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En Californie, des robots désherbants pour limiter l’utilisation des pesticides

A un peu plus d’une heure de la Silicon Valley, un robot à roulettes équipé d’un panneau solaire fait la chasse aux mauvaises herbes dans un champ de coton californien.Guidé par des caméras et de l’analyse en temps réel grâce à l’intelligence artificielle (IA), Element, son nom, repère les végétaux indésirables.Il les extrait ensuite avec l’un de ses deux bras mécaniques, sorte de houe ou bêche miniature.”Il imite la façon dont travaillent les humains”, explique Kenny Lee, le patron d’Aigen, concepteur de ces robots tout-terrain, sous un soleil de plomb et par plus de 30°C.”Quand le soleil se couche, il s’éteint”, dit-il, “et le lendemain matin, il repart”.Avec Element, les fondateurs d’Aigen ont voulu faire d’une pierre deux coups: répondre à la pénurie de main d’oeuvre agricole et réduire l’utilisation des pesticides, sans émissions de carbone.La parcelle sur laquelle s’affaire Element est labellisée bio, mais Bowles Farming, l’exploitant, y utilise des pesticides naturels, auxquels des variétés de mauvaises herbes sont résistantes.Aigen veut aussi s’en prendre, ailleurs, à certaines qui survivent aux herbicides de synthèse.”Jamais un agriculteur ne m’a dit qu’il aimait les produits chimiques”, relève Kenny Lee.- Futur géant ? -Pour le patron de start-up, son robot répond aussi au manque de main d’oeuvre dans le secteur.Element offre aussi la possibilité, selon lui, de “faire monter en compétences” les ouvriers agricoles, formés pour contrôler les robots et répondre à un problème technique.”Si vous pensez (qu’arracher les mauvaises herbes) est un boulot qui devrait être fait par des humains”, lance Kenny Lee, “essayez de passer deux heures dans ce champ”.A la différence des tracteurs ou des motoculteurs, Element est alimenté par son panneau solaire et ne dégage pas de CO2.Tracteurs, camions de chantier, voitures, rames de métro ou drones, l’IA a déjà fait naître une génération d’engins autonomes.Les chercheurs travaillent désormais au développement de l’IA dite “physique”, qui permet à l’interface d’interagir directement avec son environnement dans des situations complexes, voire non prévues.Le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, décrit l’IA physique comme la prochaine grande étape du développement de cette technologie.En janvier, Nvidia a présenté Cosmos, une plateforme dédiée à la mise au point de l’IA physique.”Il ne s’agit plus d’apprendre à l’IA comment générer du contenu, mais à comprendre le monde physique”, a-t-il expliqué lors d’une présentation à Las Vegas.Outre le coton, des robotos Aigen sont déjà à l’oeuvre dans des champs de tomates et de betteraves.Kenny Lee estime qu’un robot Element, vendu 50.000 dollars, peut désherber environ 13 hectares.Ces robots pourraient être utilisés pour semer et repérer les nuisibles, mais Aigen, dont le siège se situe à Redmond, dans le nord-ouest des Etats-Unis, préfère se concentrer sur le désherbage pour se faire sa place.Dans un contexte électrique, Kenny Lee doit peser ses mots pour tenter de séduire les fermiers.”Le mot climat est politisé aujourd’hui”, reconnaît-il, “mais au fond, les agriculteurs tiennent à leurs terres”.Les paysans préfèrent souvent les mots “conservation” et “gestion” des sols, “mais tout cela revient un peu au même”, selon l’entrepreneur.”Aigen va devenir un des géants de l’industrie”, anticipe Lisbeth Kaufman, responsable des start-up à sensibilité climatique chez AWS, filiale d’Amazon et numéro un mondial de l’informatique à distance (cloud).Amazon Web Services a sélectionné la jeune pousse dans l’un de ses programmes de soutien à des initiatives qui allient technologie et lutte contre le réchauffement, fournissant des capacités informatiques et de l’aide technique.”Nous voulons avoir un impact”, affirme Richard Wurden, co-fondateur et responsable technologique, pour qui travailler dans ce domaine “a du sens”.

