AFP Tech

M6 lève le voile sur son premier feuilleton quotidien, “Nouveau jour”

Après France Télévisions et TF1, M6 se lance dans l’arène encombrée des feuilletons quotidiens avec “Nouveau jour”, dont l’efficace premier épisode de 25 minutes, attendu cet été, a été dévoilé lundi à la presse.Tourné depuis mi-avril dans la région de Montpellier, ce mélange haletant de soap-opera, thriller et comédie plonge dans les coulisses d’un hôtel familial 4 étoiles.Depuis la disparition en mer de son propriétaire, le domaine Bartoli est dirigé par sa fille Louise (Helena Noguerra), aînée d’une fratrie déchirée par un lourd secret. Alors que Théa (Marion Aymé), la nièce de Louise, revient en ville, décidée à se faire embaucher par sa tante, l’hôtel devient la cible d’un étrange corbeau…Bruno Solo figure également au casting, aux côtés entre autres de Laëtitia Milot et Jean-Baptiste Maunier.La chanteuse Hoshi signe par ailleurs le générique de cette quotidienne, la première hors formats courts (comme “Caméra Café”, co-créé par Bruno Solo) pour la chaîne privée.”Cela fait plusieurs années qu’on en caresse l’idée”, a rappelé Quentin de Revel, directeur de la fiction du groupe M6, lundi devant la presse. “Le point de bascule a eu lieu il y a à peu près deux ans”, en prévision du lancement l’année dernière de M6+, “plateforme de streaming beaucoup plus ambitieuse” que sa prédécesseure 6play. Il s’agira du sixième feuilleton quotidien made in France : TF1 lancera mi-juin “Tout pour la lumière” – son quatrième du genre après “Demain nous appartient” (DNA), “Ici tout commence” (ITC) et “Plus belle la vie, encore plus belle” -, tandis que France Télé propose “Un si grand soleil” depuis 2018. Tournée dans le sud comme ses concurrentes, “Nouveau jour”, dont l’horaire de diffusion reste à déterminer, a été créée par d’anciens scénaristes de DNA et ITC, Mohamed Benyekhlef et Mari Mouazan.Pour se différencier, la série mise notamment sur son hôtel, un décor “jamais traité” dans ce format, et des “sous-intrigues beaucoup plus comédies (…) qui nous ressemblent un peu”, selon M. de Revel.”On a mis énormément de moyens”, a-t-il insisté, sans chiffrer l’investissement du groupe. Au total, la série emploie “une trentaine d’auteurs, une quarantaine de comédiens récurrents et au quotidien, 200 personnes entre les équipes de mise en scène, les équipes techniques, la post-production, les équipes logistiques, etc.”, selon le producteur François Daniel-Lamazière.

“Mon devoir”: en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats

Quand l’invasion russe commence en 2022, la jeune journaliste ukrainienne Olha Kyrylenko regarde de chez elle les images d’horreur publiées par ses confrères, qui risquent leur vie pour couvrir le siège de Marioupol.”Je me suis demandée si je serais capable de travailler dans de telles conditions”, raconte cette correspondante du média Ukraïnska Pravda, âgée de …

“Mon devoir”: en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats Read More »

