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Agriculture: la loi Duplomb entrevoit le bout du tunnel parlementaire, sans éteindre la controverse

La loi agricole Duplomb-Menonville, qui a tant fait couler d’encre ces dernières semaines pour sa mesure de réintroduction dérogatoire d’un pesticide de type néonicotinoïde, est en passe d’adoption définitive au Parlement mardi, avec un dernier vote de l’Assemblée.Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), cette proposition de loi est présentée comme l’une des réponses à la colère des agriculteurs de l’hiver 2024, et comme une manière de “lever les contraintes” à l’exercice de leur métier.Le texte est notamment réclamé et salué par la FNSEA, syndicat agricole leader, et ses alliés des Jeunes agriculteurs. A l’inverse, la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, dénonce une “loi mortifère au service du libre-échange” et appelle à un rassemblement devant l’Assemblée à 12H30.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard (LR) loue quant à elle une loi “équilibrée” et “crucial(e)”, quand sa collègue Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) regrette d’avoir “perdu” sur la mesure la plus commentée: la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes.Interdit en France, mais autorisé ailleurs en Europe jusqu’en 2033, ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur. Ce produit est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Dans sa version issue d’un compromis entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), le texte prévoit une réintroduction sans instaurer de délai. Avec toutefois une clause de réexamen par le conseil de surveillance, trois ans après, puis annuelle, pour vérifier que les critères d’autorisation sont toujours remplis.”Cela concernera au maximum 1,7% des surfaces agricoles, et encore, si toutes les filières demandeuses avaient la dérogation”, estime le rapporteur du texte à l’Assemblée Julien Dive (LR).- Recours constitutionnels prévus -“Ça revient à une autorisation ad vitam aeternam. Le conseil de surveillance sera un comité Théodule, opaque, sans aucune incidence”, s’insurge au contraire la présidente LFI de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé, dont le groupe défendra une motion de rejet préalable au texte, en fin d’après-midi après les questions au gouvernement.La mesure aura structuré les débats parfois houleux entre députés. Des escarmouches qui n’ont eu lieu qu’en commission puisqu’à l’apex des tensions, les partisans du texte l’avaient eux-mêmes rejeté en première lecture, pour contourner un mur d’amendements insoumis et écologistes et forcer le passage en CMP.La gauche et les écologistes auront du mal à empêcher l’adoption définitive mardi, sauf accident de participation. Une grande partie de la coalition gouvernementale (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) et l’alliance RN-UDR devraient le soutenir, selon des sources internes aux groupes.”Nous sommes assez satisfaits”, a commenté la députée Hélène Laporte (RN), demandant toutefois au gouvernement des décrets d’application rapides pour les agriculteurs.Et si certains parlementaires centristes devraient voter contre ou s’abstenir, leurs groupes devraient s’appuyer sur des gains obtenus en CMP par rapport à la version sénatoriale pour appeler à voter pour. Notamment le retrait d’une mesure controversée questionnant l’indépendance de l’agence sanitaire Anses.”Loi poison” pour les écologistes, “entrave à la transition agroécologique” pour le socialiste Dominique Potier, le texte ne contient plus ni “surenchère ni renoncement”, estime au contraire Marc Fesneau, chef des députés MoDem.La proposition de loi prévoit également des mesures pour faciliter le stockage de l’eau pour l’irrigation, dans un contexte de raréfaction liée au dérèglement climatique. Mais elles sont fortement critiquées à gauche, tout comme celles prévoyant de faciliter l’agrandissement ou la création de bâtiments d’élevage intensif.L’association Greenpeace a appelé dans un communiqué à voter contre “ce texte toxique pour la santé publique et l’environnement”.Anticipant une potentielle adoption définitive, insoumis, écologistes et socialistes planchent sur des recours au Conseil constitutionnel, estimant pour certains que la loi contrevient aux principes de précaution et de non-régression environnementale.

