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Trump évoque des progrès sur TikTok et annonce qu’il ira en Chine

Donald Trump a jugé vendredi après un appel avec Xi Jinping que la signature d’un accord sur TikTok pouvait désormais être une “simple formalité” et assuré qu’il se rendrait en Chine, Pékin publiant un compte-rendu bien plus mesuré des discussions.Le président américain avait dit jeudi vouloir, grâce à cette conversation téléphonique, “finaliser” la cession des activités aux Etats-Unis de la très populaire application de vidéos à un consortium d’investisseurs américains.TikTok est la propriété du groupe chinois ByteDance.”Nous avons fait des progrès sur beaucoup de sujets très importants dont le commerce, le fentanyl, la nécessité de mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie et le feu vert à l’accord sur TikTok”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.Le locataire de la Maison Blanche a ensuite déclaré devant la presse que l’accord concernant la plateforme était “en bonne voie”. Il a toutefois précisé qu’il n’était pas certain que la transaction ait été entièrement approuvée. “Nous devons la faire signer”, a-t-il déclaré. “Je suppose que cela pourrait être une simple formalité.”Sur une tonalité bien plus neutre, le président chinois a demandé à son homologue d’éviter les restrictions commerciales “unilatérales”, selon un compte-rendu de l’agence de presse officielle Chine nouvelle.Xi Jinping a appelé Donald Trump à préserver un climat “ouvert, équitable et non discriminatoire” pour les entreprises chinoises comme TikTok au cours de cet appel téléphonique jugé “constructif”.- Visite en 2026? -Les deux hommes ont convenu de se voir en marge du sommet de l’Apec (Coopération économique Asie-Pacifique), prévu le 31 octobre et le 1er novembre en Corée du Sud, a assuré M. Trump. Il a ajouté qu’ils se reparleraient aussi par téléphone.Le républicain de 79 ans a ajouté, après un échange qualifié de “très productif” avec son homologue chinois, qu’il irait en Chine “tôt l’année prochaine” et que Xi Jinping viendrait aux Etats-Unis “au moment qui conviendra”.Il s’agissait du second entretien téléphonique entre les deux hommes depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, et du troisième depuis le début de l’année, en comptant un appel en date du 17 janvier.Le président américain avait déjà assuré mardi, sans beaucoup de précisions, qu’un accord avait été trouvé avec Pékin pour la reprise des activités américaines de TikTok.Le Wall Street Journal a évoqué un consortium comprenant le géant technologique Oracle et les fonds d’investissement californiens Silver Lake et Andreessen Horowitz.En attendant, Donald Trump a encore repoussé l’entrée en vigueur de l’interdiction de la plateforme aux Etats-Unis, prévue initialement en janvier par une loi du Congrès.Cette interdiction, au nom de la sécurité nationale, avait été décidée pendant le mandat de son prédécesseur démocrate Joe Biden.Donald Trump estime que TikTok l’a aidé à doper sa popularité auprès des jeunes Américains pendant la dernière campagne présidentielle.- “Continuer à servir” -Après l’appel entre les deux présidents, ByteDance les a remercié samedi pour “l’attention” qu’ils portaient à la plateforme. “ByteDance poursuivra les travaux concernés conformément aux exigences de la législation chinoise, afin que la branche américaine de TikTok puisse continuer à servir ses nombreux utilisateurs aux Etats-Unis”, a-t-elle sobrement indiqué dans un communiqué.Les tensions commerciales sino-américaines ont connu des hauts et des bas en 2025. Au cours de l’année, les droits de douane entre les Etats-Unis et la Chine ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine. Cette trêve commerciale doit durer jusqu’au 10 novembre.Sur la guerre en Ukraine, Donald Trump a appelé à plusieurs reprises les pays européens à sanctionner la Chine pour ses achats de pétrole russe.”S’ils faisaient cela je pense que la guerre (en Ukraine) s’arrêterait peut-être”, a-t-il déclaré jeudi sur Fox News.Donald Trump a imposé des droits de douane punitifs à l’Inde à cause de ses achats d’or noir auprès de Moscou, mais n’a pas pris la même mesure contre la Chine.