“Mon devoir”: en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats

Quand l’invasion russe commence en 2022, la jeune journaliste ukrainienne Olha Kyrylenko regarde de chez elle les images d’horreur publiées par ses confrères, qui risquent leur vie pour couvrir le siège de Marioupol.”Je me suis demandée si je serais capable de travailler dans de telles conditions”, raconte cette correspondante du média Ukraïnska Pravda, âgée de 26 ans. “Et je me suis dit, bon, il faut au moins que j’essaie.”Au printemps de la même année, elle prend le chemin du front pour la première fois, et constate qu’elle est loin d’être la seule femme à avoir fait ce choix.”Tous mes amis journalistes qui couvrent la guerre sont des femmes”, dit Olha Kyrylenko, rencontrée par l’AFP lors d’une rare pause dans un café de l’Est ukrainien.Le nombre de ces reporters est difficile à estimer avec précision et certaines ont commencé à travailler dès 2014, quand a débuté le conflit dans l’est de l’Ukraine avec des séparatistes pilotés par Moscou.Mais quand la Russie a lancé son invasion en 2022, déclenchant un conflit sans précédent en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, une nouvelle génération de correspondantes de guerre, celle d’Olha, a émergé.Au début, certains correspondants “ont troqué leurs micros contre des armes et sont allés combattre”, note la journaliste.- Vérité -L’armée s’est aussi féminisée, mais la mobilisation obligatoire ne concerne que les hommes. Deux journalistes d’Ukraïnska Pravda ont été mobilisés, dont le photographe avec lequel Olha Kyrylenko partait en reportage au début de la guerre.Depuis, la reporter travaille seule. Comme le faisait une de ses consoeurs, Victoria Rochtchina, dont la mort en détention russe l’an dernier a mis en lumière les risques pris par les journalistes ukrainiens.La journaliste de 27 ans avait disparu en 2023 durant un reportage très risqué dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie. Son corps n’a été rapatrié qu’en février, portant des marques de torture selon une enquête journalistique internationale.Olha avait travaillé avec Victoria, “tenace” et prête à aller là où personne n’osait. Son décès l’a forcée, dit-elle, à se demander si le journalisme “vaut la peine de risquer sa vie”.Quand elle pense à sa mère ou à son chien elle se dit que non.Fin avril, Olha était en reportage à Pokrovsk, un des points les plus chauds du front Est, le jour de l’anniversaire de sa maman. Elle s’est promis que rien ne lui arriverait, pour ne pas gâcher sa journée.Mais, “ma propre vie n’est pas la chose la plus précieuse”, lâche-t-elle. L’essentiel pour elle est “que le pays survive” et “que la vérité sur cette guerre, quelle qu’elle soit, soit présente”.- “Une fille dans cette guerre” -Garder une distance avec un sujet aussi personnel est parfois difficile.Alina Yevych, reporter de guerre de 25 ans, pense avoir réussi pendant un temps. Puis elle a rencontré une fille encore plus jeune qu’elle, qui lui a dit avoir été séquestrée et violée pendant toute une semaine par des soldats russes à Marioupol.Après ce témoignage, “je ne sais pas comment être objective”, confie cette femme fluette.Elle travaille en duo avec sa cheffe, Maria Davydenko, pour le petit média Vchasno. Selon Alina, les soldats ont parfois du mal à croire qu’elles puissent comprendre le fonctionnement des tanks ou écouter, sans flancher, leurs anecdotes de batailles sanglantes.Les mentalités évoluent, se satisfait-elle, mais “pour certaines personnes, tu restes vraiment une fille dans cette guerre”.- “Jouer à Rambo” -Pour Viacheslav Mavrychev, rédacteur en chef de la branche de l’audiovisuel public Suspilné à Kharkiv (nord-est), ses employées prennent moins de risques inutiles que leurs collègues masculins.Les hommes veulent parfois “jouer à Rambo” pour prouver leur courage, regrette-t-il. Dans son équipe de reporters de guerre, les femmes sont plus nombreuses que les hommes.L’une d’elles, Oleksandra Novosel, vient de convaincre sa hiérarchie d’investir dans des gilets pare-balles adaptés à la morphologie féminine.Au début de l’invasion, l’un des seuls gilets disponibles pesait 12 kilos, soit environ un quart de son propre poids. “J’ai marché avec, j’ai vacillé”, sourit-elle.Fière d’avoir obtenu cette avancée, la reporter de 30 ans dit qu’elle aurait préféré ne jamais avoir besoin de gilet pare-balles et ne s’était pas imaginée travailler en terrain de guerre, jusqu’à ce que son pays en devienne un. Oleksandra Novosel aurait préféré suivre des procès, ou enquêter sur la corruption. Mais pour l’instant, couvrir la guerre, “c’est mon devoir”, tranche-t-elle.

