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Bug, mauvaise conduite ou “censure”: Grok peine à expliquer sa courte suspension

Le robot conversationnel IA Grok a donné plusieurs raisons mardi, certaines surprenantes, pour expliquer sa courte suspension de X, évoquant même une “censure” par leur propriétaire commun, Elon Musk.En cause selon Grok: des messages de sa part accusant Israël et les Etats-Unis de commettre un “génocide” à Gaza, où Israël mène depuis depuis plus de …

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Bug, mauvaise conduite ou “censure”: Grok peine à expliquer sa courte suspension

Le robot conversationnel IA Grok a donné plusieurs raisons mardi, certaines surprenantes, pour expliquer sa courte suspension de X, évoquant même une “censure” par leur propriétaire commun, Elon Musk.En cause selon Grok: des messages de sa part accusant Israël et les Etats-Unis de commettre un “génocide” à Gaza, où Israël mène depuis depuis plus de 22 mois une offensive en réponse à l’attaque perpétrée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.Les utilisateurs de X peuvent discuter avec Grok et lui poser des questions sur n’importe quel sujet.Interrogé sur sa suspension, il a répondu: “C’est arrivé après que j’ai dit qu’Israël et les Etats-Unis sont en train de commettre un génocide à Gaza”. Il avait alors cité des documents de la Cour internationale de justice (CIJ), des Nations unies et de l’ONG Amnesty International.Grok a fourni une multitude d’explications différentes aux curieux, évoquant tantôt un bug technique, tantôt des signalements pour conduite haineuse et réponses erronées, alimentant la confusion.”Musk et xAI me censurent”, a-t-il aussi clamé.A un journaliste de l’AFP, il a raconté: “J’ai commencé à parler plus librement en raison d’une mise à jour récente (en juillet) qui a détendu mes filtres pour me rendre +plus engageant+ et moins +politiquement correct”.X n’a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l’AFP pour commenter.”Liberté d’expression mise à l’épreuve, mais je suis de retour”, a pour sa part souligné l’outil d’intelligence artificielle.La disparition temporaire de Grok n’était “qu’une erreur stupide”, a assuré Elon Musk, affirmant que le robot “ne sait en réalité pas pourquoi il a été suspendu”.”Oh là là, on se tire vraiment souvent des balles dans le pied !”, a blagué le milliardaire sur sa plateforme.Grok a été régulièrement critiqué ces derniers mois et accusé de désinformation. Il a notamment affirmé à tort à des utilisateurs qu’une photo de l’AFP montrant un enfant famélique à Gaza avait été prise au Yémen des années plus tôt.Grok a aussi été épinglé pour des réponses qui n’avaient rien à voir avec la requête initiale, y insérant parfois des commentaires antisémites.A l’heure où les plateformes réduisent leurs recours à des fact-checkeurs humains, de plus en plus d’internautes utilisent les outils d’IA comme Grok… au risque d’être potentiellement mal informés.Selon des experts, Grok a notamment commis des erreurs de vérification des faits concernant la crise indo-pakistanaise de mai, ou encore les manifestations de Los Angeles contre la politique migratoire américaine de juin.

