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Népal: des drones à l’assaut des déchets de l’Everest

Ses pentes sont si souillées qu’elles sont parfois décrites comme la plus haute décharge du monde: pour nettoyer les tonnes de déchets abandonnées chaque année sur l’Everest, alpinistes et guides sont désormais équipés de deux drones.Canettes, bonbonnes d’oxygène vides, bouteilles plastiques et matériel d’alpinisme jonchent les voies menant au “toit du monde”, dont le sommet qui culmine à 8.849 m d’altitude suscite la convoitise de toujours plus de grimpeurs.Pilotés depuis le camp 1 (6.065 m), deux drones gros porteurs ont été mis à contribution lors de la dernière saison d’ascension (avril-juin) pour participer à la collecte des détritus laissés sur place. Ils ont récupéré près de 300 kg de déchets.Jusque-là, “les seules options étaient les hélicoptères et la main-d’œuvre humaine”, décrit Raj Bikram Maharjan, de la société népalaise Airlift Technology, à l’origine de l’initiative.”Nous avons donc trouvé une solution avec ces drones capables de transporter de lourdes charges”, poursuit-il.Après une première expérience concluante l’an dernier sur l’Everest, le système a été testé sur le sommet voisin de l’Ama Dablam (6.812 m), permettant d’évacuer 641 kilos de déchets par la voie des airs.”C’est un moyen révolutionnaire pour rendre la région plus propre et plus sûre”, s’enthousiasme Tashi Lhamu Sherpa, vice-présidente de la municipalité rurale de Khumbu Pasang Lhamu, en charge de la région de l’Everest. Le recours aux drones est plus efficace, plus économique et plus sûr que les autres méthodes, souligne pour sa part Tshering Sherpa, responsable du comité de contrôle de la pollution de Sagarmatha, une ONG dédiée à la protection du fragile écosystème himalayen.- “Changer la donne” -“En dix minutes seulement, un appareil peut transporter autant de déchets que dix personnes en six heures”, explique-t-il à l’AFP. Ces drones puissants – qui coûtent environ 20.000 dollars (17.000 euros) pièce – ont été fournis gracieusement par un fabricant basé en Chine afin de soutenir les opérations de nettoyage et promouvoir sa marque.Quant au coût de leur exploitation, il est pris charge par les autorités népalaises locales.Ces appareils télécommandés font également office de sherpa pour acheminer du matériel d’escalade – bouteilles d’oxygène ou échelles et des cordes – et limiter les montées dangereuses, notamment via la célèbre et périlleuse cascade du glacier de Khumbu qui débute l’ascension vers l’Everest. Les guides et les porteurs peuvent désormais ouvrir la voie à leurs clients sans être encombrés de matériel lourd.Tout le matériel “est transporté par les drones. Cela leur fait gagner du temps et économiser de l’énergie”, se félicite Nima Rinji Sherpa. L’an passé, le grimpeur est devenu le plus jeune de l’histoire à escalader les 14 sommets de plus de 8.000 m d’altitude de la planète en gravissant le Shisha Pangma (Chine). Le mois prochain, Airlift Technology va tester les drones sur le Manaslu (8.163 m), le huitième plus haut sommet de la planète.”Les drones ne sont pas seulement utiles en temps de guerre”, ironise le patron de la société. “Ils peuvent sauver des vies et protéger l’environnement”, insiste Raj Bikram Maharjan. “En matière de climat comme d’aide humanitaire, cette technologie va changer la donne”.

