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La série “Severance” en tête de la course aux Emmy Awards avec 27 nominations

La série dystopique “Severance” et sa représentation infernale du travail ont pris la tête de la course aux Emmy Awards mardi, avec 27 nominations pour l’équivalent des Oscars de la télévision américaine.”The Penguin”, mini-série sur l’ascension du fameux mafieux de l’univers “Batman” au sein de la pègre de Gotham City, a elle obtenu 24 nominations. Quant à la satire hollywoodienne “The Studio”, elle part en pôle position côté comédies avec 23 nominations.Favorite pour le prix de la meilleure série dramatique, la deuxième saison de “Severance” suit les aventures d’un groupe d’employés d’une multinationale leur implantant une puce pour qu’ils oublient entièrement le monde extérieur à leur arrivée au bureau.Mais après la razzia réalisée l’an dernier par la fresque “Shogun”, sur le Japon féodal, qui avait remporté 18 Emmy Awards, la compétition chez les séries dramatiques semble plus ouverte cette année.”Severance” devra notamment affronter “The Pitt” (13 nominations), feuilleton haletant sur la vie des urgences de Pittsburgh, lors d’un service d’une quinzaine d’heures décortiquées en temps réel.”C’est +Urgences+ sous stéroïdes”, résumait pour l’AFP Pete Hammond, chroniqueur spécialisé du site Deadline, avant les nominations.Il faudra aussi compter avec “The White Lotus” (23 nominations) et ses chroniques sur les turpitudes de touristes richissimes, le feuilleton apocalyptique “The Last of Us” (16 nominations) et la série “Andor” (14 nominations), qui plonge dans les intrigues politiques de l’univers “Star Wars”. Chez les acteurs, les stars de “Severance” et “The Pitt”, Adam Scott et Noah Wyle, font face à une concurrence relevée, avec le comédien oscarisé Gary Oldman (“Slow Horses”), Pedro Pascal (“The Last of Us”) et Sterling K. Brown (“Paradise”).- Comédies anciennes contre nouveautés -Côté comédies, la bataille s’annonce rude entre la nouveauté “The Studio”, où Seth Rogen met en scène un directeur créatif maladroit, chargé de renflouer à tout prix les comptes d’un grand studio hollywoodien, et deux feuilletons habitués à récolter les honneurs.”Hacks” (14 nominations), clash de générations entre une humoriste vieillissante et sa jeune assistante, avait remporté le prix de la meilleure comédie l’an dernier grâce à l’interprétation irrésistible de sa star Jean Smart. La comédienne de 73 ans semble encore bien partie pour obtenir le prix de la meilleure actrice cette année.Et comme d’habitude, il faudra également compter avec “The Bear: sur place ou à emporter”. La troisième saison de cette plongée épuisante dans l’arrière-cuisine d’un restaurant de Chicago a beau avoir reçu un accueil mitigé de la critique, sa star Jeremy Allen White reste une menace dans la course au prix du meilleur acteur, aux côtés de Jason Segel, hilarant en thérapeute à la dérive dans “Shrinking”.- “Adolescence” contre “The Penguin” -Chez les mini-séries, limitées à une saison, “The Penguin” a pris la tête mardi avec ses 24 nominations. Mais cette déclinaison très sombre de l’univers Batman, où Colin Farrell excelle en mafieux sociopathe, aura fort à faire pour empêcher le sacre d'”Adolescence”, phénomène aux 13 nominations et vu comme le véritable favori de la catégorie.Cette série Netflix glaçante sur le meurtre d’une collégienne par un camarade de classe britannique a provoqué d’intenses débats de société, au Royaume-Uni et dans de nombreux pays du monde, affectés par l’expansion des idées masculinistes sur les réseaux sociaux.Ses stars Stephen Graham, Erin Doherty, Owen Cooper (tout juste 15 ans), Ashley Walters et Christine Tremarco ont été nominées mardi dans leurs catégories respectives.Pour le prix de la meilleure actrice dans une mini-série, il faudra compter avec Cate Blanchett, en documentariste du thriller psychologique “Disclaimer”.Concernant la course entre plateformes et chaînes, c’est cette année HBO Max qui part favorite pour régner sur l’univers télévisuel américain, avec 142 nominations.La 77e cérémonie des Emmy Awards se tiendra le 14 septembre à Los Angeles.