Vraie-fausse retraite pour Alain Duhamel, qui passe en hebdo sur BFM et RTL

La retraite annoncée par Alain Duhamel sera finalement plutôt un temps partiel: l’éditorialiste de 85 ans interviendra une fois par semaine sur BFMTV et RTL la saison prochaine, ont indiqué ces médias vendredi, confirmant une information du Parisien/Aujourd’hui en France.Dès la rentrée fin août, M. Duhamel sera à l’antenne de la matinale de RTL tous les lundis à 09h10 pour commenter de grands thèmes d’actualité. Sur BFMTV, où il avait jusqu’à présent une émission quotidienne, il devrait intervenir le vendredi en fin d’après-midi.En septembre 2024, il avait pourtant indiqué qu’il prendrait sa retraite à la fin de la saison actuelle, au terme de 60 ans de carrière.Dans une série de podcasts récemment réalisés par BFMTV pour cette occasion, il expliquait que c’était sa femme, la cheffe d’orchestre France Boeswillwald, qui avait exigé qu’il lève le pied: “Elle m’a menacé (…) que tout se passe mal et que tout se dérègle si je n’étais pas raisonnable et si, à 85 ans, je n’acceptais pas de regagner mes pénates”.”J’ai toujours travaillé douze heures par jour. Ça sera davantage deux heures par jour”, a-t-il précisé jeudi au Parisien/Aujourd’hui en France. “Je passe des figures imposées aux figures libres, du menu à la carte, du millimétré à la page vierge”.Dans le podcast de BFMTV, sa consoeur Catherine Nay, 82 ans, doutait de sa retraite: “Il n’arrêtera pas. (…) Tant qu’il fait ça c’est la vie”.”Avec son caractère et tout ce qu’il a fait, je pense qu’il ne peut pas disparaître du jour au lendemain, sous prétexte qu’il a pris sa retraite”, avait renchéri son épouse.Surnommé “l’intervieweur des présidents”, Alain Duhamel a commencé sa carrière au début des années 60, sous le mandat du général de Gaulle.A la télé, il a coanimé plusieurs célèbres émissions comme “A armes égales” (années 1970, première chaîne), “Cartes sur table” (1977-81, Antenne 2), “L’heure de vérité” (années 1980 et 1990, Antenne 2 puis France 2) ou “100 minutes pour convaincre” (2002-05, France 2).

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La retraite annoncée par Alain Duhamel sera finalement plutôt un temps partiel: l’éditorialiste de 85 ans interviendra une fois par semaine sur BFMTV et RTL la saison prochaine, ont indiqué ces médias vendredi, confirmant une information du Parisien/Aujourd’hui en France.Dès la rentrée fin août, M. Duhamel sera à l’antenne de la matinale de RTL tous …

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Le groupe CMA CGM en passe de racheter la plateforme de vidéos Brut