Vidéo d’une femme violentée par la police à Marseille: le parquet ouvre une enquête

Le parquet de Marseille a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête après la diffusion d’images tournées par l’AFPTV, très virales sur les réseaux sociaux, montrant une jeune femme violentée par des policiers à Marseille lors de la journée de mobilisation de jeudi.”Une enquête a été ouverte du chef de violences ayant entrainé une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours, commis par une personne dépositaire de l’autorité publique et en réunion”, a-t-on appris auprès du parquet.En parallèle, une autre enquête, interne à la police, a également été ouverte “pour déterminer les circonstances de cette intervention”, a annoncé à l’AFP la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).Diffusées par de nombreux médias français, ainsi que par des responsables politiques, ces images ont été vues plusieurs dizaines de millions de fois et partagées des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, selon un comptage effectué par l’AFP vendredi.Cette vidéo montre un policier donner un coup de pied dans les fesses à une manifestante déjà au sol, lui lançant “casse-toi”. Bien que celle-ci réponde, visiblement secouée, “oui oui, je me casse”, un autre la pousse et elle retombe au sol. Avant de partir, l’air apeuré, en disant “pardon, pardon”.La scène a été filmée vers 7H00 du matin jeudi à Marseille, dans le quartier de la Joliette, où des petits groupes de manifestants qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés. Une quarantaine de personnes s’étaient mises à courir, poursuivies par des policiers en civil ou en uniforme et casqués au milieu de tirs de gaz lacrymogènes. Avant l’incident, la jeune femme trébuche et tombe toute seule sur la chaussée, a indiqué le journaliste reporter d’images de l’AFP qui a capté la séquence.Des appels avaient été lancés sur les réseaux sociaux notamment pour bloquer dans ce quartier le siège de l’armateur CMA-CGM, propriété du milliardaire Rodolphe Saadé.La préfecture de police des Bouches-du-Rhône, contactée jeudi par l’AFP, avait fait état de la présence de 200 manifestants “hostiles” près du centre commercial des Terrasses du port, dans le même quartier, ajoutant qu’une centaine de personnes avaient été contrôlées et 22 interpellées.”Il y a bien eu des demandes d’évacuation et de sommation. Au regard de cette vidéo rien ne contrevient à la doctrine du maintien de l’ordre”, expliquait une source policière à l’AFP jeudi.Sur son compte X, la DIPN avait tweeté jeudi des images montrant un monticule de matériel saisi sur les manifestants, masques et produits inflammables notamment.Cette intervention policière a suscité l’indignation de nombreux internautes et personnalités politiques comme le député de Marseille insoumis Manuel Bompard qui a dénoncé sur X une “honteuse agression gratuite”. La leader écologiste Marine Tondelier a elle jugé que “ces violences policières sont graves. On ne peut pas brutaliser ainsi impunément une manifestante”.jp-map-vk-dac/san/alv

Vidéo d’une femme violentée par la police à Marseille: le parquet ouvre une enquête

Le parquet de Marseille a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête après la diffusion d’images tournées par l’AFPTV, très virales sur les réseaux sociaux, montrant une jeune femme violentée par des policiers à Marseille lors de la journée de mobilisation de jeudi.”Une enquête a été ouverte du chef de violences ayant entrainé une incapacité totale …

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Trump évoque des “progrès” sur TikTok et annonce une rencontre avec Xi cet automne