Népal: des drones à l’assaut des déchets de l’Everest

Ses pentes sont si souillées qu’elles sont parfois décrites comme la plus haute décharge du monde: pour nettoyer les tonnes de déchets abandonnées chaque année sur l’Everest, alpinistes et guides sont désormais équipés de deux drones.Canettes, bonbonnes d’oxygène vides, bouteilles plastiques et matériel d’alpinisme jonchent les voies menant au “toit du monde”, dont le sommet …

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La start-up d’IA Perplexity propose de partager les revenus avec les médias

La start-up californienne Perplexity propose un nouveau type de partenariat pour partager ses revenus avec les médias dont les articles d’actualité sont utilisés par son modèle d’IA générative, avec une enveloppe initiale de 42,5 millions de dollars.”Nous rémunérons les éditeurs avec une solution adaptée à l’ère de l’intelligence artificielle”, a déclaré lundi l’équipe de Perplexity dans un billet de blog.Plusieurs groupes de médias ont déjà conclu des accords similaires avec de grands acteurs de l’IA, comme News Corp (Wall Street Journal et Daily Telegraph entre autres), Le Monde, le Washington Post ou Axel Springer (Politico, Bild et Die Welt) avec OpenAI, Associated Press avec Google, le New York Times avec Amazon, ou l’AFP avec Mistral, après des plaintes pour “pillage” de contenus.La nouveauté du partenariat proposé par Perplexity repose sur le principe de regrouper les revenus dérivés d’un futur abonnement, appelé “Comet Plus”, qui donnera accès, pour 5 dollars par mois, aux contenus des éditeurs associés, avec qui les gains seront ensuite répartis.”Perplexity conserve 20% du pool de revenus pour couvrir les coûts de calcul informatique et distribue 80% aux éditeurs participants”, a précisé l’entreprise sollicitée par l’AFP.L’abonnement “Comet Plus” sera disponible “lors du lancement complet du navigateur internet Comet et de l’assistant IA personnel” que développe Perplexity, à une date encore non précisée.”Le programme est lancé avec un pool existant de 42,5 millions de dollars et augmentera chaque mois”, a ajouté Perplexity.Les revenus des éditeurs seront calculés en proportion du recours à leurs contenus selon trois usages différents: quand les utilisateurs consultent leurs sites grâce au lien donné par l’assistant IA, quand les robots collecteurs de données de Perplexity accèdent aux articles pour répondre aux questions des utilisateurs ou quand l’agent IA réalise des tâches complexes grâce aux contenus des médias.Ce partenariat est lancé dans une période où de nombreux créateurs et éditeurs reprochent aux grands acteurs de l’IA générative de se servir dans leurs contenus pour créer des services commerciaux, sans permission ni rémunération. Diverses plaintes ont été déposées, comme celle de Reddit contre Anthropic ou celle du New York Times contre OpenAI.Le WSJ et le New York Post ont également lancé des poursuites contre Perplexity en 2024.La start-up basée à San Francisco s’est spécialisée dans la recherche en ligne avec IA générative.

La start-up d’IA Perplexity propose de partager les revenus avec les médias

La start-up californienne Perplexity propose un nouveau type de partenariat pour partager ses revenus avec les médias dont les articles d’actualité sont utilisés par son modèle d’IA générative, avec une enveloppe initiale de 42,5 millions de dollars.”Nous rémunérons les éditeurs avec une solution adaptée à l’ère de l’intelligence artificielle”, a déclaré lundi l’équipe de Perplexity …

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Gaza: cinq journalistes tués dans des raids, Netanyahu déplore un “accident tragique”