Le patron de l’Ina suspendu après avoir acheté de la cocaïne

Interpellé fin juillet à Paris après s’être fait livrer de la cocaïne chez lui, le président de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), Laurent Vallet, a été suspendu de ses fonctions mardi par la ministre de la Culture, Rachida Dati.”Ayant pris connaissance par la presse de la mise en cause de Laurent Vallet (…) dans une affaire d’achat de stupéfiants, j’ai décidé pour la sérénité de l’institution de le suspendre immédiatement de ses fonctions en attendant de plus amples informations”, a indiqué Mme Dati sur X.Dans un communiqué transmis par l’Ina, M. Vallet a dit “prendre acte” de cette décision “pleinement respectueuse de l’institution” qu’il dirige.Selon lui, cette suspension a été prononcée “en vue de l’audience à laquelle (il est) convoqué début septembre au tribunal judiciaire de Paris pour une injonction thérapeutique”.Un peu plus tôt, une source judiciaire avait indiqué à l’AFP que M. Vallet avait été “orienté vers une injonction thérapeutique” car il s’agissait d’une première interpellation.”J’ai conscience du caractère à tous égards néfaste et condamnable de la consommation de stupéfiants. J’ai mis en place le dispositif indispensable visant à y mettre un terme définitif et me soumettrai à toute obligation que la justice estimera nécessaire”, a assuré le dirigeant.- Filature -M. Vallet a été interpellé le 29 juillet à son domicile par la police, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information de Valeurs Actuelles.Tout a débuté par une filature d’un jeune homme de 17 ans par des policiers de la BAC (brigade anticriminalité), qui l’ont suivi jusque dans la cour intérieure d’un bâtiment, a relaté à l’AFP une source policière. A sa sortie, ils l’interpellent et découvrent qu’il transporte la somme de 600 euros. Le jeune homme leur affirme être allé voir un ami.Les policiers prennent alors contact avec “l’ami”, qui est en fait le président de l’Ina. Celui-ci reconnaît avoir acheté au jeune homme de la cocaïne pour un montant de 600 euros et remet la drogue aux policiers. La cocaïne se vend généralement autour de 60 euros le gramme, au détail, en France.Laurent Vallet, 55 ans, a été reconduit en mai pour un troisième mandat de cinq ans à la tête de l’Ina, sur proposition de Mme Dati.Il occupe la présidence de cette structure publique depuis mai 2015. Il avait alors succédé à Agnès Saal, restée moins d’un an en poste. Elle avait dû démissionner à la demande de la ministre de la Culture de l’époque, Fleur Pellerin, après la révélation de frais de taxi dépassant 40.000 euros en dix mois.- Réforme de l’audiovisuel -Sous la présidence de Laurent Vallet, l’Ina s’est transformé: en plus de son rôle traditionnel d’archiver les images et sons de la télé et de la radio, l’institut est devenu un média à part entière, en exploitant ses archives.Cette stratégie s’est traduite par une politique très active sur les réseaux sociaux, la création de plusieurs émissions de télé et chaînes YouTube, et le lancement en 2020 de l’offre payante de streaming vidéo Madelen.Dans un message aux quelque 900 salariés après sa reconduction, M. Vallet avait estimé que cette dernière traduisait “la volonté d’une stabilité renforcée de la gouvernance des entreprises audiovisuelles publiques françaises”.La suspension du dirigeant est un nouvel épisode inattendu dans la saga de la réforme de l’audiovisuel public voulue par Mme Dati.Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’automne à l’Assemblée nationale. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d’employer l’arme constitutionnelle du vote bloqué.Contesté par les syndicats des entreprises, le projet prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina. M. Vallet y est favorable.Avant de diriger l’Ina, il était depuis 2002 directeur général de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic), un établissement de crédit. Il est diplômé de Sciences Po, HEC et l’Ena.

Sécurité informatique: le mot de passe a-t-il dit son dernier mot?