T18, le pari d’une chaîne “qui s’amuse à réfléchir”, selon son président

Neuf ans après la dernière naissance d’une nouvelle chaîne sur la TNT, la jeune pousse T18, lancée vendredi, a pour ambition de “donner à réfléchir” mais aussi de distraire un large public, expose son président Christopher Baldelli à l’AFP. “Je pense qu’on sera entre les deux! Nous donnons rendez-vous à 19H45 pour une émission de lancement …

T18, le pari d’une chaîne “qui s’amuse à réfléchir”, selon son président Read More »

T18, le pari d’une chaîne “qui s’amuse à réfléchir”, selon son président

Neuf ans après la dernière naissance d’une nouvelle chaîne sur la TNT, la jeune pousse T18, lancée vendredi, a pour ambition de “donner à réfléchir” mais aussi de distraire un large public, expose son président Christopher Baldelli à l’AFP. “Je pense qu’on sera entre les deux! Nous donnons rendez-vous à 19H45 pour une émission de lancement présentée par Laurent Ruquier. Les animateurs de la chaîne y parleront de leurs émissions. Puis il y aura le film +Yves Saint Laurent+ avec Pierre Niney, suivi de l’émission de débats d’actualité +Pour tout dire+, présentée par Matthieu Croissandeau. Cette soirée donne tout de suite une certaine idée de la chaîne.” “T18, c’est la télé qui s’amuse à réfléchir. Ce n’est pas seulement un slogan publicitaire, c’est aussi une forme de promesse, une ligne éditoriale. On n’est pas une chaîne publique mais nous nous adressons à tout le monde sur la TNT (télévision numérique terrestre), et nous voulons faire une télévision de qualité. Par exemple, il y aura du divertissement mais pas de téléréalité sur T18.Notre objectif est d’offrir une télévision qui élève plutôt et donne à réfléchir. Pour autant, nous voulons qu’elle soit accessible à tous, pédagogique et surtout pas une chaîne élitiste.La place du documentaire y sera beaucoup plus importante que sur la plupart des chaînes, avec plus de 3.000 heures par an. Nous proposerons aussi 25 spectacles vivants par an et autant de films d’art et essai. Peu de chaînes privées leur font une telle place.” “Nous croyons à la télévision. Cela fait vingt ans que tout le monde explique que la télé est en crise et, pourtant, elle est toujours là et, dans un certain nombre de cas, elle se porte plutôt bien économiquement.C’est vrai que ce n’est plus l’Eldorado, un monde où l’on vivait sans compter. La télévision, c’est à la fois la qualité des programmes pour le téléspectateur, qui fait l’audience, mais c’est aussi de l’autre côté une gestion extrêmement attentive.”   “On ne va pas se définir par rapport à une chaîne qui n’existe plus. Certaines chaînes ont pu, à certains moments, donner l’impression d’avoir des partis pris, idéologiques ou politiques. Ce n’est pas la ligne de T18. Il y aura une véritable liberté d’expression sur la chaîne. Mais en revanche, pas de militantisme. Daniel Kretinsky est très peu intervenu. Il a juste souhaité que la chaîne soit pluraliste sur les sujets d’information.” “Le groupe CMI (propriété de Daniel Kretinsky, NDLR) a eu la certitude qu’il aurait une chaîne de télévision en décembre 2024. C’était il y a à peine six mois. Ce lancement est un exercice difficile mais très stimulant. On avait une particularité chez CMI, c’est qu’on est un groupe média avec beaucoup de titres importants de presse écrite, mais qui n’avait ni radio ni télévision. C’est plus simple évidemment pour des groupes de télévision de lancer des chaînes: il y a déjà les stocks de programmes et tous les métiers.Là, c’était vraiment partir d’une page blanche sur tous les sujets: du point de vue éditorial, pour la mise en place d’un outil de production et de diffusion, les équipes, les locaux, etc. Nous aurons cependant peut-être des collaborations avec certaines entités du groupe, comme Louie Media (studio de podcasts, NDLR), et des rapports ponctuels avec certains titres, comme Marianne ou Elle. Mais la chaîne n’est pas le rassemblement des éditeurs existants de CMI. Ce n’est ni la chaîne de Franc-Tireur (hebdomadaire politique) ni la chaîne de Marianne”.