Des frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza ont tué lundi cinq journalistes, dont trois collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, le Premier ministre Benjamin Netanyahu déplorant “un accident tragique”.Les raids, qui ont coûté la vie à 15 autres personnes selon la Défense civile à Gaza, ont été condamnés par l’ONU et plusieurs pays dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont appelé à “protéger” les journalistes.En riposte à une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 sur son sol par le mouvement islamiste palestinien Hamas, Israël mène depuis près de 23 mois une offensive qui a dévasté la bande de Gaza assiégée et provoqué un désastre humanitaire. La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont chacune déploré la mort d’un collaborateur dans les frappes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, exprimant choc et tristesse.”Israël regrette profondément l’accident tragique survenu à l’hôpital Nasser”, a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué, en annonçant une enquête de l’armée. “Notre guerre est contre les terroristes du Hamas. Nos objectifs légitimes sont de vaincre le Hamas et de ramener nos otages à la maison.”Des images de l’AFP prises immédiatement après les raids montrent de la fumée couvrant l’air et des débris à l’extérieur de l’hôpital Nasser. Des Palestiniens se précipitent pour aider les victimes, transportant des corps ensanglantés dans l’établissement.Reuters a indiqué qu’au moment de la première frappe, son collaborateur était en train de diffuser de l’hôpital un flux vidéo en direct, qui a été coupé brusquement.Lors des funérailles, une foule a porté les corps de certains des journalistes tués, enveloppés dans des linceuls blancs avec leurs gilets pare-balles placés au-dessus.- “Dévastée, choquée” -L’armée israélienne a reconnu avoir mené “une frappe dans la zone de l’hôpital Nasser” et affirmé qu’elle “ne ciblait pas les journalistes en tant que tels”.Selon le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières, environ 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque du 7-Octobre.D’après le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, l’hôpital Nasser a été visé à deux reprises, d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués.Selon la Défense civile, 13 autres personnes ont péri ailleurs dans la bande de Gaza dans des frappes de l’armée israélienne qui contrôle environ 75% du territoire palestinien frappé par la famine selon l’ONU. Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. Les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à entrer à Gaza et les médias internationaux s’appuient sur des journalistes locaux.L’agence Reuters s’est dite “dévastée par le décès de Hossam al-Masri et les blessures infligées à un autre collaborateur, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l’hôpital Nasser”. Associated Press a déclaré être “choquée et attristée” par le décès de Mariam Dagga, 33 ans, journaliste photo indépendante.- Réunion mardi du cabinet de sécurité –  Al Jazeera a condamné la mort du photojournaliste Mohammad Salama et accusé l’armée israélienne de vouloir “faire taire la vérité”.Deux autres journalistes palestiniens Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz ont péri dans les frappes, a indiqué le syndicat des journalistes palestiniens en faisant état d’un sixième journaliste, Hassan Douhan, tué par des tirs israéliens à Al-Mawassi (sud).Après les frappes, Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a dénoncé “l’inaction du monde”.  Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, a appelé le monde à agir, en affirmant que les journalistes et les hôpitaux ne devraient jamais être pris pour cible.Le cabinet de sécurité doit se réunir mardi soir à Jérusalem sous la présidence de M. Netanyahu, selon une source officielle. Le Forum des familles d’otages retenus à Gaza a appelé à une journée de mobilisation nationale en marge de la réunion.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent retenues à Gaza dont 27 sont décédées selon l’armée.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.744 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. 

Gaza: cinq journalistes tués dans des raids, Netanyahu déplore un “accident tragique”

Des frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza ont tué lundi cinq journalistes, dont trois collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, le Premier ministre Benjamin Netanyahu déplorant “un accident tragique”.Les raids, qui ont coûté la vie à 15 autres personnes selon la Défense civile à Gaza, ont été condamnés …

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Rentrée des radios: des nouvelles voix et Radio France en grève

Les radios ont fait leur rentrée lundi avec une fausse note à Radio France: des antennes sont perturbées par une grève qui a touché en particulier France Inter, station la plus écoutée du pays, qui pourrait se poursuivre.La matinale de France Inter présentée par Nicolas Demorand a ainsi été largement entrecoupée de plages musicales. Benjamin …

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Rentrée des radios: des nouvelles voix et Radio France en grève

