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Chine: Alibaba enregistre une hausse de 6% de son chiffre d’affaires annuel

Le géant chinois du commerce en ligne, Alibaba, a annoncé jeudi une hausse modérée de son chiffre d’affaires annuel, nouveau signe positif pour le secteur technologique chinois malgré des défis grandissants.L’entreprise de Hangzhou, dans l’est de la Chine, possède certaines des plateformes de e-commerce les plus utilisées du pays, dont Taobao, ce qui fait de ses performances un indicateur très scruté du moral des consommateurs chinois.Le cours de son action a joué les montagnes russes cette année, un temps porté par un regain d’enthousiasme des investisseurs autour des capacités chinoises en intelligence artificielle (IA), avant de plonger brusquement le mois dernier à la suite de l’offensive commerciale mondiale du président américain Donald Trump.Le chiffre d’affaires de l’entreprise pour l’année fiscale conclue le 31 mars a atteint 996,3 milliards de yuans (123 milliards d’euros), selon les données transmises à la Bourse de Hong Kong.Il s’agit d’une hausse de 6% par rapport à l’année fiscale précédente.Le bénéfice net annuel d’Alibaba a de son côté bondi de 62% sur un an, d’après des calculs de l’AFP, atteignant 129,5 milliards de yuans (16 milliards d’euros), selon le rapport de l’entreprise.Sur le seul dernier trimestre de l’année, la firme a enregistré un chiffre d’affaires de 236,5 milliards de yuans (211,4 milliards d’euros), légèrement inférieur aux prévisions de l’agence Bloomberg.”Nos résultats (…) pour l’année fiscale entière démontrent l’efficacité continue de notre stratégie” axée sur l’utilisateur et l’IA, “ainsi qu’une croissance de nos activités principales qui continue de s’accélérer”, s’est félicité le directeur général de la compagnie, Eddie Wu, dans un communiqué.- Course à l’IA -Ces chiffres constituent un signe rassurant pour le secteur technologique chinois face aux vents contraires que constituent la guerre commerciale lancée par Washington et un moral des consommateurs chinois en demi-teinte.Le secteur a suscité un regain d’intérêt de la part des investisseurs depuis la sortie choc en janvier du robot conversationnel d’intelligence artificielle (AI) DeepSeek.Alibaba, mais aussi les géants technologiques chinois Tencent et Baidu, injectent désormais d’importantes ressources dans une nouvelle course au développement et à l’intégration des applications d’IA de pointe.Pékin mise de plus en plus sur ses géants nationaux de l’internet et des technologies pour soutenir l’emploi et la consommation face aux incertitudes en matière de commerce international.Pékin et Washington ont certes annoncé lundi leur intention de réduire considérablement les droits de douane très élevés qu’ils s’étaient imposés réciproquement.Mais l’économie chinoise pourrait encore avoir du mal à atteindre l’objectif de croissance annuelle fixé par les autorités “d’environ 5%”.La publication des résultats d’Alibaba jeudi a lieu après que Tencent et le géant du commerce en ligne JD.com ont annoncé plus tôt dans la semaine des hausses modérées de leur chiffre d’affaires au premier trimestre, laissant entrevoir un possible rebond de la consommation.Mais les statistiques nationales publiées la semaine dernière ont révélé une stagnation des prix à la consommation, signe caractéristique de pressions déflationnistes.Alibaba a longtemps été dans le viseur de la vaste offensive réglementaire lancée fin 2020 contre le secteur technologique national par l’Etat-parti chinois.Jack Ma, cofondateur charismatique du groupe, qui s’était exprimé ouvertement sur les lacunes du système financier et réglementaire chinois, avait disparu des projecteurs pendant la campagne.Il est finalement réapparu en février lors d’une réunion avec le président Xi Jinping et d’autres figures du monde des affaires, signe apparent d’un retour en grâce qui avait provoqué une hausse du cours boursier d’Alibaba.Jack Ma n’occupe plus de fonction exécutive au sein du groupe, mais il détiendrait encore une part importante du capital.