Numérotation TNT: la remontada “inespérée” de France 4

En succédant le 6 juin à Canal+ sur le numéro 4 de la télécommande, France 4 figure parmi les grandes gagnantes du chamboule-tout de la TNT, une remontada “inespérée” pour la chaîne jeunesse et culturelle du service public, un temps condamnée à la fermeture.Finie l’incongruité en vigueur depuis vingt ans: positionnée depuis son lancement sur …

Numérotation TNT: la remontada “inespérée” de France 4 Read More »

Numérotation TNT: la remontada “inespérée” de France 4

En succédant le 6 juin à Canal+ sur le numéro 4 de la télécommande, France 4 figure parmi les grandes gagnantes du chamboule-tout de la TNT, une remontada “inespérée” pour la chaîne jeunesse et culturelle du service public, un temps condamnée à la fermeture.Finie l’incongruité en vigueur depuis vingt ans: positionnée depuis son lancement sur le canal 14, France 4 a fini par obtenir “un canal qui ressemble à son nom”, avait résumé le directeur des antennes de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, en mars. Un souhait exaucé par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, qui a profité de l’éviction de C8 et NRJ12 de la télévision numérique terrestre (TNT) pour remettre de l’ordre dans la numérotation des chaînes.La création d’un bloc dédié à l’information entraînera vendredi le déménagement de CNews sur le canal 14, où France 4 déroulait jusqu’alors ses programmes jeunesse en journée et culturels en soirée. En outre, la décision de Canal+ de retirer ses chaînes payantes de la TNT a libéré le numéro 4, très convoité car haut placé sur la télécommande et potentiellement synonyme de meilleures audiences.Le régulateur l’a finalement attribué à la chaîne publique pour que les antennes de France Télé “se suivent de manière logique”.”On retrouve notre place au milieu de la photo de famille”, entre France 3 et France 5, se réjouit auprès de l’AFP Amandine Roussel, directrice d’Okoo, la marque jeunesse de France Télé. Et “c’est assez inespéré dans la mesure où on revient de loin”.- Grâce présidentielle -De fait, France 4 aurait dû fermer en 2020, comme la chaîne ultramarine France Ô, une mesure d’économie annoncée en 2018 par le gouvernement de l’époque.Le Covid en a décidé autrement: plébiscitée pour ses programmes éducatifs pendant la fermeture des écoles lors du premier confinement, la chaîne avait obtenu un sursis d’un an. Elle avait ensuite accueilli la chaîne culturelle Culturebox en soirée, avant de bénéficier d’une grâce présidentielle.Dès vendredi, comme toutes les chaînes de France Télé, son logo sera remplacé à l’antenne par la marque unique France.tv, sauf pendant l’offre jeunesse, où s’affichera le nom Okoo, “repère pour les familles”, selon Mme Roussel.Forte de succès comme le dessin animé “Oscar et Malika” ou l’émission “Okoo-koo”, France 4 se targue d’avoir dépassé les 15% de part d’audience (PDA) en avril entre 7h et 20H sur les 4-10 ans, son record.Ses résultats sont plus confidentiels sur l’ensemble du public (0,8% de PDA de septembre à mi-février, selon Médiamétrie). Mais la nouvelle numérotation offre une “opportunité majeure, celle de réintéresser les parents à ce que regardent leurs enfants, en multipliant les programmes partagés”, a expliqué à la presse Pierre Siracusa, directeur des jeunes publics de France Télé.- “Rituels” -La chaîne, qui propose le magazine de témoignages “T’es au top”, ou scientifique “C’est toujours pas sorcier”, va ainsi renforcer sa dimension généraliste et familiale, tout en continuant la culture en soirée.Elle va notamment accueillir une nouvelle case cinéma art et essai le jeudi soir, en plus du samedi, et réfléchit à une nouvelle case pour le spectacle vivant familial.France 4 diffusera aussi de nouvelles séries comme “La colo” et proposera dès la rentrée des documentaires pour les 8-12 ans.De quoi lui permettre de rattraper Gulli (19,7% de PDA auprès des 4-10 ans entre 6h et 20H, 1,2% de PDA sur l’ensemble du public en avril) ? La chaîne du groupe M6, qui bascule du canal 18 au 12, compte elle aussi “continuer à progresser” auprès des enfants et des jeunes parents, à qui s’adresse le “Gulli Prime” (cinéma, divertissement) installé en soirée depuis 2022, a indiqué à l’AFP son président, Philippe Bony. A l’heure où les jeunes se détournent de la télé traditionnelle, celle-ci permet encore, à l’inverse des plateformes, des “moments de partage” en famille, insiste-t-il. Elle crée aussi “des rituels” et “du lien quotidien à travers des visages”, complète Mme Roussel, soulignant que 3,8 millions d’enfants regardent chaque mois les programmes Okoo sur les chaînes de France Télé.