Donald Trump a assuré vendredi que des “progrès” avaient été faits sur TikTok pendant un échange avec son homologue chinois Xi Jinping, tandis que Pékin a appelé au respect d’un environnement d’affaires “non-discriminatoire” dans cet épineux dossier.Le président avait dit jeudi vouloir “finaliser” grâce à cette conversation la cession des activités de la plate-forme de vidéos aux Etats-Unis à un consortium d’investisseurs américains.”Nous avons fait des progrès sur beaucoup de sujets très importants dont le commerce, le fentanyl, la nécessité de mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie et le feu vert à l’accord sur TikTok”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, en se disant “reconnaissant” envers son homologue chinois concernant le dossier épineux de TikTok, propriété du chinois ByteDance.Sur une tonalité plus neutre, Xi Jinping a demandé à son homologue d’éviter les restrictions commerciales “unilatérales” et de préserver un climat “ouvert, équitable et non discriminatoire” pour les entreprises chinoises comme TikTok au cours d’un appel téléphonique “constructif”.Les deux hommes ont convenu de se voir en marge du sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), prévu le 31 octobre et le 1er novembre en Corée du Sud, a fait savoir Donald Trump, ajoutant qu’ils se reparleraient aussi par téléphone.Le républicain de 79 ans a ajouté, après un échange qualifié de “très productif” avec son homologue chinois, qu’il irait en Chine “tôt l’année prochaine” et que Xi Jinping viendrait lui aux Etats-Unis “au moment qui conviendra”.Il s’agissait du second entretien téléphonique entre les deux hommes depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, et du troisième depuis le début de l’année, en comptant un appel en date du 17 janvier.- Consortium -Le président américain avait déjà assuré mardi, sans beaucoup de précisions, qu’un accord avait été trouvé avec Pékin pour la reprise des activités américaines de TikTok.Le Wall Street Journal a évoqué un consortium comprenant le géant technologique Oracle et les fonds d’investissement californiens Silver Lake et Andreessen Horowitz.En attendant, Donald Trump a une nouvelle fois repoussé l’entrée en vigueur de l’interdiction de la plateforme aux Etats-Unis, prévue initialement en janvier par une loi du Congrès.Cette interdiction, au nom de la sécurité nationale, avait été décidée pendant le mandat de son prédécesseur démocrate Joe Biden.Donald Trump estime que TikTok l’a aidé à doper sa popularité auprès des jeunes Américains pendant la dernière campagne présidentielle.L’appel de vendredi suit de peu une démonstration de force diplomatique de Xi Jinping, qui a organisé début septembre en Chine un grand sommet avec, entre autres, les dirigeants russe et indien. Piqué au vif par la complicité affichée par le président chinois et Vladimir Poutine ainsi que par le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, pendant un grand défilé militaire à Pékin, Donald Trump avait alors accusé Xi Jinping de “conspirer” contre les Etats-Unis avec ses invités.- Droits de douane -Le président américain a aussi appelé à plusieurs reprises les pays européens à sanctionner la Chine pour ses achats de pétrole russe.”S’ils faisaient cela je pense que la guerre (en Ukraine) s’arrêterait peut-être”, a-t-il déclaré jeudi sur Fox News.Donald Trump a imposé des droits de douane punitifs à l’Inde à cause de ses achats d’or noir auprès de Moscou, mais n’a pas pris la même mesure contre la Chine.Les tensions commerciales entre Pékin et Washington ont connu des hauts et des bas en 2025. Au cours de l’année, les tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine. Cette trêve commerciale doit durer jusqu’au 10 novembre.

Trump évoque des “progrès” sur TikTok et annonce une rencontre avec Xi cet automne

Donald Trump a assuré vendredi que des “progrès” avaient été faits sur TikTok pendant un échange avec son homologue chinois Xi Jinping, tandis que Pékin a appelé au respect d’un environnement d’affaires “non-discriminatoire” dans cet épineux dossier.Le président avait dit jeudi vouloir “finaliser” grâce à cette conversation la cession des activités de la plate-forme de …

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L’Ukraine à la recherche de fonds étrangers pour sa “Silicon Valley” militaire

