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Municipales: à Lille, la braderie lance la campagne à l’ombre du gouvernement Bayrou

A six mois des élections municipales, la braderie de Lille a marqué un étrange début de campagne samedi, entre l’annonce d’une tête de liste, des ministres partageant des “moules-frites”…et la chute attendue du gouvernement Bayrou dans tous les esprits.La France insoumise (LFI), qui avait promis il y a quelques semaines une “surprise” pour les municipales à Lille, a finalement annoncé que la tête de liste serait une députée suppléante peu connue, Lahouaria Addouche. Cette annonce a vite été éclipsée par le discours fleuve du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, dont les appels au départ d’Emmanuel Macron ont rencontré un fort écho parmi la foule venue l’écouter.Le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, a bien tenté de mettre en avant la candidature de Mme Addouche, “enfant des quartiers populaires de Lille”. Mais il a rapidement bifurqué vers le national: “l’heure est au combat”, a-t-il assuré, appelant les Français à “donner un petit coup de main” au président Emmanuel Macron pour “l’aider à partir”.Localement comme nationalement, ni Bompard ni Addouche n’ont retenu leurs coups contre les socialistes, accusés par l’un d’être “prêts à brader l’ensemble du programme” du Nouveau front populaire, par l’autre d’avoir “tourné le dos à la justice sociale” et aux quartiers populaires.”Ce sont des arguments de campagne, ils pourront prospérer de leur côté, mais ça ne résiste pas aux faits”, s’est offusqué le socialiste Arnaud Deslandes, dauphin de Martine Aubry, qui vit sa première braderie dans la peau de maire, quelques mois après lui avoir succédé.Lui-même a refusé de parler davantage de politique locale, estimant que “peu de gens aujourd’hui ont l’esprit aux élections municipales”, plus préoccupés “par la chute du gouvernement qui a proposé un budget parfaitement injuste.”- “Besoin” de l’Etat -La succession de Mme Aubry dans cette ville socialiste depuis plus d’un demi-siècle s’annonce pourtant épineuse, vu les dissensions à gauche. Au sein même de son camp, M. Deslandes est concurrencé par le député Roger Vicot, candidat à l’investiture socialiste, lors d’une primaire prévue le 6 novembre. Cela n’a pas empêché les deux hommes de déambuler ensemble samedi.Ce qui attend la France dans les prochains jours est “quand même beaucoup plus important que nos petits débats internes au Parti Socialiste”, a esquivé M. Deslandes interrogé sur le sujet.Ses affinités locales sont apparues en creux dans sa déambulation entre les stands des partis politiques : mains serrées auprès des communistes et du candidat de droite Louis Delemer, bises échangées avec des Ecologistes et de Génération.s…et contournement ostensible du stand de Renaissance et de sa candidate à la mairie, la députée macroniste Violette Spillebout, ancienne proche de Mme Aubry.Dans la matinée, il était également sorti saluer la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier.Celle-ci est venue en soutien à celui qu’elle assure être le “futur maire de Lille” Stéphane Baly, passé tout proche en 2020 de ravir le beffroi. Avant de passer elle aussi à la politique nationale, estimant qu’Emmanuel Macron “doit nommer quelqu’un du Nouveau Front populaire” à Matignon.Stéphane Baly lui-même, a souligné que “l’échelon local a besoin” de l’Etat, sans “coups de rabot” budgétaires.Un peu à l’écart des stands politiques et de la foule arpentant la plus grande braderie d’Europe, Violette Spillebout a choisi d’aller manger des moules-frites avec ses soutiens près de la gare, un choix qui pouvait paraître moins politique.C’était sans compter sur la présence de deux invités de marque: Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Gérald Darmanin, garde des Sceaux. Se gardant de tout commentaire sur la politique nationale, ils se sont davantage affichés samedi en amis de Violette Spillebout qu’en ministres d’un gouvernement dont les jours sont comptés.