Chine: Alibaba enregistre une hausse de 6% de son chiffre d’affaires annuel

Le géant chinois du commerce en ligne, Alibaba, a annoncé jeudi une hausse modérée de son chiffre d’affaires annuel, nouveau signe positif pour le secteur technologique chinois malgré des défis grandissants.L’entreprise de Hangzhou, dans l’est de la Chine, possède certaines des plateformes de e-commerce les plus utilisées du pays, dont Taobao, ce qui fait de …

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TikTok menacé d’une amende dans l’UE pour manque de transparence des publicités

La Commission européenne a ouvert la voie jeudi à une sanction financière contre TikTok, estimant à titre préliminaire que le groupe ne respectait pas ses obligations de transparence en matière de publicité en ligne.Le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, “ne fournit pas les informations nécessaires concernant le contenu des publicités, les utilisateurs ciblés par celles-ci, ni l’identité de ceux qui financent des campagnes publicitaires”, selon l’exécutif européen.Cette mise en cause constitue une première pour TikTok dans le cadre du nouveau règlement de l’UE sur les services numériques (DSA), pleinement entré en vigueur l’an dernier pour protéger les internautes contre les contenus jugés dangereux.La plateforme est dans le viseur des autorités tant en Europe qu’aux États-Unis pour son impact sur la santé mentale des enfants, son usage des données d’utilisateurs, ou encore son influence sur le débat public et les élections au profit de puissances étrangères.- “Qui se cache” derrière ? -“La transparence dans la publicité en ligne — qui paie et comment les utilisateurs sont ciblés — est essentielle”, a déclaré Henna Virkkunen, commissaire chargé de la souveraineté technologique et de la mise en oeuvre du DSA.”Que ce soit pour défendre l’intégrité de nos élections, protéger la santé publique ou encore protéger les consommateurs contre les publicités frauduleuses, les citoyens ont le droit de savoir qui se cache derrière les messages qu’ils voient”, a-t-elle martelé.De son côté, TikTok s’est dit “déterminé” à respecter ses obligations. “Nous ne sommes pas d’accord avec certaines des interprétations de la Commission”, a expliqué un porte-parole, tout en soulignant la volonté du groupe de poursuivre le dialogue.TikTok a désormais accès au dossier de l’enquête et peut répondre par écrit aux constatations préliminaires.Si l’accusation est confirmée, le groupe pourrait écoper d’une amende pouvant atteindre 6% de son chiffre d’affaires annuel mondial et être placé sous surveillance renforcée jusqu’à la mise en Å“uvre de mesures correctrices.La mise en cause annoncée jeudi fait suite à une enquête ouverte par la Commission en février 2024. Outre la transparence publicitaire, cette procédure se penche aussi sur les effets négatifs des algorithmes de la plateforme en matière d’addiction et la vérification de l’âge des utilisateurs pour accéder à certains contenus. Mais sur ces points, l’enquête se poursuit, sans accusation formelle à ce stade.- Manipulations russes en Roumanie ? -La Commission a par ailleurs ouvert une autre procédure contre TikTok en décembre 2024, soupçonnant la plateforme d’avoir manqué à ses obligations et ouvert la porte à de possibles manipulations russes dans l’élection présidentielle en Roumanie. Sur ce dossier aussi, les investigations continuent.TikTok a par ailleurs écopé le 2 mai d’une amende de 530 millions d’euros dans l’UE pour avoir échoué à garantir la protection des données personnelles des Européens.Le puissant réseau social, qui compte 1,5 milliard de membres, est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux qui redoutent son lien avec les autorités chinoises et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.Paradoxalement, TikTok est plutôt considéré comme exemplaire en matière de dialogue avec la Commission européenne, qui endosse un rôle de gendarme du numérique dans l’UE.En avril 2024, le réseau social avait accepté de suspendre une fonction de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompensait les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans et était accusée dans l’UE de susciter l’addiction.Le dialogue est bien moins coopératif du côté de X, propriété du milliardaire américain Elon Musk, proche de Donald Trump. Trois infractions le concernant ont été établies dans l’UE en juillet 2O24, à titre préliminaire: tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, transparence insuffisante autour des publicités, non respect de l’obligation d’accès aux données de la plateforme par des chercheurs agréés.Sur ces trois volets, une discussion difficile se poursuit avec la Commission, soupçonnée de retarder toute sanction par crainte de provoquer la colère du président américain, dans un contexte de tensions commerciales exacerbées.