Robots futuristes, petits drones… A Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, des responsables politiques et du secteur de l’armement ont arpenté le plus grand salon dédié aux technologies militaires du pays, présenté comme une vitrine du “savoir-faire” ukrainien.Cet événement, qui s’est tenu pendant deux jours cette semaine, visait à montrer que l’Ukraine est l’un des États à la pointe de l’innovation en matière de défense depuis l’invasion russe lancée en février 2022, et à attirer des investisseurs étrangers. “Il faut oublier la Silicon Valley (aux États-Unis), c’est le passé. L’Ukraine est le futur”, a affirmé le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, présent au salon.L’idée que l’Ukraine puisse transmettre une expérience précieuse à ses alliés européens a gagné encore plus de force depuis l’intrusion en Pologne, dans la nuit du 9 au 10 septembre, d’une vingtaine de drones russes.Moscou a démenti avoir visé ce pays membre de l’Otan, tandis que Varsovie a dénoncé une “provocation” russe. L’incident a, pour certains experts, mis à jour des faiblesses de l’Alliance atlantique.Selon des observateurs ukrainiens, l’envoi d’avions de chasse et le tir de missiles pour abattre des drones ont constitué une réponse surannée et bien trop onéreuse.Andrius Kubilius, le commissaire européen, le reconnaît: “Nous n’avons pas les capacités de l’Ukraine pour combattre une invasion de drones”. – Outils peu coûteux – Depuis des mois, l’Ukraine est attaquée quasiment chaque nuit par des centaines de drones russes. Pour les repousser, Kiev a développé des outils peu coûteux, comme des brouilleurs électroniques et des drones d’interception.Selon une analyse de l’AFP à partir des données de l’armée de l’air ukrainienne, plus de 80% des drones russes sont abattus. Alors que l’Otan, la semaine dernière, en a neutralisé moins de cinq sur la vingtaine ayant pénétré dans l’espace aérien polonais. Pour produire beaucoup et à moindre frais, l’approche de l’industrie ukrainienne a été notamment de reconvertir des technologies pacifiques à des fins militaires, comme l’usage de petits drones civils pour lâcher des explosifs sur les soldats russes. Ces drones, au bourdonnement caractéristique, étaient bien présents au salon de l’armement de Lviv.Des robots futuristes, ressemblant à des voitures contrôlées à distance et prévus pour ravitailler ou évacuer les soldats sur le front, étaient également exposés, avec, à leurs côtés, de jeunes ingénieurs montrant sur leurs écrans la façon de relier ces engins à l’intelligence artificielle (IA). “C’est une vitrine pour insister sur le fait que l’Ukraine est technologique, l’Ukraine se développe. Si vous faites dans la tech-défense, si vous n’êtes pas en Ukraine, vous n’êtes pas dans la tech-défense”, tranche Thomas Moreau, représentant en Ukraine du GICAT, un groupement d’entreprises françaises de défense.- Investissements “dérisoires” -Au-delà des démonstrations spectaculaires, il reste encore beaucoup à faire.Les investissements étrangers dans les technologies militaires ukrainiennes restent “dérisoires”, souligne Iaroslav Ajniouk, PDG de The Fourth Law, qui fabrique des systèmes d’IA pour drones d’attaque. Selon lui, la seule façon de vaincre la Russie est de remporter la course aux armements et l’Occident n’a pas compris l’urgence d’investir.”C’est comme regarder la suite de +Don’t Look Up+”, dit-il, en référence à cette comédie dramatique américaine dans laquelle des scientifiques tentent d’alerter des responsables inconscients d’une catastrophe imminente. Certains semblent néanmoins réagir.Lors du salon de Lviv, son organisateur, Brave1, une plateforme gouvernementale, a affirmé que des entreprises étrangères avaient l’intention d’investir plus de 100 millions de dollars (plus de 85 millions d’euros) dans les technologies de défense ukrainiennes.Swarmer, une société développant des drones pilotés par l’IA, a conclu le plus important investissement public en obtenant 15 millions de dollars (12,8 millions d’euros) auprès d’investisseurs américains. À titre de comparaison, un député ukrainien a récemment déclaré que l’Ukraine dépensait environ 170 millions de dollars (environ 145 millions d’euros) par jour pour mener la guerre. Des participants au salon expliquent que les investissements se heurtent aussi à des obstacles bureaucratiques, notamment une réglementation stricte qui interdit de facto les exportations en raison de pénuries. Oleksandr Iarmak, commandant de l’unité militaire Nemesis, souligne que les soldats ukrainiens, malgré leur souhait de partager leur expérience avec leurs alliés, ont “peu de temps” pour le faire “du fait des combats quotidiens”.L’Ukraine propose d’autres solutions, comme des investissements conjoints à l’étranger. Elle a récemment annoncé un premier accord de coproduction au Danemark et affirmé que plus de 25 entreprises étrangères transféraient une partie de leur production dans le pays. “Nous sommes en phase d’apprentissage”, analyse Artem Moroz, responsable de Brave1 pour les relations avec les investisseurs. “Au fil du temps, les levées de fonds prennent de l’ampleur”. 