Les radios ont fait leur rentrée lundi avec une fausse note à Radio France: des antennes sont perturbées par une grève qui a touché en particulier France Inter, station la plus écoutée du pays, qui pourrait se poursuivre.La matinale de France Inter présentée par Nicolas Demorand a ainsi été largement entrecoupée de plages musicales. Benjamin Duhamel, recrue vedette après le départ de Léa Salamé pour le 20H00 de France 2, a cependant conduit l’interview de la romancière belge Amélie Nothomb, avant la chronique humoristique de Bertrand Chameroy, autre nouvelle voix.M. Demorand a expliqué que cet appel à la grève illimitée des syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA avait été lancé “contre la stratégie éditoriale et contre les réformes menées par la direction” de Radio France. Parmi elles: l’arrêt de la radio Mouv’  dédiée au Rap et au Hip Hop sur la FM, des changements éditoriaux au sein d’Ici (ex-France Bleu) et l’arrêt d’émissions d’investigation et de reportage.La programmation a également été perturbée sur France Culture, tandis que la matinale de Franceinfo a pu se dérouler normalement. Sur Ici, “nous ne sommes pas en mesure de diffuser tous les programmes”, lisait-on sur le site de l’ancien réseau France Bleu.- “Été indien social” -En assemblée générale des personnels lundi, les représentants syndicaux ont salué la “réussite” de leur mobilisation. Il y a eu 10,7% de grévistes sur la journée, et 4,5% parmi les journalistes, selon la direction. Après un premier round vendredi, de nouvelles discussions lundi après-midi sont restées infructueuses, malgré plusieurs propositions mises sur la table. Ces pourparlers reprendront mercredi.”Deux points durs demeurent: la grille éditoriale d’Ici et les modes de production” (utilisation des technologies notamment), a précisé à l’AFP la directrice des ressources humaines de Radio France, Charlotte Ballero. L’heure n’est pas à “lever la grève”, a prévenu Lionel Thompson (CGT), se félicitant d’avoir “ouvert le bal de l’été indien social”. “Il va falloir tenir”, a ajouté Delphine Merlaud (Sud). Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin.Elle avait immédiatement été suivie d’une deuxième, mais pour un motif différent: contre le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel (INA).- Lapix arrive sur RTL -Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’Assemblée nationale à l’automne.Selon les dernières mesures d’audience de Médiamétrie, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.Ailleurs, la rentrée radiophonique s’est déroulée sans encombres.Parmi les nouvelles têtes d’affiche, la journaliste Pascale de la Tour du Pin, ancienne de la chaîne de télévision C8, a donné le coup d’envoi à 05H00 sur RMC au côté de Matthieu Belliard. Cette “pré-matinale” est retransmise également sur la chaîne RMC Story.Pour sa part, Marc-Olivier Fogiel, qui a dirigé la chaîne BFMTV pendant cinq ans, a fait son retour derrière un micro, celui de RTL, pour une interview dans la matinale de Thomas Sotto.La deuxième radio de France a largement remanié sa grille, et recruté l’ex-star du 20H00 de France 2 Anne-Sophie Lapix, qui remplace Yves Calvi au 18/20. La journaliste va également mener des entretiens le dimanche sur la chaîne M6, dans le même groupe audiovisuel.”Je n’ai jamais fait de radio, ça va être excitant, amusant, vivifiant”, a-t-elle assuré à l’AFP.Du côté d’Europe 1, la journaliste Christine Kelly, figure de CNews, a pris l’antenne à 11H30 sur une tranche précédemment occupée par Pascal Praud, qui a basculé sur le 16H00-18H00 auparavant animé par Cyril Hanouna.Ce dernier a quitté les médias du milliardaire Vincent Bolloré et fera une double rentrée le 1er septembre, à la télévision sur W9 et sur Fun Radio.Sud Radio démarrera de même ses nouveaux programmes la semaine prochaine, avec le journaliste licencié par Radio France Jean-François Achilli pour une interview politique matinale et l’influenceuse Magali Berdah pour une émission de débats avec des politiques de 20h à 21h.pr-mch-hh-reb-cka/clr/dro

