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Lutte contre le narcotrafic: la confidentialité des messageries cryptées en débat

Accéder aux messages des trafiquants de drogue sur les plateformes chiffrées telles que WhatsApp ou Signal: la mesure portée par une proposition de loi, soutenue par le gouvernement, continue d’agréger contre elle de nombreux acteurs et experts de la cybersécurité.L’obligation pour les messageries d’ouvrir sur requête des services de police l’accès aux conversations de personnes mises sur écoute figure dans le texte adopté à l’unanimité au Sénat début février.L’article a été supprimé à l’Assemblée nationale en commission des lois début mars. Mais la majorité présidentielle insiste, avec un amendement au but similaire déposé par trois députés, qui devrait être examiné dans la semaine. L’un d’eux, Paul Midy, défend une “réécriture complète de l’article, pour prendre en compte la totalité des inquiétudes” au sujet de sa version initiale.En question: les modalités d’accès aux échanges qui mettraient en péril la sécurité de l’ensemble des utilisateurs.Le “chiffrement de bout en bout” mis en place par Whatsapp, Signal mais aussi Messenger (Facebook) revient à brouiller les conversations, les rendant indéchiffrables y compris pour les plateformes elles-mêmes. Celles-ci n’ont donc pas les moyens, actuellement, de livrer leur contenu. – “Porte dérobée” -Les députés de la gauche et du centre opposés à l’article initial s’inquiétaient de l’introduction d’un mécanisme de “porte dérobée”, ou “backdoor”, permettant à un tiers d’accéder à des messages chiffrés, ouvrant en même temps une faille de sécurité.Dans son amendement, “il n’y a pas de backdoor, il n’y a pas d’atteinte au chiffrement”, insiste Paul Midy. Le texte, en effet, exige de ne pas “porter atteinte à la prestation de cryptologie” et renvoie les modalités techniques à l’approbation d’une commission.Sur X mercredi, la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, s’est réjouie “de l’ouverture d’une discussion technique exigeante avec les messageries”, après s’être inquiétée mardi, dans un message supprimé depuis, de ne pas avoir “à ce jour de solution technique pour accéder à des communications ciblées sans affaiblir la sécurité du système tout entier”. L’évolution de l’article ne convainc toutefois ni les plateformes de messagerie, ni les acteurs de la cybersécurité. Pour eux, introduire un processus permettant de lire des messages cryptés revient nécessairement à ouvrir une brèche exploitable par des individus mal intentionnés.- Solution “impossible” -“Modifier les mécanismes de sécurité, (…) c’est la garantie de multiplier les erreurs et vulnérabilités involontaires qui pourront ensuite être exploitées par les cybercriminels”, a ainsi indiqué le directeur adjoint de Docaposte — filiale numérique de La Poste française — et ancien directeur de l’agence de sécurité informatique (Anssi), Guillaume Poupard, sur le réseau LinkedIn. “Si c’est possible sur réquisition judiciaire, ça sera aussi possible pour un pirate”, pointe Patrick Blum, délégué général de l’Association française des correspondants à la protection des données personnelles. La “technique du fantôme”, évoquée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui consiste à intégrer un utilisateur tiers dans une conversation privée de manière invisible, est aussi critiquée.Pour Benoit Grunemwald, expert cybersécurité chez ESET, société de logiciels, “c’est juste impossible d’avoir un chiffrement de bout en bout, (…) une complète sécurité et confidentialité des messages, et qu’en même temps un tiers puisse y accéder”. Le président de la messagerie chiffrée française Olvid, désignée par le gouvernement en 2023 pour être utilisée dans les ministères, tient la même position auprès de l’AFP. “L’idée de l’utilisateur fantôme, je comprends qu’elle soit séduisante. (…) Mais, en réalité, dès lors qu’on doit vraiment mettre les mains dans le cambouis, elle pose un nombre de problèmes considérable”, martèle Thomas Baignères. À l’image d’autres services, tels que Proton et Signal, il refuse d’appliquer de telles solutions. “On ne peut pas implémenter ce genre de choses de manière sûre”, tranche-t-il. 