Narbonne: 1.500 hectares de forêt en feu, habitants évacués, A9 fermée

Un incendie d’une rare intensité a brûlé lundi plus de 1.500 hectares de forêt dans les environs de Narbonne, entraîné la fermeture de l’autoroute A9 et contraint les habitants d’un hameau à quitter leurs maisons, finalement atteintes par les flammes.”Le feu est toujours actif et progresse en direction de (la commune de) Bages. Le vent s’est calmé, cela permet aux pompiers de mieux le traiter. Le dispositif s’adapte à l’évolution du feu”, a dit à l’AFP la secrétaire générale de la préfecture de l’Aude, Lucie Roesch.Plus d’un millier de sapeurs-pompiers sont mobilisés pour empêcher les flammes de gagner les quartiers situés au sud de la ville de Narbonne et les bourgs de Bages et Peyriac de-Mer.Dès le lever du jour, les avions Dash et Canadair reprendront leurs rotations.- Ecurie brûlée -A Bages, quelques kilomètres au sud de Narbonne, Nathalie Bueno est catastrophée. La gérante des Ecuries de la Maza raconte que le feu a détruit sa maison et le refuge associatif abritant 43 chevaux. “J’ai tout perdu. Je suis dans ma voiture avec mes six chiens. On a des chevaux qui sont morts dans les flammes, des voisins nous ont aidés à en sauver une trentaine”, confie cette femme de 60 ans.  Dans la commune de Bages, qui borde l’A9, des habitants du hameau de Prat-de-Cest ont évacué leur logement par crainte des flammes. “Le hameau a été très fortement touché, avec plusieurs maisons qui ont brûlé. Je ne sais pas si on a des victimes ou pas”, a déclaré à l’AFP le maire, Jean-Louis Rio.”Et là (…) on s’interroge pour savoir si on va évacuer” le reste de la commune, a-t-il ajouté.Des naufragés de la route sont pris au piège de gigantesques embouteillages sur l’autoroute A9 reliant la France à l’Espagne. Certains passent la nuit dans leur voiture, 150 personnes sont hébergées au parc des expositions de Narbonne, d’autres dans des salles ou gymnases à Sigean, Ferrals-des-Corbières et Portel-des-Corbières.Le feu, parti vers 15h00, dans des circonstances inconnues, d’un domaine viticole près de la route départementale D613, dans le massif des Corbières, s’est vite propagé, attisé par une violente tramontane avec des rafales soufflant à 90 km/h, selon le prévisionniste de Météo-France Adrien Warnan.- Tramontane -En outre, la végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique atteignant 69% en juin, plus la période de canicule prolongée ces derniers jours, forme un cocktail incendiaire redoutable, a poursuivi M. Warnan.”La lutte continuera toute la nuit et sera difficile”, a estimé dans un message sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a annoncé que le sinistre avait “légèrement blessé” un enfant.Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne pour déterminer les causes de l’incendie.Le département de l’Aude était placé lundi en vigilance rouge incendie, comme le Var et les Bouches-du-Rhône.La station balnéaire de Port-la-Nouvelle, à une vingtaine de kilomètres de Bages, a été privée d’électricité pendant deux heures car des lignes à haute tension, menacées par les flammes, ont été coupées pour faciliter l’action des pompiers.”On aperçoit des descentes de flammes au loin, on a de la fumée dans Port-la-Nouvelle alors que l’incendie est à 20 km. C’est assez impressionnant, c’est la première fois que je vois ça”, a expliqué à l’AFP le maire de la station, Henri Martin.Sur le réseau routier secondaire saturé, sur lequel étaient déviés les nombreux vacanciers aux mines désespérées, des poids lourds, camping-cars et véhicules avec vélos sur le toit étaient à l’arrêt dans la soirée, formant des files interminables alors que le ciel était assombri par les fumées, a constaté une journaliste de l’AFP.C’est déjà le troisième incendie en une semaine dans l’Aude.Le 29 juin, un feu a consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, après le passage du véhicule d’un traiteur transportant sur sa remorque un barbecue mal éteint.Le week-end dernier, un nouvel incendie a parcouru 430 hectares à proximité du village de Douzens, parti d’une voiture ayant pris feu sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A61 Toulouse-Narbonne.Les premiers grands incendies de la saison ont éclaté ce week-end dans l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et l’Aude, provoquant de gros embouteillages en plein week-end de départs en vacances.Si la tramontane devrait faiblir légèrement mardi, le risque d’incendie restera très élevé du fait de “conditions météorologiques (…) assez proches” de celles de lundi, prévient encore Météo-France.