88 postal operators suspend services to US over tariffs: UN

Postal traffic to the United States plunged more than 80 percent following Washington’s imposition of new tariffs, with 88 operators worldwide fully or partially suspending services, the Universal Postal Union said Saturday.The UPU, the United Nations’ postal cooperation agency, is working on “the rapid development of a new technical solution that will help get mail …

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Filmés avec des élus du PS, Thomas Legrand et Patrick Cohen se défendent de tout “complot”

 Critiqués par de nombreux responsables politiques pour des propos litigieux tenus à des dirigeants du Parti socialiste sur des images filmées à leur insu, les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand ont défendu samedi leur impartialité et annoncé porter plainte.Dans une vidéo diffusée vendredi par le média conservateur L’Incorrect et filmée en juillet dans un restaurant parisien, ces deux journalistes échangent avec Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS.Au cours de cette discussion, où est aussi évoquée la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle de 2027, M. Legrand, qui travaille pour France Inter et Libération, déclare notamment “Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi”, ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre de la Culture.- Critiques -Dans un message publié sur X vendredi soir, Mme Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, a demandé que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs, dénonçant des “propos graves et contraires à la déontologie”.”Complot”, “infiltration”, “mafia”: très rapidement, les critiques ont fusé, aussi bien du coté des Républicains, que du Rassemblement national et de La France insoumise”Vidéo consternante” dans laquelle “deux journalistes essentiels de l’officialité PS complotent pour valoriser un axe +de Ruffin à Canfin+ et Glucksmann”, a écrit le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, sur X, tandis que la cheffe de file des députés du RN, Marine Le Pen, a affirmé que “le service public ne peut pas être la succursale du Parti socialiste, pas plus qu’il ne pourrait l’être de n’importe quel autre parti politique”, et appelé à “réfléchir à sa privatisation”.”Je comprends que la diffusion de cette vidéo, enregistrée à l’insu des protagonistes et qui plus est tronquée, puisse susciter de la suspicion”, a réagi Thomas Legrand dans un texte transmis à l’AFP puis diffusé sur ses réseaux sociaux samedi.”Je tiens des propos maladroits. (…) Si la tournure, extraite d’un échange tronqué et privé, est malheureuse, j’assume de +m’occuper+ journalistiquement des mensonges de Madame Dati”, a-t-il ajouté, quelques heures après avoir été suspendu de l’antenne “à titre conservatoire”.”On a pris des bouts de phrase. Il n’y a pas 20 secondes de conversation suivie. C’est complètement manipulatoire”, a de son côté réagi auprès de l’AFP Patrick Cohen, présent sur France Inter et dans l’émission “C à Vous” (France 5).”L’ironie de l’histoire, c’est que ce rendez-vous avait été sollicité par la direction du PS, parce qu’ils ne sont pas contents du traitement du PS et d’Olivier Faure (premier secrétaire du parti, NDLR) sur l’antenne de France Inter. Donc c’était tout sauf une réunion conspirative”, a-t-il ajouté. Les deux journalistes ont annoncé leur intention de porter plainte.Le PS s’est lui défendu en assurant qu'”aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient”, et accusé L’Incorrect, média conservateur créé par des proches de Marion Maréchal en 2017, d’avoir pour “seul but d’entretenir une lecture complotiste du monde”.- L’Arcom saisie -Dans un message sur X, la Société des journalistes (SdJ) de Radio France a dénoncé “l’instrumentalisation” de “propos volés et complètement sortis de leur contexte”, et affirmé être “solidaire” de Patrick Cohen et Thomas Legrand.En juin, Rachida Dati avait eu un échange tendu avec Patrick Cohen sur le plateau de “C à Vous”, alors qu’elle était interviewée sur ses démêlés avec la justice. L’élue LR avait répliqué en menaçant le journaliste de déclencher une enquête contre lui pour des accusations de harcèlement rapportées dans la presse.Interrogée par l’AFP, l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a quant à elle annoncé samedi avoir été saisie. “Elle recueillera dans les meilleurs délais tous les éléments d’explication auprès de Radio France et France Télévisions afin de s’assurer du respect, par le service public de l’audiovisuel, de ses obligations d’impartialité et d’indépendance, dont l’Arcom se voit confier par la loi la mission d’être la garante”, a-t-elle indiqué. 