Lutte contre le narcotrafic: la confidentialité des messageries cryptées en débat

Accéder aux messages des trafiquants de drogue sur les plateformes chiffrées telles que WhatsApp ou Signal: la mesure portée par une proposition de loi, soutenue par le gouvernement, continue d’agréger contre elle de nombreux acteurs et experts de la cybersécurité.L’obligation pour les messageries d’ouvrir sur requête des services de police l’accès aux conversations de personnes …

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Chercheurs américains : CentraleSupélec mobilise trois millions d’euros

L’école d’ingénieurs CentraleSupélec va mobiliser trois millions d’euros pour accueillir des chercheurs basés aux Etats-Unis et financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés en raison de la politique de l’administration Trump, a annoncé l’établissement mercredi.”A l’heure où les principes d’objectivité et de liberté de la recherche scientifique semblent parfois remis en cause, CentraleSupélec a décidé de s’associer à l’initiative +Safe Place for Science+ lancée par Aix-Marseille Université”, déclare dans un communiqué Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.Il invite les chercheurs travaillant actuellement aux Etats-Unis sur des sujets en lien avec les “domaines stratégiques” de l’école et souhaitant venir en France à postuler à son programme d’accueil. Issu du rapprochement de Centrale et de Supélec, l’établissement fait référence en sciences de l’ingénieur et des systèmes.Doté d’un “fonds d’amorçage de trois millions d’euros de la Fondation CentraleSupélec”, le programme “vise à offrir un environnement dans lequel les scientifiques de haut niveau pourront mener leurs recherches en toute liberté et sécurité”, indique le communiqué. “Il financera entre autres des +tenure tracks+ (contrats de travail à durée déterminée, NDLR) au niveau professeur ou assistant professeur, des +welcome packages+ (ensemble de mesures d’accueil, NDLR) ou des chaires d’accueil”, précise-t-il.Début mars, l’université d’Aix-Marseille a été la première en France à ouvrir les bras aux scientifiques dont le travail pourrait être menacé par la politique menée par Donald Trump, annonçant dégager 10 à 15 millions d’euros dans ce but.La semaine dernière, la Fondation Arc, dédiée à la recherche sur le cancer, a débloqué 3,5 millions d’euros “pour offrir aux chercheurs en difficulté actuellement basés aux Etats-Unis, l’opportunité de poursuivre leurs travaux en France”.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces chocs visant la communauté scientifique: coupes budgétaires brutales, licenciement de centaines d’employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées…