Nvidia annonce reprendre les ventes à la Chine d’un modèle de puces avancées pour l’IA

Le géant technologique américain Nvidia a annoncé mardi reprendre les ventes à la Chine d’un modèle de puces électroniques avancées pour l’intelligence artificielle (IA), à la veille d’un déplacement de son PDG Jensen Huang à Pékin.”Nvidia a déposé des demandes pour vendre à nouveau le GPU Nvidia H20. Le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt”, a déclaré la société dans un communiqué.Cette annonce survient alors que Jensen Huang doit assister mercredi à Pékin à la cérémonie d’ouverture de la troisième exposition internationale des chaînes d’approvisionnement de Chine, d’après la chaîne d’Etat CCTV.En mai, il avait qualifié d'”échec” les restrictions américaines à l’exportation de puces sophistiquées vers la Chine, décidées par les Etats-Unis sous la présidence de Joe Biden, pour freiner le développement de technologies d’IA de pointe et de superordinateurs dans ce pays rival.”Les entreprises locales (chinoises, NDLR) sont très très talentueuses et très déterminées, et le contrôle des exportations leur a donné l’état d’esprit, l’énergie et le soutien du gouvernement pour accélérer leur développement”, avait affirmé Jensen Huang lors du salon Computex à Taïwan.Nvidia a développé la puce H20 — une version moins puissante de ses semi-conducteurs pour l’IA — spécifiquement pour l’exportation vers la Chine. Mais le gouvernement de Donald Trump a renforcé les exigences en matière de licences d’exportation de ces puces en avril.- “Compliquer la tâche de Huawei” -Le conseiller IA du président américain, David Sacks, a défendu mardi le changement de politique, assurant à la chaîne CNBC que la puce H20 était un “composant obsolète” qui était “loin de représenter ce qui se fait de mieux aujourd’hui”.Il a justifié le revirement sur la puce H20 par les “avancées spectaculaires” de Huawei, le rival chinois de Nvidia, qui pourrait potentiellement menacer la position dominante du géant américain.La Chine représente un marché crucial pour Nvidia, mais les récentes restrictions américaines à l’exportation ont intensifié la concurrence de la part d’acteurs locaux comme Huawei, considéré comme un champion national.”Nous ne voulons pas vendre à la Chine nos technologies les plus avancées, mais je pense que nous voulons au moins compliquer un peu la tâche de Huawei”, a jugé David Sacks.Il a également précisé que cette décision était liée aux négociations commerciales en cours entre Washington et Pékin, engagés dans un conflit commercial particulièrement tendu.La décision pourrait être une tentative d’amadouer Pékin, qui a critiqué les restrictions américaines, les qualifiant d’injustes et conçues pour freiner son développement.- “Potentiel de l’économie chinoise” -Zhang Guobin, fondateur du site web chinois spécialisé eetrend.com, a estimé que la reprise des ventes de ces semi-conducteurs “apportera (à Nvidia) une croissance substantielle des revenus, compensant les pertes causées par l’interdiction précédente”. Cela devrait également atténuer l’impact des frictions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales des semi-conducteurs, a-t-il dit à l’AFP.Mais les entreprises chinoises devraient rester concentrées à l’avenir sur le développement de puces chinoises, a-t-il noté, rappelant que “l’administration Trump a été (…) sujette à des changements de politique brusques, rendant difficile de prévoir combien de temps une telle ouverture pourrait durer”. Nvidia envisage d’ouvrir un centre de recherche et développement (R&D) à Shanghai, avait révélé en mai le Financial Times.Jensen Huang s’était rendu en Chine en avril en pleine offensive de droits de douane lancée par Donald Trump. Il avait rencontré le maire de Shanghai, Gong Zheng, pour faire avancer ce projet de centre de R&D, selon cette source.Il s’était également entretenu avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, à qui il avait dit apprécier “le potentiel de l’économie chinoise”, d’après un média d’Etat.La croissance de l’économie chinoise a légèrement ralenti au deuxième trimestre, selon des données officielles publiées mardi, mais reste conforme aux prévisions, notamment grâce à des exportations vigoureuses.La Chine est confrontée à plusieurs défis pour atteindre son objectif de croissance “d’environ 5%” pour 2025, compliqué par le bras de fer commercial engagé par le président Trump.