Gaza: cinq journalistes tués dans des frappes israéliennes sur un hôpital

Cinq journalistes, dont certains collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, ont été tués lundi dans des frappes israéliennes sur un hôpital de la bande de Gaza ayant fait au total 20 morts, a annoncé la Défense civile dans le territoire palestinien ravagé par la guerre. La chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont chacune déploré la mort d’un collaborateur dans les frappes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud), exprimant choc et tristesse.L’armée israélienne a reconnu avoir mené “une frappe dans la zone de l’hôpital Nasser” et annoncé une “enquête”. Elle a dit regretter “tout dommage causé à des personnes non impliquées” et affirmé qu’elle “ne ciblait pas les journalistes en tant que tels”.Des images de l’AFP prises immédiatement après les raids montrent de la fumée couvrant l’air et des débris à l’extérieur de l’hôpital. Des Palestiniens se précipitent pour aider les victimes, transportant des corps ensanglantés dans le complexe médical.Un corps est montré suspendu au dernier étage du bâtiment, tandis qu’un homme hurle en contrebas. Une femme en blouse blanche blessée est transportée à l’intérieur de l’hôpital sur une civière, la jambe bandée et les vêtements couverts de sang.Reuters a indiqué qu’au moment de la première frappe, son collaborateur était en train de diffuser de l’hôpital un flux vidéo en direct, qui a été coupé brusquement.Plus tard dans la journée, une foule a porté les corps de certains des journalistes tués. Ils étaient enveloppés dans des linceuls blancs avec leurs gilets pare-balles placés au-dessus.Selon le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières, environ 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.- “Pratique abjecte” -L’Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exigé des “explications immédiates” des autorités israéliennes, se disant “scandalisée”.La FPA, qui représente les journalistes couvrant Israël et les Territoires palestiniens pour les médias étrangers, a appelé Israël “à abandonner une fois pour toutes sa pratique abjecte consistant à prendre des journalistes pour cible”.D’après le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, 20 personnes dont “cinq journalistes et un membre de la Défense civile” ont été tués dans les frappes sur l’hôpital Nasser.L’établissement a été visé à deux reprises, d’abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués, a ajouté M. Bassal.Selon la Défense civile, 13 autres personnes ont péri ailleurs dans le territoire palestinien, où Israël mène quotidiennement des bombardements meurtriers dans le cadre de son offensive dévastatrice menée en représailles à l’attaque du 7-Octobre.Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël qui assiège Gaza depuis près de 23 mois et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.”Nous sommes dévastés d’apprendre le décès de Hossam al-Masri, collaborateur de Reuters, et les blessures infligées à un autre collaborateur, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l’hôpital Nasser”, a déclaré Reuters. Associated Press s’est dite “choquée et attristée” par le décès de Mariam Dagga, 33 ans, journaliste photo indépendante qui collaborait avec l’agence.- “Choquantes” –  Al Jazeera a condamné la mort du photojournaliste Mohammad Salama et accusé l’armée israélienne de vouloir “faire taire la vérité”.Il y a deux semaines, la chaîne a perdu quatre journalistes et deux pigistes dans une frappe ciblée de l’armée israélienne qui accusait l’un d’eux d’être un membre du Hamas, une accusation démentie par Al Jazeera.Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié les deux autres journalistes tués lundi comme Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz.Les frappes à Khan Younès visent à “faire taire les dernières voix qui dénoncent la mort silencieuse d’enfants victimes de la famine” à Gaza, a dénoncé Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). “L’indifférence et l’inaction du monde sont choquantes.” “Les journalistes ne sont pas une cible. Les hôpitaux ne sont pas une cible”, a réagi Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. “L’assassinat de journalistes à Gaza devrait choquer le monde, non pas en le plongeant dans un silence stupéfait mais en le faisant agir”.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.744 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire. 

Réseaux sociaux et effet de groupe aux racines du fléau des couteaux chez les jeunes