Avec le retour de Trump, la désinformation pullule sur l’Afrique

La désinformation à propos de l’Afrique s’est démultipliée depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, y compris sur le continent. Les chercheurs observent un “changement radical” dans les médias en ligne poussé par l’agitation géopolitique et la méfiance.Quelques exemples dans trois grands pays d’Afrique ces dernières semaines, dont certains démêlés par AFP Fact Check.- Afrique du Sud: le prétendu génocide blanc -L’Afrique du Sud a été critiquée par la nouvelle administration américaine sur une série de sujets, notamment la promulgation récente d’une loi sur l’expropriation.”L’Afrique du Sud confisque des terres et traite certaines classes de personnes TRÈS MAL”, attaqué Donald Trump sur les réseaux sociaux en février.Mais de l’avis des experts et analystes, aucune terre n’a été confisquée et la loi précise que le gouvernement doit payer une compensation “équitable” pour toute expropriation de propriété.L’offre de Washington de fournir un “refuge sûr” aux Afrikaners, descendants des premiers colons européens en Afrique du Sud, a ensuite ressuscité le mythe du génocide blanc, que Donald Trump avait repris dès son premier mandat en évoquant des “meurtres à grandes échelles de fermiers” dès 2018.Des publications virales sur les réseaux sociaux ont faussement affirmé que 60 agriculteurs blancs étaient tués chaque jour. D’autres ont assuré que plus de 4.000 avaient été assassinés ces six dernières années.Mais les chiffres des groupes de défense des intérêts des fermiers comme des Afrikaners font état d’environ 50 personnes de toutes catégories raciales tuées chaque année dans des fermes.Près de 3.000 victimes ont été tués dans des exploitations agricoles au cours des 30 années jusqu’en 2024, a par exemple dénombré l’Union agricole du Transvaal d’Afrique du Sud.Parmi les plus de 19.000 meurtres commis dans le pays entre janvier et septembre 2024, la plupart des victimes étaient des jeunes hommes noirs dans les zones urbaines, selon la police.Les remarques de Trump sont “irresponsables”, estime l’analyste politique sud-africain, Gideon Chitanga, en rappelant que la propriété des terres est un sujet de tensions historique.”Ce type de propagande peut en fait inciter les Noirs à s’en prendre aux Blancs, ou bien faire enrager les Blancs”, explique-t-il.”Trump alimente des stéréotypes existants, et les gens ne s’intéressent pas forcément à la vérité tant qu’elle correspond à leurs attentes politiques,” explique Trust Matsilele, maître de conférences en journalisme à l’Université de la ville de Birmingham.- Nigeria: la génération par l’IA -Au Nigeria, le mouvement indépendantiste des Peuples Indigènes du Biafra (IPOB), dont les partisans produisent du contenu généré par l’intelligence artificielle pour doper leur campagne, a prétendu avoir le soutien de Donald Trump.Une vidéo manipulée montrait le président américain exprimant son soutien à ce groupe, dont le fondateur est poursuivi pour trahison. D’autres publications relayaient une vidéo générée par l’IA qui prétendait montrer le président finlandais Alexander Stubb promettant aussi son soutien.Lanre Olagunju, fact-checkeur et rédacteur en chef de CheckClimate.Africa, estime que l’influence de Donald Trump “se répand dans le discours politique et encourage les dirigeants qui utilisent la désinformation comme outil de contrôle”.D’autres critiques du gouvernement ont profité des larges coupes dans l’aide étrangère de la nouvelle administration pour publier des messages amplifiant le taux de VIH/SIDA du Nigeria.- Kenya: arme électorale -La hausse de la désinformation au Kenya a visé les divisions politiques internes au pays, qui provoquent régulièrement des violences lors des élections.Une vidéo TikTok trafiquée prétendait par exemple que l’ancien vice-président Rigathi Gachagua, destitué l’an dernier et rival du président William Ruto, avait assisté à l’inauguration de Trump en janvier.D’autres fausses affirmations suggéraient que le Kenya avait quitté l’Organisation mondiale de la santé après la décision de Trump de quitter l’OMS. Celles-ci se fondaient sur une ancienne vidéo liée à un médecin connu pour diffuser des informations erronées en matière de santé.Odanga Madung, chercheur spécialisé dans la désinformation, souligne que le retour de Donald Trump avait renforcé les théorie du complot d’extrême droite dans le monde entier.”La diabolisation des fact-checkeurs par Meta et les décrets coupant des programmes cruciaux tels que l’USAID, ont fondamentalement modifié la capacité des personnes à filtrer la désinformation,’ juge-t-il.À l’approche de l’élection présidentielle de 2027, Nyakerario Omari, expert en désinformation à Code for Africa, voit dans ce nouveau contexte un défi supplémentaire pour les médias kényans, déjà confrontés à la censure et à la pression politique.Selon lui, “les attaques en ligne contre les médias vont probablement se multiplier, surtout avec l’essor de la politique en ligne.”

Avec le retour de Trump, la désinformation pullule sur l’Afrique

La désinformation à propos de l’Afrique s’est démultipliée depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, y compris sur le continent. Les chercheurs observent un “changement radical” dans les médias en ligne poussé par l’agitation géopolitique et la méfiance.Quelques exemples dans trois grands pays d’Afrique ces dernières semaines, dont certains démêlés par AFP Fact …

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Personnalités préférées des 7-14 ans: Léon Marchand superstar