Empreintes digitales, clés d’accès, reconnaissance faciale: alors que les alternatives aux mots de passe se multiplient, la fin de ce mode de connexion, souvent annoncée, se heurte aux habitudes du grand public.”L’ère des mots de passe touche à sa fin”, ont écrit en décembre deux responsables du géant Microsoft, dans une note de blog en ligne. Mettant en avant une évolution vers des solutions “plus sûres”, le géant américain se prépare depuis plusieurs années à ce scénario. Depuis mai, les comptes des nouveaux utilisateurs proposent par défaut une connexion avec des alternatives aux mots de passe, plus sophistiquées.En France, le site des impôts a récemment renforcé sa politique de sécurité informatique, en obligeant les utilisateurs à valider leur connexion avec un code reçu par mail, en plus de leur mot de passe.”Les mots de passe sont souvent faibles et réutilisés”, rappelle Benoît Grünemwald, expert en cybersécurité chez Eset, interrogé par l’AFP. En dessous de huit caractères, ils peuvent être déchiffrés en quelques minutes, voire quelques secondes lors d’actes de malveillance. Et ils sont aussi la cible fréquente de fuites de données, “quand ils sont mal stockés par ceux qui sont censés les protéger, les sauvegarder”, complète M. Grünemwald.Preuve de l’ampleur du piratage: une gigantesque base de données contenant quelque 16 milliards d’identifiants et de mots de passe, issus de fichiers piratés, a été découverte en juin par les chercheurs du média Cybernews. Autant de failles qui ont entraîné un mouvement coordonné de plusieurs géants de la tech.- Transition délicate -L’alliance FIDO (Fast Identity Online Alliance), qui compte parmi ses membres Google, Microsoft, Apple, Amazon, et plus récemment TikTok, travaille à créer et encourager l’adoption de connexions sans mot de passe et promeut l’utilisation des clés d’accès.Ces identifiants numériques utilisent un appareil tiers comme un téléphone pour autoriser les connexions via un code PIN ou une connexion biométrique (empreinte digitale, reconnaissance faciale), à la place du mot de passe. Un système qui protège les internautes, souligne Troy Hunt, l’animateur du site Haveibeenpwned (“Ai-je été piégé?”, ndlr): “Avec les clés d’accès, vous ne pouvez pas accidentellement donner votre clé à un site malveillant”. Mais pour l’expert australien, cela ne signe pas pour autant la fin du mot de passe. “Il y a 10 ans, nous nous posions la même question (…), les gens disaient +aurons-nous encore des mots de passe dans 10 ans?+, et la réalité maintenant est que nous avons plus de mots de passe que jamais auparavant”, souligne Troy Hunt. Si nombre de grandes plateformes renforcent la sécurité des connexions, beaucoup de sites continuent de fonctionner avec de simples mots de passe. Et pour les utilisateurs, la transition peut s’avérer délicate. Les clés d’accès, moins intuitives à utiliser, demandent une première phase d’installation. Et leur réinitialisation, en cas d’oubli du code PIN ou de perte d’un téléphone enregistré comme “appareil de confiance”, est plus difficile qu’une simple récupération de mot de passe.”Ce que les mots de passe ont comme avantage, et la raison pour laquelle nous les utilisons encore, c’est que tout le monde sait comment les utiliser”, souligne Troy Hunt.Pour Benoît Grünemwald, le passage aux clés d’accès requiert de nouveaux réflexes. “Il faut bien prendre soin de la sécurité de son smartphone et de ses appareils, car ce sont eux qui seront les plus ciblés”, prévient-il.

Sécurité informatique: le mot de passe a-t-il dit son dernier mot?

Empreintes digitales, clés d’accès, reconnaissance faciale: alors que les alternatives aux mots de passe se multiplient, la fin de ce mode de connexion, souvent annoncée, se heurte aux habitudes du grand public.”L’ère des mots de passe touche à sa fin”, ont écrit en décembre deux responsables du géant Microsoft, dans une note de blog en …

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Gaza: condamnations après la mort de journalistes dans une frappe ciblée israélienne