Le groupe CMA CGM de l’homme d’affaires Rodolphe Saadé est entré en “négociation exclusive” en vue de l’acquisition du média vidéo en ligne Brut, dont il est déjà actionnaire, a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué.CMA Media, filiale de CMA CGM, “renforcerait sa présence dans le digital avec l’arrivée de Brut”, qui “s’est imposé comme une référence en France et à l’international”, déclare l’armateur Rodolphe Saadé, cité dans le communiqué.Présent dans plus de 100 pays, Brut “touche chaque mois plus de 500 millions de spectateurs” via YouTube, TikTok, Instagram, Facebook et Snapchat, souligne CMA Media.Le “pure player” a levé près de 140 millions d’euros depuis son lancement en 2016 et compte parmi ses actionnaires le fondateur de Free, Xavier Niel, le milliardaire François-Henri Pinault, via la holding Artemis, ou encore Orange, rejoints en 2023 par le groupe maritime français CMA CGM. Brut, qui emploie quelque 250 salariés et s’est réorganisé ces dernières années pour faire des économies, est rentable depuis le dernier trimestre 2023.”Cela fait deux ans que l’on travaille avec CMA CGM, un groupe familial dont nous partageons beaucoup de valeurs”, a relevé auprès de l’AFP Guillaume Lacroix, cofondateur et président de Brut. “Nous intègrerions CMA Media tout en restant indépendants”, a-t-il ajouté, se félicitant de pouvoir avec CMA CGM projeter des investissements, notamment dans l’innovation.Brut recourt déjà largement à l’intelligence artificielle pour analyser par exemple les commentaires générés par ses contenus. Auprès des annonceurs, il met en avant la masse de données (temps passé devant une vidéo, nombre de vues, interactions…) en sa possession, en particulier sur les jeunes audiences.”Les fondateurs et l’équipe dirigeante de Brut resteraient pleinement impliqués dans cette nouvelle phase”, précise CMA Media, qui veut “préserver l’ADN” de Brut: “un journalisme exigeant, des formats natifs et une voix engagée sur les grands enjeux sociaux, environnementaux et culturels”.Le milliardaire Rodolphe Saadé bouscule depuis près de trois ans le paysage médiatique français. CMA CGM est devenu propriétaire du groupe La Provence (quotidiens La Provence et Corse Matin) en octobre 2022. Il s’est ensuite invité au capital du groupe audiovisuel M6 fin 2022, puis à celui de Brut, avant de prendre le contrôle du journal économique La Tribune et d’en lancer une édition dominicale en 2023.  A l’été 2024, CMA Media a racheté la chaîne info BFMTV, la radio RMC et les chaînes de la TNT RMC Découverte et RMC Story à Altice.En mai, le groupe a annoncé en outre avoir signé une promesse d’achat de la chaîne télé Chérie 25, actuellement dans le giron de NRJ Group.L’acquisition de Brut “serait une nouvelle étape dans la construction d’un groupe média solide, moderne et tourné vers l’avenir”, selon Rodolphe Saadé.

Le groupe CMA CGM en passe de racheter la plateforme de vidéos Brut

Le groupe CMA CGM de l’homme d’affaires Rodolphe Saadé est entré en “négociation exclusive” en vue de l’acquisition du média vidéo en ligne Brut, dont il est déjà actionnaire, a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué.CMA Media, filiale de CMA CGM, “renforcerait sa présence dans le digital avec l’arrivée de Brut”, qui “s’est imposé comme une …

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Succès d’audience pour le retour d'”Intervilles”, malgré des critiques

Le retour d'”Intervilles” a attiré plus de 3,3 millions de téléspectateurs jeudi soir sur France 2, en tête des audiences à cet horaire-là, selon les chiffres de Médiamétrie publiés vendredi.De 21h10 à 23h25, le jeu produit et coprésenté par Nagui a réalisé 22% de part d’audience, ce qui veut dire que près d’un téléspectateur sur quatre le regardait.Créé en 1962 par Guy Lux, ce programme phare des étés hexagonaux a été relancé pour quatre soirées par France Télévisions, alors qu’il n’était plus diffusé sous une forme pérenne depuis 2009.Jeudi soir, Nagui était entouré d’une équipe d’animateurs: Valérie Bègue, Camille Cerf, Magali Ripoll, Bruno Guillon et Yoann Riou (qui a arbitré).Malgré ce succès d’audience, le premier numéro d'”Intervilles” a reçu des critiques nourries sur le réseau social X. Certains internautes y éreintaient les décors, jugés décevants, l’absence des vachettes emblématiques des versions précédentes ou le nouveau générique, et reprochaient à l’émission un manque de rythme.Ce retour était “un peu poussif”, a jugé le journal Le Parisien/Aujourd’hui en France, en estimant qu’il était destiné aux “âmes d’enfant seulement”.Traditionnellement, chaque numéro oppose deux villes à travers une série de défis physiques loufoques inspirés des fêtes de village, consistant par exemple à traverser des pistes savonneuses ou à monter une pente à la force des bras.Jeudi soir, Coulanges-lès-Nevers (Nièvre) a battu Beauvais (Oise). La prochaine soirée, jeudi 10 juillet, opposera Gap (Hautes-Alpes) à Bourgoin-Jallieu (Isère).

