La série “Severance” en tête de la course aux Emmy Awards avec 27 nominations
La série dystopique “Severance” et sa représentation infernale du travail ont pris la tête de la course aux Emmy Awards mardi, avec 27 nominations pour l’équivalent des Oscars de la télévision américaine.”The Penguin”, mini-série sur l’ascension du fameux mafieux de l’univers “Batman” au sein de la pègre de Gotham City, a elle obtenu 24 nominations. Quant à la satire hollywoodienne “The Studio”, elle part en pôle position côté comédies avec 23 nominations.Favorite pour le prix de la meilleure série dramatique, la deuxième saison de “Severance” suit les aventures d’un groupe d’employés d’une multinationale leur implantant une puce pour qu’ils oublient entièrement le monde extérieur à leur arrivée au bureau.Mais après la razzia réalisée l’an dernier par la fresque “Shogun”, sur le Japon féodal, qui avait remporté 18 Emmy Awards, la compétition chez les séries dramatiques semble plus ouverte cette année.”Severance” devra notamment affronter “The Pitt” (13 nominations), feuilleton haletant sur la vie des urgences de Pittsburgh, lors d’un service d’une quinzaine d’heures décortiquées en temps réel.”C’est +Urgences+ sous stéroïdes”, résumait pour l’AFP Pete Hammond, chroniqueur spécialisé du site Deadline, avant les nominations.Il faudra aussi compter avec “The White Lotus” (23 nominations) et ses chroniques sur les turpitudes de touristes richissimes, le feuilleton apocalyptique “The Last of Us” (16 nominations) et la série “Andor” (14 nominations), qui plonge dans les intrigues politiques de l’univers “Star Wars”. Chez les acteurs, les stars de “Severance” et “The Pitt”, Adam Scott et Noah Wyle, font face à une concurrence relevée, avec le comédien oscarisé Gary Oldman (“Slow Horses”), Pedro Pascal (“The Last of Us”) et Sterling K. Brown (“Paradise”).- Comédies anciennes contre nouveautés -Côté comédies, la bataille s’annonce rude entre la nouveauté “The Studio”, où Seth Rogen met en scène un directeur créatif maladroit, chargé de renflouer à tout prix les comptes d’un grand studio hollywoodien, et deux feuilletons habitués à récolter les honneurs.”Hacks” (14 nominations), clash de générations entre une humoriste vieillissante et sa jeune assistante, avait remporté le prix de la meilleure comédie l’an dernier grâce à l’interprétation irrésistible de sa star Jean Smart. La comédienne de 73 ans semble encore bien partie pour obtenir le prix de la meilleure actrice cette année.Et comme d’habitude, il faudra également compter avec “The Bear: sur place ou à emporter”. La troisième saison de cette plongée épuisante dans l’arrière-cuisine d’un restaurant de Chicago a beau avoir reçu un accueil mitigé de la critique, sa star Jeremy Allen White reste une menace dans la course au prix du meilleur acteur, aux côtés de Jason Segel, hilarant en thérapeute à la dérive dans “Shrinking”.- “Adolescence” contre “The Penguin” -Chez les mini-séries, limitées à une saison, “The Penguin” a pris la tête mardi avec ses 24 nominations. Mais cette déclinaison très sombre de l’univers Batman, où Colin Farrell excelle en mafieux sociopathe, aura fort à faire pour empêcher le sacre d'”Adolescence”, phénomène aux 13 nominations et vu comme le véritable favori de la catégorie.Cette série Netflix glaçante sur le meurtre d’une collégienne par un camarade de classe britannique a provoqué d’intenses débats de société, au Royaume-Uni et dans de nombreux pays du monde, affectés par l’expansion des idées masculinistes sur les réseaux sociaux.Ses stars Stephen Graham, Erin Doherty, Owen Cooper (tout juste 15 ans), Ashley Walters et Christine Tremarco ont été nominées mardi dans leurs catégories respectives.Pour le prix de la meilleure actrice dans une mini-série, il faudra compter avec Cate Blanchett, en documentariste du thriller psychologique “Disclaimer”.Concernant la course entre plateformes et chaînes, c’est cette année HBO Max qui part favorite pour régner sur l’univers télévisuel américain, avec 142 nominations.La 77e cérémonie des Emmy Awards se tiendra le 14 septembre à Los Angeles.