Medical groups sue US health secretary over Covid-19 vaccine change

Several leading medical groups filed suit against US Health Secretary Robert F. Kennedy Jr. on Monday, accusing him of endangering public health with new Covid-19 vaccine recommendations.At the end of May, Kennedy announced via social media that federal authorities would no longer recommend Covid-19 vaccines for children and pregnant women, resulting in blowback from health …

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Le député LR Olivier Marleix a mis fin à ses jours

Olivier Marleix, député LR d’Eure-et-Loir, a mis fin à ses jours, lundi, à son domicile d’Anet, suscitant la stupéfaction et une vague d’hommages dans l’ensemble de la classe politique.De grande stature, fossette au menton et le front dégarni, l’ancien patron du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale (2022-2024), âgé de 54 ans, était père de deux filles. Il était le fils de l’ancien secrétaire d’Etat et baron politique du Cantal Alain Marleix.Peu avant 15H00, les gendarmes, alertés par l’assistante parlementaire du député et par la maire d’Anet, “toutes les deux inquiètes de l’absence de ce dernier à des rendez-vous prévus le matin en Eure-et-Loir et de son absence ensuite à l’Assemblée nationale”, pénétraient dans son domicile. Ils “découvraient son corps inanimé, pendu (…) dans une chambre à l’étage de la maison”, selon un communiqué du procureur de Chartres, Frédéric Chevallier.Au terme des premières constatations médico-légales, “il peut être exclu l’intervention d’un tiers dans la survenance de la mort du député, la piste du suicide étant par conséquent privilégiée”, a-t-il ajouté. Une autopsie sera pratiquée mercredi matin.”Un téléphone et des ordinateurs” ont été saisis en vue d’être rapidement analysés mais “en l’état, aucun écrit n’a été retrouvé pouvant intéresser l’enquête”, selon la même source.Le président Emmanuel Macron, qui a souvent été la cible des attaques virulentes d’Olivier Marleix, a rendu hommage à un “homme politique d’expérience” qui “défendait ses idées avec conviction” dans un message sur le réseau social X.Souverainiste assumé, le député d’Eure-et-Loir avait notamment fustigé la vente controversée en 2014 de la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric, alors que le chef de l’Etat était ministre de l’Economie. Après avoir présidé une commission d’enquête sur ce rachat, Olivier Marleix avait saisi la justice en 2019, s’interrogeant sur le rôle joué par Emmanuel Macron.  De son côté, le Premier ministre François Bayrou a exprimé, sur le même réseau social, sa “stupéfaction” et son “immense tristesse”, reconnaissant que “l’on ne se rend jamais compte de la fragilité des êtres humains…” A l’Assemblée, où Olivier Marleix siégeait depuis 2012, l’annonce de sa mort a bouleversé les députés qui ont observé une minute du silence.C’est la quatrième fois sous la Ve République qu’un député se suicide, après Aymeric Simon-Lorière en 1977, Pierre Bérégovoy en 1993 et Jean-Marie Demange en 2008.- Hommage prévu à l’Assemblée -Après avoir salué la mémoire d’un homme “droit, rigoureux, profondément humain”, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, proposera mardi à la conférence des présidents de la chambre basse qu’un hommage soit rendu à Olivier Marleix à 15H00. Proche de l’ex-Premier ministre Michel Barnier, le député avait soutenu ce printemps la candidature de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez, lequel lui avait succédé l’an dernier à la présidence des députés LR.”Nous n’oublierons pas l’homme de conviction, défenseur inlassable de l’intérêt général dont la vision tirait vers le haut le débat public”, a réagi le député de Haute-Loire.L’ex-chef de l’Etat Nicolas Sarkozy a rendu hommage à celui qui fut son conseiller technique à l’Elysée, “un collaborateur précieux, un soutien fidèle dont l’engagement ne m’a jamais fait défaut”.Dans un communiqué à l’AFP l’ancien Premier ministre Edouard Balladur a salué “un grand parlementaire aux qualités reconnues par tous”, qui “avait les capacités d’un homme de gouvernement”.Parmi ses adversaires politiques aussi, beaucoup ont salué la mémoire de cette figure de l’Assemblée.A l’image de l’ancien président socialiste François Hollande qui a fait valoir que la “fidélité pour son parti ne le détournait pas du respect qu’il affichait avec élégance pour les idées qui n’étaient pas les siennes”.- “Toujours respectueux” -“Il fut un élu de terrain, rigoureux, engagé au service de ses idées”, a ainsi réagi Marine Le Pen, présidente du groupe RN, tandis que Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a rendu hommage à “un adversaire politique toujours respectueux, une voix singulière, attachée à défendre la souveraineté industrielle de la France”.Le patron de Renaissance, Gabriel Attal, a décrit “un homme de passion et de conviction, défendant avec sincérité ses idéaux”. Entré en politique au mitan des années 90, Olivier Marleix s’était ensuite implanté en Eure-et-Loir, loin de la circonscription auvergnate de son père. Conseiller général de ce département de 2008 à 2014, il s’était retrouvé il y a un an en ballottage défavorable face à un candidat du RN au premier tour des législatives anticipées, avant de s’imposer au second. pab-arz-sac-mas/mb/swi