Obsèques de Thierry Ardisson jeudi à Paris

Les obsèques de Thierry Ardisson, producteur et animateur décédé lundi à l’âge de 76 ans, auront lieu jeudi à l’église Saint-Roch à Paris, considérée comme la paroisse des artistes, a annoncé mardi sa famille à l’AFP.La cérémonie aura lieu à 16H30 et l’accès à l’église sera “réservée aux invités”, avant une “inhumation dans la plus stricte intimité”, selon cette source.”Chers amis, chers ennemis, dernier bonsoir ! Retrouvez-nous pour dire au revoir à l’homme en noir”, peut-on lire sur le faire-part transmis à l’AFP, avec une illustration en noir et blanc de l’animateur et la mention “Roch never dies”, clin d’oeil à l’église où seront célébrées ses obsèques.Il est également demandé aux invités de respecter le “dress code Ardisson (avec ou sans lunettes noires”).Star du petit écran dès les années 1980, Thierry Ardisson est mort à Paris des suites d’un cancer. L’annonce de son décès a suscité une pluie d’hommages, du président Macron aux patrons de chaîne en passant par de nombreuses figures du petit écran (Arthur, Cyril Hanouna, Karine Le Marchand…)Toujours tout de noir vêtu – ce qui lui a valu son surnom -, Ardisson a bousculé le paysage cathodique avec ses talk-shows à succès où se rendait le Tout-Paris, comme “Bains de minuit”, présenté depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, “Lunettes noires pour nuits blanches” au Palace et “Rive droite / Rive gauche”, premier magazine culturel TV quotidien en France.Il a connu ses plus belles heures avec “Tout le monde en parle” sur France 2 (1998-2006) où ses questions, parfois trash, ont souvent créé le buzz.Thierry Ardisson est ensuite passé aux commandes de “Salut les Terriens” (2006-2019), sur Canal+ puis C8, qu’il a dû arrêter après avoir refusé d’en baisser le budget.