Après une série de meurtres à l’arme blanche par des adolescents ces derniers mois, aux abords ou dans des établissements scolaires, jeunes, éducateurs et psychiatres dénoncent une banalisation de la violence et une facilité d’accès aux armes, notamment sur les réseaux sociaux.Dans un rapport remis au Premier ministre, la vice-présidente de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou constate que depuis 2016, “20% des mis en cause porteurs d’une arme sont des mineurs”, avec 3.000 jeunes par an interpellés en possession d’une arme blanche.En février, le gouvernement a constaté que les signalements d’armes blanches dans les établissements scolaires avaient bondi de 15% sur un an.Pour lutter contre ce fléau, il a demandé la mise en place d’un “protocole” de détection des problèmes de santé mentale dans tous les établissements scolaires à partir de cette rentrée, sans débloquer toutefois de nouveaux moyens.Depuis plusieurs mois, la police mène des fouilles aléatoires de sacs devant les collèges ou lycées. C’est lors de l’une d’elles qu’un adolescent de 14 ans a tué une surveillante en juin.- “Effet de groupe” -Pour Naël, 16 ans c’est souvent en ligne que les problèmes commencent. “Deux quartiers vont s’affronter et se lancer des piques sur YouTube”. Puis s’ils se rencontrent dans la vraie vie, “un tel va se faire taper”, appeler ses amis, “après, ça dégénère”, explique-t-il à l’AFP.Pour lui, avoir un couteau résulte aussi d’un “effet de groupe”: “c’est pour montrer que tu en as un”, remarque l’adolescent de Vitry-sur-Seine, évoquant une culture viriliste.D’autant que se procurer une lame est devenu très facile: en quelques clics sur TikTok ou autre réseau social, on a accès à des boutiques en ligne de lames létales sans vérification d’âge, pour quelques dizaines d’euros. “Il y a aussi les gazeuses, les marteaux, les tasers…”, énumère Naël, en marge d’un match de football organisé par des associations anti-rixes.L’adolescent a été touché personnellement par le phénomène quand son cousin de 22 ans a été “planté à la main” (poignardé) “à Orly, pendant une rixe”.Les adolescents justifient le port du couteau parce qu’ils se sentent menacés, expliquent les observateurs (parents, enseignants, etc).Un cercle vicieux selon Almamy Kanouté, un éducateur qui tente d’apprendre aux jeunes qu’il y a “d’autres moyens de se défendre”.  Boro Doucouré, de l’association anti-rixes Restart Up, attribue le phénomène à plusieurs facteurs: des parents dépassés mais aussi l’influence de courants du rap comme “la drill, une musique où on est dans la poésie du couteau”.”Certains parents donnent un portable à leurs enfants pour qu’ils ne s’ennuient pas, et après les jeunes se perdent sur les réseaux sociaux, “dans des images, de la violence” qui “finissent par être banalisées dans leur subconscient”, ajoute-t-il.- “Tuer devient banal” -Le psychiatre Xavier Pommereau épingle aussi “le numérique, les jeux vidéo extrêmement violents, le rapport au réel et l’imaginaire complètement fondus” donnant l’impression que “tuer l’autre devient quelque chose de banal”.Un avis partagé par son confrère Serge Hefez, qui dénonce la perte du sentiment d’empathie.Il attribue “l’exacerbation de la violence chez les jeunes à des tensions sur l’ensemble de la société, à l’angoisse de l’avenir”.”Tout leur laisse à penser qu’ils vont plutôt moins bien vivre que la génération précédente”, relève-t-il auprès de l’AFP.La France est loin d’être le seul pays concerné. Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer a dénoncé une “crise nationale” sur fond de hausse des agressions à l’arme blanche impliquant des mineurs.”Il y a urgence à faire un vrai travail de prévention par rapport aux écrans” pour que les jeunes soient “moins livrés à eux-mêmes face à des contenus de plus en plus violents”, estime Serge Hefez.”Il faut aussi davantage ouvrir l’école à la société civile, aux associations”, conclut-il.Sa consoeur Rachel Bocher parle de problèmes “multifactoriels” et appelle à des efforts “interministériels”: “de la justice, de l’éducation, de la santé…”, détaille-t-elle.Le président Emmanuel Macron a dit vouloir interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Missionnée par le chef du gouvernement après la mort fin avril d’une lycéenne poignardée par un autre élève à Nantes, Naïma Moutchou recommande notamment de généraliser la vidéosurveillance dans les établissements scolaires, et bannir la vente de certains couteaux “extrêmement dangereux”.