Le journaliste Benjamin Duhamel rejoint la matinale de France Inter

En parallèle de son poste à BFMTV, le journaliste politique Benjamin Duhamel va mener une interview chaque matin à partir de la rentrée sur France Inter, sur le créneau jusqu’alors occupé par Sonia Devillers, a annoncé lundi la radio.Le journaliste de 30 ans “prendra les commandes de l’interview de 7H50 du lundi au jeudi au sein …

Le journaliste Benjamin Duhamel rejoint la matinale de France Inter Read More »

Le journaliste Benjamin Duhamel rejoint la matinale de France Inter

En parallèle de son poste à BFMTV, le journaliste politique Benjamin Duhamel va mener une interview chaque matin à partir de la rentrée sur France Inter, sur le créneau jusqu’alors occupé par Sonia Devillers, a annoncé lundi la radio.Le journaliste de 30 ans “prendra les commandes de l’interview de 7H50 du lundi au jeudi au sein du 7/10, première matinale de France présentée par Nicolas Demorand et Léa Salamé”, a indiqué la station dans un communiqué.Sur cette case qui va devenir cruciale avec à l’horizon de l’élection présidentielle de 2027, “il recevra chaque matin celles et ceux qui font l’événement et l’actualité du jour”.Benjamin Duhamel a débuté sa carrière à RTL, puis est passé à LCI avant de rejoindre BFMTV en 2019. Il va continuer d’animer sur la chaîne l’émission “Tout le monde veut savoir”, du lundi au jeudi à 18H50, mais va arrêter “C’est pas tous les jours dimanche”.Il est “un interviewer incisif, précis, qui a le sens de l’actualité et une culture politique très fine”, a vanté Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, cité dans le communiqué. Il est le fils de Patrice Duhamel, ancien directeur général de France Télévisions, et de Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique et temporairement directrice de la rédaction nationale de France Télévisions. De son côté, Sonia Devillers va être chargée de l’interview de 9H05, qui sera tournée vers la société.Elle a mené durant deux ans des entretiens devenus très politiques à 7H50, dans la matinale radio la plus écoutée de France, avec près de 4,9 millions d’auditeurs quotidiennement.