TikTok menacé d’une amende dans l’UE pour manque de transparence des publicités

La Commission européenne a ouvert la voie jeudi à une sanction financière contre TikTok, estimant à titre préliminaire que le groupe ne respectait pas ses obligations de transparence en matière de publicité en ligne.Le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, “ne fournit pas les informations nécessaires concernant le contenu des publicités, les utilisateurs ciblés …

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Décès de Daniel Bilalian, ex-présentateur des JT de France Télévisions, à 78 ans

Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d’Antenne 2 puis France 2, est décédé mercredi à 78 ans des suites d’une maladie, a annoncé jeudi sa famille à l’AFP.Figure de l’audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions. Il avait pris sa retraite à l’automne 2016, à presque 70 ans, et avait depuis disparu des écrans.Le journaliste a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13h00 et de 20h00, et a également produit les magazines “Star à la barre” et “Mardi soir”. Né le 10 avril 1947 à Paris d’un père arménien et d’une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait débuté sa carrière au quotidien l’Union de Reims en 1968. Il était entré à l’ORTF au bureau régional d’information de Reims en 1971, puis de Lille en 1972.Daniel Bilalian avait ensuite rejoint la direction nationale d’Antenne 2 au service de politique intérieure, une “maison” qu’il ne quittera pas jusqu’à sa retraite.

France Télévisions: Ernotte Cunci décroche un troisième mandat aussi inédit qu’incertain