Aux Etats-Unis, data center cherche électricité désespérément

“La centrale serait là”, pointe sur une carte Al Tomson, le maire de Davis, dans l’est des Etats-Unis. Cet ancien militaire se bat contre l’implantation, à la sortie de son village, de turbines à gaz destinées à alimenter en électricité un vaste centre de données.Ce projet, que l’Etat de Virginie-Occidentale essaye de “faire avaler de force” aux 600 habitants du village selon l’édile, n’est qu’un exemple de plus dans la course de vitesse que mène l’industrie de la tech pour alimenter en énergie ses serveurs, rendus plus gourmands que jamais par le boom de l’intelligence artificielle.Pour brancher à la hâte leurs milliers de data centers, les géants américains de l’informatique à distance (cloud) s’impliquent directement dans la production d’énergie. Et s’ils se tournent vers les énergies renouvelables et tentent de relancer le nucléaire, ils appellent aussi à la rescousse les énergies fossiles comme le gaz, peu cher.En Pennsylvanie, une ancienne centrale à charbon va désormais tourner au gaz pour alimenter un centre de données.En Géorgie, xAI, l’entreprise d’Elon Musk derrière le chatbot Grok, a directement branché à ses serveurs 35 turbines à méthane, le tout sans permis selon l’ONG Southern Environmental Law Center.L’avantage: un accès rapide et fiable à une grande quantité d’électricité. Car la part des centres de données dans la demande électrique aux Etats-Unis devrait passer de 4 à 5% actuellement à entre 6,7% et 12% d’ici 2028, selon une estimation gouvernementale.- Impuissance – Le réseau électrique américain “fait face à une croissance de la demande que nous n’avons pas vue depuis plus d’une génération”, alerte Todd Snitchler, patron de l’EPSA, qui représente un grand nombre de producteurs d’électricité.Pour y répondre, ils agissent sur tous les fronts. Un peu partout, la fin de vie des vieilles centrales est repoussée, des turbines additionnelles sont ajoutées en attendant que de nouvelles installations sortent de terre.Mais la soif liée à l’IA est telle que de plus en plus de géants de la tech en viennent à construire leurs propres centrales, en dehors du réseau. Quitte à le faire contre le souhait des habitants.A Davis, le maire et des centaines de ses administrés luttent depuis avril contre le projet de centrale de Fundamental Data. Pour Al Tomson, cette entreprise n’est qu’une “société écran” qui travaille “pour le compte d’une grande entreprise de la tech non identifiée.” Fundamental Data n’a pas répondu aux multiples sollicitations de l’AFP.Dans le bureau du maire est imprimée une carte sur laquelle on peut lire que les turbines à gaz, avec leurs rejets toxiques, seraient situées à “1,1 km d’habitants” du village touristique entouré de nature à trois heures de Washington. Mais Al Tomson se dit démuni. L’Etat de Virginie-Occidentale a récemment adopté une loi qui, pour attirer les milliards de dollars d’investissement dans les data centers, interdit aux élus locaux de prendre des mesures s’y opposant.  – Compétition mondiale – La frustration des habitants de Davis a débordé lors d’une réunion publique particulièrement tendue, fin juin. Pendant cinq heures, quelque 300 personnes ont interpellé des régulateurs chargés d’approuver un premier permis concernant la qualité de l’air, bien parti pour être accordé selon eux.A la sortie, des bénévoles distribuaient des panneaux “Non au complexe de data center” à installer dans son jardin – certains sont déjà placardés sur les vitrines des commerces. Mais ces opposants font face à un problème qui les dépasse.”Ne pas réussir à alimenter les centres de données nécessaires pour l’emporter dans la course à l’IA (…) permettrait à des nations concurrentes de décider des règles du monde numérique et de contrôler son infrastructure”, alerte un récent rapport du ministère américain de l’Energie.Certains, à Davis et en Virginie-Occidentale, sont favorables à ces projets, y voyant l’occasion de réindustrialiser une région sinistrée – la centrale proposée s’installerait sur le site même d’une ancienne mine de charbon.Car depuis que les emplois miniers sont partis, “nous avons besoin de quelque chose ici pour garder nos jeunes,” estime Charles Davis, chemise à carreaux et bottes de cuir, qui habite Thomas, un village proche.Jojo Pregley, elle, ne veut pas en entendre parler. “Beaucoup de monde a eu le cancer ici”, dit-elle, assise sur un banc devant sa maison, en compagnie de son mari Pat, 40 ans au fond de la mine. “On ne veut pas plus de pollution, de data center ou de quoi que ce soit d’autre.” 