Succès d’audience pour le retour d'”Intervilles”, malgré des critiques

Le retour d’”Intervilles” a attiré plus de 3,3 millions de téléspectateurs jeudi soir sur France 2, en tête des audiences à cet horaire-là, selon les chiffres de Médiamétrie publiés vendredi.De 21h10 à 23h25, le jeu produit et coprésenté par Nagui a réalisé 22% de part d’audience, ce qui veut dire que près d’un téléspectateur sur …

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Netflix et Gafam concentrent près de la moitié du trafic internet français

Les géants américains de la tech, et notamment le champion du streaming Netflix, ont représenté près de la moitié du trafic internet en France en 2024, a dévoilé vendredi l’autorité de régulation des télécoms (Arcep).L’an passé, “environ 47% du trafic entrant chez les quatre principaux fournisseurs d’accès à internet provient de cinq acteurs: Netflix, Akamai, Facebook, Google et Amazon”, selon le rapport annuel sur l’état d’internet en France, illustrant l’essor de la consommation de films et séries en streaming, TV en rattrapage et vidéos sur les réseaux sociaux.Netflix reste l’acteur avec la part la plus élevée (12,3%), même si celle-ci a nettement reculé par rapport à fin 2022, où elle avoisinait les 20%.”On optimise beaucoup la consommation de données, grâce à notre technologie et à l’adoption des nouvelles télévisions” dont les puces plus rapides permettent de décoder des compressions plus fortes et donc d’utiliser moins de données, a expliqué à l’AFP, Thomas Volmer, directeur monde de la politique de distribution des contenus chez Netflix.L’opérateur de serveurs Akamai, utilisé par de nombreux sites web et des plateformes comme Disney+, représente désormais 12,2% du total, quasiment stable par rapport à l’an dernier (12,3% en 2023). Amazon (9,9% en y incluant sa plateforme de vidéo en direct Twitch), Google (7,3%) et Meta (5,4%) complètent ce top 5. Le trafic global d’internet en France ne cesse par ailleurs d’augmenter, atteignant 50,8 térabits par seconde fin 2024, soit une hausse de 9,2% en un an.L’Arcep note en outre l’essor continu de l’intelligence artificielle (IA) générative. Or, cette dernière, dont les systèmes sont “souvent opaques quant aux sources et aux paramètres utilisés”, est susceptible “d’accentuer les risques d’enfermement, de biais et de +bulles algorithmiques+ du fait d’une perte de contrôle de l’utilisateur sur ses choix en ligne”, met en garde le régulateur. Il appelle ainsi la Commission européenne à une régulation du cloud et de l’IA qui veille “à l’ouverture du marché” pour “préserver une concurrence équitable et un cadre propice à l’innovation”. 

Netflix et Gafam concentrent près de la moitié du trafic internet français

Les géants américains de la tech, et notamment le champion du streaming Netflix, ont représenté près de la moitié du trafic internet en France en 2024, a dévoilé vendredi l’autorité de régulation des télécoms (Arcep).L’an passé, “environ 47% du trafic entrant chez les quatre principaux fournisseurs d’accès à internet provient de cinq acteurs: Netflix, Akamai, …

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Se connecter à internet ou téléphoner, la mission impossible des Birmans