Première présidente de France Télévisions à avoir effectué deux mandats, Delphine Ernotte Cunci a été reconduite mercredi pour un troisième, sur lequel plane toutefois une incertitude en cas de création d’une holding chapeautant tout l’audiovisuel public.Nommée pour cinq ans par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, Mme Ernotte Cunci a été préférée à trois autres candidats. En 2015, elle avait été la première femme promue à la tête de France Télévisions, puis, cinq ans plus tard, était devenue la première dirigeante renouvelée pour un deuxième mandat.En la reconduisant à nouveau, l’Arcom “a fait le choix de privilégier la continuité à la tête du groupe, dans un contexte marqué par des incertitudes majeures”, a souligné le régulateur dans sa décision.”C’est un grand honneur qui m’est fait, je remercie l’Arcom de sa confiance”, a déclaré Mme Ernotte Cunci à l’AFP. Son nouveau mandat débutera le 22 août.La dirigeante de 58 ans faisait figure de favorite face aux autres prétendants: Frédérique Dumas, productrice et ex-députée macroniste, Irène Grenet, ancienne directrice générale adjointe de FranceTV Publicité, et Jean-Philippe Lefèvre, ex-directeur de l’antenne de Public Sénat.Tous quatre avaient été entendus lundi et mardi par l’Arcom.- Pro-réforme -Dans son projet, Mme Ernotte Cunci avait notamment souligné qu’elle souhaitait donner la priorité à la plateforme france.tv et repenser l’organisation du groupe public autour de cette dernière.Par ailleurs, la dirigeante soutient ardemment le projet gouvernemental de holding commune pour l’audiovisuel public, plusieurs fois repoussé. C’est selon elle une “arme de dissuasion contre la privatisation”.Outre France Télévisions, la holding chapeauterait également Radio France (dont la présidente, Sibyle Veil, a été reconduite fin 2022), l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et peut-être France Médias Monde (France 24 et RFI).En l’état, la proposition de loi stipule que le futur PDG de la holding présidera les conseils d’administration de ses filiales.Le nouveau mandat de la présidente de France Télévisions pourrait donc être écourté, même si le texte peut évoluer jusqu’à son éventuelle adoption définitive.Si cette réforme arrive à son terme, malgré l’opposition des syndicats des entreprises concernées et de la gauche, Mme Ernotte Cunci fait figure de prétendante logique à la présidence de la holding.Interrogée par l’AFP sur ces éventualités, elle a répondu: “Je ne me projette pas du tout, mon sujet c’est France Télévisions (…). La vie, on ne sait jamais comment ça va se dérouler.”La ministre de la Culture Rachida Dati, qui porte le projet de réforme, a récemment annoncé qu’il serait de retour en juin devant le Parlement.”Je suis déterminée sur cette réforme”, a-t-elle martelé le 7 mai sur France Inter.L’année dernière, Mme Dati défendait carrément une fusion des entreprises de l’audiovisuel public, mais ce projet avait été suspendu par la dissolution de l’Assemblée.- “Maîtrise des dépenses” -France Télévisions comprend les chaînes France 2, France 3 et ses 24 antennes régionales, France 4, France 5, franceinfo et le réseau Outre-mer La Première. Le groupe compte quelque 8.800 salariés (équivalent temps plein) et bénéficie d’un financement par l’Etat de 2,5 milliards d’euros pour 2025.En reconduisant Mme Ernotte Cunci, l’Arcom dit avoir “tenu compte des transformations engagées ces dernières années”, des “résultats d’audience sur les antennes et la plateforme france.tv” ainsi que “des engagements de la candidate”, dont sa “stratégie numérique”.L’Arcom a également mis en exergue “les engagements pris pour viser l’équilibre budgétaire par la maîtrise des dépenses”.A l’actif de Mme Ernotte Cunci figurent le lancement en 2016 de la chaîne franceinfo (dont les audiences restent toutefois faibles) et le récent rapprochement de France 3 et France Bleu sous la marque “Ici”. Elle a également mis sur pied plusieurs plateformes, Okoo, Lumni, france.tv.La dirigeante a toutefois fait l’objet de critiques des syndicats. “Le climat social s’est considérablement dégradé”, estime la CGT de France Télévisions, en déplorant “une réduction nette de près de 1.000 emplois sur 10.000 en dix ans”, sur fond d’austérité budgétaire.

France Télévisions: Ernotte Cunci décroche un troisième mandat aussi inédit qu’incertain

Première présidente de France Télévisions à avoir effectué deux mandats, Delphine Ernotte Cunci a été reconduite mercredi pour un troisième, sur lequel plane toutefois une incertitude en cas de création d’une holding chapeautant tout l’audiovisuel public.Nommée pour cinq ans par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, Mme Ernotte Cunci a été préférée à trois autres candidats. …

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Ubisoft termine son année dans le rouge malgré le succès d'”Assassin’s Creed”