“Bonsoir”: Thierry Ardisson, visage impertinent de la télé, est décédé à 76 ans

“Amis de l’homme en noir, bonsoir!”: adepte des interviews et des formules choc, l’animateur et producteur Thierry Ardisson, figure impertinente et prolifique du paysage audiovisuel français, est décédé lundi à 76 ans.Star du petit écran dès les années 1980, Thierry Ardisson est mort à Paris des suites d’un cancer du foie, ont annoncé son épouse et ses enfants dans un communiqué à l’AFP.”Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle”, a écrit sa femme, la journaliste de TF1 Audrey Crespo-Mara.Toujours tout de noir vêtu – ce qui lui a valu son surnom – et flanqué d’un éternel sourire, Ardisson a bousculé le paysage cathodique avec ses talk-shows à succès où se rendait le Tout-Paris, comme “Bains de minuit”, présenté depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, “Lunettes noires pour nuits blanches” au mythique Palace et “Rive droite / Rive gauche”, premier magazine culturel TV quotidien en France.”Thierry Ardisson imposa pendant des décennies au paysage audiovisuel français une voix, une silhouette, un style, un esprit, teinté de curiosité et d’irrévérence”, a réagi l’Elysée dans un communiqué, saluant un homme qui “contribua à écrire l’histoire de la télévision française”.- “Langage absolument nouveau” -Ses interviews cash, parfois à rebrousse-poil voire intrusives, ont établi sa réputation. L’animateur avait le sens de la formule. Certaines, comme ses “Bonsoirs” ou “Magnéto, Serge!”, restent indissociables de son personnage.”Quand je suis arrivé, il y avait à l’antenne un langage télévisuel prude et compassé. On s’est mis à parler comme dans la vie, de sexe, d’alcool et de drogue”, rembobinait l’ancien publicitaire.”Il avait un langage absolument nouveau pour la télé”, a souligné auprès de l’AFP Marie-France Brière, ancienne figure de TF1 qui le lança en 1985, ajoutant que mourir un 14-Juillet était un “pied de nez” pour un royaliste convaincu.Il a connu ses plus belles heures avec “Tout le monde en parle” sur France 2 (1998-2006) où ses questions, parfois trash, ont souvent créé le buzz.”Tellement de rires, d’engueulades aussi, parfois de silence mal compris et de rupture… Mais, à la fin, toujours la paix et ton rire reconnaissable entre tous. Ta grande capacité de travail, le soin infini avec lequel tu préparais tes célèbres fiches, tes interviews ont fait ton image à jamais”, a réagi dans un texte transmis à l’AFP la productrice Catherine Barma, qui a longtemps travaillé avec lui.Thierry Ardisson est ensuite passé aux commandes de “Salut les Terriens” (2006-2019), sur Canal+ puis C8, qu’il doit arrêter après avoir refusé d’en baisser le budget.Jamais à court de concepts, il a aussi présenté “93, Faubourg Saint-Honoré”, dîners éclectiques filmés à son domicile, sur Paris Première et brièvement “Hôtel du temps” sur France 3, où il interrogeait des stars défuntes recréées grâce aux nouvelles technologies.Né le 6 janvier 1949 à Bourganeuf (Creuse), d’un père ingénieur et d’une mère femme au foyer, Thierry Ardisson, décoré de la Légion d’honneur en 2024, a passé une partie de son enfance en Algérie, puis en internat catholique en Haute-Savoie.”L’homme en noir”, son dernier livre paru en mai, aborde son rapport à sa famille issue d’un milieu social modeste, qu’il a tout fait pour dépasser.En 2020, c’est la consécration avec “Arditube”, chaîne YouTube lancée par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et dédiée au patrimoine télévisuel – 35 émissions – d’un animateur peu connu pour sa modestie.- “Mégalo” -Pour Bernard Pivot, il était “tellement mégalo qu’il croit avoir inventé la vulgarité à la télévision”.L’écrivaine Christine Angot s’était dite humiliée à plusieurs reprises sur le plateau de “Tout le monde en parle”, se souvenant de rires face à l’inceste qu’elle relate dans son oeuvre.Lors de sa dernière apparition à la télé, en mai dans “Quelle époque!” sur France 2, il avait créé la polémique en comparant Gaza à Auschwitz. Il avait ensuite demandé pardon à “ses amis juifs”.Marié à trois reprises, Thierry Ardisson a eu trois enfants avec la musicienne Béatrice Loustalan. Il avait épousé en 2014 la journaliste Audrey Crespo-Mara.Sans en révéler les détails, son entourage a indiqué lundi à l’AFP qu’il avait “laissé des instructions” à ses proches pour ses obsèques.Il avait également choisi de se dévoiler dans un documentaire réalisé par Audrey Crespo-Mara, “La face cachée de l’homme en noir”, diffusé sur TF1 mercredi à 22H50.