Trump espère sceller vendredi le sort de TikTok avec Xi

Donald Trump, qui a récemment accusé Xi Jinping de “conspirer” contre les Etats-Unis, espère finaliser le sort de TikTok et faire avancer les négociations commerciales pendant un entretien vendredi avec son homologue chinois.Les deux dirigeants ont débuté leur discussion par téléphone vendredi soir, ont dit les médias d’Etat chinois.”Je parle au président Xi vendredi, à propos de TikTok et aussi du commerce. Et nous sommes très proches d’accords sur tout ça. Et ma relation avec la Chine est très bonne”, a dit le président américain jeudi dans une interview avec la chaîne Fox News.Il s’agit du second entretien téléphonique entre les deux hommes depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, et du troisième depuis le début de l’année, en comptant un appel en date du 17 janvier.Lors de leur conversation du 5 juin, le président américain avait dit avoir été invité en Chine par son homologue, et avait annoncé avoir convié le président chinois à venir aux Etats-Unis. Ces projets ne se sont pas concrétisés, mais plusieurs analystes s’attendent à ce que Xi Jinping réitère son invitation à Donald Trump, notoirement très sensible aux honneurs diplomatiques.- “Plus malin” -“Chacun des deux dirigeants cherchera à montrer qu’il a été plus malin que l’autre” dans les négociations commerciales, prédit Ali Wyne, analyste spécialisé dans les relations sino-américaines du centre de réflexions International Crisis Group, dans une note.Le sort aux Etats-Unis de la populaire plate-forme de vidéos TikTok, propriété du chinois Bytedance, sera peut-être “finalisé” lors de l’échange vendredi, a aussi déclaré Donald Trump pendant une conférence de presse avec le Premier ministre britannique, Keir Starmer.Le président américain avait déjà annoncé mardi, sans beaucoup de précisions, qu’un accord avait été trouvé avec Pékin pour la reprise des activités américaines de TikTok par des investisseurs américains.Le Wall Street Journal a évoqué un consortium comprenant le géant technologique Oracle et les fonds d’investissement californiens Silver Lake et Andreessen Horowitz.En attendant, Donald Trump a une nouvelle fois repoussé l’entrée en vigueur de l’interdiction de la plateforme aux Etats-Unis, prévue initialement en janvier par une loi du Congrès.- “Conspirer” -Cette interdiction, au nom de la sécurité nationale, avait été décidée pendant le mandat de son prédécesseur démocrate Joe Biden.Donald Trump estime que TikTok l’a aidé à doper sa popularité auprès des jeunes Américains pendant la dernière campagne présidentielle.Cet appel arrive au moment où Pékin et Washington tentent de trouver un accord sur les droits de douanes.Il suit aussi de peu une démonstration de force diplomatique de Xi Jinping, qui a organisé début septembre en Chine un grand sommet avec, entre autres, les dirigeants russe et indien. Piqué au vif par la complicité affichée par le président chinois et Vladimir Poutine ainsi que par le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, pendant un grand défilé militaire à Pékin, Donald Trump avait alors accusé Xi Jinping de “conspirer” contre les Etats-Unis avec ses invités.- Droits de douane -Le président américain a aussi appelé à plusieurs reprises les pays européens à sanctionner la Chine pour ses achats de pétrole russe.”S’ils faisaient cela je pense que la guerre (en Ukraine) s’arrêterait peut-être”, a-t-il déclaré jeudi sur Fox News.Donald Trump a imposé des droits de douane punitifs à l’Inde à cause de ses achats d’or noir auprès de Moscou, mais n’a pas pris la même mesure contre la Chine.Les tensions commerciales entre Pékin et Washington ont connu des hauts et des bas en 2025. Au cours de l’année, les tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine. Cette trêve commerciale doit durer jusqu’au 10 novembre.

Affaire Kimmel : des humoristes américains dénoncent la “censure”