L’effet Jeux olympiques se voit aussi chez les enfants: le nageur Léon Marchand et le judoka Teddy Riner, stars des JO de Paris, entrent directement aux deux premières places du classement annuel des personnalités préférées des 7-14 ans publié par le Journal de Mickey mercredi.Quintuple médaillé aux Jeux de Paris, dont quatre fois en or, …

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Personnalités préférées des 7-14 ans: Léon Marchand superstar

L’effet Jeux olympiques se voit aussi chez les enfants: le nageur Léon Marchand et le judoka Teddy Riner, stars des JO de Paris, entrent directement aux deux premières places du classement annuel des personnalités préférées des 7-14 ans publié par le Journal de Mickey mercredi.Quintuple médaillé aux Jeux de Paris, dont quatre fois en or, Léon Marchand réalise le Grand Chelem dans ce classement: il est “plébiscité” par “toutes les catégories” de sondés, “les filles, les garçons, les primaires et les collégiens”, a indiqué le Journal de Mickey dans un communiqué.Autre fait marquant: l’absence des femmes dans le top 10. Seules quatre femmes figurent dans le top 27. La première, la chanteuse Louane, est 14e. Les autres sont deux chanteuses, Vitaa (20) et Aya Nakamura (27), et une comédienne, Mimie Mathy (26).Le Journal de Mickey y voit “un reflet des inégalités persistantes en matière de visibilité et de reconnaissance, notamment dans le sport et les médias”.Après avoir été cinq fois numéro 1, le rappeur Soprano redescend quatrième. Auréolé du carton de son film “Un p’tit truc en plus”, l’humoriste et réalisateur Artus entre directement à la troisième place.Parti du PSG pour rejoindre le Real Madrid à l’été 2024, le footballeur Kylian Mbappé perd 7 places et est 11e. Mais le foot reste bien représenté dans le top 10, avec Antoine Griezmann (5e), Olivier Giroud (7e) et Zinédine Zidane (8e). Ce sondage a été réalisé par l’institut Ipsos du 5 au 13 février auprès d’un échantillon représentatif de 400 enfants de 7 à 14 ans.On leur a soumis une liste de 85 personnalités francophones dans l’actualité de 2024. Seules les personnalités connues par au moins de la moitié des sondés ont été conservées pour figurer dans le classement (soit seulement 27 sur 85). Les sondés ont noté chacune de ces personnalités de 1 à 10 pour établir le classement.Malgré leur popularité chez les ados, les YouTubeurs ne figurent pas dans le classement général car ils ne sont pas assez connus des plus jeunes enfants.A l’inverse, ils sont “adorés des collégiens: avec une note d’appréciation de 7,95, Inoxtag est leur deuxième personnalité préférée, suivi de Michou (3e) et Squeezie (6e)”, note le Journal de Mickey.

La Malaisie face à des défis de taille pour devenir la nouvelle Silicon Valley

La Malaisie consent de gros efforts pour devenir un acteur majeur de l’industrie mondiale des semi-conducteurs afin de capitaliser sur une forte augmentation de la demande générée par l’intelligence artificielle (IA) mais face à des défis de taille, la partie est loin d’être gagnée, estiment les analystes.La signature d’un accord majeur avec le géant britannique …

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La Malaisie face à des défis de taille pour devenir la nouvelle Silicon Valley