“Bonsoir”: Thierry Ardisson, visage impertinent de la télé, est décédé à 76 ans

“Amis de l’homme en noir, bonsoir!”: adepte des interviews et des formules choc, l’animateur et producteur Thierry Ardisson, figure impertinente et prolifique du paysage audiovisuel français, est décédé lundi à 76 ans.Star du petit écran dès les années 1980, Thierry Ardisson est mort à Paris des suites d’un cancer du foie, ont annoncé son épouse …

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Mexique: des acteurs de doublage demandent un meilleur encadrement des voix générées par IA

Des acteurs mexicains ont manifesté dimanche à Mexico pour une meilleure réglementation de l’intelligence artificielle (IA) dans leur secteur, demandant notamment l’interdiction de cloner leurs voix sans leur accord. “Nous ne voulons pas être remplacés par l’IA”, pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies par des dizaines de professionnels de l’audiovisuel, rassemblés dans la capitale mexicaine. “Nous …

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Mexique: des acteurs de doublage demandent un meilleur encadrement des voix générées par IA

Des acteurs mexicains ont manifesté dimanche à Mexico pour une meilleure réglementation de l’intelligence artificielle (IA) dans leur secteur, demandant notamment l’interdiction de cloner leurs voix sans leur accord. “Nous ne voulons pas être remplacés par l’IA”, pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies par des dizaines de professionnels de l’audiovisuel, rassemblés dans la capitale mexicaine. “Nous demandons que la voix soit considérée comme une donnée biométrique afin qu’elle soit protégée”, a déclaré à l’AFP Lili Barba, présidente de l’Association mexicaine des talents commerciaux de la voix. L’actrice de 52 ans, qui prête sa voix au personnage Daisy Duck deDisney, a dénoncé une vidéo de l’Institut National Electoral (INE), responsable de l’organisation des élections mexicaines. Pour remercier les citoyens d’avoir voté en juin, L’INE a publié sur le réseau social TikTok une vidéo utilisant la voix de l’acteur Jose Lavat, connu pour avoir doublé Robert De Niro et Al Pacino en espagnol. Mais la voix du doubleur a été utilisée sans le consentement de la famille, selon des médias locaux. “Il s’agit d’une violation majeure et nous ne pouvons pas l’autoriser”, s’est insurgée Lili Barba. L’essor de l’IA a été l’un des principaux motifs des grèves des acteurs et des scénaristes à Hollywood en 2023, les créateurs craignant que les studios n’utilisent cette technologie pour remplacer leur travail. Sans réglementation, “le doublage réalisé par des humains disparaîtra”, a affirmé Harumi Nishizawa, doubleuse de 35 ans. Elle craint une “perte d’emploi pour des millions d’artistes”. “En tant qu’artiste, vous pouvez créer certaines tonalités, faire attention aux nuances (…) observer les expressions des acteurs réels et essayer d’imiter ce qui se passe à l’écran”, a-t-elle décrit.En mars, Prime Video, la plateforme de streaming d’Amazon, a annoncé tester un système de doublage assisté par l’IA, une technologie également utilisée par YouTube. Le mois dernier, la société sud-coréenne CJ ENM, à l’origine du film oscarisé Parasite, a présenté un outil combinant images, sons et voix en un seul système, tout en générant des personnages en 3D.Les acteurs d’Hollywood ne sont pas épargnés. L’an dernier, l’actrice Scarlett Johansson a accusé l’entreprise OpenAI d’avoir imité sa voix pour l’un de ses chatbots. L’entreprise a réagi en modifiant la tonalité du robot.Mais les doubleurs humains gardent l’avantage, affirme Mario Heras, directeur de plateau de doublage pour le jeu vidéo.L’IA ne peut pas créer des dialogues “drôles, brisés, décalés, vivants”, a-t-il estimé. Le facteur humain, a-t-il ajouté, “nous protège” dans cette “révolte contre les machines”.