En Bulgarie, des Elfes numériques contre la barbarie sur les animaux

Au départ, ces cybermilitants bulgares voulaient contrer la propagande russe. Mais Petko Petkov, seul visage public du collectif, est très fier de leur dernier coup d’éclat: avoir démasqué des tortionnaires d’animaux agissant sur internet.Ils se surnomment l’armée des “Elfes”, en référence aux gentils personnages aux oreilles pointues de la mythologie scandinave, par opposition aux trolls malveillants qui pullulent sur le net. Tout a commencé l’été dernier, quand une ONG qui les avait repérés leur donne pour mission de découvrir qui se cache derrière des vidéos montrant une femme en train de martyriser en tout impunité chats, lapins et autres cochons d’Inde.Sur les séquences diffusées par l’application Telegram et réalisées sur commande contre rémunération, elle porte un masque et rien n’indique comment la retrouver.Mais à l’aide de techniques numériques, comme la recherche inversée d’images ou la géolocalisation, l’équipe de justiciers bénévoles parvient à remonter sa piste.Elle fait même d’une pierre deux coups en découvrant l’identité de son complice filmant ces scènes insoutenables. Les lieux de tournage sont identifiés, toujours grâce à l’Open Source Intelligence (Osint), qui permet la recherche d’informations en source ouverte.”C’est la première fois qu’un crime est identifié comme cela dans le pays, cela montre que nos efforts servent à quelque chose”, se félicite auprès de l’AFP Petko Petkov, le seul de ces anges gardiens à accepter de divulguer son identité.- “Pas des hackeurs” -La police arrête mi-mars les suspects, âgés de 26 ans et 35 ans, et le tribunal, jugeant les preuves suffisantes, ordonne leur placement en détention provisoire, dans l’attente de leur procès.La fin d’un vrai cauchemar: des centaines de bêtes, y compris des souris, poissons et même des crabes, pourraient être passées dans les mains de ce duo qui les soumettait aux pires sévices, parfois même sexuels.Mission accomplie donc, même si la cause animale n’était pas la priorité du collectif, né il y a deux ans en réaction à la désinformation pro-Kremlin. La propagande russe est omniprésente en Bulgarie, comme dans d’autres pays européens où des initiatives similaires ont vu le jour.”Nous étions une dizaine à discuter en ligne, on a peaufiné le concept, puis lancé un appel à volontaires”, raconte Petko Petkov. Ils sont aujourd’hui 70.”Nous ne sommes pas des hackeurs, nous sommes des enquêteurs”, insiste ce développeur de logiciels de 37 ans, qui consacre tout son temps libre au militantisme numérique – depuis sa ville natale de Stara Zagora, dans l’est de la Bulgarie, jusqu’à Kiev, où il s’est installé peu après le début de l’offensive russe.- “Prebunking” -Leur rôle: identifier les profils diffusant de fausses informations et lancer via ces réseaux des campagnes de mèmes démontant les infox.”On a remarqué que ces narratifs naissaient en Russie, puis mettaient un certain temps avant d’arriver ici. Notre idée était d’inonder l’espace en amont, avant que la propagande ne s’installe”, commente Petko Petkov.Une technique appelée “prebunking”, une sorte de “contre-propagande pour pousser les internautes à la réflexion”.Après leurs révélations sur cette affaire de cruauté animale, des milliers de Bulgares sont descendus dans la rue pour demander des peines plus sévères.Face à l’indignation, le gouvernement a déposé fin avril au Parlement un projet de loi prévoyant jusqu’à dix ans de prison pour les auteurs d’actes de barbarie envers les animaux.Près de 300 personnes ont été condamnées ces cinq dernières années pour ce type de délits dans le pays, mais elles finissent rarement en prison.A l’origine de la coopération avec les Elfes bulgares, Petya Altimirska, présidente de l’association CAAI de défense des animaux, a reçu depuis de nouveaux signalements. “Les Elfes y travaillent déjà”, dit-elle.Mais si leur contribution dans ce dossier est saluée, certaines de leurs actions sont critiquées pour leur ton provocateur et leur parti pris politique.”L’un des mécanismes les plus efficaces pour contrer les récits d’extrême droite consiste à s’approprier leur vocabulaire et à le détourner”, justifie M. Petkov. “Donc si +l’ennemi+ utilise les armes du cynisme ou du sexisme, nous n’hésitons pas à les noyer sous une dose encore plus massive” de la même rhétorique.Au prix toutefois de “nombreuses menaces”.