L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a basculé de nouveau dans le rouge sur son année fiscale 2024-2025 malgré le succès du dernier “Assassin’s Creed” en fin d’exercice.Le géant français du secteur, qui a dévoilé fin mars la création d’une nouvelle filiale, termine ainsi son année sur une perte nette de 159 millions d’euros, plombée par le lancement en demi-teinte de “Star Wars Outlaws” l’été dernier, l’arrêt prématuré de son jeu de tir en ligne “XDefiant” et une dégringolade boursière.”Ubisoft a fait face à des défis cette année, avec des dynamiques contrastées au sein de notre portefeuille dans un environnement fortement concurrentiel”, a indiqué le PDG d’Ubisoft Yves Guillemot.Habitué à des résultats en dents de scie ces dernières années, l’éditeur français a toutefois sorti la tête de l’eau au dernier trimestre grâce au succès d'”Assassin’s Creed Shadows”.Sorti le 20 mars, cet nouvel opus de sa saga phare a comptabilisé plus de trois millions de joueurs en une semaine et s’est placé à la deuxième place des jeux les plus vendus de l’année aux Etats-Unis, selon le cabinet Circana.Sur l’année, le chiffre d’affaires d’Ubisoft s’établit à 1,9 milliard d’euros, en baisse de 17,5% sur un an.- Nouvelle organisation -Indicateur privilégié par l’entreprise, les réservations nettes (net bookings, soit les ventes hors revenus différés), reculent nettement de 20,5% sur l’année, à 1,8 milliard d’euros.Celles-ci sont annoncées stables pour 2025-2026 par le groupe, qui anticipe un résultat opérationel non-IFRS proche de l’équilibre.D’ici fin mars, le groupe prévoit la sortie du remake “Prince of Persia: Les Sables du temps”, l’un de ses plus gros succès, du jeu de gestion “Anno 117: Pax Romana” et de deux titres pour mobiles: “Rainbow Six Mobile” et “The Division Resurgence”.D’autres jeux seront annoncés ultérieurement, et le groupe promet “l’arrivée de contenus significatifs provenant de ses principales franchises” d’ici 2028.Ubisoft a églement annoncé une nouvelle organisation de son modèle opérationnel pour “assurer une qualité supérieure” de ses jeux et “une allocation disciplinée du capital”, dont les détails devraient être connus d’ici la fin de l’année. Le groupe compte poursuivre son plan de réduction des coûts, initié début 2023, d’au moins 100 millions d’euros supplémentaires sur les deux prochaines années.Ubisoft, qui a fermé plusieurs de ses studios à l’étranger ces derniers mois, ne procède plus qu’à un remplacement sur trois en cas de départ.Près de 3.000 salariés ont quitté le groupe depuis septembre 2022, pour un effectif total de 17.782 employés à fin mars 2025.- “Garder la main” -Surtout, le groupe a lancé fin mars la création d’une nouvelle filiale – qui n’a pas encore de nom – regroupant ses trois sagas phares: “Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Six”.Selon Yves Guillemot, elle réunira environ 3.000 salariés du groupe dans le monde. Elle ne détiendra pas directement ces marques mais paiera des royalties à sa maison mère Ubisoft pour leur exploitation.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation boursière actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à environ 25% par le géant chinois Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.Pour Martin Szumski, analyste chez Morningstar, “c’était la solution la moins engageante possible, sans pour autant retourner les mains vides devant les actionnaires”, alors qu’un fonds d’investissement minoritaire tente de fédérer une partie d’entre eux pour demander un virage stratégique.Cette transaction permettra aussi à Tencent, entré au capital d’Ubisoft en 2018, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise française, même si le PDG du groupe a assuré devant les sénateurs qu’il comptait bien “garder la main” sur cette filiale.Mais, “si Ubisoft n’utilise pas l’argent investi par Tencent de manière significative”, le groupe chinois pourrait “chercher à racheter l’entreprise directement”, avertit l’analyste de Morningstar, malgré l’opposition affichée des frères Guillemot, qui en tiennent les rênes.

Ubisoft termine son année dans le rouge malgré le succès d'”Assassin’s Creed”

L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a basculé de nouveau dans le rouge sur son année fiscale 2024-2025 malgré le succès du dernier “Assassin’s Creed” en fin d’exercice.Le géant français du secteur, qui a dévoilé fin mars la création d’une nouvelle filiale, termine ainsi son année sur une perte nette de 159 millions d’euros, plombée par …

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Delphine Ernotte Cunci, femme de télé et de pouvoir