Les humoristes qui animent les soirées télévisées américaines ne cachaient pas leur stupéfaction et leur inquiétude, jeudi, après l’éviction brutale de leur collègue Jimmy Kimmel par la chaîne ABC, sous pression du président Donald Trump qu’il s’appliquait comme eux à combattre quotidiennement.”Ce soir, nous sommes tous Jimmy Kimmel !”: Stephen Colbert, lui même sur la sellette, a ouvert son émission “The Late Show”, sur la chaîne CBS, en dénonçant “une censure flagrante”.Critique virulent du président américain, comme son confrère privé d’antenne, Stephen Colbert s’était vu en juillet notifier la fin de la diffusion de son émission en mai 2026, officiellement pour raisons financières. Et ce, même si son audience reste au premier rang des émissions de fin de soirée. Son talk-show vient même d’être récompensé d’un Emmy Awards.De fait, les talk-shows souffrent: les dépenses publicitaires en fin de soirée sur ABC, CBS et NBC ont été quasiment réduites de moitié entre 2018 et 2024 (439 à 221 millions de dollars), selon le le New York Times, qui citait en mai la société de données publicitaires Guideline.”Avec un autocrate, on ne peut pas céder d’un pouce, et si ABC pense que (l’éviction de Kimmel) va satisfaire le régime, ils sont terriblement naïfs”, a mis en garde Stephen Colbert.Comme lui, tout le microcosme médiatique américain est secoué par l’éviction du très populaire Jimmy Kimmel, dont l’émission a été annulée mercredi juste avant la prise d’antenne. “Une grande nouvelle pour l’Amérique”, a salué le président républicain.Depuis, l’incident occupe les chaînes américaines. Le “Daily Show” de l’animateur Jon Stewart, sur Comedy Central, a débuté avec un film parodique saluant un “présentateur patriotiquement obéissant” et une émission “approuvée par le gouvernement”.”Certains esprits chagrins pourraient argumenter que les raisons avancées par le gouvernement (dans l’affaire Kimmel, ndlr) ne sont qu’un stratagème cynique pour cacher un renforcement sans précédent du pouvoir (…). Mais pas moi. Je pense que c’est fantastique”, a ironisé l’humoriste.- “S’en prendre à Trump” -Sur le chemin du retour après sa visite d’Etat au Royaume-Uni, Donald Trump a de nouveau fustigé ces talk-shows. “Ils ne font que s’en prendre à Trump”, s’est plaint le locataire de la Maison Blanche, relevant que leur autorisation de diffusion “peut leur être retirée” par Brendan Carr, patron de l’autorité de régulation des télécoms et de l’audiovisuel.Le président avait déjà émis le souhait, sur son réseau Truth Social, que NBC prive d’antenne deux autres humoristes célèbres, Jimmy Fallon et Seth Meyers, qualifiés de “minables absolus”.Dans “Tonight Show” jeudi, Jimmy Fallon a rendu hommage à Jimmy Kimmel, un homme “bien, drôle et aimant”.”Beaucoup de gens craignent que nous soyons censurés, mais je vais couvrir le voyage du président au Royaume-Uni comme je le ferais normalement”, a assuré l’humoriste tandis qu’une voix off couvrait ses propos en soulignant, narquoise, combien Trump était “incroyablement beau”.Le gouvernement “s’attaque à la liberté d’expression” dans le pays, a dénoncé de son côté Seth Meyers dans “Late Night”. Avant d’embrayer, lui aussi, sur le registre de l’ironie. “J’ai toujours admiré et respecté M. Trump” (…). Si jamais vous m’entendez dire quelque chose de négatif à son propos, c’est de l’intelligence artificielle”.Figure légendaire du paysage audiovisuel américain, des émissions de fin de soirée, David Letterman a pour sa part jugé “ridicule” l’éviction de Jimmy Kimmel.”Vous ne pouvez pas virer quelqu’un en passant, parce que vous avez peur ou essayez de faire des courbettes à une administration criminelle autoritaire dans le bureau ovale”, a lancé le doyen des animateurs.Même la très conservatrice Fox News, très favorable à Trump, choisissait l’ironie. Mais avec une bien différente signification. Après avoir traité Jimmy Kimmel de “clown”, Greg Gutfeld a assuré qu’il n’avait pas été “censuré”. Le présentateur d’ABC “peut toujours raconter des blagues, critiquer (le militant ultra-conservateur récemment assassiné) Charlie (Kirk) et mentir à propos de son meurtrier”, a-t-il affirmé. “Il doit juste trouver un autre endroit pour le faire. J’ai entendu dire que Gaza était agréable à cette période de l’année”.