L’animateur et producteur Thierry Ardisson est mort à 76 ans, annonce sa famille à l’AFP

L’animateur et producteur Thierry Ardisson, star du PAF surnommée “L’homme en noir”, est décédé lundi à 76 ans à Paris des suites d’un cancer du foie, ont annoncé son épouse et ses enfants dans un communiqué à l’AFP.”Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle”, a écrit sa femme, la journaliste de TF1 Audrey Crespo-Mara.Né le 6 janvier 1949 à Bourganeuf (Creuse), Thierry Ardisson a fait ses armes dans la publicité avec des slogans passés à la postérité, avant de passer sur le petit écran.Il a bousculé le paysage cathodique à partir des années 1980, jusqu’à s’imposer comme l’une de ses figures les plus impertinentes, avec ses talk-shows à succès en soirée. Le Tout-Paris politique et culturel s’est rendu à ses émissions, parmi lesquelles “Bains de minuit”, présentée depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, “Lunettes noires pour nuits blanches” au mythique Palace et “Rive droite / Rive gauche”, premier magazine culturel TV quotidien en France.Il a également animé “Tout le monde en parle”, une hebdomadaire sur France 2 (1998-2006) aux côtés de son acolyte Laurent Baffie, puis “Salut les Terriens” (2006-2018) sur Canal+ puis C8.Tout de noir vêtu et armé d’un éternel sourire, l’animateur, qui aimait transgresser et désarçonner ses invités, avait le sens de la formule. Certains rituels, comme ses “Bonsoirs” ou “Magnéto, Serge!”, restent indissociables de son personnage.En 2020, c’est la consécration avec “Arditube”, chaîne YouTube lancée par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et dédiée à l’impressionnant patrimoine télévisuel – 35 émissions – d’un animateur aux convictions ouvertement royalistes, peu connu pour sa modestie, mais aussi bosseur acharné. Il ne s’était pas fait que des amis dans le milieu: pour Bernard Pivot, il était “tellement mégalo qu’il croit avoir inventé la vulgarité à la télévision”.L’homme de télé fut aussi patron de presse, a fait de la radio, produit des séries et des films, et écrit plusieurs livres dont “L’homme en noir”, paru en mai. Emmanuel Macron lui avait remis la Légion d’honneur début 2024.Marié à trois reprises, Thierry Ardisson a eu trois enfants avec la musicienne Béatrice Loustalan. Il partageait la vie de la journaliste et présentatrice de TF1 Audrey Crespo-Mara, qu’il avait épousée en 2014.