Un transport de combustible nucléaire MOX a quitté Cherbourg en direction du Japon

Deux navires transportant du combustible nucléaire MOX, mélange d’uranium neuf et de plutonium recyclé, ont quitté Cherbourg samedi à destination du Japon, a annoncé Orano.”Les navires spécialisés Pacific Heron et Pacific Egret de la compagnie britannique PNTL sont partis du port de Cherbourg le 6 septembre 2025″ et “assurent le transport de combustible nucléaire recyclé MOX vers le Japon”, indique dans un communiqué le spécialiste français de l’uranium et du traitement de déchets nucléaires.Selon Orano, le transport de ces “quatre emballages pouvant contenir chacun huit assemblages de combustible MOX” devrait arriver dans les eaux territoriales japonaises “au mois de novembre”.Il s’agit du 9e transport de ce type entre la France et le Japon depuis 1999, sans “aucun incident de sûreté ni aucune avarie”, selon l’industriel.Produits dans l’usine Melox (Gard) jusqu’en 2024, ces emballages de combustible sont transportés dans des conteneurs qui “garantissent le confinement de la matière en toute circonstance”, affirme Orano.Le combustible MOX (pour Mélange d’OXydes) est en moyenne constitué de 92% d’oxyde d’uranium neuf, jamais utilisé dans un réacteur, et de 8% d’oxyde de plutonium usagé, utilisé dans le cas présent dans des centrales japonaises, puis recyclé.Pour Yannick Rousselet, consultant en sûreté nucléaire pour Greenpeace France, “on ne peut pas accepter ce risque de transport à travers tous les océans simplement pour le business”.”Le MOX n’a pas de justification, il coûte beaucoup plus cher que du combustible classique et n’existe que pour perpétuer le business du retraitement”, a estimé le consultant, interrogé par l’AFP.Ce transport présente selon lui un risque “sur la partie terrestre parce que c’est un produit dangereux par lui-même”, mais il pose également un problème supplémentaire car “il va traverser la planète sur les océans où le risque maritime est évidemment extrêmement important”.Selon M. Rousselet, “2.793 tonnes de combustible usé” au total ont été envoyées en France par le Japon, dont 95% reste stocké en France.”Sur les 1.764 conteneurs de déchets de moyenne activité stockés dans un bunker à La Hague, on n’en renverra que 20 au Japon: le retraitement nucléaire en France pour les Japonais, c’est avant tout une solution pour se débarrasser de leurs déchets”, a-t-il affirmé.

