part de russophones.A l’automne 2023, deux Moldaves ont été interpellés pour avoir tagué des étoiles de David sur des façades d’immeubles parisiens, dans une autre opération présumée d’ingérence.Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, a affirmé début mai que près de 80 opérations de désinformation avaient été menées en ligne entre fin août 2023 et début mars 2025 par “des acteurs russes” ciblant principalement le gouvernement ukrainien et les pays soutenant l’Ukraine, dont la France. 

Une centaine d’amendes à 135 euros pour avoir filmé un accident sur l’A7

Une amende de 135 euros et trois points de permis en moins: c’est ce qu’il en coûtera à 109 automobilistes ayant filmé ou photographié avec leur téléphone un camion renversé sur l’autoroute A7 dans la Drôme, a indiqué vendredi la gendarmerie.Les véhicules de ces conducteurs indélicats, qui contribuent souvent à aggraver les bouchons dans ces circonstances, n’ont pas été arrêtés mais l’infraction a été relevée “visuellement” jeudi par les militaires occupés à sécuriser les opérations de relevage du poids-lourd, a expliqué à l’AFP le capitaine Stéphane Albano, commandant en second de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) de la Drôme.Les 109 contrevenants surpris dans les deux sens “téléphone en main” par les gendarmes de l’EDSR, selon la procédure dite de la verbalisation à la volée – sans intercepter les véhicules mais en relevant leur plaque d’immatriculation – recevront l’amende automatisée, a expliqué l’officier à l’AFP, confirmant une information du quotidien Le Dauphiné Libéré.Jeudi matin, un poids-lourd, dont le chauffeur s’était endormi au volant, selon le Dauphiné libéré, s’était couché sur l'”autoroute du soleil”, l’une des plus fréquentées de France, au niveau de La Roche-de-Glun, entre Tain-l’Hermitage et Valence. Il avait été légèrement blessé, a précisé le journal. Les opérations de relevage du semi-remorque et de nettoyage de la chaussée avaient pris plusieurs heures, provoquant un gigantesque bouchon dans les deux sens.L’infraction ne concerne que les conducteurs, pour usage du téléphone en main au volant, pas les passagers, a précisé le capitaine Albano. L’amende est minorée à 90 euros si le paiement est effectué sous 15 jours après réception du courrier.

Les nouveaux agents de l’Etat sont plus âgés et contractuels, selon la Cour des comptes

Les jeunes travailleurs accèdent de plus en plus tard à la fonction publique d’Etat, à plus de 33 ans en moyenne, et principalement comme contractuels, a pointé vendredi la Cour des comptes, qui recommande une politique d’attractivité les ciblant spécifiquement.Dans un rapport, la Cour constate “une transformation profonde du modèle traditionnel de la fonction publique, basé historiquement sur l’accès au statut de fonctionnaire en début de carrière et par la voie du concours”. L’âge moyen des nouveaux entrants dans la fonction publique d’Etat, qui compte 2,5 millions d’agents, atteignait 33 ans et 3 mois en 2022, contre 25 ans en 2010 et 21 ans en 1980. En 2022, il était de 39 ans et 6 mois pour les fonctionnaires et 31 ans et 8 mois pour les contractuels. Les recrutements annuels par concours ont enregistré une forte baisse de 28% entre 2002 (56.000 postes offerts hors militaires) et 2022 (40.300). Parmi les quelque 250.000 nouvelles recrues en 2022, 71,4% ont été recrutés comme contractuels civils ou militaires, contre 21,3% comme fonctionnaires, le reste étant des apprentis, ouvriers d’Etat ou enseignants d’établissements privés sous contrat. La Cour constate relève aussi un “essor des contrats temporaires à durée limitée”, dont 54% de moins d’un an, 34% entre un et trois ans et 11% supérieurs à trois ans, induisant une volatilité accrue des effectifs. “Parmi les agents rentrés en 2020 dans les administrations publiques, 91% des titulaires sont encore présents deux ans après et 94% des moins de 30 ans. En revanche, les contractuels ne sont que 52% à être présents en 2023” et 44% chez les moins de 30 ans. Parmi les défis de la fonction publique d’Etat, la Cour note notamment “un vieillissement important lié à l’allongement des carrières”, ce qui rend “inéluctables (…) des départs massifs à la retraite dans les prochaines années”.Elle estime que les aspirations des jeunes générations – recherche de sens dans le travail, organisation souple, relations moins hiérarchisées – “peuvent se heurter à la représentation qu’ils en ont ou à la réalité des pratiques de la fonction publique de l’Etat”. Face à ce constat, elle préconise “de mettre en Å“uvre au plus vite une stratégie dédiée spécifiquement au recrutement des jeunes, fondée sur une gestion prévisionnelle de ses emplois et de ses compétences à cinq, dix ou quinze ans”.