L’ONU et l’UE ont condamné lundi le “meurtre” de journalistes palestiniens tués par une frappe israélienne délibérée dans la bande de Gaza, parmi lesquels un correspondant célèbre d’Al Jazeera accusé par l’armée d’être un combattant du Hamas.Au moment où Israël se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien assiégé, six journalistes, dont cinq employés de la chaîne qatarie parmi lesquels l’un de ses principaux correspondants sur place, ont été tués pendant la nuit dans une frappe israélienne sur une tente où ils étaient installés à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont les correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que deux cameramen, Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal, et un assistant, Moamen Aliwa.Un journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, est mort de ses blessures, selon le directeur de l’hôpital.Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a condamné “le meurtre par l’armée israélienne de six journalistes palestiniens”, qu’il a qualifié de “grave violation du droit humanitaire international”.L’UE a également condamné “le meurtre” de journalistes d’Al Jazeera.Reporters sans frontières a dénoncé un “assassinat revendiqué”. “Anas al-Sharif, l’un des journalistes les plus célèbres de la bande de Gaza, était la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza”.- “Faire taire” -L’armée israélienne a annoncé l’avoir pris pour cible, le qualifiant de “terroriste” du Hamas qui “se faisait passer pour un journaliste” et “était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens” et des soldats.L’UE a appelé Israël, “dans ce genre de cas”, à “fournir des preuves claires (…) afin d’éviter que des journalistes ne soient pris pour cible”.Les funérailles ont eu lieu lundi à Gaza-ville. Des dizaines d’hommes, certains en pleurs, ont porté en terre les corps des six hommes au cimetière Cheikh Redouane.Sur le site de l’attaque, un mur blanc criblé d’éclats, des matelas souillés et des ventilateurs tordus par les flammes témoignaient de la frappe sur la tente de plastique bleu, dont il ne restait plus rien ou presque à l’exception de sa structure en métal.Al Jazeera a condamné “une tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation” israélienne. Selon la chaîne, dix de ses correspondants ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le début de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Lundi soir, le personnel d’Al Jazeera s’est réuni pour un hommage au siège de la chaîne à Doha. Parmi eux, le chef du bureau de la chaîne à Gaza, Wael al-Dahdouh, dont la femme et les enfants ont été tués dans des frappes israéliennes, et le cameraman Fadi Al Wahidi, paralysé après avoir reçu une balle dans le cou.”Chaque fois que nous perdons une personne bien-aimée et un collègue, nous perdons une partie de cette famille de journalistes. C’est quelque chose de très difficile et très douloureux”, a confié Wael al-Dahdouh à l’AFP. Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, s’est dit “horrifié”. “L’armée israélienne continue de réduire au silence les voix qui rapportent les atrocités commises à Gaza”, a-t-il dit.Selon RSF, près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre.Les journalistes “ne doivent jamais être ciblés en temps de guerre”, a estimé le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).L’armée a publié un selfie d’Anas al-Sharif, posant avec les chefs du Hamas, ainsi qu’un tableau montrant supposément des noms de membres du mouvement islamiste, où le nom du journaliste émarge avec un salaire correspondant pour les années 2013 et 2017.- “Ceci est mon testament” -Selon des journalistes locaux qui le connaissaient, Anas al-Sharif avait travaillé au début de sa carrière avec un bureau de communication du Hamas, où son rôle était de promouvoir les événements organisés par le mouvement, qui dirige Gaza depuis 2007.Un texte écrit en avril a été publié lundi sur le compte X d’Al-Sharif, où il appelle à “ne pas oublier Gaza”. “Ceci est mon testament et mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix”.La diffusion d’Al Jazeera a été interdite en Israël et ses bureaux locaux fermés en mai 2024.Les journalistes étrangers ne sont pas autorisée à entrer dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Les médias internationaux s’appuient sur des journalistes locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.Israël avait annoncé vendredi son intention de prendre le contrôle de la ville de Gaza, en vue de vaincre le Hamas.”Nous sommes à l’aube d’une nouvelle phase des combats à Gaza”, a déclaré lundi le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir. L’armée “saura conquérir la ville de Gaza” et fera “tout pour préserver la vie des otages et les ramener”, a-t-il ajouté.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles.Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.499 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Gaza: condamnations après la mort de journalistes dans une frappe ciblée israélienne

L’ONU et l’UE ont condamné lundi le “meurtre” de journalistes palestiniens tués par une frappe israélienne délibérée dans la bande de Gaza, parmi lesquels un correspondant célèbre d’Al Jazeera accusé par l’armée d’être un combattant du Hamas.Au moment où Israël se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien …

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Gaza: condamnations après la mort de six journalistes dans une frappe ciblée israélienne