Randall Schwerdorffer, avocat “sans vocation” devenu pénaliste de premier plan

Il est l’un de ceux par qui le procès peut basculer: avocat de l’anesthésiste Frédéric Péchier, Randall Schwerdorffer est un professionnel respecté, parfois clivant, devenu pénaliste presque par hasard, jusqu’à se convertir en ténor médiatique du barreau.Après huit ans d’enquête, Frédéric Péchier répond, lors d’un procès de plus de trois mois à Besançon, de 30 cas d’empoisonnement de patients, dont 12 mortels, pour lesquels il clame son innocence.L’avocat bisontin de 55 ans, passionné d’arts martiaux, aborde comme un combat cette affaire, “le summum de ce qu’on peut gérer en termes de dossier criminel en défense”. “Je considère la cour d’assises comme un dojo. Une audience, on s’imagine parfois que c’est du théâtre, mais c’est surtout beaucoup de travail. Le public ne voit que le produit fini” mais ne s’imagine pas “que vous l’avez travaillé mille fois pour qu’il soit parfait”, confie-t-il à l’AFP.Un procès d’assises, “c’est un affrontement très normé, avec ses règles, ses rituels. Mais une fois que le combat est fini, on se salue et on se respecte. Je considère que je n’ai pas d’ennemis dans une cour d’assises. Seulement des adversaires”.Et au parquet général, qui porte l’accusation contre Frédéric Péchier, “il y a des gens qui sont très compétents, pointus, qui vont se battre. Donc le combat va être très difficile”. Mais Me Schwerdorffer ne dévie pas de son objectif: “l’acquittement de Frédéric Péchier”.- “Positions masculinistes” -C’est un autre dossier criminel, très médiatisé, qui l’a fait connaître du grand public en 2017: le féminicide d’Alexia Daval.Alors qu’il défendait le meurtrier, Jonathann Daval, il avait pris la liberté de commenter, sur les chaînes d’information, la garde à vue de son client et son passage aux aveux, et avait confié à la mère du mis en cause certains éléments d’une audition.Des mots qui lui ont valu deux procédures, l’une disciplinaire, devant l’ordre des avocats, l’autre judiciaire, à l’initiative du parquet de Besançon. “Ce n’était pas évident à vivre”, confie-t-il, même si les procédures se sont chacune soldées par un non-lieu. L’affaire Daval lui a également valu des critiques, jusqu’à la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, pour des propos mettant en cause la “personnalité écrasante” de la victime et ses “accès de violence très importants”.”J’ai assez peu de considération pour Me Schwerdorffer, dont je ne conteste pas l’intelligence ni le talent”, déclare à l’AFP Edwige Roux-Morizot, ancienne procureure de Besançon. “Mais je supporte assez mal qu’il sacrifie les droits parfois élémentaires de ses clients sur l’autel de la médiatisation et de son auto-promotion. Ses positions assez masculinistes me dérangent également beaucoup”, souligne l’ex-magistrate, aujourd’hui retraitée.- 20% d’acquittements -Avec 125 procès d’assises en défense, pour 25 acquittements obtenus (soit 20%, contre 6% en moyenne nationale en première instance), la carrière de ce père de trois enfants ne se résume pas aux affaires Péchier ou Daval.”C’est une des plus belles voix du barreau français. Et un adversaire coriace”, reconnaît son confrère Gilles-Jean Portejoie. “Il n’y a pas de hasard à ce qu’il soit dans des affaires médiatiques: c’est parce qu’il a du talent.”Pour en arriver là, Randall Schwerdorffer a pris des chemins de traverse: les déménagements ont rythmé sa scolarité, au gré des affectations d’un père militaire. C’est à 20 ans qu’il décroche son bac, après deux redoublements. Après cinq ans employé dans le tourisme, il s’inscrit en droit dans l’optique de “mieux gagner (sa) vie”.- Avocat “par hasard” -Puis il devient avocat “comme ça, par hasard. Sans aucune vocation”, après avoir aperçu une affiche sur l’examen d’entrée à l’école d’avocats. Il se spécialise d’abord en droit du travail. “Au bout de deux ans de barreau, je me suis installé à mon compte et les gens ont commencé à me prendre pour du pénal. Et là, ça m’a passionné”.Parallèlement, Randall Schwerdorffer envisage, un temps, de s’investir en politique. En 2020, il figure en deuxième position sur une liste aux élections municipales à Besançon, éliminée au premier tour. “Aujourd’hui, je ne suis même plus chez En Marche. Je suis un peu désespéré de la vie politique de notre pays”, concède-t-il. “Je ne sais même pas pour qui je voterai à la présidentielle.”Il ne ferme cependant pas la porte à un mandat pour devenir maire. “C’est le poste où on peut avoir le plus d’incidence sur la vie des gens”, juge-t-il. Pour l’heure, il se concentre sur l’incidence qu’il aura sur celle de Frédéric Péchier.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans les vignes bordelaises, le pari de nouveaux cépages plus résistants