Affaire Kimmel : des humoristes américains dénoncent la “censure”

Les humoristes qui animent les soirées télévisées américaines ne cachaient pas leur stupéfaction et leur inquiétude, jeudi, après l’éviction brutale de leur collègue Jimmy Kimmel par la chaîne ABC, sous pression du président Donald Trump qu’il s’appliquait comme eux à combattre quotidiennement.”Ce soir, nous sommes tous Jimmy Kimmel !”: Stephen Colbert, lui même sur la …

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Les géants des médias cèdent aux pressions de Trump par calcul économique

La suspension de l’animateur Jimmy Kimmel s’inscrit dans une série de concessions des grands médias, soumis à une forte pression du gouvernement Trump, pour préserver leurs intérêts économiques quitte à reléguer la liberté d’expression au second plan.Avant le retrait de la grille du talk-show “Jimmy Kimmel Live!”, annoncée mercredi par la chaîne ABC, pour des commentaires jugés déplacés après l’assassinat de l’influenceur ultraconservateur Charlie Kirk, CBS avait annoncé, en juillet, la suppression de l’émission concurrente, “The Late Show” de Stephen Colbert.Celui-ci avait qualifié de “bon gros pot-de-vin” l’indemnité de 16 millions de dollars versée par Paramount Global, maison mère de CBS, pour solder une procédure intentée par Donald Trump.En décembre, ABC, déjà, avait accepté de régler un autre contentieux qu’il avait aussi initié, en déboursant 15 millions de dollars.L’affaire Kimmel a été amplifiée par un commentaire du patron du régulateur américains des communications (FCC), Brendan Carr, nommé par Donald Trump, dénonçant les déclarations de l’humoriste et appelant à une réponse.Jeudi, l’ex-rivale de Donald Trump à la présidentielle Kamala Harris a fustigé sur X un “abus de pouvoir pur et simple” et une “attaque frontale contre la liberté d’expression”.Mais “les audiences de Jimmy Kimmel sont mauvaises depuis longtemps”, a commenté Jeffrey McCall, professeur à l’université DePauw. Selon lui, ABC et Disney (maison mère) se sont surtout décidés “par rapport aux recettes publicitaires”.Pour Ken Paulson, directeur du centre de la liberté d’expression de la Middle Tennessee State University, “les entreprises se fondent uniquement sur des considérations financières et ne protègent pas les intérêts du public”.- “Corriger les biais” -La plupart des juristes s’accordent à dire que la justice aurait débouté Donald Trump ou son gouvernement dans tous ces dossiers.Mais, sur le cas Jimmy Kimmel, ABC a décidé qu'”il n’était plus viable sur le plan des audiences et des revenus”, estime Jeffrey McCall.L’épisode Colbert est lui intervenu alors que la FCC devait statuer sur le projet de rachat de Paramount Global par la société de production Skydance, feu vert obtenu quelques jours plus tard.Fait sans précédent connu, la FCC a notamment obtenu de Skydance la promesse d’adopter “des mesures de nature à corriger les biais qui ont sapé la confiance (du public) dans les médias nationaux”.Dans le cas de Jimmy Kimmel, le groupe Nexstar, qui contrôle plus de 200 stations locales aux Etats-Unis, a décidé le premier de ne plus diffuser le talk-show après l’appel de Brendan Carr.Or l’entreprise texane attend la validation, par la FCC, de l’acquisition de son concurrent Tegna, dévoilée en août. Plusieurs éditorialistes de droite ont opposé aux critiques sur la suspension de Jimmy Kimmel l’exemple du licenciement, en 2023, par la chaîne Fox News, appréciée des conservateurs, de Tucker Carlson, objet de campagnes pour dissuader les annonceurs.- “Coercition” -Revenait aussi le nom de la comédienne Roseanne Barr, débarquée par ABC en 2018 de son propre sitcom, “Roseanne”, pour un tweet à caractère raciste.”Ce n’est absolument pas comparable”, rétorque Ken Paulson. “Quand le public est mécontent, les chaînes peuvent en tenir compte. Quand c’est le gouvernement, c’est de la coercition.”Jeudi, Donald Trump a évoqué la suspension de licence pour les chaînes qui seraient “contre (lui)”.Dans un contexte d’offensive contre les médias généralistes, considérés comme trop à gauche par le gouvernement Trump, le Congrès a adopté en juillet une loi supprimant la totalité de la subvention prévue pour l’audiovisuel public américain ces deux prochaines années.Jeffrey McCall rappelle que la FCC n’a autorité que sur les grandes chaînes hertziennes et pas sur la télévision câblée ou les plateformes en ligne.Pour autant, certains craignent de voir la famille Ellison, proche de Donald Trump et déjà aux manettes de Paramount Global, prendre le contrôle de Warner Bros Discovery (une offre serait en préparation), et plus particulièrement de la chaîne d’information CNN, bête noire des conservateurs.