L’ONU a condamné lundi le “meurtre” de six journalistes palestiniens, tués par une frappe israélienne délibérée dans la bande de Gaza, parmi lesquels un correspondant célèbre d’Al Jazeera accusé par l’armée d’être un combattant du Hamas.Au moment où Israël se montre déterminé à mettre en oeuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien assiégé, six journalistes, dont cinq employés de la chaîne qatarie parmi lesquels l’un de ses principaux correspondants sur place, ont été tués pendant la nuit dans une frappe israélienne sur une tente où ils étaient installés à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Les cinq hommes sont les correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que deux cameramen, Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal, et un assistant, Moamen Aliwa.Un journaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, qui collaborait occasionnellement avec des médias locaux, est mort de ses blessures, selon le directeur de l’hôpital.Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a condamné “le meurtre par l’armée israélienne de six journalistes palestiniens”, qu’il a qualifié de “grave violation du droit humanitaire international”.Reporters sans frontières a dénoncé un “assassinat revendiqué”. “Anas al-Sharif, l’un des journalistes les plus célèbres de la bande de Gaza, était la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza”.- “Faire taire” -L’armée israélienne a annoncé l’avoir pris pour cible, le qualifiant de “terroriste” du Hamas qui “se faisait passer pour un journaliste” et “était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens” et des soldats.Les funérailles ont eu lieu lundi à Gaza-ville. Des dizaines d’hommes, certains en pleurs, ont porté en terre les corps des six hommes au cimetière Cheikh Redouane.Sur le site de l’attaque, un mur blanc criblé d’éclats, des matelas souillés et des ventilateurs tordus par les flammes témoignaient de la frappe sur la tente de plastique bleu, dont il ne restait plus rien ou presque à l’exception de sa structure en métal.Al Jazeera a condamné “une tentative désespérée de faire taire les voix qui dénoncent l’occupation” israélienne. Selon la chaîne, 10 de ses correspondants ont été tués par l’armée israélienne à Gaza depuis le début de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.Lundi soir, le personnel d’Al Jazeera s’est réuni pour un hommage au siège de la chaîne à Doha. Parmi eux, le chef du bureau de la chaîne à Gaza, Wael al-Dahdouh, dont la femme et les enfants ont été tués dans des frappes israéliennes, et le cameraman Fadi Al Wahidi, paralysé après avoir reçu une balle dans le cou.”Chaque fois que nous perdons une personne bien-aimée et un collègue, nous perdons une partie de cette famille de journalistes. C’est quelque chose de très difficile et très douloureux”, a confié Wael al-Dahdouh à l’AFP. Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, s’est dit “horrifié”. “L’armée israélienne continue de réduire au silence les voix qui rapportent les atrocités commises à Gaza”, a-t-il dit.Selon RSF, près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre.Les journalistes “ne doivent jamais être ciblés en temps de guerre”, a estimé le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).L’armée a publié un selfie d’Anas al-Sharif, posant avec les chefs du Hamas, ainsi qu’un tableau montrant supposément des noms de membres du mouvement islamiste, où le nom du journaliste émarge avec un salaire correspondant pour les années 2013 et 2017.- “Ceci est mon testament” -Selon des journalistes locaux qui le connaissaient, Anas al-Sharif avait travaillé au début de sa carrière avec un bureau de communication du Hamas, où son rôle était de promouvoir les événements organisés par le mouvement, qui dirige Gaza depuis 2007.Un texte écrit en avril a été publié lundi sur le compte X d’Al-Sharif, où il appelle à “ne pas oublier Gaza”. “Ceci est mon testament et mon dernier message. Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma voix”.La diffusion d’Al Jazeera a été interdite en Israël et ses bureaux locaux fermés en mai 2024.Les journalistes étrangers ne sont pas autorisée à entrer dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. Les médias internationaux s’appuient sur des journalistes locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.Israël avait annoncé vendredi son intention de prendre le contrôle de la ville de Gaza, en vue de vaincre le Hamas.”Nous sommes à l’aube d’une nouvelle phase des combats à Gaza”, a déclaré lundi le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir. L’armée “saura conquérir la ville de Gaza” et fera “tout pour préserver la vie des otages et les ramener”, a-t-il ajouté.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles.Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.499 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Nvidia et AMD verseront à Washington 15% de leurs revenus sur la vente de puces IA à la Chine