Dans la fraîcheur de la nuit, sur des parcelles du Bordelais, une machine vendange des rangs de souvignier gris pour la cave coopérative locale, qui voit dans ce cépage hybride et résistant une des réponses aux enjeux du vignoble.Ce raisin au teint rose à maturité est issu du croisement entre le bronner, une variété de blanc allemande, et le cabernet sauvignon, raisin rouge traditionnel du bordelais.Il est connu pour sa résilience au mildiou et à l’oïdium, deux maladies fongiques de la vigne dont la récurrence est accrue par le changement climatique, ce qui permet de réduire le recours aux traitements.”Ça change radicalement, on est sur deux à quatre interventions maximum par an”, explique Thierry Bergeon, qui cultive quatre hectares de souvignier gris à Civrac-de-Blaye (Gironde). Soit jusqu’à six fois moins qu’avec les cépages traditionnels.Les feuilles et la peau, plus épaisses, protègent aussi contre certains insectes ravageurs comme la cicadelle et la tordeuse (vers) de la grappe, et résistent mieux à la grêle si elle n’est pas trop violente. Ce cépage est également réputé plus adapté au froid.”Pluie, grêle précoce, sécheresse… On voit chaque année des épisodes climatiques plus extrêmes que la précédente (…) il est donc indispensable d’adapter notre vignoble aux changements”, estime Damien Malejacq, directeur marketing du groupe Tutiac.Cette grosse coopérative basée à Marcillac dans le nord du département, élue cave de l’année 2025 par la Revue du vin de France, réunit 400 vignerons exploitant 5.000 hectares au sein de 15 appellations bordelaises.En 2014, comme d’autres acteurs viticoles, elle a planté 14 cépages résistants sur une parcelle test et réalisé des micro-vinifications, en lien avec l’Inrae et la Chambre d’agriculture, pour apprécier leur adaptabilité au terroir et au climat bordelais… sans perdre de vue la typicité aromatique et gustative des vins locaux.- Le choix de l’IGP -Quatre ans plus tard, deux ont été privilégiés pour les premières plantations à plus grande échelle: souvignier gris pour le blanc –que les dégustations à l’aveugle rapprochaient du sauvignon– et vidoc pour le rouge. Le soreli (blanc) s’est ajouté en 2022, avec 34 hectares plantés au total aujourd’hui. Pour commercialiser des bouteilles en 100% résistants, la coopérative de Tutiac a dû cependant opter pour l’Indication géographique protégée (IGP) Atlantique, label à la réglementation plus souple que celle de l’AOC bordelaise.Celle-ci limite en effet l’emploi de ces variétés à 5% de la surface des exploitations –leur proportion atteint 10% chez Thierry Bergeon, qui cultive aussi du soreli et du vinoc– et à 10% de l’assemblage final des vins.”On a fait le choix de faire du 100% pour faire connaître ces cépages au consommateur, mettre en avant leurs qualités, plutôt que de les masquer au milieu des autres”, souligne Damien Malejacq, convaincu que l’avenir de la viticulture bordelaise, en quête de nouveaux buveurs, passe par cette “phase d’évangélisation”.”Il y a vraiment un marché à prendre avec ces vins, qui plaisent à une autre clientèle”, approuve Thierry Bergeon.Michel-Éric Jacquin, qui vient de prendre la présidence des appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur (la moitié de la production du vignoble), est du même avis: “ces nouveaux cépages, qui sont de nouveaux produits, de nouveaux goûts, ont de quoi séduire le consommateur” – qui boude de plus en plus le vin, en particulier le rouge.Le dirigeant prône le basculement de l’AOC Bordeaux en IGP afin de donner aux viticulteurs une plus grande liberté de production, sans toucher au Bordeaux supérieur.Dans la région, une autre coopérative d’envergure basée à Duras (Lot-et-Garonne), Berticot-Graman, a suivi la même stratégie d’innovation depuis 2016 en misant sur des cépages hybrides résistants – vidoc mais aussi floréal, marselan, arinarnoa, etc. – qui alimentent une gamme vendue, elle aussi, en IGP Atlantique.