La Malaisie consent de gros efforts pour devenir un acteur majeur de l’industrie mondiale des semi-conducteurs afin de capitaliser sur une forte augmentation de la demande générée par l’intelligence artificielle (IA) mais face à des défis de taille, la partie est loin d’être gagnée, estiment les analystes.La signature d’un accord majeur avec le géant britannique des puces Arm début mars est la dernière étape vers la réalisation de l’objectif du pays d’Asie du Sud-Est de produire ses propres puces à haute valeur ajoutée dans les cinq à sept prochaines années.La Malaisie est déjà un acteur de premier plan de l’industrie des semi-conducteurs, l’île de Penang (nord-ouest) étant même surnommée la “Silicon Valley de l’Orient”. Mais son rôle se limitait jusqu’ici au conditionnement, à l’assemblage ou au test des puces. Le royaume qui ambitionne de rivaliser avec les principaux géants régionaux tels que Taïwan, la Corée du Sud et le Japon se heurte cependant à sérieuses contraintes internes telles que la pénurie de talents, des problèmes de financement et d’autres lacunes dans la chaîne d’approvisionnement.”Nous manquons encore de talents, car notre enseignement supérieur est moins préparé à produire des diplômés dotés des compétences adéquates”, explique à l’AFP Shafiq Kadir, analyste chez CGS International.Pour Wong Siew Hai, président de l’Association malaisienne de l’industrie des semi-conducteurs, le pays fait face à une “pénurie de personnes adaptées disposant de l’expérience et des compétences spécifiques”.”Nous perdons en moyenne 15% de nos talents dans l’industrie des semi-conducteurs chaque année à cause de la fuite des cerveaux”, déplore M. Wong, alors que des Malaisiens expérimentés choisissent de travailler à l’étranger pour de meilleurs salaires et opportunités.Aux termes de l’accord conclu avec Arm, société détenue par le groupe japonais Softbank, la Malaisie versera 250 millions de dollars (228 millions d’euros) à Arm sur dix ans pour un transfert de technologies.L’accord prévoit également la formation de 10.000 ingénieurs locaux aux technologies des semi-conducteurs, tandis qu’Arm ouvrira son premier bureau dans la région à Kuala Lumpur.- “Eléphants blancs” -Pour Farlina Said, spécialiste des cyber-technologies à l’Institute of Strategic and International Studies (ISIS) à Kuala Lumpur, “construire l’infrastructure sans un nombre suffisant d’acteurs peut créer des éléphants blancs pour le secteur”.”Pour augmenter la chaîne de valeur, la Malaisie doit d’abord trouver des moyens pour du transfert de connaissances afin de développer les capacités locales”, estime-t-elle.”Ensuite, il faut des fonds pour développer l’écosystème autour du transfert de connaissances. Cela inclut des transferts de technologie, des viviers de talents et la pérennité de la recherche et développement, ajoute-t-elle.L’effort de 5,3 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) du gouvernement au cours de la prochaine décennie pour développer le secteur des semi-conducteurs est faible par rapport aux investissements publics de la Chine ou des États-Unis, relève de son côté M. Wong.- objectif 270 milliards de dollars en 2030 -La Malaisie ne part cependant pas de zéro et constitue depuis longtemps un acteur clé du secteur des puces électroniques, avec des infrastructures sur l’île de Penang.Des multinationales “comme Intel et AMD disposent toutes deux d’activités de conception de circuits intégrés à Penang”, souligne M. Shafiq pour qui le pays est “en mesure de bénéficier de cette situation, car davantage de capitaux et d’attention sont consacrés à la conception de circuits intégrés”.Selon l’entreprise allemande Bosch, la Malaisie représente environ 13% de la production mondiale de produits finis.Quant aux exportations de semi-conducteurs de la Malaisie, elles sont Le logo de ARM sur une de ses puces. Photo prise à Kuala Lumpur le 4 mars 2025évaluées à 387,98 milliards de ringgits (87,4 mds USD, 80,4 mds EUR) en 2024, par la Malaysia External Trade Development Corporation, faisant du pays l’un des 10 premiers exportateurs de puces au monde.Ojectif de l’Association malaisienne de l’industrie en 2023: porter ce chiffre à 270 mds USD (248 mds EUR), ce qui, selon Wong, permettrait au pays de “maintenir sa position relative dans le monde” en tant que l’un des premiers exportateurs de semi-conducteurs.