Un feu parcourt 1.450 hectares près de Narbonne, habitants évacués, A9 fermée

Un feu de grande ampleur a parcouru lundi plus de 1.450 hectares de végétation près de Narbonne, entraînant la fermeture de l’autoroute A9 et contraignant les habitants d’un hameau de quitter leurs maisons, finalement atteintes par les flammes.Malgré l’intervention rapide de 850 sapeurs-pompiers et d’une dizaine d’aéronefs dont plusieurs canadairs, le feu n’est “pas fixé ni maîtrisé”, a indiqué dans la soirée la directrice de cabinet du préfet, Amélie Trioux, et “se dirige vers l’étang de Bages”, au sud de Narbonne.Dans une zone vallonnée et avec l’arrêt des survols à la nuit tombée, les efforts des soldats du feu s’annoncent ardus. “La lutte continuera toute la nuit et sera difficile”, a estimé dans un message sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a annoncé que le sinistre avait “légèrement blessé” un enfant.Dans la commune de Bages, qui borde l’A9, des habitants du hameau de Prat-de-Cest ont évacué leur logement par crainte des flammes. “Le hameau a été très fortement touché, avec plusieurs maisons qui ont brûlé. Je ne sais pas si on a des victimes ou pas”, a confié à l’AFP le maire, Jean-Louis Rio.”Et là, puisque les flammes sont au bord du village (…) on s’interroge pour savoir si on va évacuer” le reste de la commune, a-t-il ajouté.- Tramontane -Le feu, parti vers 15h00, dans des circonstances inconnues, d’un domaine viticole près de la route départementale D613, dans le massif des Corbières, s’est vite propagé, attisé par une violente tramontane dont les rafales atteignaient lundi 90 km/h, selon le prévisionniste de Météo France Adrien Warnan.En outre, la végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique atteignant 69% en juin, plus la période de canicule prolongée ces derniers jours, forme un cocktail incendiaire redoutable, a ajouté M. Warnan.Le département de l’Aude était placé lundi en vigilance rouge incendie, comme le Var et les Bouches-du-Rhône.La station balnéaire de Port-la-Nouvelle, à une vingtaine de kilomètres de Bages, a été momentanément privée d’électricité car des lignes à haute tension, menacées par les flammes, ont été coupées “pour faciliter l’action des pompiers”, a indiqué la préfecture.”On aperçoit des descentes de flammes au loin, on a de la fumée dans Port-la-Nouvelle alors que l’incendie est à 20 km. C’est assez impressionnant, c’est la première fois que je vois ça”, a confié à l’AFP le maire de la station, Henri Martin.- A9 fermée à Narbonne -L’autoroute A9, qui relie la France à l’Espagne en longeant la Méditerranée, a été fermée dans les deux sens à hauteur de la bifurcation vers l’A61, a indiqué à l’AFP Vinci Autoroutes, et les aires de repos à proximité ont été évacuées. Deux départementales avaient été fermées plus tôt dans l’après-midi.Sur le réseau routier secondaire saturé, sur lequel sont déviés les nombreux vacanciers aux mines désespérées, des poids-lourds, camping-cars et véhicules avec vélos sur le toit sont à l’arrêt, formant des files interminables alors que le ciel est assombri par les fumées, a constaté une journaliste de l’AFP.C’est déjà le troisième incendie en une semaine dans l’Aude, où plusieurs départs de feu dimanche 1er juillet avaient consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, après le passage du véhicule d’un commerçant qui transportait sur sa remorque un barbecue mal éteint, et où de nouvelles flammes ont parcouru 430 hectares samedi et dimanche à Douzens, parties d’une voiture ayant pris feu sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A61 Toulouse-Narbonne.Les premiers grands incendies de la saison ont éclaté ce week-end dans l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et l’Aude, provoquant de gros embouteillages en plein week-end de départs en vacances.Si la tramontane devrait faiblir légèrement mardi, le risque d’incendie restera très élevé du fait de “conditions météorologiques (…) assez proches” de celles de lundi, prévient encore Météo France.