“Je ne veux pas être coupée du monde”: dans un pays déchiré par la guerre, les Birmans rivalisent d’ingéniosité pour téléphoner ou se connecter à internet, dans un jeu du chat et de la souris avec la junte.Quatre ans d’affrontements entre les généraux et leur myriade d’adversaires ont ravagé les réseaux de transport et de communication et déplacé des millions de civils, brisant ce territoire grand comme la France en un patchwork de communautés éloignées les unes des autres.Mais les solutions existent: du système D aux méthodes modernes via satellite, les habitants savent comment déjouer les obstacles techniques ou la répression des autorités.Hnin Sandar Soe, 20 ans, se rend dans un cybercafé de l’Etat Karen (est) pour lire les informations, étudier et contacter sa famille et ses amis.”Je ne veux pas être coupée du monde”, explique-t-elle. La connexion qu’elle utilise fonctionne par satellite.”C’est toujours un sentiment chaleureux et réconfortant de rester en contact” avec ses proches, poursuit-elle.Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie a connu de longues périodes de domination militaire qui l’ont isolée du reste de la planète. L’ouverture dans les années 2010, associée à l’essor des réseaux sociaux, a démocratisé l’usage du téléphone portable, dans un contexte inédit de libéralisation de la parole.En 2010, une carte SIM coûtait 1.000 dollars, et moins de 5% de la population possédait un téléphone portable, a relevé la Banque mondiale. En 2017, ce chiffre est passé à 82%, une grande majorité des Birmans ayant acquis un smartphone, à des prix devenus accessibles.- “Résister” -Le coup d’Etat de 2021 a replongé le pays dans les abîmes numériques.La junte a interdit des applications, et les combats ont détruit des infrastructures cruciales, provoquant des coupures d’électricité utilisées comme une arme par les deux camps pour prendre le dessus.Dans l’Etat Rakhine (ouest), où le putsch a intensifié un conflit existant de longue date, une bonne connexion n’est plus qu’un lointain souvenir.A Ponnagyun, Saw Thein Maung a lancé il y a six mois un service de téléphones publics, après avoir vu des voisins escalader des collines pour capter du réseau.Aujourd’hui, il gère trois lignes fonctionnant grâce à des antennes posées sur des poteaux de dix mètres de haut. Cette activité peut lui rapporter jusqu’à 20 euros par jour, une petite fortune dans ce contexte.Ses clients, qui se comptent par centaines, “ne veulent pas s’arrêter de parler avec leurs enfants. Ils s’en fichent de combien ils doivent payer”, explique Saw Thein Maung.Un de ses clients, Tun Lin, 27 ans, s’enquiert auprès de ses proches d’opportunités de travail.”Passer des coups de fils est la seule solution”, explique cet ancien employé d’ONG.Dans les régions, le manque de connexion affecte l’efficacité des secouristes, de même que l’économie et l’éducation.Le groupe militant Myanmar Internet Project (MIP) a recensé environ 400 coupures d’internet régionales depuis le putsch dans ce qu’elle compare à un “coup d’Etat numérique”.Une “insulte qui s’ajoute aux blessures”, explique Han, porte-parole du MIP. La population “explore toutes les manières pour résister”, poursuit-il.- Starlink et VPN -Dans l’Etat Karen, un café au toit de tôle ondulée rouillée offre une connexion internet à la pointe de la technologie, via le système Starlink – en toute illégalité, le réseau d’accès à internet par satellite, propriété du multimilliardaire Elon Musk, n’ayant pas de licence pour opérer en Birmanie.Le propriétaire des lieux, Marino, a fait passer clandestinement le matériel à la frontière, dans une zone tenue par des rebelles. Sans internet, “on peut oublier le monde. On ne sait même pas ce qu’il se passe en Birmanie”, explique-t-il. Près de lui, une femme âgée discute sur un téléphone, alors que des jeunes jouent à des jeux en ligne.Les grandes villes du pays, sous le contrôle de la junte, disposent d’un internet fiable. Mais Facebook, Instagram, X ou WhatsApp, des plateformes que l’opposition a souvent utilisées pour s’organiser, sont interdits.A Rangoun, les habitants jonglent avec plusieurs réseaux privés virtuels (VPN) gratuits. Mais les forces de sécurité de la junte procèdent maintenant à des contrôles ponctuels pour les détecter.”Dans notre pays (…) tout est limité. J’ai l’impression que nos droits sont bloqués, que nos droits sont interdits”, explique un étudiant de 23 ans, qui a requis l’anonymat, car il utilise des applications interdites.Mais il ne se laisse pas décourager: “Nous, les jeunes, sommes convaincus que nous surmonterons toutes les restrictions.”