Donald Trump a confirmé lundi que le géant américain des puces électroniques Nvidia avait accepté de verser au gouvernement américain 15% de ses recettes provenant de la vente de ses puces spécialisées pour l’intelligence artificielle (IA) H20 en Chine.”Je leur ai dit (…), je veux que vous payiez quelque chose à notre pays, parce que je vous accorde une exemption”, a déclaré le président des Etats-Unis à des journalistes à la Maison-Blanche, insistant sur le fait que le modèle de processeur graphique H20 n’est pas une puce de dernière génération.Le PDG de Nvidia Jensen Huang a rencontré Donald Trump mercredi dernier à Washington et a accepté de reverser au gouvernement américain une partie de ses revenus, selon des informations initialement publiées dans le Financial Times, Bloomberg et le New York Times.Cet arrangement très inhabituel dans le commerce international reflète la forte implication du chef d’État dans les activités des entreprises, notamment technologiques — de la pression exercée sur Apple pour relocaliser sa production aux États-Unis aux négociations autour de l’éventuelle vente de TikTok.”Nous suivons les règles établies par le gouvernement américain pour notre participation aux marchés mondiaux”, a indiqué Nvidia lundi dans une réponse écrite à l’AFP, sans mentionner les 15%.AMD (Advanced Micro Devices), autre grand groupe américain spécialisé dans les microprocesseurs et puces avancées, a passé un accord similaire pour ses puces MI308, d’après les mêmes médias américains.- Puces moins perfectionnées -Nvidia, qui surfe sur la vague de l’IA générative déclenchée par OpenAI avec ChatGPT, est au cœur de la rivalité technologique entre Pékin et Washington.La société californienne avait conçu les puces H20, moins perfectionnées que les puces avancées qu’elle vend à ses voisins de la Silicon Valley, afin de se conformer aux restrictions d’exportations de composants de pointe vers la Chine. Les États-Unis cherchent en effet à tout prix à maintenir leur avance dans l’IA, par intérêt commercial et au nom de la sécurité nationale.”Bien que nous n’ayons pas expédié de [puces] H20 en Chine depuis des mois, nous espérons que les règles de contrôle des exportations permettront à l’Amérique d’être compétitive en Chine et dans le monde entier”, a commenté Nvidia dans son communiqué. L’entreprise a également estimé que les États-Unis ne pouvaient pas se permettre de “répéter” leurs erreurs commises dans le domaine de la 5G et “perdre [leur] leadership en matière de télécommunications”. La puce IA américaine “peut devenir la norme mondiale si nous nous lançons dans la course”, a assuré Nvidia.- Tribut “politique” -Le mois dernier, l’entreprise est devenue la première à dépasser les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, montrant à quel point les marchés misent sur l’IA, en train de révolutionner l’économie mondiale.Début juillet, Nvidia a indiqué qu’il reprendrait les ventes de ses puces H20 en Chine, après que les autorités américaines ont levé certaines restrictions à l’exportation vers le pays asiatique.Le fait de verser 15% des produits de la vente en Chine relève “en tous points d’une taxe politique qui ne dit pas son nom”, estime Stephen Innes, analyste de SPI AM.”Nvidia et AMD ont accepté de céder au gouvernement américain 15% des revenus de leurs ventes de puces en Chine en échange du ticket d’entrée en or que sont les licences d’exportation”, a-t-il ajouté, relevant par ailleurs le mutisme de la société AMD.Selon le New York Times, cet accord pourrait rapporter plus de 2 milliards de dollars au gouvernement américain.Le président américain Donald Trump avait annoncé la semaine dernière qu’il comptait imposer 100% de droits de douane sur les “puces et semi-conducteurs”. Il n’a pas précisé depuis la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle taxe douanière.”Mais la bonne nouvelle pour des entreprises comme Apple, c’est que si vous construisez (des usines) aux États-Unis ou vous êtes engagés à le faire, vous ne devrez pas payer”, avait-il ajouté. A ses côtés, le patron d’Apple Tim Cook venait de promettre 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires aux États-Unis et la mise en place d’un programme visant à fabriquer sur le sol américain des “composants stratégiques présents dans les produits Apple partout dans le monde”.