Gestion du Covid-19: non-lieu pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe

Cinq ans après le début des investigations menées à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19, trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, ont bénéficié lundi après-midi d’un non-lieu.”La commission d’instruction de la CJR a rendu une décision de non-lieu”, a annoncé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, dans un bref communiqué, sans détailler les motivations des magistrats.Cette décision n’est pas une surprise.Le non-lieu requis en mai par le ministère public en faveur de l’ancien Premier ministre (mai 2017-juillet 2020), de l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn (mai 2017–février 2020) et de son successeur Olivier Véran (février 2020-mai 2022) éloignait la perspective d’un procès, même s’il revenait à la commission d’instruction de la CJR de trancher.”C’était attendu”, a simplement réagi Mme Buzyn, sollicitée par l’AFP.”On a fait le maximum de ce qu’il était possible de faire à l’époque (…) pour sauver le maximum de vies”, a-t-elle dit à Libération ensuite.”La CJR ne s’est pas penchée que sur les ministres, pas sur les éventuelles responsabilités, l’impréparation et le manque de réactivité d’autres personnes”, a-t-elle ajouté, pointant du doigt la “passivité initiale d’autres institutions, comme le président de l’Ordre des médecins” ou l’écho reçu par le professeur Didier Raoult.M. Véran a évoqué de son côté dans un communiqué “un non-lieu sans joie ni soulagement”, disant qu’il “n’effacera ni les menaces de mort, ni les insultes”, et adressant ses pensées aux victimes, à leurs familles et aux soignants.M. Philippe n’a pas encore réagi, ni son avocat.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.L’information judiciaire avait été ouverte en juillet 2020 pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, à la suite d’une série de plaintes (médecins, patients, syndicats…) dénonçant une mauvaise anticipation du gouvernement ou des mesures tardives.Selon Santé publique France, 168.000 personnes sont décédées du Covid-19 entre 2020 et septembre 2023, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé a mis fin à l’urgence sanitaire mondiale.Les trois politiques avaient été placés sous le statut de témoin assisté. La Cour de Cassation avait annulé en janvier 2023 la mise en examen de Mme Buzyn, pour mise en danger de la vie d’autrui.- “Nombreuses initiatives” -Rémy Heitz, qui exerce les fonctions de ministère public à la CJR, avait expliqué en mai que les investigations qui ont porté sur le premier semestre 2020 avaient établi que “de nombreuses initiatives (avaient) été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre” de MM. Philippe et Véran. Concernant Mme Buzyn, le parquet général avait relevé qu’elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, soit avant le premier décès d’un malade contaminé, neuf jours plus tard.D’après ces réquisitions dont l’AFP a eu connaissance, si les mesures prises “n’ont pas été suffisantes pour éviter des drames qui ont endeuillé de nombreuses familles”, le code pénal “ne vise pas à réprimer une politique publique qui n’aurait pas atteint entièrement son objectif”, “mais des individus qui volontairement ont refusé de prendre toute mesure de nature à combattre un sinistre”.”Tel n’est pas le cas de M. Philippe et de M. Véran, qui, chacun a leur niveau ont combattu l’épidémie dès son émergence en France”.- “Excessive centralisation” -“Il n’appartient pas au juge pénal de porter un jugement sur la pertinence” des choix faits, issus parfois d'”arbitrages entre des objectifs d’intérêt général opposés” et dans un contexte “de connaissances scientifiques en constante évolution”, avait estimé le parquet général. Si les masques ont en particulier manqué aux soignants du milieu libéral en mars 2020, cela résultait d’un “choix” gouvernemental de “prioriser les services hospitaliers” et non d’une “abstention d’agir”.Le confinement, jugé trop tardif par des plaignants, est aussi un “choix politique” pour “arbitrer entre différents objectifs”: “la santé publique, la liberté d’aller et venir, de travailler”…Cette analyse semble diverger de celle des magistrats de la commission d’instruction qui, même s’ils ont décidé d’un non-lieu, ont souligné “l’excessive centralisation”, “la trop grande complexité des dispositifs administratifs” ou encore “le dimensionnement insuffisant de Santé publique France”, avait relevé le parquet général en mai.Ce dossier nourrira l’information judiciaire ouverte contre X, au Pôle santé publique du tribunal de Paris, pour mise en danger de la vie d’autrui, homicides et blessures involontaires.

Attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe : perpétuité incompressible pour Michaël Chiolo

Michaël Chiolo, l’auteur de l’attaque au couteau contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) le 5 mars 2019, a été condamné lundi à une peine de réclusion à perpétuité incompressible, la plus lourde peine prévue par le code pénal.La cour d’assises spéciale, composée de magistrats professionnels, a suivi les réquisitions du parquet, sauf concernant les deux accusés qui avaient bénéficié d’un non-lieu durant l’instruction.Elle a ainsi acquitté Jérémy Bailly, 37 ans, un vétéran du jihadisme français car “aucun acte préparatoire” de l’attentat n’a pu être retenu contre lui. Et elle a condamné à 12 ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté des deux tiers Yassine Merai, en fuite à l’étranger, qui était jugé par défaut.Le parquet avait réclamé 15 ans de réclusion à l’encontre de ces deux hommes poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.Tout au long des cinq semaines d’audience, Michaël Chiolo, 33 ans, jugé pour tentative d’assassinat et qui revendique pleinement son acte, n’a cessé d’en rajouter dans la provocation. Il a ainsi affirmé “approuver de A à Z” les exactions du groupe Etat islamique (EI).”Ca faisait des années que je voulais faire le jihad dans le sentier d’Allah. Ca faisait des années que je voulais attaquer l’administration pénitentiaire” et “tuer un maximum de victimes”, a-t-il expliqué durant son procès. A l’annonce du verdict, il a levé un de ses doigts vers le ciel en remuant les lèvres comme lors d’une incantation.”Nous avons cherché des éléments de personnalité en sa faveur, nous n’en avons trouvé aucun”, avait affirmé l’avocate générale du parquet national antiterroriste (Pnat) lors de ses réquisitions.Sa “capacité d’évolution est quasi inexistante”, avait tranché la magistrate. “Aucune autre peine que la peine maximale n’est envisageable”, avait-elle estimé.Avant Michaël Chiolo, seuls deux hommes liés à la mouvance jihadiste avaient écopé d’une peine de perpétuité incompressible en France : Salah Abdeslam, l’un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Brahim Aouissaoui, l’auteur de l’attentat de la basilique de Nice, qui avait fait trois morts, le 29 octobre 2020.”Les cours d’assises spéciales deviennent peu à peu l’antichambre d’une peine de mort qui ne dit pas son nom”, a réagi l’un des avocats de Michaël Chiolo, Me Romain Ruiz.”Michael Chiolo devient le premier condamné à cette peine abominable sans pour autant avoir tué volontairement qui que ce soit. A force de maltraiter chaque jour un peu plus l’échelle des peines, c’est le droit en son entier qu’on tire vers le bas”, a-t-il dit à l’AFP.Le 5 mars 2019, Michaël Chiolo et sa compagne Hanane Aboulhana, qui lui rendait visite, avaient grièvement blessé deux surveillants avec deux couteaux en céramique dans l’enceinte de la prison. Le couple s’était ensuite retranché pendant près de dix heures dans l’unité de vie familiale (UVF) de l’établissement pénitentiaire.Après plusieurs tentatives de négociation, les forces d’intervention de la police avaient lancé l’assaut, blessant Michaël Chiolo et tuant Hanane Aboulhana, 34 ans.- “Frère siamois jihadiste” -Reconnu coupable de complicité de tentative d’assassinat, Abdelaziz Fahd, 39 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans.Malgré ses dénégations, durant l’enquête et pendant le procès, l’accusation a vu en lui “l’instigateur” de l’attentat.Délinquant de droit commun multirécidiviste, incarcéré sans discontinuer depuis 2006, Abdelaziz Fahd est “incapable de toute forme de remise en question”, avait estimé le Pnat dans ses réquisitions.En mars dernier, il avait tenté de se faire livrer par drone un paquet contenant un couteau en céramique au centre pénitentiaire de Beauvais (Oise).Seul acquitté du procès, Jérémy Bailly a été condamné à 28 ans de réclusion en 2017 pour son implication dans une attaque à la grenade contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d’Oise) en septembre 2012.Présenté par l’accusation comme “le frère siamois jihadiste” de Michaël Chiolo, Nabil Ganned, 35 ans, a reconnu avoir été présent dans la salle commune de la prison, surnommée “le gourbi”, quand Chiolo discutait de son projet. A-t-il pris part aux discussions ? Personne n’est en mesure de l’affirmer mais, selon le Pnat, “le vide de ses réponses nous a parfois donné le vertige”.La cour l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle avec une période sûreté des deux tiers.Les condamnés disposent de dix jours pour interjeter appel.