Novice dans l’audiovisuel il y a dix ans, Delphine Ernotte Cunci s’est imposée dans le monde impitoyable du petit écran, faisant avancer parfois à marche forcée le paquebot France Télévisions et marquant ses ambitions pour la suite.A 58 ans, elle vient d’être portée mercredi pour la troisième fois à la tête du groupe public, un record. En 2015, débarquant du secteur des télécoms, elle avait été la première femme à accéder à la présidence de France Télé.Elle a promis que son nouveau mandat de cinq ans, jusqu’en 2030, serait synonyme de “passage de témoin à une nouvelle génération”.Ses débuts n’avaient pas été évidents, avec sa nomination attaquée par plusieurs syndicats du groupe. Son franc-parler avait aussi froissé: “on a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans” et “il va falloir que ça change”. Plusieurs figures avaient pris la porte: David Pujadas, Julien Lepers, Patrick Sébastien, William Leymergie…”Il y avait seulement 25% de femmes sur nos antennes et nous sommes aujourd’hui à 50/50″, se félicite désormais celle pour qui “être féministe, ce n’est pas un gros mot”.Au début, “on m’a aussi fait un procès en illégitimité car je n’étais pas du sérail”, rembobinait récemment la quinqua fine et discrète, dans La Tribune Dimanche.Avant la télévision, cette ingénieure diplômée de Centrale avait passé l’essentiel de sa carrière chez Orange, jusqu’à devenir directrice exécutive d’Orange France et ses 80.000 salariés.”J’ai appris ce qu’est le journalisme, la fiction, le cinéma, le divertissement”, reconnaît cette fille de médecins, petite-fille d’un ancien maire de Bayonne.Mère de deux enfants, elle goûtait déjà au théâtre, avec son mari comédien Marc Ernotte.- “Air du temps” -Pragmatique, elle s’est fondue dans la culture France Télé, défendant “la représentation de tous les Français et tous les territoires”.En 2024, elle avait déclaré que sur les antennes, “on ne représente pas la France telle qu’elle est”, mais “on essaie de représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit”.Dans un univers médiatique polarisé, ces propos lui avaient valu de vives critiques. Elle s’était ensuite défendue de vouloir “déformer la réalité”, assurant qu’il s’agissait d'”inciter à une plus grande mixité”.Elle reste honnie par les médias du milliardaire ultra-conservateur Vincent Bolloré.Ainsi pour Pascal Praud, tête d’affiche de CNews, “Mme Ernotte a wokisé France TV”, telle “l’Eva Peron du camp du Bien”, en référence à la pasionaria argentine.De son côté, l’ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost admet qu'”elle épouse parfois un peu trop l’air du temps”. Mais “elle est une des meilleures dirigeantes du service public qu’on ait connues”, salue-t-il auprès de l’AFP, évoquant “une femme de parole” qui a “du caractère”.”Un tank oui”, mais “c’est pas l’imagination au pouvoir”, tacle un autre dirigeant de média privé, pointant une gestion trop “administrative” et une reconduction “entre gens du public”.- La politique? “Pas mon truc” -A l’actif de Delphine Ernotte Cunci figurent le lancement en 2016 de la chaîne franceinfo (dont les audiences restent toutefois faibles), puis plus récemment le rapprochement de France 3 et France Bleu sous la marque “Ici”.Elle a également mis sur pied plusieurs plateformes: Okoo, Lumni, france.tv promue comme la “première plateforme gratuite” dans l’Hexagone. Mais France Télévisions “doit accélérer sa transformation numérique” pour s’adapter aux nouveaux usages et aux jeunes audiences, a pressé en 2024 l’Inspection générale des finances.Le cheval de bataille actuel de la patronne de France Télé est une holding commune pour l’audiovisuel public – sans cesse retardée. Elle devrait logiquement se positionner pour en prendre les rênes.Ce projet, poussé par la ministre de la Culture Rachida Dati, lui a valu une série de grèves internes, et des inimitiés à Radio France, où est crainte une suprématie de la télévision.Autre contentieux: avec les syndicats. “Le climat social s’est considérablement dégradé”, estime la CGT de France TV, qui relève “une réduction nette de près de 1.000 emplois sur 10.000 en dix ans”, sur fond d’austérité budgétaire. Femme de réseau, Delphine Ernotte Cunci sait manÅ“uvrer. La politique? “ce n’est pas mon truc”, assure cependant la présidente, dont la sÅ“ur Marie-Christine Lemardeley est adjointe de la maire de Paris.Elle avait déclaré l’année dernière au magazine Causeur: “Je suis une patronne d’entreprise et rien d’autre. Ce que j’aime, c’est manager et décider.”