Google parie sur la cybersécurité et lâche 32 milliards de dollars pour Wiz

Google va racheter, pour 32 milliards de dollars, la start-up Wiz, spécialisée dans la cybersécurité, axe important de l’accélération du groupe dans l’informatique à distance (cloud).Cette prise de contrôle se fera entièrement en numéraire, selon un communiqué publié mardi, et devrait être finalisée en 2026.C’est de très loin la plus importante acquisition jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet, qui se renforcent dans la sécurité informatique, considérée comme un marché de croissance.Google s’était déjà emparé, en 2022, d’un autre acteur de la cybersécurité, l’américain Mandiant, moyennant 5,4 milliards de dollars.Jusqu’ici, la plus grosse opération du groupe de Mountain View (Californie) remontait à 2012, avec la reprise de Motorola Mobility, ancienne division équipement de Motorola, pour 12,5 milliards de dollars.Fondé il y a cinq ans seulement, Wiz avait déjà été approché par Google l’an passé, mais le conseil d’administration avait refusé l’offre, estimée par plusieurs médias américains à 23 milliards de dollars.Dans un message interne adressé aux employés de la société dont le siège est à New York, le directeur général et co-fondateur, Assaf Rappaport, avait indiqué que le groupe préférait se préparer à une introduction en Bourse.Après ce revers, Google est revenu à la charge, remontant sensiblement son offre. Le géant californien n’a pas hésité à mettre sur la table le double de la valorisation qu’affichait Wiz lors d’une récente vente d’actions, fin 2024.- Sécuriser le cloud -“L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités”, a déclaré le patron de Google, Sundar Pichai, lors d’une conférence téléphonique.L’intégration de Wiz à Google est à même d'”accélérer la capacité des entreprises à renforcer leur sécurité, tout en abaissant leurs coûts, et favoriser l’adoption de l’informatique à distance” (cloud computing), a-t-il ajouté.Wiz a atteint 500 millions de dollars de chiffre d’affaires récurrent (ARR) l’an dernier et prévoit de dépasser le milliard en 2025.L’utilisation croissante du cloud augmente les risques d’attaques informatiques, les entreprises recourant à des infrastructures situées sur des sites différents.La montée en puissance de l’IA nécessite des capacités de traitement et de stockage assurées par les centres de données (data centers), ce qui rend le cloud encore plus incontournable.Petit acteur du cloud il y a encore dix ans, Google est progressivement monté en puissance, au point d’atteindre 43 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans cette activité l’an dernier (+30% sur un an).Wiz s’est démarqué en concevant un modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation du cloud. Il équipe aujourd’hui la moitié des 500 plus grandes entreprises américaines.”Notre mission est d’aider toutes les sociétés à sécuriser tout ce qu’ils réalisent et font tourner dans le cloud, quel que soit ce cloud”, a dit Assaf Rappaport lors de la conférence téléphonique. “La migration vers le cloud a transformé la façon dont les logiciels sont conçus.””Wiz est une entreprise unique en son genre, positionnée à l’intersection puissante de trois tendances de transformation majeures: l’IA, le cloud et la cybersécurité”, a souligné Shardul Shah, qui représente la société de capital-risque Index Ventures au conseil d’administration de Wiz, dont elle est le premier actionnaire.Evelyn Mitchell-Wolf, analyste du cabinet Emarketer, a relevé que la transaction intervenait “dans un environnement réglementaire incertain”.Google fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires aux Etats-Unis et a notamment été reconnu coupable, en août, de pratiques anticoncurrentielles dans la gestion de son célèbre moteur de recherche.Le groupe devrait connaître sa peine dans ce dossiers dans les prochaines semaines.”Le feu vert (des régulateurs) à ce rachat est tout sauf acquis”, a insisté Evelyn Mitchell-Wolf, tout en relevant tout de même que le gouvernement Trump entend abaisser la pression réglementaire sur les entreprises américaines.Wiz a été lancé par quatre Israéliens, dont Assaf Rappaport, ancien du service de renseignement informatique de l’armée israélienne.Auparavant, les co-fondateurs avaient déjà créé une première société, Adallom, dédiée à la sécurisation informatique des logiciels à distance (SaaS), des programmes utilisés par les entreprises via le cloud.En 2015, ils avaient revendu Adallom pour 320 millions de dollars à Microsoft. Ce dernier poussait, tout comme Google, les feux dans le cloud et entendait muscler son dispositif de cybersécurité.L’action Alphabet, maison-mère de Google, a perdu 2,60% mardi à Wall Street, dans un contexte boursier défavorable aux valeurs technologiques.Â