Rattrapée par la crise des médias, l’AFP dévoile des pistes d’économies

A la recherche d’économies, dans un contexte de crise aiguë des médias, la direction de l’AFP a annoncé vendredi un plan d’incitation au départ à la retraite et de réduction des coûts liés à ses journalistes expatriés.Son PDG Fabrice Fries a présenté ces mesures jeudi devant le conseil d’administration de l’Agence France-Presse puis vendredi devant les représentants du personnel en CSE (comité social et économique), avant une assemblée générale du personnel.La première mesure, qui devrait être lancée à l’automne, vise entre 50 et 70 départs non remplacés de salariés pouvant prétendre à la retraite dans le réseau mondial de l’AFP (journalistes et non journalistes), en contrepartie d’une indemnité à définir. Le but est d’aboutir à 4 à 5 millions d’euros d’économies sur un an.La deuxième fixe un objectif de réduction des coûts d’expatriation de 3 millions d’euros, “soit 10% du coût total”, selon M. Fries.”L’AFP est attachée à l’expatriation” mais “pas à n’importe quel prix”, a-t-il déclaré.Les journalistes de l’AFP basés hors de France sont régis par plusieurs statuts.Premièrement, le statut “siège”, contrat de droit français qui s’accompagne d’avantages (frais de logement, de scolarité pour les enfants). Son titulaire ne peut pas rester plus de quelques années au même poste.Deuxièmement, un statut intermédiaire, dit “régional”, qui s’accompagne aussi d’avantages. Enfin, un statut “local”, sans avantage en plus du salaire.La direction compte réformer ce système en gelant des postes non pourvus et en transformant des contrats siège (141 actuellement) et régionaux (134) en locaux, moins coûteux. Une réflexion sera menée fin 2025 pour identifier les postes potentiellement concernés.Selon M. Fries, “l’explosion du coût de l’expatriation s’explique principalement par l’alourdissement de la fiscalité et des charges sociales”.- “Un choc” -Ces mesures portent sur 2026 et nécessiteront un “financement externe”, qui pourrait passer par un prêt de l’Etat, un réaménagement du calendrier de la dette ou un emprunt bancaire. Selon les représentants du personnel au conseil d’administration, le besoin de financement se monte à 7 millions d’euros.Pour 2025, la direction de l’AFP a identifié des économies possibles de 1,5 million d’euros, grâce à “un pilotage serré des coûts”.Parallèlement, côté éditorial, elle souhaite un “recentrage” sur l’actualité chaude.En assemblée générale, suivie par 500 personnes au siège de l’AFP à Paris et par vidéo, les syndicats ont contesté les pistes de la direction, en donnant rendez-vous aux salariés à la rentrée.”C’est un choc, social, éditorial et pour les valeurs de l’Agence”, a estimé Adrien Vicente, élu SNJ-CGT.”On a l’impression que l’AFP qu’on a connue est amenée à disparaître”, a renchéri Benjamin Massot (SNJ), en pointant la réforme de l’expatriation.Pour la CFE-CGC, Fatima Bouquet a jugé que les départs à la retraite non remplacés causeraient “une augmentation inévitable de la charge de travail”.- “Combatif” -M. Fries avait annoncé le 13 juin que l’AFP allait engager un “programme d’économies” de 12 à 14 millions d’euros au total sur 2025 et 2026. En cause, une “dégradation durable” de ses perspectives financières liée à la crise mondiale des médias, dont le modèle économique est fragilisé par les nouveaux usages du numérique et par l’intelligence artificielle (IA).Il avait pointé la fin du programme de fact-checking de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) aux Etats-Unis, auquel participait l’AFP, et l’arrêt du contrat avec la radio publique Voice of America, que l’administration Trump veut démanteler.Cette dégradation “promet d’être durable tant le retournement du marché des médias semble profond”, a-t-il répété vendredi, en se disant toutefois “combatif”.L’AFP est l’une des trois agences mondiales d’information, avec AP et Reuters. Elle emploie 2.600 collaborateurs de 100 nationalités et fournit de l’information en six langues, en texte, photo, vidéo et image.Elle jouit d’un statut particulier. Elle n’est pas une entreprise publique mais n’a pas d’actionnaires, et ses clients, dont l’Etat français, siègent à son conseil d’administration.En 2024, l’AFP a réalisé un résultat net de 200.000 euros et un chiffre d’affaires de 326,4 millions d’euros.Outre ses revenus commerciaux, elle reçoit par l’Etat français une compensation des coûts liés à ses missions d’intérêt général (118,9 millions d’euros en 2024).